Rues de San Francisco

Ses errances menèrent les pas de Jimmy vers un quartier différent de celui où il se trouvait. Non pas un quartier délaissé, type ghetto infesté de gangs, mais ce n'était pas non plus un quartier de la plus haute bourgeoisie. Simplement une mini-ville avec des gens normaux essayant de survivre.

Un attroupement attira son attention dans ce qu'il semblait être une sorte de café théâtre, non loin devant lui. Des gens aux allures étranges se pressaient à l'entrée dans une petite cohue semblable à ce qui était visible avant un concert populaire...

Les gens de la foule avaient pourtant largement de quoi être choquants ! Vêtus de façon pour le moins étranges : matières brillantes, couleurs vives, accessoires exubérants, coupes de cheveux opulentes, colorées, bandanas, talons hauts, semelles compensées, garçons en filles, filles en garçons, filles en filles, garçons en garçons, un public hétéroclite et enthousiaste qui ne prêta pas plus d'attention que ça à Jimmy.

Les gens étaient tous occupés à se presser contre le guichet au dessus duquel trônait une énorme affiche :



La foule murmurait tout un tas de compliments admiratif pour ce groupe qui avait déjà fait parler de lui en emportant la faveur du public de Woodstock face aux Scum Pits.

L'ouvreur remettait à toute allure des tickets avec l'image phare de l'affiche à tous les gens gratuitement, simplement pour tenir le compte de personne, et rapidement, le guichet fut fermé. Jimmy avait eu la chance d'avoir une place.

L'endroit était une sorte de café concert : un grand bar en zinc avec des tabourets en aluminium, beaucoup de petites tables et chaises partout, quelques canapés dans un autre coin, et une scène assez grande pour accueillir des groupes professionnels, et assez petite pour conserver une ambiance intimiste à cette sympathique salle de spectacle.

Vint le moment du début du concert, ouvert par ce morceau de musique avec un impressionnant solo de guitare acoustique, instrument quasiment plus utilisé sur les scènes du fait des faibles possibilités de postproduction. Au cours du solo, la poursuite de la scène se braqua sur la guitariste, assise sur un grand tabouret en bois. Robe longue orange avec une grande fente, talons aiguille de trois pouce et quart. Tout autour de Jimmy, des gens murmuraient : "c'est Zab, la nouvelle diva. C'est elle qui a donné un ton plus rock." puis ergotèrent un instant pour savoir si c'est mieux ou si c'est le disco qui devait perdurer.

Le solo toucha à sa fin et toute la scène s'illumina pour montrer les divas et leurs trois stars : la grande rousse aux cheveux courts, robe mauve, longs gants, semelles compensées, Mariola au chant, la petite forte, la plus masculine, robe verte, colliers à la basse, Carla, et la black blonde toute en panthère à la batterie, Lula, au milieu d'une scène décorée d'objets aussi hétéroclites et brillants que les bijoux des trois divas et de leurs musiciennes et choristes, aussi exubérantes que les têtes d'affiche.

Le serveur, un homme sortie tout droit d'une statue grecque et vêtu d'un smoking au haut intégralement transparent à l'exception du col noeud papillon, des manchettes et de l'oeillet à la boutonnière, s'approcha de Jimmy et le regarda d'un air un peu étonné. Il ne ressemblait pas vraiment à la clientèle habituelle du club en question. Il tâcha toutefois de ne pas se départir de son sourire alors que le groupe des divas entamait une chanson d'une artiste totalement oubliée : Pat Benatar.

Il passa un rapide coup de chiffon sur la tablette devant Jimmy en attendant que celui-ci sorte sa monnaie.

(note : je pense que ta bannière est trop haute. Tu peux trouver le format limite ici)

Jimmy fouilla dans toutes ses poches et ne trouva qu’un seul maudit dollar ainsi qu’un peu de monnaie, il posa avec beaucoup de peine toute sa ferraille sur le bar et commença à compter, cela atteignait à peine les 1$40. Il regarda le barman avec un air désolé, il lui demanda gentiment, on pourrait même dire craintivement vu la carrure du barman qui impressionnait Jimmy :

- Vous avez quoi à boire pour 1 dollar 40 ?

Puis il se retourna pour continuer à voir le concert en attendant que le barman s’occupe de lui, avec le concert il devait voir beaucoup de client, il posa son sac et sa guitare à côté de son tabouret. Cet isolement commençait à peser lourd sur Jimmy, il est rester quasiment seul pendant presque 8 mois et il n’a pas revu sa famille et ses amis depuis, le concert ne lui fait pas oublier tout ça, mais cela lui fait plutôt réfléchir.

*Il faut que je trouve un endroit et où je puisse m’intégrer sans me soucier de ce que je suis, mais je ne crois pas que cela existe dans le monde.*

Alors Jimmy se retourna, il ne fallait pas que le barman l’attende alors qu’il lui avait posé une question.


(HRP : ba ma banière fait 325 sur 175 mais quand tu parle de haute tu parle peut être de la taille du fichier??)

(ah ok, je pensais qu'elle faisait plus de 200 de haut, autant pour moi)

Le barman se prit d'un petit rire en voyant l'étendue considérable de la fortune de Jimmy.

"Eh bien pour cette somme, et comme je suis dans un bon jour, tu auras droit à un sirop à l'eau."

Le barman alla lui préparer une menthe à l'eau, avec un petit parapluie et un truc pour touiller en forme de coeur, et vint le lui apporter sans lui rendre la moindre monnaie.
C'est là que Jimmy se rendit compte qu'il y avait un silence un peu étrange pour un concert. Un coup d'oeil à la scène, et il constata que les divas avaient posé leurs instruments, et descendaient de la scène pour aller se mêler au public, et surtout pour aller boire un coup. De sa position, Jimmy était en première ligne pour voir arriver la chanteuse, Mariola.

Jimmy prit son verre, avec un grand sourire, il avait très soif et avec son parcours qui est pour le moins singulier il n’a pas pu ramasser beaucoup d’argent pour remplir sa bourse. Il leva son verre au barman en prononçant ses quelques mots en souriant :

- Je te remercie, je te revaudrai ça, il mit le petit parapluie sur le coté puis bu un peu de sa menthe à l’eau.

A ce moment là, on n’entendait plus la musique, juste quelques personnes qui parlaient entre eux. Jimmy se retourna très brusquement et vit que les divas étaient en train de cendre de la scène, on pouvait voir que les magnifiques instruments étaient posés sur la scène et on voyait très bien qu’ils étaient de qualités. Le groupe allait vers le bar, sûrement pour boire un coup. Faire un concert est très fatiguant et ça Jimmy le sait. Il se retourna et demanda au barman :

- Dit moi s’il te plait, sait tu comment s’appelle la première diva qui est passé ? Celle qui a fait le solo de guitare sèche.

*Je ne suis même pas sur de son nom, j’espère qu’elle va venir je voudrais bien jouer de la guitare avec elle.*

Puis il tourna quelque seconde la tête pour voir si les divas arrivaient.


(HRP : c'est pas grave, d'ailleur je l'ai quand même refaite, maintenant elle fait 375 par 155)

Le barman eut vraiment l'air interloqué. Jimmy ne connaissait pas les divas ! Il s'avança néanmoins pour éclairer sa lanterne.

"La guitariste, c'est la nouvelle. Zab, qu'elle s'appelle. Elle est là-bas, à l'autre bar. Ici, la petite en vert, c'est Carla, une sacré nana, la black, c'est Lula."

Il se redressa pour accueillir Mariola qui arrivait :

"Et voici ma divine Mariola, la chanteuse la plus fameuse."

"Tu as toujours été un vil flatteur, mon grand loup, mais tu le sais, tu n'auras jamais rien de moi." répondit-elle sur un ton parfaitement convenu.

Il se pencha pour lui faire un baise-main, puis Mariola s'assit sur un tabouret non loin de celui de Jimmy, croisa ses jambes, révélant de longs bas résille et des petites chaussures à pompon. Elle posa un coude sur le bar, et fit un petit signe au barman qui se pencha à qui elle sussura :

"Un diabolo violette, mon chou"

Avant de lui coller une grosse bise sur la joue, et c'est un barman avec une énorme trace de lèvres rouge qui alla s'affairer à ses verres, laissant Jimmy sous le regard inquisiteur de Mariola qui pianotait sur le bar sans rien ajouter.

Jimmy reprit son verre de sirop à la main et écouta attentivement ce que disait le barman. Il regarda pour bien identifier les divas, puis arriva la chanteuse, Mariola, alors le barman se redressa aussitôt pour la saluer. La réponse de Mariola fit sourire Jimmy, les mots comme "grand loup" avec "tu n’auras rien de moi" étaient contradictoire et allaient si bien ensemble. Jimmy replongea dans ses pensées, de voir ces deux là parler comme ça lui rappela une nouvelle fois qui il avait laissé derrière lui, son groupe. Il vit sa guitare, alors releva la tête, il fallait qu’il se change les idées et rien de telle que de jouer.

Il se tourna et vit que Mariola regardait dans sa direction, il se tourna pour voir si c’était quelqu’un proche de lui, et il n’en était rien c’était lui qu’elle regardait, sûrement du fait de son allure qui n’est pas comme celle des autres, trop "classique". Il se leva et avança de quelques pas pour allez près de Mariola, puis il lui proposa avec un peu d’hésitation :

- Bonjour… euh pardon de vous déranger… les divas et vous, vous êtes vraiment exceptionnels, je voulais vous demander... puis il reprit un peu de sa confiance, je voulais vous demander, étant guitariste, si vous voudriez bien faire une chanson avec moi. Ca me plairait beaucoup de pouvoir jouer avec vous. Vous êtes vraiment talentueuses et ça doit faire 6 mois que je n’ai pas joué dans un groupe.

Jimmy espérait vraiment que Mariola accepte cela lui permettrait de se changer les idées ainsi que de se faire la main, et peu être pouvoir jouer avec cette Zab qui joue de la guitare sèche et qui a apporté plus de rock dans le groupe.

Mariola but longuement à son verre pendant que Jimmy parlait. Fait étrange, son rouge à lèvres qui avait tellement marqué le serveur ne laissa pas la moindre trace sur le verre. Elle reposa son verre, et posa un instant la tête sur sa main avant de répondre :

"Merci, j'aime toujours entendre des encouragements de nos fans, ça montre que notre musique est éternelle."

Elle se leva et s'approcha de Jimmy.

"Par contre, tu n'as pas vraiment la tête de l'emploi. Tu détonnes déjà dans cette salle, alors sur scène au milieu de nous, tu serais aussi embarassé qu'un homme au milieu d'une réunion tupperware."

Elle décrocha toutefois l'une de ses multiples boucles d'oreilles, et la tendit à Jimmy.

"Tiens, prends ça et montre le au portier. Tu n'auras qu'à venir nous voir en coulisses quand ce sera terminé. Je dois remonter en scène. The show must go on, comme disait l'autre. Chéri ? (au barman) Tu lui serviras à boire sur mon compte, dans les limites de la raison"

Puis elle retourna sur scène avec un petit salut de la main pour Jimmy. Les divas commencèrent alors à une série sur les pointer sisters.

Jimmy était un peu déçu de ne pas pouvoir aller avec eux, mais ce qu’avait dit Mariola était vrai, il fait déjà tache dans la foule, alors sur scène ce serait encore pire. Néanmoins Mariola décrocha une de ses boucles d’oreille et l’invita à les rejoindre dans la loge. Il prit la boucle d’oreille avec attention et la mit dans la poche intérieure de son gilet. Il finit son eau à la menthe et remercia Mariola avec un signe de main car celle-ci devait déjà retourner sur scène, vraiment une chic fille. Il se tourna vers le barman et lui demanda gentiment :

- Ba je ne prendrai qu’une menthe à l’eau sur son compte, elles sont vraiment bonnes tes menthes à l’eau.

Jimmy lui fit un grand sourire, il pouvait prendre quasiment n’importe quelle boisson sur le compte de Mariola mais celui-ci prit la boisson que le barman lui avait presque offert. Il continua le concert beaucoup plus serein et s’intégra un peu à la foule, il tout de même attention à ses affaire, le barman ne pouvait les surveiller il devait être occupé, Jimmy ne voulait qu’il arrive quelque chose à sa guitare.

A la fin du concert Jimmy remercia le Barman de sa gentillesse, prit ses affaires et alla vers la porte des coulisses, puis il sortit la boucle d’oreille qu’on lui avait précieusement donné et expliqua au portier pourquoi il l’avait affin de pouvoir passer, et rencontrer le reste des divas.

(HRP : j'ai mit tout de suite la fin du concert (bien que ce n'est pas à moi de le faire) pour aller plus vite, mais si ça te gêne tu ne prend pas en compte la dernière partie de mon post, amicalement Jimmy)

La coulisse était un endroit étrange... Une sorte de fourmillière bruyante, sentant le parfum, le déo, le maquillage, plein d'une effervescence de plumes, de dentelles, de froufrous, de longs gants et de boas.

Plein également de regard curieux et interrogateurs sur la présence d'un mââle dans cet endroit typiquement féminin, quoique...

Jimmy fut accueilli par Lula, qui était à la batterie, et qui était vêtue d'un peignoir zebre, assorti à la serviette qui lui maintenait les cheveux en l'air.

"Je peux t'aider ? Tu t'es perdu chez les fauves ?"

Lula posa une main sur sa hanche, l'air légèrement impatiente, alors que d'autres filles, des choristes et des danseuses, s'approchaient par curiosité.

"Ben puisque tu es là, parle nous donc !"

Elle se déplaça jusqu'à sa coiffeuse, y prit un tube de rouge à lèvres mauve, une serviette blanche, et signa un autographe sur la serviette avec le rouge à lèvres, avant de la passer aux autres filles.

Carla survint alors :

"Ah, tu dois être celui dont Mariola m'a parlé. En même temps, la plupart des hommes ne restent pas habillés très longtemps quand ils sont dans nos loges."

Elle lui adressa un clin d'oeil évocateur. Disait-elle la vérité, ou bien jouait-elle juste la provoc ? Difficile à dire. En tout cas, elle le prit par le bras, puis l'entraîna vers les loges privatives, puis le lâcha, prit la serviette, y mit son autographe au rouge à lèvres vert, lui donna la serviette, et repris sa route vers une porte avec une grosse étoile en néons roses qu'elle ouvrit sur une Zab furibarde qui quitta la pièce et s'en fut sans lui accorder le moindre regard.

Jimmy était assez surpris par la réaction de Lula, elle était rapide et franche. Jimmy allait répondre mais les événements arrivèrent très vite. Il n’eu le temps de dire que :

- Je voulai…

Que Carla déboula et lui fit des insinuations plus que tordus en lui faisant un clin d’œil. Jimmy fronça des sourcils en reculant de la tête, il fut très surpris, il ne voulait pas être un nouvel homme sur leur tableau de chasse. Puis celui-ci se fit entraîné par Carla, il eu juste le temps de prendre sa guitare et son sac avant de se faire emporter. C’est alors que Carla lui fit un autographe au rouge à lèvres vert sur une serviette et lui donna, puis elle repartit pour aller jusqu'à une loge avec une grosse étoile en néon rose, Jimmy regardait tout autour de lui, il tournait la tête dans tout les sens comme si il avait peur de se perdre.

*Mais elle m’emmène où, avec ma veine je vais avoir des ennuis.*

Elle le lâcha afin d’ouvrir la loge, et une fille partit de la loge avec furie, Jimmy se retourna pour voir qui c’était, c’était Zab, il aurait eu du mal à l’oublier vue comment il était ébloui par son solo, il ne l’a pas décroché des yeux. Il ne réfléchit même pas, il jeta son sac sur le coté et partit en direction de Zab en la criant avec sa serviette et sa guitare dans les mains, il ne voulait pas la rater alors qu’il était si prêt d’avoir son autographe et de pouvoir jouer avec elle.

- Attend ! Reviens ! Zab ! Il espérait qu’elle fasse demi tour en entendant son nom bien qu’il n’y avait pas beaucoup de chance.

Alors que Jimmy partait en courant derrière son idole, devant les yeux esbaudits des divas, Carla s'approcha de Mariola qui apparaissait dans l'encadrement de la porte.

"Eh bien ma grande, on voit bien vers qui tourne son coeur à celui-là..."

Et dans un soupir, elles s'en furent rejoindre leurs amies.

Zab, pendant ce temps là, était sorti des loges, et, seulement arrivée à l'entrée des artistes, se retourna et décocha agressivement à l'encontre de Jimmy :

"Bon ! Qu'est-ce que tu me veux toi maintenant ?"

Elle n'était manifestement pas de très bonne humeur.

La guitariste lui jeta un regard noir, du genre de ceux qui font exploser les blocs de granit, ou qui tordent les petites cuillers (qu'elles existent, ou non).

"Non mais tu te crois où toi, de venir me faire la leçon ?! Je te connais pas ! Tu veux quoi ? Un autographe ?"

Elle sortit alors, fait assez exceptionnel, un marqueur, et fit un autographe sur l'étui de la guitare de Jimmy. Quoi qu'elle en soit, elle avait parfaitement snobé la demande de Jimmy.

"Voilà ! Maintenant, fiche le camp. Je ne te connais pas, t ne me connais pas, et tu connais encore moins les autres, alors va jouer avec elles si ça te chante, d'ailleurs, elles vont peut-être recruter un guitariste, mais moi, je sacre mon camp !"

A la demi-surprise de Jimmy, la rockeuse plissa les yeux en une étroite fente, et une petite ride apparut entre ses sourcils, signe d'une colère contenue qui ne demandait qu'à exploser.

"Non mais je rêve... Tu te prends pour quoi là, à venir me faire la morale et à me donner du tu comme si on était potes depuis les couches ? Rien qu'hier, tu ne connaissais pas le club ni même mon nom, et maintenant, tu voudrais essayer de jouer les bons samaritains ?"

Elle fit deux pas et lui planta son index dans la poitrine, le fixant droit dans les yeux.

Je vais te donner un petit conseil : dégage de là. Retourne raconter des boniements au catéchisme, parce que j'ai passé l'âge d'écouter les témoins de Jeovah. Tu voudrais peut-être voir une rockeuse en colère ? Crois-moi, tu n'apprécierais pas la démonstra..."

Elle s'interrompit, venant de remarquer qu'il ne portait pas de lentilles.

"Je vois..." Elle le repoussa "... Je ne vais pas perdre mon temps. Salut."

Alors que Jimmy s'en retournait, la guitariste s'en retourna aussi et quitta le quartier.