Une nuit dont on se souviendra.

Los Angeles la grande. Fourmilière tant le jour que la nuit, mais c'est bien souvent la nuit que les activités les plus intéressantes se passent. Et c'est la nuit, vers 20 heures, que l'on peut trouver Kala, dans sa chambre, en sous-vêtements, dansant seule au rythme de la musique sortant de sa chaine. Ce soir était un soir un peu particulier pour Kala, c'était le premier soir depuis des mois où elle pouvait enfin sortir et retrouver ses amis pour s'éclater.
Vendredi soir oblige, c'était un soir qui risquait de se finir tard, et probablement chez Nabila, ses parents endormis bien avant qu'elle ne rentre.
C'était aussi spécial pour une autre raison.

D'habitude, quand elle sortait le soir, ce n'était que pour aller s'amuser avec ses amis dans des lieux publics où ils acceptent des mineurs, des lieux dont ils commençaient à devenir des habitués à force de passer. Mais ce soir c'était différent.
Les jumeaux les avaient contactés, elle et Nabila, afin de leur présenter leur dernier "plan". d'après eux, ils pouvaient se procurer des fausses pièces d'identités pour la soirée, des pièces d'identités les faisant passer pour de jeunes adultes, 18 ans à peine, de quoi pouvoir enfin s'essayer à l'alcool, ainsi qu'aux boîtes branchées de la ville.

Bien sur, il fut un peu compliqué de convaincre Nabil, Kala ayant, elle, sauter tout de suite sur l'occasion de faire réellement la fête. Mais après beaucoup de compromis, de promesses et de supplications, Nabila avait enfin acceptée de venir, pour la grande joie de Kala et des jumeaux.
Et c'est pour cela qu'on trouvait Kala dansant dans sa chambre en sous-vêtements, choisissant une tenue de sa garde-robe, attendant que Nabila arrive pour qu'elle parte toute les deux.

Enfin, jusqu'à ce que plusieurs coups à sa porte en vienne arrêter sa danse.

"Entrez !"

Les mains sur les hanches, Kala observa sa mère entrer dans sa chambre, non gênée par la quasi nudité de sa fille, habituée depuis pas mal de temps aux habitudes de sa fille.
La mère de Kala était une magnifique indienne d'environs quarante ans, aux longs cheveux noir et qui se déplaçait toujours avec grâce. Très douce et très gentille, elle se montrait toutefois ferme avec son enfant, et ses amis, si jamais elle sentait que c'était nécessaire.
Toutefois, elle ne se contenta que de lui sourire, ayant déjà fait toutes ses remarques le jour où elle a su que sa fille allait sortir, puis le jour suivant, puis le jour suivant encore et le jour même.
Au moins, Kala était prévenue, si jamais elle suivait encore les jumeaux dans l'un de leur plan, elle ne sortirait plus de sa chambre jusqu'à ce qu'elle soit en âge de se marier... De préférence vers ses 50 ans.

En fait, elle s'était juste contenter de lui prévenir que Nabila l'attendais en bas et qu'elle devait se dépêcher, ce que fit Kala.
Enfilant rapidement un débardeur noir aux manches courtes et laissant son nombril explosé, elle enfila ensuite un jean taille basse délavé avant de mettre ses bottes, noires elle aussi.
Une fois satisfaite de son attifement et de son maquillage, elle prit sa veste et son porte-manteau avant de foncer rejoindre son amie, un sourire aux lèvres.

Ce soir allait être une excellente soirée, elle le sentait.

[Bienvenue ! N'oublie pas que désormais, tu ne contrôles plus les personnages autres que Kala. Bon jeu à toi !]

Nabila attendait Kala dans le vestibule, l'air à la fois légèrement inquiète et impatiente. Elle s'était elle aussi habillée élégamment pour aller danser, et son maquillage un rien plus appuyé qu'à l'habitude était censé la vieillir des quelques années qui lui manquaient réellement. Elle sourit en voyant descendre son amie.

- Hey ! Les j... euh non, rien, oublie.

Elle avait du coin de l'oeil vu Mrs Williams, et retint sa langue pour ne pas menacer le déroulement de la soirée. Elle fit signe à Kala de la suivre, et elles se retrouvèrent rapidement dans la rue, après un bref au-revoir à sa mère.

- Oui, donc, les jumeaux m'ont dit qu'on devait les attendre du côté de Monterey Park. Apparemment, ils ont rendez-vous là-bas pour récupérer tu-sais-quoi.

Son sourire entendu indiquait qu'elle parlait des documents qui leur permettraient d'entrer en boîte. Les deux jeunes filles prirent le bus jusqu'au parc, parfaitement éclairé par de nombreux lampadaires. Nabila alla s'asseoir sur un des bancs à l'entrée. Pas mal de monde se baladait encore dans le coin, pour profiter du crépuscule dans un des lieux les plus naturels de L.A. En particulier, Kala pouvait voir au moins quatre couples de jeunes adultes qui profitaient du romantisme des lieux. Deux occupaient des bancs, un troisième était assis au bord d'une minuscule mare artificielle, monsieur tenant madame par l'épaule, et un dernier était collé contre un arbre, en plein french kiss.

Quelques minutes passèrent, pendant lesquelles Nabila tenta sans succès de téléphoner aux jumeaux tout en décrivant à Kala le mec canon qui avait emménagé pas loin de chez elle. Puis, un groupe de quatre hommes entra dans le parc, s'arrêtant juste après les grilles pour détailler la scène. L'un d'eux désigna le couple du bord de l'eau, et tous s'avancèrent dans la direction des deux jeunes gens, qui leur tournaient le dos. Kala put alors voir que la poche de deux d'entre eux semblait déformée par la présence d'un objet long.

En descendant pour rejoindre son amie, Kala s'arrêta un instant pour embrasser son père. Jamais elle n'était sortie sans dire au revoir à ses deux parents, ce n'était pas ce soir qu'elle allait commencer à le faire.
Arrivant à l'entrée, elle ne put retenir le sifflement d'appréciation qui s'échappa de ses lèvres en voyant la tenue de sa plus vieille amie. Tout en élégance mais qui ne négligeait en rien la féminité très évidente de Nabila, l'africaine était, en un seul mot, splendide, et Kala se sentait un peu hors catégorie à coté d'elle.
Après tout, c'est pas comme si Nabila n'avait pas déjà la moitié des garçons du lycée à ses trousses, l'autre moitié étant déjà casé ou bien trop timide pour tenter quoi que ce soit.

Mais bon, si son amie était belle à en mourir, Kala se savait jolie aussi, juste différente.

Cependant, malgré sa beauté, Nabila avait un gros défaut : celui d'être gaffeuse. Elle pouvait faire une gaffe sans faire attention et attirer les problèmes, non pas sur elle, mais sur les autres ! Ce qui faillit arriver quand elle ouvrit la bouche pour parler des jumeaux, dans la maison de Kala, devant sa mère.
Cela lui valut "The Eye" de Kala. Un regard perçant et noir porté à son paroxysme a un seul point, et, cette fois-ci, il était porté son Nabila, qui comprit rapidement le message.
Et heureusement, sa mère n'avait rien remarqué, ce qui lui permit de pousser un petit soupir de soulagement.

Cependant, il semblait que cela fut un peu inutile vu que Nabila avait vu la mère de Kala et après un bref au-revoir, Nabila conduit Kala au dehors.
Une fois dehors, et a bonne distance de la maison, Nabila commença à expliquer ce qu'elle voulait dire à la maison. Donc les jumeaux voulaient qu'elles les retrouvent
au parc ? Ca leur ressemblait bien ça tiens...
Après avoir pris le bus, et être arrivée au parc, Kala laissa porter son regard sur les alentours du parc, écoutant d'une oreille les histoire du nouvel Adonis de Nabila.

*Seigneur... Elle pourrait avoir qui elle veut, et elle tombe toujours "amoureux" du premier bellâtre qui lui fait les yeux doux... Enfin.*

Elle rougis presque en observant le couple en plein "french-kiss" collé contre l'arbre, mais elle opta plutôt pour un petit sourire, voir un ricanement contrôlé. Si c'est pour faire ça, autant aller dans une chambre, parce que là, le gars semblait être prêt à avaler le visage de sa copine.
Enfin, cela la concernait pas beaucoup, elle commençait plutôt à s'ennuyer, elle pouvait adorer Nabila de tout son cœur, elle n'avait qu'une résistance limitée à ses histoires de garçons.
Mais qu'est-ce qu'ils foutaient tout les deux ?

Soupirant, elle continuait d'hocher la tête de temps en temps, plaçant parfois un commentaire, mais ni le cœur, ni la tête n'y était vraiment. Elle était chaude pour aller faire la fête dans une boîte, pas pour rester au milieu d'un parc à attendre les jumeaux.
Quoique, quelque chose attira son attention, un groupe de garçons, enfin, d'hommes plutôt qui venait d'arriver à l'entrée du parc et qui semblaient tous décider à se rapprocher du couple près du lac, sans compter que l'un d'entre eux semblait avoir une arme dans sa poche.
Tirant le bras de Nabila, Kala lui chuchota rapidement son inquiétude.

"Nabila ! Vite, appel la police, je crois que ces types vont attaquer le couple du lac."

Bien sur, elle resta à distance. Se planquer et appeler les flics c'est être lâche ? Possible, mais Kala ne les connaissaient pas ces personnes près du lac, déjà qu'elle avait demander à son amie d'appeler la police, il fallait pas trop lui en demander non plus, si ?

Nabila hocha silencieusement la tête et composa le 911 sur son téléphone en jetant des coups d'oeil anxieux en direction du groupe, qui s'était arrêté à une dizaine de mètres du couple. Tous ses membres le regardaient avec attention, certains accompagnant leur observation de petits signes de la main. Deux d'entre eux avaient déjà mis les mains dans leurs poches.

- Police...oui, à l'entrée Sud de Monterey Park, il y'a une agression, quatre types...

Elle s'était levée et éloignée vers la sortie pour pouvoir parler de vive voix sans prendre le risque d'être entendue par les loubards, laissant Kala seule sur son banc. Celle-ci put alors voir arriver, depuis l'intérieur du parc, les deux jumeaux, qui semblaient singulièrement satisfaits d'eux. Ils avaient opté pour des fringues "beau gosse", tous deux portant chemise, jean classe et belle ceinture. Ils discutaient de manière animée, mais s'arrêtèrent eux aussi en voyant les quatre individus. Qui reprirent d'ailleurs leur marche en avant vers le couple de la rivière, l'un d'eux ayant sorti une matraque souple.

- Hé !

Franck et Thomas se précipitèrent alors vers les gêneurs en les interpellant, afin de les inciter à cesser leur menaçante avancée. Ceux-ci se retournèrent, et un second sortit une matraque de sa poche, toisant les jumeaux d'un air mauvais.

Le couple s'était retourné, et regardait la scène d'un air horrifié, la fille se blotissant dans les bras de son petit ami, une jeune noir visiblement plutôt costaud.

Kala laissa échapper un soupir de soulagement en voyant Nabila sortir son téléphone et se diriger vers la sortie du parc, probablement pour téléphoner en toute sécurité. Au moins avait-elle fait sa bonne action de la soirée. Cependant elle n'était pas non plus complètement rassurée non plus, après tout, rien n'empêchait que ces quatre loubards ne s'attaquent à d'autres personnes, rien n'était plus dangereux qu'un groupe se croyant capable de tout. Et seule, sur son banc, Kala se sentait quand même vachement nue dans ce parc.

Heureusement, cela ne dura pas longtemps, et c'est avec une joie non feinte qu'elle vit arriver les jumeaux, excités et très fier d'eux pour peu que Kala pouvait ne juger, et super bien fringués aussi, ces deux là étaient sortit pour la chasse, heureusement qu'ils s'étaient habiller différemment cette fois-ci, sinon ils risquaient fort de rendre, encore une fois, toutes les filles de la soirée folles avec leur attitude.

Au moins, avec ces deux là, il était moins probable qu'elle risque quelque chose, ils étaient quand même bien bâtis l'un comme l'autre, pas des brutes, mais assez pour s'imposer si besoin.
Cependant, avant même qu'elle ait pu faire un quelconque mouvement afin de leur signaler sa position, voilà que ces deux imbéciles foncèrent vers les quatre brutes dès qu'ils virent la position menaçante qu'ils affichaient.
désespérée, Kala se frappa le front de la paume de la main, avant de longuement soupirer, maintenant que ces deux là s'en étaient mêler...

*Évidement, on ne pouvait pas passer une soirée tranquille, il fallait un truc comme ça, bordel...*

Kala se tourna vers l'entrée du parc, là où se trouvait Nabila et elle lui fit signe de rester là où elle était, afin d'attendre la police et de les guider plus facilement. Bon, elle ne resta pas suffisamment longtemps pour savoir si Nabila l'avait comprise ou pas, mais elle faisait confiance en son amie.
Avec un profond soupir, Kala se mit à courir vers le groupe, qui commençait à devenir large avec le nombre de personnes réunit, et elle rejoignit le plus rapidement possible les jumeaux avant de murmurer assez violemment aux deux frères.

"Mais vous pensiez à quoi vous deux ?!"

Elle n'attendait pas réellement de réponse, pas d'eux deux en tout cas, leur sens de la justice était... Horripilant par moment.
Levant les mains pour signifier qu'elle ne représentait aucun danger, elle observa la matraque longuement, avant de remonter le bras du propriétaire, s'arrêtant sur les yeux mauvais de l'homme.
Elle risqua un rapide coup d'œil vers le couple mais cela ne fit que la soupirer de désespoir, c'est pas ces deux là qui risquaient de les aider. La fille semblait terrorisée et le garçon semblait plus apte à fuir avec sa copine sous le bras que se battre pour la protéger.

*Génial, vraiment génial...*

"Écoutez, on ne veut pas de problèmes okay ? On pourrait pas juste tous tranquillement finir cette soirée ? Calmement ?"

C'était, probablement, un coup d'épée dans l'eau, mais, pour Kala, c'était tout ce qu'elle avait. C'était sans grand conviction, avec aucun espoir de réussite, mais si ça pouvait juste leur faire perdre un peu de temps, afin que la police puisse venir, alors ce serait parfait.
Sinon... Elle improvisera.

*Les jumeaux, si on s'en sort de là entier, je vous tue !*

Il était difficile de déchiffrer les regards des jumeaux. Difficile en effet, de savoir s'ils étaient satisfaits de se voir soutenus par Kala, ou effrayés de la voir s'interposer entre eux et une matraque. Même si aucune hostilité n'avait été déclenchée, ils auraient préféré retrouver leur amie sous des auspices plus paisibles.

Nabila avait suivi des yeux la scène, mais avait sagement préféré rester à distance raisonnable. Elle tenait toujours son téléphone à la main, et se résolut à aller déranger le couple en pleine embrassade - toujours, ils avaient du souffle - pour leur désigner les quatre malotrus.

L'homme à la matraque, qui semblait ne pas avoir plus de vingt-cinq ans, toisa Kala d'un air mauvais, détaillant ostensiblement ses traits, et ponctuant son inspection d'un grognement méprisant. Il ne manquait plus qu'un crachat pour compléter le tableau. Il portait une capuche, mais avait en-dessous les cheveux excessivement courts.

- Parfait. Alors cassez-vous, les puceaux. On t'en veut pas à toi, l'Indienne, on est là pour le négro et sa meuf.

Il voulait assez évidemment parler du couple du bord de l'eau. Le jeune homme noir avait tenté d'amorcer une fuite, mais les trois autres acolytes s'étaient écartés afin de lui bloquer toute issue. Voyant cela, les jumeaux serrèrent les poings, mais n'osaient rien faire, de peur d'être accusés devant témoins d'avoir lancé les hostilités. Un autre des loubards prit la parole, d'un ton doucereux - et tout aussi méprisant.

- Alors, c'est vous le couple immonde ?

Les amoureux avaient reculé à l'extrême limite de la terre ferme. La jeune femme s'était accroupie et avait posé une main au sol, tandis que son homme essayait d'adopter avec conviction une posture défensive.

Bon, problème résolu, elle et les jumeaux ne risquaient rien tant qu'ils se cassaient... problème, avec l'attitude des quatre idiots, il était désormais sur et certain qu'ils ne risquaient pas de partir.
Super, vraiment super. Kala détestait vraiment les situations dans ce genre, si au moins le mec l'avait pousser, ou l'un de ces types avaient fait une passe à elle, elle aurait alors pu agir, en coller une, libérer un peu de stress quoi ! Mais là, que dalle, rien, nada, pas l'ombre d'une réaction violente. C'était tout bénef si elle voulait se casser, mais là...

*Et pourquoi je tombe sur les seuls loubards qui ont un cerveau moi, hein ? Et, Que fout la police ?!*

Bon, que faire, que faire ? La façon dont il l'avait appeler, elle s'en foutait, "indienne" à été son grand surnom au lycée au début, alors bon... Par contre le "négro" et la suite des événements, ça, ça passait difficilement.
Mais elle pouvait décemment pas se jeter dans la mêlée comme ça. D'une elle se ferrait arrêter tout de suite et secundo, elle avait aucune chance ! C'était quatre mecs dont un armé et elle, c'était une adolescente de 16 ans qui pratique un peu la boxe et qui est parfois anormale avec les objets autour d'elle. Alors, vaincre, c'était vraiment limité.

Le problème, c'est qu'elle commençait à tomber à court d'idées, et elle savait pas du tout a quoi les jumeaux pouvaient bien penser. Elle risqua un coup d'œil à l'entrée pour voir où ça en était et elle paniqua un instant en ne voyant plus Nabila... Pour se calmer dès qu'elle la vis en train de discuter avec le couple mangeur de face et, involontairement, elle laissa échapper un sourire, qu'elle cacha aussitôt.

Bien... Généralement, elle aide pas les étrangers, elle s'en fout plutôt même, mais, là, c'était clairement un acte raciste, et ça, elle détestait...
Grimaçant un peu, elle fit un pas en avant du leader, déjà préparée à se recevoir un coup.
Le seul problème, c'est qu'elle avait aucune idée de quoi dire, bon bah, c'est l'heure d'improviser.

"Primo, c'est pas "Indienne" mon nom. Deuxio, c'est deux là vous ont rien fait. Vous les aimez pas ? Vivez avec, et aller noyer votre haine dans un verre d'eau."

*La ferme, la ferme, la ferme !*

C'était mal partit...

"Et tertio... Ces deux là sont avec nous... Ils étaient juste en train de profitez de la soirée en attendant les derniers à arriver, alors, s’il vous plaît, est-ce qu'on peut tous partir ?"

La situation s'envenime. La fille est à genoux en train de chialer, son mec tente de faire le paon mais Kala pouvait quasiment voir la tache d'urine sur le devant de son pantalon. Vraiment, elle pouvait parler elle, pratiquement bourrée d'adrénaline, c'était la seule chose qui la faisait encore tenir devant ces types... Ca et la colère en fait. Elle commençait à être énerver par leur attitude.

Bon, le seul point positif à toute cette merde, c'était que cette soirée, elle risquait vraiment pas de l'oublier, comme elle le pensait.

Le couple resta silencieux et stoïque face à l'insulte pourtant évidente du jeune homme, qui ôta son bonnet, dévoilant un crâne très soigneusement rasé, et eut un sourire mauvais avant de poursuivre ses imprécations fielleuses.

- Oui c'est à vous deux que je parle. Non seulement monsieur est un négro, mais madame est une sale mutante, c'est ça ?

Ils ne répondirent pas, mais la jeune femme s'était visiblement crispée, nullement surprise par l'assertion. Ce qui fit sourire de satisfaction à leur tour les deux autres skinheads - c'en étaient, visiblement - qui n'étaient pas occupés à contrôler Kala et les jumeaux. Un troisième sortit une matraque, tandis que le dernier fit apparaître dans sa main un couteau de chasse de respectable dimension, toujours dans son fourreau.

- Hé les gars, on a touché le gros lot ! Je suis presque déçu qu'on ait trouvé du premier coup, j'aurais bien aimé emmerder aussi les andouilles qui s'embrassaient.

Le rire gras qui en découla ne fit, bizarrement, rire ni les jumeaux, ni le couple au bord de l'eau. L'homme qui faisait face à Kala se retournait régulièrement pour regarder la scène, mais semblait surtout décidé à ne pas laisser les trois adolescents déranger ses "camarades".

- Bon, maintenant, les abérrations, dites-nous pourquoi on devrait vous laisser continuer à polluer notre terre, et pas nous débarrasser de vous.

La femme, qui serrait les dents, ferma brusquement les yeux, et Kala put clairement voir un arbuste pousser en spirale à grande vitesse autour de la jambe de l'homme qui les menaçait, avant de le faire basculer au sol en l'immobilisant, ce qui lui fit lâcher sa matraque, qui roula sur une quarantaine de centimètres, hors de portée de son bras. Les deux acolytes, l'un au couteau, l'autre à la matraque, se ruèrent alors en avant, et le jeune homme noir s'interposa entre eux et son amie. Le quatrième continuait à regarder les trosi adolescents, en particulier les jumeaux qui lui semblaient être les menaces les plus sérieuses.

*Est-ce que cette soirée peut devenir encore plus pourrie ? Non, attendez, que personne réponde à ça, je suis sure qu'elle peut le devenir... Misère.*

Normal. Il fallait bien que les quatre skinheads, parce que maintenant c'était certain qu'ils en étaient, ne l'écoutent pas du tout et, qu'en plus, accusent la fille d'être une mutante. Super, noir et mutante, de quoi rendre heureux n'importe quel raciste bien ancré dans ses idées. Qui a dis qu'à Los Angeles on s'amusait pas hein ?
Sérieusement, une mutante ? Là, ça devenait personnel pour Kala, si c'était vraiment une mutante, alors, elles avaient plus en commun qu'elle ne pouvait y penser.

Le soucis, c'était que, désormais, il y avait plus d'armes. Matraques et couteau se présentaient devant elle, tel un défilé de mode new age. Charmant.
Que faire, que faire ? Le mec devant elle et les jumeaux ne les lâchait pas des yeux, enfin, il ne lâchait pas les jumeaux des yeux, logique, c'était deux garçons particulièrement robustes, mais là, on par dans les détails, tandis que les trois autres avançaient désormais vers le couple, armés et prêt à en découdre.
Bon bah, tant pis pour le self-défense, ils sont tous armés là, ça devrait jouer en leur faveur.

Elle jeta un vague regard noir,et de dégout à celui qui éclata d'un rire gras, avant de se concentrer sur la tache à accomplir. Quatre hommes, trois armés avec certitude, et un obstacle devant elle. On dis que le chemin le plus court est la ligne droite, et bien elle comptait tester cette théorie tout de suite.

Cependant, avant de pouvoir amorcer le moindre mouvement, Kala put voir avec stupéfaction un arbuste pousser aux pieds de ce qui semblait être l'instigateur de cette comédie noire. L'arbuste en question se resserra au niveau de ses pieds, ce qui le fit tomber tout en faisant rouler sa matraque plus loin, hors de sa portée immédiate.
Et tout s'enchaîna. Les deux autres s'élancèrent sur le couple, le mec de la, désormais désignée, mutante tentant de s'interposer alors que le troisième restait face à elle etles jumeaux, observant plus les jumeaux qu'elle, ce qui l'arrangeait plutôt.

Sans vraiment réfléchir, Kala jeta un rapide coup d'oeil aux jumeaux afin de tenter de leur faire passer son message : moi, je rentre dans la mêlée. bien sur, impossible de savoir si ils avaient compris ou pas, voir si ils l'aideraient ou pas. Si a se trouve, c'était des anti-mutant certifier, ce qui serait une pensée bien négative pour Kala... Car, elle pouvait nier autant qu'elle voulait, taper du pied aussi fort qu'elle pouvait, ça changerait rien au fait que, elle aussi, c'était une mutante.

Mais c'était pas vraiment le moment de penser à tout cela.

Se mettant rapidement en position d'attaque, Kala décida que le meilleur moyen d'aider le couple en difficulté était encore d'agir vite, bien, fort et de façon implacable. Et pour cela, elle devait mettre k.o. le type devant elle en un coup, au mieux.
Armant son bras, elle s'élança sur lui, avant de décocher so coup au niveau du visage de l'homme, espérant le toucher, et, surtout, espérant que son attaques serait assez puissante pour le mettre k.o., ou groggy dans le pire des cas.

*Il y a des jours, je déteste ma vie...*

L'homme auquel faisaient face les trois ados ne fut pas surpris par l'attaque de la jeune fille, qu'il parvint à esquiver d'un pas de côté, mais par celle, simultanée, de Franck, qui l'envoya au sol d'un direct en pleine tempe. Il s'écroula, laissant rouler sa matraque, dans les vapes. Sa tête avait heurté une pierre lisse incrustée dans le sol.

Le jeune couple tentait tant bien que mal de se défendre. L'homme arborait une longue estafilade sanglante à l'avant-bras, mais était encore valide. Son amie s'était éloignée, et neutralisa le skinhead au cran d'arrêt de la même manière que le précédent, ce qui fit disparaître l'entrave sur sa première victime qui se releva et repartit à l'assaut, après avoir récupéré sa matraque.

Des sirènes de police se firent entendre, mais elles étaient encore lointaines. Les agresseurs les avaient eux aussi entendues, mais poursuivirent l'affrontement. Un coup de poing atteignit le jeune homme noir, qui chancela, déséquilibrant son amie qui s'écroula dans la mare.

Il avait esquivé... Merde. Mais, dans un sens, ça me surprend pas des masses. Mon attaque était quand même vachement téléphoner. Donc bon, qu'il fasse un pas de coté afin d'éviter mon attaque me surprend pas des masses. Par contre, je cherche même pas à cacher le sourire qui est monter à mes lèvres quand je vois qu'il a pas du tout réussit à esquiver l'attaque de Franck... A moins que ce ne soit Thomas ? Non, c'est Franck, il y a que lui pour porter une telle coupe de cheveux.
Enfin. Joli attaque coordonner de la part de Franck, ce qui fait un de moins, bien que je m'inquiète un peu. Il s'est quand même bien éclater la face contre une pierre, j'espère qu'il aura pas de séquelles. J'ai beau haïr ce type d'abrutis, je veux pas les tuer quand même.

Mais j'ai pas vraiment le temps de réfléchir à tout ça. Déjà je vois que les trois autres ont pas perdus de temps non plus et ont attaquer le couple, qui devait se dire qu'ils aimeraient être ailleurs.
En tout cas, je met un bon point au petit ami, même avec le bras tailladé, il continue de se défendre, lui et sa copine d'ailleurs, elle s'est déjà attaquer à un second type, le dangereux, celui au couteau, bonne idée. Ah ? mais, merde !
Elle peut pas tenir plus d'une personne à la fois ? Fait chier !
Et voilà que le deuxième fonce avec sa matraque vers le couple... Ce qui me fait me demander, on est invisibles les jumeaux et moi ou quoi ? Putain... Je pourrais être vexée là.
Mais qu'est-ce que je raconte moi ? Continue idiote !

Ah, les sirènes, enfin... Mais elles sont loin, trop loin, ils doivent penser pouvoir finir rapidement je pense, vu que personne s'arrête, ces cons deviennent même plus agressif et... Voilà, c'était sur, il a bien tenu, mais le petit ami s'est pris un coup et, ah non ! Le manque de bol... Dans sa chute il a emporter sa copine dans la mare... Faites que son pouvoir tienne même si elle se concentre pas dessus, s'il vous plaît...
Mais là, pas le temps de prier, faut foncer... mais faut que je motive. J'ai beau compatir, ces types, je les connais pas, elle comme lui, ce sont des étrangers, des étrangers qui m'attirent des emmerdes. Je me sent vaguement concernée parce que la fille est une mutante... Comme moi... Mais c'est limite.
Nan, faut que je me motive mieux que ça, et pour ça, y a qu'un seul moyen... Imaginer Nabila à la place de la fille noire... Ca pourrait être elle.
Hum, ça fait le truc ça, j'ai les glandes à fond désormais.

"Allez les jumeaux, on fonce et si il vous faut de la motivation, imaginez que c'est Nabila qui se fait agresser !"

Ca devrait les motiver bien comme il faut ça, protecteur comme ils sont, si ça les fait pas réagir, rien ne le ferra.
Mais bon, c'est bien joli la motivation, mais on reste à trois contre trois. Faut, soit réduire ce score, soit le conserver jusqu'à ce que les flics se pointent, et pour ça, va falloir qu'on s'en prenne chacun un.
Je réfléchit même pas, je fonce vers celui au couteau, c'est le plus dangereux de la bande, j'ai le plus de chances d'être gravement blessée contre lui que contre les autres, mais j'ai pas le choix. J'ai confiance que les garçons sauront se défendre... Mais contre un couteau, je peut pas leur faire courir ce risque et, qui sait ? Peut être que mon entraînement de boxe va m'aider ?
Fou d'espoir...

Je laisse mon sac au sol, suivit de ma veste, tandis que je cours vers le skinhead jusqu'à arriver devant lui, en position de combat, sautillant sur place, un regard dur dans les yeux.

"Tu pouvait pas juste te casser hein ?"

Je stresse à mort, mais je préfère pas lui montrer, enfin, j'essaye en tout cas, et, cette fois-ci, évitons de porter le premier coup, je préfère qu'il attaque en premier pour me laisser une ouverture de contre-attaquer. Pas le choix, je charge pas contre un couteau moi.

[Désolée pour le changement de style, mais, je me cherche un peu coté écriture et je trouvais que mon ancien "style" était beaucoup trop fade, si ça gène, je modifie mon texte pour respecter la narration à la troisième personne mais en conservant les mêmes actions et paroles.]

[Pas de problème pour le changement de style - tant que tu le fais pas à chaque post, parce que ça va paraître vraiment bizarre. Par contre, si je précisais régulièrement que le jeune homme était noir, c'était implicitement parce que la jeune femme ne l'était pas De même, il a été précisé que l'homme au couteau a été immobilisé au sol.]

Kala fit donc face à l'homme qui se tortillait au sol en essayant de se débarrasser du lierre qui lui enserrait la jambe, l'empêchant de bouger. Elle patienta un peu, puis parvint sans mal à s'emparer de son arme, son possesseur étant plus occupé à tenter sans succès de libérer son membre prisonnier. Il lança un regard meurtrier à Kala, mais ne put mettre aucune menace à exécution. Faute de pouvoir bouger.

Les jumeaux allèrent porter secours au couple toujours menacé par deux skinheads. Thomas avait ramassé la matraque de l'évanoui, et, se voyant en infériorité numérique, les agresseurs commencèrent à reculer, puis amorcèrent un repli, rapidement suivis par celui qui avait tenu le couteau, dont l'entrave avait fini par disparaître. La jeune femme sortit de l'eau et se serra contre son petit ami dont les habits étaient maculés de sang à cause de sa blessure au bras. Elle tremblait de froid, mais réussit à articuler quelques mots.

- Merci de votre aide...

Quelques instants plus tard, six policiers dans deux véhicules firent leur apparition dans le parc. Nabila, restée à l'entrée, les accueillit et leur désigna le groupe composé du couple, des jumeaux et de Kala, ainsi que le skinhead qui commençait à émerger de son inconscience. Voyant les policiers arriver, le jeune homme chuchota aux adolescents :

- S'il vous plaît, ne leur dites pas ce que...ce que peut faire Lisa.

Voir arriver les forces de l'ordre ne semblait pas le rassurer plus que ça. Un policier s'avança vers eux, deux autres s'occupant d'interpeller le skin. Il leur demanda :

- L.A.P.D. Que s'est-il passé ?

La dénommée Lisa tremblait de tous ses membres. Son ami essayait de la réchauffer. Quant aux jumeaux, ils semblaient mal à l'aise. Peut-être était-ce du aux faux papiers qu'ils avaient été chercher quelques instants auparavant, et qui vraisemblablement devaient se trouver dans leurs poches.

[oops pour l'immobilisme, avais pas bien compris moa, idem pour les origines de la fille, j'avais compris, implicitement, qu'elle était noire elle aussi, désolée ^^']

Bon bah, c'est une évidence, je suis pas au mieux de ma forme moi ce soir, pour pas avoir remarquer que l'imbécile était coincé et bien coincé, en tout cas, qu'il risquait pas de bouger avant un moment. Bon bah, au moins ça prouvait que la fille pouvait tenir son pouvoir, même immergée dans une flaque d'eau, cool ça tiens.
Je perds même pas de temps avec lui, l'assommer me rapporteras rien, et je préfère l'ignorer. Je ramasse quand même son couteau, dangereux petit objet ça, pensant même pas aux empreintes digitales ou autres conneries du même genre, l'adrénaline à la "chance" de faire disjoncter le cerveau et de lui faire oublier toutes les évidences.
Et pourtant, j'ai vu toutes les séries policières et inimaginables possible, bof, tant pis.

Je me détournais de ce type, il était plus mon problème désormais, pour voir où en était les autres. Thomas avait ramasser la matraque pour affronter les deux autres, bon point pour lui tiens, j'y ait pas penser moi. M'enfin, inutile de tergiverser là dessus; allons plutôt les aider.
Comme quoi, même les skinhead ne sont pas si cons que ça quand ils sont en infériorité numérique. Les deux guignols avaient bien vu que ça commençait à sentir le roussit pour eux, trois contre deux, plus une quatrième, moi, qui arrivait, le compte était facile à faire et la conclusion, ils l'avaient comprise : fuir, vite et loin.

Enfin, je pouvais me détendre. Les trois lourds étaient partit, ça calme mine de rien. Je laisse échapper un souffle que je m'étais même pas rendue compte que je tenais avant de me tourner vers les jumeaux, les remerciant d'un signe de tête.
J'observais avec curiosité le couple, la fille semblait choquée, mais en bonne santé, quoique ses fringues étaient foutues désormais, et ce à cause du sang de son compagnon.
Ses remerciements étaient sincère mais je me sentait un peu mal à l'aise en pensant que, avec des circonstances différentes, genre, si les jumeaux étaient à l'heure, pour changer, ou qu'ils aient pas sentit le besoin de foncer dans la merde, ben, j'aurais même pas lever le petit doigt.

"Euh, de rien."

Inutile de lui faire part de mes pensées, ça risque de l'embrouiller plus qu'autre chose.

Je sais pas combien de temps s'est écoulé entre ses remerciements et l'arrivé des flics, mais, je sais qu'il ne s'était presque rien écouler comme temps. Comme quoi, même les flics de L.A. pouvaient parfois arriver "presque" à temps...
Je secoue la tête, cachant un sourire qui se formait sur mes lèvres, pas le bon même pour ça Kala, pas le bon moment du tout...
Je remercie Nabila d'un sourire quand je la vois arriver avec les flics, gardant quand même un œil au seul skinhead encore présent, le comateux, qui semblait émerger du coltard par ailleurs. Comme quoi, sa blessure n'était pas si grave.

Je fut pas particulièrement surprise de la demande du petit ami, si sa copine, Lisa, était une mutante, y avait plus de chances qu'elle s'attire plus de merde que les quatre tarés qui les avaient attaquer, surtout si on tombait sur l'un de ces cinglés qui croient aux paroles de la Sentinelle.
Garder le silence semblait le meilleur choix, espérons juste que les jumeaux se taisent aussi.
Tiens, en parlant des frangins, pourquoi ils donnent l'impression d'avoir avaler une boule de bowling hérissé de piques rouillées ? Ah merde ! Les faux-papiers !
Si jamais les flics tombent dessus, on est clairement dans la merde, clairement. Il faut vraiment qu'ils attirent pas trop l'attention sur eux.

Bon bah, c'est show time hein ?

"Hum, en fait, j'ai que les grandes lignes moi. Moi et mon amie, celle qui vous a appeler, on attendait ces jumeaux avant de partir du parc quand on a vu quatre types s'approcher du couple derrière moi."

Une pause. Qu'est-ce que je peut dire "j'ai vu une bosse dans sa poche donc je me suis que c'était un fou en liberté" ? Bon, le temps ma donner raison, mais ce n'est pas une raison, ça sonne con comme ça.
Je soupire, bon ben, quand faut se jeter dans la mêlée hein ?

"Je sais pas trop comment l'expliquer, mais, c'était dans l'attitude des quatre que j'ai sentie qu'un truc allait pas, mais comme je voulais pas agir sans preuves, et que, de toute façon, je pouvait rien faire seule, j'ai demander à mon amie de vous appeler."

Bien, ça donne déjà mieux, continuons, ne les laisse pas réfléchir.

"Ce n'est que quand ils ont sortit une première matraque que j'ai compris que les choses allaient rapidement partir en vrille et on pouvait pas laisser faire ça, donc, les jumeaux et moi, on a foncer pour tenter des les intercepter."

Je jette un rapide regard noir aux jumeaux. ce n'est pas moi qui me suis lancer à la rescousse, c'était un fait, mais c'était eux deux qui ont faillit nous causer plus de problèmes que ça en valait.
Froide ? Ouais, je sais, et alors ?

"J'ai bien tenter de discuter avec eux pour les convaincre de leur foute la paix, mais ils ont rien voulu entendre. Je crois qu'ils leur en voulait uniquement parce que lui est noir et pas elle."

J'hausse les épaule, j'évite soigneusement le coté "mutant" de la chose, mais, ce n'était pas un mensonge quand même. Juste une demi-vérité qui manque de détails, c'est tout.

"Mais bon, j'ai pas trop insisté, surtout quand ils ont commencer à sortir d'autres armes. J'ai pas vraiment réfléchit, j'ai tenter de frapper celui que vous avez arrêter, mais il ma esquivé, heureusement que Thomas était là pour m'aider, sinon, on serait mal."

Je désigne Thomas d'un mouvement de tête, avant de prendre une nouvelle pause. C'était la partie compliquer, comment expliquer à six flics qu'un seul mec avait réussit à tenir à trois types haineux, et armés, avec une seule petite blessure au bras ? Si c'était une situation normale, il devrait être mort et sa copine aussi, probablement.
Que dire, que dire ?

"Heureusement, il se défend bien le garçon, je sais pas vraiment comment il a fait, mais il a réussit à leur tenir tête pendant quelques secondes, juste assez pour qu'on vienne les aider. Les trois autres ont filer sans demander leur reste. Le, enfin, ce qui semblait être le chef en a même fait tomber son couteau dans sa fuite."

Ca devrait suffire, enfin je pense en tout cas. Durant ma conversation je tend le couteau aux flics, afin qu'ils puissent le mettre en tant que preuves à convictions, bien que, avec mes empreintes, je doute qu'il serve à grand chose.
Je pose ma main droite sur ma hanche pendant que je raconte ce qu'il s'est "passer", tant que les jumeaux se tiennent à ça, ça devrait aller.
Restait le problème de la parole du skinhead.

Le policier hochait régulièrement la tête en écoutant le petit discours de Kala. Par moments, il jetait un coup d'oeil aux jumeaux afin de voir si rien ne les choquait dans les paroles de leur amie, mais il ne sembla déceler aucune réaction étonnante.

Il conclut par un hochement de tête.

- Très bien. Quel était le motif de cette agression ?

A côté, le dernier skinhead avait recouvré ses esprits, et répondit en hurlant presque.

- C'est faux ! C'est cette sale mutante qui a commencé ! Elle nous a attaqués avec ses plantes démoniaques !

Il remuait tant que les deux policiers qui l'avaient menotté le firent mettre à genoux. Thomas s'approcha d'eux et leur tendit la matraque.

- Il avait ça dans sa poche.
- C'est faux ! Il invente, on voulait rien faire de mal ! Elle est à lui ! J'ai réussi à lui prendre, mais il m'a assommé pour la récupérer !

Les policiers regardaient celui qui interrogeait - sans doute le supérieur - avec un air interrogateur. Leur avis sur le sujet semblait complètement neutre, et ils n'auraient visiblement pas d'états d'âme à embarquer le couple plutôt que le loubard.

Ca coule bien toute cette histoire, avec un peu de chances on va réussir à finir ça avant minuit et on pourra aller en rire devant un verre. Ce serait cool nan ? Surtout que les flics semblaient accepter ma petite histoire. Non c'était pas un mensonge ce conte, c'était... Une vérité arrangée, quelque chose de merveilleux.
Et vive la sémantique au passage.

Motif de leur agression , oh, on va rester simple : racisme évident. Au vu des termes du premier mec qui avait parler "négro". Sans compter les autres termes, facilement adaptable pour qu'ils passent pour des messages racistes, on peut dire que cette histoire va être rapidement classée.

"Oh, et bien je pense que..."

Hey ! C'est très grossier de couper la parole mon gars... Eh misère... Fallait qu'il l'ouvre et son discours est pas, mais alors pas du tout surprenant. Évidement, utilisons la peur que provoquent les mutants pour s'en sortir avec ses conneries. Le problème c'est que, si jamais un flic y croyait, ça suffirait pour créer un maximum de problèmes, et pas seulement pour le couple. Car, après tout, si les mutants, on en a peur, les amis "normaux" des mutants... Mieux vaut pas que j'y pense.

Heureusement, Thomas s'interposa, donnant la matraque qu'il avait récupérer par terre et, malheureusement, le skinhead gueula de nouveau, accusant le fait que la matraque était à Thomas et qu'il lui avait rien fait et bla, bla, bla...
Oh fun.
Je soupire un peu avant de craquer un sourire bien involontaire, cette situation est tellement ringarde qu'elle en deviens d'autres. Un remake bon marché de l'arroseur arrosé en somme.
Voyons si on peut y jouer avec...

"Donc, ce que j'allais dire, c'est que le motif de l'agression semblait être sur le racisme, au vu des termes qu'ils ont utilisés, le plus commun étant "negro", et vous me pardonnerez de l'utiliser ici."

Commençons par un coup en dessous de la ceinture.

"Ensuite, je veux pas dire mais... Je les connais pas du tout moi ces deux là. Ils étaient juste près du lac, en train de faire leur affaire quand ce type et ses potes sont arrivés. Je connais même pas leur nom et toute personne un tant soit peu saine d'esprit ira jamais attaquer un groupe de personnes plus nombreuses."

Soyons honnête sur certains point, je connais le nom de la fille, Lise, parce que son copain nous la dis, mais, c'est tout... Enfin, si on ne compte pas le fait que je sais qu'elle est aussi une mutante.

"Je dis pas qu'on l'a pas assommer, mais on cherchait surtout à les aider et, face à des gens armés, soit vous encaissez, soit vous vous défendez comme vous pouvez, comme le prouve la jolie blessure au bras du type là."

Je le désignais du pouce, je connaissait toujours pas son prénom, j'aurais peut être du me renseigner ? Bof, non, pas mon problème, je compte pas les revoir de toute façon donc bon.

"Après, c'est à vous de voir mais on est, quoi ? Cinq à avoir été mêler de très près à cette histoire et Nabila, la fille qui vous à prévenue, qui a bien vu qu'ils étaient là pour causer des problèmes."

J'ignore, volontairement, le fait de parler des autres couples. Si à nous cinq, six en comptant Nabila, on s'abstient de parler de la mutation de Lisa, c'était peut être pas le cas des autres couples. Mieux valait éviter les risques supplémentaires.

"Je dis pas que le nombre à toujours raison hein, je dis juste que le fait de nous accuser semble être un bon moyen de se faire oublier et puis, sans vouloir remuer le couteau dans la plaie ou paraître accusateur ou quoi que ce soit du même truc mais. Vu comment on est habillés tous, vous pensez vraiment qu'on se baladerait avec des matraques dans les poches ?"

Je soupire, ça ne se passe pas très bien ce truc. Avec mes paroles je suis presque en train de l'accuser de délit de faciès, bordel... Enfin, qu'il aille en prison ou pas, je m'en tape complètement, tant qu'il fait plus chier.
Tiens, d'ailleurs...

"Mais bon, je suis pas la victime moi, c'est eux deux les victimes, donc bon, c'est à eux de voir si ils comptent poursuivre en justice de type et ses potes. Moi je peut pas en dire beaucoup plus que ça, désolée."

Bon, le moment de vérité, est-ce que ces flics vont nous foutre la paix ou pas ? Et pourquoi je sent que je viens de faire une connerie ?
Seule bon point actuel, mes pouvoirs se sont pas révéler au public, car si ça avait été le cas, j'aurais été plus que dans la merde...

L'interrogateur hocha la tête, d'un air de plus en plus convaincu, et finit par dire.

- Emmenez-le.

Le skinhead se débattit quelques instants, mais cessa brusquement toute résistance quand un de ses "porteurs" le menaça d'une décharge incapacitante. Il devint subitement doux comme un agneau, et fut tranquillement installé à l'arrière d'une des voitures de police.

Le supérieur se tourna vers le couple.

- Est-ce que vous voulez nous suivre pour déposer une plainte ? Nous pourrons vous déposer ensuite à l'hôpital, à moins que ce ne soit trop grave...

L'homme et la femme secouèrent la tête de concert.

- Non, laissez. On préfère oublier.
- Exactement.
- Comme vous voulez. Il aura juste une amende pour troubles à l'ordre public.

Le policier haussa les épaules, puis salua tout le monde et retourna vers son véhicule. La jeune femme glissa quelques mots aux creux de l'oreille de son homme - sans cesser de trembler. Il acquiesça, avant de s'adresser aux adolescents.

- Nous voudrions vous remercier. Est-ce que ça vous dirait de venir boire un verre à notre appartement ? On habite à deux pas d'ici.

Lise ajouta :

- Je vous rassure : il n'y a pas de plantes carnivores dangereuses. C'est un appartement tout à fait normal.

Thomas donna un début de réponse.

- On a une soirée prévue, mais elle commence dans plus de deux heures...

Nabila avait l'air plus intéressée, en particulier depuis qu'elle avait remarqué le physique assez avantageux du jeune homme.

- Kala, qu'est-ce que t'en dis ? Ca peut pas nous tuer...

Et encore une victoire pour moi ! Wouhou. Bon, je me calme. J'ai réussit à convaincre les flics, alléluia, pour un peu j'ai crue qu'on allait tous finir au poste de police pour se faire interroger à tour de rôle. Je vous jure, c'est la dernière fois que je sort de chez moi sans une bombe au poivre, au moins, comme ça, je suis tranquille.
J'hoche la tête en direction des policiers, les remerciant de ce mouvement. Je les remercie surtout d'avoir enfin fait fermer sa gueule au skinhead, je le sentait encore partit sur une tirade longue et douloureuse qui nous aurait foutu sur le devant de la scène.

Je le regarde s'effondrer, retenant à grand peine le soupir qui monte à mes lèvres. Mais pourquoi, pourquoi ils sont pas aller porter plainte ? Ah, oui, la mutation... C'est sur que si ça va au procès, et que cette andouille balance ça sur le devant, ça risque de faire tâche, et de faire lever beaucoup, beaucoup de questions.
Bon, j'ai rien dis, ils ont eut raison.

Je me détend enfin quand je vois le policier partir avec son prisonnier, m'autorisant même à prendre une longue inspiration d'air frais afin de calmer mon corps. Enfin cette histoire était finie, on allait enfin pouvoir faire la fête.
Je me tourne vers mes amis, tous encore un peu sous le choc, comme moi quoi, et, j'allais leur demander ce qu'ils voulaient faire, quand le couple, enfin l'homme, nous posa une question.
Euh, mouais, aller chez eux, je sais pas, je suis pas super emballée par l'idée. Surtout que la "blague" de Lise ma semblé plutôt... Mal venue à ce moment précis... Mais passons sur le fait qu'elle a les nerfs en pelote.

Thomas répondit pour nous, c'est vrai que la boîte ouvrait pas avant deux heures, mais bon, on devait aller diner dehors il me semble, et j'ai faim moi... Je me tourne vers son frangin, mais j'ai pas le temps de lire ses réactions que déjà Nabila me parle. Ah, elle, ça la botte. Le fait que le petit ami de Lise soit beau à en crever n'y est pour rien hein copine ? Hé, misère... Je dis quoi moi devant un tel regard ?
Je sent que le je vais le regretter.

J'hausse les épaules, avant de regarder le couple en face.

"Comme vous voulez, ça nous tueras pas en effet, mais bon, pas la peine de nous remercier hein, c'était normal."

Ouh la menteuse ! Si seulement ils savaient la vérité ces deux là, que sans les frangins j'aurais jamais bouger un doigt... Hé béh...
Et puis bon, Nabila à raison, ça nous tueras pas, au pire on se ferra chier et on s'excusera pour partir.
Hum, et puis, c'est pas une mauvaise idée finalement, j'ai besoin d'aller aux toilettes moi...

"Vous ouvrez le chemin ?"

Le jeune homme hocha la tête, d'un air satisfait.

- Excellent ! Moi, c'est Clyde.

Nabila s'empressa de lui répondre, avec un grand sourire charmeur.

- Voici Franck et Thomas, elle c'est Kala, et moi c'est Nabila.

Le couple les guida le long de quelques rues, marchant à vive allure pour pouvoir rapidement désinfecter la plaie. Ils s'arrêtèrent devant un immeuble visiblement ancien, mais en bon état, dont tous les appartements disposaient d'un balcon. Ils entrèrent grâce à un digicode.

Dans le hall, Kala put voir, au plafond, une inscription tracée au spray de peinture noire : "Gène X = Indésirables". Ni Lise, ni Clyde n'y prêta attention. Ils montèrent jusqu'au deuxième étage, et s'arrêtèrent devant leur porte.

Des traces de peinture non complètement nettoyées semblaient indiquer que les taggeurs avaient également officié directement sur leur domicile. Et une entaille réalisée à l'aide d'un objet tranchant, vraisemblablement une hache ou une machette, confirmait le tout. Lise ouvrit la porte, et leur dit d'aller s'installer dans le salon tandis qu'elle soignait son compagnon.

Les adolescents découvrirent alors un living room plutôt spacieux, décoré de nombreuses fleurs aux couleurs toutes plus éclatantes les unes que les autres. Autour d'une table centrale, huit gros coussins servaient de sièges, et les jumeaux ne se firent pas prier pour s'y asseoir. Une porte-fenêtre donnait sur le balcon, et la vitre portait plusieurs impacts de projectiles, qui avaient laissé des traces nettes mais n'avaient pas percé le double vitrage.

Quelques minutes plus tard, Lise et Clyde réapparurent. Ils en avaient profité pour enfiler des vêtements propres, secs et non déchirés.

- Désolés pour l'attente. Que voulez-vous boire ? Limo, Soda, Jus de fruits ?

Clyde la regarda, un peu perplexe, et poursuivit la liste avec un sourire.

- Gin, Whisky, Martini, Tequila, Vodka, Bière ?

Devant l'air scandalisé de Lise, il ajouta.

- Lili, ce sont plus des gosses...

Un bisou calma la bouderie-éclair de la mutante, qui alla s'asseoir pendant que les Clyde s'occupait du service en allant dans la cuisine mitoyenne. Les jumeaux commandèrent des bières, et Nabila un Martini. Lise entama la conversation.

- Merci encore pour votre aide. Peut-être que ça vous paraît normal, mais la majorité des gens auraient préféré passer leur chemin plutôt qu'intervenir, sachant ce que je suis.

Même si elle était souriante, il semblait y avoir un soupçon de mélancolie dans ses paroles.

Excellent Clyde ! Je te dirais toujours pas mon nom !
Et toc tiens.
Mais, mais, mais ? Qu'est-ce que tu me fait Nabila ? Je voulais garder un peu de secret moi, et si jamais tu balance mon nom comme ça, comme une sucrerie, je fait comment pour jouer mes femmes fatales secrète ?
Bon, arrêtons de déconner un instant, bien que ce fut reposant ça.
Je secoue la tête en voyant le sourire de Nabila, okay, elle était en mode "chasse à l'homme" et bien que la proie se faisait jamais mettre à mort ("question de point de vue" dirait Thomas), elle était aussi implacable qu'un chasseur ayant plus de trente ans dans le métier.
Ca allait être fun tout ça tiens, surtout avec la petite amie au milieu.

Enfin, mieux vaut pas m'en mêler, Clyde est mignon, c'est sur, et sa copine, bien qu'un peu ronde, possède aussi un charme à elle. Mais j'ai pas envie de me mêler de tout ça, pas ce soir. D'habitude, je l'aurais aidée ma Nabila, soit en laissant passer de subtile messages au garçon en qui elle était intéressée, ou en détournant l'attention de la petite amie, si il y en avait une, et ce de diverses façons, parfois un peu surprenante.
Mais ce soir, j'ai juste envie de leur faire plaisir en allant voire un verre chez ce couple et ensuite de partir essayer nos fausses identités.

On suit donc docilement Clyde, qui marche à vive allure, blessure oblige, jusqu'à arriver devant un immeuble vieux mais qui tiens encore debout. En fait, il est pas mal cet immeuble, si on ignore les message anti-mutants et les traces de coup de haches sur les portes, évidement... Je commence pas à me sentir rassurée moi tout d'un coup, je sais pas pourquoi...
Enfin, ignorons cela.
L'appartement en lui-même est sympa, bien qu'un peu trop rempli de fleurs, ce qui m'arrache un sourire amusé. Logique pour une maître des plantes.
Lise nous invite à nous installer dans le salon, qui est plutôt spacieux, tout en nous disant de faire comme chez nous, ce qu'on fait.
Hum, je comptais aller m'installer près de la fenêtre mais... Au vu des impacts de ce qui semblait être des balles, je crois que je vais m'abstenir, hein ?

Je m'installe près de Nabila finalement, Lise et Clyde reviennent assez rapidement, propres et secs. hum. Sexy le Clyde, et Lise est pas mal non plus, intéressant.
Je, hum, okay, on fait vraiment nos âges alors, hein ? Ca s'annonce mal pour les fausses identités, très mal même. Franchement, si c'était pour prendre un jus de fruits, j'aurais pu rester à la maison.
Heureusement, Clyde arrive à la rescousse avec sa proposition d'alcools, la soirée commence à devenir intéressante. Les jumeaux prennent une bière et Nabila un martini, hum, que prendre ?

"Tequila."

Je suis un peu froide face à eux, nan ? Hum, je dois me détendre moi, sinon je sent que Nabila va me jeter des regards noirs tout le reste de la soirée.
Je hausse un sourcil en voyant Clyde se diriger vers la cuisine pour préparer les boissons, pour une fois que c'est pas la femme... Amusant.
Lise, quant à elle, essaye tant bien que mal de faire la conversation. Ouais, je peut comprendre... C'est sur que les mutants sont rarement bien vu de nos jours, une des raisons pour laquelle je ferme ma gueule.
J'hausse les épaules, pointant Nabila du pouce, souriant légèrement.

"Moi je m'en fout ce que t'es. Ces cons étaient racistes avant d'être anti-mutants, et ils auraient put aussi bien s'attaquer à Nabil qu'à ton copain, alors bon..."

Je sourit à Nabila, m'étirant ce faisant, me tenant bien de dire que, sans l'intervention des jumeaux, j'aurais pas bouger de ma place tant que ces derniers ne se seraient pas intéresser à Nabila.
Désolée Lise.

Clyde revint en portant tranquillement un plateau chargé de six verres, qu'il déposa d'une main experte devant chacun des convives. Il expliqua :

- Je suis serveur.

Puis il s'assit sur le coussin à côté de Lise et lui passa un bras autour des épaules. Celle-ci répondit à Kala.

- Disons que pour eux, je cumule. Je suis une mutante, et je suis une blanche qui sort avec un noir. C'est pas la couleur de peau de Clyde qui les dérange, c'est qu'il se mélange.

Elle fit une petite pause. Elle semblait un peu désenchantée. Ce fut Clyde qui reprit.

- Vous avez peut-être vu, dans le hall, ou sur notre porte. Ou là.

Il désignait les impacts.

- Le propriétaire essaie de nous virer parce qu'il en a marre que son appart soit dégradé. Ca fait deux mois que ça n'arrête pas. On envisage de déménager, mais on a pas vraiment les moyens en ce moment. L'entaille, c'est un type qui est arrivé avec une hache. Je l'ai vu à travers le Judas.

Lise poursuivit.

- Je connais quelques mutants, qui vivent dans les environs. C'est pareil pour tout le monde : dégradations, agressions... Pourtant, la plupart sont plus discrets que moi.

Il est vrai que les plantes du salon étaient un indice assez évident des capacités de la jeune femme. La plupart ne devaient pousser que sous des températures tropicales - ou bien, n'existaient tout simplement pas.

- Les rumeurs se propagent hyper vite, je sais pas comment c'est possible. Et dès qu'il y'a une rumeur, et ben un commando comme celui que vous avez vu vient mettre la pression, histoire d'être certain d'avoir bien à faire à un mutant. La plupart d'entre nous sommes incapables de nous contrôler en cas de danger, ils le savent. A mon avis, c'est organisé, mais qu'est-ce qu'on peut y faire ?

Elle termina par un haussement d'épaules désabusé. Franck demanda :

- Ca vous est déjà arrivé de croiser ces skinheads ?

Clyde acquiesça.

- Oui, deux fois. La première, on s'en est bien sortis. La seconde, j'ai eu quinze points de suture à l'aine. C'était notre première sortie en amoureux depuis trois semaines.

Il leva son T-Shirt pour montrer la cicatrice, et Nabila fut celle qui jeta sans doute le coup d'oeil le plus intéressé, s'attirant un regard réprobateur de Lise.

Je sourit à Clyde quand il nous donne explique son métier. Ah, ceci explique cela, en effet. Sa explique aussi pourquoi il a proposé aussi vite de l'alcool, force de l'habitude je suppose.
Je les observe un moment ces deux là, Clyde est tout de suite aller s'installer près de Lise une fois tout le monde servit et, à force de les observer je pouvais pas m'empêcher de sentir un petit pincement de jalousie au cœur. Elle avait trouver un bon gars, et, rien qu'à regarder ses yeux, on sentait qu'il était aussi content de son choix.

Je hoche la tête, pensive aux paroles de Lise. C'est sur que, présenter comme ça, les attaques deviennent vite courantes... Mais bon, même ainsi, c'était pas tant lui qui se mélangeait que elle... D'un point de vue purement pragmatique, cela faisait de lui une cible aussi, peut être même plus facile à atteindre car sans pouvoirs.
Quelles pensée dépressive quand même.
Je prend une petite gorgée de tequila et je sent aussitôt le feu dans ma gorge s'allumer et je me force pour ne pas tousser, ce qui fait sûrement changer mon visage de couleur, sans compter les larmes qui commencent à arriver aux yeux.
Alors, okay, maintenant je sais que j'aime pas la téquila, noté.

Woah, costaud. Hum, il parle de quoi là Clyde ? Je vois pas du tout de quoi il veut parler lui... Quels messages ? Quelles traces ? Quels impacts ?
Bon, okay, j'arrête mon coté garce et j'évite de mes les mettre à dos.
Mouais, l'histoire semble logique, mais est-ce que le proprio veut réellement les virer à cause des emmerdes ou bien parce que Lise est une mutante ? Une question sans réponse, mais je ne la poserais pas en tout cas.
Je porte mon attention sur Lise, oui, c'est sur que pour tous les mutants ce soit pareil mais, je me demande...
Par contre, coté discrétion, c'est sur que Lise donne pas la meilleure des images. Je lance un regard amusé aux plantes. Elles sont jolis en tout cas.

Les rumeurs... Ce sont en fait la cause des problèmes hein ? Suffit qu'une personne vois un mutant utiliser ses pouvoirs pour que les problèmes commencent. Cela me rassure de savoir qu'au moins mes pouvoirs ne se sont jamais réellement activés face à du monde, bien que les accidents se sont multipliés depuis peu, je sent qu'il va falloir que je fasse encore plus attention.

Je tourne la tête vers Franck, intéressée par sa question aussi. Et Clyde acquiesça aussitôt. Deux rencontres déjà ? Ca commence à devenir dangereux... Et ça ne s'arrêtera pas de sitôt, surtout si tout ce qu'ils doivent payer c'est un amende pour sortir de tôle. Ces cons on souvent beaucoup de gens derrière eux prêt à les aider. Hum, cela ne s'arrêtera pas, hein ?

J'observe la cicatrice de Clyde, parfaitement consciente que le regard que porte Nabila à Clyde n'est pas un regard "pur", disons plutôt un regard très intéresser... Intéresser à passer ses mains sur le torse de Clyde.
Le problème, c'est que si je l'ai vu, Lise aussi, comme le prouve le regard qu'elle lance à Nabila, est-ce qu'au moins elle la remarquer ?
Vite, changer de sujet.

"Mais, dites... Si il y a d'autres mutants dans la merde, pourquoi vous vous aideriez pas les uns, les autres ? Genre, vous cotiser pour vous payer un appart tous ensemble, non ?"

Il y avait bien une autre solution... Une solution qui me forcerait à révéler certaines choses devant mes amis, des choses que je ne souhaite pas révéler, par maintenant...

La proposition de Kala fit sourire Lise.

- Ca nous est tous passé par la tête, à un moment. Mais ce qu'on veut, c'est vivre comme des gens normaux. Comme des couples normaux.

Si l'appartement n'était pas luxueux, il témoignait du sérieux du travail des deux jeunes gens, qui semblaient financièrement indépendants. Au mur, était accroché un diplôme mentionnant que "Lise DiLuca" avait réussi un concours d'infirmière.

- Et puis Clyde n'est pas mutant. Une communauté de mutants, comme ça, c'est une poudrière. Voyez déjà Genosha...si vous êtes tombés sur la Sentinelle, vous devez savoir qu'il s'y passe des choses. Même si c'est déformé, c'est un fait.

Ils levèrent conjointement leurs verres.

- A la vôtre !
- En vous remerciant pour ne pas être des racistes bas du front.

Nabila s'enquit de leur futur.

- Vous comptez déménager ?

Lise secoua la tête.

- Clyde pourrait, c'est un excellent serveur, et un excellent barman, n'importe quel bar du pays l'embaucherait. Mais je ne suis pas diplômée depuis assez longtemps pour avoir une mutation. Si on bouge, pour le moment, ce sera à l'intérieur de Los Angeles.

Son homme embraya.

- Et vous, vous aviez quoi de prévu pour la soirée ? Je vous dénoncerai pas, mais vous avez pas la tête de vingt-et-un piges. Et les problèmes de videur, ça me connaît.

Il avait dit ça comme une constatation, avec un petit sourire entendu.

Hum, mouais, pourquoi pas mais, Lise, va falloir te mettre un jour dans la tête que vous êtes pas un couple normal et que vous aurez sûrement pas les mêmes problèmes que les gens normaux ? Je veux dire... Non, oublie, c'est pas grave. Après tout, chacun à le droit de rêver et d'avoir ses propres ambitions. Si tu souhaite réellement essayer de vivre comme ça Lise, je te souhaite bien du courage.
Et puis, Génosha était une communauté de fanatiques, pas beaucoup mieux que les fanatiques de la Sentinelle. Là je parlais quand même d'un truc sérieux et puis, vous êtes pas obligés d'accepter que les mutants, hein ?
Et moi je dois arrêter de me parler seule...

Je suis surprise quand je les vois lever leurs verres, pour nous, woah. C'est limite trop ça, j'en rougis un peu même. Ils sont sympa, l'un comme l'autre. Je m'en ferrais pas des amis, c'est clair, mais au moins, je suis contente de les avoir rencontré.
Je les remercie d'un hochement de tête, l'un comme l'autre, avant de jeter un regard amusé à Nabila.
Subtil ça comme tactique ma grande. Au moins je sais que t'es réellement intéressée.
Mais bon, la réponse peut être sympa à entendre.

Un excellent barman ? A ce point là ? Et béh, si c'était pas copine qui disait ça, je l'aurais presque pris au sérieux.
Bon, je rigole, désolée, c'est juste que, pour toutes les petites amies, son mec est toujours le meilleur, plus encore si ce dernier fait un métier "cool" genre barman ou videur.
J'observe un moment le diplôme de Nabila, c'est sur que, si c'est récent, c'est pas demain que son métier paiera, plus tard, oui, mais aujourd'hui...
Bof, au moins, ça prouveras si ils resterons longtemps ensemble ou pas.

Aie, Clyde à taper dans le mille. Bon, qu'on fasse pas vingt-et-un an c'était sur, mais, quand même, c'est presque une tradition mondiale que les ados tentent de se faire passer pour des majeurs, non ?
Mais oui !
Pff... Allez, je croise mon regard avec l'un des jumeaux, roulant des yeux avant d'hocher la tête afin qu'ils sortent les faux-papiers. Si on pouvait fermer notre gueule sur le fait que Lise est une mutante, alors ils pourraient sûrement la fermer aussi pour un "délit" aussi merdique.

"Bah, on comptait sortir tous ensemble en fait, avec un peu, d'aide, en quelque sorte."

Un dernier point me taraude par contre… Si Clyde pouvait déménager quand il voulait… Peut être serait il réellement bien de parler, seule, à Lise au sujet de l’Institut, bien qu’elle doive déjà le connaître, mais, savoir son avis sur ce sujet m’intéresse aussi.
Qui sait, elle pourrait m’aider à résoudre mon dilemme si ça ce trouve ?

Comprenant le message implicite de Kala, Thomas sortit les faux papiers et les posa silencieusement sur la table basse. Clyde les observa d'un air connaisseur.

- Mmh...visez pas trop haut, les jeunes. Les petites boîtes ne diront rien - après tout, vous payez, c'est tout ce qui compte. Dès que ça devient huppé, par contre, les videurs ont l'oeil, et ils vérifient les cas louches, parce qu'ils veulent pas d'histoires avec les flics.

Il leur fit un clin d'oeil.

- Mais ça se passera bien. Vous devriez essayer le Paps Day, c'est un peu plus à l'Ouest, sur la Sixième Avenue. L'ambiance est cool, y'a jamais d'embrouilles. Enfin, je dis ça, je dis rien, vous aviez peut-être prévu mieux !

Il jeta un coup d'oeil aux verres, et se leva pour remporter ceux qui s'étaient vidés - tous, sauf ceux de Kala et Lise. Nabila le regarda ostensiblement s'éloigner, s'attirant un coup de coude de la part de Franck, et un nouveau regard suspicieux de Lise. Qui changea de sujet.

- Vous avez mangé ? Non, ne dites rien, sans vous on ne sait pas dans quel état on serait. On avait prévu d'entamer un poulet, à six, il sera fini, voilà tout.

Elle eut une moue d'excuse.

- On ne reçoit personne, ces derniers temps, et on ne sort plus. Alors vous nous excuserez si on en profite un peu pour discuter ?

Elle leur sourit franchement et attendit la réponse générale. Franck et Thomas semblaient intéressés - c'était une substantielle économie, qui pouvait signifier une conso supplémentaire le soir. Nabila était naturellement enthousiasmée.

J'ai pas pu me retenir, j'ai sifflée. La photo de ma fausse carte d'identité est pas mal du tout, vraiment, mais j'ai pas le souvenir de quand elle a été prise, va falloir que je demande aux jumeaux, histoire qu'ils m'en donnent d'autres, ce serait pas mal, surtout pour remplacer celle de mes papiers administratifs qui commencent à sentir le vieux, merci, l'appareil dentaire...
Mais bon, Clyde les ramasse et, rien qu'a son attitude, on comprend qu'il en a déjà vu, ou utilisé, un certains nombres de faux papiers. Super, il pourras nous dire si jamais ils sont bons.
Alors ?
Alors ?! Alors ??!!
Ah... Sacré verdict, je m'attendais pas à une telle conclusion en vérité.

Je me gratte la nuque, réprimant le rouge qui me montait aux joues à cause de son clin d'œil, mignon...
Mais bon, j'avoue pas connaître du tout le club dont il viens de parler. En fait on aller un peu tenter à pifomètre, la première boîte qui nous laissait entrer aurait été la bonne. Mais là, si on a un endroit précis où aller, alors la soirée risquait d'être plus longue, et sûrement plus fun. Cool.
Bon bah, direction le Paps Day je crois. La Sixième ? On va devoir reprendre le bus mais sinon, c'était jouable, bien qu'un peu loin.
Je le laisse prendre mon verre sans rien dire, sans réellement m'excuser non plus de ne pas en avoir bu une goutte, mais la téquila, beuh...
Nan, là je regarde tour à tour Thomas, Franck et Nabila pour savoir ce qu'ils en pensent, mais avant de pouvoir poser réellement ma question, Lise me bat au taquet.

Rapide la flower girl...

Je sais pas trop comment elle a fait, mais sans que j'ai pu ouvrir la bouche, elle nous à pratiquement acculé pour manger avec eux, ouille, comment elle a fait ça ?!
Mais je sais qu'on peut s'en sortir ! Euh, les gars, m'abandonnez pas !
Je comptais pas vraiment sur Nabila en réalité, tout ce qui pouvait lui permettre de passer plus de temps avec Clyde était bien dans son livre.
Mais les jumeaux, rah, les mecs ! Je comptais sur vous les gars, vraiment, je suis déçue là...
Bon bah, si tu peut pas les vaincre, rejoins les hein ?
J'hoche lentement la tête, me faisant l'effet d'un parasite là tout d'un coup. On viens, en quelques minutes, de se faire inviter à boire, à manger et, si a continue comme ça, je sent qu'ils vont trouver le moyen de nous accompagner au club.
Au secours, je vais perdre ma copine !
Bon, j'arrête mon mélodrame perso et je reviens moi-même, hop !

"On voudrais pas s'imposer." Je lance un regard particulièrement appuyer aux jumeaux et à Nabila. "Mais je sent que j'arriverais plus vite à vaincre un raptor à mains nues que de te faire changer d'avis. Donc, on accepte, merci, Lise."

Ne me demandez pas où je trouverais un raptor, je répondrais pas de toute façon. et puis, un poulet, ça sonnait bien, quoique, j'aurais bien bouffer chinois moi ce soir... Tant pis, pour une autre fois.
Je me lève rapidement, si on dois manger ici, autant que je m rende utile. Merci maman et tes, ô si précieuses règles de conduite...

"Tu veux de l'aide pour mettre la table ?"

Bon, j'avoue j'ai une autre raison, les jumeaux détestent tout ce qui s'apparente de près ou de loin à une corvée et je crains que Nabila, occupée à baver qu'elle est sur Clyde ne nous sera pas d'un très grand secours...
Ca va, peut être, me laisser du temps pour lui parler, seule à seule.