Moment de doute...

[HRP : Trop de retard >_< i s’en est passé des choses en une semaine dit donc ! Suis à la masse]



Guidé par une apparition holographique – le genre de technologie trop avancée pour qu’on comprenne comment ça marche – Pablo s’était rendu dans le salon.
Là, calé dans un coin, il avait religieusement écouté le flash info. Tout les élèves avaient réagis différemment. D’ailleurs, le nombre d’étudiants était impressionnant ! Le Colombien était loin de s’imaginer qu’un institut de ce genre accueillerait autant de « mutants ».
Néanmoins, un chose inquiétait Pablo : cet institut n’était pas aussi inoffensif qu’il en avait l’air. Aussi discrètement qu’il était arrivé, mutant aux yeux dorés repartit, sans faire de remous, sans dire le moindre mot.

Tout en marchant, le jeune homme commença à faire le point sur tout ce qu’il avait entendu.

Un commando mutant ?
C’est comme ça que la journaliste avait qualifié les prétendus terroristes qui avaient détruit ce centre. Qu’est ce que ça voulait dire ? Les élèves vivant ici étaient-ils des soldats ? Visiblement plusieurs d’entre eux avaient participé à l’assaut.
Voilà qui changeait tout. C’est exactement ce que Pablo redoutait. Cet institut cachait donc bien quelque chose : c’était un camp d’entraînement pour les jeunes mutants possédant un don !
Mais comment savoir si les actions menés par les leaders de l’Institut Xavier servaient une bonne cause ou étaient nuisibles ? Comment être sûr que personne ne manipulait tout ces jeunes gens à des fins personnels ?

Basilic se dirigea instinctivement vers la cuisine, le seul endroit, avec sa chambre, où il se sentait à l’aise pour le moment.
Il n’y avait personne. Tant mieux. Le Colombien avait besoin de réfléchir un peu. Il se servit un grand verre de lait et s’asseya sur un coin de table, fixant le vaste jardin de son regard doré…

Salon

Le doute qui hantait Pablo en cet instant était loin d'habiter tous les élèves de l'Institut. Tim, ainsi, ne se posait pas la question un seul instant de savoir si oui ou non, les actions que menaient officieusement certains élèves et professeurs de l'Institut Xavier, étaient nuisibles. Tim ne se demandait qu'une chose : comment remonter le moral à la jeune fille qui le suivait et comment la décider à parler un peu plus !

Car Tim avait beau être un incorrigible bavard, il n'en appréciait pas moins un peu de réponse de temps à autre. L'amener dans un endroit moins peuplé que le salon était une première partie de son plan. Restait juste à trouver un moyen de lier une conversation interessante avec une jeune fille de 7 ou 8 ans sa cadette.

* .... *

Pas de soeur, pas de frère, pas de petite cousine, Tim devait le reconnaitre, il n'avait pas eu vraiment l'occasion de pratiquer ce genre d'exercice pendant les vingts premières années de sa vie. Mais il sentait une sorte d'empathie pour chacun des élèves qui vivait avec lui. Et même s'il ne connaissait pas personnellement le tiers d'entre eux, il se faisait un devoir de remonter le moral dans chacun, " à charge de revanche ! ".

Mais, avant d'entrer dans la cuisine, il ne savait pas trop comment il allait s'y prendre. La vue de Pablo le rassura un peu : il ne serait pas seul avec Laura ; les chances de laisser s'installer un silence embarassant entre la jeune fille et lui se voyaient donc réduites à néant. Plein d'entrain, même si, après les nouvelles dont Cérébra avait tenu à leur faire part, son ton se teintait d'une tristesse et d'une lassitude perceptible, Tim s'annonça :

" Hey, Pablo ! Tu as vu les infos ? Incroyable, non ? "

Il avança dans la pièce et, pour éviter de nouvelles présentations entre Laura et Pablo, il glissa ingénieusement :

" Assieds-toi avec Pablo, Laura, je te sers quelque chose ?"

Il marcha jusqu'au frigo, l'ouvrit, y prit une bouteille de nectar de bananes et le posa sur le plan de travail. Il attrapa deux verres et versa du jus dans l'un d'entre eux. Maintenant la bouteille en suspens au dessus du second verre, il continua à l'attention de la fillette :

" Nectar de bananes, ça te va ?"

Salon Cuisine

Après avoir quitté le salon, Laura arriva enfin à la cuisine juste après Tim. La cuisine... elle était identique à celle qu'elle avait connu. A quoi elle s'attendait ? Ca ne faisait qu'une demi semaine entre son départ et son retour. Elle avait l'impression que ça faisait des siècles et non des jours. Et la sienne de cuisine ? Celle où elle se retrouvait avec tous ses frères : Chris, Jimmy, Josh avant qu'il s'en aille, Peter, Mike, Jack... et... Tom... Pourquoi ? Pourquoi elle ne pouvait pas remonter le temps ? Cette époque où le ciel était bleu et non noir. C'était bien...

Quand Tim lui parla, elle était encore dans ses pensées, comme si désirer très fort de revenir en arrière lui permettrait réellement de réaliser cet exploit. Elle le regarda, interrogatrice, puis se souvint de la phrase, comme hier avec Amélie, c'était à peu près le même état dans lequel elle se trouvait : songeuse au point d'être en dehors de la réalité, emprisonnée de ses émotions, et pourtant quelque chose d'elle sur Terre qui lui permettait de retenir ce qui se passait autour d'elle, même si sur le moment elle n'en était pas vraiment consciente.

" Assieds-toi avec Pablo, Laura, je te sers quelque chose ?"

Elle s'assit donc à la table, comme le lui avait proposé le jeune homme. Elle posa ses coudes sur la surface et mit sa tête dans ses mains. Elle bailla, recommençant à sentir la fatigue l'envahir, et se frotta les yeux avant de reprendre sa position initiale. Elle regarda un peu autour d'elle, les murs, les meubles, jusqu'à Tim et à celui qui s'appelait Pablo. Il lui avait proposé à boire, mais elle ne savait pas quoi.

" Nectar de bananes, ça te va ?"

Malheureusement, même si elle était décidée à ne pas faire sa difficile, il lui avait proposé la seule boisson qu'elle n'aimait particulièrement pas. Elle secoua la tête, pour dire non, et précisa :

"De l'eau ça suffira."

Le lait. Pablo avait toujours aimé cette boisson. Chez lui, il en buvait à toute heure du jour et de la nuit. Ici, dans ce nouvel environnement qu’il découvrait, il gardait ses habitudes : de façon naturelle, il se baladait torse nu, et de façon tout aussi naturelle, il se servait de grands verres de lait en entrant dans la cuisine.
Il était seul, observant à travers la fenêtre les quelques élèves qui étaient dans le jardin. Qu’est ce qu’il faisait ici ? Quelques heures avant, il se sentait à l’aise dans ce manoir, et maintenant, après ce détour au salon et le flash info, Pablo avait de nouveau des doutes. Une voix le tira subitement de ses pensées.

" Hey, Pablo ! Tu as vu les infos ? Incroyable, non ? "

Pas difficile de reconnaître Tim.
Les infos que les élèves venaient de voir étaient plutôt terrifiantes. Pablo ne savait plus trop quoi pensé de l’Institut Xavier. Le Français invita une dénommée « Laura » à venir s’asseoir, et le Colombien remarqua alors cette petite fille qui l’accompagnait. Cet endroit accueillait donc les jeunes de tous âge. Décidément, Timothée connaissait tout le monde ici, du professeur de 30 ans à l’élève de 10 ans.

La fillette alla s’asseoir à la table, et Pablo, par politesse, s’assit à son tour convenablement, avant de répondre à Tim. Il ne voulait pas paraître suspicieux quant à cet institut, mais il n’arriva pas longtemps à cacher son inquiétude…

"Les infos…Ouai…j’sais pas…"

Le mutant aux yeux dorés voulait savoir comment se positionnaient les autres, ce qu’ils pensaient de tout ça ; Tim et Laura du moins. Il prit la parole en remuant son verre, observant les mouvements du lait au fond.

"Les médias disent que le camp…de…du Labrador…c’est ça ? Enfin, ils disent qu’un camp à été attaqué par un commando mutant. J’ai entendu des élèves parler entre eux…certains ont fait parti de cette action, et y’a eu des morts. J’sais pas s’que vous en pensez…et si cet institut n’était pas ce qu’il voulait faire croire…?"

Un institut destiné à aider les mutants ; voilà ce que Pablo pensait trouver en venant ici. Découvrir qu’il se livrait à des actes de terrorisme le dépassait. Le Colombien ne comprenait pas vraiment l’ampleur du phénomène mutant et encore moins les réelles motivations de l’Institut.Peut-être que tout ces élèves n’étaient que de petits soldats qu’on endoctrinait avant d’envoyer au casse-pipe ?

"Si je suis venu ici c’est parce que j’avais nulle part où aller, parce que dehors j'étais dangereux pour les autres. Je pensais qu’on pourrait m’aider ici. J’suis pas venu pour détruire des bâtiments, ou tuer des gens…c’est pas mon truc."

Après sa dernière phrase, Pablo se recula sur sa chaise et regarda Tim dans les yeux.
Voilà. Pour la première fois depuis son arrivée, il avait clairement dit ce qu’il pensait.

Tim patienta quelques instants avant que Laura ne réponde. Il posa la bouteille et soupira, s'apprêtant à contester le choix de la jeune fille :

* De l'eau ?? T'es ici chez toi ! Alors...*

Mais il se ravisa bien vite. Il devait arrêter de jouer la nounou pour chacun des élèves ici. Epauler : oui ; régenter : non ! Il rangea simplement la bouteille de nectar de bananes et sortit une bouteille d'eau minérale. Il prit les deux verres, posa celui de Laura devant elle et lui sourit :

" Voilà ! Note que le jour où l'eau ne te suffira plus, tu pourras prendre autre chose !"

Chassez le naturel, il revient au galop ! Tim, qui se dirigeait maintenant vers le placard pour en sortir une boite de cookies, n'avait pas pu se contenir plus longtemps de toute remarque. Mais à peine avait-il posé le paquet de biscuits sur la table, à peine avait-il pris place à coté de Laura que déjà, il l'avait oublié. Car le colombien, préoccuppé par des questions bien plus interessantes que celle de savoir si Laura avait pris de l'eau parce qu'elle était trop timide pour prendre autre chose - question existencielle s'il en est - le colombien, donc, avait décidé de livrer au français et à sa jeune accompagnatrice son avis et ses doutes sur la réelle ambition de l'Institut.

Tim haussa d'abord un sourcil, puis deux, et hésita un instant sur la conduite à adopter : éclater de rire tellement les doutes de Pablo étaient aux antipodes de ce que lui pensait, ou bien répondre le plus sérieusement possible à ces allégations. Le colombien avait été franc et ne paraissait pas plaisanter le moins du monde. Tim décida donc de continuer dans le même registre que lui :

" Huuummm, tu sais, je ne pense pas que cet Institut soit destiné à former des forces spéciales, des commandos mutants ou quoi que ce soit...."

Tim regarda Pablo sans détours. Le français était certain de ce qu'il pensait et il voulait trouver les bons mots pour expliquer à son jeune ami ce qu'il ressentait. Toujours un poil hésitant sur les mots, il continua :

" Personellement, je ne suis pas non plus pour tuer des gens, pour détruire des bâtiments. Je suis ici pour apprendre. Pour apprendre à controler ce..."don"... ou ce que tu voudras... Si j'étais dehors, tout seul, je serais surement plus dangereux que maintenant, en train de siroter mon jus de bananes..."

Il saisit le paquet de cookie, l'ouvrit et le tendit machinalement à Laura. Tout en regardant tour à tour les deux élèves avec lui, il conclut, tout en restant assez évasif :

" Et puis, depuis que je suis arrivé ici, j'ai fait moins de dégâts qu'en trois semaines dehors... Alors...."

Il laissa sa phrase en suspens et haussa les épaules.

[ salon]

River était sortie du salon comme une tornade. Elle commençait à avoir réellement une faim de loup. Elle s'était précipitée vers la cuisine dont elle avait réussi à retenir la place. Ouf! Quand elle arriva près de la porte, elle fut surprise d'entendre autant de voix provenir de l'intérieur. Elle qui pensait avoir été la seule à avoir cette idée... Elle s'était bien trompée... Elle était encore chamboulée de ce qu'elle avait vu, bien entendu, mais la joie de s'être réconciliée avec sa soeur éclipsait quelque peu son inquiétude. Après une hésitation, elle ouvrit la porte pour se retrouver face à des inconnus. Elle resta un instant sur le seuil avant de se décider à entrer.

"Salut!" lança-t-elle à la cantonnade avant d'ajouter: "Je suis River. Je viens d'arriver, ici..."

Elle s'arrêta à cinq pas de l'entrée, se disant que si jamais elle dérangeait, elle ressortirait et tant pis pour son ventre qui commençait à gargouiller sérieusement et à se faire entendre à la cantonnade.

*Oups...*

Pablo avait attentivement écouté Tim. Il est vrai que le Colombien était du genre parano. Depuis qu’il avait découvert son don, il avait toujours été sur le qui vive, redoutant que des organisations criminelles ne s’intéresse trop à lui.
La jeunesse de Pablo avait baigné dans la violence, les guerres de gangs, les gamins tueurs à gages, les dealers et la pauvreté omniprésente des favelas de Bogota. Le jeune mutant au yeux dorés avait perdu son meilleur ami dans ces quartiers ; Manuel était un "sicarios" (nom donné aux enfants tueurs engagés par les organisations mafieuses en Colombie) il avait été abattu pour des histoires de règlements de compte, d’orgueil, et de fric. Après sa mort, la vie de Pablo avait basculé.
La violence, les armes à feux, et l’engrenage qui s’en suit, Basilic détestait ça plus que tout. Quand il avait entendu parler de commando mutant, de morts, et qu’il avait vu l’âge moyen des élèves de ce manoir, le Colombien n’avait pu s’empêcher de faire le lien avec ce qu’il avait vécu dans sa ville natale.
Pourtant, ici, l’endroit et les habitants ne ressemblait en rien à ce qu’il avait connu. Mais comment expliquer que des gens mettent à disposition un manoir, des professeurs, tout ça bénévolement, et dans un but purement bienveillant ? Ca ne pouvait pas exister. C’était trop beau ! En tout cas, Pablo avait encore du mal à y croire même si Tim semblait persuadé du contraire.

Le Colombien se gratta la tête, un peu gêné d’avoir émis si ouvertement des doutes quant à la légitimité de cet établissement. Après tout, les Geller l’avaient aidé sans rien attendre en retour…et Tim ne ressemblait pas à un type qui exécutait des contrats ; sans parler de Laura qui semblait si timide et fragile…

Brusquement, une voix féminine interrompit la discussion et attira le regard de Pablo. La jeune fille qui s’était embrouillée juste avant avec sa sœur se tenait à l’entrée de la cuisine. Le mutant aux cheveux blancs la regarda un court instant…jolie brune >_<…avant de reprendre la discussion avec son interlocuteur Français

« Tu dois avoir raison. Désolé. C’est juste que je…c’est difficile à croire pour quelqu’un qui vient d’arriver. Tout semble si simple ici…une grande maison, un frigo plein, une chambre, des gens qui t’accueillent…dur à croire qu’on attende rien en échange…mais je changerait sûrement d’avis quand je connaîtrais mieux… »

Bon, même si il n’était pas encore convaincu à 100%, Pablo ne tenait pas à vexer Tim qui semblait être honnête et de bonne foi. Il lui adressa à petit sourire et finit son verre de lait. Puis, il regarda successivement Laura et River

« Pablo. Je suis arrivé hier aussi…»

[Salon ]

Quand Wind avait amorcé son départ du salon pour rejoindre les cuisines, l'indien l'avait suivie. Il lui avait fallu quelques instants avant de reprendre la parole, où elle songeait à ce qui venait d'être dit et à ce que ça pouvait impliquer. Le fait est que si un "commando", comme ils l'appelaient à la télé, avait attaqué le centre ignoble dont il était question, ça signifiait qu'au-delà d'apprendre aux... "gens comme eux", à se servir de leurs pouvoirs, c'était aussi dans un but, avoué ou non. Pas forcément non honorable, vu qu'il semblait que ce soit pour éviter des dérives telles que celles dans lesquelles le bâtiment à présent détruit tombait, mais pas forcément louables non plus. Il y avait eu des morts. Est-ce que, donc, sans le vouloir, ils allaient devoir participer à cette guerre entre mutants et non-mutants ? Parce qu'elle, elle ne voulait pas se battre contre les autres. Les autres, c'était aussi sa famille. Elle ne savait pas comment ils allaient tous réagir, même si elle n'imaginait pas qu'ils puissent les rejeter. D'ailleurs, ils savaient tous pour Wood, et n'attendaient qu'une chose, qu'il revienne à la maison. Et ils allaient être trois loin de la maison maintenant... Un soupir lui échappa, et elle finit par réaliser qu'elle était silencieuse depuis un moment, et se tourna finalement vers l'indien, lui adressant un sourire, tout en poursuivant l'avancée vers la cuisine, dont elle espérait avoir bien retenu l'emplacement.

- Je ne me suis même pas présentée, je m'appelle Wind Smith... et la brunette qui est partie en trombe, c'est ma petite soeur, River. Vous... tu...

Elle hésita un peu. Elle avait l'habitude de vouvoyer les gens qu'elle ne connaissait pas, mais en même temps, il était plus jeune qu'elle. Oui mais en même temps, elle lui avait déjà dit vous auparavant, chassez le naturel...

- Vous connaissez peut-être déjà notre frère, Wood ? Il a dû arriver il y a quelques jours déjà...

Elle passa sous silence le fait qu'il avait fugué, et qu'à l'origine, elles étaient venues le chercher, et pas s'installer ici. Ils arrivaient déjà à la porte de la cuisine, où River, une fois n'est pas coutume, semblait paralysée. Il y avait aussi la petite fille et le jeune homme qui était venu la soutenir dans le salon, ainsi qu'un garçon aux cheveux blancs qu'elle ne se souvenait pas avoir déjà vu. Il terminait une discussion qui portait visiblement sur ce à quoi elle songeait précédemment, et elle hocha la tête, sans pour autant s'immiscer dans la conversation.

- Tout semble si simple ici…une grande maison, un frigo plein, une chambre, des gens qui t’accueillent…dur à croire qu’on attende rien en échange…mais je changerai sûrement d’avis quand je connaîtrais mieux…

Et puis il avait tourné la tête vers sa soeur, et s'était présenté.

- Pablo. Je suis arrivé hier aussi…

Wind vint se placer derrière sa cadette et posa les mains sur ses épaules. Autour de la table, ils s'étaient servi du jus de fruit et quelques gâteaux, finalement, tout le monde semblait avoir faim...

- Moi c'est Wind... On est arrivées ce matin... Mmmh... Est-ce que je peux me permettre de préparer quelque chose à manger ? J'ai l'impression qu'on est pas les seules à avoir un peu faim...

Elle ponctua sa phrase d'un sourire, et attendit qu'on lui réponde avant d'entamer quoi que ce soit. Après tout, elle n'était pas chez elle ici...

salon

- Moi c'est Wind... On est arrivées ce matin... Mmmh... Est-ce que je peux me permettre de préparer quelque chose à manger ? J'ai l'impression qu'on est pas les seules à avoir un peu faim...

Gaël déboula dans la cuisine d’un pas rapide à ce moment-là et reprit le paquet de gâteau qu’il avait laissé de côté quelques instants. Tout ce qui venait de se produire lui avait quelques peu coupé l’appétit mais il se força quand même à manger un peu, histoire de ne pas tomber dans les pommes pour un rien. Il ne se présenta pas à ceux qu’il ne connaissait pas et resta adossé contre l’évier, silencieux.

Décidément, la possibilité de se retrouver en comité restreint devenait de plus en plus difficile. Le nombre d'élèves avait cru de façon exponentielle depuis deux jours et Tim commençait à se rendre compte que la vraie "vie en communauté" allait commencer. Il regarda donc Pablo avec un sourire complice : le français ne tenait pas à poursuivre cette conversation en présence de trop de monde. Après que Pablo lui ait, plus ou moins, donné raison, Tim, persuadé que celui-ci n'avait accepté qu'à moitié les arguments qu'il avait avancé, conclut simplement :

" On en reparlera plus tard."

Après quoi, il se retourna vers les nouveaux arrivants, qu'a priori, il avait déjà tous vu. Il leur sourit et leur pria de s'installer avec eux :

" Entrez. Si vous avez faim, on a ouvert un paquet de cookies."

Il sourit plus particulièrement à River dont le ventre ne cessait de crier famine.

Mais à peine avait-il proposé aux arrivants du salon de partager leur maigre repas que déjà, une fille qui semblait avoir sensiblement le même âge que lui se proposait de cuisiner quelque chose. Tim, un peu flemmard, il faut l'avouer, ne s'était pas dévoué pour faire ( une fois encore ) un bon repas pour tout le monde. Mais il était loin d'être contre quelque chose d'un peu plus consistant que des biscuits. Il hocha calmement la tête tout en lançant à Wind :

" Vas-y ! Je t'en prie ! Je crois que tu ne te doutes pas du succès que tu vas avoir ! "

Et pour cause ! Dès que l'Institut trouvait une perle aussi dévouée que douée pour l'une quelconque des tâches de la vie quotidienne, il avait du mal à la lâcher. Tim, toujours aussi avenant, n'en oublia cependant pas de proposer son aide à la nouvelle. Il se leva et , sans vraiment lui avoir demandé sa permission, il ouvrit les placards en demandant :

" Tu as quoi en tête ?"

Il continua de s'activer, fouina un peu dans les placards pour localiser les principaux instruments dont ils auraient besoin à coup sur, et n'hésita pas à bousculer un peu ceux de ses camarades qui le gênait :

" Tiens, Gaël !! Tu veux pas te pousser cinq minutes ?"

Sans attendre vraiment que celui-ci réagisse, il tira un peu la porte du placard sous l'évier, jusqu'à ce que celle-ci soit bloquée par les jambes d'un jeune homme.

River adressa un grand sourire aux deux personnes qui s'étaient déjà présentée, à savoir Laura et Pablo. Cela était étrange de se sentir la petite nouvelle quelque part, elle qui avait passé toute son enfance dans le même bahut à fréquenter toujours les mêmes personnes. Elle avait toujours plein les petits nouveaux timides qui n'osaient pas se mêler aux autres. Mais, aujourd'hui, elle les comprenait. Elle-même se sentait un peu intimidée. Mais elle n'avait pas peur pour autant. Si elle ne craignait pas les animaux, elle n'allait pas craindre des êtres humains qui étaient comme elle, tout de même.. Et, d'après ce qu'elle avait vu aux informations, ce n'était pas des mutants qu'elle devait se méfier, mais plutôt de certains humains normaux... Aussi resta-t-elle tout à fait naturelle.

"Enchantée" fit-elle à l'adresse de Laura et Pablo.

Juste à ce moment-là, Wind la rejoignit et posa ses mains sur ses épaules. River ne se dégagea pas, au contraire, et posa une de ses mains sur celle de sa soeur. Masi celle-ci ne resta pas longtemps immobile et, déjà, s'avança pour préparer quelque chose à manger. L'un des occupants de la cuisine lui proposa d'ailleurs son aide après avoir montré le paquet de cookies à River. Celle-ci en prit un et commença à déguster avec délice le biscuit avant de s'adresser à nouveau à Pablo et à Laura.

"Vous venez d'où?"

salon

Nan' était entré à la suite de Wind, tout juste après s'être présentés dans le corridor.

-Nanikana Adawe, ou Nan', c'est un plaisir.

Wind présenta alors le reste de la famille Smith -présente- à Nan'.

"River, soeur de Wind, j'avais raison... soeurs de Wood... qui c'est celui-là déjà? Oh, ce doit être le garçon aux cheveux de paille!"

-Wood, c'est le blondinet qui était avec vous?

"Et pourquoi elle s'entête à me dire vous? Il y a un esprit qui m'accompagne et qu'elle voit mais que je ne voie pas?"

Tim et Pablo semblaient être en grande conversation, à leur arrivée, alors que les deux filles présentes dans la cuisine, à savoir River et Laura, ne semblaient pas vouloir se mêler à leur discussion. Discussion qui se termina à peu près au moment où Nan' s'installa, dos au mur, dans la cuisine et salua, poing au coeur, Pablo et Tim.

Wind se plaça derrière sa soeur. Nan' perdit son regard dans le vague un instant, repensant à son p'tit frérot qui avait voulu partir avec lui, il y a déjà bien longtemps. River posa sa main sur celle de sa soeur. Nan' eu un pincement au coeur. Il n'y avait généralement pas autant de démonstrations d'affection, chez lui, ou bien elles se faisaient autrement, mais il savait reconnaître les marques d'affection, quelles qu'elles soient. Voilà que Gaël entrait, alors même que Tim et Wind s'offraient pour cuisiner.

"Par pitié pas ce truc... bo-lo-gnè-ze? Qu'Il m'a fait manger... pas ce truc de Terry"

La petite soeur de Tim s'était endormie sur la table, après avoir sangloté un peu. Nan' n'avait pas su comment réagir. Peut-être était-ce de l'épuisement, simplement? Néanmoins, ce sommeil vint lui rappeler sa mission première de la journée. Il prit donc la parole, à sa grande malchance au même moment où River demandait leur origine à Pablo et les autres.

-Où pourrais-je trouver des lanières de cuir?

Se rendant compte qu'il avait parlé en même temps que la jeune soeur irrespectueuse (son avis n'avait pas changé, surtout depuis qu'il avait eu la certitude que Wind était sa soeur aînée), il leva les sourcils légèrement et fixa River dans les yeux, se demandant si il devait répéter ou non...

Cette cuisine avait quelque chose de fascinant. En temps normal, les gens se réunissent dans le salon ou en extérieur. Mais dans cet institut, qui possédait en plus une salle spécialement aménagée pour le loisir, les jeunes gens se retrouvaient instinctivement dans la cuisine. Autant dire que la salle à manger se remplissait assez vite.

C’est sans doute l’arrivée de plusieurs élèves qui poussa Tim à remettre leur discussion à plus tard. La dénommée Wind, troisième de la famille de Wood entra dans la cuisine, précédant de quelques minutes un blond que Pablo n’avait jamais vu. Discret, le jeune homme alla se caler dans un coin sans dire un mot. Contrairement à lui, River engagea la conversation avec le mutant aux yeux dorés, voulant connaître ses origines ; ce dernier répondit en se posant une main sur le torse.

« Je viens de Colombie…de Bogota. »

Inutile de mentionner son voyage, en tout cas pour le moment. Pablo se contenta de répondre sur son lieux de naissance. Son regard croisa le sien avant que le Colombien ne détourne les yeux vers Nan’ qui n’était pas loin et qui demandait autour de lui si quelqu’un avait…des lanières de cuirs !? Pablo ne sut pas quoi répondre à ça et se contenta de faire « non » de la tête en souriant. Qu’est ce qu’il voulait faire avec des lanières en cuirs ? Décidément ce Nanikana était vraiment à part, et ne faisait rien comme tout le monde.

Dans la pièce quelques personnes s’activaient à préparer à manger, cherchant à gauche à droite des ingrédients. A côté de Pablo, Laura semblait s’être endormie. Les yeux dorés du jeune mutant se redirigèrent vers River en se plissant légèrement

« Tu viens d'où toi ? Tu es Européenne nan ? »

Cette fille avait un accent étrange. Elle semblait à l'aise en parlant, mais son accent était différent de celui des Américains.
Alors que la cuisine grouillait de personnes, Pablo était assis à discuter avec une inconnue. Vivre dans cet institut aurait du bon finalement...

Sans doute à bout de nerf après tout ce qu'il s'était passé, Laura s'était endormie sur la table après s'être mise à pleurer. River avait voulu aller vers elle, mais la respiration apaisée de la fillette lui avait indiqué son état. Elle était donc restée sur place, tandis qu'un nouvel arrivant suivait de peu sa soeur et un autre. Elle le regarda un instant avant de lui sourire. Lorsqu'il parla de Wood, elle ne put s'empêcher d'éclater d'un petit rire joyeux. Le 'blondinet qui était avec elles'... Si Wood avait entendu ça... Nul doute qu'il aurait eu une réplique qui les aurait tous fait éclater de rire... C'est sans aucun doute en pensant au genre de remarques de son frère qu'elle éclata de rire. Tachant de reprendre son sérieux, elle adressa un clin d'oeil à Nanikana avant de répondre:

"Oui, c'est bien lui.."

Elle se retourna alors vers Pablo qui lui répondait avec une hésitation. La Colombie... La Colombie... Voyons voir... Ah! Ca y était... Elle se souvenait d'où c'était. C'était très loin de l'Angleterre..

"Ouah! Ca a du te faire un long voyage!" s'exclama-t-elle en se rapprochant du jeune homme.

Celui-ci lui demanda alors d'où elle venait. River lui adressa un sourire franc avant de répondre:

"D'Angleterre. Londres, pour être précise."

Elle marqua une hésitation avant de demander à voix basse à Pablo:

"Tu as participé aux événements d'hier?"

Wind tâcha de mémoriser les noms et les visages. Il y avait donc Pablo, le garçon aux cheveux blancs. Nanikawa, l'indien qui l'avait suivie. Gaël, que Tim bousculait légèrement - lui, elle l'avait entendu se présenter tout à l'heure - et la petite fille qui s'était endormie sur la table après avoir pleuré. L'aînée des Smith avait senti son coeur se serrer quand elle avait entendu ses derniers sanglots, mais elle n'avait pas osé s'approcher.

- Vas-y ! Je t'en prie ! Je crois que tu ne te doutes pas du succès que tu vas avoir !

Ah bon... On se tutoie alors ? Elle sourit au jeune homme, sensiblement du même âge qu'elle à première vue, et comme elle le rejoignait, tandis qu'il fouillait déjà dans les placards, elle répondit à sa question suivante.

- Ca va dépendre de ce qu'on a à disposition... Quant au succès, je pourrais très bien faire des plats excécrables et vous ne voudriez plus que je mette les pieds dans une cuisine, qui sait...

Ses propos visaient purement et simplement un but ironique, mais en même temps, elle était anglaise, et les gens venant d'autres pays ne goûtaient que peu, généralement, leurs spécialités. A côté de ça, elle aimait vraiment cuisiner - en bonne petite maman... - alors elle imita Tim et fouilla dans les placards et le frigo. Du riz, des épices, de la crème, des blancs de dinde...

- Mmmh... Emincé de dinde aux épices et à la crème... avec un peu de riz... c'est pas du quatre étoiles, mais ça peut le faire...

Pendant ce temps-là, River répondait un peu à tout le monde. Moins réticente à tutoyer les gens, elle interrogeait le garçon aux cheveux blancs sur ses origines, et l'aînée songea que de Colombie à ici, ou de Londres à ici, finalement, dans les deux cas, ça faisait une sacré trotte... Il y avait aussi eu des asiatiques dans le salon, les... mutants affluaient donc d'un peu partout.

- On serait combien ? finit-elle par demander à la cantonnade.

Comme Léo l'avait prédit, la cuisine était pleine. A croire que l'endroit n'était jamais vide.

A peine entré, il reconnut des visages familiers et d'autres qu'il avait apercu quelques minutes plus tôt lorsqu'il y avait eu la réunion dans le salon.

" Salut tout le monde. Moi c'est Léo pour ceux qui ne me connaisses pas encore et la jeune fille derrière moi s'appelle Noémie. Ca va? "

Enzo entra dans la cuicine à la suite Léo et une jeune fille qu'il présenta à tous. Encore une fois, la cuisine était pleine et beaucoup d'élèves était attablé pendant qu'une autre fille qu'i ne connaissait pas commençait à préparer un vrai repas.

Enzo se faufila pour se plaçai à coté de la fenêtre, jamais il n'avait été habitué à ce temps en Italie mais bizarement il avait toujours aimé marcher sous la pluie. Aujourd'hui il regrettait le temps où il sentait encore les goutte lui fouetter le visage, aujourd'hui, c'était tout juste s'il sentait quand on lui donnait un coup de poing.

Une nouvelle fois, Enzo se présenta, pour les tête inconnue, deux filles certainement soeur et un garçon qui ne lui avait toujours pas dit son nom. Le reste du groupe était composé d'ancien et de nouveau arrivant dont l'élementaire d'eau ne connaissait que le nom.

"Quant à moi, c'est Enzo Calvo, l'étalon italien.." dit-il avec un sourire

Chambre de Noémie.

Noémie s’aperçu que cette idée avait illuminait le visage de Léo par un sourire. Elle ne savait que trop en pensait… était-il vraiment heureux de lui présenter l’école ou il était enfin de quitter la chambre et rejoindre d’autres élève parce qu’il s’y sentait mal ? Mais elle ne pu se poser la question trop longtemps. Ils arrivèrent à la cuisine qui était noir de monde. Là elle commença à réaliser son erreur, elle avait déjà du mal à parler à une personne et que ? Léo venait de la présenter de bute en blanc.

*En même temps tu t’attendais à quoi jeune fille allez essai d’être poli au moins…parle ! PARLE !*

"Euh… oui… bonjour."

Dans le chaut ambiant il fallait bien avoir tendu l’oreille pour entendre ce maigre salut. C’est alors qu’un humanoïde composer d’eau apparu derrière eux et parti en direction de la fenêtre.

*Il existe des mutations affectant aussi notablement le corps humain ? *

Noémie était partagé entre fascination et peur. Enzo tel était son nom, l’étalon italien ? Houlà un pseudo dragueur comme celui de la voiture… Prise en dépourvu elle ne su lui répondre.

De nouvelles têtes, encore et toujours. La cuisine commençait à grouiller de monde. Et sa soeur qui demandait pour combien de personnes elle devait préparer... Ne tenant plus, river eclata de rire avant de se tourner vers Tim qui proposait son aide à Wind.

"Il y a combien d'élèves à l'institut?"

Se retournant vers sa soeur, elle ajouta:

"Non, parce qu'à ce rythme là, tu vas devoir faire à manger pour tout le monde, grande soeur. Et je te rappelle au passage que Wood mange comme un ogre..."

Elle se retourna alors vers Léo qui venait d'entrer accompagné d'une jolie blonde un peu timide qu'il présenta comme étant Noémie. elle se rapprocha d'eux au moment où un être entièrement composé d'eau entra dans la pièce. Surprise, River marqua un temps d'arrêt qui se transforma en un franc éclat de rire lorsqu'il se présenta comme l'étalon italien. Elle se reprit cependant rapidement et se présenta à son tour.

"Enchantée, Enzo. Je suis River."

Elle se dirigea, enfin, vers Léo et sa protégée.

"Léo, faudra qu'on se la fasse, cette partie de baby-foot..."

Se tournant vers Noémie, elle ajouta:

"Salut Noémie. Tu l'as peut-être entendu à l'instant... Je suis River. Nouvelle aussi, comme toi, vraisemblablement..."

Comme elle, oui et non... A la différence de Noémie, River ne semblait pas plus timide que ça. Elle prit la jeune fille à partie. Celle-ci ne devait guère être plus âgée qu'elle avant de sortir:

"T'as vu un peu ce monde? Je pensais pas qu'il y aurait autant de monde, ici..."

Nanikana n'eut pour toute réponse que le "Non" timide de Pablo. Timide limite questionneur. Devait-il lui expliquer ou non? Nan' songeait à cette fondamentale question lorsqu'entrèrent un dénommé Léo et une Noémie, tous deux plus vieux que lui, de toute évidence! Environ au même moment, les mots de Wind résonnèrent dans sa tête, bien qu'elle les ait prononcés quelques 10 secondes plus tôt.

-Moi, j'en prendrais, s'il-vous-plaît.

"Même si je n'ai aucune idée de ce que c'est. Au moins, ça ne sonne pas comme ce poison bolognais..."

River, qui de toute évidence ne savait pas rester calme et conserver le minimum de retenu requis par la plus élémentaire des politesses (algonquines, il va sans dire), s'empressa de demander, voyant les nouveaux venus entrer, combien d'élèves se trouvaient dans l'institut.

"Au moins, c'est pertinent... Mais pourquoi élèves? Ça fait longtemps que je ne suis pas allé à l'école, moi!"

Ensuite entra en scène Enzo. Il se présenta comme l'étalon italien, ce qui ne voulait rien dire dans l'esprit de Nan', qui s'efforçait de se rappeler de ses cours de géographie...

"Italie? C'est bien entre le Brésil et l'Uruguay, ça?"

Sans trop savoir d'où lui venait cette idée, Nan' se demanda si l'apparence de Enzo était définitive et, accessoirement, si il était vêtu à cet instant précis, car rien ne semblait laisser croire qu'il l'était, ni qu'il ne l'était pas...
Se rappelant sa question sans réponse, Nan' s'adressa à Pablo, l'air le plus normal et innocent du monde :

-Je n'ai plus mon attrapeur de rêves, alors je voulais m'en faire un nouveau. Tu doies bien en avoir un, toi?

"Ou pas... après tout, Tim n'en avait pas... je crois"

Alors que Noémie était gêné de la présence de tant de personne, elle vit la plus belle chose depuis son arrivée dans l’institut ce diriger vers elle. La jeune fille parla brièvement à Léo pour enfin s’adresser à boucle d’or. River, tel était le nom de cette ange à la peau satinée. De plus ses vêtements n’étaient pas là pour la desservir bien au contraire. Noémie se regarda rapidement, elle ne portait que des fringue large pour couvrir un maximum de surface afin de cacher ses blessures… intimidé par tant de prestance Noémie mis un certain temps avant de répondre.

"Oui, je suis arrivé hier soir…"

Mais l’ange enchaîna sur une fausse question pour faire remarquer le monde qui s’engouffrait dans la cuisine. Comme si elle venait de mettre fin à sa beauté hypnotique pour remettre les pieds sur terre à Noémie pour affronter sa timidité de plein fouet. Elle répondit à River avec un sourire nerveux.

"Moi non plus à vrai dire… c’est la première fois que je vis en communauté de plus sans connaître personne."

Un gaillard déboula, accompagné d’une blonde qui semblait un peu effrayé de voir tant de monde. Faut dire que ça arrivait de partout. La Londonienne s’était retourné, accueillant tout ces jeunes, tous d’horizons différents. Dur de retenir tout les noms qui fusaient ! Un nouvel arrivant dans la cuisine avait attiré plus particulièrement l’attention de Pablo : Enzo. C’était son prénom ; il avait une apparence surnaturelle, une peau d’une couleur bleutée et d’une texture comme jamais le Colombien n’en avait vu. Cet Italien aussi faisait partie de ce que l’on appelait « mutant ». Pablo repensa au complexe qu’il avait à cause l’aspect de ses yeux : dorés et sans pupilles. Mais ce gars là avait dû souffrir cent fois plus de son apparence. Et pourtant il était là, sans aucune gêne apparente, entouré d’une dizaine d’adolescents trimballant tous un vécu qui devait plus être un fardeau qu’autre chose.

Le Colombien était assis dans son coin, discret, regardant tout les protagonistes qui fourmillaient dans la pièce, quand Nan’ s’adressa à lui

-Je n'ai plus mon attrapeur de rêves, alors je voulais m'en faire un nouveau. Tu dois bien en avoir un, toi?

Attrapeur de rêves ? Pablo écarquilla les yeux ; si il n’avait pas su qui était Nanikana et ses croyances si différentes du culte chrétien, il n’aurait sans doute rien compris à cette phrase. Il lui fallut d’ailleurs quelques secondes de réflexion, le temps que ça monte au cerveau : il avait bien entendu « attrapeur de rêves ».

« Heu…Non. Je…j’connais pas. »

Pablo était à la masse. Il était torse nu et son verre de lait était vide. Une Anglaise de Londres, un Italien à l’aspect aqueux, une blonde cuisinière, une autre qui débarquait et qui semblait paumée, une fillette qui dormait sur la table, un blondinet posé contre l’évier, le gaillard brun qui avait salué tout le monde, Tim qui fouinait dans les placards…et Nan’ qui lui parlait d’un attrapeur de rêves ! Le délire.
Le Colombien décida de se resservir un verre (bien frais) de sa boisson fétiche et continua d’observer le spectacle qui se déroulait autour de lui, fasciné et intimidé par tant de monde.
Il bu une gorgée, puis se tourna vers Nan’

« Et comment tu les attrape les rêves ? »

Bah ouai, comment ?

Noémie répondit rapidement à river. La veille au soir? Elle était plus ancienne qu'elle ici, et pourtant, semblait tout juste débarquée! Il est vrai qu'avec deux soeurs et deux frères, River connaissait un peu la vie en communauté. Surtout que, pour ses concours hyppiques, elle avait souvent eu à partager sa chambre avec des filles qu'elle connaissait à peine. Et puis, elle avait souvent eu l'occasion de rencontrer plein de gens. Elle adressa un sourire sincère à la jeune blonde avant de lui répondre:

"J'ai deux soeur et deux frères. Même pas peur de la vie en communauté ici."

Elle lui fit un petit clin d'oeil complice pour la mettre à l'aise et regarda l'effervescence qui régnait ici. Mouais... Pour quelqu'un de timide, ce n'était pas le mieux... Elle regarda à nouveau Noémie avant de reprendre la parole:

"Ca te dit d'aller à un autre endroit et de revenir un peu plus tard? Je fais confiance à ma soeur pour faire quelque chose de très bon à manger. En plus, elle a déjà plus d'aide qu'il n'en faut."

De nouveau, elle sourit à Noémie. La jeune fille semblait, presque, se demander pourquoi elle était là avec tout ce monde. C'était, du moins, la façon dont River interprêtait la timidité de celle-ci. Et puis, après tout, c'était vrai qu'un endroit un peu plus calme ne serait pas de refus pour faire connaissance et mettre la jeune fille à l'aise.