Chambre de Georgia

La New Yorkaise, une fois sa belle partie, s'affala sur le lit de Snorki... Dieu était il alcoolique ? Elle avait cru une fois en Dieu : quand elle commença à faire des trucs bizarres... Georgia avait pensé que c'était un truc parce qu'elle était une mauvaise mauvaise fille et que Dieu ou un type dans le genre l'avait punie...

Bon c'était une fièvre adolescente qui s'était dissipée assez rapidement ! Plus rapidement que ses poussées d'acné, quoi !

Elle considéra les trucs que lui avaient donnés... ou prêtés, ce genre de distinctions étant floues dans l'esprit de la New Yorkaise, Snorki. Georgia rangea tout ça en vrac dans le sac puis s'activa un peu pour les derniers préparatifs.

Ceci accompli, elle délaissa sa propre chambre pour prendre un peu l'air avant le départ...

Ailleurs

Vient du terrain de sport et est avec les deux nouveaux. Leur a donné le papier d'accueil de l'Institut et les communicateurs.

Rentrant dans la pièce, on pouvait voir la dualité des résidente : rangé et propre du côté Hjördis. Chaotique du côté Georgia.

"Posez vos affaires ici. Je vais les mettre dans mon armoire..."

Sortant une clé, elle ouvrit le gros cadenas qui maintenait fermé son armoire. Il y avait assez de place pour y caser le peu d'affaires qu'avaient les deux garçons. Se retournant vers eux, elle présenta sommairement l'Institut. La position des différentes pièces, le sous-sol avec des cours spécifiques aux pouvoirs mutants, les étages de logements, le rez-de-chaussée avec toutes les pièces de vie comme la cuisine ou le salon.

"Ici, on fait encore d'autre choses. On cherche qui veut nuire aux mutants. Des petits groupes d'élèves avec des noms space partent avec un prof pour faire des enquêtes. Vous étonnez pas si on s'appelle avec des noms de code."

Il fallait parler d'Alixtide. Et de Vadim. Enfin, surtout d'Alixtide... de la neige commençait à filtrer des interstices de son survêtement de sport, trahissant son anxiété.

"Hum. Certains ont des mutations impressionnantes. Ils ne semblent presque plus humain. Et Alixtide, qui sera le colocataire d'un de vous... en fait un peu partie."

Oh le beau mensonge!

Terrain de sport.
Jason avait suivit la grande fille énergique, qui marchait à pas rapides et décidés. Il avait vaguement apperçus d'autres étudiants au loin, mais il avait de plus en plus de mal a garder les yeux ouverts.

Arrivé dans la chambre, il détailla rapidement les deux lits, et repéra assez facilement les espaces personnels des deux filles.
Posant son sac , jason pris quelques notes mentales, essayant de retenir ce que lui disait Hjördis, pris de vertige en imaginant la grandeur des lieux.

"nuire aux mutants ? ya des types qui ont que ça a foutre ?"... jason réfléchit.. bien sur qu'il y avait des types comme ça.. Son propre père, par exemple, si il avait l'occasion... "je suppose que oui" dit il tristement.

"je suis curieux de savoir quel nom de code ils risquent de me donner, tiens... avec un pouvoir a la con comme ça..."

La fille eut l'air soudain genée.

"tu veux dire des mutations... euh.. non controlées ? Ouais, j'ai entendu parler de ce genre de trucs.... des types qui se transforment physiquement, qui choppent des ailes ou des trucs flipant comme ça, et pas forcément très raccord avec les standards de la société quoi... je les plains, sauf si c'est ok pour eux.. chepa.. j'ai du mal a m'imaginer ça quoi... obligé de subir le regard des autres et la désaprobation, parfois...".
Il était décidément très fatigué, il commençait même a ressentir du froid, mauvais signe...
Sans s'en rendre compte, il se frottait légèrement pour se réchauffer...

"dis, au fait, c'est quoi ton nom de code à toi ? par curiosité ?"

Terrain de sport

Oiseau de nuit par excellence, Miah, s'il commençait à être fatigué, ne l'était pas encore, et de loin, autant que Jason. Pour lui, il ne s'agissait finalement que d'une très longue journée. Riche en émotion, certes. Nouvelle adaptation qui serait sans doute difficile : il allait avoir un sérieux décalage horaire avec le reste de l'école.

Trottant derrière sa guide et son compagnon d'infortune, le jeune homme avait tenté de mémoriser ce qu'il voyait, et surtout le chemin qu'il empruntait. Si jamais la vie était trop insupportable ici, il allait falloir pouvoir fuir rapidement ! Son attention fortement volatile avait cependant était détournée par ce que leur avait remis Hjördis : il avait joué un instant avec le communicateur, attiré par sa dimension technologique, puis, curieux, avait lu en marchant la photocopie, se cognant plusieurs fois au dos du pauvre Jason, mais ne pensant à s'excuser avec un sourire gêné que quand il lui marcha carrément sur le pied.

"Désolé, j'arrête ça ... Aheum ... Et heu ... Tu sais que t'as gagné au moins 100 xp tout à l'heure ?"

Éviter les conflits en changeant de sujet, ça marchait plutôt bien d'habitude ... Sauf quand ça donnait l'impression d'être un disjoncté, évidemment. Glissant en boule le polycopié dans son sac, il le tendit avec précaution à Hjördis une fois arrivé à la chambre de cette dernière :

"J'pense pas qu'il y aura quelqu'un pour me piquer mes it ... mes fringues. Par contre j'ai un pc là d'dans."

Le nombre d'informations a traité était impressionnant et le jeune homme s'efforçait de rester attentif pour tout classer dans sa base de données intérieure, essayant de faire coïncider ce qu'il avait vu à ce que la mutante leur expliquait de la topographie des lieux, puis ce qu'il avait lu à ses dernière phrases. Des noms de code ... Oui des pseudos quoi, au moins un point sur lequel il ne serait pas trop dépaysé ! Le disque dur à plein régime, Miah réfléchissait. Il avait beau être enfermé dans sa tour d'ivoire, ou plutôt de béton, il avait tout de même suivi l'actualité.

"Cette histoire de Sentinelle et tout ça ... Ça existe toujours alors ? Y a un journal qui s'appelle comme ça, non ?"

Jason semblait crevé et le garçon le suivit dans un de ses bâillements, au point d'en avoir des larmes au coin des yeux. Après un regard noir à son encontre -c'était pas bientôt fini ce bordel ??-, il resta silencieux en écoutant les dernières informations de la blonde, sans d'abord remarquer la neige. L'autre jeune homme avait des préoccupations très nobles quand le geek de son côté resta plutôt terre à terre :

"Et heu ... Concrètement, ça donne quoi chez lui ?"

Avoir des ailes ou ressembler à un démon, ça devait être assez cool, c'était presque ses jeux devenus réalité ! A vrai dire, une mutation impressionnante ne l'inquiétait pas trop pour le moment car il n'avait pensé qu'à une apparence modifiée. Le pire c'était de devoir partager sa chambre, que ce soit avec un monstre ou un mec normal ne changeait pas grand chose au problème.

Terrain de sport

Arrivée sur le pas de la porte, Camille avait laissé passer Kate, s'était retournée, et en sept secondes, avait pris la direction de sa chambre, ouvert, pris un paquet de chips basique (donc sans paprika, ni saumon, ni crevette, ni brocolis) mais de grande taille, était ressortie, et était entrée dans la chambre. D'habitude, c'était plutôt l'autre colocataire qu'elle venait voir, et ça lui faisait un peu bizarre que Georgia ne soit pas sur son lit. A la place, il y'avait Kate qui prenait ses aises. La ressemblance physique n'était pas frappante.

Tournée générale, chips presque à volonté !

Elle passa successivement devant tous les gens de la pièce en tendant le paquet préalablement ouvert - y compris Hjördis, juste pour voir si Bocuse s'abaisserait à manger du McDo - puis alla s'asseoir sur le coin du lit de Georgia, dont Kate avait complimenté le confort.

Je confirme, ce pieu est hyper confort.

Après tout, elle n'avait aucune raison de cacher qu'elle était une occupante assidue du sommier. Pas la nuit, mais un peu n'importe quand le reste de la journée. La G.O. Hjördis leur résumait le leitmotiv de l'Institut. Camille aurait plutôt dit "aller se faire tuer pour protéger une cause désespérée" si elle était dans un mauvais jour, mais ça tombe bien, elle était d'humeur positive, et s'abstint de tout commentaire sur le sujet. Tout le monde avait l'air de bonne humeur, inutile de les démoraliser avec les cadavres, les emprisonnements, les trahisons, les contrôles mentaux et les destructions diverses.

Cela dit, les mutants normaux s'appellent par leur prénom pendant la journée. Y'a que les coéquipiers qui utilisent les noms de code, et pendant les missions et les entraînements. Quand ils y arrivent.

Déjà qu'avec ça elle avait du mal...Camille retint à tout hasard le Kioure de Kate, chance, ça commençait pareil, ça serait facile de s'en souvenir. Ce faisant, elle attrapa trois chips, qu'elle enfourna dans sa bouche, juste au moment où Hjördis donnait le nom du colocataire mystère de J ou J. Alixtide. Du coup, elle avala de travers, toussa une douzaine de fois en manquant de recracher sa pitance, réussit à avaler, ferma les yeux, puis les rouvrit grand, avec une expression d'incompréhension teintée de désespoir qu'elle passa successivement sur Jason et Jeremiah.

ALIXTIDE ???

Elle s'adressait à Hjördis, qui d'un coup, lui rappelait furieusement Mrs Marcin. Une décision pareille, qui pouvait être assez perverse pour la prendre ?

Non...c'est une blague, hein ? C'est juste pour faire une grosse frayeur aux nouveaux que t'as dit ça, tu le pensais pas ?

Pour Camille, accueillir ainsi deux nouveaux innocents était inconcevable. Les faire dormir dehors dans le froid et le blizzard, pourquoi pas, au milieu d'un marécages infesté de crocodiles, passe encore, mais ça, non, c'était proprement inhumain. D'un coup, elle comprenait mieux les raisons qui pouvaient pousser la Sentinelle à haïr les mutants. Si certains se comportaient comme ça...Elle reporta son regard vers les deux garçons.

Ou alors, y'a un de vous deux qui est schizophrène, ou meurtrier, ou trafiquant de came...je vois que ça pour mériter un traitement pareil.

La Bretonne avait dit ça avec un sérieux infini. Si la nouvelle s'avérait exacte, elle était réellement effondrée pour un des nouveaux. Il allait falloir une assistance psychologique de tous les instants pour leur permettre de surmonter le coup.

Le cobizut avait l'air complètement dans la lune, ou encore plus crevé que Jason... Il trifouillait depuis un moment l'etrange machin qui servait soit disant à communiquer, qu'on leur avait donné à jeremiah et à lui même, quant à Jason, il avait décidé de regarder ça plus tard... C'était louche, tout simplement.. Dans la pile de papier reçue, ça devait en parler... Si ça n'en parlait pas, c'est que c'était un machin de bizut, avec encre noire indélébile sur l'oreille ou ce genre de truc...

Au bout du troisième carambolage, Jason se retourna, un petit peu agacé, mais quand il vit l'expression gênée de Jeremiah, il sourit à son tour en secouant la tête, l'air de dire "sacré toi va".

"100 xp ? que ?.." blanc... puis tilt " ah.. mouarf... tu joues aussi de temps en temps alors ? ". Jason se fendit d'un grand éclat de rire. Un mec normal, quoi, finalement.. ou presque.. tiens, ce serait interessant de connaitre sa mutation à celui la...
Jay pretta attention aux commentaires qui suivirent la mention de la sentinelle, pas spécialement rassuré...

Kate fit alors son apparition, tout à fait à l'aise et son "saluuuuuuuuuut" lui fut tout de suite très simpathique.
"kioure hein ? j'avoue que j'avais pas pensé à ce paramètre en arrivant ici.. comme plein d'autres trucs j'imagines... "haussement d'épaules "je me demande bien ce qu'ils vont trouver pour moi... alors, hmmm... si c'est en rapport direct, laisse moi deviner.. tu peux désintoxiquer quelqu'un a volonté, un truc du genre ? Ou même mieux ? Guérir des maladies, carrément ? OUHAHOU, yen a qui sont vernies, si c'est ça... hmm.. scuse.. ".. Il remarqua alors son manège, et fut intrigué, cherchant à comprendre ce qu'elle pouvait bien lui dire.... Il ouvrit les mains, dans un geste d'impuissance, et il vit les traces bleues sur sa main gauche.. merde !! du bleu azuréen, pas sec.... il porta alors sa main droite au front, et constata les dégats en la regardant suite à ça... super.... Il articula, un demi sourire en coin, sans emmetre un son, un "M E R C I" à l'adresse de la fille bronzée. Bon.. première mission en tant que sauveur de l'humanité, trouver un lavabo et un miroir...

"C'est un joli pseudo, Freyja." dit il à l'intention de la grande fille.. Se faisant, il remarqua les particules de neige qui se formaient autour de la fille. Il en fut très intrigué et admiratif.

"mon pouvoir ? ben.. euh... honnêtement je comprend pas spécialement tout, mais parfois j'arrive à ... tu ris pas hein ? Ben mes tatouages prennent parfois vie, et je me retrouve avec une épée, qui apparait, ou d'autres trucs... Ca a plus ou moins du me sauver la vie quand j'etais gamin, quand j'y pense....sauf que j'avais pas de tatouage à l'époque... je dois surement être capable de faire d'autres trucs, mais pour le moment... je maitrise pas trop tout ça quoi."

"tournée générale" proposa Camille à cet instant. Joie. Bonheur. Félicité... avenir radieux et tout le tralala qui va avec. Jason lui fit un regard reconnaissant, limite les larmes aux yeux, la, et enfourna avec délice une poignée de chips dans sa bouche.
"hmm... merchi... cool.. ben dis donc, tu cachais ça ou ? tu peux matérialiser de la nouriture ? " Elle n'avait pas eut le temps d'aller en cuisine, c'est sur, vu le peu de temps qu'elle avait mis à les rattraper...

"les mutants normaux ? Concept intéressant.. Ben ouais, je préfère franchement appeler les gens par leur prénom aussi,.... Ya des entrainements ici ? en équipe ? j'ai du mal a voir ce que ça donne.. Je suis un danger public, pour le moment, moi.. je controle rien du tout..." dit -il en maltraitant une nouvelle poignée de chips. Il les avala tout rond, manquant s'étouffer, quand Camille fit ses commentaires sur Alixtide...

Aie ! bon... problème... ça sentait pas bon du tout du tout du tout... Le bizutage commençais surement, il avait évité l'encre noire sur l'oreille *et mis du bleu sur ton front, grosse nouille*, mais le plan ALIXTIDE était enclenché, et il était pris au piège... Il regarda, inquiet, son compagnon d'infortune, et se raidit, attendant la suite...

"moi ? mais.. non, je .. c'est le bizutage c'est ça ? vous allez nous faire faire des machins totalement degueux et tout ? .... dire que j'avais échappé à ça a l'institut supérieur des arts visuels...." il prit un air boudeur...

Il bredouilla un vague "merci, oui, pourquoi pas" lorsque Hjordis leur proposèrent d'aller manger ensuite, mais il était très inquiet... A l'IAV on lui avait décrit les débordements des années précédentes, pendant les bizutages.. et ce n'était que des étudiants en arts..; ici, en version mutante, il n'osait même pas imaginer.... En attendant il fit un geste significatif vers la salle de bain "je peux me débarbouiller ? je crois que je me suis mis de la peinture sur la gueule.. je finissais un tableau juste avant de débarquer ici"...

A l'éclat de rire de Jason, le jeune homme répondit par un sourire malicieux. Il était ravi d'apprendre qu'au moins une personne dans cette foutue école partageait son monde, même s'il doutait qu'ils aient la même définition de "de temps en temps".

"Ouais, j'te prends quand tu veux. Toi et moi devant la console, j'te laisse le choix des armes. De toute façon je t'exploserai. C'est même surement le seul endroit où je pourrais."

Avec soulagement, le garçon se laissa tomber sur la chaise, coudes appuyés sur les genoux et bras ballants entre ses jambes. Il avait été assis un moment dans le train mais il n'avait pas dormi, trop énervé. A présent qu'il avait relâché un peu de pression, il trouvait très agréable de pouvoir se poser. D'ailleurs, vu comme les deux filles s'étaient installées sans prendre de gants, si Hjördis n'avait pas fourni de chaise, il se serait bêtement affalé par terre et tant pis pour la dignité.

Voyant approcher le paquet, Miah piocha dedans avec soulagement, engouffrant les chips à la même vitesse que Jason. La conversation allait bon train : noms de code, pouvoirs ... C'était assez instructif et pour le moment, il n'avait pas à regretter d'être là. Se rappelant de la scène au terrain de sport et de ses tortueuses déductions, il se décida enfin à ouvrir la bouche quand son co-newbie s'interrogea sur le pouvoir de Petitpoussin.

"Non, elle court vite. Si en plus elle pouvait matérialiser de la nourriture, ça serait trop injuste. Donc non."

Adressant un sourire en coin à la jeune fille, il lécha pensivement le sel de ses doigts avant de répondre lui-même à la question. Bobard ? Pas bobard ? Il aurait aimé se faire mousser, mais c'était peut-être un des seuls sujets sur lequel il ne pourrait pas raconter n'importe quoi au vue de la spécialité de l'école :

"Vous avez des pouvoirs cool ... Je fais pas grand chose moi. Au début je savais même pas ce que c'était ... J'vois par les yeux des autres en fait."

Il renvoya un regard blasé à Kate qui avait posé la question puis au reste du groupe avant de lancer en haussant les épaules, histoire de couper court à toute moquerie.

"C'est bon je sais ! Voyeur, pervers, etc, etc. Enfin je contrôle un peu maintenant. Normalement. Peut-être. Non en fait c'est pas sûr."

Mauvaise habitude que de réfléchir en même temps qu'on parlait mais d'ordinaire, son micro-onde et son ordinateur ne lui reprochaient pas, d'où la difficulté à faire attention. Le jeune mutant ne comprenait pas pourquoi le tatoué avait peur des moqueries. Nan mais ça avait franchement la classe son truc ! Ce qui avait moins la classe en revanche, c'était Petitpoussin qui s'étouffait littéralement au nom du futur colocataire, et la géante qui se justifiait, le regard penaud. Foi de lui, il y avait anguille sous roche, et il n'était pas le seul à l'avoir senti, Jason se manifestant avec véhémence.

"Meurtrier ? Marmonna-t-il. Nan, les assassins encaissent mal, ils sont pas marrants."

Inquiet, il regarda la grande blonde envoyer un message au dit Alixtide. Il était si terrible que ça ? Finalement, il allait peut-être rentrer chez lui ... Apparemment, Hjördis maîtrisait elle aussi assez bien la compétence du changement de sujet et il fronça les sourcils :

"Chouette ... Et c'est quoi exactement le problème avec l'autre alors ? Il aime pas les recettes amérindiennes ._. ?"

hall

Alixtide partit en quête de la chambre de Georgia, plutôt fier de se promener en toute légalité dans le couloir des filles. Mieux même, il était porteur d’une mission officielle, qui lui permettrait notamment de visiter toutes les chambres de nouveaux à sa guise.

Le jeune homme bénissait son entrevue avec sa protectrice Esther Kofman.

Il se présenta devant la porte, entra sans cérémonie, et dévisagea tout le monde.

Alixtide était habillé en pull de Niko (bien trop large, mais idéal pour conserver les odeurs), pantalon de velours beige (celui qu’il portait depuis son arrivée à l’Institut) et baskets. Il était barbouillé de chocolat mêlé de cendres de cigarettes, jusque dans les cheveux et sur les mains. Comme il ne se lavait jamais, et se nourrissait d’ordures ménagères ou de produits d’entretiens, son odeur corporelle était entre la bouche d’égout et le fond de poubelle. Toute sa surface de peau visible était marbrée de crasse. Hors cela, il avait de beaux cheveux blonds courts, gras et ondulés. Et de beaux yeux bleus clairs, immaculés.

Il tenait quelque objet caché sous son pull.

Le garçon porcher passa son regard fureteur sur Hjördis, assise sur son lit bien fait, puis sur la brochette avachie sur le lit de Georgia… il tira un sourire câlin à Camille. Puis il reprit un air sérieux et souriant d’agent immobilier à l’adresse des deux garçons. Il détailla leur physionomie, leur vêtement et aspect général. L’un des deux n’était pas bien gros ni costaud, et sa pâleur trahissait un côté intellectuel médiatique qui intéressa Alixtide. Le second relevait plus de l’athlète, limite du mannequin. Le Breton s’arrêta une seconde sur la couleur sympathique de ses yeux. Un Australien sans doute.

Le mutant prit moins de soin à observer la jeune fille aux côtés de Camille. Il la sentait femme rebelle et dominatrice, donc à respecter.

« Salut, je suis Alixtide Pitre, je viens faire mon enquête commandouté par Madame Wolfman en personne, alors enteragissez sans faire comme si j’étais pas là… Ah et ensuite j’irai vous enduire dans une chambre pour vous deux, et je vous poserai des questions scientifiques. »

Il tira un grand sourire aux dents noires à l’ensemble de l’assemblée.

« Si vous pouviez redire ce que vous avez déjà dit sur vous… et vous les filles, reposer les questions. Merci. »

Et auréolé de sa mission professorale, il se pavana jusqu’au…… lit de Hjördis (après une brève hésitation à se lancer sur celui de Georgia). Et il sauta sur le lit comme on fait généralement en colonie de vacance.

Remerciant chaleureusement l'islandaise pour la serviette, jason fila ventre a terre réparer les dégats, écouttant au loin la conversation qui allait bon train. Il s'esclaffa à la mention de "pervers" décrivant le pouvoir de Jeremiah, puis il décrétat que c'était un chouette pouvoir, avec plein d'utilités... Bon, pour le moment ça se passait pas trop mal, à part cette histoire d'alixtide. Jeremiah avait l'air d'être branché en permanence sur une console de jeu, mais sinon il était à peu près normal... Un ptit peu palichon quoi.. Bah.. si ils sympathisaient, Jason tenterait de le motiver à faire un ptit peu de jogging de temps en temps... Le moment qu'il préférait, quand le soleil était levé, mais encore bas, c'était super agréable. Il avait repéré vite fait les alentours de l'institut, et s"était fait mentalement un parcours, profitant de la végétation entretenue...

Il percutta un arbre en putréfaction. Allerté, il se renifla les aisselles, fustigeat d'un regard accusateur ses pieds, avant de se rendre compte que l'odeur provenait de la piece d'a côté. Sonné, il fit quelques pas en direction de l'infection...
oh putain ! oh putain ! oh putain !

..
...
oh putain !

Panique, alerte rouge, étude du plan 3d des lieux, recherche d'un point de fuite, passage en revue des coups possibles pour s'en sortir... Un oeil sur la porte de sortie, déglutissant péniblement, jason n'avait soudain plus du tout envie de manger des chips... (une image horrible d'un paquet géant, avec marqué en lettre fluo "super potatoes, goût vomis" surgit dans son esprit, avec une sorte de rire démoniaque en arrière plan)

"bonjour.. Alixtide..." faire comme si il n'était pas la ? mais la seule façon serait de s'amputer du nez, mais la, tout de suite, l'idée ne lui paraissait pas si déplaisante, comparée au fait de devoir humer ce délicat fumet... Angoissé, il pris la décision de respirer par la bouche, espérant que les odeurs n'étaient pas, par une quelconque mutation, capable de venir le pourrir de l'intérieur...
"nous ENDUIRE dans nos chambre ?" Jason eut un mouvement de recul incontrolé. Nous enduire de quoi ? comment ? Non, lui vivant, jamais il ne se laisserait enduire par ... ça...

Il enregistra dans un coin de sa tête l'information vitale comme quoi il allait partager sa chambre avec le perv... avec jeremiah, mais rien que de penser que l'autre voulait les enduire... plissant les yeux, l'air suspicieux, il visualisa que le dénommé Alixtide, prince des odeurs, cachait un truc tout à fait louche sous le pull dégueux...

Son regard allait et venait entre l'armoire ou était rangée son sac, et la porte de sortie...

Personne ne semblait capable de lui définir Alixtide un peu plus précisément, et Jeremiah doutait que ce soit une bonne chose. Son regard, plus soupçonneux que pervers pour le moment, balayait les trois filles alors que son futur colloc disparaissait dans la salle de bain pour refaire son brushing. La géante semblait de plus en plus nerveuse ; Poussin jaune -Cure ? Quelle idée ! Il trouvait son pseudonyme plus parlant- passionnée par les chips et Petit poussin ... essayait en vain de lui définir la chose.

Le jeune homme n'eut cependant pas le temps de revenir à la grande blonde pour remarquait son air soudainement soulagé car la porte venait de s'ouvrir sur ce qui serait certainement cause d'une troisième guerre mondiale, un jour ou l'autre. Mon dieu non, pas un troll des marais. C'est là qu'on était content de ne jamais avoir installé de synthétiseur d'odeur pour ses jeux, pousser le réalisme à son paroxysme c'était sympa, mais y avait des limites. Il se savait un peu négligé comme garçon, son studio ne sentait pas tous les jours la rose, mais ce n'était rien comparé à ça. Sa main se porta vivement en rempart olfactif à son visage et il résuma en une exclamation une pensée apparemment commune à tous, excepté bien entendu Alixtide :

"Oh putain >< !"

Rester poli n'était déjà pas une de ses priorités d'ordinaire mais là, ce n'était de toute façon même pas possible. Il comprenait à présent pourquoi certaines personnes détestaient les mutants ... D'un autre côté, ce n'était pas sa faute à ce pauvre type s'il était devenu ... ça.

"Mais ... Mais ..."

On peut vivre comme ça ? T'arrives à supporter ta propre odeur ? Les questions ne franchirent finalement pas ses lèvres. Supporter les microbes et choses déplaisantes ... Apparemment chez le garçon, ça impliquait d'en devenir une. Il lança un regard affolé, la moitié du visage toujours caché par sa main, à Camille qui le prenait à parti. Il était hors de question qu'il dorme avec lui ! De toute façon, qui serait capable de le faire ? On devait finir par s'étouffer ... Alors que le geek était prêt à récupérer son sac et à sauter par la fenêtre pour rentrer plus vite chez lui, la nouvelle divine tomba, Hjördis passant soudainement du statut de géante à très grande, certes, mais surtout magnifique demoiselle annonciatrice de jours meilleurs.

Sauvé. Pas à court terme puisqu'il manquerait bientôt d'air, mais au moins, s'il y survivait, pour les mois à venir. Jason venait de sortir de la salle de bain et s'était immobilisé sur le seuil, préservant son espace vital. Prenant son courage à deux mains, Miah prit prudemment une goulée d'air. Allons, ce n'était pas si pire. Enfin si, peut-être un peu quand même ... Mais en respirant par bouche, ça passerait surement.

"Salut ... Finit-il par enfin lâcher, hésitant sur ce qu'il y avait à ajouter après les présentations sommaires de Kate. Heu ... On parlait juste ... des pouvoirs oui ..."

Le ton affolé de Jason -et pour réussir à effrayer un disciple de Conan, il fallait le vouloir quand même- lui fit tourner les yeux vers l'irlandais. Sur le coup, il n'avait pas tort. Braqué sur l'odeur que dégageait le mutant, Miah ne l'avait écouté que d'une oreille ... Aucune idée d'où sortait cet accent, mais ça faisait un peu peur.

"Questions scientifiques ? Genreuh ... Quoi ?"

Hjördis dégoulinait de fureur par terre. Au sens propre du terme. Drôle de monde que celui des mutants, mais elle restait moins effrayante que l'homme poubelle et il s'empressa de lui répondre :

"Non on a plus de questions ! Hein on a plus de question Jason ? Visiter c'est bien ... La chambre aussi ..."

Oh oui la chambre. La chambre vide de toute odeur, aux draps propres et doux. Mais surtout, la chambre qu'il n'aurait pas à partager avec un garçon qui lui piquerait ses chaussettes sales pour les laisser macérer sous son lit.

Alixtide sonda avec un plaisir particulier les différentes petites réactions anodines de ses camarades, pour préserver leur odorat. C’était toujours un tel ravissement ! Aussi quand il répondit à Kate, il eut un petit sourire sournois.

« Ouais tu as purin de la chance de me rencontrer. Mais c’est impossible que tu comprennes directement mon pouvoir, car il se voit pas au point que même le docteur Fleury se demande. Je suis la résistance aux enrivonnements agressifs. »

Il regarda tout le monde, en particulier Jérémiah, Jason et Kate. D’un air sévère :

« Vous êtes plutôt dangereux ou plutôt normaux ? »

Son regard coula vers Hjördis, qui semblait se chatouiller la hanche. Alixtide le prit comme une incitation à se mettre à l’aise. Il se vautra sur le lit comme un gros matou qui prépare sa couche, et s’allongea sur le ventre, les pieds sur l’oreiller, la chaussure sous son ventre. Puis il ignora les propositions de quitter la pièce, où il était si bien. Il décida d’instruire les nouveaux.

« Camille son pouvoir est d’aller très vite ce qui l’empêche pendant ce temps de réfléchir ! C’est le problème qu’il y a toujours des bons et des mauvais côtés aux pouvoirs hein. Horgie transpire des flacons de neige. Ca ne sert sûrement à rien donc elle fait la cuisine ! C’est comme ça à l’Institut : même ceux qui sont moins ou plus inutiles ou difficiles à marier sont reclassés en quelque sorte à faire des taches d’autorité générale : comme la cuisine… le ménage… Faut pas vous inquiéter donc si vous vous sentez un peu inutiles. »

Dit-il d’un ton docte et psychologue. Son regard rattrapa celui de Jason, qui s’égarait vers la porte de sortie.

« Ah ben purin si tu veux t’enduire, Madame Wolfman veut qu’on le fasse dans la boue. Elle sera purin de contente si tu lui demandes ! Moi, je sais ce qui plait aux profs et je peux vous faire avoir de bonnes notes… »

Affirma-t-il en regardant ses ongles noirs d’un air détaché. Il répondit enfin à Jérémiah.

« Les questions commencent ici et maintenant ! Pour que vous étiez plus à l’aise, je propose un jeu qui va vous rendre moins timides, et qu’on faisait au lycée et que Camille connaît aussi sûrement. C’est Action ou Vérité ! »

Il tendit son cou crasseux vers Hjördis, observant son air sombre et les bouffées de neige qui lui dessinaient une aura brumeuse. D’un coup du talon gauche, Alixtide sembla commencer à entreprendre d’enlever sa basket droite, au dessus de l’oreiller de la nordiste. Il lui lança un regard on ne pouvait plus provocateur.

« On commence par toi Orgie : action ou vérité ? Action on te fait faire un truc, vérité on te pose une question … »

Camille regardait distraitement le plafond en se remémorant ce qu'avait été sa première rencontre avec la nuisance odore de l'Institut. Dire qu'elle n'avait pas compris le degré de calamitude...c'était aussi la faute à Sahari, qui les avait collés dans la même équipe sans qu'elle puisse exprimer son avis négatif sur la question.

Cela dit, pour les nouveaux, il y'avait une bonne nouvelle dans la répartition, puisqu'ils étaient désormais officiellement colocataires. Tant mieux. Ils risqueraient moins la lésion pulmonaire aggravée consécutive à l'extrême toxicité de certains lieux. La seule chambre qui était en journée noire selon les prévisions des météorologistes, et ce depuis près de six mois.

Justement, Sahari profita de ce moment pour la contacter. Causer mission, oui, pourquoi pas. Trouver un nouvel élève ? Elle avait l'embarras du choix. En même temps, elle avait aussi une responsabilité morale : celui qu'elle emmènerait, serait préservé des actions nocives d'Alixtide pendant quelques minutes qui faisaient toute la différence. Et si elle prenait les trois ? Une équipe de huit ou neuf, ça serait original, et ça augmenterait le nombre de privilégiés appartenant à l'élite de l'Institut...

Elle regarda les deux J et Kate pour faire son choix. Bon, juste les deux J. Elle avait dit "UN" nouvel élève. Peut-être qu'elle regrettait l'excessive féminisation de son équipe ? Jeremiah semblait quand même un peu malingre. Pas idiot, mais capable de lui sauver la vie en cas de danger ? Pas vraiment : il avait un pouvoir de pervers.

Du coup, elle se leva, attrapa le bras de Jason et partit vers la porte.

Toi, tu viens avec moi, faut qu'on cause. Les trois autres, bon courage.

Même le saumon farci aux olives et au reblochon de Hjordis était une alternative acceptable à ce qu'ils vivaient présentement. Cependant, Camille s'arrêta, fit deux pas en arrière, et regarda Alixtide.

J'ai une action pour toi Alix ! C'est : Va voir là-bas si j'y suis.

Puis elle sortit de la chambre pour aller rencontrer sa boss.

Bureau de Sahari

Une infection vivante ! Une catastrophe naturelle incarnée ! Un.. une... BERK !
Le truc mi homme, mi crasse s'était vautré sur le lit, et c'est avec un sourire pervers (il devait se laver les dents avec du cirage) qu'il commençait à poser des questions.

Pauvre Hjordis, pauvre kate, pauvre jeremiah, pauvre nous ! Ca ne pouvait pas être un bizutage, tout le monde avait l'air incommodé. La bonne nouvelle, c'était qu'il allait se retrouver avec Jeremiah, qui lui parraissait de plus en plus simpathique. La mauvaise, c'est qu'il devrait supporter pendant encore un moment cette pestilence incarnée. Comment on pouvait vivre comme ça ? Il avait presque pitié de lui, car ça ne pouvait pas être un choix ... si ?

Quand la jeune femme énergique le pris par le bras, il vit une sorte d'aura divine autour d'elle, chassant les ténèbres. Il ne put empêcher un soupir de soulagement. Il regarda alors les autres, dans la chambre, l'air désolé. Il prononça silencieusement le mot "D E S O L E" avant de dire à Camille : "juste 2 secondes, je prend mon sac, c'est mon bien le plus précieux". Puis, regardant Jeremiah "on se voit tout a l'heure, Jeremiah. Je suis content qu'on soit camarade de chambre..." avec un regard significatif vers alixtide. Il fallait tenter quelque chose pour sauver les autres, c'était trop ... degueulasse de les laisser avec .. ça...
"ben voila alixtide, merci de ta visite, mais finalement c'est pas nécéssaire, on a notre chambre, et les profs nous appellent.. J'ai entendu que jeremiah et kate devaient aussi partir en binome, avec hjordis comme guide.. aller, bonne journée"

Bon.. il pouvait pas faire grand chose de plus la...
Bureau de Sahari

[HRP]Désolée Kate, mais il faut quand même que je fasse avancer un chouia le topics avant le saut temporel. [/HRP]

Quand on pensait que ça ne pouvait pas être pire, ce le fut : Alixtide menaçait de retirer sa chaussure! Sur son coussin! SON coussin. Là, c'était plus grave qu'une violation d'intimité, c'était à la limite d'une attaque bactériologique. Avec un masque neutre masquant sa colère montante envers ce sans-gène de la part d'Alixtide, Hjördis alla ouvrir en grand la fenêtre. Elle ne pense pas que quelqu'un irait se plaindre du froid à présent.

Camille sembla recevoir un message et emporta Jason loin de la zone contaminée. Tant mieux pour lui. Par contre, l'islandaise ne mordit pas à l'hameçon "message supplémentaire", elle n'avait rien reçu et ignora cette remarque. Elle boirait le calice jusqu'à la lie. Le porcher avait eu une proposition assez bizarre. Ce genre de jeu d'adolescents, elle ne l'avait jamais pratiqué. De retour sur son lit, elle jeta un regard en coin à l'intrus avant de répondre.

"...Vérité..."

Elle n'avait absolument rien à cacher. Et puis, allez savoir ce que ce cerveau proposerait comme défi délirants.

"Quelle est la situation la plus gênante que tu ai connue à cause de ton pouvoir?"

La jeune fille tiqua. Elle avait bien une situation assez gênante... mais la raconter... Bon, tant pis. Soupirant, elle se mit à raconter, respirant à petite bouffée l'air vicié en voie de refroidissement.

"C'était l'année dernière dans une source d'eau chaude au sud de Laugafell, en Islande. J'étais allée me baigner. Une dizaine de minutes après, des touristes sont venus. C'est pas parce qu'il y avait des hommes, mais je stressait. J'avais peur qu'ils voient que j'étais mutante. Un quart d'heure après, il y avait une douzaine de personnes dans la source chaude. J'avais plus de coin ou me mettre. Et j'ai fini par geler la surface de l'eau et coincer tout le monde. Heureusement, la couche de glace n'était pas épaisse et ils ont mis ça sur le compte de l'hiver... Mais c'était gênant..."

Peut-être qu'action aurait été préférable finalement. Ce n'était pas le fait qu'elle se lave avec des hommes ou de parfaits inconnus qui la gênait mais plutôt celui de n'avoir pas su contrôler son pouvoir. Se tournant vers le dernier nouveau encore présent dans la pièce.

"Jérémiah. Action ou vérité."

Avec son pouvoir de voir par les yeux des autres, il a dû en voir des trucs!

Résistance au milieu agressif. OK, du coup, c'était bien ce qu'avait pensé le jeune homme, il se résistait à lui-même. C'était un pouvoir qui se mordait un peu la queue ... A écouter parler le mutant, de nouvelles interrogations naquirent dans l'esprit de Miah le curieux. La pourriture avait-elle atteint la cervelle de cet être étrange, à mi-chemin entre l'homme et le bousier ? Enfin, il fallait savoir être conciliant, il ne devait pas y avoir des milliers de structures comme l'Institut dans le monde, et l'école récupérait sans doute des ressortissants de pays variés, dont les non-anglophones.

"Super dangereux. Répliqua-t-il sans faire mine de plaisanter. Je désinfecte tout sur mon passage."

Jeremiah s'était tassé sur sa chaise mais peine perdue, il n'arriverait pas à s'éloigner du puant de cette manière. Hjördis fut plus efficace, mais il se demanda un court instant si elle n'avait pas ouvert la fenêtre dans le seul but de balancer dehors le garçon vautré sur son lit. Garçon qui était en train de retirer lentement, presque avec délectation semblait-il, sa basket droite. Eurk. Triple Eurk.

En mode arrêt sur image sur la chaussure d'Alixtide, le jeune homme ne remarqua qu'au dernier moment que Camille s'était saisi de son colloc. L'hémorragie commençait : deux rats quittaient le navire ! Il ne pouvait pas franchement les en blâmer, mais il aurait bien aimé être à leur place. Adressant un signe de tête et une moue entendue à Jason, Miah ne put retenir un long soupir désespéré. Malgré la courageuse tentative d'apprenti Conan -tentative qui ne manquait pas d'une certaine réflexion d'ailleurs, il allait falloir apprendre à moins réfléchir s'il voulait devenir un bon barbare- et les sursauts désespérés du canari restant qui tentait elle aussi d'échapper à sa triste cage, le jeu était lancé. Un jeu bien étrange d'ailleurs qu'en bon asocial, le mutant s'était toujours contenté de regarder de très loin, à l'époque où il fréquentait encore les bancs arides de l'école. Quel intérêt pouvait-on trouver à faire des choses dont on avait pas envie et à répondre à des questions auxquelles on ne voulait pas apporter de réponse ? Il était franchement temps d'apporter la sainte lumière ces pauvres âmes égarées, ce n'était pas ça un jeu !

Investi d'une nouvelle mission, Jeremiah se redressa un tantinet, les bras ballants toujours entre ses jambes mais le regard plus assuré. En premier lieu : observer l'ennemi, comprendre son fonctionnement. Un petit sacrifice pour la bonne cause, il était tellement concentré qu'il n'en sentait presque plus le charmant fumet d'Alixtide qui peinait à s'évacuer dans l'air frais de l'après-midi. Ses premières observations étaient plutôt concluantes : qui a vraiment envie de raconter une situation gênante ? Pauvre Hjördis ... Qui lui parut soudainement moins à plaindre quand c'est sur lui qu'elle se vengea ! Contrarié d'être ralenti dans son étude, le jeune homme pinça les lèvres.

"Ac ... Non. Vérité."

Il n'avait pas envie de raconter sa vie, mais il lui semblait encore plus pénible de bouger ses fesses.

"Qu'est-ce que tu as vu de pire ?"

"Conan se faire décalquer la tête par une hydre à 4 têtes quand il était encore niveau 17 !"

Passé ce jour néfaste, plus jamais il n'avait sous-estimé un adversaire.

"Oh, tu veux dire avec mon pouvoir ... Heu ... Pff ... C'pas évident, je vois pas très loin ... Oh, j'ai vu mon père surfer sur des sites pornos tout en discutant avec ma mère qui pouvait pas voir et qui faisait son yoga. Il devait se croire bien planquer derrière son pc ... J'ai jamais rien surpris de vraiment glauque pour des inconnus, dans la rue par exemple, parce qu'au début je contrôlais pas et je voyais tout en même temps. Bref, on s'en tape. Kate ! Action ou vérité ?"

Alixtide était aux anges de voir que son jeu rencontrait un tel succès. C'était son jeu préféré au lycée et enfin il allait faire des adeptes mutants. Surtout que la mutation apportait de nouvelles possibilités au choix de l'"Action".

Camille avait décidé de partir en embarquant le nouveau australien. Alixtide sourit cordialement à son ancienne coéquipière. Allons bon, elle n'avait rien compris au jeu. Ce n'était pas à elle de faire une action, puis d'imposer une suite de l'action à un autre joueur... voire deux. Et puis il n'avait aucunement envie de la retrouver où que ce soit. Gargoyle se contenta donc de saluer son départ d'un petit signe de la main.

L'Australien proféra des paroles pour le moins insensées. Alixtide haussa les sourcils d'un air incrédule, voire franchement perplexe. Puis il déduisit que ce jeune homme avait un pouvoir de perception auditive exceptionnelle. Ou alors il entendait des voix. Le Breton n'aimait pas trop ses manières. Il sentait chez ce garçon un fort potentiel de non tolérance, qu'il faudrait mettre à jour pour en faire rapport à Esther.

Il reporta son attention sur Hjördis, une bucheronne qu'il appréciait de plus en plus. Il posa sa question, et écouta la réponse avec un petit sourire taquin. Il soupira et poussa une exclamation de déception.

"Oah purin mais c'est rien ça ! Tu aurais pu... par exemple balarguer tout le monde dans une piscine de glace ! C'est le plus horrible, et crois-moi car j'ai failli mourir de la pneumanie moi hein... Donc je veux poser mieux la question à Orgie : qu'est-ce que tu peux faire de bien pire et que tu n'as pas fait pour des maisons X ou oméga..."

Dit-il avec insistance, modifiant ainsi les règles du jeu à son gré. Il regarda Kate, qui s'allongeait à l'aise, prenant l'oreiller de Georgia. Par mimétisme, il fit pareil. Il se repositionna, sur le dos, tête sur l'oreiller. Il croisa ses deux mains gantées de cendres au chocolat derrière sa nuque.

Il observa Jeremiah, le mutant soit-disant désinfectant. Alixtide eut un sourire de défi quand le jeune homme lança cette pique à son égard. Il décrocha lentement mais sûrement la chaussure de son pied, pour faire plaisir à la vue de Jeremiah. Puis il fronça les sourcils à la réponse du mutant à la question de Hjördis.

"C'est de toi qu'il faut dire la vérité, pas de Conan... pfff... mais bon c'est pas grave allez..."

Et comme Hjördis avait ouvert la fenêtre, il acheva d'enlever ses deux chaussures, laissant voir ses chaussettes, blanches sur seulement un centimètre de coton, noirâtres et humides sur tout le reste de la surface, en particulier sur le talon et les orteils. On devinait à l'odeur que les pieds du Breton abritaient une flore tropicale à base de champignons ou d'algues marinées, qui devait régaler une civilisation entière de micro-organismes parasites.

Alixtide attendit que Kate s'exprime, savourant le moelleux de la couche de l'Islandaise. Un peu plus et il s'endormirait là.