[X-Rays 2.9]Déluge cérébral en vue

Cassandre eut un faible sourire. Cela faisait bien longtemps qu'elle n'avait pas entendu ce surnom de sa bouche ou de celle d'Adam. Cela remontait à leurs années de fac. Vu le peu de relations dans lesquelles elle s'investissait intimement, cet état de faits n'était pas suprenant. Il arrivait parfois à Jessica d'employer ce diminutif... Fallait-il y voir un témoignage d'attachement ou cette simple habitude typiquement américaine d'utiliser des diminutifs ?

La jeune femme attendit le retour d'Olivier et referma la porte derrière lui. Ils allaient tous deux avoir besoin d'un peu de calme pour étudier les artefacts.

"Même si tu arrives à concevoir le casque... Il nous manque des pièces essentielles à son fonctionnement et qui ne sont pas détaillées dans la notice... Mais mets-toi à l'aise. Il y a aussi les relevés médicaux que Joachim a ramenés avec lui, ton oeil de médecin y verra sûrement plus clair que le mien." dit-elle en désignant l'un des coussins à même le sol, sur lequel elle alla elle-même s'asseoir une fois l'objet trouvé dans l'Oregon entre ses mains.
Elle sentit une certaine tension l'envahir en touchant le câble. Il lui rappelait des souvenirs pour le moins désagréables de cette excursions avec les élèves et des autres découvertes qu'ils avaient faites dans les souterrains.
Dans leurs péripéties, elle n'avait pas réellement eu le temps de l'examiner de près. Elle fit jouer ses mains sur l'objet pour l'explorer : il semblait composé d'une sorte de cylindre munis de quelques boutons. A l'une de ses extrémités, tout un groupe de fils que Cassandre supposa être quelque chose comme de la fibre optique sortait du cylindre. De l'autre côté du cylindre, un câble unique terminé par un embout se prolongeait.
Elle resta ainsi quelques secondes à palper le dispositif, reculant pour mieux sauter. Elle prit finalement une inspiration profonde, serra les mâchoires et se mit au travail.

Le groupe avait extrait cet engin du crâne d'un cadavre dans une salle faisant vraisemblablement office de bloc opératoire dans la section 8 de l'Eglise de l'humanité. Elle remonta le fil de l'objet jusqu'à sa dernière utilisation. Ce qu'elle vit n'avaient rien à envier aux restes qu'ils avaient trouvés :

Un homme était allongé sur une table d'opération. Le crâne rasé, quelques cicatrices étaient visibles. Le cyclindre semblait fiché dans sa tête, implanté chirurgicalement, ce que vint confirmer la radio affichée non loin de là. Le cylindre infiltrait directement les fibres optiques dans la boîte crânienne du cobaye. De l'autre côté du cylindre, le câble était quant à lui relié à un système informatisé.
Un opérateur en blouse blanche s'activait auprès de moniteurs multiples où étaient recensées des données telles que "espace de stockage", "puissance de calcul", ou encore "conscience résiduelle", dans des histogrammes dont le soin contrastait cruellement avec la trépanation du sujet.
Au son d'un bip allant s'accélérant, l'opérateur consulta les constantes vitales du cobaye, dont le corps semblait agité de convulsions. Des fenêtres d'alerte clignotaient sur différents écrans. L'opérateur réagit immédiatement et commença à saisir des données manuellement, jetant après coup des regards pour constater l'effet de ses manipulations. Dans un ultime spasme, le corps cessa de s'agiter.

"On l'a perdu. Débranche-moi tout ça pour le prochain."



Petit à petit, un masque horrifié s'était emparé de l'expression faciale de Cassandre. Coupant la connexion, elle se remit vivement debout, lâcha le dispositif comme s'il lui avait brûlé les mains, manqua de trébucher en arrière, se retint au mur du bureau puis plaqua ses mains sur son visage en secouant la tête. Retirer cette chose d'un cadavre n'avait pas été une partie de plaisir. Constater les abominations pratiquées dans ce souterrain non plus, mais voir l'objet en action, le regard mort de la victime, puis sa mort elle-même était difficile à encaisser, même pour quelqu'un qu'on aurait pu croire blasée de voir des atrocités tous les jours.
L'idée même d'avoir touché l'objet lui répugnait.

"Mon dieu, Olivier... Si tu savais ce qu'ils ont fait..." sanglota-t-elle en tremblant.

"C-Cette chose... C'est une prise !"

Olvier se concentre sur la notice su casque jusqu'à ce que ce dernier se matérialise dans ses mains. Cassandre plongea dans l'une de ses absences typiques de l'utilisation intensive de son pouvoir.

De son coté, Olivier inspecta d'un peu plus près l'objet qui ne lui apporta rien de plus que ce qu'il avait compris en lisant tout simplement.

*Le casque amplifie la télépathie mais pourquoi ont-ils besoin de lui. Ce qui peut être rassurant, c'est que tant qu'ils n'en ont qu'un, la synergie...*

Les pensées d'Olivier se bloquèrent quelques secondes puis il reprit à haute.

"Mais s'ils sontn à l'origine de tous ces enlevement, peut-être ont-il trouvé le moyen de le dupliquer, si tous ces télépathe travaillent ensemble leurs cibles connaitront un grave danger."

Mais Cassandre n'avait pas entendu les deductions d'Olivier qui se plangea alors dans les dossiers ramenés par Joachim. Il ne fut pas beaucoup de temps pour comprendre les buts poursuivis avec l'autre artefact dans l'Oregon.

Les expériences réalisée sur le cerveau par ce groupuscule avaient plusieurs siècles d'avance mais leur ethique elle avaient beaucoup plus de siècles de retard car la mort en quelques jours à peine était le seule issu pour les cobayes.

La voyante poussa alors un cri strident qui retomba en sanglot. La distance qu'Olivier plaçait entre lui et sa collègue fondit alors comme neige au soleil. Olivier prit la mutante dans ses bras pour la rassurer.

"Je sais..Je sais Cassie. Je viens de comprendre en lisant ces dossiers. Nous ne pouvons ren faire à propose dee ce que tu as vu et j'aurai preferer que tu ne voies pas tout ça mais je te jure que nous ferons en sorte que cela ne se reproduise jamais."

Le contact d'Olivier, qu'elle avait si longtemps évité volontairement, s'imposa comme une évidence entre les deux professeurs. Alors que quelques minutes plus tôt, la psychologue se faisait la réflexion qu'elle devait soutenir Olivier, leur rapport de force s'était inversé. C'était maintenant Olivier qui gardait la tête froide. Peut-être se complètaient-ils en fait naturellement selon la situation, comme un aimant se retourne pour faire face à une polarité contraire.
Cassandre ne résista pas aux bras d'Olivier. En fait, son corps aussi bien que son esprit aspiraient depuis longtemps à une étreinte, un geste, une démonstration, tout en se la refusant sciemment. Mais l'horreur dans laquelle l'avait plongée sa vision avait ébranlé sa réserve. C'était égoïste mais il aurait été plus dur encore de voir ces images seule, et le fait qu'Olivier et pas un autre soit là avait une signification particulière pour la jeune femme.
Cela faisait si longtemps que Cassandre s'était coupée de vie intime que la sensation de protection qu'elle éprouvait lui parut étrangère de prime abord. Puis elle s'était laissée aller à la chaleur corporelle du directeur. Son parfum était là pour rattacher la psychologue à la réalité.
Elle secoua encore une ou deux fois la tête comme pour chasser la vision de mort.

"C-Comment faire ? Notre marge de manoeuvre... Non en fait nous n'avons aucune marge de manoeuvre. J'ai déjà prévu de dévoiler certaines choses au grand public avec mon équipe, mais c'est un jeu délicat. Je suis pour agir, mais pas inconsidéremment... On ne peut pas risquer de nouvelles attaques contre l'école." répondit Cassandre avec plus d'emphase qu'à l'ordinaire. Elle était encore sous le choc. Elle avait parlé, l'oreille collée contre le torse d'Olivier, bercée par son battement cardiaque.

En prenant Cassansre dans ses bras, Olivier fit voler en éclats la distance qui exister entre les 2 professeurs. Peu à peu, les défenses de Cassandre s'abaissèrent. Olivier ne savait pas si c'était volontaire et conscient ou si ce que la sychologue avait vu avait affécté son jugement et sa retenue?

"Ce que tu fais à avec les NeXuS, n'a rien à voir avec ce qui se passa avec Adam, vous allez au secours des gens en total altruisme ce qui est notre meilleure fenêtre sur le monde humain mais les X-rays ont une mission tout autre, tout comme moi, Adam veut en savoir plus sur la première générations ce qui ne devrait pas nous rendre populaire et surtout nous ne pouvons devoiler au public la bataille qu'ils sont en train de livrer avec d'autres mutants. Les humains ne doivent pas se croire au milieu d'une guerre civile mutante."

Olivier aurait voulu que cette situation dure des heures mais il savait que tout serait terminé dans quelques minutes. Cassandre retrouverez son calme habituel et n'aurait plus besoin du directeur.

"Pour le moment, nous devons attendre des nouvelles de Garisson même si nous ne lui faisons pas confiance car nous sommes dans l'impasse ici pour le moment. Nous informerons les Xrays de nos découvertes cet après-midi. Puis nous irons à la soirée que les StryX ont voulu organisé. Nous avons besoin de ses petites choses qui nous remonte le moral."

Olivier continua à serrer Cassandre un peu plus fort pour ne pas perdre une miette de ce moment.

Cassandre réflechissait aux paroles d'Olivier. Les projets qu'elle avait pour son équipe étaient légèrement plus compromettants qu'il ne semblait le penser, mais cette fois, elle ne laisserait rien au hasard. Il était hors de question de faire quoi que ce soit sans assurer les arrières des mutants. Elle considérait qu'il était maintenant de leur devoir de faire éclater certains faits tenus secrets par les puissants. Il lui faudrait simplement tirer profit de son pouvoir pour ne courir aucun risque.
Elle hocha la tête, rassénérée, puis se détacha de l'étreinte d'Olivier en évitant le regard du directeur. Elle était suffisamment gênée de sa réaction émotive. Cela lui rappelait le soir de cette vision nocturne sur l'enlèvement d'Alice Porter. Ses absences, les moments où son self control lui échappaient étaient comme autant d'entorses à l'image qu'elle était censée renvoyer. Elles lui rappelaient également sa dépendance vis à vis de son handicap, dépendance qu'elle s'efforçait d'estomper du mieux qu'elle pouvait.

"Tôt ou tard, certains faits seront portés à jour, et il faudra un coupable sur qui rejeter la faute. Je m'occupe d'anticiper ce jour. Mais tu as raison... La disparition d'Adam est liée à une affaire très sérieuse. Nous allons devoir être prudents." réprit la jeune femme, éludant avec pudeur le moment de rapprochement qu'ils venaient de partager sous des paroles raisonnables et pondérées.

"En attendant Garrison... essayons de positiver un peu, ça ne nous fera pas de mal." ajouta-t-elle en écho aux paroles d'Olivier. Elle tentait de se convaincre elle-même, comme elle convainquait quotidiennement les élèves, mais elle n'était pas bien sûre d'y croire en ce moment.
Cassandre cligna des yeux, puis remit un peu d'ordre dans sa mise avec sérieux.

"Les cours ne vont pas tarder... Je serai avec toi pour parler aux X-Rays." ajouta-t-elle. La sensation de soutien mutuel qui avait plané dans la pièce avait quelque chose d'enivrant et de rassurant. Cassandre avait l'habitude de ne se reposer sur personne, mais cette discussion informelle avec Olivier avait éloigné ce sentiment de solitude tourmentée qui l'habitait constamment. Une poignée de minutes seulement s'était écoulée depuis le début de leur discussion, et déjà ils devaient remettre leur casquette professionnelle. Cette pensée la heurta avec une pointe de regret, elle qui choyait pourtant cet aspect de sa vie plus que tout autre. Mieux valait ne pas s'habituer à ce genre de moments exceptionnels.