[Labrador 3]Groupe 1 [Cass,Jess,Myou,Kyrtal,Seijaku]

Myou n'avait pas hésité une seule seconde quand Cassandre leur avait crié de se coucher. Et heureusement... elle et Jessica se retrouvèrent pendant un millième de seconde de part et d'autre d'une roquette qui aurait pu faire très, très mal...

Quand le souffle les atteint subitement après l'impact au fond du baraquement, Myou posta son bras métallique devant son visage, comme par reflexe, et pose l'autre sur la tête de Jessica, couchée à côté d'elle.

Quand enfin l'air ambiant redevint normal... enfin aussi normal que ça pouvait l'être après celà..., elle osa relever la tête, ouvrant d'abord un oeil... puis l'autre. Ok, elle semblait entière.

" ... Ca va Jessica ? "

Elle regarda autour d'elle.... pour voir Cassandre coincée sous un garde mort.

Elle se releva donc péniblement, pour s'approcher d'elle à quatre patte. Ce n'était pas très gracieux comme position, mais c'était alors le dernier de son soucis. Disons qu'elle gardait à l'esprit que d'autres gardes risquaient d'arriver après celà, et qu'il fallait se dêpécher...

Hé Cassandre... 'tendez, je vous libère...

Prenant appui sur le sol, son bras artificiel se mit à l'oeuvre pour repousser de l'autre côté ce corps plein de boue. Cassandre... n'était pas dans un meilleur état. Elle lui tendit une main froide, pour l'aider à se redresser, sans rien ajouter d'autre. Car à ce moment, un des gars qu'elle ne connaissait pas pris la parole, pour demander quoi faire de l'autre énergumène qui l'avait destabilisé avec son pouvoir.
Myou n'hésita pas à lui lancer un regard tout aussi électrique. Mais le fait est que le gris avait raison : il allait falloir quelqu'un pour le porter, vu son état. Mais s'il ne maîtrisait pas son pouvoir... elle allait devoir s'y coller, car elle était la seule ici, à sa connaissance, à ne rien sentir. Super.

Myou se releva donc à moitié, se dirigeant rapidement vers l'éclopé du moment, et l'empoigna sans vergogne, pour le porter... comme un sac de pomme de terre.

" J'te met tout de suite au parfum : te trimballer m'enchante pas plus que toi, mais on a pas vraiment le choix, vu ta tronche... Et si tu comptes encore une fois partager avec moi une de tes lumières, sache que je sentirais que dalle, ok ? Donc pas la peine de te fatiguer à tenter de détruire mes neurorecepteurs , ils le sont déjà. "

Elle l'ajusta comme elle put sur son épaule en métal, pour pouvoir au mieux de son autre bras se servir encore de l'arme si besoin se présentait. Ce dont elle ne doutait pas, malheureusement...

Le chien de Jessica avait sauté sur le garde, et mentalement, elle tentait de l'empêcher de le tuer. Ses crocs près de la gorge du garde, rien qu'à le penser brièvement et il pourrait être mort sur le champ. Non. Elle ne devait pas faire ça. Aussi l'empêcha-t-elle d'agir à sa guise, bien qu'elle sentait l'envie du chien -ou peut-être était-ce la sienne?- d'en finir avec le militaire.

Tandis que le premier garde attirait son attention en levant son arme, un autre le fit oublier immédiatement. Il portait un engin assez impressionnant, que Jessica n'aurait sans doute pas pu porter longtemps... Tout comme Myou, elle obéit sans réfléchir et se laissa tomber au sol afin d'éviter le missile qui fila dans le couloir en les évitant de peu, avant d'exploser plus loin, frôlant au passage quelques mutants qui n'avaient pas réagit. Les quelques uns encore dans les vapes devraient se réveiller avec ça non ? C'était pas silencieux ce truc...

Jess se releva, et vit Myou qui était déjà en train de... dégager Cassandre de sous un cadavre... La jeune fille détourna les yeux. Elle refusait encore d'avoir ce genre de vision, et pourtant elle devrait sans doute s'y faire. Sa vie d'académicienne semblait être bien partie pour être mouvementé, et les temps calme à l'institut pour être souvent entrecoupé par des missions de ce type. Il n'était pas de tout repos d'être mutant... Si, vraiment!
Une fois debout, elle fit quelques pas, observant les alentours, et si d'autres gardes arrivaient.

*Où est Ash... pas vu depuis qu'on est descendu du camion, il doit encore nous y attendre...*

Elle ne le reverrait jamais... mais ne le savait pas encore. Pour le moment, elle songeait juste qu'il les attendait quelque part, prêt à partir pour l'institut.
Lorsqu'elle se retourna, Myou transportait quelque chose sur son dos. Elle mit quelques secondes avant de réaliser qu'il s'agissait d'un homme, et plus précisément de la pile électrique qui avait faillit tous les griller un peu plus tôt.

Jess se tourna en entendant de léger bruit sur le côté : le garde blessé. Elle se rapprocha rapidement pour prendre l'arme mortelle qui avait failli l'atteindre quelques instants avant, avant de regarder le garde... Il avait reçu des balles... qui ? Elle n'attendit pas plus et se rapprocha du mur du baraquement, songeant que quelqu'un leur avait tirer dessus un peu plus tôt, et avait touché les gardes par erreur. Elle regardait toujours le garde, sans rien faire... elle le fixait juste.

[hrp : comme il n'y a pas grand chose à valider sur ce tour, je relance sans passer par le courtier]

Le lance-roquettes était une arme imposante de par sa taille, mais lorsqu'elle s'en empara, Jessica eut la surprise de constater son poids : elle était bien plus légère qu'elle ne l'avait imaginée. Le garde la regardait, tout en s'étouffant dans son sang. Il leva une main plaintive dans sa direction, tout en émettant un borborygme d'agonie, puis rendit l'âme sur le ventre, la tête dans la boue. Il portait une sorte de musette dans son dos, dans laquelle étaient rangées quatre roquettes verticalement.
En se calant contre le mur, Jessica put pas voir directement d'où provenaient les tirs.

Détournant toujours le visage du cadavre, Cassandre accueuillit avec soulagement l'aide de Myou. Les jeunes ne semblaient pas avoir été blessés... C'était l'essentiel. La proximité du cadavre avait néanmoins provoqués quelques hauts le coeur chez la grecque, probablement moins dûs à l'odeur de Gorgonzola que son visage dégageait, et que l'odorat affuté de l'aveugle pouvait discerner, que par l'idée même d'être écrasée sous le poids d'un homme mort.

Le légèrement coulissement de la mécanique bien huilée qu'était le bras de Myou la renseigna sur son intention : Cassandre localisa l'emplacement du ronronnement à peine perceptible et attrapa sa main du premier coup pour s'extirper de la boue.
La question qu'avait soulevée l'un des rescapé n'était pas dénuée de pertinence... Cassandre savait que les soldats ne tarderaient pas à revenir à l'attaque, et il était hors de question qu'elle perde un autre de ses élèves... Plus jamais...
Pourtant, ils ne parviendraient sûrement jamais à protéger l'intégralité de leur petit groupe si les souffrants étaient aussi exposés au danger... se collant contre le mur, Cassandre hocha la tête pensivement, quelques mèches rendues poisseuses par la pluie et la saleté oscillant contre ses tempes.

"Nous ne pouvons pas continuer ainsi. Nous dépendons Jake et les autres pour ouvrir le champ de force, mais en attendant, nous allons avoir du mal à protéger tout le monde avec autant de blessés..."

Elle-même constituait un poids mort d'importance pour Myou et Jessica, qui pouvaient se mouvoir bien plus rapidement qu'elle. Il n'y avait pas 36 solutions...

"Myou... Connecte ton BIC à ma fréquence de communicateur..."

L'idée qu'elle avait lui déplaisait fortement... Laisser ainsi Jessica et Myou... Mais elle se devait d'avoir confiance en elle-même. Si elle devenait leurs yeux, les deux jeunes filles deviendraient invincibles.

"Je vais rester ici avec les blessés. Les décombres devraient nous fournir un abris. Je vous guiderai pas à pas sur les mouvements des gardes à proximité... Si vous parvenez à les neutraliser, nous gagnerons le temps qui nous fait défaut jusqu'à ce que les autres désactivent le champ de protection... Myou, je communiquerai directement les informations au BIC, reste connectée à lui, et tu auras les déplacements des gardes quasiment en temps réel..."

"Vous avez confiance en moi ?" demanda-t-elle de sa voix suave et grave aux deux jeunes filles. Sa requête pouvait paraître insensée ou suicidaire, mais en ces heures sombres, ils se devaient de faire confiance en leurs pouvoirs pour se tirer d'affaire.

"Laissez-le ici avec nous." ajouta-t-elle en désignant Kyrtal du menton.

"Kyrtal..." commença Cassandre en employant son prénom à dessin pour essayer de le ramener à la raison. "Si tu tiens à sortir d'ici vivant, je te conseille d'économiser tes pouvoirs et d'en faire usage à bon escient..."

Ceci dit, et tout en attendant la réponse des filles, elle se mit à visualiser les allées et venues de tous dans le camp, à commencer par les élèves eux-mêmes. La situation n'avait pas l'air rose pour les autres non plus...
Elle dressa ensuite mentalement la prévision des déplacements des gardes, et commença à parler directement dans son communicateur pour situer les gardes dans la carte virtuelle du camp dont disposait le BIC. Le bijoux technologique plaça un à un les repères sur la carte, que Myou pouvait consulter à tout moment à partir de son oeil mécanique si le BIC était connectée à elle :




Légende :
Point rouge : garde
Trait orange : direction du garde
Trait gris : provenance du garde
Ovale violet : position actuelle du groupe
Gros rond rouge : rassemblement des gardes suites à l'explosion mystérieuse

*Comment qu'elle connait mon nom, celle là? J'ai la tête en compote, mes idées sont vriament pas claires*

Cassandre venait de faire son speech à Kyrtal sur ses pouvoirs

"Je les utilise à bon escient. Contre les menaces. Comme l'autre, là (désignant Seijaku). Je supporte pas qu'on essaie de me prendre par derrière. Et lorsque je susi à cran comme ça, ça part vite!"

Kyrtal essaie de se relever lentement. Il ne quittait pas Seijaku des yeux, prêt à lui faire tâter de ses pouvoirs au moindre geste de travers.
Au bout d'un moment, il fut enfin debout, pas très assuré.

"Bon, je dois griller qui pour sortir de ce merdier?"

Jessica observait toujours en silence le garde, sans rien faire. Une part d'elle voulait courir vers lui pour l'aider, le secourir, mais une autre l'en empêchait, comme si une petite voix lui disait qu'il était responsable, lui et les autres militaires, de la mort de centaine, voir de miller de mutants. Qu'il faisait parti de ces gens qui leur avait tirer dessus, d'ailleurs elle sentait encore par instant la roquette qui passait près d'elle... Lui, sans aucun doute, n'aurait pas hésiter à lui tirer dessus. Tout comme le garde dans le couloir un peu plus tôt. Tous sans coeur. Sans âme... il ne méritait sans doute pas de vivre...
Jess ne se rendait pas compte des tournures que prenaient ses pensées. Elle se redressa lorsqu'elle réalisa que cet homme était belle et bien mort, et hésita, avant de se pencher pour défaire et prendre la lanière contenant les roquettes. Même si la jeune fille n'avait pas l'intention de s'en servir, peut-être qu'à un moment ou à un autre elles auraient une quelconque utilité, pour elle ou pour un allié.
Elle revint près du mur, se mettant ainsi à couvert, et attacha sur elle les roquettes.

Ecoutant les instructions de Cassandre, elle hésita une seconde en songeant au danger que cela représentait pour elle, mais avec Cassandre qui les guidait, à quelques instants d'avance, alors elle ne risquait rien. Son pouvoir était bien utile, il pouvait éviter bien des morts, Jess en était impressionée et admirative.

« J'ai confiance. »

Jess fixa un court moment Cassandre, avant de se tourner vers Myou.

« Prête ? »

La jeune mutante ne semblait pas vraiment perturbé... pourtant elle était parcouru d'un léger tremblement qui trahissait sa peur et son appréhension, ainsi que de léger claquement de dent semblable à ceux qui l'on a lorsqu'on a froid. Elle serra les dents, bloquant ses machoires.
Jess observa le BIC, ou apparaissait progressivement les soldats que Cassandre repérait.

*On est là, eux ici... si on passe par là... non il y en a deux qui arrivent...*

Elle tremblait un peu plus. Il fallait en finir, et vite. Jess avait bien envie de calme... mais pas maintenant, ce n'était vraiment pas le moment.
Jettant un oeil sur le côté, elle vit son chien allongé dans l'ombre le long du bâtiment, léchant ses blessures. Lorsqu'elle croisa son regard, il se redressa, montrant qu'il tenait encore le choc. Mais pour combien de temps...

« Il y en a deux qui arrivent vers nous Myou... t'as une idée ? »

Jess la regarda en espérant qu'elle saurait quoi faire. Sinon... eh bien elles improviseraient!

Myou n'avait pas répondu verbalement à Cassandre : elle s'executait déjà. Mais elle avait confiance, ça oui... Cette femme lui insipirait un sentiment de sécurité incroyable, qui lui faisait presque croire qu'elle était capable de faire ce qu'elle lui demandait.
Elle "branchait son BIC à un endroit de son torse, à celui qui serait le moins exposé à une déconnection. Elle fit ensuite quelques manipulation, pour que son bic lui transmette les bonnes indications, et seulement elle. Elle allait tout voir dans son oeil... elle espérait fort que ça ne l'a destabiliserait pas trop. Elle n'avait jamais tenté ça... et voir des trucs dans un oeil et pas dans l'autre.... bref. Espérons que son cerveau s'adapte vite.... =="... très vite.
Elle rangea ensuite son bic tout contre son corps.

Jess lui fit alors remarquer que deux gardes arrivaient déjà prêt d'eux. Au même moment, les informations commençaient à arriver : Myou pouvait donc connaître leur trajectoires.... et en effet, deux arrivaient =="....

Ils paraissaient prudents, d'une allure plutôt lente : .... peut-être que le chien de Jess aurait la vitesse nécessaire pour faire le tour du batiment d'où ils sortaient, et de les prendre à revers ? Elles, resteraient, elles, pour faire diversion s'ils approchaient plus vite...

Elle serra l'arme à feu, la positionnant au mieux pour agir dans la rapidité si la situation l'y obligeait.

On va essayer de faire diversion. Demande à ton loup noir de faire le tour de ce batiment le plus vite possible, pour les prendre à revers. La surprise nous permettra de les attaquer alors aussi. On est à trois contre deux... ça devrait aller... surtout reste bien dernière moi, pour ne recevoir aucune balle, au cas où ils décideraient d'en lancer...
Et après, on foncera vers celui tout à droite du camp... oui... on le prendra de dos...

Myou se tenait prête, et espérait que le loup noir était déjà en train de courir....

Au grand désespoir des deux jeunes filles, lorsqu'elles regardèrent à l'endroit où se trouvait le loup de Jessica quelques secondes auparavant, elles se rendirent compte qu'il avait disparu.
Jessica pouvait sentir que ses réserves psychiques s'étaient taries : le loup leur avait été d'une grande aide jusqu'ici, mais l'adolescente avait poussé ses limites actuelles.

Des impactes de balles sur le coin de mur derrière lequel elles se cachaient indiquèrent rapidement que les soldats avaient ouvert le feu. Dans on oeil mécanique, Myou pouvait voir avec précision qu'ils avançaient en marchant assez lentement, sûrement pas précaution. La vue partagée était déroutante au début, mais son oeil semblait avoir été conçu pour un usage de ce type. De son oeil humain, elle pouvait embrasser le champ de bataille normalement, et de l'autre disposer des informations tactiques fournies par Cassandre. Le garde à l'extrême droite du camp continuait sa route vers le nord.

Le communicateur que Cassandre avait pris au garde se mit à grésiller à nouveau. Cette fois-ci, le message était plus alarmant :

Fréquence Labrador a écrit:Problème de sécurité au pylône nord-ouest !

La situation commençait à sérieusement se corser. Le champ de force était toujours actif, les élèves du groupe 2 avaient des ennuis, Rachel lançait un appel de détresse et le loup de Jessica était retourner se tapir dans les brumes de son insconscient.
Les lèvres pincées, Cassandre évaluait mentalement leurs possibilités, tout en gardant "un oeil" sur son GPS improvisé. Elle n'avait jamais été une tacticienne, mais son pouvoir l'obligeait parfois à raisonner comme tel.
Leur salut dépendait principalement de la réussite du groupe 2. S'ils ne parvenaient pas à ouvrir une brèche dans le champ, personne ne sortirait d'ici vivant. La priorité était donc maintenant de faire diversion, et ainsi de leur faire gagner du temps, ce qui ne serait pas évident.
C'est ce moment que choisit la jeune femme qu'avait transportée Cassandre pour pousser le dernier soupir, du moins serait-ce le cas dans moins de 5 secondes.
Le nombre de paramètres à prendre en compte était astronomique.
Soudain, Cassandre y vit plus clair. La ligne à suivre pour se tirer de ce mauvais pas s'était imprimée dans son esprit.
Elle se retourna vivement vers Kyrtal et Seijaku, qui se trouvaient devant le sas à moitié détruit du baraquement.

"Avec cette pluie, j'utiliserai mon pouvoir en intérieur à ta place Kyrtal. Maintenant si tu veux te rendre utile, amène cette femme au sec et fais-lui un électrochoc ou elle ne s'en sortira pas. Il va falloir nous serrer les coudes si on veut s'enfuir de ce camp."
Elle réfléchit un instant, puis ajouta :
"Seijaku, utilise le lance-roquette récupéré par Jessica. Nous ne sommes pas seuls : deux autres groupes sont ici, et l'un tente d'ouvrir ce champ de force, mais il faut qu'on leur face gagner du temps. Essaie de tirer vers le laboratoire, ça ajoutera à la panique générale." expliqua Cassandre. Les deux rescapés étaient mal en point, mais d'après ce que Cassandre avait pu voir de leur passé, leur incarcération avait été moins longue que celle des mourants, et ils allaient avoir besoin de toutes leurs ressources pour échapper à une capture certaine.
Ceci fait, elle retourna son attention sur le problème du dernier groupe. Le message de Rachel était emprunt de panique. Elle savait que chaque groupe avait eu du fil à retordre durant la mission, mais il ne fallait pas lâcher prise maintenant. Elle sonda l'avenir immédiat puis tenta de s'exprimer de sa voix la plus harmonieuse pour apporter un peu de calme à l'adolescente.

"Rachel, écoute-moi et calme-toi. Le bureau d'en face contient des documents vidéo, j'ai vu des étagères dans le bureau du colonel, le long du mur gauche. Il doit y avoir une cassette sur ce nouveau mutant qui vous accompagne. Elle devrait nous fournir des informations vitales. Trouvez-la et filez du bâtiment. J'ai vu une minuterie réglée à 4:37 et ça ne me dit rien qui vaille. Je vais rapprocher le X-jet du camp. Et Rachel, on y est presque, c'est maintenant qu'il faut garder la tête froide."

Là-dessus, elle communiqua au X-jet l'ordre de passer en mode camouflage et de venir rejoindre les abords du camp en pilote automatique.

[Hrp : Kyrtal et Seijaku peuvent se mouvoir sans aide, mais je vous rappelle que vous n'êtes pas tous frais. Kyrtal, il est maintenant impératif que ton personnage se montre coopératif et utile, à moins que tu souhaites rester à jamais dans un topic du camp labrador. Il t'est tout à fait possible de le faire tout en respectant ton rp.]

C'en était trop, il le menaçait et l'insultait! Cassandre parlait.
Kyrtal réfléchir un instant.

*Il faut que je me calme. Que je réfléchisse. Sinon, je vais tout faire foirer. Comme d'habitude. C'est parceque je n'arrivais pas à me contrôler que je suis ici. Que je suis parti bêtement. Et c'est encore à cause d'un coup de tête que j'ai quitté la France du jour au lendemain sans rien prévoir.
Il faut que j'arrête. Que je garde mon sang froid. Tant pis pour cet enfoiré. Si il m'emmerde, je le cramerais. Mais tranquillement.*

Kyrtal respira calmement un moment pour remettre ses idées en place. Sans un mot, il se dirigea vers le corps inanimé. Il essayait de le bouger, mais il n'y arrivait pas.

"Quelqu'un peut m'aider?"

Jessica sentit quelque chose d'étrange se produir en elle lorsque Myou lui demanda de faire intervenir son chien. En regardant dans la direction ou il était précédemment, elle le vit une seconde, avant qu'il ne s'efface comme un hologramme qui serait percé par des rayons de lumière avant de devenir invisible, inexistant...

« Non c'est pas le moment de me lacher! S'il te plait! Encore un peu... »

Sa voix termina dans un léger tremblement. C'était bien la première fois depuis longtemps qu'elle se sentait sans défense, son garde du corps n'avait encore jamais été au bout de ses forces et elle sentait en elle qu'une partie de son esprit avait besoin de repos, sans doute la partie qui lui faisait prendre une forme, une consistance solide, une existence.
Maintenant qu'il n'était plus là, elle se retourna vers Myou avec un regard désolé.

« Je ne peux plus... il en a déjà beaucoup fait. »

Et c'était vrai. Inconsciemment elle le remercia de tout ce qu'il avait fait, d'avoir été la, mais elle cherchait pour le moment un moyen de faire diversion sans prendre de risques inutiles. Regardant autour d'elle, elle vit un des hommes qu'ils avaient libéré, enfin presque, s'emparer du lance roquette et des roquettes qu'elle avait déposé un peu plus loin avant de suivre Myou pour aller s'occuper des gardes.
Peu après elle vit celui-ci tirer une roquette.

« Je crois qu'on a notre diversion Myou, le garde va aller voir ce qui se passe du coté de l'explosion, ou du moins remonter vers le tireur. On fait le tour ? »

Puis sans attendre, Jessica s'adressa à Cassandre qui était un peu plus loin, avec le communicateur.

« Est-ce que tu peux nous mettre la position des autres équipes sur le plan de Myou ? »

Puis de nouveau à Myou :
« Si on passe sous les deux baraquements, (en bas à droite du plan en longeant la limite du camp), en comptant sur la roquette pour attirer l'attention des deux gardes qui arrivent, on pourra aller s'occuper de l'autre derrière et libérer un passage pour les autres sur le côté. Non ? »

Myou se sentit soudain bien con, sans le loup noir de Jess.... Elle se rendit compte qu'elle avait trop compté sur lui, durant toute cette mission, et elle s'en sentit tout d'un coup sincèrement désolé. Elle qui n'aimait pas qu'on compte sur elle... elle venait de faire le contraire avec quelqu'un d'autre.

Mais le temps n'était pas aux regrets. Jess proposait quelque chose de très interessant.

Tu as raison : les gardes seront forcément destabilisés par le tir de roquette, et on filera alors vers les baraquements de droites, pour arriver dans le dos de celui - là, là bas... oui... c'est notre seule chance...

Mais il fallait quand même faire très attention... Si jamais les deux gardes étaient moins surpris que prévu.

Dès que c'est lancé, tu cours sans te retourner, d'accord ? Je serais juste derrière toi pour te couvrir, au cas où les deux -gardes... changeraient d'avis. Je tirai sur eux dans ce cas-là... mais même si ça arrive, ne te retourne pas ok ? Tu cours.

Pour elle, les balles n'étaient pas forcément mortelles, alors que pour Jess...

Allez, on y va !

A la demande de Jessica, Cassandre s'évertua à localiser les informations dont elles avaient besoin. De nouveaux symboles apparurent sur la carte de Myou.



Rond jaune : groupe 3 dans le pilonne
Ronds turquoise : prisonniers mutants
La position du groupe 2 est extérieure au périmètre de cette carte.

Par chance, Seijaku avait instinctivement tourné le canon du lance-roquettes dans le bon sens. Lorsqu'il appuya sur la gâchette, un bruit sourd suivi d'un sifflement perçant s'en suivirent, et la roquette fila droit comme une flèche vers le laboratoire, contre lequel elle s'écrasa, semant encore plus le chaos dans cette zone. Le recul de l'arme fit tomber Seijaku dans la boue.
Les deux gardes proches de Cassandre, Seijaku et Kyrtal plongèrent à terre pour se protéger de l'impacte, leur faisant gagner quelques précieuses secondes. A ce moment, la porte du baraquement juste devant eux coulissa, pour révéler trois prisonniers hâgards. Ils avaient l'air en meilleure forme que les prisonniers du baraquement haute sécurité, mais on pouvait néanmoins voir qu'ils avaient beaucoup souffert. Ils étaient en sous-vêtements.

Profitant de la surprise des gardes, Jessica et Myou se mirent à courir vers la clôture du camp, pour la longer vers l'est, puis remonter vers le garde de droite. Se dernier semblait occupé à mettre en joug un autre groupe de prisonniers sortis d'un baraquement, et ne s'était pas aperçu de la présence des deux jeunes filles.

Le communicateur subtilisé aux gardes grésilla à nouveau :

Fréquence Labrador a écrit:Nous sommes attaqués ! Tabula Rasa ! Tabula Rasa !

A mesure que Cassandre visualisait l'avenir, son visage se décomposait : les points qu'elle venait de rajouter à la carte de Myou... Les mutants prisonniers commençaient à profiter de l'arrêt du système de sécurité des baraquements pour sortir... L'espoir de pouvoir fuir les animait, hélas le champ de protection n'avait toujours pas été désactivé !

"Oh non..." murmura Cassandre, comme pour elle-même en réalisant ce qu'il allait se produire. Les mots d'ordres restransmis sur la fréquence Labrador n'étaient que trop clairs : Tabula Rasa.
Autrement dit...

Cassandre se leva avec résolution. Il y avait aussi cette femme que Kyrtal tentait de sauver, mais que faire ? Laisser les prisonniers mourir également ? Une chose était sûre, elle ne laisserait pas Kyrtal et Seijaku risquer encore plus leurs vies. C'était à elle de veiller sur eux et non l'inverse.

"Restez cachés." dit-elle simplement en marchant à découvert. Le ruissellement de la pluie sur son environnement étaient comme de multiples ondes sonar qui balayaient la zone. Une fois bien en vue, Cassandre se mit à signaler sa présence en agitant son arme de gauche à droite

"Hé ! Commencez par moi." dit-elle, la voix monocorde et froide.
Elle n'aurait aucun mal à éviter leurs tirs en connaissant leur position à l'avance, mais ce petit jeu ne lui permettrait que de gagner quelques secondes de plus, le temps d'effectuer le repérage mental nécessaire à un tir précis aux niveaux des jambes, chose qui pour l'aveugle, demanderait plus de temps qu'une simple estimation.

Myou comprit rapidement la signification des nouveaux points qui arrivaient directement dans son oeil. Cette sensation quasi instentanée était vraiment étrange...

Jess et Myou courraient. Par chance les deux gardes n'avaient pas tirés. Mais maintenant, elle remarqua aussi sur la "carte" qu'un point allié avançait.... un seul point. .... Cassandre ? Mais.... elle était folle !!

Pendant un instant, elle voulait revenir en arrière. Mais ... devant il y avait ses prisonniers face à un garde, juste là... Alors elle continua. Cassandre devait savoir ce qu'elle faisait... non ?
Elle l'espérait.

Jess !! Il y a des prisonniers juste devant : le garde se dirige vers eux !! Je vais tirer pour l'immobiliser... J'espère. Préviens les de ne pas traverser les barrières : elles ne sont pas encore désactivées !
Après, il y aura un garde plus haut !!

Elle ne réfléchissait pas à ses paroles, elle se laissait entraîner par.... une sorte d'instinct ? Elle agissait sur le moment, c'est tout... Il ne fallait pas réfléchir. Les pensées, dans de telles curscontances étaient mauvaises.

Elle apercevait le fameux garde : elle mit son arme en joue, se concentra, et tira en visant le bas du dos...

Jess se rendit compte avoir eu un moment de lucidité élevé, alors qu'elle courait avec Myou en direction du batiment afin de contourné le garde, et songea qu'elle ne savait pas d'où lui venait ses idées... côté stratégie ça allait, elle se sentait plus de taille, mais maintenant qu'il fallait agir, elle se sentait désemparé. Jusqu'à présent, elle avait été la tête et son pouvoir avait été les pattes. On ne pouvait pas mieux décrire la situation depuis l'entré dans le camp.
Mais en réalité, elle avait fait comme n'importe qui, c'est à dire faire ce qu'il lui semblait le mieux dans une situation qui la dépassait, et ce qu'elle avait proposer c'était avéré plaire aux autres...

Stop, il fallait qu'elle arrête de penser, ça la déconcentrait et elle ne savait plus ce qu'elle faisait. Après quelques secondes elle reprit ses esprits, courant toujours, et se retourna pour voir Cassandre qui s'avançait sous le feu de l'ennemi, bien en vue. Sans doute pourrait-elle éviter les balles... elle était presque immortelle avec son pouvoir, à tous les protégers, personne ne pouvait mourir. Peut-être que Jess lui faisait trop confiance, elle la croyait sans doute trop infaillible... elle serait bientôt débarrassé de ses illusions...

Ce sont les paroles de Myou qui la ramenèrent complètement à la situation présente. Le garde tenait en joug des prisonniers, qui avaient tenté de s'échapper après la déconnexion du système de sécurité de tous les baraquements. Les deux jeunes filles se tenaient alors tout au sud-est du camp Labrador, et Jess revint sur ses pas afin de passer entre les deux baraquements. Elle attendit que Myou tire, afin d'attirer l'attention du garde, ou de l'immobiliser... voir de le tuer... mais quelque chose lui disait que Myou essairait de ne pas le tuer. Après tout elle n'en savait rien, peut-être que la mutante était une meurtrière ? Tout comme l'était Jess... involontairement...
Une fois de plus elle revint à la réalité, peut-être que sa peur et son appréhension la faisait décrocher ainsi mais ce n'était pas une bonne chose et elle se concentra davantage sur ce qu'on lui avait demandé de faire. Jess s'approcha le plus possible des prisonniers qui se tenaient le plus près d'elle, tout en restant dissimulé du garde par le bâtiment.

Elle attendit toute fois le tire de Myou avant de s'adresser à eux pour qu'ils ne la remarquent.
« Venez par ici! Vite! Il faut pas essayer de sortir du camp pour l'instant, on a pas encore désactivé le système, juste les baraquements! On va dans une partie du camp ou il n'y a pas de garde et on va attendre que ceux avec qui je suis venu est terminé de s'occuper du champ de protection. »

La jeune fille essayait d'être la plus brève et compréhensible possible. Elle aurait voulu leur dire de venir plus discrètement, plus doucement, mais l'ordre transmis par la fréquence radio du camp ne leur en laissait pas le temps. Ils devaient s'éloigner le plus vite possible, au risque de se faire tuer... il fallait pour cela que les prisonniers acceptent son aide et fassent ce qu'elle leur disait.

En attendant de voir ce que donnait le tire de Myou, Jess resta entre les deux baraquements avec les prisonniers, attendant de savoir si elle était parvenue à ses fins.

Un tir de roquette, un recul, une explosion, de la poussière, de la fumée, des cris, du bruit, des tirs, de la haine, de la peur, de la Folie, la Mort, la Mort, la Mort... Toutes les pensées de Seijaku étaient englobé dans un amalgame indistinct de peur, de colère, d'excitation, de tristesse. Il ne contrôlait plus rien, il pleurait actuellement suite à son tir, quand il se protégea du souffle de l'explosion il était au bord de l'explosion de rire, et maintenant il était partagé entre le désir de fuir, celui de mourir et enfin celui de courir en rond en hurlant comme un dépravé; Il ne savait plus quoi faire, trop de situation complexe, trop de morts, trop de souffrances, trop d'existences perdus. Tout ceci n'était que Folie, Mort et Idiotie? la Grande Valse Éternelle venait de commencer, qui saurait l'arréter , Et qui serait assez fou pour la suivre ? Il n'en savait rien, non, il ne voulais pas savoir, il ne cherchait pas à savoir, il n'était qu'un mutant pris dans cette Valse, il ne conduisait pas la danse, il la suivait, et si il tentait de s'en écarter il devenais fou, fou ? Oui, c'était le mot juste, l'association de la douleur, de la torture, des combats, des morts et des mutants avaient complètement attaqué l'esprit de Seijaku Hannaku, ancien combattant en club d'aïkido et amateur de nourriture chinoise et de sorties entre ami, en fait, tout ceci avait anéantis ce Seijaku, mais qui était il alors , qui était "Seijaku" ? Était il lui ? ou bien n'était il qu'"Hannaku" ? Son esprit se dissocié en deux entités, Seijaku d'un coté, et Hannaku de l'autre, la folie du Yin et du Yang, il ne voulais pas mais ne pouvait y échapper.

En position du foetus, c'est à peine si Seijaku entendais les dire de l'aveugle, c'est à peine si il sentait la pluie et le froid sur son corps nue et famélique, c'est à peine si il vit les trois prisonniers qui allaient très certainement se faire faucher par des balles perdues. Seijaku, ou Hannaku, cela n'avait aucune importance, autant perdre ces noms. X, donc, ne savait plus quoi faire, ne voulait plus rien faire, les cris, les explosions, la haine palpable des humains normaux et des humains mutants étaient trop pour lui, il n'était pas si empathique que ça, mais tous devaient le ressentir, cependant, sa faiblesse l'avait fait succombé à cela, qui pourrait lui en blâmer ?
Sa faiblesse, ce serpent en lui, ce serpent nommé "Peur" qui dévorait l'âme des gens, ne laissant plus que des carcasses vide venait de prendre Seijaku, non X. Mais pouvait il le combattre ? Voulait il le combattre ? Il n'en savait rien, il savait juste qu'il se sentait de plus en plus faible, déversant toujours de plus en plus de larmes. Et puis, sans qu'il ne comprenne vraiment, il se redressa, X était debout, il avait repris la roquette, il ne cessait pas pour autant de pleurer mais il ne s'arrêtait pas pour autant de charger de nouveau l'arme avec les roquettes, il ne savait pas quoi faire d'autres, il ne voulais pas faire autre chose en fait, il fallait que cette folie cesse, et immédiatement. Tandis qu'il chargeait son arme, l'on pouvait l'entendre murmuré, voir hurlé, en japonais, des flots de paroles incompréhensible.

"Le serpent est là, il va nous dévorer, il va nous manger tout crue, le serpent va tous nous dévorer. Le serpent danse avec la Valse, il la conduit, il lui dicte se spas et nous suivons notre conducteur, oh oui, ouihihihihihi, sinon le serpent nous mangera, le serpent nous mangera, hein que le serpent nous mangera ?!"

La Folie avait pris pleinement conscience de lui, savait il où il était ? Qui il était ? Et ce qu'il faisait ? Il était pas sot d'en douter, voir d'affirmer que non, il ne faisait que suivre la "Danse" du Serpent, celui qui vous oblige à valser si vous ne vouliez pas finir dévoré. Finissant, probablement, de charger son arme, il al remit sur l'épaule, hurlant désormais, mais toujours dans sa langue natale, dernier vestige de ce qu'il est, le flot de ses paroles incongrus, susceptible d'inquiété ceux parlant sa langue, mais, heureusement, peu de gens parlait le japonais. Mettant son arme sur l'épaule, il visa, sans se soucier le moins du monde des alentours, ce qui, pour lui, était l'incarnation du Serpent : les soldats du camp Labrador, qu'ils soient avec des mutants ou non, de toutes façon, il ne les voyait pas. Mettant son arme sur l'épaule, il regarda les soldats un instant avant d'appuyer sur la gâchette tout en hurlant : "Serpeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeent !"

Peu à peu, Myou avait commencé à s'habituer au poids et au fonctionnement de l'arme. Son tir, encore hésitant, se précisait, et la jeune fille parvint à toucher le garde... en plein dans la fesse gauche. L'homme lâcha immédiatement son arme en plaqua ses mains sur son postérieur blessé en criant de douleur et en sautillant bêtement. La situation eut presque pu paraître comique si elle n'avait pas été ce qu'elle était.
Pendant ce temps, Jessica, essoufflée arriva au coin gauche du bâtiment droit sans rencontrer âme qui vive. Sa phrase attira l'attention des prisonniers, au nombre de cinq, qui vinrent la rejoindre aussi vite qu'ils le pouvaient, c'est-à-dire en clopinant.

"Q-Qui... Qui es-tu ?" demanda le premier prisonnier, un jeune homme d'environ 25 ans, en sous-vêtements et grelottant de froid sous la pluie.

De son côté, Cassandre s'apprêtait à tirer lorsque la roquette de Seijaku fut lancée. Trop concentrée par sa tâche immédiate, elle ne vit que trop tard ce qu'il avait l'intention de faire, et n'eut le temps que de se baisser en posant ses mains sur sa tête pour se protéger. La roquette atterrit contre le mur du baraquement, oblitérant complètement les gardes et les prisonniers qui tentaient de s'enfuir. Des flammes puissantes se dégagèrent sur plusieurs mètres. Le souffle projetta Cassandre en arrière, et fit même perdre l'équilibre à Seijaku. L'explosion avait été clairement visible du côté de Jessica et Myou. Les prisonniers près de Jessica commencèrent à paniquer.

Lorsque Cassandre comprit l'intention de Seijaku, il était déjà trop tard. Elle esquissa un mouvement pour lui crier d'arrêter, mais le déclic du lance-roquette la mit en garde. La jeune femme n'eut le temps que de se baisser pour se protéger. Un souffle chaud l'envahit aussitôt. Cassandre sentit son corps se soulever, l'air faire voler ses cheveux trempés, puis elle s'écrasa au sol, laissant son corps rouler librement pour tenter d'adoucir sa chute, qui n'en resta pas moins violente.
Ses repères mentaux avaient été faussés par son plongeon. Elle releva à grandes peines la tête, étourdie par le choc, la douleur fusant dans tous ses membres. Elle devait resister à l'inconscience qui semblait vouloir l'envahir, mais elle savait déjà que ses efforts seraient vains.
Jessic...
Sa dernière pensée alla à sa jeune protégée...

Jessica observa avec soulagement les mutants prisonniers venir vers elle sans hésitation. Même s'il y en avait, il n'avait pas bronché et était venu sans qu'elle est besoin d'insisté, et ça c'était déjà un bon point. Le premier l'interrogeait, elle hésita un instant sur la réponse qu'elle allait lui donner, ou plutot sur la manière de la formuler. Avant de dire quoique ce soit, elle s'assura qu'ils étaient désormais en sécurité de ce côté, et vit que Myou avait fait mouche en touchant le garde au postérieur... elle ne put s'empêcher de le plaindre un instant, avant de se dire qu'il l'avait pourtant bien mérité. Elle en revint aux cinq personnes qui comptaient désormais sur elle pour les aider à sortir de ce camp.

« J'm'appelle Jessica, mais c'est pas vraiment le moment de faire les présentations... j'suis comme vous et on est venu pour vous sortir de là. »

Jess regretta de n'avoir rien à donner à ces personnes pour se couvrir, car ils semblaient être gelé jusqu'à la moelle... mais même sa veste n'irait à aucun d'eux, elle était trop petite. Peut-être trouveraient-ils d'autres gardes à dépouiller de leurs uniformes.

« Venez, faut pas s'éterniser ici... ça va aller ? On est pas encore sortit... »

Elle les observa un à un, essayant de déterminer si l'un d'eux avait besoin d'une quelconque aide, même si elle ne pouvait pas faire grand chose. Puis elle se retourna et leur fit signe de la suivre afin de rejoindre Myou en vérifiant qu'il n'y avait toujours aucun danger. En arrivant à ses côtés, Jess entendit une explosion et, en se retournant pour voir ce qui se passait, en vit le souffle.

*Non! Les autres sont... encore là-bas! Cassandre!*

Jess vit Cassandre alors qu'elle était allongé au sol après le souffle destructeur. Elle était loin, mais la jeune mutante s'inquiéta en ne la voyant pas se relever. Qu'est-ce qui lui arrivait ? Elle se protégeait ? ou elle était blessé ? Mais elle ne put pas aller vérifier tout de suite. Les prisonniers qui étaient avec elle paniquaient, et elle devait les aider...

« Calmez-vous! S'il vous plait rester calme!! »

Facile à dire, alors qu'elle même était à la limite de la panique...

« Myou, Cassandre... je l'ai vu tombé mais elle n'a pas l'air de se relever... faudrait aller voir... »

Elle songea à tout ce qui pourrait servir de miracle pour les sortir de ce pétrin. D'abord les autres groupes, mais apparemment l'un des autres groupes était en dehors du camp, et l'autre avait des difficultés à désactiver ce foutu système de sécurité. Et il restait... ben son frangin... encore et toujours lui, elle l'attendait dans les situations critiques, un peu comme le grand frère sauveur, mais non. Une fois de plus il n'arrivait pas. Il était la en venant, puis il était rester dans le camion, Ashern s'était volatiliser, les laissant seul dans ce camp, si elle le voyait... sans doute le tuerait-elle. Non elle exagérait. Elle lui en voulait mais pas au moins de commettre un meurtre, elle l'aimait trop pour ça, et elle se demandait ce que dirait les gens de l'institut s'ils savaient qu'elle était responsable de fratricide... si elle était rejetté de cet endroit, alors il ne lui resterait plus rien.

Une fois de plus elle en voulait à son foutu frère d'être absent en situation dangereuse et difficile. Elle en voulait à tout le monde à vrai dire... mais elle se reprit.

« On peut pas continuer faut aller voir ce qu'elle a! On peut pas la laisser la comme ça, et les autres qu'on a sortit du pétrin avant ils sont seuls et j'suis pas sur qu'ils soient encore capables de faire tout seul le bon choix pour s'en sortir vivant... »

Son regard était perdu et à demi effrayé de ce qu'elle pourrait trouver si elle se rendait la ou Cassandre était. Après tout, à part son frère, s'était la personne de laquelle elle était la plus proche, et surtout une personne bien vivante. Deux personnes comptaient pour elle en cet instant précis... Son regard fila sur Myou, elle aussi commençait à compter pour Jess, même si elle ne la connaissait pas encore autant que les deux autres... de nouveau, l'envie de sortir du camp la submergea.

« Pas sans elle... on part pas s'en elle! »

Et Jess fila en direction de la ou Cassandre était tombé, laissant Myou avec les prisonniers pour le moins surpris de sa réaction. C'est vrai que pour eux, partir vers la ou l'explosion avait eut lieu était un acte de folie, mieux valait filer dans l'autre sens.
Une fois près de Cassandre, elle vit que la jeune femme était inconsciente, et eut peur qu'elle ne soit... non. Impossible.

"Cassandre! Aller Cassie... réveille toi! S'il te plait..."

Paniqué et au bord des larmes, Jess essaya de la remuer doucement pour lui faire reprendre conscience, vérifiant si elle n'avait pas de blessure grave.

Quand elle constata l'état du garde sur lequel elle venait de tirer, Myou ressentit de la colère, qui lui donna subitement envie de le frapper pour qu'il arrête de gesticuler... Voir quelqu'un exprimer de cette façon sa douleur... ça la rendait presque jalouse. Elle avait une irréprécible envie de le faire taire. Mais avant qu'elle puisse agir, Jess la rejoint avec cinq prisionnier : elle fut contrainte de l'ignorer. Il n'était plus en état de faire quoi que ce soit (Myou s'assura tout de même qu'il n'avait plus son arme à portée de main, la prenant dans sa deuxième main : ça pouvait toujours servir).

Rapidement, Myou perdit alors ses repères transmis par Cassandre. Elle n'eut donc pas besoin de voir son état pour émettre des hypothèses sur ce qui venait de se passer pour elle... Jess semblait affolée.

De toute façon je n'ai plus la position des gardes.... avec l'explosion, ils ont surement bougé, ce qui met encore plus Cassandre et les autres en danger... Il faut les rejoindre.

Mais Jess était déjà partie vers là-bas. Myou se tourna vers les anciens captifs apeurés, et d'un regard déterminé, les invita à la suivre. De toute façon ils n'avaient pas le choix, la confusion reignant tout autour.

Venez !!

Pendant qu'elle courrait vers les lieux, elle entendit dans son communicateur l'appel d'un autre groupe.

"Ici le groupe des artificiers, nous en avons terminé avec le champ de laser, la voie est libre. Vous avez besoin d'un coup de main???"

Myou tenta de lui répondre, sachant que Cassandre ne pourrait le faire.

"Cassandre est touchée, je sais pas à quel point ! On a immobilisé quelques gardes, mais pas tous : il doit rester des prisonniers !! Mais on peut pas continuer, je ne connais plus la potision des gardes !
Alors, oui, on a besoin d'aide !!! "

Myou arriva près de Jess et Cassandre, et à la deuxième déflagration, eut juste le temps de se jeter sur Jess et la psychologue, sous la peur que la deuxième roquette vienne de nouveau dans cette direction... Il fallait arrêter cet idiot, avant qu'il ne tue tout le monde...