[X-Rays 2.8] Retour de mission : La mort donne faim ?

Ce fut quelques instants après que l'officier de police entra dans la cuisine, son plateau à thé dans les mains, allant directement commencer la vaisselle, non sans s'être au préalable annoncé d'un :

"Bonsoir. Bon appétit." courtois et posé

Il observa un instant Joachim du coin de l'oeil. Un excentrique. D'autant plus excentrique qu'il déjeunait à l'heure de souper, ou bien était-il lui aussi en plein décalage horaire ?

Les oeuf était cuits, mais Joachim n'avait pas réagit tout de suite. Seule l'arrivée d'un homme blond le fit réagir. Il sursauta. Se jetant sur la poele maladroitement, il étegnit le feu et retira la poele. Il lacha un soupir. Et tout en versant ses oeufs et son bacon dans une assiette, il regarda l'homme. Il venait de prendre le thé vraisemblablement.

"Bonsoir et merci. Je suis Joachim. Je ne crois pas vous avoir déjà vu ici..."

Il fit un petit sourire à l'homme, faisant un signe de tête. Il secoua ensuite un peu sa tête pour oter les cheveux qui pendaient un peu trop devant et s'assit à table pour manger son casse-croûte.

"Hmmm.... Ne soyez pas etonné, ce n'est pas mon repas, juste un casse-croûte, j'ai mangé sur le pouce ce midi. Il avala une bouchée. Ca faisait du bien de manger."Quelle idée aussi de filer autant d'émotions à des nouveaux élèves..." Il marmona "Ce prof est fou..."


(HJ : J'en profite qu'il est pas là ;p)

Oregon

A peine arrivée à l'institut, Cassandre avait libéré les élèves qui l'accompagnaient pour se rendre, aussi vite qu'elle le pouvait dans le bureau d'Olivier. En l'absence d'Adam, elle ne voyait que lui pour prendre en charge les objets qu'ils avaient récupérés. Elle se doutait que le directeur devait être ébranlé par la nouvelle, aussi décida-t-elle d'aller voir ce fameux policier anglais elle-même pour soulager au moins Olivier. Ce n'était pas la première fois qu'elle remplacerait l'un de ses deux amis. Cette fois, ce serait Olivier qu'elle se devrait d'épauler au mieux. Elle lui rappela le débriefing des NGX et des NeXus prévu un peu plus tard, puis s'attela à en savoir plus sur la disparition angoissante d'Adam.
Parcourant les couloirs, elle fit quelques bonds en arrière pour comprendre ce qui s'était passé à Londres. Elle saisit une grosse partie des faits... mais quelque chose était arrivé à Adam, quelque chose de trop colossal pour être appréhendé par une unique projection, surtout après une sortie scolaire assez peu orthodoxe.

La non-voyante arriva dans la cuisine la mine grave, encore un peu poussiéreuse du voyage mouvementé que le groupe avait fait pour rentrer de l'Eglise de l'Humanité.

"Monsieur Garrison, navrée de ne pas avoir pu vous accueillir plus tôt." dit-elle en faisant quelques pas dans la pièce, présentant sa main tendue au visiteur.

"Cassandre Deneos, je suis psychologue à l'institut. J'ai... appris la nouvelle. Je vous remercie d'avoir pris la peine de ramener les élèves d'Adam à l'institut." dit-elle pour remercier Joshua de son dévouement, chose que Vayne, tel qu'elle le connaisssait, s'était sûrement abstenu de faire.

Un simple haussement de sourcils indiqua que Josh se sentait comme l'impression qu'il était réellement tombé dans une maison de fous, et que peut-être tout ce qu'il avait entendu dire sur l'institut était vrai, bien qu'il se ravisa rapidement... Le directeur adjoint avait paru parfaitement censé, ce qui n'était déjà pas un mal.

Il n'eut toutefois pas le temps de répondre que Cassandre l'interpellait. Il reprit son expression habituelle, pour lui répondre, avec courtoisie :

"Ravi de vous rencontrer, Mademoiselle. Ce n'était que mon devoir de vous les ramener sains et saufs, et je regrette de ne pas avoir pu en faire autant pour votre collègue. Je vous garantis que je mettrai tout ce qu'il y a à ma disposition pour le retrouver."

Cassandre resta silencieuse quelques secondes, absorbant les paroles de Joshua. Une intuition la taraudait sur cet homme, intuition ravivée lorsqu'elle lui avait serré la main.
Il lui était clairement apparu qu'elle aurait toutes les peines du monde à retrouver Adam malgré son pouvoir. Son vieil ami semblait avoir été gobé, non sans difficulté, par une sphère, qui avait déplacé kilomètres par kilomètres la longueur de son fil. Le pister avec son pouvoir reviendrait à suivre ce fil sur toute sa longueur, dont la psychologue n'était même pas sûre. Cela représentait des jours, peut-être même des mois de recherche temporelle...

Si elle n'était pas en mesure de retrouver Adam plus rapidement avec ses moyens de mutante, elle se demandait comment les autorités britanniques comptaient retrouver sa trace.

"J'ai cru comprendre que des mutants étaient impliqués. Comment allez-vous procéder ? Je ne doute pas des compétences de vos services, mais la nature un peu particulière des personnes impliquées... brouille fatalement les pistes."

Joachim avait finit son oeuf et son bacon. Dieu ! Il avait mangé terriblement vite. Niko n'aurait peut-être pas pu rivliser cette fois-ci. Il se leva, s'étira ce qui fit craquer audiblement sa nuque ses doigts sa colonne vertebrale et ses coudes de concert. Une odeur de sueur sortant de ses vêtement l'aggressa assez rapidement aussi. Ainsi, il rabaissa vite les bras. Alla poser sa vaisselle près de l'évier. Il regarda Joshua en souriant.

"Mister Garrison, si vous vous sentez l'âme d'une fée ménagère vous pouvez les laver, sinon laissez-les dans l'évier, je reviendrais m'en occuper d'ici dix minutes. Mais une douche ferait du bien à mon entourage. Aussi vais-je aller la prendre en vous laissant finir votre vaisselle."

Il s'écarta vivement de l'homme et passa à côté de Cassandre.

"Professeur Deneos je vous laisse dans l'intimité." Et plus doucement à son oreille. "Je sais que vous ne le voyez pas, mais je vous garantie qu'il est bel homme. Amusez-vous bien !"

Puis Joachim fila en marchant à grands pas vers sa chambre.

( Chambre de Joachim et Iacobo)

Un nouveau haussement de sourcil accueillit Joachim, qui parvint à laisser coi le policier. Une maison de fous, il ne s'était pas trompé...

Il préféra se reporter sur Cassandre qui au moins, semblée censée. Peut-être même trop d'ailleurs. Du style à en savoir beaucoup, mais à être très avare de ses connaissances. Le genre de personne interminable à cuisiner.

"Eh bien, Mlle Deneos, je ne vous apprendrai pas que les mutants, comme tout un chacun, laissent un jour ou l'autre des traces derrière eux... Humains ou mutants, les criminels font toujours les mêmes erreurs, même si ceux là ont l'avantage de pouvoir se téléporter, ils viennent forcément de quelque part, et ont forcément des parents... Je pense commencer par là."

Il s'adossa au comptoir, commençant à regretter d'avoir jeté le reste de thé. Il adorait le thé. Surtout quand il discutait, il trouvait que c'était le meilleur moyen d'apaiser une discussion, et d'installer une ambiance courtoise et polie. Une boisson pour les gens civilisés.

"Dites-moi... Les élèves m'ont parlé d'une certaine comission Eden. D'après eux, il s'agirait d'une organisation secrète qui aurait pour but de détruire les mutants. Je ne sais pas si les personnes ayant enlevé Adam leur sont liés, mais à tout hasard, vous pourriez m'en apprendre plus sur eux ? S'il y a des personnes clés, ou des personnes à rechercher en particulier... Ils auraient une raison particulière d'en vouloir au Dr. Zachary ?"

Cassandre eut un petit soupir. Elle n'allait pas laisser leur visiteur faire la vaisselle des élèves.

"Laissez donc, ce n'est pas à vous de faire ça." dit-elle simplement en désignant l'évier. Vu les circonstances, la psychologue n'était pas d'humeur à plaisanter, bien que la boutade de Joachim, elle en était consciente, était tout à fait inoffensive. L'inquiétude quant au sort d'Adam, des NeXus et des New-GenesiX et les horreurs qu'ils avaient vécues l'après-midi même en Oregon avaient eues raison de sa réceptivité pour le moment. Son visage grave resta donc de marbre tandis que le mutant quittait la pièce.
Elle se concentra plutôt sur les propos de son vis à vis. Joshua confirma ses craintes : la police se lançait dans une enquête de longue haleine. Elle eut préféré qu'il lui annonce d'emblée une piste chaude à suivre, la potentialité de retrouver Adam dans les heures à venir... Aussi, malgré le calme de Garrison, il en était au même point qu'elle en réalité. Cependant, son aide... n'était pas totalement dépourvue d'intérêt pour l'école, aussi hocha-t-elle simplement la tête, plus par politesse que par réel conviction.

Téléporter Adam... Le mutant qui l'avait fait n'était pas n'importe qui. La nature même du directeur-adjoint en faisait une plaie pour les translations de ce type. D'ailleurs, sa nature en faisait une plaie pour bien d'autres types de pouvoirs à bien y réfléchir.

"Je vois... L'auteur de cette téléportation ne doit pas être au mieux de sa forme... Mais il y a de fortes chances pour qu'il tente de fuir une fois qu'il aura récouvré ses pouvoirs aux frais de la Reine... Je me mêle sûrement de ce qui ne me regarde pas, mais vous pourriez en tirer parti si c'était le cas." commenta-t-elle après quelques secondes de réflexion. Si Derek tentait d'échapper à la police, nul doute qu'il y parviendrait, à moins que la police mutante n'ait trouvé un moyen d'inhiber ses pouvoirs. Mais un mouchard bien placé pourrait tout aussi bien donner une piste intéressante aux enquêteurs en cas d'évasion. Elle était consciente qu'elle n'avait pas de conseils à donner à l'agent, aussi se contenta-t-elle d'y faire allusion.
Cassandre conservait une certaine réserve vis à vis de Joshua. Elle était mue par la même volonté de retrouver Adam que l'inspecteur, pourtant, au long terme, elle préssentait qu'il jouerait un rôle important pour l'avenir de l'institut, un avenir qu'elle entrevoyait comme ambigu et obscur. C'était d'ailleurs pour cette raison seulement qu'il était ici à titre si informel. Le remercier pour ses services reviendrait à retirer un rouage essentiel dans une mécanique, mécanique qui quelque part, était liée au fil temporel d'Adam.

Visiblement, Garrison n'avait d'ailleurs pas perdu de temps et semblait en savoir long... Elle nota intérieurement ce fait. Le britannique était intelligent. Il serait difficile de l'aider à retrouver Adam tout en dévoilant uniquement ce qu'Olivier et elle étaient disposés à divulguer. La sécurité des élèves passait avant tout.

"En effet, de ce qu'on sait, cette comission est responsable de la disparition de milliers de mutants il y a un siècle et serait toujours active..." dit-elle, tout en s'interrogeant sur ce qu'elle dirait ensuite. Si la comission Eden voulait se venger de l'institut, il était clair que la première personne visée serait Adam... C'était une évidence lorsqu'on connaissait son lien de parenté avec le leader anti-mutant de cette organisation. Pourtant, Zachary senior était présummé mort. Avait-il été le seul à découvrir la mutation d'Adam ? Quelles informations avaient filtré avant la destruction de la base ? Ces questions étaient inquiétantes, et l'allusion de Garrison raviva une crainte enfouie avec les ruines de la base Eden : et si tout ça n'était pas terminé ?

"Adam a grandement contribué à contrecarrer leurs plans d'extermination des mutants. Si la comission Eden existe toujours, il figure sûrement en tête de sa liste... et juste en-dessous, il y a l'institut Xavier tout entier." répondit-elle en choisissant ses mots avec gravité.

"Si la disparition d'Adam a quelque avoir avec cette comission que nous croyions dissoute, alors c'est la sécurité de tous nos élèves qui est en jeu, et par extension, celle de tous les mutants." ajouta-t-elle, avec une oeillade certes vague mais appuyée pour Joshua.

Garrison assimila les informations sans trop broncher, notant mentalement qu'il ne valait sans doute mieux pas trop se renseigner sur certains "détails".

"Je vois... Je vais essayer de trouver des connexions entre ces gens et cette comission."

Il fit une petite moue. De bonnes intentions, mais ça risquait de ne vraiment pas être évident.

"Pour ce qui est du téléporteur, nous le maintenons actuellement en léthargie le temps que nos spécialistes trouvent un moyen de lui parler sans qu'il soit capable d'activer ses pouvoirs. Même s'il est évident qu'il va avoir un traceur, ne vous inquiêtez pas pour cela..."

Il brûlait d'envie de lui reposer la question à propos de Cerebra

"Bien... Cette comission était basée aux Etats-Unis, mais vu l'ampleur de ses ramifications, il n'est pas impossible qu'elle ait des partisans dans le reste du monde... Je suppose donc que votre présence parmi nous n'est pas simplement due aux élèves d'Adam, n'est-ce pas ?" s'enquit-elle en s'appuyant contre le plan de travail.

"Votre enquête à vous se poursuit sur la côte est ?" ajouta-t-elle avec une formulation volontaire, en tentant de mieux cerner ce qui amenait Garrison à prolonger son séjour à l'institut. Vayne y avait fait allusion lorsqu'il l'avait contactée pour la prévenir. La présence d'un enquêteur parmi les élèves n'allait certainement pas aider à apaiser les esprits déjà échauffés par les derniers événements. Elle serait sûrement perçue comme une menace inquisitrice malgré les bonnes intentions du mutant, intention dont elle ne doutait aucunement malgré ses propres réserves. Au fond d'elle, elle savait que la présence de Garrison se révèlerait importante, nécessaire au bout du compte.

Joshua se fendit d'un léger sourire.

"Je ne vois pas trop ce que vous cherchez à insinuer... Je suis venu ramener ces élèves, et commencer mon enquête. J'avais comme l'intuition que vous auriez quelques idées à propos des personnes que nous avons croisé, et je constate que je ne m'étais pas trompé. Toutes les informations sont bonnes à prendre..."

Joshua lui répondit, le sourire dans la voix. La jeune femme y répondit avec un mélange de réserve et d'appréciation, le genre de sourire qu'on offre à ceux qu'on respecte avec la méfiance qui va avec. Chacun dans leur tranchée, avec ses doutes et ses questions émoussées comme de petits scalpels, tentait d'y voir plus clair sur l'autre. Joshua semblait se tenir à une certaine ligne de conduite en la matière...

"Je n'insinue rien, monsieur Garrison." répondit-elle, toujours souriante avec la même courtoisie que son interlocuteur. Une phrase qui pouvait dire beaucoup tout en ne disant rien.

"Malheureusement, Adam et ses élèves étaient les seuls à avoir rencontré ces deux mutants. Je n'ai rien à vous apprendre de plus sur leur compte..."

... pour l'instant.

"Mais croyez bien que nous ferons notre possible pour vous aider dans votre enquête." précisa-t-elle. Elle songeait plus à mobiliser les ressources de l'institut qu'à laisser la police britannique faire traîner l'affaire pendant des mois en cet instant, mais il était clair que l'institut ferait tout pour retrouver son directeur-adjoint, y compris collaborer avec la police.

"Puis-je faire autre chose pour vous ?" s'enquit-elle alors.

La conversation touchait à sa fin, ce qui enjoignit Garrison à se redresser, et à se préparer à sa sortie.

"Merci pour votre collaboration. Je vous laisse ma carte de visite. Surtout, appelez moi si vous avez du nouveau au sujet de ces mutants, u de la comission Eden. Des choses apparentées, des histoires de télépathes. Plus j'aurai de fils en main, plus j'arriverai à démêler l'écheveau, et ainsi à retrouver votre collègue."

Il se dirigea vers la sortie.

"Je ne pense pas m'attarder plus longtemps dans votre établissement..."

Son ton était teinté d'un léger regret. Il ne s'attendait évidemment pas à être accueilli avec des colliers de fleurs, mais rarement il s'était senti aussi indésirable.

Cassandre saisit la carte de Garrison et la fit jouer pensivement entre ses doigts alors que le policier prenait congé d'elle. Ses paroles lui évoquaient étrangement Adam et elle. Ils étaient à leur façon tous les deux spécialistes des fils... Joshua pouvait autant avoir tenté de lui glisser un message que lui évoquer cette pensée tout à fait fortuitement. Que connaissait-il des capacités d'Adam et de ses élèves ? Que savait-il exactement en arrivant à l'institut ?
Joshua n'avait rien laissé transpirer de ses propres informations, à l'image de Cassandre, qui s'était contentée de lui révéler uniquement ce qu'elle entendait lui dire. Il faudrait qu'elle reparle au calme de tout ceci avec les autres professeurs, et surtout, avec Olivier pour décider de la marche à suivre. Quelque chose lui disait que retrouver Adam se révèlerait bien plus complexe que retrouver le directeur à la base Eden...

"Merci à vous, monsieur Garrison. Nous vous tiendrons au courant. J'espère que vous nous transmettrez rapidement de bonnes nouvelles." lui répondit-elle à son tour, avant de déposer soigneusement la carte de visite du britannique dans sa poche arrière. Elle resta pensive quelques instants, puis remonta les manches de son chemisier pour nettoyer la vaisselle laissée là par Joachim. Décidemment, elle était abonnée à l'inquiétude, ça en devenait un art de vivre.

Salon

Camille était en crise de manque de sucre. Pas une crise d'hypoglycémie, mais elle avait remarqué que plus un aliment était déconseillé par les nutritionistes, plus il avait un effet apaisant sur son humeur par temps d'orage. Or le tonnerre grondait toujours, Georgia était "occupée", avait certainement bien mieux à faire que d'écouter les raisons de l'opus 2534 des "Colères de Camille", aux éditions LG. Du coup, la Bretonne n'avait d'autre choix que de ruminer dans son coin : elle ne voyait pas quelle personne pouvait être suffisamment intime pour lui servir de déversoir à idées noires, si ce n'est la Mitalienne qui aurait certainement trouvé une ou deux explications pseudo-ésotériques, une intervention du conflit Oedipien, une blagounette et on en parlerait plus.

Et surtout, il était hors de question d'arrêter d'être furax sans raison, ça aurait rendu le reste de sa manifestation de haine totalement stérile. Impensable. Toute action a un but, même si là elle n'osait pas trop s'interroger sur le Quid ? de son ire.

Elle avait donc les yeux fixés sur le sol en entrant, mais la présence de plusieurs individus dans la réserve de nourriture la contraria, puisque celà l'empêchait de fermer violemment la porte, méthode de défoulement n°23. Non. Correction : la présence d'individus inconnus ou occupant des postes à responsabilité au sein de l'Institut et donc potentiellement capables de lui coller une retenue, punition ou autre correction physique, on ne sait jamais, ces gens-là sont capables de tout. Dans un coin de son esprit, elle se fit la remarque que la famille Deneos avait du payer une fortune en verres et assiettes en laissant la petite dernière faire la vaisselle, mais elle était au-delà de préoccupations si bassement matérialistes. Wie zerstören Alixtide ? Should I chafe or chould I impale ? Ca, c'était de l'interrogation métaphysique nécessitant l'intervention d'une grande partie de son esprit.

Pour éviter que ses pulsions soient mises à jour trop aisément par son attitude, elle marmonna quelques mots de salut.

'jour professeur, b'jour monsieur.

...d'un ton qui aurait rendu sympathique un huissier en charge d'une saisie. Puis elle se dirigea vers la porte du frigo, l'ouvrit, et attrapa deux boites de soda de couleurs différentes pour comparer la teneur en glucides respective. Elle rejeta la plus light au fond de son emplacement en provoquant un mini-séisme et certainement de bonnes surprises pour les prochains qui tenteraient de l'ouvrir, ouvrit l'autre et en avala deux gorgées, avant de refermer la porte et de s'y adosser.

*De quel pied je me suis levée, au juste ?*

Cassandre s'apprêtait à tremper ses mains dans l'eau de l'évier quand son communicateur s'activa. Elle coupa l'eau, le tira lentement de sa poche et écouta le message, une expression soucieuse sur son visage angoissé.

Evidemment...

Les X-Rays allaient sûrement se tourner vers elle à présent, dans l'espoir qu'elle puisse les aider à retrouver Adam. Elle les comprenait... Ses pouvoirs avaient été plutôt utiles pour l'institut depuis son arrivée, certes pas parfaits, mais ils leur avaient permis de sauver les meubles à plusieurs reprises. Olivier étant occupé et les autres professeurs moins proches des élèves, et son pouvoir en prime, il fallait s'attendre à ce que les X-Rays nourissent l'espoir de la voir découvrir la vérité. Ca lui faisait mal au coeur de penser à la déception qu'ils auraient sûrement en la questionnant sur la situation actuelle d'Adam. Elle ne pourrait pas leur répondre aussi facilement qu'ils l'espéraient, facilité qu'elle avait démontré par bien d'autres occasions moins funestes...

"Je suis dans la cuisine." répondit-elle simplement à l'intention de la jeune fille.

Terrain de sport

Jenifer entra dans la cuisine, un léger essoufflement montrait qu'elle s'était pressé comme si les quelques secondes économisées étaient d'une grande importance. La jeune fille s'approcha de la psychologue, elle prit une profonde respiration pour se calmer puis elle débuta non sans une impatience à peine masquée dans sa voix :

- Melle Deneos, j'ai eu... enfin Nanikana m'a donné une idée. J'ai une piste qui peut vous permettre de retrouver Adam, enfin je veux dire monsieur Zachary, plus facilement. Alors je m'explique, l'homme qui a téléporté notre professeur se sert de petites billes en verre pour faire cela, or ce qui est le plus important et sur quoi vous pouvez peut-être vous focaliser pour retrouver Adam c'est que ces billes ne font pas que téléporter ce qu'elles touchent... elles montrent la destination, un peu comme des boules de cristal des voyantes ! Voilà comment retrouver le professeur Zachary ! Si vous pouvez retourner au moment où il a disparu, il vous suffit de regarder l'endroit que montrent les billes !

Néanmoins, comme si soudain elle se rendait compte de la tâche, Jenifer ajouta, plus calme :

- Enfin... même si on reconnait pas du premier coup ça donnera une piste au moins... Vous en pensez quoi ?!

Nova guetta le moindre sourcillement, le moindre indice de ce que pensait Cassandre de son idée. Faisable ou totalement irréaliste ? Jen serrait le poing en attendant l'inéluctable réponse, dans la crainte que ce ne soit qu'un échec de plus dans cette terrible journée. L'espoir est quelque chose de fort et de grand, mais plus on est grand plus on tombe de haut...

"Bonjour, Camille." répondit pensivement Cassandre en se retournant à nouveau vers l'évier pour nettoyer l'assiette de Joachim. Elle avait l'esprit trop affairé pour véritablement noter le ton de la jeune fille. Faire la vaisselle lui occupait les mains, mais elle aurait préféré que cette tâche lui occupe l'esprit, le détourne de cette inquiétude lancinante qu'elle aurait préféré ne vivre qu'une après la disparition d'Olivier.
Vivre à l'institut avait ses avantages et ses inconvénients. L'attachement était une donnée avec laquelle ils devaient composer au quotidien tout en gardant à l'esprit qu'ils étaient ici à titre professionnel. Malgré le professionnalisme qu'elle affichait le plus clair du temps, Cassandre était intérieurement très sensible à son entourage, quelle que soit la raison qui les réunissait ici. Adam était un vieil ami, et sa disparition la touchait à un niveau personnel.
Elle posa avec précaution la vaisselle sur le séchoir et se retourna quand Jenifer fit son entrée. La jeune fille était fébrile. Contre toute attente, elle ne lui demanda pas de retrouver directement Adam, mais lui suggéra une autre possibilité, une voie alternative. Ca valait le coup d'essayer, même si son pouvoir n'était pas au mieux de sa forme après cette journée éprouvante. Elle nota que Garrison était toujours présent, mais après que Jenifer ait parlé librement, elle ne pouvait pas se permettre de lui dire de se mêler de ses affaires et de les laisser chercher de leur côté. De plus, elle lui avait assuré leur collaboration. Elle ne savait pas ce qu'elle trouverait, mais si elle jugeait cela nuisible pour la sécurité de l'institut, rien ne l'empêchait de faire, comme le britannique flegmatique, un tri sélectif de ses informations.
Cassandre hocha lentement la tête en signe de compréhension, ou d'assentiment, les lèvres légèrement pincées. En d'autres circonstances, elle se serait peut-être amusée de cette histoire de boule de cristal.

"J'en pense que tout ce qui peut être tenté vaut la peine de l'être." répondit-elle à l'adolescente. Elle tenta de se concentrer sur ce que Jenifer lui demandait. Avec deux témoins de la scène dans la pièce, il lui était plus facile, plus clair d'accéder à leur passé commun et de recouper les différentes perspectives. Sa tête commençait à lui faire mal. Elle s'était beaucoup servi de son pouvoir, et avait fait des bonds d'un siècle dans le passé. C'était un exercice plus exigent que l'emploi qu'elle faisait généralement de son pouvoir. Sa petite valse avec Lucas avait également mit à mal son esprit. Les yeux fermés, elle fronça les sourcils et porta sa main droite à sa tempe, comme pour soutenir l'instrument de son pouvoir.

"Hum..." marmonna-t-elle. Elle eut un petit hoquet de surprise.

"Je vois de l'eau... De l'eau partout..." dit-elle en tentant d'y voir plus clair. Cet augure n'avait rien de positif quand on connaissait le directeur-adjoint.

"C'est une cellule, une cellule d'eau... Je ne sais pas comment le dire autrement."

Elle se redressa avec l'expression de quelqu'un avec une gueule de beau qui entend un bébé hurler.

"Ca vous dit quelque chose ?"

Les étoiles brillant dans les yeux alors que Cassandre tentait le coup, Jenifer attendait avec une impatience à peine contenue. Tout avait disparu autour de Jen comme si seul subsistait Cassandre et elle. Dans son empressement, elle n'avait que vaguement distingué la présence de Garrisson ou de Camille.

La jeune mutante sursauta au hoquet de Cassandre. Ecoutant avec attention ce qu'elle avait vu, la déception se lu sur son visage. C'était une bien maigre piste pour retrouver le professeur, mais bien pire encore, une cellule d'eau...

- Ca me dit surtout qu'une prison d'eau est bien la seule cage au monde à pouvoir retenir le professeur Zachary... il est prisonnier, ils s'attendaient à le capturer sinon comment auraient-ils eu une telle chose à disposition ? Et ils savaient aussi que c'était son point faible... ils avaient tout prévu...

On pouvait vraiment croire que le ciel venait de lui tomber sur la tête, c'est telle une fantôme que Jenifer se dirigea vers la porte. Juste avant de la franchir, elle se tourna vaguement vers la pièce et dit :

- Merci de votre aide mademoiselle Deneos... sa voix brisée par la déception.

On sentait néanmoins un sourire forcé, ce n'était pas la faute de Cassandre, elle le savait et ne la tenait pas pour responsable. Mais la fatigue plus morale que physique avait définitivement gagné ce soir. Jenifer erra dans les couloirs pour rejoindre sa chambre.

Chambre

Joshua s'apprêtait à partir quand une jeune fille bougonne, et visiblement un peu maladroite entra dans la pièce. Il la salua poliement, avant de s'apprêter encore à filer, jusqu'à ce que Jen arrive telle un chien dans un jeu de quilles.

Intrigué par ces nouvelles révélations, le policier resta quelques instants de plus, écoutant ce qui se tramait. Cassandre devait être plus ou moins voyante... Mais malheureusement, elle ne vit pas grand chose de probant, si ce n'était l'eau. Le point faible de Zachary, aux dires de Jen.

La jeune fille partie, il murmura simplement à Cassandre :

"Je pense que la piste de la comission Eden devient vraiment sérieuse. Et puis le champ d'investigation s'amenuise... S'il est dans l'eau, cela nous laisse plus que 2/3 du globe à visiter."

Une rafraîchissante tentative de détendre l'atmosphère, qui lui permit, enfin, d'annoncer son départ.

"Quoi qu'il en soit, je vais prendre congé. Ne vous donnez pas la peine de me raccompagner... Je connais le chemin. Merci beaucoup pour votre hospitalité, et je vous informerai des progrès de mon enquête."

Il salua rapidement Camille, puis devint lumineux et se volatilisa. Deux centièmes de secondes lui suffirent pour réapparaître à Londres.

Bureau de Cassandre Deneos

Lucas et Alixtide étaient partis bien vite du seuil de la porte de la psychologue de l’institut. Ils avaient parcouru les couloirs pour arriver là où elle leur avait été indiquée : la cuisine. Ils arrivèrent donc à proximité du lieu dit, qui sentait encore un peu des odeurs de graillon. Lucas semblait reconnaître le parfum peu délicat du bacon cuit, certainement en omelette avec des œufs. Bref pas un repas très appétissant, et ça ne lui donna pas envie de manger. Chez lui, en France, il aimait à prendre un seul repas par jour. Par tradition, c’était le soir, avec sa famille, mais depuis qu’il était à l’institut, il mangeait un peu comme ça lui tombait, quand il avait le temps. Au beau milieu de la nuit, ou bien tout simplement au cours de l’après-midi. Seul repas qu’il ne négligeait pas : le petit déjeuner, qui pour lui, était réellement sacré. Aucune journée ne pouvait commencer sans qu’il ait quelque chose de ben callé dans l’estomac.

Il poussa donc la porte de la cuisine, manquant de renverser un homme d’un âge incertain, un blond, qui marquait clairement son intention de sortir de la pièce, comme une autre jeune fille aux cheveux noirs et aux yeux verts à qui Lucas ne prêta pas énormément attention, et ce à cause de l’homme qui soudainement, devint lumineux et se volatilisa dans les airs sans laisser la moindre trace autre qu’un simple souvenir…

*Oh punaise ! C’est quoi ce truc ?*

Lucas se rappela alors où il se trouvait… Une école pour mutant. Il ne faisait aucun doute que le pouvoir de cet homme était de voyager dans l’espace comme il le souhaitait…

Rassuré, bien que stupéfait de ce pouvoir pour le moins surprenant, il porta son attention sur les autres personnes présentes dans la pièce, maintenant que les deux autres étaient partis. C’est alors qu’il aperçut, adossée au frigo, celle qui croyait avoir fait tant de peine à Alixtide.

*Oh galère !*

Aussitôt et le plus vivement possible, s’assurant que le mutant puant ne la voie pas, il se retourna vers lui en lui disant :

« Attends deux minutes dehors ! Je viens te chercher quand j’ai besoin de toi !!! Reste là hein ! J’arrive… »

Et il claqua la porte devant son compagnon, chose qu’il n’avait jamais faite auparavant. Sans tenir compte de la présence d’une autre personne dans la pièce, il se précipita vers Camille pour lui dire, la mine affolée.

« Heu… Salut Camille ! Alixtide est dehors et il doit parler à la psy, Cerebra nous a dit qu’elle était ici, et je sais pas si ta présence le rassurerait beaucoup… Il semble… heu… Souffrir en ce qui te concerne… Je sais pas pourquoi, je suis au courant de rien… »

C’est alors qu’il se tourna vers l’évier, où un bruit d’eau affirmait la présence d’une personne s’occupant de la vaisselle. La première chose qu’il vit fut les poignets pâles plongés dans l’eau savonneuse. Il remonta légèrement le regard, suivant ses bras jusqu’à arriver à hauteur des manches retroussées d’un chemisier blanc. Longeant l’habit, il remonta sur la ligne des épaule, égarant son regard sur les courbes de la poitrine qui naissait sous le vêtement. Ses yeux remontèrent finalement sur le visage de la femme, et il fut frappé par sa pureté, par sa beauté. Les paupières baissées en altéraient la perfection, mais il n’eut aucun mal à imaginer l’entièreté du visage de cette superbe créature qui se trouvait devant lui, ainsi que ses yeux à moitié dévoilés et qui lui promettaient mille promesses...

Dans son esprit, plus rien n’existait hormis elle. Il avait totalement fait l’impasse sur tout ce qui l’entourait, même Camille, à qui il tournait le dos maintenant, observant la mutante splendide, bouche bée.

Il ne se faisait aucune illusion sur l’identité de cette femme superbe. Il ne pouvait s’agir que de Cassandre Deneos, la psychologue qu’il recherchait avec tant d’ardeur pour son copain Alixtide. Il n’y avait personne d’autre dans la cuisine, impossible donc de faire erreur. Et puis même si une autre personne était présente, il ne l’aurait pas vue devant tant de splendeur. Jamais il n’avait vu de femme plus séduisante et belle, et il en fut troublé, au point de n’avoir plus conscience de lui-même un court instant, qui sembla se prolongé dans une contemplation muette…

Il resta là, les lèvres entrouvertes, le regard fixé sur Cassandre, l’air bête, sans s’en rendre compte. Le temps s’était pour lui comme suspendu…

bureau de la psy

*Purin la cuisine ... hors de question de tenter quoi qu'il soit dans la cuisine ! Ca foire à chaque fois, où alors, y'a un monde fou qu'on n'a pas envie de voir ...*

Sans oublier les odeurs répugnantes de nourriture pré-périmées. Non cet endroit n'était pas propice à la grande stratégie. Mais pourquoi Lucas était-il si pressé ? Peut-être qu'il avait une sorte de pouvoir de lire l'urgence des situations dans l'aura de ses congénères ...

Plongé dans ses pensées, et les yeux braqués sur le sol, Alixtide n'émergea que lorsque la porte faillit lui rebondir sur le nez. Il resta devant, interdit, perplexe. Il s'apprêta à prendre la poignée pour entrer dans la cuisine.

*Reste-là, j'arrive ?? Aaaah purin bien sûr ... il doit vouloir s'assurer que personne ne fait de la cuisine ou autre, qui pourrait me déranger ... ah il est bien cool ce Lucas ... Bon ben, impeccable.*

Considérant que son compagnon faisait place nette, il s'adossa contre le mur à côté de la porte de la cuisine maudite. Il regarda les allées et venues dans le couloir, et repensa à ce gros bol de soupe qui l'attendait dans le salon, aux pieds de Bart ...

*Ah purin ! Les pieds de Bart, j'aurais bien dû les mettre dedans le seau ... rah ... bon ... c'est encore faisable ... je pourrais ... s'il dort encore ... lui piquer ses chaussettes ni vu, ni connu ... hé hé ... Purin j'ai faim ...*

Après la fatigue de l'entraînement du matin, et toutes les péripéties physiques et mentales du salon, son cerveau commençait à éteindre un à un les voyants lumineux de sa raison. Le mutant bailla en se massant le ventre, pour oublier la faim.

"C'est vrai... Je ne vais pas te menir Jenifer, je suis inquiète." dit-elle à la jeune fille. Bien qu'elle ne soit pas spécialement proche de Jenifer, la plupart des premiers arrivés à l'institut savaient bien que ce genre de phrase dans la bouche de la psychologue n'était pas à prendre à la légère.

"Je comprends que tu sois déçue... J'ai trop forcé mon pouvoir aujourd'hui. Mais tu peux être sûre que nous ferons tout ce qu'on peut pour retrouver Adam, c'est une promesse. Ce n'est pas la première fois qu'on se retrouve devant cette situation..." dit-elle à l'adolescente avec un semblant de sourire. Qui voulait-elle rassurer au juste ? Jenifer, ou elle-même ?

La non-voyante se contenta de hocher courtoisement la tête aux paroles de Garrison. Une seconde plus tard, elle ne sentait plus sa présence.
Cassandre se sécha les mains silencieusement. Camille ne semblait pas plus bavarde. Ce n'est que le claquement de porte et l'arrivée impromptue de Lucas qui la tirèrent de ses pensées moroses. Elle s'apprêtait d'ailleurs à sortir en réalité, mais s'arrêta au milieu de la pièce.

"En effet, la psy est là." dit-elle doucement avec un léger sourire au coin de la bouche.

"Que se passe-t-il... Lucas, c'est ça ?"