Promenade dans la nuit --> cherche un job

Ça faisait une semaine que John se promenait dans la ville de New York, mangeant du McDonald’s à chaque jour et couchant dans le motel le plus abordable, le motel « The Minimum ». Déjà, selon le nom, il est permis de croire que ce motel n’est pas de top qualité. John habitait depuis une semaine la chambre 02. Pour quelqu’un qui était habitué au luxe d’un manoir, cette chambre était pitoyable. La peinture blanche s’écaillait sur les murs de bois moisis, il y avait une lampe de 40 Watts pour éclairer toute la pièce, ce qui rendait la lecture assez difficile, il n’y avait aucune télévision et le seul meuble était le lit et le matelas semblait infestétait le lit et le matelas semblait infesté de parasites. Heureusement, le déjeuner était gratuit. C’était toujours pareil à chaque matin ; deux toasts au beurre d’arachide avec 200 mL de lait.

John avait, les premiers jours, adoré sa certaine liberté, malgré le motel inconfortable. Il pouvait manger quand il voulait, sortir toute la journée, rentrer à l’heure qu’il voulait. Il s’était cependant rendu compte des inconvéniants rapidement et ces inconvéniants étaient beaucoup plus lourds que les avantages. Il n’avait pas de voiture, il ne mangeait que du fast food, ce qui n’était pas bon pour sa santé, il risquait d’attrapper quelque maladie s’il continuait à dormir dans ce motel et il se sentait terriblement seul et triste.

Car, voyez-vous, John n’était pas un humain ordinaire. C’était un de ces mutants, un de ces déchets de la société, selon son père. Son père, c’était lui la source de sa tristesse. Son père qui l’avait toujours encouragé, qui avait toujours été fier de lui. Il lui aurait décroché la lune s’il avait pu. John ne pouvait enlever de sa tête l’expression qu’avait eu son père quand John lui avait montré son « talent ». C’était un mélange de dégoût et de peur. Un désapointement lié à de la colère. John avait décidé qu’il valait mieux quitter le nid familial que de rester avec un homme qui détestait autant les mutants. John, lui, était au courant de ses abilités depuis environ un an et était passé au dessus de la suprise et des questionnements à savoir s’il était normal.

John n’avait pas pu glisser un mot à ses amis, craignant le même genre de réaction de leur part. Il savait que s’il devait demander de l’aide, il devrait dire toute la vérité. Il ne voulait pas revoir des visage dégoûtés à la vue d’un mutant. Alors, John avait vagabonder pendant une semaine. L’avantage de son don était qu’il pouvait parfaitement se mêler aux humains. Il contrôlait assez bien l’émission des photons pour avoir une « couleur normale » et même qu’il se donnait une teinte un peu plus foncée pour paraitre bronzé. Enfin, il ne pouvait plus vivre dans ce motel. La chambre était dégeulasse et trop petite. Le problème, c’était qu’il ne lui restait que $50. Il ne pouvait pas louer un appartement, pas dans le centre-ville, surtout. Cela faisait deux jours qu’il cherchait un emploi interessant et le temps commençait à presser. Il avait trouver quelque chose d’interessant dans un journal qu’il avait ramassé dans une poubelle : « Barrman recherché ». Il pensait qu’être barman ne devait pas être si difficile. Bien sûr, il n’était pas encore majeur, mais peut-être qu’il pouvait trouver un arrangement quelconque. Il ne boirait pas d’alcool dans le bar, après tout, il allait le servir.

Il était 23 h 35 lorsque John Cassidy prit son long manteau noir en feutre et sortit de sa chambre de motel pour se diriger au bar. Il avait le journal dans les mains, pour se rappeller en cas d’oubli l’adresse du bar.. Il n’avait pas assez d’argent pour le taxi et devait marcher. Au moins, il n’était pas loin du centre-ville. Une demi-heure à peine et il y était. John, quelque peu ignorant des dangers de New York durant la nuit ou très sûr de lui, passa par de petites ruelles. Il éclairait son chemin avec les photons qu’il avait emmagasiné durant la journée… Sa tête, la seule partie visible de son corps, était comme une lampe torche, éclairant tout au plus dans un rayon de 10 mètres d’une lumière orange assez faible en intensité. John espérait être bientôt arrivé, cela faisait une vingtaine de minutes qu'il marchait.

Après ces quelques vingtaines de minutes sans croiser autre chose que des chats qui allèrent mener leur vie de chat plus loin, John put se sentir un peu fatigué. Ses batteries étaient sans doute à plat. Il devait être présentement assez bien bronzé !

Arrivé au bar, il fut accueilli par un videur appartenant sans doute à cette mafia tacite qui voulait que tous les videurs de bars soient de gros malabars noirs. Celui-ci lui jeta un regard peu engageant. Manifestement, il était invité à passer son chemin sans même un mot.

John arrêta de projeter de la lumière quand il arriva devant le bar. Il était comme toujours, en mode absorption. Il sentait qu’il n’avait plus beaucoup d’énergie pour émettre de la lumière, il décida donc de refaire le plein. Il absorba les rayons comme une éponge absorbe de l’eau et instantanément, on ne put que discerner sa silhouette de loin. En effet, aucun rayon venant des lampadaires et néons environnant n’étaient reflétés sur sa peau et il portait un manteau noir. Il s’arrêta au coin de la rue et regarda l’annonce dans le journal : « 32 Wall Street, The Mighty North Star Bar ». Il regarda les néons et apperçut l’écriteau du Mighty North Star qui rayonnait en vert et doré. Il manquait le « o » à North et l’enseigne émettait un grésillement qui ressemblait à : « ZZZZZZZZ ». A côté, il y avait le logo du bar, quelques étoiles dorées.

John remit le journal dans sa poche de manteau et s’avança décidémment vers le club, qui semblait avoir connu de meilleurs jours. Il n’y avait qu’une personne à l’extérieur. John était toujours en mode absorption et quand il arriva près de l’homme, il se mit dans une position pour que les lampadaires soient derrière lui, pour rajouter du réalisme à son aspect totalement noir. Il ne voulait pas arrêter d’absorber les rayons, car il avait trop utilisé de ses réserves sur le chemin. Enfin, il se retrouva devant un véritable gorille. Le gars avait les bras aussi gros que la tête de John et ce dernier devait la lever complètement pour regarder le videur en pleine face. Si on voulait faire une comparaison, il devait être aussi gros et imposant que le Caïd.

« Est-ce que je pourrais parler avec le gérant ? C’est pour l'emploi de barman. »

Il essayait de paraitre moins nerveux qu’il ne l’était, car c’était la première fois qu’il passerait un entrevue pour un emploi. Son père lui avait donné une carte de crédit qui lui permmetait de dépenser comme il voulait et il n’avait donc jamais eu besoin de travailler. D’ailleurs, il n’avait jamais pensé devoir « travailler » dans sa vie, il pensait faire comme son père et se lancer en affaire en corporation. Se laisser vivre par ses actions. Les choses ne vont pas toujours comme prévu.

Le videur le regarda un instant, et répondit simplement :

"Non. Dégagez. La place est prise."

Impossible de savoir si c'était vrai ou pas, mais impossible d'entrer non plus dans le fameux bar... Il n'était pas si facile que ça de travailler, même si on était motivé. Peut-être son look bizarre ? Ou alors la place était vraiment prise...
En tout cas, en cette veille de rentrée humide sur New York, les rues festives étaient loin d'être inanimées : de nombreux jeunes se pressaient un peu partout pour entrer dans les bars, les clubs, ou les boîtes...

Une boîte dans un coin attirait particulièrement l'attention avec un groupe qui avait un succès très certain ces temps derniers... Les divas.

La voix grave et profonde du videur frappa Johnny comme un train. L’annonce avait été mise aujourd’hui, le gérant avait-il déjà trouvé un barman compétent ? Joe avait une impression étrange en regardant le mastodonte. Il pensait que ça devait être une tactique d’intimidation pour tester les nouveaux. Si c’était vraiment le cas, ça fonctionnait assez bien sur John, qui était déjà assez nerveux. Il se retourna, la mine basse. Joe commença à s’éloigner lorsqu’une once de courage remonta en lui, comme une flamme qui brûlait dans son estomac.

« Ah… laissez-moi entrer au moins. Non mais c’est vrai quoi, l’annonce a été postée aujourd’hui, qu’est-ce qui dit qu’il a engagé le meilleur. Je sais pas c’est qui le nouveau, mais je suis bien plus compétent que lui… »

John savait bien que c’était inutile. Le videur devait être fâché de ne pas avoir de boulot, dans le sens où y’avait personne dans son bar miteux. Il regarda le bar au coin de la rue qui accueillait un groupe populaire que John n’aimait pas particulièrement ; Les Divas. Il devait utiliser sa seule arme : la ruse. Il retourna la tête vers le doorman.

« Meh… j’vais aller voir à l’autre bout de la rue. Le bar là-bas semble pas mal occuppé, peut-être même trop, ils doivent avoir besoin de monde. J’imagine que ça payerait mieux qu’ici, pusiqu’il n’y a personne. Non mais en plus, y’a de la bonne musique là-bas. J’parie que les pourboires sont bons. »

Il n’y avait pas beaucoup de chances que ça marche, mais de toute façon, si la place était réellement prise, il devait chercher un autre boulot. C’était simplement que le temps allait drôlement vite et que l’argent se dépensait aussi vite que le temps passait. Il ne voulait pas retourner chez son père. Il lui avait fait assez mal et Johnny était beaucoup trop orgeuilleux.
Parlant d’orgeuil, John se mit à marcher vers le bar où « Les Divas » se donnaient en spectacle. Il n’y avait certainement pas de boulot là-bas, mais il devait au moins aller vérifier, si ce n’est que pour ne pas faire semblant qu’il bluffait.

(hj : attention à tes descriptions. Normalement, je suis censé décrire les lieux. Pour ce lieu-ci, je laisse passer, mais pour la suite, les descriptions seront de mon ressort)

Le videur se pencha très légèrement pour le regarder juste au dessus des yeux. Et lâcha un ultime mot :

"Dégagez."

De la musique émanait de l'autre bar, nettement plus coloré et animé. Une foule de moins en moins hétéroclite se pressait aux portes pour entrer. Via la porte ouverte derrière le portier, on pouvait voir la scène illuminée où se tenait le groupe en train de chanter. La boîte était bondée de gens, et les employés ne savaient plus où donner de la tête. Malgré l'écriteau complet collé à la va-vite sur l'affiche dans l'entrée, les gens cherchaient quand même à pousser.

John marcha sur quelque chose. Un vieux papier qui avait été probablement déchiré du mur... Se penchant, il put lire :

"Le Kit kat club cherche homme à tout faire pour soirée divas. S'adresser à l'arrière."

La chance lui souriait-elle ?

Joe leva les bras d’une manière innocente et se retourna en marchant par derrière. Il savait admettre la défaite quand elle venait et cette fois, il savait bien qu’il ne pouvait pas entrer dans le Mighty North Star, que ce soit pour parler au gérant ou même pour y boire une bière.

« C’est cool… Chill. J’vais aller voir ailleurs. »

Il donna un petit coup sur sa veste pour la replacer et marcha en direction du bar rempli. Il n’avait aucune idée s’il pouvait simplement entrer dans le bar, car il y avait une assez grosse foule devant l’entrée. D’ailleurs, il ne voulait pas vraiment entrer dans le bar, la musique ne l’enchantait pas vraiment et il n’avait que $50 sur lui. Seulement, sa parole était d’or et il avait dit au videur qu’il irait voir l’autre bar. John Cassidy faisait toujours ce qu’il disait.

Plus Johnny s’approchait du club, plus il remarquait combien la foule était excitée et intenable. Arrivé dans la foule, il vit à quel point les employés avaient de la misère à garder la foule dehors. Il ne faisait pas un bon boulot, pensait John, car la porte était ouverte. Le meilleur moyen de ne pas faire entrer quelqu’un était de fermer la porte, t’sais… John chercha pour un écriteau « HELP WANTED » dans la vitre, mais ne vit qu’un signe qui indiquait que le bar était plein. Pas la peine de pousser pour aller dans un bar dans lequel il ne ovulait pas aller.

Joe avait fait quelques pas pour s’en aller lorsqu’il faillit glisser sur une feuille de papier. Il regarda autour de lui, vérifiant que personne n’avait vu sa presque-chute et ramassa le bout de papier en question, pour le lire puis le maudire. Il prit tout de même la peine de le lire avant de le déchirer. A la lumière d’un lampadaire, il lu que le club Kit Kat cherchait des hommes pour la soirée. Il serra le papier dans ses mains et courut vers l’arrière du club. Il eut un petit sourire. Il était bien content que son bluff de tout à l’heure n’ait pas été du bluff. Enfin, c’en était, mais ça c’est révélé être vrai. Il s’en alla donc vers l’arrière du bar, bien décidé à ne pas accepter non comme réponse.

à l'arrière, c'était l'effervescence. On entendait un peu moins le concert, et un peu plus les aboiements du patron.

"Les bouteilles ici ! Au frais ! Les poubelles ! Rechargez la cafetière ! Vous là ! qu'est-ce que vous foutez là ? Mais non ! On a assez de limonade ! File servir en salle ! Où sont les sushis ?! Vous êtes là pour les sushis ?"

Un saint bordel de serveurs et d'hommes à tout faire qui filait en tout sens, chargés de poubelles, racks de bouteilles, ou divers trucs en tous genre.

Un petit jogging ne faisait pas de tort à personne. John prit la petite ruelle sur le côté du bar pour passer en arrière. Il sauta par-dessus une petite cloture rouillée et une fois l’autre bord, c’était comme s’il avait changé de dimension. On n’entendait plus très bien la musique dans le club ou bien les gens qui protestaient pour entrer voir le groupe, mais on entendait plutôt les serveurs. Les ruelles aussi étaient un autre monde. Loin des lumières en néon des clubs de la rue, on avait droit à quelques lumières blanches comme éclairage. Il y avait de gros contenants à vidanges autour desquels rôdaient des chats. Les ruelles de New York, quoi..

Sauf que cette ruelle n’était pas abandonnée. Si on n’entendait plus la musique du club, c’est qu’on entendait autre chose ; les employés du bar. L’arrière devait mener directement aux cuisines. John arrêta de courir et marcha vite dans le bar. La porte de derrière était ouverte par commodité pour les employés qui sortaient les poubelles. John se dépêcha d’entrer avant de se faire bousculer et se glissa par l’ouverture. A la lumière de l’intérieur, John arrêta d’absorber les photons sur lui et son visage pouvait être vu par les autres.

Il fit un signe de main et appella quelqu’un.

« Hep ! Hey.. Tu saurais pas où trouver le gérant ? »

Les employés semblaient en avoir plein les bras à les voir filer en tous sens. John montra la feuille de papier chiffonnée qui demandait de l’emploi.

« J’espère ne pas être trop tard… j’vois qu’il y a bien d’la job à faire encore. »

En effet, après sa marche d’une vingtaine de minutes, il était à peine minuit. Le plein milieu de la nuit. Alors les clubs ne fermaient pas avant longtemps, surtout qu’il y avait du travail même après la fermeture, habituellement.

Alors qu'il interrogé un employé qui n'avait manifestement pas que ça à faire que de répondre à une interview, quelqu'un alla frapper sur l'épaule de John pour attirer son attention.

"Vous là ! Vous écoutez quand je vous parle ?! Vous êtes qui ?"

Il vit l'annonce de demande d'aide. Fouillant dans sa poche, il colla un badge dans les mains de John.

"Accrochez ça sur vous où vous pouvez ! Suivez le mouvement, y'a des caisses de bouteilles vide à mettre aux poubelles, et à remplacer par des pleines ici ! Allez hop ! On a pas que ça à faire ici !"

Les serveurs, tels des fourmis, s'agitaient des deux cotés d'une porte de service : à l'extérieur, des montages de caisses de bouteilles, et à l'intérieur, une sorte de chambre froide avec des montages de caisses de bouteilles...vides. Au delà de la chambre froide, une toute petite cuisine, puis côté salle, le bar, côté jardin du devant scène où s'agitaient des gens qui, au moins, prenaient du bon temps.

John ne reçut aucune réponse et fit une grimace. Etait-ce si dur de prendre cinq secondes maximum pour répondre à sa question, afin d’avoir moins de boulot par la suite ? Non mais, si y’avait un brand new guy, ils se partageraient la tâche ennuyante entre plus de personnes. Il n’eut pas le temps de rappeller l’employé qu’il se fit accrocher l’épaule par, selon sa manière de lui parler et comment il était habillé, soit le chef d’équipe, soit le gérant.

« Moi, ben je suis John Cassidy, monsieur. »

John vit les yeux de l’homme se poser sur le papier qu’il serrait dans sa main. Il précisa en montrant le papier.

« Je viens pour le boulot.. »

On dirait que le type le savait déjà ça, il reconnaissait bien le flyer. Sa main était déjà ressortit de sa poche accompagnée d’un badge. John tendit la main distraitement et il reçut le badge. Il le regarda un instant et se rendit compte qu’il n’y avait rien de spécial à propos de ce badge qui ne faisait qu’indiquer qu’il travaillerait ici. Tout en écoutant l’homme, Joe fit un trou dans son manteau à l’aide de l’épingle et accrocha le badge à l’endroit de son pectoral droit.

« Ok, c’est bon… »

John fit un petit jogging vers la chambre froide, pour montrer à quel point il avait de l’énergie. Il évita de foncer dans de nombreux autres qu’il entrecroisait et pénétra enfin la pièce. Là, il prit quelques caisses vides et sortit de la pièce pour aller les porter dans les poubelles. Dehors, il prenait une caisse pleine et alla la porter au bon endroit. La soirée risquait d’être longue… Il devrait répéter ce même trajet des dizaines et des dizaines de fois…

A un moment où les choses se calmaient, il faut dire que la matinée approchait ! John eut la chance d'avoir un petit répit, mis à profit pour aller espionner derrière le bar.

Les divas ne manquaient pas d'énergie, alors qu'elles entamaient leur dernière chanson devant une piste de danse qui, elle, commençait nettement à fatiguer. Et le pire, c'est qu'elles ne tournaient qu'au jus de fruits éxotiques !

(là, normalement, tu devrais avoir de la musique. Si ce n'est pas le cas, clique ici pour entendre le dernier tube des divas)

Le spectacle se voulait être une apothéose ! La scène n'était pratiquement plus éclairée, et dès le premier refrain, la chanteuse, une grande rousse à robe mauve, se retrouva complètement immolée. Ce qui ne l'empêcha pas de chanter.

John avait transporté des caisses pendant des heures, répétant toujours le même trajet fatiguant. Il avait les bras en compote et était essouflé. Ça n’en n’avait pas l’air, mais les caisses pleine, quand tu en transportes une centaine, elles deviennent lourdes. Enfin, les choses commençaient à se calmer. Il restait de moins en moins de boite, autant vide que pleine et les employés pouvaient respirer un bon coup.

Joe prit une caisse vide qu’il revira et s’assit dessus. C’était le temps de faire une petite pause, il n’en n’avait pas eu encore et était complètement épuisé. Qu’il aime ou non le groupe, il n’y avait rien de mieux à faire, alors il regarda les musiciennes à partir des coulisses. Il commençait à avoir terriblement faim et il suait comme un cochon. Il essuya son front avec son chandail et se frotta le ventre alors que le groupe entamait ce qu’ils avaient annoncé comme leur dernière chanson. Enfin, la soirée était bientôt finie. Ils n’auraient plus à transporter autant de caisses pleines, juste des vides et autres poubelles sûrement.

Johnny fredonna au rythme de la chanson, qui était plutôt soft. Il bougeait la tête au rythme du clavier et suivait la batterie avec ses pieds. Il fallait le reconnaitre, elles étaient plutôt bonne en spectacle, comme la plupart des groupes. Ça n’avait rien à voir avec les chansons qu’on entendait à la radio. Il faut dire que c’ était probablement leur meilleure chanson, celle-la. Quand le refrain commença et que la chanteuse rousse était « en feu pour de vrai!! », John se leva d’un bond de sa caisse.

« She’s on fire…
And she burns through the night at the speed of light... »

Elle était littéralement en feu. Il ne croyait pas en l’illusion, si c’en était une. Il voyait bien ce qu’il voyait. Personne ne lui avait jeté d’essence et une allumette dessus, elle s’était immolée toute seule… Assez... troublant, si on prend en note le fait qu’elle ne souffrait pas et qu’elle continuait de chanter.. Il dit tout haut. Ses yeux se transformèrent en point d’interrogation. ?_?

« What the… ? Comment elle a fait ça ??? »

Question rhétorique, puisqu’il n’y avait personne… Mais Joe aimait parler tout seul desfois..

Joe n'était pas tout seul ! D'autres petites mains, hommes femmes, se tenaient près de l'accès à la salle, regardant le show, et ils applaudirent tous quand ils virent Mariola s'enflammer de la sorte. Le show était très motivant !

La chanson terminée en triomphe, les divas saluèrent, se firent rappeler en scène alors que Mariola flambait toujours. Finalement, elles rejoignirent la coulisse, c'est à dire, l'arrière salle, et Mariola se pris un jet d'extincteur dans la figure, accueilli avec un grand rire puis sa voix légèrement traînante :

"Les filles, allez me chercher nouvelle crème reconstituantes pour peaux sèches. Je ne ferai vraiment pas ça tous les soirs. She's on fire and she's burning... C'est le cas de le dire..."

[désolé de l'attente, j'étais pas en forme pour poster (couché à 5h du mat Shocked

)]

Les filles arrivèrent tout près de lui alors que Joe s’était accoudé sur le mur. Il applaudit franchement, poliment, quand il les vit arriver. Alors que ses amis allèrent chercher une crème pour la chanteuse, Joe commença par la féliciter..

« Très impressionnant le spectacle. Surtout la dernière chanson... wow. J’ai vu ça des coulisses, très impressionnant. »

Il mit les mains dans ses poches de pantalons et s’approcha de la chanteuse. Il essayait de la regarder droit dans les yeux. Il n’aimait peut-être pas le groupe avant ce soir, mais la chanteuse n’était pas mal et elles avaient le sens du spectacle. De plus, elle avait retenu son attention en devenant en feu. Alors il lança la question.

« Comment avez-vous fait pour devenir litéralement en feu ? C’est une illusion ? J’ai vu aucun projecteur pourtant. »

Son hypothèse était elle vraie ? Est-ce que la chanteuse d’un groupe populaire était vraiment une mutante, comme lui ? Il était permis d’en douter, mais c’était l’impression qu’’avait John. Après, sinon, il ne savait pas comment ils auraient pu feinter le coup du feu, cela semblait si réel. Et puis, il s’en rappellait maintenant, elle était encore en feu dans l’arrière scène. Pourquoi auraient-elles gardé l’illusion dans les coulisses ? Ç’aurait été inutile, y’avait que des employés.

(HJ : il n'y a pas de soucis)

Les autres divas se comportaient un peu comme une basse-cour, une fois la représentation terminée, toutes à caqueter autour de la meneuse, la grande et sublime Mariola.

"Merci, tu es un chou..." lui répondit-elle en venant lui coller une bise pleine de rouge à lèvres sur la joue. En passant, John put sentir une odeur bizarre... piquante, épicée, pas désagréable forcément, mais rapidement entêtante.

"Et sinon, y'a un truc... un produit sur moi qui flambe sans trop chauffer... Mais je connaissais un mec, il savait faire ça en vrai. C'était hallucinant d'ailleurs."

John tourna la tête et reçut un baiser sur la joue et se fit dire qu’il était chou. Il avait chaud à la tête et savait qu’il était légèrement en train de rougir, et ce n’était pas à cause de la trace de rouge à lèvres que le baiser avait laissé. Il essuya machinalement sa joue en esquissant un sourire. Il n’avait pas pensé qu’elle pouvait être couverte d’un produit qui flambait à très basse température. Mais quand mêmer, il ne s’y connaissait pas vraiment en combustion spontannée.

« Faire ça en vrai ? Qu’est-ce que vous voulez dire ? Vous étiez en feu pour de vrai. C’est quoi, lui il n’utilisait aucun produit et flambait ?
…
Si c’est le cas, ça doit vraiment être hallucinant. D’ailleurs, j’ai été impressionné quand vous étiez en feu et je sais maintenant que c’est un truc. »

Quand il y repensait, ce n’était peut-être pas si étrange de s’enflamber. Après tout, Joe lui-même était capable d’absorber les rayons et de les ré-emmetre. C’était une lampe torche humaine. Il devait y avoir des milliers de personnes avec des capacités encore plus impressionantes.
Le regard de John semblait vide alors qu’il était un peu perdu dans ses pensées…

Mariola haussa les épaules et répondit comme si la réponse était aussi évidente que la pleine Lune.

"Ben oui, un mutant quoi. Il faisait flamber des trucs, y compris lui. Mais la moitié du temps, il déclenchait les alarmes incendies"

Elle rit puis but un drink couleur lilas qu'une des divas venait de lui apporter.

"C'est quand même dingue, on rencontre plein de mutants nous, les divas. On va demander de faire une collaboration avec l'Institut Xavier si ça continue."

John ouvrit grand les yeux quand elle prononça le mot mutant. Il avait deviné juste, mais… quelque part, au fond de lui, il ne savait pas s’il voulait vraiment que ce mec soit un mutant. Il aimait pensé qu’il était unique et il n’avait rencontré aucun mutant, bien que les gens en parlait quelques fois.

Il avait du mal à s’imaginer quelqu’un parler ouvertement des mutants comme cette fille. Chez son père, le sujet était complètement tabou. On ne pouvait prononcer le mot mutant sans entendre un grognement de la part de M. Cassidy. Sa réaction avait donc été logique à son comportement habituel quand il refusa d’accepter que son fils était un mutant et en se disputant avec lui. Tout cela était bien frais dans la mémoire de John et le souvenir était un peu trop douloureux pour qu’il rie à la plaisanterie de Mariola.

« Je… suis désolé. Je ne sais même pas c’est quoi l’institut Xavier. Vous voyez, on ne parlait pas souvent des mutants chez moi et mon père les détestait. C’est pour ça que je suis parti.. Je ne sais pas pourquoi je vous dit ça, mais ça fait du bien. »

C’était la première personne courtoise qu’il rencontrait en… quelques jours et ça lui faisait du bien de parler. Ce n’était pas un sujet dont il aurait parlé ouvertement, mais il était tard et il était un peu fatigué, alors les confessions sortaient. Il se rendit compte que parler de ses problèmes lui faisait du bien. Peu lui importait si elle pensait qu’il était pleurnichard ou non. C’était sa première conversation à propos de mutant qui ne tournait pas en cauchemar.

Mariola prit John par le bras, et l'entraîna un peu à l'écart, au bar, et commanda un coktail au nom étrange et exotique.

"Tu te poses des questions sur ton identité ? Mariola a des réponses. Assieds-toi, et bois un coup."

Elle s'assit sur un haut tabouret, et lui tendit son verre en forme de tulipe rempli d'un liquide rouge à base de multiples fruits.

"L'Institut Xavier, c'est une école, pour les mutants. Ceux qui se sentent paumés vont là-bas. Enfin, c'est ce qu'on m'a dit. Crois-moi, je sais d'expérience que c'est pas toujours la joie d'être dans sa galère, alors avoir des gens qui veulent donner un coup de main, c'est quand même toujours bon à prendre."

John se laissa trainer. Mariola prenait vraiment de l’initiative. Un bonne qualité chez une personne. Cassidy s’accouda sur le bar. Il n’avait pas vraiment envie de s’assoir, il avait les fesses un peu en compote après la caisse peu confortable. Il hésita à prendre le verre. Non pas qu’il ne faisait pas confiance et qu’il n’avait pas soif, ni qu’il avait peur de ne pas aimer la boisson, mais il était en plein boulot et être saoûl n’était… Meh, il regarda sa nouvelle amie et avec un sourire il prit une gorgée de la boisson sucrée. Il sentit une légère sensation chaude dans la gorge, l’agréable sensation de l’alcool mi-fort.

« Merci pour le verre. »

Il leva son verre et prit une autre petite gorgée en écoutant à propos de l’institut Xavier. Une école, un refuge pour mutants. Et pour se sentir paumé… c’était le cas. Il vivait, il y a une semaine, dans un grand manoir de New York et ne manquait de rien et aujourd’hui, il transportait des caisses de bières et couchait dans un motel minable. Il commença à se sentir suffisament confortable avec Mariola pour commencer à la tutoyer instinctivement.

« Paumé, c’est le cas de le dire. C’est certain que mon père ne payera plus ma scolarité maintenant… J’ai bien besoin d’un coup de main, c’est sûr. Et ton ami, il est étudiant à l’institut en ce moment ? »

Mariola finit son drink et le reposa sur le bar avant de se relever.

"Je suppose que oui. Il s'appelle Jimmy, on l'y a déposé il y a quelques jours."

Elle lui jeta un regard bizarre et entendu.

"Je vais me doucher, je pense que ton patron veut te voir, vu comme il te regarde. Rejoins les filles près du van quand tu auras fini, nous verrons si tu as besoin... d'être déposé quelque part"

[rapide

]

Joe finit son drink en même temps que Mariola. Cette fille était incroyable vraiment. C'était une star et elle prenait le temps, après son show, de discuter avec un pauvre employé. En plus, elle devait être vannée elle aussi. C'était vraiment quelqu'un de bien avec de bonnes intentions. Et bien apparemment, s'il allait à l'institut, il y verrait Jimmy. il ne le connaissait pas, mais il devait être à peu près dans la même situation que lui. Joe leva un sourcil après le regard étrange de la chanteuse et se retourna là où ses yeux étaient fixés.

"Ha ha, cette fois, je pense que je suis dans le trouble. Merci, hein. Merci pour m'avoir écouté. Je serai là."

Il lui donna un calin avant d'aller voir son patron. Il avait un petit sourire d'excuse comme "ben quoi?". Meh, qu'est-ce qu'il pourrait bien faire de toute façon, il ne l'avait même pas engagé. C'était une job d'une soirée seulement. Il trouverait bien un boulot à quelque part d'autre.

"Je m'en viens, patron. J'ai juste pris une pause comme les autres…"

Il pensait de plus en plus à s'inscrire à l'institut. Tout ce que son père avait essayé de lui implanter dans le cerveau depuis des années avait été lavé par la découverte de ses pouvoirs. Comment Joe pouvait-il hair les mutants maintenant qu'il en était un? En même temps, il était excité à l'idée d'en rencontrer d'autres…

(HJ : ouais, j'ai du cerveau disponible ce soir)

Le patron haussa les épaules et plaça une maigre liasse de billets dans la main de John. Honnête, tout au plus. Il rajouta un autre billet, un peu plus gros.

"Voilà ton salaire et ta part des pourboires. Les autres ont nettoyé pendant que tu fricotais avec Mariola. ça va qu'elle rapporte pas mal, alors je ne dis rien."

Puis il fut mis à la porte : la boîte fermait, le matin commençait à poindre, au loin. Encore quelques heures avant que le soleil ne se lève. Derrière le bar, les filles embarquaient leur matériel dans un van aux couleurs pastels avec plein de fleurs au pochoir dessus, pestant après le poids des amplis, des lampes, et surtout, faisant attention de ne pas se casser un ongle.

John s’attendait à se faire dire de retourner au boulot, mais on le remercia et on lui donna l’argent qu’on lui devait pour son travail. John compta et tout semblait en ordre. Il s’en voulait un peu de ne pas avoir aidé les autres à nettoyer, mais en même temps, il avait passé du bon temps et ne s’en voulait pas trop pour longtemps. Il ne le savait pas, mais il aurait pu se faire fourvoyer à ne pas donner son nom à son employeur, il aurait pu ne pas le payer.. John était un peu naif.

« Merci monsieur. Je reviendrai faire un tour de temps en temps. Peace. »

Il enroula les billets qu’il mit dans sa poche et fit le signe « V » avec ses doigts alors qu’il sortit du bar, par la porte d’avant cette fois. On voyait déjà mieux dehors, le soleil était presque levé, bientôt l’aube. Il devait être environ quatre heures. Il courut vers la van des filles, sourire en coin.

« J’peux vous aider, mesdemoiselles ?
…
Mary, je crois que je vais y aller à cet institut. Ça l’air d’un bon endroit. Je vais essayer au moins.. »

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