A Seoul, à 7 heure du matin...

[HJ : j'ai dû commencer un nouveau vu que l'autre est vérouillé...]

Chae Yeon marchait tranquillement dans la rue. Le regard de la fille parcourait le sol, en frayant son chemin entre des milliards de gens. Seoul était ainsi, les gens peuplaient les rues, du matin au soir.

"Que faire maintenant ?"Se demanda-t-elle.

Il fallait le dire, il était 7h du matin et déjà, à cette heure, elle était en traint de se balader dans les avenues. Elle était sortit de l'orphelinat, sur la pointe des pieds, de peur de rencontrer madame Montagne ou sur quelqu'un d'autre.

Chae Yeon se sentait libre en dehors de son habitat. Quelques sous dans la poche, elle avançait, au rythme des autres pour ne pas se faire crier dessus parce qu'elle était lente. En Corée, les gens étaient ainsi, ils hurlaient même sur des gens qu'ils ne connaissaient pas, au milieu de la rue.

Elle s'arrêta alors devant un magasin fermé, Chae Yeon observa les articles qui étaient présentés derrière la vitrine. L'ouverture de cette boutique de petites babioles n'ouvrait que dans 1/2 heure. Elle trouvait qu'ils ouvraient plutôt tôt.

En attendant, elle s'installa sur un banc blanc puis elle pensa à tout et à rien. A son pouvoir et à l'orphelinat.

Là dans l'innocence et l'oubli, à une heure pareille, Chae Yeon se sentait un petit peu inexistante. Le code implicite de la ville... Se fondre dans la masse pour se faire oublier par la foule.

Et a fortiori, assise sur un banc, elle pouvait en apprendre bien d'avantage sur les gens qu'en leur parlant tant ils étaient transparents. Des gens qui vont et qui viennent avec cet air bizarre, perdus dans leurs pensées sans aucun intérêt, simplement pour vaquer à leurs activités quotidiennes qui leur donnaient l'illusion d'exister.

En bref, une matinée comme toute les autres.

Elle observait souvent sa montre, pour voir si l'heure avançait. Mais à chaque fois qu'elle jetait un coup d'oeil dessus, il n'y avait que les secondes qui avaient avancés, pas les minutes. Ses yeux balayaient alors le sol. Des milliers de paires de chaussures passaient devant elle, toutes differentes avec un petit motif ou une taille de plus.

Elle observait tout : les gens qui se disputaient, les personnes qui téléphonaient, les humains qui se dépêchaient d'aller à leur travail. Tous avait une activitée, pas comme Chae Yeon. Elle n'avait rien à faire, sauf attendre l'ouverture du magasin.

Quelques vingtaines de minutes plus tard, elle vit entre les gens qui passaient devant elle, le carton OPEN/CLOSE. Il n'était toujours pas tourné du bon côté.

Elle observa encore une fois sa montre : plus que 6 minutes et 46 secondes... Chae Yeon attendit sagement, assise comme si elle était sur une chaise dans une salle de classe.

Ne sachant trop comment, Kim se retrouva la tête en bas, sur son banc renversé. Quelque chose clochait.

La terre tremblait ! Une intensité jamais vue dans ces contrées... Un grondement assourdissant se fit entendre alors que la secousse allait en s'amplifiant et que tout le monde se retrouvait par terre : les bâtiments s'entrechoquèrent, les vitres volèrent en éclats, mais même ce bruit aïgu fut couvert par le vacarme de la Terre en train de se retourner. Près d'elle, un arbre se renversa, manquant de peu de lui arracher la tête.

Quelques immeubles, ceux qui ont été les moins dotés en équipement parasismiques s'effondrèrent dans la ville. Chae Yong ne put pas les voir, mais devina cela aux nuages de poussières qui envahissaient les rues.

La secousse se calma un instant, pour laisser la place à la clameur, encore plus atroce et poignante, de la foule qui se tenait là, et qui ressemblait maintenant à une horde de fantômes blancs de poussière collée à leurs cheveux et leurs habits et qui s'éparpillait en tous sens, sous le bruit des sirènes d'urgence qui s'étaient activées.

A nouveau, une secousse ! Encore plus intense cette fois-ci ! Et la fillette perdit connaissance.

Elle ne se réveilla que plus tard. Combien de temps avait passé ? Impossible de le savoir. Un coup d'oeil à sa montre, elle était brisée, et indiquait toujours 7h24. Mais il faisait nuit. Non, pas nuit... Le ciel était empli de lourds nuages noirs, semblables à de la fumée. Elle était couverte de poussière, l'air était suffocant, mais elle était vivante. Seule intacte au milieu d'un tas de verre brisé provenant d'un building dont il ne restait plus que la carcasse d'acier.

Son pouvoir l'avait protégé, mais d'autres personnes étaient moins chanceuses autour d'elle... La chute de massifs débris de verre avaient fait de gros dégâts sur les personnes qui se trouvaient en dessous...

La tête en bas, ses cheveux pendus, elle se demandait bien ce qui ce passait. Des bruits de vitres se casser, de la fumée grise que produisait les bâtiments se fient entendre. Chae Yeon avait eu très peur en voyant un arbre tomber à quelques milimètres d'elle. Kim avait même entendu le "FFIIIOOUU" qu'avait fait l'arbre en tombant. Mais enfin, que se passait-il ? Un tremblement de terre à Seoul ? Ce n'était pas fréquent. Elle commençait à s'inquieter.

Des minutes plus tard, des bruits de gens affolés, cela l'affolait aussi. Elle voyait des sortes d'âmes érrantes dans la rue, comme de la farine collées sur les vêtements, la face sauf les yeux et les cheveux. Elle se disait qu'il aurait mieux vallus qu'elle reste à l'orphelinat. C'était une très mauvaise idée d'être sortie.

"My god... Oh my god !" S'exclama-t-elle avant qu'une nouvelle secousse ne la mette hors d'état.

Quelque temps plus tard, ses yeux se rouvrirent et la première chose sur lequels ils se posèrent fut sur la montre. Le verre était brisé. Elle marchait à peine. Si ça se trouvait, elle ne fonctionnait même plus. Du moins, elle affichait 7h24. C'était impossible. Chae Yeon avait l'impression qu'une éternitée était passée.

Kim observa ses alentours, elle vit des gens avec l'oeil bléssé par des morceaux de verres. Certains avait des morceaux d'aciers inplantés dans leur bras. En voyant toutes ces horreurs, elle fit une grimace. Ce n'était pas trop beau à voir.

Le ciel avait été noir comme le mal avait envahi la ville. Ce n'était pas des nuages de pluie ni de tonerre. Le soleil avait disparu, les secousses s'étaient arrêtée mais elle avait un horrible mal de crâne. Pourquoi n'avait-elle pas été bléssée ? Peut-être que le bouclier qu'elle avait créé le jour de tristesse, quand elle avait bléssé le camarade, avait réaparu aujourd'hui ?

Elle n'en avait pas la moindre idée. Aucune éraflure, juste une goutte de sang qui coulait de son épaule. Ses vêtements aussi étaient enduis de poudre blanche, son corps entier pour tout dire. Elle se releva sans avoir trop de mal puis avança en essayant de se frayer un chemin entre tous les objets et monuments détruis. On aurait pu dire que ça ressemblait un peu à une déchéterie plutôt bien tenue...

"C'est pas vrai..." Constat-elle en regardant autours d'elle tout en avançant.

La ville semblait être une ville fantôme... un champ de ruines. Tous les gens sortaient, hagards, des bâtiments où ils se trouvaient, et finalement, réalisaient qu'il y avait d'autres gens dans le monde à part eux, même si globalement, ils fondaient tous en larmes après le choc qu'ils venaient d'avoir.

Quelques secousses se firent encore sentir. Et le ciel était toujours très noir.

Les gens marchaient comme des fantômes dans la rue, passant à côté des cadavres, ou des blessés implorants sans même les regarder...

Et paradoxalement, Chae Yeon était toute seule dans la foule au milieu de cette apocalypse...

Elle avait peur, l'impression d'être seule au monde. Pourquoi parmis des milliers de personnes, elle seule n'avait pas été bléssée (en oubliant la petite source de sang qui coulait de son épaule...) ou perdue la vie ? Sa question serait sans doute sans réponse...

Elle marchait toujours tout droit, en observant attentivement les dégats qu'avait causé le tremblement de terre. C'était plutôt bizarre à vrai dire... Les gens couraient toujours dans tous les sens, partout et nul par, de peur que cet evenement ne se reproduise.

Chae Yeon voyait des morts sur le sol, soufflant pour la dernière fois de leur vie, des blessés hurlants de douleur et demandant l'aide des gens. Kim avait pitié mais avançait, lentement au milieu de ce champ de bataille.

Elle était oubliée par tous, madame Montagne s'inquieterait peut-être, mais dans cette meute de gens qui se cognaient en courant, qui se criaient dessus car un tel n'avait pas cédé le chemin ou l'inverse, elle paraissait invisible... Quelques un la poussaient et n'avaient pas le temps de s'excuser. Elle ne leur en voulait pas et elle marchait toujours droit devant, jusqu'à atteindre le magasin dont elle attendait l'ouverture avant le tremblement de terre.

La foule marchait autour d'elle sans même la voir. En même temps, la fillette venant de réchapper à l'enfer préférait aller regarder son magasin favori...

Il n'y avait plus rien à voir. La porte avait été enfoncée par le tremblement de terre, et à l'intérieur, ce n'était plus qu'un bazar monstre et un champ de ruines tant tout avait été renversé.

Les sirènes d'alarme furent remplacées par les sirènes de police, d'ambulances et de pompiers alors qu'une explosion se fit entendre dans une rue non loin de là. Explosion accompagnée d'un panache de fumée noire montant vers le ciel.

Des cris retentirent alors, et la foule se mit à courir en tous sens, devenue hystérique ! Les hyènes n'avaient pas perdu de temps, et déjà les pillards courraient en tous sens, armés de ce qu'ils avaient pu trouver, pour ramasser tout ce qui était ramassable.

...La société était devenue bien matérialiste...

Elle entendait les pas des gens qui couraient, les sirènes de camions de pompier, de voitures de policier. Elle ne bougeait pas du devant de la boutique qu'elle aurait tant souhaité visiter et acheter quelques petites babioles. Elle soupira, détruire un magasin qui avait l'air si sympathique ! C'était exagéré...

Elle se dégagea de devant le magasin quand soudain, un "BOUM" la fit rester sur place un moment. Le sol trembla mais moins fort que la précédente fois. Une fumée noire comme les ailes d'un corbeau commençait à se répendre dans l'atmosphère. Cela noircissait encore plus le ciel qui s'assombrissait de pire en pire. La fumée était mauvaise pour les poumons et les yeux à moitiés ouverts, elle monta son tee-shirt jusqu'à son nez, histoire de le "proteger" de la fumée, en faisant attention.

Chae Yeon décida alors d'aller voir ce qui se passait et se dirigea vers le lieu où avait eu lieu l'explosion. Elle voulait à tout prix savoir ce qui se passait, ce qui avait provoqué tout ces évenements. Kim marchait d'un pas décidé.

Se frayant tant bien que mal un chemin à contre-courant des hystériques, et se ramassant un certain nombre de coups de coude ou de genoux par inadvertance, la fillette trop curieuse se fit arrêter par un pompier qui tentait tant bien que mal de canaliser les choses.

"Ne reste pas là petite ! C'est dangereux !"

Une torchère était en train de brûler derrière le soldat du feu, et des employés du gaz courraient en tous sens. Les talkie-walkies hurlaient sans arrêt. Manifestement, tout le monde était stressé...

Un pompier. Non, ça ne pouvait pas l'arrêter. Un personnage si musclé qu'elle trouvait au par avant beau, elle le trouvait maintenant insupportable.

Chae Yeon se recula quand même à l'ordre de l'homme mais ne partit pas en courant comme le reste du monde qui paniquait. Elle essayait de créer une stratégie en voyant ce personnage bizarre en feu.

"Mais c'est quoi ça ? C'est... C'est un monstre !?"

Elle se disait plus tard, après plusieurs temps de réflexion, Kim comprit qu'elle aussi était un monstre si ce surhumain l'était aussi. Donc elle préférait l'appeler "Torchère" tout simplement.

Par derrière, elle se faufila.

(HJ : pour la dernière fois avant que je sévisse, tu ne peux pas décider de ce que font les PNJ. En l'occurence, tu ne peux pas décréter qu'ils s'enfuient, et tu peux encore moins passer derrière les pompiers sans qu'ils te voient. Tu as juste le droit d'essayer, et il m'appartient de dire si tu réussis ou non. Je vais répondre en ignorant ces points de ton post afin de gagner du temps, mais tiens toi le pour dit.

Je précise également qu'une torchère, c'est un geyser de flammes.)

Alors même que Kim tentait de se faufiler derrière la barrière de sécurité, elle se fit attraper par le col et rejeter si violemment qu'elle se retrouva les quatres fers en l'air, le souffle coupé sur le sol. Un gendarme la regardait d'un air furieux. Manifestement, la situation était suffisament dramatique, avec un tremblement de terre, une émeute, des pillards, et une fuite de gaz, pour que les gendarmes craquent devant une petite impertinente trop curieuse.

La rue en question commençait à se dégager. Avant même que Chae Yeon ne réalise ce qui lui arrivait, elle se faisait soulever du sol et trainer hors de la rue en question. Arrivée au coin de la rue, elle fut plaquée le dos à un mur, et put voir qui était son "ravisseur". Il s'agissait d'un homme de type occidental, la trentaine, grand, brun, plutôt carré, les yeux marrons. Il n'avait pas l'air plus méchant que cela, mais il semblait toutefois assez agacé. Quelque chose frappa immédiatement la petite fille : tous les gens d'ici étaient couverts de poussière, sauf lui. Il portait un complet bleu nuit impeccablement propre, alors même que le nuage de poussière commençait à retomber.

"Je te conseille de rentrer chez toi, gamine, laisse les pompiers faire leur boulot, et mets toi à l'abri."

[HJ : je suis désolée et j'ai réparé :-/]

Elle paniqua. Son col l'avait soulevé du sol.

*Qu'est-ce que ?*Pensa-t-elle.

Elle retourna sa tête pour essayer d'apercevoir qui était cette personne qui la prennait pas le col. Malheureusement, c'était un gendarme. Un gendarme qui la regardait avec, on aurait dit, des flammes dans les yeux. Du moins, Chae Yeon pouvait l'imaginer.

Elle sentait le gaz, d'un côté, elle crut s'évanouir. Cela sentait mauvais. Elle avait mal à la tête, son cerveau se contratait. Les gens étaient presques tous partis, les cris se faisaient de moins en moins entendre car ils s'éloignaient.

On commença à la trainer. D'accord, elle était encore jeune mais la traiter ainsi. Elle n'aimait pas trop ça. Kim se débatait mais la force qui l'entrainait était bien trop forte. Un peu plus tard, on la lacha. Elle put apercevoir celui qui l'avait enlevé. Un homme, comme tous les autres mais européen. Pas asiatique. Sauf que qu'il était bizarre : il n'avait pas de poussière. Il n'était pas blanc. Ses cheveux bruns étaient bruns et non blancs. Elle le compara en se souvenant des gens qu'elle avait croisé juste après le premier tremblement de terre.

Un nuage blanc commençait à tomber sur eux. Puis elle l'entendit parler. Il lui donnait des conseils mais elle n'avait pas envie de l'écouter.

"Pourquoi devrais-je vous obéir ?"Lui demanda-t-elle sur un ton assez insolent même si elle ne le connaissait pas.

L'homme la reposa à terre sans ménagement, fourra ses mains dans ses poches, puis répondit simplement :

"Parce que tu ne tiens pas à ta peau ? Non... tu as raison... Va donc périr dans une explosion de gaz, cela te fera le plus grand bien. Et on me vantait la sagesse orientale..."

Il tourna les talons, et s'en fut dans la rue, maintenant désertée de la plupart de ses passants, où regnait le calme funeste d'un après-désastre... Vitrines éventrées, cadavres jonchant le sol, poussière, et ambulances. Seul son mystérieux interlocuteur et elle-même rappelait qu'il y avait encore de la vie humaine au delà de la reconstruction.

Il l'avait reposé, enfin reposé. Il avait commencé à lui faire mal. Ce n'était pas vraiment grave puisqu'il l'avait enfin laché. Mais il mit ses mains dans ses poches et après avoir formulé quelques paroles vanitueses, elle le vit partir.

"Avant que vous partiez, qui êtes-vous ? Quel est votre nom ?"Demanda-t-elle, tourjours à terre en se relevant lentement.

"Et pourquoi vous souciez-vous de moi ?"Continua-t-elle.

Mais il était déjà partit. Peut-être l'avai-il entendu et s'arrêterait ? Le sang des morts étaient en traint de couler sur le sol, glisser lentement du le ciment. Les vitres brisées des magasins étaient éparpillées sur le sol, les voitures étaient dans tous les sens...

*Ma vie... A-t-elle de la valeur ?*Pensa-t-elle en marchant et en repensant en même temps aux paroles de l'hommes.

Excédé, l'homme se retourna, et tâcha de conserver un visage pas trop en colère.

"Derek ! Je m'appelle Derek ! Et c'est le comble de l'égoïsme que de croire que personne n'est capable de se soucier des autres ! Maintenant, va cours, danse, chante, fais les magasins, les portes sont grandes ouvertes. Vis dans ton monde de futilités et d'ignorance des autres."

Il tripotait machinalement quelque chose dans sa poche, signe d'une certaine nervosité.

"Tu n'as aucune idée de ce qui vient de se produire, et je suis sûr que ça ne t'a même pas effleuré de te renseigner, ou d'aller voir si tes proches allaient bien. T'as quel âge ? 10 ans, et tu n'as donc personne ? Excuse-moi, mais vu ton allure, ça m'étonnerait que tu vives sous les ponts."

Il était devenu tout rouge, mais après avoir passé sa soufflante, il semblait que le gros de l'orage s'était apaisé.

L'entendant lui répondre, elle se dit qu'elle l'avait énervé. Il n'était même pas une personne qu'il connaissait et pourtant, il l'avait dégagé d'un endroit dangeureux. Elle devait le remercier mais elle ne trouvait pas le moment. Sa main se bougeait dans sa poche... Un signe. Sauf qu'elle ne savait pas lequel.

Ce Derek avait vraiment l'air en colère. Même si son visage n'en avait pas vraiment la trace, sa voix le montrait. Puis il croyait qu'elle avait 10 ans. Mais quelle idée ! On aurait plutôt dit que Chae Yeon en avait 14... Mais ce n'était pas bien grave. D'ailleurs, ça lui faisait plaisir mais son plaisir ne se manifestait que à l'interieur d'elle-même.

Il l'avait peut-être deviné mais elle n'avait vraiment plus personne. Même plus Mme Montagne ni personne d'autres.

"Non je n'ai personne. Personne, plus de parents, plus personne."Répondit-elle sur un ton qui tremblait légèrement.

Cette idée lui donnait à chaque fois l'envie de pleurer. Elle ne pouvait pas s'en empêcher, Kim ne pouvait pas s'empêcher de verser des larmes à chaque fois qu'on lui rappelait ses parents. Des larmes glissèrent sur ses joues devenues roses. Elle n'avait jamais vu leur visage, Mme Montagne avait refusé de lui parler d'eux, comment elle était arrivée. Elle ne put jamais le savoir et elle ne le saurait certainement jamais.

Comprennant qu'elle n'avait plus rien à faire ici, elle se décida à partir :

"Merci..." Dit-elle avec une petite voix, en frolant Derek, toujours des larmes coulants de ses yeux.

Derek plissa les yeux d'un air contrit et sympathique.

"Ma pauvre gamine... Je suis désolé vraiment. Tu dois habiter dans une pension ou quelque chose du genre... D'où viens-tu ? Je vais te raccompagner chez toi. Dis-moi simplement où tu habites."

Il se retrouva alors à marcher à sa hauteur, et se décida finalement à sortir une main de sa poche. Un objet semblait se trouver dans le creux de sa main, mais Chae Yeon ne put pas distinguer quoi exactement. En tout cas, il semblait capter certainement l'attention de son interlocuteur.

Il lui réadessait la parole. Derek avait l'air de la plaindre.

"Je ne viens de nul pars et je n'ai nul pars où aller."Répondit-elle.

*D'ailleurs, c'est la vérité...*Pensa-t-elle.

Il l'avait rattrapé. Elle le sentait plutôt sympathique. Puis Kim ralentit un peu, essaya d'observer ce que tennait Derek mais elle ne savait pas vraiment quoi. Il l'interessait.

"Mais toi, où vas-tu ?"Demanda-t-elle ensuite.

Elle voulait en savoir plus sur lui, il avait l'air un peu mystérieux. Du moins, Derek l'interessait assez. Elle voulait en savoir un tout petit plus sur lui.

Derek eut un léger rire sarcastique.

"Bien sûr oui, tu es apparue par génération spontanée, légère et court-vêtue, et tu ne te destines à rien d'autre."

Il rangea l'objet qu'il tenait dans sa poche puis haussa les épaules.

"Il y a un orphelinat non loin d'ici. Je suppose que c'est juste une coïncidence ?"

Déjà, il se rendait dans la bonne direction.

Il avait rangé l'objet mais elle n'avait pas pu apercevoir, elle était un peu déçue... Mais ce n'était pas très grave. Elle ne répondit pas à sa première phrase mais écouta distraitement la deuxième phrase. Mais quand il prononça le mot "orphelinat", Chae Yeon s'arrêta soudainement.

"Peut-être que oui. Peut-être que non." Répondit-elle mystérieusement.

Au fond d'elle, elle commençait à s'inquieter pour Mme Montagne et pour tous les autres. Même pour celui qui s'était moqué d'elle il y a quelques temps. Kim se remit à marcher, mais un peu plus lentement.

Derek eut un rire léger : manifestement il trouvait la jeune fille un peu cruche de se comporter comme ça.

"Eh bien eh bien..." dit-il en enjambant un cadavre à qui il n'adressa même pas un regard "On peut constater que tu sais conserver tout ton sens du suspens même dans les situations les plus critiques comme celles-ci."

Ils arrivèrent dans la rue de l'orphelinat : tout n'était que ruines : un immeuble s'était écroulé, rasant un paté de maison entier, celui de l'ancienne habitation de Kim. La rue était jonchée de débris de pierre et de métal, et il n'était pas malaisé de s'imaginer ce qu'il y avait dessous. Paradoxalement, Derek n'avait pas l'air surpris de ce qu'il voyait. Toutefois, il eut un petit geste de sympathie pour la jeune fille : il posa sa main sur son épaule d'un geste protecteur.

Un bref instant passa lorsqu'un bruit de talons résonna dans la rue presque trop silencieuse, malgré le bruit lointain des sirènes.

Une femme arrivait : belle, grande, elle ressemblait à Derek. Seuls ses yeux étaient différents : elle avait les yeux bleus. Mais tout comme Derek, elle était impeccablement soignée : costume de cuir, seyant et fonctionnel.



Elle parla avec une voix chaleureuse quoiqu'un petit peu acide.

"Eh bien Derek, tu donnes dans le social maintenant ? Quelle est donc cette petite souris que tu as déniché ?"

Elle s'adressait à Derek en regardant Chae Yeon, un grand sourire chaleureux, et un peu carnassier, aux lèvres.

Voyant le tas de débris de verre, de murs écroulés, de métal plié en deux, Kim écarquilla les yeux. Elle essayait de se souvenir d'avant que ce drame ait eu lieu, comment était l'habitat. Chae Yeon n'y arrivait pas. C'était impossible de se revoir le bâtiment où elle avait vécu alors que celui-ci se trouvait en milles morceaux devant elle.

"Mme... Mme Montagne !"Bagaya-t-elle en essayant de se dégager de la main qui tennait son épaule.

Mais quand elle entendit des bruits de pas, Kim eut toute son attention vers cette personne. Au début, Chae Yeon crut que c'était madame Montagne. Et bien non. Cette femme était bien differente de la directrice de son orphelinat. Juliette n'avait jamais porté de costume en cuir, avait des cheveux longs. Mais cette femme qui s'approchaient d'eux avait des cheveux courts et un costume en cuir brun. Elle était comme Derek. Sauf ses yeux qui étaient de couleur bleu.

*Me traiter de souris ? Merci bien !*Pensa la fille.

Elle la regardait en souriant.

"Qui êtes-vous ?"Interrogea-t-elle en l'observant un peu plus attentivement.

La jeune femme répondit d'un unique mot à l'adolescente, sans se départir de son sourire commercial :

"Ma chérie, je comprends ta curiosité et ton émerveillement face à une femme dans mon genre, mais crois-moi :" elle continua sur un ton froid, son regard bleu métallique devenant subitement glacé "Tu n'as aucune envie de me connaître..."

Derek sourit légèrement et se retint de rire face à ça. La femme se tourna vers lui et lui parla normalement, ignorant totalement Chae Yeon :

"La ville a été sérieusement ébranlée. Toutes les communications avec l'extérieur sont coupées. Tous les services de la ville sont au travail. Les gens se sont massés dans les hôpitaux, ne sachant pas où aller ailleurs, mais les choses devraient rapidement revenir à la normale.

- Je vois... J'en ai fini aussi ici, je pense que nous pouvons y aller, je suis sûr que ça va t'intéresser..."

Derek alla alors se placer à côté de la femme, toujours une main dans sa poche : la ressemblance entre les deux était frappante. La même famille peut-être ?
Il lui adressa un petit sourire, alors que la femme la contempla une dernière fois d'un regard parfaitement neutre.

"A bientôt jeune fille"

Derek sortit alors sa main de sa poche, révélant un objet brillant. L'instant d'après, les deux s'étaient volatilisés.

Pas envie de la connaître ? D'un côté, elle avait raison. Mais elle voulait au moins savoir son nom... Mais ses yeux étaient devenus des fusils, faisants peur à Kim qui pourtant l'observait toujours dans ses moindres détails.

*Je ferais mieux de tourner 7 fois ma langue avant de parler...*Pensa-t-elle.

Quand Chae Yeon entendit les nouvelles de Seoul, la fille essayait de s'imaginer la scène, mais quand elle entendit la bonne nouvelle, qui était les derniers mots avant que Derek prenne la parole, il parlait de partir. Quand il se posta à côté de la femme.

*Waaah ! Ils sont jumeaux ?*Songea-t-elle avant de les voir disparaitres sous son nez.

C'était vrai qu'ils se ressemblaient beaucoups. Mais les voir s'envoler, comme ça, c'était impossible. Du moins, Chae Yeon put voir une chose brillante dans la main de Derek. Peut-être était-ce ça qui avait fait volatiliser les deux personnes ?

Ils étaient partits après que la femme ait salué Kim. Mais comment et pourquoi "A bientôt ?"... Si cette, devrait-on dire, proche de Derek avait raison alors quand est-ce qu'ils se reverraient et où ?

Tout en pensant à diverses questions sur ce qui vennait de ses passer, elle avançait droit devant elle. La fille voyait les nombreux cadavres au sol, ce qui la dégouta un peu. Tout ce sang, ces regards fermés ou pétrifiés par la peur... Le courant qui ne passait plus. Mais en repensant à la dernière phrase de la proche à Derek, im soupira. De soulagement peut-être ? Ou peut-être en pensant qu'elle n'avait nul par où aller, qu'elle n'avait plus de logis, plus personne...

*Desespérant...*Pensa-t-elle mettant une main dans sa poche de son gilet rose clair.