A Seoul, à 7 heure du matin...

S'approchant de l'endroit où se trouvaient précédemment Derek et sa mystérieuse compagne, Kim put voir que le cercle où ils se tenaient avait été nettoyé de toute poussière. À plusieurs endroits autour de ce cercle, quelques taches de propres se laissaient voir, comme si quelqu'un avait jeté de l'eau.

Kim manqua alors de se faire renverser par une camionette de la télévision, d'où jaillit une reporter et sa camerawoman, qui fondirent sur elle telles des vautours sur une charogne.

"Filme ça ! Filme moi devant les décombres et la mioche."

Elle arrangea rapidement ses cheveux blonds et courts et se donna une contenance tragique :

"....ce tremblement de terre n'a pas épargné les plus démunis de la ville. En effet, l'orphelinat de cette rue a été entièrement dévasté. Imaginez un instant ces pauvres enfants, démunis, ayant tout perdu, subir en plus ce cataclysme et cette mort atroce. Cette jeune fille semble être la seule survivante, mais elle est malheureusement trop traumatisée pour répondre à nos questions. Souhaitons juste que tous ses amis aient maintenant rejoint le ciel où une vie meilleure les attend."

La camerawoman leva le pouce pour dire que c'était dans la boîte, puis elles réembarquèrent dans la camionette qui démarra en trombe, non sans avoir donné un carambar à Kim avant de partir.

Un cercle. Propre. Des taches. Pas de poussières mais propres. Comme si on l'avait lavé le sol avec une serpillière.

"Mais c'est impossible !"S'exclama-t-elle.

Soudain, un camion. Un camion qui faillis la tuer. Comme quand lorsque le tremblement de terre s'était déclanché. Ca lui fit peur, naturellement. Elle recula d'un pas. Ce fut d'un côté l'élan de la camionnette qui la fit reculer.

Quand les deux personnes sortirent, deux femmes, Kim eut encore plus peur. Comme si elle était une proie pour des carnivores.

"Moi !? Mioche ?! Mais vous rigolez là ! Vous êtes sans gêne on dirait !"Rappliqua-t-elle.

Bon, c'est vrai, Chae Yeon n'était pas trop narcissique mais la traiter de mioche, c'était trop... Puis la voir frimer ainsi, Kim ne pouvait pas supporter ça. Parlant de l'orphelinat, la fille voulut rappliquer quelque chose mais elle ne pu pas, comme le reporter le disait, elle était traumatisée. Traumatisée de quoi ? De les entendre parler ainsi sur la ville et sur l'orphelinat, sur les gens morts...

"[...] Où une vie meilleure les attend."Elle croyait à Dieu ? En fait, ce ne serait pas trop étonnant, vu que la Corée entière était religieuse. Si on n'était pas religieux, tout le monde nous prendrait pour des idiots. Pourtant, Kim, elle, faisait semblant à la messe, de prier, de chanter. Elle ne savait pas à quoi tout ça servirait.

Finalement, elle le sût : tous les religieux avaient décédé alors qu'elle, païenne, n'avait pas périt.

Quand elles partirent, Kim regarda bizarrement la camionnette. Ces deux femmes étaient vraiment bizarres. Et ce carambar ? A quoi lui servira-t-il ? Bon, a le manger, naturellement mais ça n'allait pas la nourrir pour toute son existence...

En se changeant les idées, elle pensa que peut-être si elle se postait à la place où s'étaient trouvés Derek et la femme, elle se ferait téléporter là où ils étaient partits. Enfin, elle espérait que ça marcherait. Elle prit donc place à l'interieur du cercle.

Au milieu du cercle, il ne se passa absolument rien. Un corbeau passa en croâssant bruyamment, puis une sirène se rapprocha de Kim. Des secours !

Une ambulance s'arrêta près d'elle, et il en descendit une infirmière qui vint la voir en souriant et en pressant le pas.

"Je m'appelle Anko, je suis infirmière. Tu habitais ici ? Comment te sens-tu ? Es-tu blessée ?"

Tout en parlant, elle l'examinait rapidement du regard, puis réclama un pansement pour sa blessure à l'épaule.

Rien. Pourquoi rien ne se produisait ? Elle se le demandait quand un corbeau passa en croassant... Comme dans les mangas.

Une ambulance s'arrêta devant elle. Cela rassurait Chae Yeon de voir des gens. L'un d'eux fit une femme qui avait l'air tout de même pressée. Mais elle avait l'air en parfaite forme et souriait. C'était le boulot des secouristes non ? Rassurer leur patient en leur souriant chaleureusement...
Une ambulance s'arrêta près d'elle, et il en descendit une infirmière qui vint la voir en souriant et en pressant le pas.

"Oui, j'habitais ici... Je me sens assez bien..."Répondit-elle.

Un pansement. Kim n'en avait pas vraiment besoins. Mais elle remercia tout de même Anko ça. Après qu'elle ait fini, elle observa la bande posée sur son épaule. Puis l'équipe qui accompagnait l'infirmière.

"Y a-t-il beaucoups de survivants ?"Demanda Kim.

Elle attendait une réponse car Anko devait certainement le savoir puisqu'elle était à leur recherche justement. Du moins, Chae Yeon le voyait ainsi.

Anko emmena Kim dans l'ambulance qui démarra bientôt. Alors qu'un médecin examinait la jeune fille, l'infirmière la regardait d'un air bienveillant. Comment allait-elle expliquer l'inexplicable à une fille de 12 ans ?

"En vérité, on ne sait pas vraiment... Pour l'instant, nous amenons les réfugiés dans des camps à l'extérieur de la ville, mais l'institut de géologie nous a indiqué qu'il n'y aurait pas de répliques, et qu'il ne s'agissait pas d'un tremblement de terre normal."

Elle jeta un coup d'oeil furtif autour d'elle : précaution bien vaine car l'ambulance état vide, mis à part le matériel et les médecins.

"Certains disent que ce serait l'oeuvre de terroristes mutants. En tout cas, mutants ou pas, c'est maintenant que les choses deviennent dangereuses : la ville est la cible de pillards, et des épidémies peuvent se déclarer. Nous t'emmenons en sécurité."

Dans l'ambulance, un médecin prit la relève de l'infirmière. Celle-ci la regardait toujours. Peut-être avait-elle aussi des enfants et/ou avait-elle l'habitude de s'occuper d'enfants et d'adolescents ? Du moins, Kim la trouvait bien patiente.

Quand elle lui expliqua "il ne s'agissait pas d'un tremblement de terre normal", Chae Yeon voulut rapporter qu'elle savait ce qui s'était passé avec la torchère mais elle se retenue. Anko ne la croirait jamais. Elle l'a prendrait certainement pour une folle à lier, une gamine menteuse...

Mais quand elle prononça le mot de "terroristes mutants", Kim eut vraiment peur. Elle était aussi mutante mais pas terroriste ! Mais les derniers mots rassurèrent la fille. Pourtant, on ne serait nul par en sécurité... Même pas à l'île Chegu. Bien sûr, elle était au plus loins de Seoul, mais Chae Yeon sentait que même là-bas, la peur resterait dans son âme. La peur de revivre toutes ces scènes, la peur de perdre encore des personnes qui lui étaient chères...

"Où ça en "sécurité" ?"Demanda-t-elle en observant le matériel et le personnel.

L'ambulance ralentit et s'immobilisa. Anko sourit, signe qu'ils étaient arrivés

"Dans un camp de réfugiés, à l'extérieur de la ville. Nous recensons tout le monde."

Elle ouvrit la porte de l'ambulance sur un camp dans une prarie hors de la ville, où des tentes étaient en train d'être dressées, un hôpital de campagne construit, et où s'amassaient plein de gens qui s'abandonnaient au chagrin et au désespoir, se lamentant dans tous les coins.

"Les rues ne sont plus sûres... Les pillards ont envahi la ville, mais ils prennent des risques. Le tremblement de terre a causé de gros dommages au réseau de gaz de ville, et il y a des explosions et des torchères un peu partout. C'est très dangreux. De plus, beaucoup de bâtiments risquent de s'effondrer."

Ils étaient enfin arivés. Après qu'Anko ait ouvert la porte, Chae Yeon sortit de l'ambulance. Puis elle put observer le paysage, qui était généralement vert. D'hautes herbes et des tentes. Un hôpital et des citoyens découragés... Tout cela donnait à Kim une envie de tout ranger et de soigner l'âme des gens tristes.

"Pendant combien de temps je resterais là ?"Demanda-t-elle.

Puis elle commença à marcher dans la prairie, lentement mais surement quand elle entendit Anko parler de torchères... Ce mot l'arrêta. Fuites de gaz, pillars et tout le reste, elle connaissait mais elle avait peur que Anko lui demande des choses sur les faits que Chae Yeon avait pu voir ou auquels elle aurait pu assister...

Anko haussa les épaules face à la question de Kim, alors qu'elles arrivaient devant une sorte de bureau de recensement où une file de personnes s'accumulait.

"Je ne sais pas... Des semaines ? Des mois tout au plus... Le temps de tout nettoyer, et remettre en sécurité. Cela dépendra d'où tu habitais. Je dois te laisser ici, nous avons d'autres personnes à aller chercher..."

Elle ne finit pas sa phrase. Elle avait sans doute du ramener plus de morts que son plan de carrière avait initialement prévu. Elle tourna les talons et rejoignit son ambulance, alors que la file avançait tranquillement. Chaque fois, les mêmes questions : identité, adresse habituelle, famille à prévenir, proches dont il faut prendre des nouvelles... Chaque fois la même détresse, les mêmes réponses hésitantes, les mêmes larmes...

(je serai absent jusqu'au 26 juin)

Elle voulait partir. Mais où ? Kim se le demandait bien. Partir... Ce ne serait pas facile de retourner à Seoul quand on n'avait pas fait attention à la route que l'ambulance avait pris pour arriver dans les environs de la capitale...

Chae Yeon ne voulait pas rester pendant des mois, des semaines, peut-être même des années... Et personne n'était là pour répondre à ses questions puisqu'Anko vennait de partir... Kim avançait toujours, ne changeant pas de direction. A force de voir ces tentes et ces verdures, la fille commençait à s'habituer au paysage...

Mais en réfléchissant bien, Chae Yeon se disait que si ça se trouvait, les torchères pouvaient venir jusqu'à là où elle se trouvait, elle, les autres survivants et les medecins. Enfin, pour l'instant, ce n'était pas le cas, elle oublia cette idée. Kim repensa au carambar et comme la faim commençait à se présenter, elle mangea la sucrerie. Cela ne fit qu'amplifier sa faim.

*Que se passerait-il si j'avouais que j'avais tout vu ? Que je suis aussi une mutante ? Il vaudrait mieux que personne ne soit au courant.* Pensa-t-elle en observant le ciel.

(HJ : J'ignore si c'est un artifice de jeu ou quoi, mais à toutes fins utiles, on désigne par torchère le jet de flammes s'échappant d'une fuite de gaz par exemple. Tu as juste vu ça, et des ouvriers du gaz occupés à fermer le robinet tout à l'heure, et non pas quelque monstre biblique et terrifiant. C'était juste une grosse flamme...)

Au vu de son attitude égocentrique et totalement insensible à la misère des autres, Kim ne manqua pas de se ramasser très rapidement une série de regards noirs des autres pensionnaires du camp, principalement les gens venus s'inscrire en même temps qu'elle, et qui avaient probablement tout perdu dans la catastrophe : domicile, biens, et peut-être même des proches.

Finalement, une voix la sortie de sa torpeur :

"Excusez-moi mademoiselle, mais nous aurions besoin de savoir votre identité, ainsi que celle de votre représentant légal, votre domicile habituel, et s'il y a des proches que nous devons rechercher."

Tous ces regards laissèrent Kim presque indifferente. De temps en temps, elle pouvait être vraiment ennuyante. Sauf que elle aussi, avait tout perdu. Du moins, presque tout. Ils n'étaient pas les seuls à se retrouver sans compagnie, Chae Yeon n'avait pas à perdre de famille mais avait faillis perdre sa vie au milieu du tremblement de terre...

Soudain, une voix la fit sortir de ses pensées. C'était des questions, comme d'habitude. Elle observa la personne qui l'interrogeait, tout en écoutant ses questions puis quand le personnage eut fini, elle répondit :

"Je m'appelle Kim Chae Yeon... Mon representant légal est Madame Juliette Montagne. J'habitais à l'orphelinat."Commença la fille.

Sauf qu'une question la bloquait : Des proches... Chae Yeon n'en avait aucun et aimerait en avoir. A par dans ces conditions là.

"Je n'ai plus de proches."Finit-elle alors.

Cette réponse avait été dite d'un ton décidé et sec. En y répondant, elle avait pensé à ses parents qui l'avaient abandonné. Ces deux sans-coeurs qui avaient peur de voir la réalité en face : leur enfant était une mutante. Et alors ? Chae Yeon n'y voyait aucun inconvéniant. Si peut-être : les autres remarqueraient et la traiteraient différament de ceux qui étaient normaux : ils la craindraient ou la martiriseraient. Mais ce n'était pas une raison pour laisser un enfant, qui vennait à peine de naître, dans la rue, en pleine nuit.

"Si : madame Juliette Montagne."Se rattrapa la fille, au dernier moment.

L'employé prit des notes et remercia Kim, et lui désigna une tente qui semblait être celle des orphelins, où elle pourrait manger, se reposer, se laver...

En attendant, le camp s'organisait. Et bruissait d'un certain nombre de rumeurs sur ce qui se passait, et de désolation sur le fait qu'ils n'avaient pas la moindre idée de ce qui avait causé le tremblement de terre.

Ce n'est que plus tard que Kim retrouva son équipe de télévision favorite, en train de tourner. Elle ne put que capter quelques mots au vol :

"...cataclysme sans précédent.... Sibérie... Mutants... Astéroïde... Dégâts... Côte pacifique..."

Elle avança vers la tente. Il y avait déjà quelques matériels. Soudain, une voix assez familière commença à parler. C'était celle de la présentatrice de son équipe de télévision favorite...

Chae Yeon put entendre que quelques mots sur plusieurs mais ceux qu'elle avait pêché lui avaient donné quelques idées sur ce qui s'était passé. C'était plusieurs théories sur comment se serait déclanché le tremblement de terre. Toutes avaient l'air d'être juste.

Pourtant quand Kim entendit le mot "Mutants", elle paniqua un peu : et si tout le monde découvrait qu'elle aussi, elle était mutante, que se passerait-il ? Comment réagiraient-ils ? La craindraient-ils ou la chasseraient-ils... Telles étaient les questions qu'elle se posait.

Les dégâts, ça, il y en avait partout... Mais l'explication de l'astéroïde était invraisemblable car on les aurait prévenu par la radio ou par quelconque autres moyens de communications des nouvelles non ? Et qu'est-ce que la Sibérie vennait faire là dedans ? Rien... Pour la côte pacifique, cela pouvait être juste sauf que comme l'astéroïde, on les aurait prévenu... Normalement.

Chae Yeon réflechissait. La théorie des mutants était certainement la plus juste car on ne pouvat pas prévoir même avec du matériel ultra sophistiqué. Enfin, peut-être que si. Mais les mutants étaient partout... Ils étaient comme des citoyens dans leur ville. Alors comment ce tremblement c'était-il créé ?

La présentatrice ayant fini son petit speech remarqua à nouveau Kim. Cette fois-ci, hors caméra, elle lui fit signe de venir.

"Salut. Désolé pour tout à l'heure, j'étais dans un rush. C'est tellement horrible tout ce qui s'est produit. Et à Tokyo, Hiroshima, St Petersbourg, Delhi, c'est pareil. Le pire, c'est Shangai. Toute la ville est en ruines, quasiment personne n'a survécu."

Elle s'assit sur un siège qui passait par là, et fit signe à Kim de s'assoir sur un autre tout en s'épongeant le front de l'autre main. Sa camerawoman partait dans un camion muni d'une antenne satellitaire, probablement pour monter et envoyer le reportage.

"Les gens ici sont au courant de ce qui s'est passé ? Toutes les transmissions sont coupées autour de la ville à cause du nuage de poussière. On a même du mal avec le stallite !"

Kim se dirigea alors vers la présentatrice. Puis elle commença à l’écouter attentivement, pour connaître l’étendue des dégâts et jusqu’où est-ce que ces dégâts étaient allés. Au Japon, en Chine, en Inde et aussi en Russie. Aucun survivants, tout en ruine…

|Kim| « Je pense que c’est horrible… Mais qu’est-ce qui a pu provoquer ça ? » Répondit-elle alors.

La présentatrice s’installa puis Chae Yeon la suivit aussi. La présentatrice avait l’air d’être épuisée… La camérawoman montait dans son camion, le même que celui qu’elle avait vu plus tôt. La présentatrice reprit la parole et Kim lui répondit.

|Kim| « Je ne crois pas que le monde soit au courant… Le satellite ne peut donc pas transmettre les émissions ? La population aurait du mal à regarder la télévision, surtout dans les villes qui ont été réduites en miettes… Seul les gens qui sont dans les continents différentiels du notre… »Dit-elle le plus simplement qu‘elle put.

Elle se dit alors qu’il fallait changer de conversations… Sauf qu’il n’en était pas encore temps.

La journaliste partit d'un rire amer.

"Ma pauvre chérie, mais l'amérique est au courant avant les victimes, vu le monde dans lequel on vit... D'après toi, d'où sortent ces tentes et ce village. Il n'est pas sorti de terre comme des champignons après la pluie."

Elle s'affala dans son siège, en proie à une certaine fatigue.

"On en sait rien ce qui a provoqué ça... enfin si, on sait. Un astéroïde s'est écrasé en Sibérie. Il y a un cratère de plusieurs kilomètres de diamètre, et c'est le séisme qui a mis ta ville par terre, ainsi que quelques autres d'ailleurs..."

Elle soupira, puis s'emporta soudain.

"Mais on ne comprend pas comment il a pu venir sans qu'on le voit ! Les astronomes sont paranos avec ça depuis des années, et ils surveillent tout ce qui est surveillable ! Je vais te dire ma cocotte... Celui là, si personne ne l'a vu venir, c'est qu'il était camouflé par quelque chose... ou quelqu'un."

Elle se rapprocha avec un air conspirateur.

"Tout le monde parle de ces mutants... Il parait qu'ils peuvent faire ça. Moi je crois pas."

Elle n’y avait pas pensé. Chae Yeon pensait souvent qu’elle était cruche. D’ailleurs, elle avait raison. Mais pour l’instant, rappliquer quelque chose ne serait pas la meilleure chose car les évènements qui avaient précédés cet instant avaient été grave.

Kim ne disait pas un mot. Elle écoutait seulement. Elle essayait de trouver la clé d’une énigme. De cette énigme : que c’était-il passé ? Pourquoi tous ces dégâts ? Comment cette catastrophe s’était-elle déclenchée ? Enfin, un astéroïde. Cela répondait à plusieurs des questions. Mais cela provoquait la fleuraison de nouvelles questions dans la tête à la fille…

*Mais qui peut-être ce quelqu’un ? Ou que peut-être ce quelque chose ?* Étaient deux des centaines de questions que se posait maintenant Chae Yeon.

Puis la présentatrice se rapprocha et parla des mutants. Comme si c’était un secret… Kim voulait répondre à la phrase que la femme venait de dire. Pourquoi ? Parce qu’elle savait que les mutants pouvaient être capable de faire des choses pareils. Mais la peur de dévoiler qu’elle-même était une mutante lui hantait l’esprit.

« Ils sont capables de faire des choses ainsi. Sauf que je n’en vois pas du tout la raison… » Dit alors Chae Yeon, d’un air assez timide, elle qui était presque toujours autoritaire malgré sa sensibilité.

La journaliste haussa les épaules d'un air blasé :

"Les raisons ? Qui peut dire pourquoi les gens se lèvent le matin pour aller travailler, pourquoi les enfants meurent de faim, pourquoi les mutants ont des pouvoirs, ou pouquoi ils s'en servent."

Elle eut un ton un peu éteint.

"Qui peut savoir... Tu sais ma chérie, je suis reporter catastrophe depuis quelques années déjà, et s'il y a bien une chose que j'ai appris, c'est que quelle que soit sa couleur, quand on mort, c'est toujours un drame. Et le sang a le même rouge pour tout le monde."

Elle se leva alors de sa chaise pour se dégourdir les jambes, regardant un instant le camp qui s'organisait.

[HJ : désolée pour le retard...]

Comment réagir à toutes ces phrases qui n'étaient pas des paroles en l'air ? Peut-être fallait-il juste les avaler tout crus mais ne pas les faire ressortir ? Certainement... Garder le silence serait bien mieux que rpondre des sottises à toutes ces vérités.

Lorsque la journaliste se leva, Kim était toujours plongée dans ses pensées et dans ses souvenirs tout en écoutant la femme et en observant tous ses gestes. Elle avait l'impression qu'un détail avait été manqué. Peut-être dans les paroles précédentes ou dans les gestes d'une personne. Sois de celle de Derek, ou de son amie. Jusqu'à aller à avoir perdu une miette de ce qu'avait dit la journaliste.

Après être remonté dans son passé non lointain, elle se disait qu'elle n'avait rien manqué. Kim n'avait rien à dire. Même pas une blague car ce n'était certainement pas le moment. Elle se décida donc de garder le silence. Un silence qui avait l'air suspect mais qui ne l'était pas.

Qu'avait-elle bien pu rater ? Tout s'était déroulé si vite, et pourtant, avec une lenteur surréaliste... Comme dans un film dont elle n'aurait plus été qu'une spectatrice.

La devastation de la ville... Seul un tremblement de terre inouï avait pu faire cela. Des mutants, disait-on ? Qui savait. En tout cas, tout son environnement quotidien et familier avait été anihilé. Quelle horreur de se retrouver plongée comme ça, seule, dans l'inconnu !

Et puis il y avait ces deux personnes : Derek et cette fille... Ils s'étaient téléportés juste sous son nez. Où étaient-ils maintenant ? Son regard fut attiré par une silhouette presque familière : pantalon et veste de cuir marron parfaitement ajustés, chemisier impeccable, allure fière et dynamique, longs cheveux noirs brillants flottant derrière elle. La copine de Derek était là...

Plongée dans ses pensées, en essayant de revenir en arrière, Kim avait observé la journaliste et ses allentours, et en même temps le camp qui se formait peu à peu. Soudain, quelque chose attira son attention... Une personne qu'elle avait déjà croisé... Tout ce cuir... Cela lui rappellait vaguement quelque chose. Soudain, ce fut comme un choc : c'était la femme qui avait disparue sous ses yeux il y avait peu de cela.

Elle se leva légèrement. Ouvrit sa bouche mais aucun son n'en sortit. La referma. Ses yeux étaient grands ouverts, pour verifier que c'était bien elle. Oui, ces longs cheveux.

Chae Yeon était maintenant debout, puis elle se dirigea vers la femme.

"Vous..." Murmura-t-elle siencieusement. "Oui, c'est bien vous..." Finit la fille.

La femme ne l'avait certainement pas entendue. Kim se trouvait à quelques mètres de l'amie à Derek.

"Que... Que faites-vous ici ?" Demanda-t-elle prudement en la regardant dans les yeux.

La dame se tourna, et posa son regard glacé sur elle, un sourcil haussé dans une expression plus ou moins incrédule.

"Elle est à qui celle là ?" demanda-t-elle en regardant autour d'elle. Non qu'elle attendait une quelconque réponse, mais plus pour signifier qu'elle ne la connaissait pas.

A nouveau, ses yeux se posèrent sur Chae Yeon. Gris, glacés, terrifiants. Un simple frémissement, un battement de cils, et elle dit froidement.

"Ah oui... Je te reconnais, la petite souris, oui..." Son ton se radouçit légèrement.

"Eh bien tout comme toi , je suis dans ce camp à essayer de survivre."

[HJ : changement de la présentation des paroles.]

En la regardant en fronçant les sourcils, Kim l'observa un peu mieux. Oui, c'était bien elle. Elle ne se trompait pas de personne. Enfin, personne ne pourrait la confondre avec une autre personne. Car cette demarche hautaine et ce visage froid n'appartennait à personne d'autre que à cette femme.

*Elle est à personne... Qu'est-ce qu'elle croit ?!* Pensa la fille.

Une petite souris... Encore un indice. C'était bien elle qui était cellequ'elle avait rencontré avant que Dereck et cette personne disparaisse. Personne ne l'avait déjà surnommé ainsi... Avant que cette femme y ait pensé...

"Et où étiez-vous passé tout à l'heure ? Ce n'est pas normal de fosser compagnie comme ça aux gens." Demanda-t-elle, plus curieuse que en colère.

"Sinon, où est Derek ? Il n'est pas avec vous ?"

Derek... On ne pouvait l'oublier aussi facilement. Comment ignorer une personne qui lui avait, sois-disons, sauvé la vie.

D'un geste peut-être un peu trop ferme, la femme attrapa Kim par l'épaule et l'entraîna en avant pour qu'elle marche. Visiblement, elle n'aimait pas l'idée de rester immobile, surtout quand des regards commençaient à se pointer sur elles.

"Derek fait sa vie, tout comme moi. Et tu ferais bien de tâcher également de t'occuper de faire ta vie, parce que personne d'autre ne pourra le faire à ta place."

Elle avait parlé un peu sèchement, l'entraînant vers les plus grosses tentes, celles où il y avait plus de choses.

"Je vais t'expliquer une chose fondamentale : le monde ne tourne pas centré sur toi. Derek et moi avons des choses importantes à faire, qui ne sauraient s'encombrer de petits scorpions trop curieux dans ton genre."

Elle la dévisagea bien face à face, de ses yeux couleur plomb, glacés et durs.

"Crois-tu réellement que tout se serait arrêté si tu avais péri dans ce tremblement de terre ? Non... Tu as survécu parce que tu es différente. Les choses ne se finissent pas ici. Elles ne font que commencer pour toi..."