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Le courtier temporel
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[Du 12 au 13 avril] SatanStorm Empty [Du 12 au 13 avril] SatanStorm

Dim 12 Juil 2009 - 20:47
Rockford, USA Arrow

La suite des événements se déroula comme dans un rêve éveillé... Conduit par Ève et Jesse qui semblaient très satisfaits d'eux mêmes, Thomas se retrouva dans une chambre d'hôtel miteuse. Menotté au radiateur, il ne fut pas pour autant maltraité. On lui apporta de quoi se nourrir, se désaltérer et Ève l'accompagna aux toilettes chaque fois que le jeune mutant en exprima le souhait.

Ses deux geôliers s'avérèrent plutôt enjoués. Ils firent une partie de cartes avec Thomas et lui demandèrent ce qu'il souhaitait regarder à la télévision.

Bien entendu tout n'était pas paradisiaque. Après tout, le jeune mutant était prisonnier des deux avocats. Et puis, Jesse se méfiait de lui et ne s'approchait pas trop. Ève se faisait plus maternelle - ce qui était assez étonnant compte tenu de ce qu'ils avaient pu vivre ensemble - mais elle invoquait à l'envi l'existence de son bouclier psy, qui l'immunisait contre ses "terribles pouvoirs".

Autre élément curieux : ni Jesse, ni Ève ne paraissaient avoir le moindre souvenir de l'aventure. Ils ne parlèrent ni de la grotte, ni de l'homme de l'espace, ni des visions passées et futures que l'avocate avait pu avoir... Plus troublant encore : ils parlaient à Thomas comme si c'était LUI qu'ils avaient toujours cherché. Comme si leurs souvenirs avaient été modifiés...

Suite à un appel sur son cellulaire, l'avocate se fit plus nerveuse... Faisant les 100 pas dans la petite chambre borgne, elle jouait compulsivement avec ses doigts et marmonnaient des choses futiles comme "Je vais devenir associée... Il faut que je devienne associée".

Jesse lui attendait, affalé dans le canapé, son flingue à proximité, qu'il se passe quelque chose...

[Du 12 au 13 avril] SatanStorm Twin_peaks_34


Finalement, un homme sortit de la salle de bains.

Il échangea quelques mots avec les deux avocats puis leur fit signe de détacher Thomas et de venir tous les 3 dans la salle de bains.

Un des angles de la pièce avait disparu pour laisser la place à une sorte de portail. Un peu à la manière de celui que Thomas avait franchi pour s'évader du passé quand il avait été coursé par l'avocate. Sauf que... Sauf que celui-ci était beaucoup plus sombre, beaucoup plus inquiétant...

Il n'eut pas le choix et, solidement entouré des deux avocats, ils franchirent tous ensemble le vortex.

Le reste n'est que détail. Mais les quelques souvenirs qui marquèrent le jeune garçon étaient pour le moins confus : un monde au-delà des règles de la physique, comme si dans cet entre deux lieux la géométrie se comportait bizarrement. Comme s'ils passaient par des angles terribles...

*
**


Le groupe émergea finalement dans un bureau délabré et presque vide de tout mobilier. Un bureau, plusieurs chaises, pas de fenêtres, une porte... Thomas était toujours entouré par les deux avocats. Derrière eux se tenait l'homme aux vortex. Et devant eux, assis derrière le bureau, un vieillard à l'air malsain.

[Du 12 au 13 avril] SatanStorm 26404


Découvrant Thomas, il commença d'une voix glaçante :

"C'est ce que nous cherchions ?"

Ève joua des coudes pour répondre la première, affichant un sourire béat :

"Oui, il s'agit de l'empathe !"

Le vieillard fronça les sourcils, puis tonna :

"Un empathe ? Ce n'est pas ce que j'avais demandé à Holland..."

Il grogna et se leva. Pour examiner le petit garçon. Le sourire disparut du visage de l'avocate.

"Mais... Mais... Je me souviens bien de ce que Maître Manners a dit..."

Le vieillard ricana en observant Ève.

"Je me fiche de vos souvenirs, pauvre fille... J'ai l'impression que vous vous êtes faits avoir, voilà tout. Mais, cet enfant peut être utile... Oui..."

Après un court instant de réflexion, il poursuivit :

"Andersson, ramène ces deux cornichons chez mon ami Holland Manners. Il fouillera leurs esprits. Et peut être pourrons nous y voir plus clair... Quant à toi..."

La pause qu'il marqua parut durer une éternité. Puis il termina d'une voix plus douce :

"Quant à toi, tu es un empathe, c'est ça ? Moi aussi, je suis un empathe... Peut être un peu plus expérimenté, mais au fond nous sommes pareils..."
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Dim 12 Juil 2009 - 21:59
Ce n’était pas le paradis, loin de là même, mais ce n’était pas aussi effrayant que le petit l’avait craint : personne ne lui avait fait de mal, il avait à manger et à boire, et il n’avait pas rencontré d’autres gens qu’Eve et Jesse, pour l’instant. Tant mieux : il n’avait vraiment pas envie de se trouver confronté à Lange et Manners. Mais sinon, dans l’ensemble, ses deux geôliers n’étaient pas méchants : ils s’occupaient de lui, veillant même à ce qu’il ne s’ennuie pas. Eve jouait les mamans de service, ce qui avait tendance à agacer prodigieusement le petit garçon, et vantait à l’envie ses pouvoirs. C’est bon, Thomas le savait, il n’allait rien tenter ! Et Jesse se tenait loin de lui, mais ça, à la limite, cela arrangeait quelque peu l’enfant : il n’aimait pas vraiment cet avocat qui avait toujours une arme à proximité alors, plus éloigné il se tenait, mieux le petit s’en portait.
Ce qui était très bizarre, par contre, c’est qu’aucun des deux avocats ne semblaient se rappeler quoi que ce soit. Déjà, quand il avait quitté le parc, il avait trouvé leur attitude bizarre, mais là, c’était encore plus bizarre, si possible. Eve ne se rappelait de rien, pas même de son expérience traumatisante dans le futur, quand à Jesse… bah, même à l’origine, il ne savait pas grand-chose ! Et, détail encore plus bizarre, Thomas avait l’impression de s’être substitué à Miko dans l’esprit de ses deux gardiens. C’était extrêmement étrange, parce que lui savait pertinemment qu’il avait échangé sa place avec la fillette. C’est vrai que sur le coup, il ne s’était pas étonné de l’absence de réaction d’Eve… mais si quelqu’un avait réellement modifié leurs souvenirs, cela s’expliquait. L’homme de l’espace ? C’était sans doute lui qui avait fait ça. Quoi qu’il en soit, le petit se gardait bien de les détromper, et évitait soigneusement toute allusion à ce qu’il s’était passé dans le parc : il ne manquait plus que ces deux affreux recouvrent la mémoire à cause de lui !

Et puis, les choses semblèrent soudain s’accélérer quelque peu : l’enfant se redressa pour mieux observer ce qu’il se passait. Ses deux geôliers semblaient nerveux, tout à coup, même si Jesse jouait les flegmatiques. Mais Thomas ne s’intéressait pas à lui, se raccrochant à ce qu’il connaissait, celle, en l’occurrence : Eve. Elle marmonnait sans suite, mais l’enfant s’en désintéressa bien vite également. Un homme venait de sortir de la salle de bains. Le plus curieux, c’est que Thomas ne se rappelait absolument pas l’avoir vu y entrer. Il n’avait pas trop une tête de méchant, lui, mais puisqu’il discutait avec les deux autres, c’est qu’il devait en être un. Quoi qu’il en soit, le petit n’eut pas le loisir de demander comme c’était possible de sortir d’une pièce sans jamais y être entré : à peine détaché, sur un signe de l’homme, et ses deux gardiens l’emmenèrent à la salle de bain. L’enfant comprit finalement la raison de ce mystère. Un… trou ? Une espèce de portail noir et sombre se détachait sur un mur, et l’enfant fut quelque peu récalcitrant en voyant que les deux autres voulaient passer par là. Il faisait trop noir, trop sombre pour que l’enfant puisse franchir ce truc en toute tranquillité, mais son avis ne fut pas requis, malheureusement. Le petit groupe franchit le portail sans plus tarder. De ce trou, car Thomas avait un peu de mal avec l’appellation « vortex », l’enfant ne put saisir que quelques bribes, et abandonna bien vite l’idée d’y comprendre quelque chose. C’était tellement bizarre, à l’intérieur, qu’il avait l’impression que ce qu’il avait appris sur les lois de la physique était modifié dans ce coin là. Et ça, c’était assez effrayant pour qu’il ne cherche pas à en comprendre plus.


Et puis, tout sembla se replacer normalement : le petit n’eut pas besoin d’un dessin pour comprendre qu’ils étaient arrivés à destination. Et c’était une destination très étrange, sans oublier qu’elle était plutôt miteuse. A choisir, l’appartement où les deux autres l’avaient séquestré semblait bien plus potable. Mais les considérations déco de Thomas n’intéressaient probablement pas le maître des lieux : il avait l’air aussi décrépi que l’endroit où ils se trouvaient tous.
D’emblée, l’enfant le détesta : d’abord parce qu’il avait une sale tête, ensuite parce qu’il avait une voix méchante et, qu’en plus… ben… il avait une tête de méchant. L’enfant ne chercha d’ailleurs pas à pousser plus loin son analyse : il n’aimait pas ce type, point. Sa première impression avait force de loi, du moins, jusqu’à ce qu’il décide de la modifier. Il avait décidé qu’il n’aimait pas Jesse, et décidé qu’il n’aimait pas ce type là non plus. Une fois cette décision prise, l’enfant croisa les bras, levant un regard effronté vers le vieillard.
Et ce qu’il entendit ne l’incita pas à changer d’avis, non. Déjà, parce qu’il n’aimait pas être désigné comme un objet, ensuite, parce qu’il détestait qu’on fasse comme s’il n’était pas dans la pièce. Et c’est exactement ce qu’ils faisaient, tous autant qu’ils étaient ! Eve et le vieux ne faisaient pas plus attention à lui qu’à une chaussette, et Thomas sentait croître son ressentiment. Un sentiment bien puéril, certes, mais il en avait bien le droit : il n’était qu’un enfant, après tout !
En tout cas, Thomas crut comprendre que l’amnésie générale qui avait frappé les deux avocats n’avait pas touché cet homme : lui, il semblait au courant que c’était Miko, et non pas Thomas, qu’Eve et Jesse avaient pour mission de ramener. Le vieux se leva pour l’examiner et l’enfant soutint bravement l’analyse, malgré le fait qu’il n’en menait pas large : ce gars, avec sa tête de méchant, l’effrayait bien plus qu’Eve, Jesse, ou le mec de la salle de bains, celui qui avait une tête de gentil.
Le vieux rabroua Eve, avant d’indiquer à Andersson, le type de la salle de bains donc, de ramener les avocats. A cette pensée, Thomas senti le cœur lui manquait : dans ces circonstances, même rester avec l’abominable Jesse lui aurait plu ! En plus, la pause de sa phrase ne disait rien qui vaille à l’enfant, qui jeta un regard d’espoir à Eve. S’il n’osait pas parler, son regard était clair : si on lui avait demandé son avis, la jeune femme serait restée à ses côtés !

Le vieux ramena son regard sur lui, prenant la parole d’une voix plus douce. Thomas connaissait ce genre de trucs : il essayait de l’amadouer. En plus, le vieux lui indiqua qu’il était lui aussi télépathes et que, dans un certain sens, ils étaient un peu semblables. Fallait pas rêver !
L’enfant lui jeta un regard peu amène, à la limite du mépris, indiquant clairement qu’il ne partageait pas ce mode de pensée. Puis, du ton le plus hautain qu’il réussit à trouver, il indiqua :

"C’est pas la peine de prendre une voix gentille, je ne suis plus un bébé. Et même si on est empathe tous les deux, je ne serais jamais comme vous : je ne suis pas un méchant, moi !"

La voix était agressive mais, si l’on y regardait de plus près, la peur brillait dans les yeux du petit. Il se montrait rarement impertinent, ayant reçu une éducation qui n’autorisait pas un enfant à répondre à un adulte mais là, il n’avait pas envie de se forcer à être gentil. Le vieillard lui faisait peur, c’était évident, mais Thomas n’avait jamais eu sa langue dans sa poche: il fixait l’homme d’un air blasé même si, au fond, il était terrifié. Que n’aurait-il pas donné pour être loin d’ici !
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[Du 12 au 13 avril] SatanStorm Empty Re: [Du 12 au 13 avril] SatanStorm

Dim 12 Juil 2009 - 23:09
Les deux avocats écoutèrent, pétrifiés de terreur, les remontrances du vieillard. Quand celui-ci mentionna leur destination prochaine, les visages de Jesse et d'Ève se décomposèrent. Mais ils ne dirent rien, les mots, qu'ils auraient pu vouloir exprimer, restant bloqués au fond de leur gorge...

"Ne préférez-vous pas que j'attende que le chiot se calme ?" demanda amusé Andersson.

Le vieillard le fusilla du regard et se permit un rictus grinçant. Sa voix terrible retentit à nouveau.

"Il n'est rien que je ne puisse soumettre aisément. Embarquez les deux idiots et revenez me chercher une fois que ceci sera fait"

Andersson, n'en menant plus large, s'exécuta rapidement, ouvrant à nouveau un portail dans un coin de la pièce. Résignés comme des condamnés à mort, les deux avocats entrèrent dans le vortex avant d'être rejoint par le téléporteur. Peu après, l'angle reprit sa forme originelle.

Le vieillard, reportant son attention sur le jeune Thomas, s'approcha de lui. Puis soudain, il le gifla vigoureusement. Avant que le petit mutant ne puisse faire quoi que ce soit, il se sentit pris d'une terreur immense. Pire que tout ce qu'il avait jamais pu connaître. Tellement horrible qu'il... en fit dans son pantalon.

"Voilà pour les présentations, jeune homme. Je m'appelle Protagoras et tu es maintenant ma créature"

L'homme avait un sourire mauvais aux lèvres.

"Tu n'es pas un méchant ? Mais tu sais, il n'y a pas que les méchants qui font de méchantes choses... Je peux te soumettre sans difficulté, petite créature. Sans aucun effort"

Reprenant une attitude plus neutre, Protagoras poursuivit :

"Il s'avère qu'en dépit du fait que ta présence ici soit une erreur, je peux facilement penser à une façon de te rentabiliser. C'est plutôt une bonne chose. Sinon j'aurai ordonné à Jesse de t'abattre sur place ou à Andersson de te téléporter dans un endroit horrible. Ta vie ne dépend que de ton utilité. Souviens-toi en"

L'homme passa sa langue sur ses lèvres et termina :

"Petit homme, as-tu déjà fait de la garde d'enfant ? C'est tout ce que nous te demanderons..."


Dernière édition par Le courtier temporel le Lun 13 Juil 2009 - 1:49, édité 1 fois
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[Du 12 au 13 avril] SatanStorm Empty Re: [Du 12 au 13 avril] SatanStorm

Lun 13 Juil 2009 - 0:42
Si cela pouvait consoler Thomas, les deux avocats semblaient aussi terrifiés que lui quand à leur destination future. Cela ne le consolait pas du tout, à vrai dire, mais il se sentait un peu moins seul, surtout qu’ils allaient partir, tous, et le laisser tout seul avec ce … ce type effrayant. En tout cas sa tirade, qu’il considérait personnellement comme un modèle de bravoure et de courage, n’eut pas franchement l’effet escompté. L’homme à tête de gentil se moqua, baissant considérablement dans l’estime du petit, et le vieillard eut un rictus qui le rendait encore plus terrible qu’avant. Thomas n’aurait pas cru ça possible, mais il était encore plus terrifiant, et ses paroles firent l’effet d’une douche glacée pour le petit. Le seul point positif, c’est qu’Andersson allait revenir… bon, vu qu’il battit en retraite rapidement, il ne serait pas d’un grand secours, mais l’enfant terrifié songea qu’un peu de compagnie, même celle d’un méchant, était préférable au fait de se retrouver tout seul avec ce type.
Les deux avocats partirent avec l’autre homme, mais Thomas ne leur accorda qu’un regard terrifié. S’il vous plait, s’il vous plait, il ne voulait pas rester seul avec le vieillard ! Cependant, personne n’entendit la prière muette du jeune mutant, qui avait largement perdu de la morgue qu’il affichait quelques minutes auparavant.

Le vieillard finit par se lever, s’approchant dangereusement de l’enfant immobile, pour ensuite le gifler à toute volée. C’était la première fois qu’on le frappait : ses parents prônaient l’éducation par la discussion et non par la violence, et Thomas n’avait jamais été un gamin à problème. Ce fut peut-être, finalement, plus la surprise que la douleur qui le fit relever les yeux, qu’il avait gardé obstinément baissé depuis que les trois autres étaient partis. Mais l’enfant n’eut pas vraiment le temps d’analyser ce qu’il ressentait. Sans prévenir, sans aucun signe avant-coureur, il se sentit submergé par une terreur intense. Cela n’avait rien à voir avec ce qu’il avait déjà pût ressentir, même en se servant de ses pouvoirs, même en voyant Manners abattre le chef devant ses yeux. C’était une vague de terreur brute, qu’il ne pouvait ni contrôler, ni raisonner, comme s’il n’était plus que peur à l’intérieur.
L’enfant se recroquevilla devant le terrible homme, si empli de terreur que garder le contrôle de sa vessie lui fut impossible. Mais à cet instant, Thomas avait un plus gros problème qu’un pantalon mouillé, et qu’une éventuelle honte de ne pas avoir su se retenir : ce problème se nommait Protagoras. Et l’enfant aurait trouvé très difficile de réfuter la moindre de ses paroles. Il aurait tout accepté, à cet instant, tellement il était terrifié.

Mais l’autre avait repris la parole, et l’enfant apeuré sentait confusément que mieux valait ne pas le décevoir. Il avait fait preuve de courage, il avait élevé la voix, et l’autre l’avait brisé comme un fétu de paille : l’enfant ne referai pas la même erreur. Protagoras, puisque tel était son nom, avait un sourire que le petit trouva plus terrifiant que jamais et, à nouveau, Thomas ne répliqua pas quand l’autre lui annonça qu’il pouvait le briser sans difficulté. Il n’y avait pas à tergiverser : le petit était persuadé que telle était la vérité. Il ne pouvait pas lutter, et la terreur qui le submergeait lui rappelait ce qu’il se passerait s’il osait imposer ne serait-ce qu’une idée.
L’homme reprit une voix plus neutre, lui indiquant avec un calme terrifiant que s’il ne se rendait pas utilise, sa vie ne vaudrait pas grand-chose. Que répliquer à ça ? Thomas possédait peut-être un certain sens du sacrifice, mais il n’était pas prêt de vouloir mourir. La liberté ou la mort, avait dit le grand Thomas… apparemment, pour l’enfant, il fallait mieux oublier de tels principes. Il n’avait pas le courage de son aîné, pas ses pouvoirs, et pas beaucoup de possibilités d’action, hélas. Pour l’instant, il ne put qu’acquiescer aux paroles du vieillard, signe qu’il avait compris. Le petit gardait la tête obstinément baissée, pour éviter de croiser le regard de cet homme qui lui inspirait tant de terreur. Sans doute cette peur était influencée par les pouvoirs d’empathie de l’homme, l’enfant s’en rendait compte, mais il ne possédait pas, malheureusement, la capacité à le contrer. Plus tard, peut-être… mais pas maintenant. Maintenant, il était le jouet servile de cet homme, et il en était douloureusement conscient. C’est aussi pour ça qu’il gardait les yeux fixés sur le sol : si jamais l’autre lisait en lui la moindre velléité de rébellion, l’enfant ne voulait même pas imaginer ce qu’il se passerait.

Aussi, quand l’autre lui demanda s’il savait jouer les gardes d’enfant, le petit se garda bien de le dévisageait. C’était… il y avait un piège, il le sentait. Il ne savait pas où, mais c’était trop simple, beaucoup trop. Mais de toute façon, il n’avait guère le choix, il le savait bien. Après tout, cela ne pouvait pas être si affreux, non ?
Le petit hocha la tête, avant de répondre d’un murmure.

"Oui, des fois."

Où était le petit gamin plein de fougue qui était arrivé ici ? Il n’était pas mort, contrairement à ce que l’on pouvait croire. Cette terreur intense était la conséquence directe de son envie de rébellion, Thomas en était sur. Pour l’instant, en attendant de comprendre mieux ce qui se passait, il filerait doux, quoi qu’il arrive. Il n’était pas brisé, pas encore : mais faire semblant de l’être constituait, pour l’instant, la meilleure des options. Et sa joue douloureuse, qui le lançait maintenant que le premier choc était passé, semblait elle aussi lui indiquer que c’était le meilleur choix à faire, en attendant de trouver mieux.
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[Du 12 au 13 avril] SatanStorm Empty Re: [Du 12 au 13 avril] SatanStorm

Lun 13 Juil 2009 - 2:25
Le vieillard parut satisfait. Il se permit même d'ajouter en ricanant :

"Parfait ! Et comme nous ne sommes pas des ingrats, si tu accomplis correctement ta tâche, nous te laisserons la vie sauve et tu n'auras pas à assister au spectacle désagréable de l'exécution, sous tes yeux, de tous les êtres qui te sont proches... Car, crois-le petit, j'ai les moyens techniques de les retrouver... Tes parents, tes amis, tous les gens qui peuvent compter de près ou de loin pour toi... Et de les abattre sous tes yeux ! Oui, sous tes yeux, petit bonhomme... Et crois-moi, j'ai déjà bien fait pire"

Vraisemblablement évoquer ses méfaits passés et à venir, mettait l'homme dans une grande joie.

"Tu as souillé le sol de mon bureau. Que cela ne se reproduise pas. Mais comme je suis bon et que je veux te le montrer, je passerai outre pour cette fois-ci. Suis-moi, petit, je vais te présenter ton camarade de baby-sitting..."

Accompagné du vieillard, Thomas sortit dans le couloir et put en voir un peu plus de son lieu de détention : tout cela était très vieux, très poussiéreux et dans un état de délabrement avancé... Toujours pas de fenêtres, juste un couloir sombre et une volée de portes de part et d'autres du couloir. Finalement au bout de quelques instants, il arriva devant une porte gardée par une drôle de jeune fille. Au-delà du physique aguicheur et avenant de cette dernière, l'attention de Thomas fut attirée sur les deux colts qu'elle portait à la ceinture.

[Du 12 au 13 avril] SatanStorm Hyori23071


"Bonjour, M'sieur Protagoras ! Prêt pour le couronnement ? Vous y serez ? Comme j'ai hâte de voir la destruction du monde ! Quand le Roi-de-Toutes-les-Larmes se lèvera et écrasera de ses serres puissantes la planète comme s'il s'agissait d'un citron et qu'il voulait se faire un cocktail au... citron ?" débita-t-elle à toute vitesse, d'une voix horripilante.

Son visage revêtait l'expression d'une profonde stupidité. Même Protagoras fut désarçonné par un tel ramassis d'âneries... Il soupira profondément et commenta brièvement :

"Sœur LillyLollyPop..."

Nouveau soupir. Comme si le simple fait de prononcer son nom l'épuisait...

"Le Roi-de-Toutes-les-Larmes n'a pas de serres. En fait, il n'a pas de membres ou de bouche ou d'yeux ou de quoique ce soit dans ce goût là !"

La colère se lisait dans le regard de Protagoras.

"Contentez-vous de surveiller cette porte au lieu de dire des bêtises ! Et non, je n'y serai pas... J'ai des affaires à... régler"

Alors que la jeune fille se dandinait comme une cruche, réfléchissant certainement au sens des paroles de Protagoras, ce dernier ouvrit la porte et invita Thomas à y entrer.

[Du 12 au 13 avril] SatanStorm Amh2


La pièce était plus vaste que le bureau de Protagoras. C'était comme une salle de travail ou d'archives. Et un jeune garçon était attablé à un pupitre. Voyant qui venait lui rendre visite, il sursauta et bredouilla péniblement :

"M'sieur... M'sieur Protagoras... P-Pitié !"

Visiblement il s'agissait d'un bègue. Le vieillard s'avança dans la salle, un sourire attendri aux lèvres.

"Quel doux son que celui des suppliques... Mais rassurez-vous Paul, je ne viens pas vous informer que j'ai tué votre frère... De toutes manières, je vous avais dit que si je le faisait, je le ferai sous vos yeux, non ? Comme pour votre sœur... Rappelez-vous, je ne suis pas un menteur"

Le garçon cacha ses mains sous son bureau, pour éviter de montrer qu'elles tremblaient.

"Petit, je te présente Paul. Le médiocre télépathe que nous avons pu trouver. Il est complétement nul et c'est un miracle que l'enfant ne l'ait pas encore tué. N'est-ce pas ?"

Nouveau bredouillements indistincts. Comme du gloubiboulga verbal. Puis finalement, Paul réussit à construire une phrase :

"Oui, Mon - Monsieur Protagoras. C'est un mi-miracle? M-Mais je, je crois que j'ai un bon, un bon fee-ling avec lui. On, on discute"

Protagoras secoua la tête, consterné.

"Peu importe. Petit, tu remplaceras notre empathe que l'enfant a massacré. Il est assez agité. Bref... Si tu ne survis pas, je ne te pleurerais pas. Mais, tâche d'être à la hauteur dans ton intérêt et celui de tes proches... Et n'oublies pas les 3 règles..."

Après une courte pause, Protagoras dévisagea Paul :

"Quelles sont les trois règles, Paul ?"

Le garçon sembla se liquéfier de peur sur son siège. Mais mécaniquement, il énonça le règlement :

"R-Règle nu-numéro 1 : je-je ne tente pas de m'é-m'échapper. Si-sinon je serai tu-tué et-et mes proches aussi"

Paul déglutit de façon étrange avant de poursuivre.

"R-Règle nu-numéro 2 : je-je ne cherche pas-pas à v-voir l'enfant. Si-sinon je serai tu-tué a-après avoir été to-tortutré avec mes proches"

Et enfin, péniblement il arriva à la dernière règle :

"R-Règle nu-numéro 3 : si-si j'échoue et que l'enfant de-devient incontrô-trôlable, il, il me tu-tuera et mes-mes proches se-seront ma-massacrés dans, dans des ci-circonstances a-abominables et dou-douloureuses"

Protagoras sourit à nouveau.

"Brave garçon, n'est-ce pas ?"
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[Du 12 au 13 avril] SatanStorm Empty Re: [Du 12 au 13 avril] SatanStorm

Lun 13 Juil 2009 - 12:05
Quand Protagoras avait repris la parole, énonçant d’une voix joyeuse les moyens de contrôle qu’il avait à sa disposition, le petit ne put que le croire sur parole. Cet homme, aussi terrifiant et méchant qu’il puisse être, avait quelque chose qui poussait le jeune mutant à le croire aveuglement. Thomas était sur qu’il ne menait pas, en disant toutes ces horreurs, et pourtant, cela ne venait pas de son pouvoir, il en était quasiment sur. Alors, ça venait de lui… peut-être qu’il était si mauvais que même la vérité, dans sa bouche, devenait source d’angoisse ?
Puis le vieillard lui annonça qu’il serait magnanime pour cette fois, et uniquement parce qu’il voulait lui présenter quelqu’un : son camarade de baby-sitting. Cette nouvelle rasséréna un peu le jeune mutant : peut-être qu’il aurait quelqu’un avec qui parler, échanger, et trouver un moyen de partir d’ici sans trop de casse. Peut-être même qu’on les laisserait sortir, après tout, les bébés avaient besoin d’air frais, et celui qu’il aurait la tâche de garder ne ferait sans doute pas exception ! L’enfant avait bien conscience d’imaginer un tas de moyens tous plus improbable les uns que les autres, mais il ne voulait pas baisser les bras. Et puis, s’imaginer une façon de sortir d’ici était quand même bien plus réjouissant que l’idée de ce qui l’attendait s’il restait dans le coin !

Le couloir à travers lequel le conduisait le vieillard était aussi décrépi que son bureau. Tout l’endroit respirait le vieux, l’abandon, et le petit songea que pas mal de pièces devaient être en ruines. Avec un peu de chance, cette information pouvait lui servir… ou pas. Car, de là où il se trouvait, il ne pouvait même pas apercevoir l’extérieur : il n’y avait aucune fenêtres, juste des portes et des portes. Il devait être facile de se perdre ici, surtout que, pour ce qu’il en savait, l’extérieur pouvait très bien être une montagne déserte à l’autre bout du monde, ou une île, ou un endroit quelconque d’où il n’aurait aucune chance de s’enfuir. En plus, il n’osait pas observer précisément ce qu’il voyait : Thomas n’avait nulle envie que son guide ne se doute de ce qu’il mijotait, et jeter des regards à tort et à travers n’était pas très discret. Il suivit donc docilement le vieux, jusqu’à une porte gardée par une jeune fille.
Elle, au moins, n’avait pas l’air méchante. Thomas la trouva habillée bizarrement, trop peu habillée, à vrai dire, mais elle avait un visage sympathique et ouvert…. Et deux énormes pistolets à la ceinture. La mince bouffée d’espoir du jeune mutant partit instantanément en fumée : cette fille ne lui serait d’aucune utilité.
Mais ce qu’elle racontait, par contre, n’était pas dénué d’intérêt. L’homme de l’espace avait dit qu’il ne serait pas aux mains de Manners, mais d’autre chose. Et justement, eux avaient l’air d’être cette autre chose. Le Roi-de-toutes-les-Larmes, Lange l’avait mentionné. Et il avait mentionné le couronnement, aussi, et… et… la Grande Deflagration.

L’enfant ouvrit de grands yeux, craignant de comprendre. Non, il avait dû se tromper ! Parce qu’à ce qu’il avait comprit dans les élucubrations de l’associé, tous ces événements seraient liés. Et si le Roi machinchouette était sacré, cela signifiait… ben… il ne savait pas trop, en fait. Parce que les araignées ne seraient pas lâchées sur le monde, c’était sur. Alors ?
Et puis, la fille s’appelait Sœur quelque chose. Sœur… Thomas n’était pas un adepte de la religion, mais il savait que c’était un terme religieux. Et cette prière, à Saint Cromwell, est-ce que ça avait un rapport ? Le petit sentait confusément que oui, mais il n’était pas en mesure de dire lequel. Et puis, est-ce que cela servirait à quelque chose, si la Grande Déflagration avait lieu, qu’il ait fait un lien ? Probablement pas… mais au moins, cela lui évitait de penser à sa peur. De toute façon, pour l’instant, le peu d’éléments qu’il avait ne s’associaient pas ensemble, et ce n’était pas Protagoras qui allait lui en fournir d’autres.
Il ouvrit une porte, invitant le petit à entrer, laissait là la fille qui semblait réfléchir profondément. Thomas savait maintenant pourquoi il l’avait trouvé gentille : elle était probablement folle. Les fous avaient toujours l’air gentils, jusqu’à ce qu’ils fassent des trucs méchants, sans même savoir que c’était mal, probablement. Non, c’était sûr, elle ne lui serait d’aucune utilité !

La pièce était grande, plus grande que tout ce que le petit avait pu voir jusque là. Et elle n’était pas vide : il y avait un garçon dedans. Un garçon qui n’avait pas l’air fou, lui, ni méchant : seulement malade de terreur. Enfin, ça, c’est ce que l’enfant supposait : il avait décidé de ne se servir de son pouvoir qu’en cas d’extrême urgence. Protagoras pouvait sûrement savoir si il s’en servait, et Thomas n’avait pas envie de prendre de risques. Et le jeune garçon prit la parole : Thomas sentit une drôle de boule dans sa gorge, en entendant les phrases méchantes de l’autre. Il n’avait jamais douté que cela soit vrai, que cet immonde vieillard puisse faire du mal à sa famille, mais là, à l’entendre de ses propres oreilles, Thomas sentit la peur le gagner. Et la pitié, parce que ce… Paul… avait vraiment l’air terrifié.
Mais le vieillard ne s’arrêta pas aux présentations, questionnant le télépathe, donc. Paul était télépathe, et il s’entendait bien avec l’enfant qu’ils avaient en charge. Seulement, Thomas avait beau regarder autour de lui, il n’y avait rien qui indiqua la présence d’un quelconque gamin. Et puis la conversation revint sur lui, Thomas, et l’enfant s’efforça d’être attentif. L’idée que le précédent empathe avait été tué par l’enfant invisible l’inquiéta, mais pas plus que l’idée que s’il échouait, ses proches en supporteraient les conséquences. Ses parents… ses deux sœurs… et après lui-même. Mais ce n’était pas le moment de penser à de telles choses : Thomas les chassa résolument de son esprit.
Paul avait repris la parole, de sa voix bégayante et, tout en écoutant, Thomas l’observait attentivement. Il avait les poings serrés, et la douleur de ses ongles pénétrants dans sa propre chair l’empêchait de hurler. Il se promit qu’il ne deviendrait pas comme ça, aussi servile, aussi… aussi quoi, il ne savait pas, mais il ne voulait pas devenir comme Paul, que Protagoras qualifia de brave garçon.

Mais Thomas ne comprenait pas tout : comment s’occuper d’un enfant, si on avait pas le droit de le voir ? Qu’est-ce qu’on attendait de lui, au juste ? Calmer ce…ce bébé étrange ?
Pourtant, l’enfant n’ouvrit pas la bouche : parler à Protagoras l’effrayait encore plus que la perspective de se tromper en s’occupant de l’enfant. Il demanderait à Paul, Paul devait savoir, après tout, puisqu’il s’en occupait aussi. Et son co-détenu devait connaître les détails pratiques, aussi : les repas, le coucher… Et les rondes des gardes. Et où ils étaient. Et… fallait juste espérer qu’il ne soit pas trop terrifié pour parler ! Thomas jeta un regard en coin à son camarade, puis au vieillard, sans répondre à la question : plus vite il partirait, celui-là, plus tôt Thomas mettrait un plan d’action au point. Les trois règles édictées ne lui faisaient pas peur : elles le terrifiaient. Mais pas plus que la perspective de devenir comme Paul.
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Lun 13 Juil 2009 - 13:18
Attendant une éventuelle réponse de la part de Thomas, Protagoras, au bout de quelques instants de silence, sourit à nouveau :

"Ce sont de braves garçons... Oui, de braves garçons"

Ouvrant la porte, le vieillard ajouta :

"Très bien, je vous laisse faire connaissance. J'ai... un voyage à faire. Mais n'allez pas croire que mes hommes sont moins impitoyables que moi-même. Ce serait là encore, vous trompez lourdement, petit homme. Et je vous fais appeler la Mère de l'enfant... Il est utile que vous la rencontriez. Il s'agit d'une dame... pleine de mystères et de talents. Oui, de talents..."

Mettant un pied dans le couloir, il termina sur un ton léger :

"Ah, et... Bienvenue en Enfer"

La porte se referma finalement, laissant les deux jeunes garçons seuls. Paul observa, l'air gêné, le jeune empathe. Puis de sa voix bafouillante et hésitante, il commença :

"S-Salut. Ç-Ça gaze ?"

Un sourire maladroit sur les lèvres, le bègue se frotta, au bout de quelques secondes, les tempes. Thomas sentit soudainement qu'il lui parlait à nouveau mais... directement à son esprit !

*Désolé de te parler comme ça. Mais je préfère. Quand j'utilise mon pouvoir, je ne bégaie pas*

Il sourit légèrement. Et reprit de plus belle !

*Tu sais... Il ne plaisantait pas sur ses hommes. Ce sont eux qui ont tué mon papa et ma maman et qui nous ont enlevé. Mais j'imagine que t'as du vivre la même chose...*

Tapant du pied frénétiquement au sol, il poursuivit :

*En tout cas, Timmy est gentil. C'est l'enfant. Enfin, c'est comme ça que je l'appelle... Je crois qu'il a pas de vrai prénom. Alors je lui en ai donné un. On s'amuse bien. Mais...*

Faisant une moue honteuse, il acheva :

*Je parle trop quand je bégaie pas. Je sais... Alors que tu dois avoir une tonne de questions à poser... Et je sais même pas ton prénom. Si tu veux, je peux t'en donner un...*
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Lun 13 Juil 2009 - 15:13
Finalement, Thomas songea que tout n’allait pas si mal : Protagoras partait, et c’était une très bonne nouvelle. Malgré ses dires, le petit était sûr qu’il était le plus dangereux de tous. Et le plus méchant, aussi ! Quand à la Mère de l’Enfant… bon, ben, il faudrait faire avec, il n’avait pas son mot à dire, après tout. Mais une fois le vieillard dehors, Thomas put respirer plus librement, comme si cet homme impressionnant l’écrasait sous une chape de peur. Le vieillard les quitta donc sur une ultime remarque. Bienvenue en Enfer…
La porte se referma enfin, laissa les deux garçons seuls. Ils se contemplèrent d’un air gêné, et Thomas se demanda s’il pouvait lui faire confiance. Paul avait l’air tellement effrayé, tellement sans volonté, qu’à la moindre menace, il irait sans doute tout rapporter. Le petit ne releva même pas les bafouillis de son camarade, jetant un regard autour de lui. C’est pourquoi il fut très surpris d’entendre une voix dans sa tête, claire et sans le moindre problème d’élocution.

Thomas se retourna vivement, étonné, mais pas plus anxieux que cela. Bizarrement, cela ne lui faisait pas mal, pas comme la dernière fois qu’il avait expérimenté ça. C’était juste étrange, une sorte de fourmillement, mais l’enfant avait l’impression de garder ses pensées claires à côté. Comme si… Comme si Paul ne s’imposait pas, au contraire de ce qu’avait fait l’araignée télépathe. C’est donc plus intrigué que inquiet que Thomas écouta son camarade parler. Et c’est qu’il parlait beaucoup, en plus !
Au fur et à mesure de ses paroles, pourtant, Thomas commença à penser qu’il l’avait mal jugé. Il n’était plus servile du tout, là, seulement désireux de parler à quelqu’un. Et un peu timide, aussi, mais rien de bien méchant. Peut-être que c’était seulement quand le vieillard était là, surtout que Thomas ne devait pas avoir l’air plus débrouillard, tout à l’heure. Oui, peut-être qu’il l’avait mal jugé, mais n’empêche : malgré son air sympa, l’enfant se demandait jusqu’à quel point il pouvait lui faire confiance. Qu’est-ce qui lui disait que ce n’était pas un piège, et que l’autre n’allait pas tout rapporter à leurs geôliers ? Rien, malheureusement. Mais dans cette situation, ils n’avaient pas d’autres choix que de se faire mutuellement confiance !

Lorsque Paul s’interrompit, Thomas lui rendit son sourire, avant de marcher dans la pièce, à la recherche d’éventuelles issues. Mais, avant, il fallait déjà voir ce qu’il pouvait tirer du télépathe. Restant debout, le petit prit la parole.

"Si tu veux, tu peux me parler comme ça ! Tant que tu me laisses réfléchir… c’est juste un peu bizarre au début."

Quand aux hommes de Protagoras… le petit mutant se demandait si Paul parlait d’Eve et de Jesse. Il parlait sûrement de l’autre de la salle de bain, celui qui les avait emmenés ici. Est-ce qu’il y en avait beaucoup d’autres, comme lui ? Et est-ce que c’était tous des mutants ? Capables de protéger leurs pensées ? Si cela ressemblait vaguement à un plan de bataille, pour l’instant, Thomas ne songeait à rien de précis. Déjà, il devait comprendre où il était, avant de se précipiter. Une reconnaissance du terrain, en quelque sorte.
Et puis, il y avait le problème de Paul. Si vraiment ses parents avaient été tués, ce n’était pas le cas de ceux de Thomas. Son camarade pensait qu’ils étaient dans le même cas, mais pas exactement, en fait. L’enfant choisi finalement de faire preuve d’empathie, au sens humain du terme. Parce qu’il ne se voyait pas trop utiliser son pouvoir sur l’esprit de Paul, de toute manière. Il répondit alors de la façon la plus neutre possible, sans s’attarder. A la limite, c’était plus le bébé qui l’intéressait.

"Ouais, pareil. Et Timmy, il ressemble à quoi ? Comment tu fais pour savoir si il s’amuse, si tu ne le voies pas ? Pourquoi ils le gardent enfermé, lui ? C’est qu’un bébé, non ? Pourquoi ils ont besoin d’un bébé, d’ailleurs ?"

Et quand Paul s’excusa de trop parler, pour la première fois depuis, lui semblait-il, une éternité, Thomas se mit à rire.

"Moi aussi, tu sais. Ca fait longtemps que t’es là ? Et, heu, j’ai déjà un prénom, t’as pas besoin de m’en donner un: moi, c’est Thomas. Et je sais même pas pourquoi je suis là, ni ce que j’ai à faire."

Se rapprochant de l’autre garçon, le petit se pencha vers lui. Il ne savait pas si on pouvait les entendre, mais mieux valait être prudent. Et si Paul allait tout répéter, et bien, il n’aurait d’autre choix qu’en subir les conséquences.

"Est-ce que tu sais où on est ? Pourquoi ils nous retiennent ? Ce sont tous des mutants, là-dedans? Et… qu’est-ce que c’est, le Roi-De-Toutes-Les-Larmes ?"

La dernière question, il l’avait posé sans trop savoir si l’autre garçon serait capable de lui répondre. Il aurait bien aimé comprendre un peu plus à tout ce qui se passait, ça éviterais les mauvaises surprises par la suite. Au pire, il pourrait peut-être parler à la fille, de l’autre côté de la porte. Elle était sans doute folle, mais peut-être qu’elle savait des choses.
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Lun 13 Juil 2009 - 18:20
*Je lui parle dans sa tête. Et j'sais pas pourquoi ils le gardent enfermé. Ça, ils ont pas voulu me dire... Alors, on papote et c'est tout. Tu sais, Timmy, il est un peu bizarre. Il savait même pas ce que ça voulait dire "s'amuser"... Parce qu'ils me racontaient qu'on s'était jamais réellement occupé de lui. Il se rappelle même plus son père. Je crois qu'il les a abandonné sa mère et lui*

Le petit garçon paraissait se calmer. Visiblement, le simple fait que Protagoras ne soit pas dans la même pièce qu'eux avait un effet positif sur son mental.

*OK, Thomas. Ça doit faire... Une semaine ? Ou deux ? J'ai pas le droit d'avoir de montre et il n'y a pas de repas à heures fixes. De temps en temps, la folle entre avec un seau de bouffe, un seau d'eau et un seau pour les besoins. On me file aussi beaucoup de trucs pour pas dormir. Et quand j'en peux vraiment plus, j'ai le droit de m'allonger par terre. Sauf que ça dure jamais longtemps. Vu que Timmy crie quand on le laisse seul*

Une drôle d'expression s'afficha sur le visage de Paul. Comme si les deux enfants étaient embarqués dans la même galère mais qu'il ne savait pas d'où elle venait, ni surtout où elle les emmenait.

*Je crois que ce sont tous des mutants. Mais, tu sais, je connais juste Protagoras et le téléporteur. Et bien sur ceux qui nous ont kidnappé... Il faisait nuit et tout est allé très vite. Mais je sais qu'il y avait la folle, un archer, un garçon loup et un type qui ressemblait au Diable...*

L'enfant avait l'air paniqué, comme s'il revivait ces pénibles souvenirs.

*Moi, ils m'ont rien dit de spécial... Juste qu'il y aurait bientôt une cérémonie. Et que le Roi-de-Toutes-les-Larmes serait sacré. A écouter la folle, il s'agirait d'une sorte de Dieu qui doit anéantir l'humanité...*

Après un court instant de réflexion et de doute, Paul ajouta :

*Tu crois que c'est vrai ?*
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Lun 13 Juil 2009 - 21:15
Plus Paul lui parlait de ce fameux « Timmy », plus Thomas se posait des questions. Il ne voyait vraiment pas à quoi il servait, si ce n’est peut-être pour relayer Paul. Mais comment ? Lui, il n’était pas télépathe, il ne parlait pas dans la tête des bébés bizarres. Car, pour sûr, Timmy était bizarre : même Paul l’avouait, et le garçon était en contact avec son esprit !
En tout cas, l’autre garçon lui avait fourni nombre d’informations, et Thomas le considérait d’un tout autre œil : visiblement, les hommes qui les gardaient, le sinistre Protagoras en tête, n’avait pas été tendre avec lui. Et apparemment, même leur détention n’avait rien d’idyllique : manger dans un seau, non merci ! Enfin, la faim viendrait sûrement à bout des résolutions du petit, mais pour l’instant, sa mine horrifiée montrait que son dégoût prenait le dessus. Et dire que Paul vivait ça depuis deux semaines ! Ou moins, peut-être : c’est vrai que sans montre, c’était plutôt compliqué à savoir. Même Thomas ne savait pas la date qu’il était : combien de temps s’était déroulé entre l’épisode du par cet son arrivée ici ? Et puis, l’idée que Paul ne puisse pas dormir à sa guise pour ne pas laisser le bébé crier… plus ça allait, et plus Thomas se sentait coupable d’avoir mal jugé son camarade. Le pauvre, il avait perdu sa famille, il était maltraité ici, et tout ce que Thomas trouvait à faire, c’était l’agonir de questions !

Thomas rendit son regard à Paul, avant de lui adresser un sourire encourageant. Il se mit assis par terre, jouant avec les lacets de ses chaussures, silencieux. Il avait beau être un garçon volubile, quand il s’agissait de réfléchir, il préférait rester silencieux. Finalement, il releva la tête, dévisageant Paul.

"Est-ce que tu crois que je peux lui parler, moi, à Timmy ? Je suis un empathe, tu sais, mais je peux peut-être ressentir ses émotions… je crois. Parce que si je suis là, c’est pour être gentil avec lui, non ? Faudrait qu’on fasse connaissance, en quelque sorte."

Paul répondit aussi à ses autres questions, décrivant rapidement son enlèvement. Apparemment, ils n’avaient pas eu affaire aux même : ceux qui s’étaient emparés du jeune télépathe ressemblaient plus à un commando de mutant qu’à des avocats ! La folle faisait partit du groupe, alors ? Cela signifiait qu’elle était mutante, elle aussi ? S’il était tous mutants, pourquoi est-ce qu’on avait eu besoin d’eux, alors ? C’étai franchement pas clair, cette histoire, et Thomas ne comprenait rien du tout. Et en plus, il commençait à avoir faim.
Malheureusement, Paul ne semblait pas savoir grand-chose. A peine put-il lui dire qu’une cérémonie se préparait mais ça, Thomas le savait déjà, tout comme il savait que le Roi machin truc allait être sacré. Pourquoi un sacre, s’il était déjà roi ? Ca, c’était un peu incompréhensible, mais pas plus que tout le reste de ce qui se passait ici. Quand à savoir s’il allait vraiment détruire le monde…
A la question de Paul, Thomas releva la tête vers lui, le front plissé en signe de concentration. Qu’avait dit Lange, déjà ? Rien de très précis, malheureusement, si ce n’est que les araignées envahiraient le monde. Et ça, sans Miko, c’était un peu fichu ! Donc… restait la grande Déflagration, que Thomas ne savait absolument pas comment comprendre. Un gros boum ?

"Je sais pas. Je ne crois pas que Dieu existe, alors, qu’un Dieu puisse détruire le monde entier, je ne pense pas. Mais eux, ils le croient vraiment, alors, je ne sais pas trop. Et puis, si leur Roi était un Dieu, pourquoi le sacrer Roi, et pas Dieu ?"

Son raisonnement n’avait pas tellement d’arguments pour être étayé, mais de toute façon, Thomas ne pouvait qu’émettre des hypothèses. Il se releva avant de regarder de nouveau Paul, et annonça d’un ton confiant.

"Et puis, si ils voulaient détruire le monde, tu crois qu’ils voudraient mourir avec ? Pro… le vieux n’a pas l’air d’un type près à mourir, je trouve. Dis, est-ce que Grande Déflagration, ça te fait penser à quelque chose ? J’ai entendu ces mots une fois, et c’était lié à ce couronnement, j’ai l’impression. Mais je sais pas."

Avoua-t-il à nouveau, avant de se mettre à marcher de long en large. Il détestait rester immobile, et enfermé ainsi entre quatre murs, sans savoir ce qui se déroulait dehors, commençait à lui taper sur les nerfs. Sans compter que quelque chose se préparait dehors, il en était presque sûr.
Puis, mû soudain par une soudaine inspiration, il se dirigea résolument vers la porte, non sans un geste confiant envers Paul. La folle devait savoir quelque chose, alors, il n’avait qu’à lui demander ! L’absence de Protagoras le mettait en confiance et, si la fille ne lui tirait pas dessus, elle accepterait peut-être de parler avec lui. Après tout, le vieux lui avait dit de garder la porte, pas de se taire ! Mais sortir aurait été stupide : cognant contre le battant de toutes ses forces, Thomas cria à travers la porte :

"Oh heu… toi ! Tu veux bien qu’on parle ?"

Il avait failli dire la folle, mais il s’était retenu à temps. Pas sur qu’elle aurait apprécié !
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Mar 14 Juil 2009 - 1:24
*Oui bien sur... Je te ferai une connexion psy. Ça je sais faire ! Et tu verras, on va s'amuser... Il est très gentil...*

Soudain, Paul marqua une pause, l'air gêné.

*Juste qu'il faut pas trop le contrarier... Timmy peut être un peu bizarre par moment et... imprévisible. Tout le monde a un peu peur de lui ici... Même sa maman ne l'approche pas*

Baissant un regard triste en direction de ses chaussures, Paul reprit sa concentration et repartit dans une longue tirade mentale.

*J'sais pas si Dieu existe... En tout cas, s'il existe, il nous a bien abandonné en nous laissant ici... Et, j'ne sais pas si c'est un dieu le truc qu'ils ont... Mais s'ils le vénèrent, c'est qu'il doit être sacrément terrifiant...*

Le jeune télépathe semblait vraiment être à bout de force. Mais se rebiffant légèrement, il s'approcha de Thomas, comme s'il voulait lui chuchoter quelque chose au creux de son âme.

*En tout cas une chose est sure : Protagoras n'adhère pas à 100 % à son propre discours. C'est clair ! Il n'a pas envie de mourir... Contrairement à tous les autres...*

Secouant légèrement la tête, le télépathe poursuivit sur le même ton :

*Parce que tu vois, les autres, eh ben, ce sont tous des camés ou des timbrés sérieux... Ceux qui m'ont enlevé et fait du mal à... Enfin bref. Le garçon loup s'est jeté sur le fusil de mon père sans redouter la mort. On aurait même dit quand la balle l'a traversé, qu'il souriait face à la mort...*

Mais visiblement, les confidences de Paul s'arrêtèrent là, tout comme son courage... Voyant son nouvel ami se diriger vers la porte puis héler la folle qui leur servait de gardienne, il alla se réfugier en toute hâte de l'autre côté de la pièce...

La réponse ne se fit pas attendre. La porte s'ouvrit et Thomas se retrouva un canon de colt collé sous son nez. La fille avait l'air toujours aussi timbrée et elle affichait un sourire joyeux. Mais sa prise était assurée et sa main ne tremblait pas.

"Tu veux qu'on parle de quoi, p'tit bout de chou ? Hum ?" demanda-t-elle de sa voix horripilante.

Elle n'exprimait aucune émotion palpable. Aucun sentiment identifiable.
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Mar 14 Juil 2009 - 2:02
Paul avait l’air d’être un mutant capable, malgré les insinuations mesquines de Protagoras. En tout cas, il savait faire de nombreuses choses qui épataient Thomas, et cette idée de connexion psy était grandiose ! Même la soudaine gêne de Paul ne doucha pas l’enthousiasme du petit à en apprendre plus sur la chose qu’ils étaient, tous les deux, censés contenir. Thomas adressa un sourire à son nouvel ami, avant de le rassurer rapidement.

"Ne t’inquiète pas. J’ai une petite sœur, et je sais qu’il ne faut pas la contrarier : elle crie très fort. Timmy est juste plus bizarre, mais je ferais attention. C’est promis."

Insista-t-il, les yeux plantés dans ceux de Paul. Cela lui faisait bizarre de penser à sa famille en ce moment, aussi se concentra-t-il sur autre chose, à savoir l'étrange bébé. L’idée que Timmy était si dangereux que même sa mère ne l’approchait pas avait fait tiquer légèrement le petit. Quelle mère pouvait à ce point avoir peur de son enfant ? Il fallait être extrêmement bizarre, ou que Timmy soit vraiment très effrayant. Mais même si l’enfant était un monstre, apparemment, il n’était pas si méchant que ça envers Paul, et le petit ne voyait pas pourquoi il n’en serait pas de même pour lui. L’autre enfant avait reprit sa conversation télépathique, mais Thomas remarqua que sa concentration semblait vaciller légèrement. Et il avait l’air fatigué, le pauvre ! Seulement, le petit mutant ne pouvait rien faire pour l’aider : il ignorait si cette connexion psy nécessitait beaucoup de contrôle, mais il lui semblait probable que oui. Alors, il ne pouvait pas laisser dormir Paul pour le remplacer, ne serait-ce que quelques minutes. A moins que… oui, cela valait la peine d’essayer.
Prenant sur ses dernières forces, le télépathe s’approcha de l’enfant, se penchant comme si leur conversation, déjà plus ou moins secrète, allait le devenir encore plus. Il était d’accord avec l’analyse de Thomas : Protagoras n’avait pas l’air d’avoir envie de mourir. C’était bien dommage, mais c’était ainsi. Et même, Paul pensait que le vieux n’adhérait pas entièrement à l’idéologie des autres qui étaient, apparemment, de vrais kamikazes. Le télépathe illustra ses propos en se servant de ce qu’il avait vécu, et Thomas ne put retenir un frisson d’horreur à la pensée que ceux qui les entouraient étaient des fous furieux aux pouvoirs mutants. Cela ne jouait pas en leur faveur, c’était clair !
Thomas regarda son nouvel ami d’un air désolé, avant de revenir à son idée pour le laisser se reposer. Il avait l’air si fatigué ! Mais avant, avant, il fallait qu’il parle à la folle. Parce que si son plan marchait et que Paul dormait, il devrait attendre des heures pour lui parler et, d’ici là, rien ne disait que Protagoras ne serait pas de retour dans le coin.
Mais tout d’abord, il devait savoir si son idée était valable. L’air concentré, Thomas posa la question à son ami :

"Tu crois que même si tu dors, je pourrais faire un lien avec lui ? Parce que si je ne le vois pas, je suis incapable de lire dans ses sentiments. Mais si je te touche, toi, tu as une connection avec lui, alors, peut-être que… que ça marchera. Je sais pas. Mais on devrait au moins essayer, non ? Comme ça, tu pourras peut-être dormir un peu."

L’enfant se dirigea donc vers la porte, tandis que son ami battait peureusement en retraite. Mais bon, vu ce qu’il avait vécu, Thomas ne songea pas à lui en tenir grief. Rassemblant tout son courage, il frappa et hurla. A vrai dire, il ne s’attendait pas sérieusement à recevoir une réponse aussi rapide… ni à se trouver en joue sans même avoir eu le temps d’ouvrir la bouche. C’est qu’elle était drôlement rapide, et précise dans ses gestes ! Thomas sentit la peur l’envahir, mais il s’efforça de la rejeter : il ne devait pas flancher maintenant, hors de question ! La fille avait toujours la voix aussi horripilante, et paraissait toujours aussi folle, mais il n’y avait pas grand signe de méchanceté dans ses paroles, aussi le petit décida-t-il de tenter le coup. Il avait levé les mains bien en l’air, et demanda d’une voix un peu apeurée tout de même :

"D’un truc que je ne comprends pas. Est-ce qu’on pourra y aller nous aussi, au couronnement du Roi ? Parce qu’on nous a rien demandé, et que j’aimerais bien voir un peu la lumière du soleil. Et savoir quel jour on est, aussi. C’est bientôt mon anniversaire, vous savez ?"

Demanda-t-il avec enthousiasme. Il improvisait sur le tas, mais espérait sincèrement que son mensonge passerait. S’il avait su qu’elle réagirait aussi vite, il aurait réfléchi avant de demander à lui parler ! Mais Thomas comptait sur son air enfantin et ses grands yeux pour que la folle lui accorde des réponses. Au pire, que pouvait-elle faire ? En vrac, l’idée d’être abattu sur place, ou amené devant Protagoras, lui défilèrent à l’esprit, mais ce n’était pas le moment d’avoir peur !
En tout cas, s’il avait eu une quelconque velléité de fuite, il pouvait faire une croix sur la porte : le revolver armé glissé juste sous son nez indiquait clairement que c’était un passage interdit. Tant pis, il en trouverait bien un autre !
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Mar 14 Juil 2009 - 15:38
Planqué sous une table, Paul lança dans un dernier effort :

*T'inquiètes pas pour ça. T'inquiètes pas pour moi. Fais gaffe à la fille ! C'est une tueuse idiote !*

Puis la communication psy s'interrompit brusquement... Visiblement, le garçon était trop effrayé pour la maintenir.

La fille sans dévier le canon de son colt du nez du jeune empathe répondit du tac-au-tac :

"Non / On vous demande jamais rien / On s'en fout / Un des derniers jours de ta vie / Et... On s'en fout"

Elle eut suite à ce discours émouvant un léger hochement de tête. Signe manifeste qu'elle réfléchissait. Puis avec un sourire mauvais...

"Comme la fin du monde est proche... Et que j'ai envie de connaître un garçon avant de rejoindre le grand Shoggoth et d'assister à la simplification de l'univers... Même si je comprends rien à tout ça... Comme à peu près à tout.... Et même si tu es affreux comme ton copain, je crois que je vais abuser de vous..."

Du bout de son canon, elle repoussa le jeune empathe dans la pièce...

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... Mais l'action n'alla pas plus loin. Une femme qui n'avait pas l'air de plaisanter se tenait sur le seuil de la porte. Elle portait un ours en peluche calciné à bout de bras. Et elle avait une blouse blanche. Comme celle d'un médecin.

Elle lança sans émotion :

"J'espère qu'il s'agit d'une farce de collégien. Quoi qu'il en soit, petite dinde, reprenez votre poste... Quant à vous... J'imagine que vous allez vous occuper de mon garçon ?"
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Mar 14 Juil 2009 - 16:22
Quand Paul lança sa dernière phrase, Thomas retint à grand peine une moue agacée : il aurait pas pu le dire plus tôt, non ? Des choses pareilles, ça se disait avant, pas quand il était trop tard ! Bon, c’est vrai que l’enfant avait agi rapidement, et qu’il aurait peut-être, de son côté, dû parler un peu plus. Mais bon, il était légèrement trop tard pour s’adresser des reproches : Thomas avait un plus gros problème, à savoir un canon pointé droit sur son nez. Et un gros canon, songea l’enfant qui sentit sa terreur revenir, un du genre à faire de gros trous. Et, malheureusement, la propriétaire de l’arme semblait très bien savoir s’en servir : elle n’avait pas vacillé une seule fois, maintenant la trajectoire droit sur le visage du petit.
Et puis, ses réponses, ce n’étaient pas celles qu’attendait Thomas. Lui qui l’avait trouvé sympa et gentille au début, malgré sa voix horripilante, venait de changer complètement d’avis. Paul avait raison : ils étaient tous timbrés, ici, gravement atteint, même, et sans une once de pitié… exactement ce qu’avait précisé Protagoras. Il n’y avait pas la moindre gentillesse dans le ton de sa voix quand elle répondit à ses questions, et cela déstabilisait grandement le petit, qui avait cru facile de se la mettre dans la poche. Il venait de tomber de haut, comprenant soudain que ce ne serait pas aussi simple et évident que ce qu’il imaginait. Sans oublier que la folle ne se contenta pas de paroles méchantes, le repoussant dans la pièce avec le canon de son arme, d’un air entendu qui ne lui inspirait aucune confiance. Mais que faire ? Crier ? Supplier ?

Il n’attendait nul merci d’elle, et personne à l’extérieur ne se soucierait probablement de ce qui se passerait dans cette pièce. Même s’ils le savaient, il était peu probable que quelqu’un vienne au secours de deux jeunes mutants, que la folle tenait totalement en son contrôle. Et son petit discours ne laissait planer aucun doute sur ce qu’elle comptait leur faire… et tout ça, c’était entièrement de sa faute. Sa confiance en lui s’effritait un peu plus à chacune de ses tentatives de rébellion, qui s’étaient soldés par de splendides échecs à chaque fois. D’abord Protagoras, puis cette folle… c’est ça que voulait dire le vieux, en disant qu’il le briserait ? Thomas n’était pas très loin de le croire, en se rendant compte qu’à chaque fois qu’il prenait une initiative, elle lui éclatait à la figure.
Mais ce qu’espérait la folle n’eut jamais lieu. Tel un ange démoniaque, un sauveur venu d’on ne sait où, une femme apparut soudain sur le seuil de la pièce. Thomas avait compris la leçon, elle aussi était à ranger dans la catégorie : méchante / folle/ les deux à la fois. En plus, avec son look sombre et ses grosses lunettes, elle ne semblait pas désireuse de lier des amitiés. Cependant, l’enfant la regarda avec un énorme soulagement : encore un peu, et il se serait retrouvé dans de beaux draps !

Oubliant de cacher son sourire triomphant, Thomas put respirer plus librement. Même sans l’ours en peluche, même sans son petit discours, il aurait deviné qui se trouvait sur la porte : la mère de Timmy. Le vieillard avait dit qu’il la ferait appeler et, le moins qu’on puisse dire, c’est qu’elle tombait à pic ! La folle se trouvait attrapée, bien fait ! Bien fait pour lui, aussi, cela lui servirait de leçons : il n’ouvrirait plus la bouche à tort et à travers…enfin… jusqu’à ce que cette expérience douloureuse soit passée. La folle n’avait pas bougé, et il n’était pas encore sorti d’affaire, mais il sentait bien qu’on ne rigolait pas avec la Mère de l’enfant, et qu’on ne discutait pas ses ordres.
Parce qu’elle était quand même très impressionnante. Elle ressemblait vaguement à un médecin, ou à une scientifique peut-être, ce qui expliquait son ton que Thomas trouvait froid et clinique, comme si elle ne ressentait rien. Et puis, l’ours carbonisé… ça devait être une expérience, sans doute. Puisque Paul avait dit qu’elle ne s’approchait pas de Timmy, ce n’était sans doute pas lui qui avait fait ça. Du moins, le petit tenta de s’en persuader.
Quoi qu’il en soit, la dame venait de s’adresser à lui, et le petit se sentit obligé de répondre. Mais il avait perdu, pour le moment, sa capacité à faire le mariole et l’impertinent, aussi c’est d’un ton tout à fait poli qu’il répondit :

"Oui Madame. Je m’appelle Thomas."

Il était là pour s’occuper de Timmy, et pour aider Paul, aussi. D’ailleurs, tout à l’heure, il faudrait qu’il discute de ce que le garçon lui avait dit avant de battre en retraite. Ce n’était absolument pas l’intention de Thomas que de ne pas s’en faire pour son camarade. Après tout, ils avaient le même objectif : rester en vie. Et Paul avait l’air trop sérieusement fatigué, malmené et effrayé pour que le petit mutant passe outre. Oui, il faudrait qu’il s’évertue à lui faire comprendre que lui, Thomas, n’était pas comme tous ces méchants, et que ce n’était pas pour de faux qu’il s’intéressait à lui !
Et puis, quelque chose l'intriguait, et à deux, les garçons sauraient surement déchiffrer la clé de l'énigme : la folle avait parlé du Shoggoth, et ce nom disait quelque chose à Thomas. Cependant ce n'était pas le Shoggoth qui devait venir,mais le Roi-de-Toutes-Les-Larmes. A moins que... que ce soit la même chose? Qu'avait dit Lange sur le Shoggoth, encore? Qu'il... qu'il faisait la taille d'un état?
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Mar 14 Juil 2009 - 18:43
La folle rangea son colt à contre-cœur et quitta la pièce à reculons, n'omettant pas de simuler un baiser à l'attention de Thomas, le tout dans le dos de la nouvelle arrivante.

La porte close, la dame lança sèchement :

"Otez ce sourire idiot de votre face"

Puis, elle avança au milieu de la pièce et restant plantée là, reprit d'une voix, toujours aussi inhumaine :

"Peu importe votre prénom. J'imagine que Protagoras a du vous expliquer votre rôle. Et que ce simulacre d'être humain a du vous en donner sommairement les modalités..."

Elle s'adressait à Paul, toujours planqué, sans pour autant le regarder.

"Mon nom n'a que peu d'importance. Nous ne serons pas amenés à nous parler. Et si je reviens vous voir ce sera sous mon autre apparence. Priez pour que cela n'arrive pas !"

La dame tendit la peluche à Thomas.

"C'était sa seule peluche de quand il était bébé. Le seul souvenir de son père... Enfin bref..."

Il y avait comme un léger trémolo dans cette voix glaciale. Une hésitation qui dura l'espace d'un instant.

"Mon fils est... Comment dire ? Imprévisible et colérique. Pour votre sécurité et celle des autres, je vous conseille de l'apaiser au maximum. Il ne doit pas échapper à votre contrôle. JAMAIS"

Paul déglutit. Comme s'il imaginait les conséquences de leur échec...

"Il n'est pas mauvais... Mais il a déjà tué. Plus que vous ne pouvez l'imaginer. Et ce n'était ni rapide, ni agréable. Le précédent empathe est mort dans d'abominables souffrances. Et nous avons perdu récemment une de nos proches collaboratrices de la même façon..."

Derrière ses lunettes opaques, elle fixa Thomas dans le blanc de l'œil.

"Quoi qu'il en soit, sous aucun prétexte, n'essayez pas de voir à quoi il ressemble. Vous le consolerez, le cajolerez, le rassurerez derrière un rideau. Voilà votre rôle"

Fouillant les poches de sa blouse, elle en extirpa deux clichés qu'elle tendit également au jeune empathe.

"De toutes façons, il ne s'agit pas d'un enfant normal. Ces photos de famille ont eu par le passé l'avantage de le calmer. Vous n'avez qu'à penser à celles-ci tout en communiquant par télépathie avec mon fils. Je compte sur vous. Il a besoin d'être particulièrement calme. Un événement d'importance se prépare et ça le stresse..."

[Du 12 au 13 avril] SatanStorm Kz3ft10t


La première photo figurait un couple.

"Celle-là a été prise le jour de mon mariage. A côté de moi, c'était son père"

[Du 12 au 13 avril] SatanStorm R0wmbwms


Et l'autre un trio d'hommes...

"Celle-là... Au milieu..."

Comme un léger sanglot se fit entendre dans la voix de la dame, alors qu'elle apportait la dernière précision...

"C'était MON père"
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Mar 14 Juil 2009 - 19:30
Le sourire triomphant de Thomas s’élargit un peu plus quand la folle battit en retraite, après un dernier baiser dans sa direction. Il lui aurait bien tiré la langue, mais devant la femme, ce n’était pas une idée brillante, il le savait bien. Tout comme il se doutait qu’il venait de se faire une ennemie. Bah… pas grave. Elle ne semblait pas avoir une extrême importance dans tout cela, et elle n’était pas très intelligente, alors, le petit s’arrangerait pour se tenir loin d’elle.
La porte se referma, et le jeune empathe s’empressa d’obéir à l’étrange dame, son sourire s’effaçant, de toute manière, au fur et à mesure de ses paroles. Elle semblait avoir une idée bien précise de ce que les deux garçons avaient à faire, tout comme elle ne semblait pas attendre que quiconque ne discute ses ordres. L’épisode de la folle lui ayant servi de leçon, Thomas écouta sagement : il aurait tout le temps de parler à Paul après.
Mais n’empêche, l’enfant, malgré sa bonne résolution, sentit ses poings se serrer quand la femme traita son ami comme un moins que rien. Il n’était pas si nul, s’il l’était, il serait déjà mort ! La phrase assassine du petit, pourtant, ne franchit pas ses lèvres : dire à la femme qu’ils n’avaient qu’à s’occuper eux même du bébé, s’ils étaient si intelligents, ne semblait pas exactement la meilleure chose à faire dans le cas présent. Thomas se souvenait avec encore trop de précision la terreur qui l’avait envahi suite à son éclat dans le bureau du vieillard, et réitérer l’expérience ne lui tenait pas particulièrement à cœur. Il resta donc silencieux, s’efforçant d’écouter et de comprendre ce qu’on attendait exactement de lui.

La femme continuait son petit monologue malveillant, et Paul était resté planqué depuis l’incident avec la folle. Thomas prit donc le petit ours que lui tendait la femme, le contemplant distraitement. De toute façon, pour l’instant, il n’avait pas a parler : pas sur que la femme accepterait d’être interrompu. Cependant, l’ours n’était pas si intéressant en soit : la femme l’était bien plus. Tout en essayant de s’empêcher de la dévisager, Thomas se demanda qu’est-ce qui avait bien pu se passer entre elle et le père de Timmy. Elle semblait comme étrangement hésitante quand elle parlait de lui, et l’enfant s’interrogeait bien pourquoi. Mais poser la question aurait été encore plus suicidaire que de défendre Paul, alors, Thomas ne broncha pas, classant la question dans la liste de celle à poser à Paul. Oula, ils allaient en avoir, des sujets de discussions !
Puis elle parla de son fils. Le télépathe avait déjà prévenu Thomas du caractère vacillant du bébé, aussi celui-ci ne se montra-t-il pas étonné : après tout, si ils avaient besoin de deux mutants pour gérer le bébé, celui-ci devait être très perturbé, et plutôt puissant ! Le pouvoir mutant de Thomas s’était déclenché il n’y avait pas longtemps, mais peut-être le bébé les avaient-ils reçus à sa naissance, les pouvoirs ? Il ne savait rien des mutants, de toute façon, alors, c’était peut-être bien ça l’explication. Ou pas.
Paul déglutit bruyamment, et Thomas tourna la tête vers lui. Lui aussi ne se sentait pas rassuré en sachant que Timmy avait déjà tué des gens, et pas de la manière la plus agréable qui soit, apparemment. C’était d’ailleurs une des raisons pour lesquelles le jeune mutant se trouvait là, s’il avait bien compris. Soit… Timmy dangereux, Timmy sous contrôle, et tout irait bien. Surtout qu’à entendre Paul, Timmy ne semblait pas, la plupart du temps, difficile à gérer. Il devait avoir des genres de crises, peut-être, et c’était pour ça qu’on le maintenait caché. Parce que ça aussi, c’était extrêmement bizarre : pourquoi le cacher ? Parce qu’il était mutant ? Parce qu’il était si affreux que cela, que le voir risquait de tuer les gens ?

En tout cas, désormais, le rôle du jeune empathe était clair. Il contempla quelques secondes l’ours carbonisé qu’il tenait en main, dernier vestige du père de Timmy. Lui aussi, il avait gardé quelques objets de quand il était petit, de quand son père était encore à la maison. Pas grand-chose, mais cela l’aidait à se rappeler de bons moments, enfin, parfois, quand il avait trop le blues. Et souvent après un coup de fil de ce père démissionnaire.
La femme lui tendit deux photos, que le petit prit machinalement. Des photos plutôt vieille parce que, en y regardant bien, la mère de Timmy était plus vieille en vrai. Différente… tiens d’ailleurs, qu’est-ce qu’elle entendait par son autre forme ? Elle était une mutante, elle aussi ? C’était pour ça que le bébé avait un pouvoir mutant ? Et puis… c’était quoi, cet évènement qui se préparait pour le bébé ? Est-ce que ça avait quelque chose à voir avec le couronnement du Roi, ou du Shoggoth, du Dieu quoi ?
Thomas regarda les photos, et tiqua quand la femme parla de son père. Elle semblait étrangement bouleversée, alors qu’elle le précisait à Thomas. L’enfant releva la tête et la regarda, un peu curieux. Des millions de questions se pressaient sur ses lèvres, mais il n’était pas sur d’avoir gagné un quelconque droit à la parole. Mais après tout, une seule question, cela ne pouvait pas faire de mal, non ? Cela pouvait même l’aider à mieux s’occuper du bébé, après tout ! Fort de ses conclusions tirées par les cheveux, Thomas prit la parole avec timidité.

"Le père de Ti… du bébé. Est-ce qu’il est mort ?"

En tout cas, depuis tout à l’heure, un étrange pressentiment le tenaillait, et petit à petit, tous les éléments se mettaient en place. Le Shoggoth… le couronnement… Timmy qui était nerveux… Oui ! C’était ça !
La bouche du petit mutant s’ouvrit sur un cri silencieux d'horreur : ils allaient donner le bébé à manger à leur Roi de Pacotille ! Mais c’était affreux ! Comment une mère pouvait-elle faire cela, même si son bébé était un mutant ?
L’enfant empocha quand même les photos. Bon, c’était peut-être plus du domaine de compétence de Paul que du sien, mais Paul était caché, pour l’instant. Et puis, il n’avait pas son mot à dire sur le fait de donner le bébé en sacrifice : juste le devoir de le calmer.
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Mer 15 Juil 2009 - 2:57
Le visage de la femme se fit plus dur en entendant la question de Thomas. Puis se calmant légèrement, elle lança :

"Oui, il est mort. Mais, il l'avait abandonné bien longtemps avant sa mort. Il nous haïssait. Il haïssait les mutants. C'était... C'était un mauvais homme"

Nouveau sanglot dans la voix. La femme se ressaisit rapidement puis sans un mot quitta la salle, laissant les deux garçons seuls entre eux.

Paul sortit de sa cachette et saisit Thomas par la main.

*Ca va aller, mon pote. Tu t'en es bien sorti. T'as même réussie à la faire chougner. Comment t'as su qu'elle avait pas de bouclier psy ?*

Le télépathe se passa la main dans les cheveux, visiblement satisfait de ce à quoi il avait assisté.

*En plus, c'est cool, notre gardienne en pince pour nous*

Il décocha un sourire de circonstance à Thomas : façon "je suis très content qu'une fille veuille bien de moi". Puis, il conduisit Paul vers un des coins de la pièce, près d'une porte qu'il n'avait pas encore remarqué... La franchissant, les deux garçons se retrouvèrent dans une petite pièce, façon salle de théâtre. Elle était vide de tout mobilier et un rideau rouge masquait la scène. Thomas entendit de drôles de bruits... De reptation, de respiration caverneuse...

[Du 12 au 13 avril] SatanStorm 7g


Paul amena son ami sur la scène, puis lui fit signe de s'asseoir comme lui, en tailleur.

*Bon, t'es prêt ? Je vais te présenter à Timmy...*

Fronçant les sourcils, Paul se concentra un peu plus. Et...

Une nouvelle voix retentit dans l'esprit de Thomas. Celle d'un tout petit garçon qui aurait de grandes difficultés à s'exprimer.

*Faim... Timmy a faim. Souffrance. Douleur. Maman ? Maman où ? Timmy mal. Timmy mauvais garçon. Timmy puni. Noir. Souffrance. Douleur*

Et effectivement, l'empathe put ressentir une grande douleur provenant de derrière ce rideau, qui bougeait légèrement au rythme des respirations de l'enfant qui se trouvait hors de leur regard...
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Mer 15 Juil 2009 - 11:01
Le visage de la femme s’était durci, et Thomas craignit un instant d’avoir été trop loin. Depuis son arrivé ici, il craignait beaucouip de choses, à vrai dire. Lui qui avait critiqué Paul d’être un trouillard, il devait bien s’avouer qu’il n’était pas un champion de la bravoure non plus. Rien qu’une question le faisait trembler, alors, utiliser ses pouvoirs sur cette femme, non, fallait pas rêver. Il n’y songea même pas, trop convaincu que c’était une mauvaise idée à la base. Mais n’empêche, elle semblait bien malheureuse en évoquant ce souvenir, le fait que le père de Timmy soit un mauvais homme, un anti-mutant, un abandonneur d’enfant. A nouveau, l’enfant se sentit envahi d’un curieux sentiment de pitié envers Timmy : après tout, tout ça, ce n’était pas de sa faute ! Il n’avait pas demandé à venir au monde.
Mais la femme s’éclipsa presque aussitôt, laissant les deux garçons et l’ours en peluche. Paul surgit comme un diable sort de sa boîte, le félicitant avec emphase. Mais Thomas savait ne pas mériter ces compliments : il avait eu peur, il n’avait rien fait du tout ! Chacune de ses tentatives se transformait en échec, et il en pâtissait invariablement, alors, il avait eu peur de prendre des initiatives. Peut-être aurait-il dû ? Mais cette femme pouvait lui faire du mal, il le sentait, et il avait eu peur.
Cependant, l’enfant savait bien qu’avouer sa peur était hors de question. Pas forcément par ego, mais bien parce que Paul semblait un peu plus détendu avec lui, ravi de son succès. Paul lui faisait… confiance, en quelque sorte. Et il n’avait pas le droit de faillir à cette confiance, il le savait bien. Pauvre Paul… et pauvre lui !

Thomas adressa à son ami un pauvre sourire qui ne voulait rien dire de précis, et essaya de suivre la conversation du télépathe. Ce dernier parlait très vite quand il ne bégayait plus et Thomas, encore sous le coup de ce qui s’était déroulé, et de son mensonge consécutif, avait un peu de mal à suivre. Le jeune garçon tourna néanmoins ses yeux ronds vers son nouvel ami quand il comprit de quoi il s’agissait… Paul était sincère ou pas ? Parce que tout ce que le jeune empathe avait ressenti, c’était la peur face à cette folle qui n’avait qu’un geste à faire pour les dévorer tout cru ! N’étant pas trop familiarisé avec le mode « conversations télépathiques », Thomas ne savait pas trop distinguer l’ironie dans les paroles de son ami. Si ironie il y avait, d’ailleurs !

Puis le télépathe le guida vers un coin de la pièce, que Thomas n’avait pas vu lors de son mini tour d’inspection. En même temps, l’enfant avait plutôt cherché les fenêtres et la lumière du jour qu’une quelconque porte, sans compter que celle là donnait sur un endroit d’où la fuite semblait impossible. Les deux garçons se trouvaient dans une salle de théâtre, avec un lourd rideau fermé. Un rideau de velours, croyait se rappeler Thomas qui avait étudié à l’école, il n’y a pas si longtemps, le théâtre et ses petites manies : les trois coups, la scène, les projecteurs, tout ça n’avait plus de secret pour lui. C’était quand même étonnant les choses dont son esprit pouvait se rappeler quand il était en mauvaise posture !
En tout cas, il s’aperçut très vite que ce n’était pas une salle ordinaire : on y entendait de drôles de bruits, comme si un monstre rampait là derrière, attendant de saisir ses victimes. Et puis une drôle de respiration profonde, comme si quelqu’un respirait très très fort. Sans oublier qu’en plus, le rideau bougeait légèrement au rythme de ces bruits bizarres, ne donnant pas à Thomas une très grande confiance en ce qu’il y avait derrière. Pour sur, il respecterait les consignes à la lettre : on ne regarde pas ! Il n’avait franchement pas envie de regarder.

Mais Paul semblait confiant, et Thomas se laissa piloter sans rechigner. Il grimpa sur scène à la suite de son ami, obéissant à son geste de s’asseoir en tailleur. Le télépathe commença la mise en place de sa connexion, l’air concentré, tandis que Thomas restait silencieux. Il ne savait plus, désormais, s’il devait avoir peur de Timmy ou pas. Mais Paul semblait si confiant, que le petit décida de l’imiter. Après tout, il verrait bien !
Sans prévenir, une petite voix jaillit soudain dans son esprit. Celle d’un petit garçon, un petit garçon malheureux et qui ne parlait pas encore très bien. Thomas lança un regard étonné à Paul, avant de se concentrer sur ce qu’il ressentait. La douleur. Une douleur tenace et lancinante, qui faisait se contracter la mâchoire de l’enfant. C’était pour ça qu’il était là, pour guérir cette peur ?
Le petit mutant se concentra en fermant les yeux, faisait abstraction de ses propres sentiments. Il avait l’impression, lui aussi, de ressentir une douleur diffuse, mais ce n’était peut-être que le lien que Paul avait établi entre Timmy et lui. Le problème, c’est que jusqu’à maintenant, Thomas n’avait jamais eu à faire ça consciemment. Ca avait marché avec Lange, mais il était suffisamment énervé pour. Hors là, il le faisait calmement, sans être pressé, et sans même voir. Est-ce que cela serait différent ? Mais laisser les questions se mettrent en travers de sa concentration n’aidait pas, l’enfant le savait, et il rejeta tout en bloc, se concentrant uniquement sur la douleur de Timmy. Mais avant, il devait sans doute se présenter, alors il prit la parole mentalement.

**Bonjour Timmy. Moi, c’est Thomas. Je suis un copain de Paul alors, si tu veux, je peux aussi être ton copain. Je vais faire quelque chose pour que tu n’aies plus mal, tu veux bien ?**

Après un regard interrogateur à Paul, histoire de confirmer si ce qu’il avait fait était bien ou pas, le petit referma les yeux, cherchant à cerner la douleur de Timmy. Il devait la calmer, apaiser cette souffrance doucement, progressivement, comme une mer qui reflue après la marée. Thomas serra les poings, s’imprégnant de la douleur du bébé, et commença à l’étouffer progressivement. Comme la mer… doucement… calmement.
Quand à la faim, il essayerait de s’en occuper après. Chaque chose à la fois !
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Jeu 16 Juil 2009 - 2:08
Le jeune empathe sentit Timmy se calmer quelque peu... La douleur se fit plus discrète, jusqu'à disparaître presque entièrement. A la place se tenait une espèce de tristesse sourde. Et toujours la faim. Cette faim impérieuse qui semblait dévorer l'enfant.

*Thomas ami Paul ? Timmy plus mal. Timmy faim. Timmy plus mal. Thomas gentil. Comme Bobby. Bobby plus là. Où Bobby ? Où Maman ? Timmy fait mal Bobby... Timmy désolé*

Paul se mordit la lèvre et regarda son collègue de galère.

"Je-Je t'avais dit qu-qu'il était bi-bizarre, hein ? Et... En-encore t'as - t'as rien entendu"

Le télépathe repartit dans sa concentration mentale.

*Timmy mauvais. Papa parti car Timmy mauvais. Maman peur Timmy. Timmy comprends pas. Timmy seul... Timmy faim*

Le rideau continuait de s'agiter légèrement. Et les bruits ignobles qui provenaient de derrière celui-ci n'étaient pas pour rassurer les garçons...
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Jeu 16 Juil 2009 - 11:03
Le jeune empathe senti que son pouvoir avait fonctionné sur le petit Timmy : la douleur partait, sans à-coups, laissant la place à une tristesse diffuse mais bien présente. Le bébé avait des raisons d’être malheureux, Thomas le savait, et il ne savait pas s’il pouvait guérir aussi profond. Logiquement, oui, mais son pouvoir mutant n’était pas très développé encore, alors, il ne saurait peut-être pas. Est-ce que cela valait le coup d’essayer ? Parce qu’il n’y avait pas que la tristesse que ressentait Timmy : il y avait aussi la faim, une faim impérieuse qui lui vrillait les entrailles et ne lui laissait pas de répit.
Mais est-ce qu’il pouvait atténuer cette sensation ? En plus, le petit mutant aussi avait faim et, combiné à la faim impérieuse de Timmy, il savait qu’il n’allait plus seulement avoir faim, mais très faim. Et ça ne lui disait rien de se lancer maintenant, même si… il fallait bien essayer.
Histoire de reprendre des forces, Thomas écouta les paroles du petit. Elles étaient confuses et décousues, même si on comprenait aisément le sens général. Timmy le remerciait et parlait de Bobby. C’était qui, Bobby ? Mais il ne fallu pas très longtemps au mutant pour s’en souvenir : Bobby, ça devait être le précèdent empathe. Celui que Timmy avait tué, dans un excès de colère semblait-il. Mais cela ne pouvait être qu’un accident, non ? Un bébé ne contrôlait pas ses pouvoirs… ce qui, en soi, n’était pas moins dangereux, mais bon, au moins, Timmy ne l’avait pas fait sciemment, n’est-ce pas ?

Le jeune mutant fut interrompu là dans ses réflexions par la voix balbutiante de Paul, à ses côtés. Il n’utilisait pas la télépathie, sans doute parce que Timmy pouvait saisir ses pensées. C’était bon à savoir, ça ! En tout cas, Paul ne semblait plus aussi sûr de lui, et cela mit un sacré coup à la confiance de Thomas. Tant que Paul, qui le côtoyait tous les jours, n’avait pas peur, ça allait ! Mais si même le télépathe commençait à flipper, qua pouvait bien faire Thomas ?
Et puis, ce qui se cachait derrière le rideau… le jeune garçon était de moins en moins sûr qu’il s’agissait réellement d’un bébé, même mutant. Cela ressemblait plus à un énorme monstre rampant, qui se déplaçait et tournait en rond, en attendant de capturer ses proies. Et, en tant que proies, il n’y avait guère d’autre que les deux garçons assis sur la scène, proches offrandes au monstre derrière le rideau. Et la faim dévorante, les bruits ignobles qui provenaient de ce même Timmy… non, rien n’était fait pour empêcher l’imagination galopante de Thomas de lui faire croire qu’un monstre se cachait là-dessous. Un monstre affamé, qui plus est.
Jetant un regard vers son compagnon, Thomas se recula un peu plus loin du rideau, avant de demander :

"Tu l’as déjà vu, Timmy ?"

Il savait que c’était l’une des règles interdites. Mais la sœur de Paul… si elle était morte, il y avait bien une raison, et la connaître pourrait sans doute les aider. Parce que le jeune mutant avait été pris d’un doute, pendant qu’il apaisait Timmy, et décida de l’exposer à son ami :

"Tu sais, j’ai bien réfléchi. Le vieux nous avait dit qu’on resterait là jusqu’à ce qu’on devienne inutile. Mais cette cérémonie qui se prépare… ils vont faire quelque chose à Timmy, je sais pas quoi. Et là, on ne servira plus à rien ! Il faut qu’on parte d’ici."

Cette constatation du fait qu’ils allaient mourir, Thomas la fit sans l’ombre d’un sentiment. Sinon, il se serrait sans doute mis à pleurer, et c’était hors de question pour l’instant, parce qu’il avait besoin de toutes ses facultés, et de son pouvoir aussi. Mais quoi qu’il en soit, même si cette question l’effrayait, même si les affreux bruits derrière le rideau l’inquiétaient au plus haut point, le petit mutant se sentit obligé de répondre au bébé. Il n’était pas empathe pour rien : il devait s’occuper de la souffrance de Timmy, sinon elle allait le ronger.
Réfléchissant quelques secondes comment répondre au bébé, Thomas se rappela de ce qu’on lui avait dit, après le divorce de ses parents : rien n’était de sa faute. Il n’y avait pas cru, et pas sûr que Timmy soit assez crédule pour le croire à son tour, mais cela valait le coup d’essayer. S’efforçant de reprendre les questions dans l’ordre, Thomas répondit mentalement :

**Maman et Bobby sont partis préparer une surprise pour Timmy. Mais c’est un secret, alors, il ne faut pas le dire ! Tu n’es pas un méchant, Timmy, c’est juste que tu as oublié combien tu étais fort. Tout va bien, personne n’a peur de toi, même pas Maman. Elle va revenir, d’accord ? Papa n’est pas parti parce que tu es un méchant, c’est juste que… c’est un grand, et les grands, c’est très compliqué. Vraiment beaucoup. Et puis, tu n’es pas tout seul : on est tes copains, Paul et moi.**

Thomas s’interrompit, réfléchissant à ce qu’il allait faire, et ce qu’il venait de dire. Si Timmy était comme sa sœur, il n’avait aucune notion du temps : bientôt, cela signifiait aussi bien dans une heure que dans trois mois, il l’avait remarqué. Donc, il suffisait de dire au bébé que sa maman arrivait bientôt, et il ne devrait, en principe, pas trop insister. Et d’ici là, le petit mutant espérait bien avoir pris la poudre d’escampette avec Paul. Mais il restait le problème de la faim… le jeune mutant décida de tenter. Après tout, il ne devait pas risquer grand-chose, sauf l’échec, et ça n’empirerait pas les choses.

**Timmy, je vais essayer de faire que tu n’aies plus faim, d’accord ? Mais des fois, ça ne marche pas, alors, essaye d’être sage pendant que j’essaye, tu veux ?**

Le gamin se concentra, reprenant la même méthode que tout à l’heure. Il sentit son ventre grogner, mais ne s’en préoccupa pas. Avant, au début de ses pouvoirs, c’était bien pire, mais désormais… c’était supportable.
Thomas ferma à nouveau les yeux, ses mains serrant distraitement l’ours en peluche qu’il avait gardé, comme un lien entre Timmy et lui. La faim du bébé s’imposa en lui, et le mutant entreprit de la calmer, doucement, progressivement.
Mais il se rendit vite compte que ce n’était pas aussi facile, malheureusement… bien qu’il s’en sente capable. Il se concentra un peu plus, excluant de ses pensées tout ce qui n’était pas Timmy… la faim de Timmy… le mouvement de reflux.
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Ven 17 Juil 2009 - 18:22
"N-Non on... On n'a p-pas le droit"

Paul secoua la tête vigoureusement pour bien faire comprendre à son ami que non, il ne fallait pas chercher à savoir...

"Et... Et t-t'entends les br-bruits qu'il fait ? M-Moi, ça me f-fout la chair de poule rien qu'à y p-penser !"

Au petit laïus de Thomas sur leur utilité relative, le jeune télépathe fronça les sourcils. Et, au bout d'un long moment de réflexion, reprit, l'air penaud :

"T-t'as raison... F-Faut qu'on file dès que po-possible"

Reportant sa concentration sur Timmy, le télépathe poursuivit la conversation psy.

*Timmy mauvais. Timmy tué Bobby. Timmy tué Molly. Timmy tué beaucoup gens. Timmy mal. Timmy seul*

Paradoxalement, en dépit de la noirceur des pensées de l'enfant, celui-ci, grâce aux pouvoirs de Thomas, était relativement calme... Seule la faim continuait à le tirailler.

*Timmy veut être bon. Mais Timmy pas le choix. Timmy faim*

La chose derrière le rideau s'arrêta de penser un instant. Puis reprit, comme si quelque chose avait changé en elle, comme si il avait choisi de faire confiance...

*ThomasPaul copains Timmy. Timmy veut plus faim. Timmy...*

Le jeune empathe déclencha son pouvoir pour calmer la faim de l'enfant. Et au fur et à mesure qu'il essayait de contrôler cette vague impérieuse, il eut l'impression de sombrer dans un abîme de souffrance... Finalement, après un temps qui lui parut infini, la connexion psy fut rompu et Thomas projeté en arrière...

Devant lui, Paul souriait comme un enfant.

"Je, je sais pas-pas ce q-que tu - tu lui as fait à T-Timmy, mon p-pote. Mais... Mais il te remercie. Et j-je crois même qu'il - qu'il a réussi à s'endormir !"

Il désigna le rideau qui avait cessé de remuer.

"On... On devrait peu-peut être en p-profiter nous aussi pour p-pioncer et rep-prendre des f-forces, qu'est ce... Qu'est ce q-que t'en penses ?"
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Ven 17 Juil 2009 - 22:16
S’il devait être tout à fait honnête envers lui-même, Thomas devait s’avouer qu’il aurait adoré que Paul lui réponde qu’effectivement, il avait déjà vu Timmy, et qu’il n’était pas si horrible, si gros, si effrayant, si… pas un monstre, quoi. A la limite, il aurait même accepté sans trop rechigner le fait que son ami lui mente mais malheureusement, ce ne fut pas le cas. Le télépathe secouait vigoureusement la tête, tout en lui bégayant qu’ils n’avaient pas le droit, et ci et ça… et qu’en plus, Timmy était assez effrayant caché, alors en vrai !
Ca, Thomas le savait : cela lui faisait assez peur comme ça sans que Paul soit dans la nécessité d’en rajouter une couche. Mais son camarade prononça tout haut ce que le petit mutant pensait tout bas : ces bruits, cette agitation derrière le rideau, cela faisait vraiment très peur. Plus il passait de temps à écouter ces bruits immondes, plus le jeune empathe se prenait à penser qu’il y avait un monstre, là derrière. Un horrible monstre qui n’attendait qu’un seul faux pas pour les dévorer, tout mutant qu’ils étaient. Mais ils n’avaient pas le choix d’être là.

Quoique Paul trouva son idée de fuir relativement intelligente. Il avait peut-être eu le temps d’y penser, lui aussi, au fait qu’eux deux ne survivraient probablement pas à cette cérémonie. Mais quand allait-elle avoir lieu ? Quel jour on pouvait bien être, d’abord ? Et puis, on était le jour, la nuit ? Et où ? Tout ça, c’était des paramètres à prendre en compte avant une fuite hypothétique. Autant Thomas ne voulait pas rester ici, autant s’enfuir droit dans les bras de leurs geôliers n’était pas pour lui plaire. Il leur fallait plus d’infos, il leur fallait un plan, et aussi… des forces. Malheureusement, les deux jeunes garçons n’avaient rien de tout ça à disposition. Juste une conversation télépathique avec un soi-disant monstre qui ne savait pas grand-chose non plus.
Voyant que Paul se concentrait à nouveau sur l’étrange Timmy, Thomas soupira avant de caller son menton sur ses mains jointes. Dans cette position, il avait une vue plongeante sur le lourd rideau qui frémissait, mais au moins il n’avait plus mal au cou, à force de rester assis raide comme un piquet. Comment faisait Paul ? Mais le bébé reprenait déjà le contact, et Thomas laissa s’envoler ses pensées en se concentrant sur lui. Toujours la même mélopée… une mélopée qui rendait le petit étrangement triste.
Personne n’avait donc jamais dit à Timmy qu’il pouvait être gentil, que ce n’était sans doute pas sa faute s’il avait tué tous ces gens ? S’il avait faim, pourquoi ne lui donnait-on pas à manger, au lieu de le laisser pleurnicher tout seul ? Parce qu’il était un monstre ? Cela était tellement injuste… Thomas sentit cependant que l’enfant était plus calme, moins triste qu’avant son intervention, et soupira à nouveau, avant de se remettre au travail : Timmy semblait d’accord pour essayer de faire envoler la sensation de faim qui le torturait.

Le petit empathe avait beau se concentrer au maximum, il sentait que c’était plus difficile. Il lui fallait passer outre la faim qui rongeait les entrailles du monstre, outre l’immense vague qui menaçait de l’engloutir. Et puis, petit à petit, Thomas se rendit compte que c’était ce qui se passait : il avait l’impression d’être englouti, englué dans une douleur incompréhensible et de s’enfoncer, s’enfoncer toujours plus loin. Comme s’il se noyait, mais dans quelque chose qui n’était pas de l’eau mais de la douleur à l’état pur, de la souffrance qui semblait ne jamais avoir de fin. Et il tombait, longtemps, longtemps, alors que cette souffrance qui n’était pas la sienne envahissait chacune de ses cellules.
Et puis soudain, un choc violent, comme si d’une secousse, on l’avait rejeté au loin. D’un noir complet, Thomas passa à un blanc éclatant, avant qu’une silhouette floue se pointe devant ses yeux. Paul. Il fallut quelques secondes à Thomas pour se rendre compte de ce qui se passait : l’enthousiasme de son camarade, une petite sensation de douleur derrière les yeux, due sans doute à la violence de l’interruption télépathique, sans oublier une très légère sensation d’étourdissement, qu’il mit sur le compte de la faim. Ou de l’étrangeté de l’expérience : c’était la première fois qu’il s’aventurait aussi loin, et il lui faudrait sans doute quelques minutes pour s’en remettre.
Mais apparemment, son succès était complet : Timmy l’avait remercié, et il semblait assez calme pour s’être endormi, à la grande joie de Paul qui lui proposa rapidement d’un faire autant. C’est vrai : le jeune mutant se souvenait que son camarade avait l’air exténué. Il hocha la tête pour exprimer son consentement et, ayant retrouvé ses esprits, sauta à bas de la scène. Il avait l »’impression de flotter, une sorte d’allégresse silencieuse qui le transportait de joie : il avait réussi ! Il avait réussi à se servir de son pouvoir alors qu’il n’était influencé par rien du tout ! Il l’avait fait consciemment, simplement en puisant dans ses ressources ! C’était un bon signe pour leur fuite à venir !
Thomas regarda Paul avant de lui donner son approbation.

"T’as raison, on devrait en profiter, c’est une bonne idée."

Mais malgré cette bonne résolution, Thomas savait qu’il n’arriverait pas à s’endormir. Il était encore trop excité par son exploit, et des milliers d’idées, toutes plus folle les unes que les autres, germaient dans sa tête. Et c’était dans ses moments là qu’il fallait se méfiait le plus de l’esprit téméraire de Thomas : sur son petit nuage, il oubliait qu’il prenait des risques.
Pas qu’il ait oublié sa famille, non, ni même les promesses de Protagoras de leur faire du mal. Mais ils étaient seuls, ici, il n’y avait personne, sauf Paul, un Timmy qui s’était probablement endormi, et lui. Personne pour le dénoncer. Il devait en avoir le cœur net.
Sans un regard vers Paul, le petit se releva et grimpa à pas de loup les marches qui menaient à la scène de théâtre, avant de poser sa main sur le rideau de velours. Il avait tout ses sens en éveil, cherchant à capter un son, un sentiment qui lui mettrait la puce à l’oreille. Il lui suffisait d’un geste pour ouvrir ce maudit rideau qui recelait la réponse à tant de questions… mais il n’osait pas le faire, jetant des regards inquiets à la ronde, avant de laisser finalement retomber son bras et de se reculer prudemment, loin du rideau toujours immobile. Tant pis : il aimait trop les siens pour risquer de leur faire du mal, seulement pour savoir la vérité. Elle n'était pas si importante que ça, après tout : Timmy, c'était Timmy. Peu importe qu'il soit un monstre, puisque de toute façon, le jeune empathe avait vu que certains mutants étaient considérés comme tels, juste parce qu'ils étaient des mutants. Et puis, le vrai monstre, c'était ce Protagoras : pas Timmy.
Non, la seule chose qui comptait, c'était de sortir d'ici. Mais là, il ne voyait pas très bien comment faire.
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[Du 12 au 13 avril] SatanStorm Empty Re: [Du 12 au 13 avril] SatanStorm

Sam 18 Juil 2009 - 2:52
Laissant le rideau rouge et la chose tapie derrière, les deux garçons revinrent dans la première pièce. Là, Paul désigna à son nouvel ami toutes les commodités : le seau pour boire, celui pour manger - garni de vieux abats puants - et celui pour les besoins...

Puis, après avoir très rapidement souhaité un bon repos à Thomas, Paul s'affala en chien de fusil, dans un coin...

*
**


Alors que Thomas dormait d'un sommeil sans rêves, il fut réveillé brusquement par Paul qui l'agitait de toutes ses forces.

"R-Réveilles toi. R-Réveilles toi. T-Timmy... C'est T-Timmy..."

Il désignait la pièce d'une main tremblante.

"I-Il n'est plus là !"

A l'exception de la voix agitée de Paul, le jeune empathe n'entendait rien. Pas d'agitation dans le couloir. Pas de bruit suspect. Juste un silence douteux. Et un Paul complétement terrorisé.
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[Du 12 au 13 avril] SatanStorm Empty Re: [Du 12 au 13 avril] SatanStorm

Sam 18 Juil 2009 - 11:27
Un peu dépité, et l’esprit ailleurs, Thomas se laissa entraîner dans la pièce que les garçons avaient quittés un peu plus tôt. A sa grande surprise, le petit mutant ne pût retenir un long bâillement : peut-être que de se servir de son pouvoir l’avait un peu plus fatigué que prévu. Il n’aurait rien eu contre un bon lit, mais il n’y avait rien de tout ça, visiblement. Le confort tout relatif de la pièce n’offrait en tout et pour tout que des murs en guise d’oreillers, et le sol en guise de sac de couchage. Mouais, peut mieux faire. Mais le pire était encore les seaux désignés par Paul comme étant ceux devant leur servir de nourriture, de boisson et de toilettes précaires.
Thomas se souvenait bien avoir dit qu’il n’y toucherait pas à moins que la faim ne l’aveugle totalement, et la vue, sans parler de l’odeur, de ce qu’on voulait leur faire manger le conforta dans sa décision : il n’en voulait pas. Il se laisserait mourir de faim plutôt ! N’empêche, il commençait quand même à avoir faim, et n’aurait pas refusé une tablette de chocolat, mais ça, non ! Le petit se contenta de boire une gorgée d’eau, avant d’imiter Paul qui s’était affalé dans un coin. Rien que de regarder son nouvel ami, de toute manière, cela lui donnait sommeil. Il bailla à nouveau et s’assit contre un mur, se tortillant pour trouver une position pas trop inconfortable et sombra dans le sommeil et son oubli miséricordieux.


Pas de rêves, pas de cauchemars : signe indubitable qu’il était crevé et qu’il avait dormi comme une souche. N’empêche, Thomas aurait bien encore dormi quelques heures… quelques jours, même, si on lui en avait laissé la possibilité. Mais son nouvel ami ne lui en accorda pas le loisir : Thomas se réveilla en sursaut, secoué sans merci par un Paul en état de panique hystérique. Le jeune empathe se redressa à demi, tout en frottant ses yeux encore ensommeillés, et regarda Paul avec une tête d’ahuri complet. Déjà que de se faire réveiller était difficile, alors, espérer qu’il comprenne tout dans la seconde, fallait pas trop y compter !
Mais les paroles de Paul, et ses grands yeux horrifiés finirent par atteindre leur but : la compréhension de Thomas. Ce dernier se redressa d’un bond, ébahi. Timmy avait disparu ? Ce n’était pas possible !

"Comment ça, il est plus là ? Tu as cherché à le contacter ? T’as… on l’aurait entendu, quand même !"

En même temps, Thomas se doutait que Paul ne l’avait pas réveillé pour rien. Il avait du le chercher, l’appeler par télépathie, bref, utiliser tous les moyens à sa disposition. Timmy était envolé… et il n’y avait pas un bruit.
Mettant son doigt sur ses lèvres pour faire signe à Paul de se taire, le jeune empathe se concentra sur les bruits extérieurs. Bruits inexistants, d’ailleurs : personne ne courait, personne ne jurait ou ne donnait d’ordre. Tout était normal, mis à part que le bébé dont ils avaient la garde manquait à l’appel. Bon, surtout, pas de panique. Il ne pouvait pas y avoir beaucoup d’explication : soit Timmy était parti tout seul, soit on l’avait emmené. Et…

"Il ne serrait pas parti sans nous dire au revoir, quand même. Il ne voulait pas être seul alors si il avait choisi de partir, je suis presque sur qu’il aurait appelé."

Exposa Thomas, tout en cherchant à garder son calme. C’était comme avant une compétition : il ne fallait pas stresser, garder son calme, et avoir l’esprit concentré. Donc si on excluait que Timmy était parti tout seul, il ne restait qu’une seule explication : quelqu’un était avec lui. Un enlèvement ? Ou bien quelqu’un qui l’avait emmené ailleurs ? Dans tout les cas, Timmy n’était pas tout seul, mais Thomas ne savait pas si c’était vraiment censé le rassurer. Paul en tout cas avait l’air complètement terrorisé : lui prenant la main, le jeune empathe s’efforça de le rassurer par son contact. Son pouvoir serait sans doute inutile, vu que en général, les télépathes étaient munis de boucliers. Mais il n’empêche, Thomas s’efforça de lui sourire avec assurance, et sa voix ne flanchait pas quand il prit la parole.

"Il faut qu’on parte. Si Timmy était en danger, il t’aurait appelé, et ce n’est pas le cas : donc, ça veut dire que quelqu’un l’a emmené pour qu’il participe à leur fichue cérémonie. On doit partir, au plus vite. La porte, ou le théâtre ?"

Demanda-t-il, bien conscient pourtant qu’il y avait une infiniment peu de chance que Paul en sache plus que lui. Mais ils devaient partir : que ce soit un enlèvement ou la cérémonie, ils auraient des problèmes s’ils restaient là. Mais passer par le théâtre suggérait un paquet d’inconnus, tandis que par le couloir, ils arriveraient peut-être à se repérer. Il y avait bien des portes, ce genre de choses !
Le jeune mutant avait pris sa décision. Faisant comprendre à Paul qu’il devait rester là, le petit s’approcha de la porte, tous ses sens aux aguets. Il colla son oreille au chambranle en espérant capter un son, un bruit… et pendant ce temps, il déclencha son pouvoir, espérant capter les sentiments de ceux qui étaient dans le couloir, s’il y en avait. Il ne savait pas trop si son don d’empathie servait aussi en repérage, mais c’était le moment de le savoir ! Le problème étant que même s’il ne captait rien, cela ne voulait pas forcement dire qu’il n’y avait personne, mais pour ça, il aviserait en temps voulu.
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Sam 18 Juil 2009 - 12:47
Au bord des larmes, Paul répondit comme il put à son ami :

"O-Oui... Q-Quand j-j'ai ou-ouvert l'oeil ce-ce m-matin, i-il était pu-pus là"

Avalant sa salive, le jeune télépathe se concentra rapidement pour établir une connexion psy.

*Et quand je suis allé voir dans le théâtre, le rideau était tiré et il n'y avait rien derrière ! Enfin, rien de vivant ! Juste des résidus organiques et une large porte blindée complétement inamovible... Le pire c'est que... Enfin, c'est trop dur... LES MURS DE LA SCÈNE ÉTAIENT PARTIELLEMENT CALCINES !*

Paul marqua une nouvelle pause. Trop effrayé pour continuer tout de go.

*Ils vont nous liquider. Ils vont nous liquider. Et mon frère aussi. On est tous morts... Thomas, tu te rends compte, nous ne servons plus à rien !*

L'alternative proposée par le jeune empathe ne déclencha aucune réaction chez un Paul pétrifié... Mais, il poussa un léger grognement approbateur quand Thomas s'approcha de la porte d'entrée. La peur lui bloquait le larynx, mais quelque part, Paul savait bien que c'était la seule solution...

Collant son oreille au chambranle, Thomas entendit quelqu'un manipuler des objets métalliques. Il devait s'agir de la gardienne idiote qui jouait avec ses flingues. Et il émanait d'elle une très forte envie... Presque animale. Et également une grande joie... Une joie impérieuse !
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