Chambre de Sven et Ephram

Il était temps que Sven rejoigne sa chambre : la journée avait été longue et éprouvante. Entraînement toute la mâtinée, enquête du FBI, attaques de sauce tomate... Trop d'émotions pour une seule et même journée dans la vie d'un adolescent normal qui poussa un gros soupir en ouvrant sa porte sur laquelle il n'avait pas pris la peine d'écrire son nom.

Précaution peu nécessaire car quiconque entrerait dans cette pièce aux murs multicolores et parsemés de posters étranges, art abstrait à l'endroit, photos de chaussures, d'ustensiles de cuisines, de paysages accrochés à l'envers, ne pouvait se tromper sur l'identité de son propriétaire. Il se baissa légèrement pour passer sous les chaussettes qu'il avait suspendu à l'abat jour de sa lampe au moyen de cintres chaussettes spécialisés, et alla s'assoir à son bureau qui était encore relativement vide, mis à part un tas d'ojets hétéroclites ramené ça et là, et une feuille qui était l'ébauche de son livre : "mémoires d'un mutant", qu'il avait entrepris de dactylographier pour les passer à la postérité. Il n'y avait pour l'instant qu'une demi page, mais il était arrivé au bout du ruban à encre de la machine à écrire vieille de 3 siècles qu'il avait trouvé un jour dans le grenier de son pensionnat.

Il déblaya son bureau d'un vaste geste et y déposa son tshirt tâché. Il le replia soigneusement, et le fourra ensuite sans aucune précaution dans son sac de linge sâle. Il se releva et alla regarder un instant la fenêtre. Constatant qu'elle n'avait pas changé, il regarda par la fenêtre, puis remarquant qu'il n'y avait rien à voir, il se dirigea vers sa petite étagère débordant de livres aussi divers que jardinage au Sahara, comment compter les moutons, physique subatomique, Oui-oui chez les barbapapas, la magie pour les nuls, vie et mort d'un flamby, les pensées de pascal, et d'autres livres dont l'énumération prendrait trop de temps.

Il prit un livre au hasard, s'allongea sur son lit qui trônait sous le regard protecteur d'un ornithorynque géant en poster, ouvrit une page au hasard, et commença à lire.