[24 mai] Télé en noir et blanc

Une familière effluve de café émanait du salon, mais elle ne contribuait que très peu au sentiment général d'amertume qui pouvait régner dans la pièce où se tenait Roberta, face au poste de télévision qui diffusait en boucle les images du Président des États-Unis en train de déclamer un discours. Beau pupitre de bois clair estampillé du logo d'une quelconque convention, tentures bleues, drapeau américain, brushing impeccable et ton convaincu, puis soudain l'impensable... La foudre s'abattant sur l'homme, propulsé en arrière par l'impact, et un chaos indescriptible, alors que la caméra essaie de se tourner vers la source de l'éclair, sur un toit non loin de là, d'où on pouvait apercevoir une silhouette vaguement humanoïde prendre la fuite.

"... John Fitzgerald Kennedy, en 1963, qui fut le dernier Président des États-Unis assassiné. Cette nouvelle est un terrible constat d'échec pour le Secret Service qui a échoué à prémunir notre Président de la menace que représentent les mutants. Une menace dénoncée depuis bien longtemps par les membres du Congrès, dont seule la pudeur et la décence face à la tragédie de l'Histoire empêchent de déclarer crânement : nous vous avions prévenus."

Roberta était bras croisée laissant, fait assez exceptionnel, refroidir son café dans une de ses mains, concentrée sur les images et les paroles. L'image du plateau du journal entrecoupait les images du drame. Une présentatrice fameuse ainsi que deux sénateurs se tenaient assis gravement. L'un de ces sénateurs semblait ne pas trop apprécier les propos de son estimé confrère...


"Trop peu d'informations ont filtré à l'heure actuelle sur l'identité du meurtrier, et aucune revendication de l'attentat n'est parvenue. Gardons-nous de sauter trop hâtivement aux conclusions, et de stigmatiser injustement une partie de la population. L'heure est pour l'instant au recueillement et au deuil. Notre nation doit se tourner vers l'avenir."

Roberta soupira. L'avenir paraissait sombre.

Elly trouvait que la journée était joliment ensoleillée, en accord avec sa bonne humeur. Tout avait plutôt bien commencé, et après quelques devoirs accomplis, la jeune femme décida que regarder la télévision n'était pas un mal. Elle pourrait toujours sortir dehors par la suite.

La blondinette descendit donc au salon en sifflotant, désormais habituée à l'Institut, sa nouvelle maison. Entrant dans la pièce, Elly remarqua la mine inquiète de Rachel, une de ses coéquipières, et l'expression de Roberta. La jeune femme s'enquit, un sourcil rehaussé :

- Ben, qu'est-ce qui se passe?

Mais à peine eut-elle fini sa question que la jeune femme tourna la tête vers le poste de télévision et apprit donc la nouvelle, comprenant ce qui venait de se passer.
La jeune femme croisa les bras autour de sa poitrine, et se mordilla les lèvres, un visage assombri par l'inquiétude :

- C'est la merde...

L'été approchait à grands pas, ses effluves chaleureuses embaumant tous les recoins de l'institut. Aussi, après avoir pris une collation légère, Michael se rendit dans sa chambre, changea rapidement d'habillement, laissant son jeans et sa chemise sur le lit, et descendit les premières marche de l'escalier à toute vitesse, avant de décider de passer par le mur. Sa main effleurait le plâtre coloré jusqu'à ce qu'elle s'y enfouit, le reste du mutant suivant rapidement. Il profita de la sensation de rideau tiède et se dirigea vers le salon. Ensuite il pourrait passer au foyer et aussi aller jeter un coup d'oeil, pour voir si d'autres voudraient bien se joindre à lui pour jouer au foot.

Ne sortant que la tête du mur, quelque par derrière Rachel et Roberta, sur leur gauche, il fit le tour de la pièce du regard, pour voir s'il ne s'y trouvait personne d'autre, vit Elly, puis le téléviseur attira son attention. Il dû froncer les sourcils et analyser ce qu'il voyait durant quelques secondes avant de comprendre. L'homme qui parlait, c'était le président, puis les deux sénateurs, il y en avait un qui lui disait vaguement quelque chose, mais l'autre c'était monsieur McCafé! Il en avait brièvement entendu parler par Jason et Jeremiah, une fois, et était retourné voir de qui il s'agissait dans les vieux rapports de missions.

-Wir. Sind. Tot. répondit-il en écho à l'interrogation de Rachel. Ils étaient morts, oui. Le geek avait déjà avertit Michael du rôle de suspect numéro un qu'avait très souvent l'institut.
S'apercevant qu'il avait oublié de signaler sa présence, qu'il pourrait faire sursauter quelqu'un, et qu'il était toujours majoritairement dans le mur, il en sortit et bredouilla.

-Bonjour... Vous croyez que c'est le type de l'autre fois qui a... comme à Mme l'agente Saya...? Ca ne se peut pas, hein? Il faudrait être passablement crétin, n'est-ce pas? C'est pas comme ça qu'il faut rewendiquer!

Il aurait pu continuer bien longtemps, mais il se tut. Probablement en raison de la présence de Roberta : c'était l'adulte qu'il craignait le plus de tout l'institut. Il avait beau savoir que les pouvoirs mutants des autres profs étaient mille fois plus dangereux que Mme Shenzie, mais... elle lui inspirait plus de crainte. Après tout, elle était le mouton noir dans la bergerie, ou le loup, Michael n'avait jamais voulu trop tester.

Mal à l'aise, il baissa son regard sur ses pieds et voyant ses mollets nus, il s'excusa comme si il était particulièrement indécent et malpoli d'écouter les nouvelles en shorts.

-Je voulais aller jouer au foot, mais euh...

Il fixait désormais le téléviseur sans trop être certain de comprendre ce qui se racontait.

Jin descendit de sa chambre, réveillé par ce qui s'annonçait comme une très bonne journée.
Il n'avait pas fait grand chose de sa journée précédente, sinon ranger ses affaires, finir ses provisions et attendre en s'imprégnant de l'ambiance de sa nouvelle école. Toujours un peu dans le flou il s'était attendu à ce que quelqu'un, un responsable quelconque vienne cogner à sa porte pour lui expliquer un peu ce qu'il devait faire, ses obligations, droits, des cours. Mais n'y tenant plus il avait fait un petit tour, avait croisé deux ou trois personne occupées, mais sans plus.
Finalement après 24H dans l'institut il n'était pas plus avancé, mais en se réveillant il s'était décidé à "prendre le taureau par les cornes" et descendit pour... Et bien donner un virage différent de sa dernière journée. Peut-être revoir les personnes qu'il avait rencontré en arrivant.

Arrivé au bas de l'escalier, il s'apprêtait à allé dans la cuisine quand un bruit de téléviseur attira son attention.
Il pénétra dans le salon qu'il avait entraperçu la veille, occupé par un certain nombre de personne. Il identifia certains d'entre eux comme étant des élèves pour les avoir vu de loin alors qu'il observé la vie de l'institut depuis la fenêtre de sa chambre. En revanche il y avait là une dame noire qu'il n'avait jamais vu et qui en tout cas, n'avait certainement pas l'âge d'être une élève: *Une professeur? J'ai pas mal de question sa tombe bien.*

Prenant une respiration il fit quelques pas dans la pièce et ouvrit la bouche pour se présenter: "Bonjour. Je suis Jin Yazuka et je..." Son attention fut bien vite attirée par ce qui semblait être le centre d'intérêt de la pièce. Il regarda la nouvelle, sursautant lorsqu'il vit l'éclair tombé sur le Président. Il fronçât les sourcils, se demandant s'il avait bien vu ce qu'il croyait avoir vu. Peu porté sur la politique, il savait tout de même reconnaitre les grandes figures. Et il avait bien vu le président des USA se faire foudroyé, visiblement par un mutant si on en croyait la direction d'origine désignée par la caméra, et un politicien en vogue dans ce pays même s'il avait du mal à remettre son nom.

Il ouvrit la bouche pour demandé si c'était une émission bizarre de la télé américaine, mais les commentaires des deux jeunes femmes présentes, ainsi que leur émois visible, répondirent pour lui.
Ne sachant que dire, il sursauta légèrement un voyant un autre élève sortir du mur: *Incroyable.*
Il aurait voulu se présenter, et faire connaissance... Faire ce qu'il avait décidé, en se levant, mais... Ce qu'il voyait à la télé avait un caractère, plus urgent. Plus urgent que sa personne ou un match de foot.
Finalement il fit ce que tout le monde semblait faire. Il tourna son attention vers la dame tirée à quatre épingle et attendit de voir ce qui allait se passer.

Roberta, concentrée sur l'écran, ne releva pas le nez à l'arrivée des jeunes. Malheureusement, le débat tournait au concours de langue de bois sans aucune autre forme d'information. Roberta en profita pour répondre, toujours fixée sur son interlocutrice.

"Je l'ignore ma petite Rachel... Je n'ai aucune réponse."

Elle leva sa tasse à destination de l'ultime remarque d'Elly, puis but une profonde néanmoins réconfortante rasade de café, alors que le sénateur McCuffrey expliquait.

"Gardons nous bien de toutes conclusions hâtives quant à l'accusation de mutants. Souvenons-nous qu'il n'y a pas si longtemps, des rumeurs ont fait été d'armes électriques dans un plein district de l'Oregon. N'était-ce pas le vôtre, d'ailleurs ?"

"Foutaises et insinuations ! Et cette bande de terroristes EXZ ? N'y avait-il pas l'un des leurs qui a foudroyé un agent fédéral ?"

La speakerine se hâta de ramener le calme alors que Roberta commentait, à l'intention de Michaël :

"Non, ce n'est pas celui-là. Lui est sous bonne garde."

Anjali vient d'entrer dans le salon et y trouve plusieurs élèves qu'elles ne connaissait pas encore. Etant arrivée depuis peu à l'institut, elle n'avait pas eu le temps de faire connaissance avec tout le monde.

Elle avait eu du mal à convaincre son grand père de ne rien dire sur le type d'école où elle est actuellement à son père, mais il avait accepté malgré tout. De plus il lui avait envoyé via réseau informatique de l'argent. Les affaires personnelles qu'elle lui avait demandé étaient envoyées par une société du nom étrange "Vif éclair". Sans doute pour illustrer leur rapidité de livraison, qui se vérifiait par des colis qu'elle reçut à peine le lendemain de son appel en inde.

Elle était bien installée à l'institut et comptait bien y rester le maximum de temps possible pour maitriser ses capacités mutantes.
*Si tout va bien bien sûr! Ne rêve pas trop ma belle, c'est vraiment un miracle inespéré de te retrouver ici.* se rappelle-t-elle.

Elle allait saluer les personnes présentes dans le salon quand elle s'arrête net. Elle remarque les mines sombres et la présence d'une personnes noire, trop âgée pour être une élève. Un professeur peut-être? Elle ne l'avait pas encore vue depuis son arrivée. Tout le monde regardait la télévision qui semblait diffuser de mauvaises nouvelles et discutait de ce qu'on y disait.

"Bonjour, que se passe-t-il?" demande-t-elle? n'osant pas trop les interrompre en pleine discussion.

Rachel ne tourna pas la tête vers Eli lorsque cette dernière entra dans le salon. Elle ne voulait pas vraiment faire face à quelqu'un d'autre sans avoir fait le ménage dans ses idées. Et en ce moment, elle y voyait aussi clair que Dorothée par la fenêtre de sa maison prise dans la tornade. Au moins elle n'était pas rendue à voir des hallucinations...quoi que toute cette situation était très proche de cela dans l'esprit de la jeune Canadienne. Que se passerait-il après toute cette histoire? Une guerre approcherait-elle, dangereuse et dévastatrice?

Lorsque Eli demanda ce qui se passait, Rachel ne pu s'empêcher de la regarder d'un regard lourd et troublé par les conséquences de ce qui se passait. Elle haussa les épaules et soupira, dans un état second. Michael fit son arrivée, suivit ensuite de Jin, qui était arrivé sous peu, puis Rob. Les paroles de Michael résonnèrent dans la tête de la jeune canadienne. Bien qu'elle ne parla pas Allemand, elle pouvait comprendre les mots et elle comprenait qu'ils étaient lourds. Rachel se tourna brusquement vers Rob.

"Ils vont quand même pas venir tirer sur une école! On est une ÉCOLE! Y'a des enfants ici, pour l'Amour de Dieu! Et puis, on a rien fait de mal..."

Rachel porta ses mains à son visage et secoua la tête. Maintenant n'était pas le moment de s'énerver, non...Anjali, une nouvelle arrivée, fit son entrée dans le salon et demanda ce qui se passait. La jeune canadienne répondit doucement à la jeune mutante:

"Le Président des États-Unis s'est fait assassiné par ce qui apparaît être un mutant...Nous n'avons pas de détails pour le moment..."

Rachel recula de quelques pas et se laissa tomber contre Rob, dans le canapé.

"Au moins on a McCuffrey de notre côté, hein? Je l'aime bien, lui. Quand est-ce que vous allez retourner voir vos supérieurs, M'dame Roberta? Est-ce que vous allez avoir le droit de nous donner plus d'informations? Après tout...liaison ça se fait dans les deux sens, non?"

*McCuffrey.* pensa le Japonais en se souvenant du nom du sénateur Américain à l'écoute de la dernière phrase de Rachel.

Il écouta sans mot dire les passions se déchainer autour de lui notant les avis et mots de chacun. Il jeta un nouveau coup d'œil à "M'dame Roberta", songeant au choix de mot de Rachel: *Pas une prof ni une inconnue. Peut-être un agent de liaison du gouvernement?* Encore une sujet dont il prenait note et qu'il devrait éclaircir plus tard.

Il se racla la gorge, pas tout à fait à l'aise à l'idée de prendre la parole devant de parfaits inconnus: "Vous avez peut-être vécu des... situations qui vous amènes là mais... Je ne comprend pas pourquoi être si alarmiste.
Je veux dire que je peux comprendre l'idée de Robin-san de "protéger" l'école d'une éventuelle émeute. Si c'est bien un mutant alors nous sommes, pour la masse populaire vindicative, l'endroit désigné où trouver des mutants. La "cible" la plus évidente."
Il se tourna cette fois vers Rachel: "Mais de là à parler de danger... On dirait que vous craignez une attaque plus..." Il leva les yeux cherchant ses mots: "Plus armée que sa disons"

Son attention s'était tournée vers Rachel qui semblait la plus pessimiste, mais sa question valait pour la totalité de l'auditoire.

anjali est choquée d'apprendre que le président américain est tué par un mutant. Elle se demande ce qui va se passer envers les simples mutants comme eux qui n'y sont pour rien.
*C'est bien de ma veine, je débarque et presque de suite le pays est en crise! J'espère que ça ne va pas devenir la guerre dans les rues.*

Elle regarde Rachel qui s'inquiète beaucoup, la mine sombre.
"Est-ce qu'il ne vaut mieux pas attendre d'en savoir plus, avant de dire ce qu'il en est de la situation des mutants à cause de cet évènement qui n'est pas encore tiré au clair?" demande-t-elle au groupe qui semblait confus et inquiet.

Elly soupira. La situation ne s'améliorerait peut-être pas pour les mutants.
Même si Mc Cuffrey prenait leur défense, les radicaux n'iraient pas par quatre chemins, elle en était presque sûre. Mais elle psychotait peut-être un peu trop. Cependant, elle avait déjà vu des troupeaux d'humains en action,
comme la fois où ils s'étaient attaqué à l'Institut et avait détruit le portail. Les élèves avaient dû ramassé les débris.

* Tant que ça reste juste le portail...*

- J'espère qu'ils t'écouteront Rachel. Il y a des enfants mais j'ai peur que les radicaux en feront abstraction. Pour eux, petits ou grands, nous sommes tous des monstres. Et Jin a raison. Le premier endroit auquel ils penseront, sera sûrement l'Institut.
Soit pour nous demander des comptes, soit pour nous attaquer. Mais bon, peut-être que Mc Cuffrey va réussir à les raisonner. J'espère en tout cas.

La jeune femme s'assit dans le canapé, croisa les jambes et croisa ses bras autour de sa poitrine, comme si ce simple geste pouvait la protéger des attaques extérieurs. Maigre protection.

Depuis qu'il avait entendu la nouvelle, son cerveau tournait à plein régime. Un attentat, aux Etats-Unis, de cette ampleur ! Où est-ce qu'ils étaient ? Il avait vu un tas de soucis causé à cause des mutants, mais là c'était trop. EXZ avait menacé un monument, était-ce eux qui avait aussi fait ça ? Sinon, qui d'autres auraient pu ? Un tas de questions qui ne trouvait pas de réponses, mais étrangement, il ne voyait que deux personnes vers qui se tourner. La première était Ken, il réfléchissait bien et vite et ils étaient plus ou moins amis maintenant. Néanmoins, ce n'était pas vers lui qu'il allait, il allait vers la dernière personne qu'en temps normal il voulait entendre parler : Georgia !
Ne la trouvant pas, il finit par user de son communicateur.

- Bon Georgia, c'est Jay. Je sais pas ce que tu fous, mais toi qui a tendance a toujours savoir un tas de trucs, j'aimerai que tu me dises si tu sais des choses sur Camille. Le président a été éliminé et si ton ex est dans le coup, j'aimerai pouvoir la buter ! Merci !

Son ton était ferme, mais il était vraiment énervé. Et c'est dans cet état qu'il entra dans le salon, marchant d'un pas ferme parce que ça le calmait un peu et au moins, il avait l'impression de faire quelque chose.
Il vit plusieurs personnes, dont trois membres de son équipe et madame Shenzie. C'était peut-être une chance.

-On pourrait pas y aller et aider ? On sait mener des enquêtes aussi ! On ne peut tout de même pas laisser faire ça !

S'il n'avait pas été énervé, il aurait sûrement été prêt à se jeter à genou. Il ne pouvait pas rester assis sans rien faire. Ils avaient agi si souvent que voir ça arriver sans être au courant ou y avoir été préparé, c'était presque trop.

Un drôle de petit bonhomme, visiblement asiatique, fit également son entrée pendant que Roberta répondait à Rachel. Michael se félicita une picoseconde de ne pas être entré par la porte, entendit les sénateurs se poser plus ou moins les mêmes questions que lui, et Roberta lui répondre. Dommage que McCuffrey –ils venaient de redire son nom- n’avait pas également accès à cette information!

Rachel devait être soulagée d’apprendre que son ami ne s’était pas enfui pour tuer le président. Autant que peut l’être quelqu’un dont l’ami est derrière les barreaux, tout compte fait. Mieux valait ne pas ajouter le moindre mot à ce sujet. Robin entra sur les entrefaites et Michael se rendit compte que tout le monde voyait le pire dans la situation. Peut-être que ça n’était pas un mutant, comme McCuffrey l’avait sous-entendu, mais qu’on voulait que ça passe sur le dos des mutants. Peut-être même que le fugitif était un comédien! Mais pourquoi, alors?

Michael accueillit Anjali d’un regard circonspect, ne répondant à son interrogation qu’en reportant son attention sur la télévision, alors que Rachel lui répondait mieux, après s’être emportée et avoir commencé à poser plusieurs questions à Mme Shenzie.
Jin tenta de modérer les ardeurs et Michael hocha stoïquement de la tête à ses propos, incertain que ce soit ce qu’il croyait aussi ou seulement ce qu’il aimerait croire. Anjali en rajouta une couche. Au moins, les premières frayeurs passeraient et le calme reviendrait peut-être sur la pièce, leur permettant de réfléchir efficacement.

Tout le monde semblait d’accord pour dire que McCuffrey était un homme influent, et Michael fut surpris de n’avoir presque jamais vu ni entendu son nom auparavant. Il ne savait pas trop comment fonctionnait la politique états-unienne, mais un sénateur pouvait apparemment en faire beaucoup. Jay entra à son tour, proposant sans détour de se rendre sur place. Michael sourcilla. L’idée lui plaisait, mais ils ne pouvaient pas agir sur un tel coup de tête. Il mâcha quelques instants un bonbon imaginaire puis prit la parole à son tour.

-Les sorties du président ne sont-elles pas soumises à un certain périmètre de sécurité, surtout après les menaces, quasiment exécutées, d’EXZ de faire sauter l’histoire américaine? Ils devraient facilement retrouwé l’homme du toit alors et savoir s’il est mutant ou non, s’il est le meurtrier. Et d’où il vient, non?

Car si le suspect avait le malheur de ne pas être états-unien, Michael redoutait le conflit diplomatique qui risquait d’éclater, beaucoup plus que les représailles sur l’institut, qui était une sorte de forteresse dans son esprit.

-Joshua, j’irais awec toi. lâcha-t-il à l’adresse de Jay, s’étonnant lui-même de sa spontanéité.

"Je n'ai pas eu de nouvelles à part un message sur mon téléphone Robin... Les officiels ont mieux à faire que de me tenir informé de la situation. C'est une affaire critique de sécurité nationale. Quant à la sécurité de l'école, j'ai bien peur que vous allez avoir à vous débrouiller tout seuls... Mais je ne pense pas qu'il y ait trop de risques."

Elle jeta un regard sombre à l'intention de Jay et Michaël.

"À moins bien sûr que vous en vous amusiez à fanfaronner et vous ramener comme un chien dans un jeu de quilles. C'est une affaire très sérieuse les gosses. Et le Secret Service ne voudra pas que vous trainiez dans leurs pattes pendant un moment pareil. Vous n'avez aucune accréditation, ni aucune qualification, et vous êtes sur la liste des suspects. Si vous mettez votre nez là-dedans, il vous liquideront.", se contenta-t-elle d'expliquer, avant de boire une longue rasade de café, puis de regarder sa tasse vide, non sans une certaine déception. Elle alla finalement s'assoir dans un fauteuil. Après un instant de réflexion, elle expliqua.

"En matière de protection des personnalités, il faut être chanceux tous les jours. Le terroriste a besoin de n'être chanceux qu'une fois. Même s'il n'est question que de chance, il peut aussi y avoir des appuis haut placé, et des complots qui ont provoqué certaines négligences, ou failles de sécurité, qui ont permis une ouverture. Tout cela, on ne le saura sans doute jamais..." Si elle avait entendu des choses, elle se garda bien d'en parler.

Finalement, elle soupira, puis conclut.
"J'aime à croire que tout ceci ne vous concerne pas, même si le coupable est un mutant. Que ça vous retombe dessus par la suite n'est pas totalement impossible, mais pour l'instant, tout le monde est sous le choc..."

Jay reçois par communicateur ce message d'Alexander, il à une voix grave et il semble avoir été envoyer à plusieurs personnes.

« Professeur Zachary ? Urgence ont à des élèves sur le toit en passe de tomber, ont est à coté de la piscine et ont n‘a plus de visuel de Juliette….»

Jin se gratta l'arrière de la tête essayant de comprendre ce que la femme voulait dire. L'hindoue inconnue semblait plus dans sa façon de penser. On se pose et on analyse.
D'autres arrivants en revanche étaient plus partisans de l'action: *Enquêter... On peut vraiment faire sa à nos âges?* Après réflexion il se dit qu'il avait lui même démanteler une situation bizarre juste avant de venir ici... Qui l'avait faite venir ici à bien y réfléchir.
Il nota vaguement la proximité de Rachel et Robin, également qu'avec la femme blonde ils semblaient les plus inquiets quand à une attaque en règle de l'institut.

Il se racla la gorge avant de reprendre la parole: "Pardon, mais en somme êtes vous venue ici juste pour nous dire de ne rien faire et de voir venir?" Elle semblait du gouvernement et un simple coup de fil aurait suffit s'il fallait juste dire "restez assis et ne faite rien". non? Enfin il ne connaissait pas non plus ses liens avec l'institut dans tout sa.

Elly non plus ne considérait pas l'attente comme une bonne solution, mais Miss Shenzie n'avait pas tort. S'ils intervenaient, ils pouvaient être certain que ça leur retomberait dans le coin de la figure. Même si l'attente était insupportable, c'était la seule solution.

- Si on intervient, quoiqu'il arrive, on nous désignera comme coupable. Ils sont surement paranos maintenant dans le gouvernement, et si on a le malheur de se manifester, il y a plus de chance pour qu'on nous tire dessus avant de poser des questions. Je ne suis pas une froussarde mais Miss Shenzie a raison, là on ne peut pas intervenir sans que ça envenime les choses. Il faut que ça se délaye un peu, c'est encore beaucoup trop tôt pour faire quoique ce soit.

C'était bien la première fois qu'Elly donnait raison à quelqu'un lié au gouvernement, mais dans cette situation, elle n'avait pas tort. Et puis, si le gouvernement décidait de venir interroger l'Institut pour être sur qu'ils ne soient pas à l'origine de l'assassinat, mieux valait qu'ils soient présents.

Mais est-ce que le gouvernement prendrait la peine de les interroger? Qui allait remplacer l'ancien président pour prendre de nouvelles décisions? Elly tourna le regard vers le téléviseur pour en savoir plus. Un pays ne pouvait pas rester sans président, ou remplaçant de président.

[Désolé pour ceux et celles dont j'aurai sauté le tour...]

Michael rougit jusqu'à la moelle des os, lorsque Roberta leur jeta un regard qu'il jugea sévère. Il venait de se jeter dans les disgrâce de la représentante du gouvernement, quelle stupidité! Il allait peut-être être renvoyé en Autriche, ou pire... il n'osait pas penser au pire. Il baragouina donc des excuses qui ressemblaient vaguement à "Oui, Madame Shenzie, vous avez raison. Je suis désolé, madame Shenzie."
Il écouta ensuite ce qu'elle ajouta, sans broncher, observant ses pieds comme si on venait de le gronder sévèrement, alors qu'en fait ca n'avait pas été le cas. Mais la dame l'effrayait...

Il lança un regard terrorisé à Robin, qui en rajoutait une couche. Certainement, il jouait avec le feu.
Puis vers l'asiatique qui... qui... venait-il de réprimander Roberta? Certainement, ca n'allait pas bien se terminer.

-Madame Shenzie est à l'institut depuis toujours! tenta-t-il de siffler à Jin. Elle n'y était en vérité pas depuis toujours, mais l'autrichien avait décidé de nommer la ligne de son arrivée "toujours"...

Et Elly qui médisait sur le gouvernement! Ca ne s'annonçait pas bon du tout. Secouant la tête pour lui dire d'arrêter, Michael se rendit compte qu'il ne devait pas être subtil et cessa lui-même avant de s'éclipser par la porte, histoire de ne pas plus attirer l'attention.

-Je vais aller au foyer euh... au revoir.

Foyer

Quelques instants plus tard, dans les communicateurs de Rachel et Jay (qui allait se fatiguer du sien) :

-Dites, quel est le nom des mutants au Jefferson Memorial? L'ex de Georgia, et l'autre... je pensais que c'était Dandelion Marx, mais le moteur de recherche ne me donne aucun résultat. Oh, et vous savez si les journaux ont déjà parlé d'autres électrokinésistes un jour? Ou si vous en connaissez?

Roberta dévisagea Rob en lui répétant lentement, et en hochant la tête pour mieux appuyer ses propos.

"Ils... N'ont pas... Besoin... De vous."

Le message parfaitement imprimé dans l'esprit de Rob, elle regarda un instant Jin qui devait être nouveau dans le coin, et haussa les épaules. Elly avait l'air plus censée, ce qui n'était pas du luxe. Quant à Michaël, elle lui avait manifestement fait peur. Finalement, elle en remit une dose.

"J'ai déjà bien assez de problèmes à expliquer que vous êtes des enfants sages et une école normale, et que de là, le Pentagone et d'autres organisations moins reluisantes se tiennent à l'écart de vos plates-bandes. Si vous jouez sur ce scénario de se barricader, ou de jouer la défense pour l'attaque, d'une part, je ne pourrai plus rien pour vous, et d'autre part, votre sort ne sera pas glorieux. Si des miliciens s'amusent à vous assiéger, vous serez en droit de faire appel à la force publique pour faire cesser le trouble. Si vous vous amusez à faire une démonstration de force, l'armée et la police seront contre vous, et vous vous prendrez leurs foudres de plein fouet. Si j'ose utiliser ce vocabulaire."

Elle but dans sa tasse vide, sans doute un réflexe de compensation, puis conclut.

"Et vous ne gagnerez pas."

Pendant ce temps, la télévision expliquait le fascinant dispositif légal qui allait se mettre en place, et c'était la vice-présidente, une certaine Clarice Banks, qui allait assurer l'intérim jusqu'aux prochaines élections.


La speakerine expliquait qu'elle était plutôt modérée et réfléchie. Un discours était attendu dans la soirée.

Bien qu'affichant son habituel visage inexpressif, Jin ne put s'empêcher de se sentir mal à l'aise sous le regard de Roberta. Il s'apprêtait à s'excuser pour son insistance lorsqu'elle répondit à Robin d'une manière qui lui faisait dire que sa ne devait pas être amusant tout les jours avec elle dans les parages.

Même si elle n'avait pas répondu directement à la question de Jin: *Au moins on sait ce qu'elle veut... Et ce qu'elle ne veut pas surtout.* Pensa l'asiatique.
Plus important, cette sensation d'être... Au milieu de tout sa. Il était concerné. A un niveau personnel peut-être, car comme semblait le croire Mme Shenzie ils n'avaient rien à voir la dedans et devaient faire ce qu'il fallait pour laissé le monde continué à croire que cette école n'était rien d'autre que sa: *Pourtant il va y avoir des répercussions. D'une manière ou d'une autre les choses vont bouger.*
Sans s'en rendre compte il s'était couvert la bouche avec sa main, son bras reposant dans son autre main, plongé qu'il était dans ses pensées.

Relevant la tête il fit un petit signe de tête à la cantonade: "Pardonnez mon manque de courtoisie." et il sortit l'esprit préoccupé par les évènements.

Jardin

Chouette message, en gros, ils devaient rester là et attendre. Un attentat avait eu lieu, ils risquaient d'être pris pour les coupables, mais ils devaient rester là et attendre. Dans le genre idée à la con...

-Mais vous pouvez faire en sorte qu'ils comprennent qu'on peut les aider. On a sûrement des infos qu'ils n'ont pas et inversement. On sera sous vos ordres et donc sous ceux du gouvernement, ça devrait être bon.

Il ne savait pas du tout si elle allait comprendre, mais elle ne semblait pas très amicale pour le moment.

-C'était Camille LeGuern, j'ai déjà demandé des news à Georgia. Il y avait aussi un ancien de Ganymède, je sais plus qui... Mais il est aquakinésiste, aucun rapport donc.

Ils étaient dans la mouise et profondément en plus, il devait bien y avoir quelque chose à faire.

Anjali voyait que Roberta Shenzie semblait vouloir les maintenir à l'écart. Dans quel but? Est-ce vraiment pour les protéger? ou pour les parquer comme du bétail sans défense si jamais on les attaquait? Quels étaient ses ordres d'en haut, étant donné qu'elle n'était pas un membre du corps enseignant de l'école?

Elle semble vouloir les protéger et les aider, mais l'inactivité, Anjali ne pouvait pas, elle avait besoin d'au moins collecter toutes les informations possibles pour se préparer à toute situation qui pourrait survenir suite à l'assassinat du président.
*D'ailleurs, cette vice présidente, est-ce qu'elle n'y est pour rien? Sera-t-elle réfléchie face à la situation mutante? La speakerine semble nous le confirmer. Mais c'est du temporaire. La prochaine élection risque d'être mouvementée... j'en ai bien peur!*
Pensa anjali tout en se mordillant les lèvres.

Elle préfère sortir réfléchir à tout ça, elle se dirige vers la porte, tout en se demandant où elle trouverait plus d'informations.

ailleurs...