un petit encas pour Mina

[ Bureau d’Adam ]

Niko semblait lui aussi avoir du mal avec sa propre apparence mais Gabrielle le comprenait. Parfois cela faisait du bien de changer de tête. Elle avait abandonné les efforts quotidiens pour blondir sa chevelure. Sa mère avait les cheveux d’un blond très clair mais elle tenait aussi de l’ascendance hispanique de son paternel.
Il reparla d’Alicia, elle lui manquait vraiment. Gabrielle n’avait jamais été proche de la jeune fille, même si elle ressentait un pincement au cœur, cela n’était rien comparé à l’affection que Niko ressentait pour leur amie.
Niko semblait un peu déçue que Gabrielle ne montre pas plus d’entrain à son idée de changement mais la jeune fille était raisonnable, elle savait qu’il y avait peu de chance pour que son souhait se réalise.
Soudain Niko fut pris d’un élan d’affection et serra fortement dans ses bras Gabrielle. Passé le choc de la surprise et sa tendance naturelle à refuser tout contact, Gabrielle se mit à rire.

« Doucement Niko, tu vas m’étouffer. »

Elle se laissa cependant faire. Elle était peu habituée à ce genre d’étreinte amicale mais cela était plutôt plaisant au final.
Elle tapota doucement Niko dans le dos.

« Oui, ça va me manquer aussi Niko mais je suis sure qu’on aura encore de bons moments. »

Lentement elle se desserra de son étreinte et le regarda dans les yeux en souriant.

« T’es vraiment un chic type Niko !Tu es quelqu’un de bien ! »

Elle aperçut alors Daedalion qui les observait avec un air narquois près d’un mur tout en polluant l’air de volutes de fumée de cigarettes. Elle l’entendit rire et le regarda quelques instants.
Que voulait-il exactement ? Leur marquer son dédain ? Franchement la plupart des gens se fichaient bien de son avis. Le regard de Gabrielle devint plus perçant. Son attitude provocante n’avait qu’un seul but : attirer l’attention sur lui. N’importe quel genre d’attention, que ce soit de l’agressivité ou des paroles amicales, il voulait juste exister à leurs yeux.

Gabrielle reporta son attention sur Niko.

« Allez, montrons nous civilisés. Allons donner à Daedalion l’occasion de déverser sur nous sa bile. Cela lui rendra le sourire. »

Gabrielle avait été aussi exclue à son arrivée, une exclusion quelque peu volontaire mais elle comprenait ce qu’était la solitude. Elle n’avait pas non plus un caractère facile à proprement parlé.

Elle se dirigea donc vers Daedalion.

« Bonjour, Daedalion, tout va bien ? »

Elle tenta un sourire bien qu’elle se tenait toujours sur ses gardes.

« Content d’intégrer une équipe ? »

C’était superficiel, du même acabit que les autres genres de conversation tenues dans le jardin. Mais que pouvait-elle lui dire d’autre ? Elle tentait de se comporter comme on l’attendait.

Le contact fut de court durée, mais il fut plaisant. La jeune fille le repoussa en douceur et Niko se laissa faire.

" Pourtant, j'ai pas serré fort!"

Elle lui avoua alors qu'il était un chic type. Niko devint aussi rouge que le nouveau prof et commença à se frotter l'arrière de la tête, plus par gêne que par besoin et dit en souriant.

- Je le sais! je me dis ça tout les jours en me regardant dans la glace! Mais certaines personnes sont trop aveugles pour le voir! Mais toi aussi tu es une chic fille! Je suis vraiment content de te connaitre.

Il attapa un petite poignée de bonbons et la fourra dans sa bouche, tandis que Gabrielle observait Daedalion. Il n'aimait pas trop ce type, il avait entendu dire qu'il s'en était pris à Gargoyle le premier jour. du coup il ne l'aimait pas. il voulut protester quand Gaby proposa de le rejoindre, mais avec sa bouche pleine se fut incompréhensible.

Il finit quand même par la rattraper et dit

- Salut Dae! Ca gaz? Gaby... Je vais aller voir Adam, j'ai envie de régler cette histoire d'équipe aujourd'hui. Si tu veux, je te rejoinds aprés et on va en ville se faire un ciné... à tout de suite.

Il partit d'un coup en courant vers le bureau d'Adam.

[ Bureau de Vadim ]

A peine s’était elle approchée de Daedalion, mue par une soudaine pitié et une envie de s’intégrer, que Niko l’abandonnait lâchement devant l’adversité.
Elle avait compté sur lui pour l’aider à faire la conversation. Elle le regarda s’éloigner sans avoir répondu.
Légèrement plus tendue, elle se tourna vers Daedalion, attendant patiemment la charge qui ne tarderait pas trop à arriver.
Celui-ci nota aussi le départ soudain de Niko.

« Non ce n’est pas pour toi. Quand il a une idée en tête, il fonce. »

Elle lui sourit doucement, l’encourageant à parler un peu plus.
C’est alors que Daedalion la surprit. Il s’excusa du départ de Niko et plus encore avoua qu’il n’avait aucune envie de s’en prendre à elle.
Gabrielle se mit à sourire à la mention de Juan. Elle aussi avait remarqué le tempérament plus qu’explosif du jeune homme.

« Tu dois vraiment être de bonne humeur pour ne pas vouloir t’en prendre à Juan. Il donnerait des envies de meurtre à Gandhi. »

Elle le vit alors s’étendre sur la pelouse qui transparaissait à travers la neige fondue. Elle fronça les sourcils. Elle saisissait généralement la personnalité des gens en quelques secondes mais là, Daedalion se conduisait de façon très étrange, il dépassait des cadres dans lesquels Gabrielle l’avait rangé malgré elle.

Elle s’avança vers lui mais ne s’assit pas dans la neige.

« Bon, je vais jouer franc-jeu. Je ne suis vraiment pas douée pour la conversation superficielle du genre : oh ce qu’il fait beau aujourd’hui ? Tu as bien dormi ? Les cours étaient intéressants non ? »

Elle observa le visage apaisé de Daedalion et reprit.

« On ne se connaît pas beaucoup, je le sais. A vrai dire, mon cercle de connaissances est assez restreint. Je ne suis pas le genre d’élève Saint-bernard qui fait faire le tour de l’Institut aux nouveaux en leur vantant notre genre de vie bisounoursesque. Cependant, j’aurais…..comment dire….Pas vraiment un conseil à te donner, je ne m’estime pas exemplaire et je n’ai pas l’audace de comparer nos vies mais plutôt une histoire à te raconter. Prends le comme une expérience, elle peut te servir ou non. »

Décidément Gabrielle parlait beaucoup, plus qu’à son habitude et se livrait comme elle le faisait rarement.

« A mon arrivée, j’étais un peu à l’écart. J’aime observer les gens et puis le genre de camaraderie que prônait l’Institut, très peu pour moi. Mais rester à l’écart des autres n’apporte rien. C’est comme regarder la vie passer depuis l’aire d’autoroute. Tu es là pour un bon moment, alors autant jouer le jeu et pourquoi pas, au bout d’un moment, commencer à apprécier cela. Il y a des personnes intéressantes dans l’Institut et ça vaut l’effort de faire le premier pas même si on en a pas envie. »

Gabrielle s’arrêta soudainement, se mordant la lèvre. De quoi se mêlait-elle au fait ?

« Désolé pour la leçon de morale. Oublie tout ça. »

Marche arrière toute. Gabrielle trouvait ridicule d’avoir ainsi donné son avis sur la conduite de Daedalion alors que rien en lui ne l’y invitait si ce n’est son étrange bonne humeur.

L'atmosphère semblait assez maussade dans le jardin. Une ambiance bien loin de l'endroit vivant et animé qu'était censé être un institut rempli de jeunes mutants qui ne rêvaient sans doute que de tester leurs limites.

Mais visiblement, ce n'était pas vraiment le cas. Sans doute encore les stigmates de l'attaque d'il y avait deux mois. Ce n'était après tout pas si lointain dans le passé, et de ce qu'il en savait, cela leur avait fait assez mal.

Voilà ce qui arrivait à fourrer son nez partout ? Mais quelque part, de ce qu'il savait aussi, il était heureux que l'institut se soit chargé de ces affaires, sans quoi la situation aurait pu être bien pire. Un mal pour un bien, disaient les superstitieux, mais pour l'homme d'affaires qu'il était, il avait plutôt l'impression que le solde était négatif.

En tout cas, il fut surpris de voir que la grille de l'institut s'ouvrit automatiquement.

"Identité mutante confirmée, Wilson Beckers. Bienvenue à l'institut Xavier."

Une ride de contrariété s'installa entre ses deux sourcils. La confiance n'était visiblement pas leur fort, et pour l'arrivée incognito, c'était raté...

Alors qu'il avançait vers le hall, il avisa un mutant, couché dans l'herbe, faisant une incongrue sieste extérieure en ces frimas printaniers, en compagnie d'une jeune femme.

C'est donc Daedalion et Gabrielle qui eurent l'honneur de voir un visage avenant et plutôt jeune, surmontant un homme athlétique portant un complet noir à la cravate argentée, visiblement fait sur mesure.


"Bonjour jeunes gens."

Anglais et accent british impeccables.

Quelque minutes après, une voiture s'arrêta laissant décentre deux personne, un homme et une femme, lesquels déchargèrent deux grands sac de voyage. La femme, après des couts au revoir, remonta vite dans l'engin et démarra. Le jeune homme pris un sac en bandoulière.

Lars hésitait. Par chance personne ne l'avait encore remarqué. Devait-il entrer? Devait-il rencontrer ces gens, ses semblable? Comment serait-il accueillit? Il retourna le problème un moment dans sa tête et se décida enfin. Il devait les rencontrer il devait en apprendre plus sur son pouvoir; Il voulait tellement vivre comme il y à deux ans, avent tout ça... avent les lunettes. Mais c'était impossible, donc la meilleure chose qu'il ait à faire était de rentrer dans cette école.

Il poussa un des deux battant de la porte, saisit l'autre sac, puis il s'avança dans l'allée de gravier, lesquels crissaient sous ses pas rendus spécialement lourd par son chargement.

Lorsqu'il fût à hauteur du groupe le plus proche, lequel groupe coupa net la conversation, dès que Lars fût remarqué. Ce dernier était composé d'un asiatique, d'un hispanique, d'une jeune femme blonde et surtout d'une créature hybride. Il se stoppa net quelques seconde en la voyant, puis se souvint des expression des gens quand il découvraient son pouvoir. Il devait avoir exactement la même! Lars fit son possible pour se contrôler.

Le mutant fit passer son sac d'une main à l'autre libérant ainsi la droite qu'il tendit vers la jeune femme. Il dit avec un sourire qu'il espérait assez naturel pour donner le change:

"Boujour je suis Lars Eriksson mais vous pouvez m'appellé Lars. J'aimerai rencontrer le directeur. Pouvez vous m'indiquer son bureau? A moins qu'il ne soit pas là, dans quel cas je risquerait d'être un peut embéter..."

De retour dans le jardin, il vit deux nouveaux personnages. L'un semblait être un jeune avec des lunettes de soleil. Etrange pour une journée comme celle-ci où les éclaircies étaient timides. L'autre un homme bien habillé qui parlait à Gabrielle et à Daedalion.

L'Inuit s'approcha de ces derniers et les salua d'un signe de tête agrémenté d'un sourire et d'un poli "Bonjour Monsieur.". Daedalion était torse nu, ce qui lui fit lever un sourcil. Lui même en chemise était tout juste bien... Enfin une chemise ne tenait pas tellement chaud non plus ! Il lui lança, curieux :

"T'as pas trop froid comme ça ? Tu voulais te faire un pré-bronzage ? " conclue-t-il plus sur le ton de l'humour que du sérieux.

La scène était assez amusante... Torse-nu dans le jardin en plein mars, avec quelques traces de neige qui restaient par endroit...

Il reporta son attention sur Gabrielle, mais il n'osait pas tellement la déranger. Elle n'avait peut être pas envie de perdre son temps avec lui. Et puis il y avait cet homme. Etait-ce un prof ? Ce qui est sûr, c'est qu'il ne demanderait jamais de front qui il était ! Ce n'était pas le genre de l'Inuit !

Gabrielle s’était attendue à ce que Daedalion se moque d’elle. A vrai dire, elle trouvait cela plutôt risible elle aussi.
Cependant Daedalion avait sa propre philosophie qui se résumait à peu près en cette phrase : mieux vaut être seul que mal accompagné ou pour vivre heureux, vivons seul.

La solitude…Gabrielle la connaissait parfaitement. C’était une compagne rassurante, une sorte d’armure qui mettait à distance la vie et la réalité. Mais une éternité dans une tour d’ivoire valait-elle les moments forts qu’elle avait passé ici ? La réalité était violente. Elle fournissait sans compter, de façon disparates, petits bonheurs et grandes désillusions.

Cependant Daedalion était heureux ainsi et c’était le principal.

C’est alors qu’un individu fit irruption dans le jardin de l’Institut. Gabrielle le vit s’avancer dans son costume taillé sur mesure au bel éclat ébène.
Gabrielle dévisagea son visage encore jeune et l’éclat étonnant de ses yeux bleus. Cet homme avait une classe et un charisme fou.
Lorsqu’il prit la parole, Gabrielle identifia l’accent.
Daedalion n’avait été plus rapide qu’elle et accueillait déjà l’arrivant. Contrairement à ce qu’elle avait dit précédemment à Daedalion, elle aurait été ravie de faire visiter l’Institut à cet anglais charmant tant il était fascinant.

« Bienvenue à l’Institut Monsieur Beckers. » lança Gabrielle.

Daedalion semblait vouloir se charger de lui et elle n’allait pas s’immiscer au milieu.

Une autre personne fit alors son entrée et se dirigea vers le groupe de Noémie. Décidément, c’était le jour !
Puis Kallalli revint. Gabrielle se demanda s'il évitait Niko.

"Rebonjour Kallali. Tout va bien?"

Foyer

Some things in life are bad,
They can really make you mad.
Other things just make you swear and curse.
When you're chewing on life's gristle,
Don't grumble, give a wistle!
And this'll help things turn out for the best...
And...

...always look on the bright side of life!

Pas si simple, pas si simple. Même en essayant très fort, même en fredonnant cet air, même en sifflant cet air qu'elle adorait, Abaigh avait du mal à retrouver son calme. Ses nerfs avaient finalement lâchés. Laura avait cherché la petite bête, et elle en avait trouvé une grosse. Ca avait hurlé au sein du foyer, et cette dispute n'était certainement pas terminée car même si Abaigh avait quitté la pièce par peur de trop s'emporter et de faire des choses qu'elle pouvait regretter, il était clair que le problème était loin d'être réglé.

...always look on the bright side of life!

Non, décidément, ça ne fonctionnait pas. Abaigh avait plus que jamais envie de cogner, de fracasser quelque chose... N'importe quoi!!! Dans ces moments-là, elle devait bien avouer que même la rue lui manquait car au moins, quand elle y vivait, elle pouvait chercher la bagarre quand elle avait besoin d'évacuer sa colère ou sa frustration. Mais à présent, elle vivait de manière beaucoup plus civilisée et elle était donc obligée de se contrôler.

*J'aime pas être civilisée...*

Pensa-t-elle. Il était vrai que les choses étaient parfois plus simples quand on pouvait tout se permettre.

Elle pensait que l'air frais allait lui faire du bien, mais c'était mal parti. Son coeur battait encore à tout rompre et son sang bouillonnait dans ses veines. Elle regretta qu'il ne reste pas plus de neige pour pouvoir se jeter dedans pour se refroidir. Elle ferma les yeux et respira profondément à plusieurs reprises.

Ca allait venir. Elle allait finir par se calmer.

Elle allait...
Finir...
Par se...
Calmer...

Ou pas.

Cédant à son envie quasi incontrôlable de cogner dans quelque chose, elle dirigea son poing droit dans le mur le plus proche. Elle avait mis toute sa colère dans ce coup de poing et avait donc frappé avec force. Sur le coup, elle se sentit libérée et eut envie de crier tellement elle était soulagée. Mais les secondes passèrent et elle se rendit compte que le cri qu'elle avait envie de pousser n'était pas un cri de soulagement, mais un cri de douleur. En même temps, elle venait de fracasser son poing droit dans le mur alors forcément...

Les larmes lui montèrent aux yeux et elle observa sa main et s'en voulut à mort d'avoir cédé à sa colère : Elle saignait un peu au niveau des phalanges mais le pire était qu'elle n'arrivait pas vraiment à bouger ses doigts. Quelle idiote... Elle soupira, renifla, et recommença à s'avancer dans le jardin, laissant sa main en l'état. Elle mettrait de la glace un peu plus tard : Elle n'avait pas envie de retourner tout de suite à l'intérieur.

Elle se dirigea finalement vers le groupe le plus proche qui était composé de Gabrielle, Daedalion, de Kalalli, et d'un homme en costard qu'elle ne connaissait pas. Elle accrocha un sourire quelque peu crispé par la douleur sur ses lèvres et s'arrêta à leur niveau.

-Salut...

Sur le moment, sa voix fut plus tremblante que ce qu'elle aurait voulu. Son regard s'attarda quelques instants sur l'homme en costard avant de se reporter sur ses compagnons. Elle renifla alors à plusieurs reprises, s'approcha un peu plus de Daedalion et renifla encore.

-C'est toi! T'aurais pas une cigarette s'il te plaît?....

Elle en rêvait. Cela faisait des mois qu'elle n'avait pas touché à une cigarette, et elle sentait qu'il venait de fumer : L'odeur du tabac, Abaigh la connaissait. Et aujourd'hui, en cet instant, juste là, elle voulait fumer une cigarette. Elle l'avait bien méritée après tout. Elle implorait presque Daedalion du regard quand elle reporta son attention sur les autres et plus précisément sur l'homme au costard. Elle venait d'interrompre leur conversation pour une cigarette.

-Désolée... Dure journée... Vous êtes nouveau alors euh... Soyez le bienvenu!

Elle essayait de se rattraper comme elle le pouvait. C'était vraiment une mauvaise journée et elle avait hâte d'aller se coucher. Cigarette ou pas, elle se fit toute petite en pensant à sa main qui n'en avait pas demandé tant.

De plus en plus de monde arrivait près de Mina et Chloé. Après Hwang et Yriana ce fut au tour d’Amarénna et Noémie, sa coloc’ de chambre. Yriana fit remarquer avec humour que Mina risquait de s’attirer les foudres d’Ivy si elle restait perchée dans son arbre et Chloé sourit à l’entendre.

Mina lui répondit et la jeune mutante ne put que confirmer ses paroles

« En effet oui, ce sera l’occasion de découvrir de nouvelles têtes. J’aime bien découvrir les gens de toute façon, donc ça ne devrait pas être un problème »

Hwang confirma d’ailleurs son point de vue mais le silence qui suivit ses paroles indiquaient certaines choses qu’il voulait apparemment oublier.

« Ah bon ? » fit Chloé mais elle n’insista pas davantage

Tout en parlant, Mina descendit de son arbre sur les bons conseils de la dame aux mouches. La conversation dévia alors rapidement sur les pouvoirs de chacun et Chloé se sentit soudain mal à l’aise. Elle n’aimait pas vraiment qu’elle avait à moitié détruit l’Institut… Elle écouta la déclaration des autres mutants qui l’entouraient. Leurs pouvoirs semblaient bien moins destructeurs que le sien et son malaise s’en trouva encore augmenté

Alors qu’elle allait prendre la parole, Amaréna s’excusa avant de s’éloigner de leur groupe pour une quelconque chose à faire. Chloé la regarda s’éloigner avant de reporter son attention sur les autres, un peu gênée.

« Euh… oui, donc ,mon pouvoir est, la plupart le savent maintenant lié au contrôle de la terre » mais elle n’en dit pas plus, soucieuse de ne pas se perdre dans une foule de détails qu’elle jugeait pas très utile voire dangereux…

D’ailleurs, elle remarqua que Noémie aussi ne s’attarda pas sur une description longue et détaillée de son pouvoir et elle lui sourit timidement, lui signifiant qu’elle ressentait la même chose qu’elle. Plus ou moins.

Chloé aperçut alors au loin quelqu’un franchir les grilles de l’Institut. On aurait dit un jeune homme et celui-ci s’approcha de Gabrielle et Daedelion, bientôt rejoint par Kalalli et Abaigh

« Vous avez vu ? On dirait qu’on a de la visite ! » dit elle au reste du groupe

Ça devait être son sex-appeal, ou bien juste l'attrait de la nouveauté, mais il n'avait pas fallu très longtemps à Wilson pour se retrouver entouré de quelques mutants curieux qui le saluaient bien bas.
Au moins, ces jeunes gens étaient polis et accueillants, ce qui contrastait avec les vitupérations de la sentinelle...

Il octroya un sourire amusé à Daedalion, l'archetype du gigolo escort boy que les pays de l'est avaient tendance à lui mettre dans les pattes en lui souhaitant une bonne soirée avec un regard convenu. Sauf que celui là avait en plus manqué d'avoir un orgasme rien qu'en voyant sa cravate.

Il sourit alors à Gabrielle, et salua poliement Lars, qui arrivait, ainsi que Kalalli, et l'enthousiasme de Chloé qui s'imaginait qu'il était nouveau ici.

"Non mademoiselle, je ne suis pas nouveau ici. Pas au sens que vous l'entendez. Je ne suis jamais venu, mais je ne suis pas non plus là pour m'inscrire, j'ai vaguement passé l'âge de faire des études, et mon emploi de temps ne me permet malheureusement pas de trop m'attarder ici."

Il était assez étrange de le voir ponctuer ses phrases par des sourires, légers pour remplacer les virgules, appuyés pour remplacer les points.

"Ne dérangez pas la direction pour l'instant. Je n'ai pas de rendez-vous. C'est une visite parfaitement informelle : j'étais à New-York pour affaire, et j'ai décidé de faire un saut ici... Pour voir comment les choses se passent. Je pense que ce jeune homme", il parlait de Lars, "a un besoin nettement plus urgent que moi de rencontrer le directeur."

Il desserra légèrement sa cravate, comme pour détendre l'atmosphère, puis continua sur le ton de la conversation.

"Comme vous avez du l'entendre, je suis Wilson Beckers..."

Il avait laissé sa phrase en suspens, comme s'il attendait que ses interlocuteurs se présentent à leur tour.

Il laissa sa phrase en suspens

Juan regarda les autres et écouta ce qu'ils avaient à dire sur leurs pouvoirs.

*On trouve vraiment de tout chez les mutants, comme chez le reste de la population . Bein maintenant, j'ai plus qu'à expliquer le mien. Cela ne va pas être simple au demeurant.*

Il réfléchit quelques instants avant de prendre la parole. Une fois prêt, il respira un grand coup, puis il se lança.

"Moi c'est un peu compliqué à expliquer. Je vais essayer d'être clair. Mon pouvoir consiste à ouvrir des sortes de portes, à faire des trous, à travers lesquels on peut passer pour franchir des distances. Mon pouvoir marche un peu comme celui de Rachel, mais je peux pas encore emporter des gens en même temps que moi. Par contre je peux faire franchir le portail à quelqu'un sans que moi je le franchisse. Ah oui, et quand j'utilise mon pouvoir l'air se déforme autour du portail, comme quand il fait très chaud.
"

Il s'arrêta de parler, prenant conscience qu'il avait dû être particulièrement complexe dans son explication.

*Vaut mieux, peut être, un exemple concret, comme ça elles verront comment ça marche.*

Juan se déplaça quelque peu pour ne créer un portail sur quelqu'un, il ne savait ce que ça aurait comme conséquence, et n'était pas particulièrement pressé de le savoir.
Le jeune se concentra un peu et activa son pouvoir.
Aussi tôt l'air se déforma devant le jeune homme, prenant une forme qui ressemblait vaguement à un ovale de taille à peu près humaine.
Tranquillement, le jeune mexicain franchit son portail, comme on franchit le seuil de sa maison, et se retrouva instantanément quelques mètres plus loin.

"Voilà ce que ça fait mon pouvoir quand je l'utilise. J'espère que je vous ai pas fait peur."

Il avait décidé d'en rester là pour le moment avec les paroles, il se rapprocha quand même des gens avec qu'ils parlaient.

[ Là où ce trouve un prof]

Gabrielle s'inquiéta immédiatement de l'état moral de l'Inuit. Il lui sourit pour lui confirmer qu'il allait mieux. Abaigh arriva et demande au passage une clope.

L'homme, Wilson Beckers était vraiment classe. Il avait une prestance qui ne laissait pas Kalalli de marbre, et il l'écoutait parler assez attentivement. Daedalion sembla se réveiller soudainement, crachant sur l'homme en costard et sur lui. Encore une fois, la seconde de la journée, il se faisait traiter d'inutile. Il regarda son camarade de mission du matin partir, le regard plein d'incompréhension.

Comment ne pas croire ce qu'il n'arrêtait pas d'entendre de lui à force ? Il n'avait pas tellement confiance en lui, alors ce type de bourrage de crâne était assez efficace pour le démoraliser... Il reporta son regard sur Gabrielle, Abaigh puis vers Wilson. Il finit par baisser les yeux, de honte.

Pourquoi tout le monde s'en prenait à lui aujourd'hui ? Que leur avait-il fait pour qu'il soit constamment traîné dans la terre ? Le regard triste d'un enfant qu'on vient de gronder, il s'excusa auprès de sa sœur de pouvoir, de la fumeuse et de l'homme d'affaire, et s'éloigna. Où qu'il aille, il y avait tout le temps quelqu'un pour le briser.

Après la cuisine et le jardin, il tenterait d'être tranquille au salon, et à défaut, seul dans sa chambre. Il espérait pouvoir être avec des gens, tranquillement...

salon

Bureau de Vadim

A l'appel de l'élève qui avait fait sonner son communicateur, Esther renonça à accompagner Cassandre dans ses activités pour rejoindre l'entrée de l'Institut.

Après tout, si il y avait une menace quelconque sur l'Institut, elle serait mieux à même d'être utile que la jeune aveugle... Et s'il n'y avait pas de menace, elle saurait le moment venu laisser la main à un professeur plus ancien.

L'israélienne arriva donc dans les jardins de l'Institut et trouva sans mal la petite troupe de jeunes mutants... Ainsi que le cravaté qui semblait donnait tant de souci à sa petite interlocutrice. Elle se saisit de son communicateur avant de s'approcher plus en avant et lança à ses collègues de travail :

"Kofman à l'appareil. Je suis sur les lieux. L'individu ne semble pas hostile. Je vous rappelle si j'ai du nouveau"

Feignant un large sourire, elle s'approcha de l'attroupement, calmement... Après tout, les élèves s'effrayaient pour si peu...

"Alors que se passe t'il ? Nous avons un invité et vous ne lui avez même pas proposé d'entrer ! Quel manque de savoir vivre !"

Hum... Excellente entrée en matière ? Esther n'en savait trop rien, elle improvisait au fur et à mesure... Dévisageant l'homme, elle lui tendit la main :

"Esther Kofman. Que nous vaut votre présence ici, Monsieur... ?"

D'un œil distrait, Beckers avait regardé au loin Juan faire une démonstration de son pouvoir. Un autre ouvreur de portails... Bah, si ça l'amusait pour impressionner les minettes, il n'y avait rien de plus naturel à cela.

En parlant de minet, celui qu'il avait en face de lui, et qui ne s'était d'ailleurs toujours pas présenté --un certain manque de savoir-vivre-- avait fait un revirement du tout au tout, passant d'une allégeance servile et limite lascive, à une sorte d'aversion aux limites de la violence. Il avait déjà été odieux avec son camarade qui ne demandait rien à personne, et voilà qu'il commençait à lui cracher sa fureur au visage, le prenant pour dieu seul savait quel monstre antipathique.

Cette réaction parfaitement disproportionnée eut pour effet de faire dresser les sourcils de Beckers, en une expression... teintée de doute et d'incrédulité. D'autant que de l'autre côté, une fille semblait comploter dans son coin. Une bonne crise de paranoïa en somme.

Beckers s'apprêtait à se tourner vers Gabriel pour faire un commentaire, lorsque Mina vint se poser à côté de lui. Il la regarda un instant, assez impressionné de voir ce que les mutations pouvaient faire, puis fut interpellé par une voix semblant un petit peu plus mature que les autres, vers qui il se tourna, et à qui il gratifia un sourire aimable, avant de se présenter.

"Beckers. Wilson Beckers. Ce nom éveilla à Esther de vagues réminiscences d'un milliardaire en vue, alors que Cerebra lui murmurait à l'oreille que son interlocuteur était mutant. "J'étais en déplacement sur New-York, et je me suis permis d'improviser une visite de courtoisie au célèbre Institut Xavier. Ne vous formalisez pas de l'attitude outrancièrement paranoïaque de vos pensionnaires... Après les événements de ces derniers mois, ceci est plutôt légitime. Il ponctua sa phrase d'un regard un peu rieur. ...Quoiqu'à la limite de la caricature toutefois.

Dire que Lars fut étonné serait un euphémisme. Une chimère, moitié oiseau moitié humaine, venait de se poser devant lui, et en plus de ça elle lui parlait de façon accueillante, Lars s'était attendu à tout sauf à ça!
Le mutant bafouilla quelques mots.

"Euuuuuuh... Bonjour... Mina."

Il devait surrement passer pour un parfait idiot. Il se frotta le visage pour se donner le temps de reprendre ses esprits.

***Waw! Je suis pas là depuis 10 minutes et j'ai déjà eu mon lot de surprise pour le mois entier! Qu'est-ce que ça va être une fois à l'interieur?***

Il fixa à nouveau son interlocutrice et dit avec une malice non dissimulée.

Je crois que j'ai deviné ton pouvoir!

Sans vraiment changer d'expression, il ajouta.

Pourriez-vous, je vous prie, gente damoiselle m'indiquer ainsi que m'introduire auprès du simili monarque que vous avez l'habitude de nommer directeur?

Le scandinave ajouta toutes les mimiques possible à sa tirade pour en augmenter le potentiel comique.

Deux mois s’était écoulé depuis sont départ précipité après l’attaque du commando sur l’institut. Une période qui avait pourtant été finalement très agitée et elle n’avait pas vraiment vu le temps passer entre des cours et des entrainements de sport intensifs. Puis la compétition à laquelle elle avait participé pour enfin reprendre un peu de repos.

Enfin, la semaine avait été passée au calme, au sein de la maison de ses parents, pour lui permettre de revenir en pleine forme à l’institut. Elle avait pris un taxi pour s’y rendre. Ses parents étaient encore parti chacun de leur côté pour leur profession respective et n’avait donc pu l’emmener. Le trajet lui parut extrêmement court cependant. Elle avait envie de revoir certaines personnes et une plus particulièrement. Elle n’avait pas pu laisser de message pour indiquer son départ. La voiture la déposa non loin de la grille. Elle lui tendit l’argent pour cette course avec un pourboire assez généreux. Elle prit sa valise et un sac et partit en direction du portail.

Arrivant au portail, elle découvrit un groupe d’élèves avec deux adultes, un homme et une femme, en train de discuter. A côté de la femme se trouvait Cerebra. L’institut avait surement un visiteur. En tout cas, d’un rapide coup d’œil, le bâtiment semblait avoir repris son allure d’antan. Elle se rapprocha encore, puis elle toussa quelques fois pour attirer l’attention du groupe.

« Bonjour, excusez-moi de vous déranger. Je m’appelle Alicia May … J’étais élève ici récemment, mais j’avais du quitter l’établissement pour raison personnelle. J’aurai voulu parler au directeur ou à son adjoint. Sont-ils présents aujourd’hui ? »

Alicia délivra un sourire aux deux adultes. Elle reconnut quelques personnes dans le groupe qu’elle salua de la tête avec un sourire sans dire mot. Mais elle ne pouvait pas non plus rentrer dans l’institut comme dans un moulin surtout après deux moi d’absence. Il y avait du y avoir du changement. Et la jeune fille ne voulait pas faire une bêtise dès son retour.

Elle attendit une réponse, pour partir le plus vite possible pour laisser le groupe à ses occupations. La New-Yorkaise nota juste qu’il devait y avoir un nouveau aussi qui dsicutait avec une chimère pouvoir très intéressant, elle n’avait pas vu beaucoup de mutant pouvant prendre une telle apparence. Car l’un des jeunes avait un sac avec lui. Les différentes conversations ne la concernaient surement pas donc elle n’avait besoin de les écouter. Tout du moins pour l’instant, quand elle ferait à nouveau partie de l’institut, ce sera peut être différent.

Mémorial

La petite sauvageonne déboula dans le parc en provenance du jardin. Elle avait songé à retourner l'institut pour trouver Mina, mais par chance, c'est Mina qui se présenta à sa vue dans le jardin. Ivy était sûrement comme Chuck Norris qui commandait aux steaks. Il faudrait qu'elle rajoute cette faculté à la longue liste de son potentiel mutant.

Il y avait en fait foule dans le jardin à ce qu'elle constat. Des nouveaux, des anciens, des gens en costards... Ignorant le reste des mutants en présence, elle fondit directement sur Mina, sa cible de la journée.

"Hé, Mina ! Tu tombes sacrément bien, je te cherchais !" lança-t-elle en la rejoignant. Elle était occupée avec un blondinet.

"Atta ! Vous causerez plus tard ! Ce que j'ai à te dire, c'est pour ta santé, c'est quand même vachement plus important... T'es pas d'accord ?" coupa-t-elle, en prenant le garçon à témoin à la fin de son intervention. Elle sentait ses poches lourdes des graines qu'elle avait préparées avec amour pour la mutante. Les quelques renseignements glanés discrétos auprès d'Alixtide sur l'élevage aviaire allaient porter leurs fruits. L'oeil pétillant, elle se retenait de palper ses poches pour faire crisser la mélodie du grain.

L'intrusion ne déstabilisa pas Lars le moins du monde. Il écouta la jolie rousse tout en se délestant des sac que commençaient à lui pesait. Une fois délesté de son fardeau, il se dit en observent la mine enjoué de la jeune fille.

***Ça, ça sent le coup fourré à plein nez! Ou alors j'm'y connais pas!***

Il faut dire que le fait de vivre dans un résidence remplie de joueurs de hockey, avait fortement aiguisé son expérience en matière de blagues potaches.
Il s'adressa à la mutante sans changer d'un iota la façon soutenue, l'accent snobinard et les mimiques avec lesquelles il s'était adressé à Mina.

Certes, certes... Mais la santé de cette personne ,Lars désigna Mina d'un mouvement de tête, est-elle si fragile, que le traitement que vous souhaitait lui prodiguer ne puisse attendre le temps qu'elle me guide jusque dans le bureau du directeur?