[X-Rays 2.5 mode jeu] 1st William IV Street

Si Garrisson n'avait pas précisé s'occuper d'Adam, Wind aurait sans doute refusé de partir. Déjà, il lui avait été difficile de ne pas rester auprès de Nan, dont elle s'était tout d'abord inquiété de l'état de santé, s'approchant de lui. Le flic était revenu, sans doute d'une autre pièce où il avait disparu quelques instants, sa position ne correspondant pas à l'escalier où il avait volé tout à l'heure aux yeux de la blonde, et avait mis l'homme hors d'état de nuire. Restait à récupérer la femme, partie avec le casque, et à la course, la londonienne doutait d'être très utile. Pourtant elle suivit les autres, autant qu'elle le pouvait toujours.

Hope était partie en direction de Sharing Cross, ou tout au moins descendait la Strand vers le centre ville. Si la station était sa destination, l'anglaise ne voyait pas comment lui couper la route : elle empruntait la route la plus directe ; s'en détourner risquait seulement de rallonger la course. Mais quand des sirènes de police retentirent, Wind songea qu'il aurait été utile de prévenir Garrisson de la direction à prendre.

A tout hasard, elle actionna son communicateur à l'attention de son professeur, autant qu'au reste de l'équipe, espérant qu'ils soient en état de l'entendre... ou de la comprendre, car sa conversation risquait d'être quelque peu hâchée...

- Garrison vient... vous chercher... professeur... il a neutralisé... le type... et on suit... la femme... sur la Strand... en direction... du centre...

Ne lui restait plus qu'à espérer que les "renforts" qu'elle entendait puissent arriver à temps, ou que l'un des siens arrive à la rattraper, sans qu'elle ne les perde de vue, à défaut de pouvoir facilement les rattraper...

*j'aurais mieux fait de rester et de faire le relais* songea-t-elle, essoufflée.

Un peu abasourdi par le cri de Wind, Gaël avait légèrement perdu prise avec la réalité. Les évènements du combat se succédaient sans qu’il ne parvienne à vraiment les suivre, du moins jusqu’à ce qu’il entendit la verrière se fracasser. La vieille garce était en train de se faire la malle avec l’espèce de casque que le groupe avait trouvé plus tôt. Les X-Rays avaient-ils encore échoué face à Hope et son frère? Pas sûr, étant donné que Fahrenheit et Nova s’étaient tout de suite mis à la poursuivre, sans Lumen, qui n’avait pas eu ce réflexe-là. Cependant, une deuxième chance se présenta lorsque Wind se mit à son tour à quitter la salle pour entrer dans la course-poursuite. Il se mit donc à la suivre, lançant un dernier regard à Nan lorsqu’il dut lui-même traverser la salle pour la quitter.

*Tout ira bien, il est avec l’autre flic et … Enzo? Il est parti où celui-là? A tous les coups, il doit encore être en train de patauger dans les chiottes !! *

Un sourire apparut discrètement sur son visage. Il ne put s’empêcher d’avoir cette petite pensée car il savait que la suite serait largement moins drôle. Désormais, il fallait courir et trouver le juste milieu entre vitesse et endurance. En effet, il devait se déplacer assez vite pour pouvoir suivre Larsen tout en économisant assez d’énergie pour suivre le rythme de la course.

Pourtant il ne fallait pas se décourager. Alors qu’au début de la mission, il se sentait inutile, là il savait qu’il avait l’occasion parfaite pour briller. Ses lianes étaient exactement ce qu’il fallait pour arrêter quelqu’un en pleine course. Une pour ligoter les jambes, une autre pour attraper le casque. C’était parfait et le jeune homme ne put s’empêcher de visualiser la scène dans sa tête. Cela lui redonna du courage. Désormais, il se concentrait autant sur Wind que sur les indications que les uns et les autres donnaient, afin de pouvoir suivre la course même si cette dernière n'arrivait plus à la faire.

Alors qu'Enzo commençait à se reconstituer sur le carrelage du grand hall, Garrisson avait dégainé son téléphone, et avait cloué le bec de Nan simplement en levant une main, aboyant des ordres, qu'il voulait des avis de recherche internationaux, et qu'il se foutait qu'il fallait réveiller la reine d'Angleterre s'il le fallait. Peut-être était-ce un excès de zèle, ou bien simplement la frustration de s'être fait berner à la dernière minute, mais il n'avait franchement pas l'air content, et il était probable que la personne au bout du fil était au garde à vous, que ce soit dans son lit ou sur sa chaise.

Tim Jen Gaël et Wind furent bientôt dépassés par des voitures de police. Hope filait toujours, hors de portée des lianes de Gaël, le casque coincé sous son bras gauche. Son bras droit pointa droit devant elle, en l'air , puis il y eut le bruit de quelque chose se fichant dans le béton, et elle décolla du sol. Quelques instants plus tard, elle était en haut d'un toit. Hors de vue...

Raccrochant son téléphone, Garrisson se mordit la lèvre inférieure. Les choses n'avaient franchement pas été aussi simples qu'il l'avait imaginé. Un des élèves reprenait une forme humaine, et l'autre avait été blessé. Et ne parlons même pas du professeur, qui s'était volatilisé...

Il s'approcha de Nan

"Est-ce que ça va ? Pas trop cassé ?"

Fort heureusement, rien ne semblait trop grave.

Alors que les X-Rays se réunissaient à nouveau dans le hall de l'ancien club des damnés, Garrisson ramassa le dossier que tenait Adam avant de disparaître, et l'ouvrit, y jetant un coup d'oeil.

"Un hélicoptère devrait arriver... Au point où ça en est, je pense que la course à pieds ne sert plus à rien. Je suis vraiment désolé pour votre professeur. J'ai mis en oeuvre tout ce qui était en mon pouvoir pour qu'il soit retrouvé. Malheureusement, nous n'avons rien de mieux à faire qu'attendre maintenant." Il poussa un soupir, avant de se tourner vers Derek, anesthésié sur le carreau. "Tout n'est toutefois pas perdu... Je pense que cette personne aura beaucoup de choses à nous apprendre, notamment qu'est-ce qu'ils comptent faire d'un casque d'amplification télépathique..."

Il saisit à nouveau son téléphone, et donna des ordres pour que Derek soit enfermé, avant de retourner aux élèves, à qui il adressa un simple sourire.

"Je vais vous raccompagner chez vous... Je pense que la situation est beaucoup plus grave qu'elle n'en a l'air."

C'est dans un jet privé de l'aviation britannique que les X-Rays, démunis de leur professeur, retournèrent à l'Institut, accompagnés du chef adjoint Garrisson.



Ceci clôture notre mode jeu, j'espère qu'il vous aura plu et tenu en haleine !

Je tiens à remercier Tim, Wind, Jen et Nan pour leur participation exemplaire : répondre en trois jours quasiment à chaque fois est très encourageant pour moi, puisque ça montre l'intérêt que vous portez à l'action en cours (ou bien c'est que vous n'aviez rien d'autre à faire). Je suis déçu qu'Enzo ait raté la fin, et je suis encore plus déçu qu'il m'ait fallu pousser avec beaucoup d'insistance Gaël pour qu'il participe.

Comme vous l'avez compris, Adam ne réapparaîtra pas à l'institut avant un certain temps, ceci pour des impératifs scénaristiques concernant la fin de notre saga, ainsi que la suivante qui promet d'être alléchante.
Dans l'intervalle, vous serez plus ou moins supervisés par Garrisson.

Un sujet de debriefing va commencer directement aujourd'hui, mais vous pouvez poster dans les sujets de mode vie en parallèle. Le debriefing sera situé temporellement avant vos sujets de mode vie.
Pour récapituler : vous rentrez, debriefing, et quartier libre.
Naturellement, vous pouvez refaire un post RP à la suite de celui-ci, pour le clôturer dignement. L'ordre ici est libre.

J'attire également votre attention sur le sujet de mode jeu qui a lieu actuellement dans l'Oregon qui fait partie de notre saga. Il touche à sa fin. Il ne reste plus que quelques tours de jeu, mais il fait partie de notre saga. Une pièce importante du puzzle vous a été révélée dans le mode jeu que vous venez de terminer, et une autre pièce essentielle est en passe d'être mise à jour dans l'Oregon. Je compte donc sur vous pour discuter de toutes ces découvertes dans notre salle commune, et si vous souhaitez commenter le jeu, notamment si vous avez soulevé des problèmes, ou des incohérences, n'hésitez pas aussi. La bande originale du mode jeu est également disponible.

J'aurais éventuellement à critiquer votre relative inertie face à Hope lorsqu'elle vous a fondu dessus. Pour des gens qui voulaient en découdre, j'avoue que vous avez été assez inertes, mais bon, je chipote là. Je pense que c'est sans doute le meilleur mode jeu que nous avons eu le plaisir de partager.

Je décerne 2pts à Wind, Jen, Tim et Nan, et 1pt à Gaël et Enzo.

La route était déjà plus dégagée sur l'avenue et malgré leur impossibilité à gagner rapidement du terrain, Jen espérait toujours la rattraper et lui faire payer, payer pour Nan et pour Gaël et Wind, pour Enzo aussi mais... surtout pour Nan. La première fois elle avait osé frapper Nova au visage avant de les envoyer valser avec Nan, maintenant c'était Nan qui était blessé. Le coeur rempli de rage, Jenifer se préparait et déjà dans son corps une vibration que son professeur lui avait interdit d'utiliser s'amplifiait.

* Toi ma grosse tu vas avoir chaud au derrière ! *

Alors que Jenifer stoppait sa course brusquement le bras droit tendu comme un fusil vers la mutante, elle s'apprêtait à tirer un faisceau de micro-ondes sur les jambes de Hope pour la faire tomber quand celle-ci s'envola. Aussi rapidement, la vibration mourut et Nova baissa son bras, à bout de souffle, vidée, brisée. La jeune adolescente se laissa tomber à genoux par terre quand elle éclata en sanglots, de frustration d'avoir été si près du but, d'avoir laissé échappé un objet certainement précieux, d'avoir vu son professeur disparaitre sans laisser de trace, de n'avoir pas pu venger ses camarades et sa fierté alors qu'elle en aurait eu cent fois l'occasion. S'était-elle défilée face au danger ? Avait-elle eu peur de la mutante au point de laisser tomber ses amis ? Tout se bousculait dans son esprit vaincu, en ruine. Elle ne savait pas, ne savait plus. Le retour sur les lieux en compagnie de ses équipiers ne fut pas plus joyeux, Jenifer n'arrivait pas à sécher ses larmes et lorsqu'elle vit Nan, elle se jeta dans ses bras, ses sanglots redoublant. Adam avait disparu, comme Liven avant lui au cours d'une mission. Pourquoi fallait-il de tels sacrifices ?

Jenifer resta murée dans son mutisme pendant le voyage, elle ne s'éloignait jamais de l'algonquin qui si son seul moyen de se rassurer était de le savoir présent, les regards échangés avec les autres ne leur renvoyait que son désespoir, elle était perdue, éprouvée.

Plus expressif qu'il ne l'avait jamais été, Tim laissa échapper un cri de frustration en voyant Hope s'envoler avec le casque. Cet échec était le dernier d'une série un peu trop longue à son gout :

" NOOOOOOOOOOON !"

Un gout amer dans la bouche, Tim détourna bien vite son regard du toit de l'immeuble où la mutante avait disparu pour tomber sur son équipière, beaucoup plus jeune que lui, clouée au sol par l'échec. Un sourire compatissant, bien qu'un peu triste se dessina sur les lèvres du français comme il approchait d'elle. Il s'accroupit calmement près de la jeune fille et, après lui avoir posé un bras sur ses épaules, il lui glissa :

" Allez, on rentre."

Quelques dizaines de mètres plus loin, ils retrouvèrent leurs camarades et, ensemble, ils ne purent que constater l'absence de leur professeur.

Fidèle à lui-même, Tim prit des nouvelles de chacun, s'attarda sur les blessures de Nan, discuta un peu avec Gaël, s'inquiéta de la décomposition-recomposition d'Enzo pour finir auprès de Wind, sur qui il allait se reposer, maintenantqu'Adam n'était plus là pour remplir ce rôle.

Mais, bien qu'il n'en prit pas conscience, la disparition de Zachary junior avait changé quelquechose. Tim avait été nommé leader pour le meilleur et pour le pire. Et maintenant que ce qui lui semblait être le pire s'était produit, il comptait bien redoubler d'efforts pour veiller sur son équipe. Plus méfiant que jamais vis-à-vis des étrangers à l'Institut, il ne le lâcha pas Garrisson du regard tout le trajet durant, mais se garda bien de tout commentaire pour ne pas inquiéter Wind, sa voisine.

Tout cela se passait bien de commentaires, aux yeux de la londonienne. Elle était restée silencieuse quand, au loin, elle avait vu la silhouette de la femme s'envoler vers le haut des immeubles, ou aucun d'eux n'aurait pu l'atteindre. Elle avait encore gardé le silence, quand Tim et Jen avaient fini par les rejoindre, bien qu'elle leur adressât un sourire triste. Et elle était restée tout autant muette lorsqu'ils avaient fini par rejoindre le club des damnés, reprenant tant bien que mal un rythme de respiration normal, avec l'impression d'avoir dépensé tout ce qu'elle pouvait avoir comme énergie sur ces quelques centaines de mètres de course.

Seul un hoquet de surprise, de rage, de divers sentiments mêlés qu'elle refusa d'exprimer davantage brisa son mutisme lorsque Garrisson annonça ce qu'elle redoutait : la disparition du professeur Zachary, au-delà de leurs capacités à le retrouver pour le moment. Elle avait espéré, malgré tout, qu'il n'eût été envoyé que dans une des pièces avoisinantes. Il n'en était rien, et si elle ne prononça pas une parole, si elle resta immobile et le visage impassible, son regard cependant, la trahit certainement, au moins aux yeux de ceux qui l'auraient regardé avec un minimum d'attention.

Jen s'était jetée dans les bras de Nan, et même si elle eût aimé pouvoir réconforter sa jeune camarade, elle resta en retrait, soucieuse de laisser au jeune couple un peu de temps pour eux. Après l'épreuve qu'ils venaient de traverser, c'était sans doute mieux ainsi. Elle observait chacun, un peu en retrait de Tim, qui s'approchait de tous, s'inquiétait de la santé de tous et fut rassurée que l'usage de son pouvoir tout à l'heure n'eût pas davantage affecté ses coéquipiers. Et, si elle se refusait toujours à toute parole - et pour dire quoi au juste ? - elle hochait parfois la tête, un vague sourire sur les lèvres, qui se voulait compatissant avec les uns, rassurant pour les autres.

Sa réserve devait sans doute atténuer l'effet escompté ; pourtant elle ne se voyait pas réagir autrement : sa propre déception face à leur échec, face à son propre échec surtout, sa propre tristesse face à la disparition d'Adam, un profond sentiment d'impuissance, et la peur aussi, de ce qui allait advenir de lui, c'était tout ce qu'elle éprouvait au fond, et elle refusait d'accabler les autres plus encore en laissant tout cela faire surface.

Ils n'avaient plus rien d'autre à faire qu'attendre. Elle hocha la tête, une fois encore, et suivit le regard de Garrisson en direction de Derek. Un instant, l'espace d'une demi-seconde, elle eut envie de le rouer de coup pour ce qu'il avait fait, même si sa force était loin d'être légendaire. Une demi-seconde à peine, et la lueur sombre qui avait teinté son regard s'était estompée. Elle ne comprenait pas vraiment ce qu'il avait fait à leur professeur, elle savait juste qu'il avait souffert, et qu'à présent, il n'était plus là. Mais ça n'aurait rien changé, et ça ne le ramènerait pas. Elle espérait simplement qu'au milieu de l'interrogatoire que semblait escompter le policier, la question d'Adam côtoierait celle du casque d'amplification télépathique, dont, pour l'heure, elle se fichait éperduement.

C'est pendant le trajet qui les ramenait vers l'institut qu'elle s'inquiéta de la valeur du casque, bien qu'elle n'en soufflât mot de prime abord. C'était la seule chose dont ils semblaient réellement vouloir s'emparer, et c'était aussi l'objet dont leur professeur s'était emparé en premier lieu. Sans doute, en effet, la situation était-elle beaucoup plus grave qu'elle n'en avait l'air, songeait-elle, reprenant les propos de Garrisson. Elle ignorait les capacités exactes de cet engin, et c'était bien ce qui l'angoissait. Ca et l'état d'Adam après la virée via cinq sphères de téléportation.

Dans le jet privé qui les ramenait, Wind avait trouvé place plus ou moins volontairement auprès de Tim, tout aussi silencieux qu'elle, bien qu'il ne quittât pas le policier des yeux. La méfiance qu'il semblait manifester ne lui échappa pas, mais elle ne réussit pas à savoir si elle était justifiée ou non. Ils amorçaient la descente vers l'institut lorsque sa main se posa sur celui du leader, à qui elle adressa un regard appuyé. Tout à l'heure, il seraient sans doute utile qu'ils en parlent plus avant. Loin de Garrisson.

Avec tout ça, elle n'avait plus songé à l'éventualité d'une visite à la maison... C'était trop tard à présent, et sans doute valait-il mieux que Maman ne la vît pas comme ça, des ecchymoses ponctuant sa peau pâle d'auréoles bleutées, violacées, ça et là, depuis le choc contre Gaël puis contre le sol...