Re: Un voyage comme les autres...

Lun 10 Mar 2008 - 11:53

L'inspectrice regarda un instant Louison, avant de lui répondre d'un ton détaché, alors que son père avait l'air de plus en plus horrifié.

"Ah, merci beaucoup mademoiselle, je n'en demandais pas tant. J'ai donc un très bon mobile qui me permettrait en plus de rajouter la préméditation."

Elle passa ensuite les menottes à son père qui semblait totalement dépassé par les évènements, et qui se sentit le besoin d'ajouter de vaines protestations comme quoi il n'y avait plus de justice pour les humains. L'inspectrice conclut à l'intention de Louison.

"J'espère pour vous que vous avez mangé à votre faim, parce que si vous espérez que votre père vous donne la béquée, il va falloir attendre de longues années à présent."

Lun 10 Mar 2008 - 18:43

La bouche de la jeune femme s'ouvrit pour clamer l'innocence de son père qui, tout ce temps, avait été à ses côtés. Mais la mâchoire de Louison refusait de se relever et se bouche demeura béante pendant un long instant avant qu'elle ne puisse articuler quoi que ce soit.

Que se passe-t-il? Pourquoi mon père aurait-il tué ce mutant? Ça ne se peut pas, il était avec moi pendant le repas...

D'une voix frôlant la panique, la jeune femme s'adressa la l'inspectrice.

"Madame! Vous ne comprenez pas? Mon père était avec moi, au restaurant. Nous avons mangé ensemble, il n'est pas responsable de ce qui s'est passé! Vous faites erreur!"

Regardant tour à tour son père qui semblait dépassé et l'inspectrice, Louison sentit les larmes monter à ses yeux. Elle ne voulait pas donner cette image de victime, de faiblesse car elle avait peur qu'on la croit complice. Elle serra donc les dents et fronça les sourcils en attendant une réponse de la part de l'inspectrice.

Jeu 13 Mar 2008 - 12:16

L'inspectrice répondit en parlant rapidement, l'air apparamment consternée pour la jeune fille.

"Mademoiselle... Je n'ai pas encore inculpé votre père de quoi que ce soit, mais il s'avère que ce crime porte de manière évidente une connotation raciste, et une idée de vengeance. Or, vous m'avez donné un mobile qui m'oblige à m'intéresser de très très près aux dernières activités de votre père depuis cette fameuse agression."

Elle hochait la tête comme une cruche pour mieux faire passer le message. C'était parfois un trait pédagogique de se faire passer pour plus idiot qu'on ne l'est.

"En attendant, je vous demanderai de rester bien sagement chez vous, et de vous tenir à la disposition de la police. Et surtout, surtout, ne tentez rien de fâcheux."

Mer 19 Mar 2008 - 15:21

En plus de lui annoncer qu'elle allait arrêter son père pour l'inculper du meurtre du jeune voleur, l'inspectrice se payait la tête de Louison, ce qui l'obligeait à faire de grands efforts pour éviter de laisser aller sa colère. La jeune mutante savait pertinemment que si elle se fâchait envers la policière, celle-ci l'empêcherait de parler à son père avant de partir et elle devait le faire, pour le rassurer, pour lui faire savoir qu'elle ferait tout en son possible pour lui venir en aide. Elle devait lui parler avant toute chose. Elle serra donc les poings de toutes ses forces, enfonçant ses ongles dans ses paumes et adressa la parole à l'inspectrice. Sa voix contenait la colère qu'elle essayait en vain de contrôler.

"Madame Jordan, je veux bien rentrer chez mon père et y rester sagement. Mais je dois prendre un taxi pour le faire et j'ai besoin d'argent. Puis-je demander à mon père de m'en donner un peu? Je vous jure que je ne tenterai rien de fâcheux."

Il y avait du sarcasme ou de la rancoeur dans sa voix lorsque la jeune métisse prononça la dernière phrase. Les mains près du corps, elle attendit de savoir la réaction de la policière pour savoir ce qu'elle pourrait faire pour la suite...

Jeu 20 Mar 2008 - 13:12

Sous les yeux de sa fille, son père se faisait enfermer dans une voiture, émettant de vives protestations et menaces de représailles éternelles. L'inspectrice écoutait les suppliques de Louison en gardant son air cruche exaspérant, qu'elle conserva pour lui répondre.

"Il va de soi que dans l'intérêt de l'enquête, vous ne pouvez plus discuter librement avec votre père. Je doute que de toutes façons, il ait assez de monnaie sur lui pour payer un taxi. De plus, je me suis laissé dire que vous étiez venue à pieds. Si vous le souhaitez, un de mes agents peut vous escorter chez vous..."

Elle jeta un coup d'oeil derrière Louison, son visage prenant un aspect un peu plus sérieux.

"Maintenant, si vous voulez bien m'excuser, je dois aller annoncer à une fillette que son grand frère a été massacré parce qu'il avait un oeil de trop."

Elle s'en fut. Quelques instants plus tard, un cri suraigü de douleur et des hurlements se faisaient entendre derrière Louison. Un agent s'approcha de Louison, et lui demanda dans quel quartier elle habitait, avant d'ajouter un simple "pauvre gosse".

[HRP: Désolé pour l'attente, mais j'ai dû m'absenter pendant quelque temps pour des vacances bien méritées. Je suis de retour maintenant avec l'envie de poursuivre l'histoire...]

Le coeur de Louison se contracta dans sa poitrine lorsqu'elle entendit le cri de douleur. Elle pouvait concevoir la violence qui faisait depuis longtemps partie de son quotidien, au-travers des médias d'information et des fictions qu'elle pouvait suivre sur le vieux poste de sa mère, dans la réserve. Il y avait bien une violence propre à l'endroit où elle habitait, mais rien de bien grave habituellement. Cependant, aujourd'hui, alors qu'elle espérait vivre une fin de semaine agréable en compagnie de l'être qu'elle admirait et qu'elle aimait plus que tout, la jeune femme fut témoin de violences de plus en plus graves. Tout d'abord, il y avait eu ce vol, on l'avait violemment poussée contre le sol, puis son père s'était fâché à son encontre et finalement on avait tabassé à mort le jeune mutant qui les avait volé quelques temps plus tôt...

Louison n'avait désormais qu'une seule envie, retourner chez elle et retrouver la quiétude de la réserve. Malheureusement, elle devait attendre que les trois jours qui constituaient la longue fin de semaine de congé soient passés puisque son billet de retour n'était valide qu'à partir de ce délai. Elle aurait bien pu se procurer un autre billet, mais l'argent de poche que lui avait donné sa mère était insuffisant. Il ne lui restait donc qu'à retourner chez son père pour attendre. Elle répondit au policier, lui indiquant l'adresse de son père puis se tut. En attendant que l'agent soit prêt à partir, elle se demanda si celui-ci avait voulu parler d'elle-même ou de la soeur du mutant qui venait de mourir. Peut-être s'agissait-il des deux?

L'agent accompagna Louison à pieds jusque chez elle. Sans aller plus loin dans une éventuelle conversation que des banalités sur la pluie et le beau temps, le coût de la vie, ou des préférences culinaires. Pas un mot sur ce qui allait advenir de son père, ou bien sur le crime auquel elle était impliquée... Visiblement, le temps semblait être à l'apaisement.

Arrivés chez elle, il y avait un homme devant la porte. Du style homme d'affaire trop propre sur lui : costume cravate, chaussures snob, long manteau, petit cartable... Il jeta un regard distant au policier, avant de s'éloigner. Ce n'est que lorsque l'agent s'en fut pour retourner à sa scène de crime qu'il reparut, et s'adressa directement à Louison.

"Tu dois être Louison. Je viens d'apprendre qu'ils ont arrêté ton père... Ils n'ont rien contre lui, ne t'inquiète pas. Je vais faire en sorte qu'il sorte le plus rapidement possible... Je ne vais pas laisser l'une de ces abominations déranger plus longtemps une honnête famille américaine."

Louison allait entrer chez son père lorsqu'un homme louche réapparut. Elle l'avait entraperçu lors de son arrivée, avait remercié et salué l'agent de police qui s'en était allé, puis l'homme était revenu. Première constatation, il s'agissait d'un individu propre de sa personne, du genre de ceux qui passent inaperçu au milieu d'une foule en plein milieu du centre-ville de Winnipeg au travers des gratte-ciels. La jeune métisse ne provenait pas de ce monde, elle était née sur une réserve amérindienne et y avait vécu toute sa vie sauf pour quelques moments où elle avait eu la chance de pouvoir visiter son père dans la grande ville. C'est pourquoi l'homme lui attira aussitôt de l'antipathie et de la suspicion. Son discours sur les fameuses valeurs américaines la laissa froide d'autant plus qu'elle était elle-même une de ces fameuse "abominations".

Elle eut donc un léger mouvement de recul avant de prendre la parole. Nerveuse par l'apparition de ce personnage qui lui était étranger et qui ne pouvait être que le mystérieux correspondant auquel son père avait parlé avant de se rendre au restaurant, elle s'efforça à se calmer quelque peu, serrant les poings qu'elle avait enfouis dans ses poches de jeans. Louison toussota pendant une seconde et parla d'une voix où manquait l'assurance des gens sûrs d'eux.

"Bon, merci de vous occuper de mon père, mais je ne vous connais pas. Êtes-vous l'avocat de mon père? Je ne peux malheureusement pas vous aider à le faire sortir, je ne sais rien de l'histoire sauf que mon père est demeuré avec moi tout au long du repas, il ne peux pas avoir tué ce jeune homme..."

La jeune femme se tut. Elle se trouva naïve et eut le sentiment d'avoir trop parlé à cet étranger. Elle aurait aimé être plus forte, plus courageuse, mais cette situation la bouleversait. Elle aimait son père qui, jusqu'à récemment, avait toujours été son modèle, son héros. Elle se sentait pris par la tourmente, aurait voulu aider son père, mais avait l'impression de ne rencontrer que des gens qui ne l'aimait pas et la rejetaient. Son père, l'inspectrice, le jeune mutant et maintenant cet homme étrange qui disait vouloir régler les choses. La jeune femme n'avait plus qu'une envie, se prendre la tête à deux mains, se laisser glisser jusqu'au sol et pleurer toutes les larmes de son corps. Elle qui était si joyeuse d'habitude ne comprenait pas ce qui lui arrivait et avait besoin d'aide. Malheureusement, il n'y avait que l'homme au long manteau qui était disponible...

Que vais-je devenir...

Louison pensa soudainement à sa mère. Elle qui avait toujours vécu sur la réserve, sans jamais en sortir, l'avait élevée seule, une fille particulière, différente, sans jamais savoir ce qu'elle était. Sa mère, qui l'aimait plus que tout, travaillait sans relâche pour permettre à sa fille de profiter de la chance de se rendre à la grande ville, de temps en temps. Sa mère n'aurait pas aimé la voir ainsi. Elle lui aurait dit de se prendre en main, de sourire au destin et de l'affronter en riant. Louison redressa la tête et plongea son regard dans celui de "Long Manteau" attendant de voir sa réaction.

Long-manteau répondit en la regardant de façon inexpressive

"Je ne suis pas son avocat. Juste... un collaborateur. Avec quelques relations. Si tu ne peux rien faire pour lui, alors reste simplement chez toi, en attendant. Maintenant, ils ne l'accusent pas d'avoir tué le monstre. Simplement d'avoir commandité le meurtre... Comme si c'était un crime de tuer ces choses là... J'ai appris qu'il t'avait agressé tout à l'heure ? Ca a du être terrifiant."

C'est avec une certaine application qu'il s'employait à n'utiliser aucun qualificatif "humain" pour l'agresseur de Louison. Il était assez terrifiant de voir que son père, ce héros, fréquentait des individus de ce genre là.

Au fur et à mesure qu'il lui adressait la parole, "Long Manteau" faisait de plus en plus peur à la jeune femme. Il était très clair qu'il détestait ceux de son "espèce", ces "choses là" et Louison savait de moins en moins ce qu'elle pouvait se permettre de dire sans révéler sa véritable nature. En même temps, elle voulait à tout prix aider son père, lui remettre un peu de ce qu'il avait fait pour elle ces dernières années, mais elle ne voulait pas que ce soit grâce à ce genre d'individu qui lui faisait face. Elle prit la parole d'une voix hésitante qui reflétait tout à fait son humeur du moment.

"Hum... J'aimerais vraiment ... aider père. Mais, mais ... je ne sais vraiment pas ce que je pourrais faire. Je ne suis qu'une jeune femme après tout, non? Qu'est-ce que je pourrais faire pour aider mon père à sortir de cette situation? J'ai tout raconté ce que je sais à la police, la vérité..."

Puis Louison se mordit les lèvres. Elle avait peut-être encore trop parlé, "Long Manteau" allait se rendre compte du fait qu'elle était mutante, il allait le sentir d'une minute à l'autre, c'était inévitable. Elle était trop nerveuse, elle devait se calmer sinon l'homme allait ... Louison explosa soudainement, les yeux pleins d'eau.

"Oui, ce fut horrible! Le voleur avait trois yeux et il m'a poussé par terre! Je ne savais plus que faire!"

La jeune femme s'essuya les yeux du revers de la manche et plongea les mains dans ses poches, une fois de plus. Finalement, elle leva les yeux vers ceux de l'étrange personnage espérant qu'il lui permettrait de s'en sortir vivante...

L'homme haussa les épaules, et lui répondit d'un ton rapide, voulant sembler professionnel, mais étant teinté d'une touche de désintérêt pour elle.

"Oh, tu ne peux rien faire avec tes maigres moyens, à part rentrer, être sage, et attendre qu'on t'appelle pour témoigner. A ce moment là, il faudra te faire belle, et préparer ton discours pour pleurer... Il faudra pleurer. Et être bien traumatisée. Le tribunal doit sentir à quel point le monstre qui vous a attaqué était atroce et méritait de finir dans une poubelle, alors que vous, des gens normaux, étaient bien tranquillement en train de profiter de la vie."

Il était d'un cynisme redoutable.

"En espérant que ce sera assez... Ces barbares et leur institut n'ont de cesse de passer pour des victimes."

La jeune femme écoutait attentivement ce que lui demandait de faire "Long Manteau". Hochant la tête tout au long de son petit discours, elle garda le regard plongé dans les yeux de celui qu'elle tenait de plus en plus pour un extrémiste. Un monstre qui n'aime pas les monstres. Elle savait bien ce qu'il faudrait faire au procès si elle voulait sortir son père de cette situation, mais elle commençait à avoir un doute sur l'honnêteté de celui qui était son héros depuis sa tendre enfance. Elle fronçait de plus en plus les sourcils, jusqu'à ce que l'homme lui parle d'un institut. Elle écarquilla soudainement les yeux, sentit sa mâchoire se relâcher quelque peu, avant de réaliser qu'elle venait peut-être de mettre la puce à l'oreille de son interlocuteur au sujet de son propre état de monstre barbare. Elle réfléchit à toute vitesse, cherchant quelque chose à dire qui l'innocenterait aux yeux de cet homme lugubre qui lui faisait face. Avalant sa salive en même temps qu'elle se traitait d'andouille mentalement, elle poursuivit la discussion d'une voix un peu plus tendue.

"Un institut? Vous voulez dire, comme une école ou une prison? Ici, à Winnipeg, il y a un endroit où ils se rassemblent? Mais nous ne sommes pas en sécurité, non? Et vous êtes qui au juste pour savoir tout ça, comment je vous appelle? Qu'est-ce que je fais si j'ai besoin d'aide?"

Sans le vouloir, Louison avait sortie ses mains de ses poches et gesticulait dans tous les sens. Elle évita tout de même de toucher "Long Manteau" tant elle était certaine que tout contact physique avec cet homme lui causerait de la douleur...

Il poussa un soupir d'exaspération.

"Oui, un institut. Ils s'organisent ces bêtes là... Mais pas ici. à New York. enfin, dans la banlieue. Il y en a tout un ramâssis qui s'entraînent pour aller tuer le président. Mais qui je suis ? Juste un américain qui ne se laissera pas chasser de chez lui par un envahisseur, alors je me renseigne, de sources beaucoup plus sûres que toute la propagande pro-mutante qu'on nous fait avaler."

Il lui laissa une carte de visite comportant uniquement un numéro de téléphone.

"Voilà mon numéro. Je te déconseille d'essayer de me joindre. Je te contacterai en cas de besoin."

La jeune femme tendit la main pour prendre la carte, évitant tout contact avec les doigts de l'homme. Malheureusement pour elle, leurs mains se touchèrent et elle dut réprimer l'envie pressante de désinfecter la sienne avec de l'eau de javel. Du moins tant que l'homme n'aurait pas pris congé d'elle. Ce qu'elle voulait précipiter depuis qu'elle avait appris l'existence de cet institut, à New York. Elle glissa la carte de visite de "Long Manteau" après avoir pris connaissance des informations qu'elle révélait, dans la poche arrière de son jean, puis elle s'empara de ses clés. Louison s'adressa à l'homme et elle espérait que ce soit pour la dernière fois.

"Bon, merci pour votre carte monsieur, mais je vais rentrer maintenant, si ça ne vous dérange pas. Je suis un peu fatiguée et j'aimerais me reposer. Tous ces événements m'ont assommée..."

Puis, gardant un œil sur "Long Manteau", la jeune femme glissa la clé dans la serrure et attendit que l'homme soit parti avant d'entrer dans la demeure de son père.

Il finit par s'en aller, sans même la saluer, à grands pas, son manteau flottant derrière lui, pour renforcer l'aspect dramatique du personnage.

La maison semblait subitement bien vide et ennuyeuse, jusqu'à ce que le téléphone sonne. Il s'agissait de la dame qui avait arrêté son père plus tôt dans la journée.

"Mlle Monet, bonjour. Je me permets de vous appeler pour vous informer que votre père a été inculpé pour le meurtre du mutant. Il a avoué avoir commandité l'attentat comme vengeance d'une agression que vous auriez subi un petit peu plus tôt. Les commentaires racistes qu'il a ajouté ne vont probablement pas arranger son cas au tribunal."

Elle laissa un petit instant de silence pour que Louison puisse avaler la nouvelle. Puis embraya.

"Je suis désolé de vous apporter de si funestes nouvelles. Si vous avez d'autres membres de votre famille à contacter pour ne pas rester seule, je vous engage à le faire rapidement."

Louison décrocha le téléphone et le porta à son oreille. Elle n'eut le temps que de dire "bonjour" avant de se retrouver la mâchoire béante, les yeux grands ouverts et à des milliers de kilomètres de là, perdue au milieu d'une tempête de pensées aussi soudaines que confuses. La policière venait de lui annoncer que son père venait d'être arrêté, mais qui plus est, qu'il avait avoué avoir commandité le meurtre du jeune voleur qui les avait agressé plus tôt. La jeune femme écouta l'inspectrice lui suggérer de faire appel à d'autres membres de sa famille afin de ne pas demeurer seule, sans trop comprendre ce qui se passait...

Elle était venu visiter son père pour la fin de semaine, un événement qui s'annonçait agréable et joyeux. Elle avait pris le vieil autobus qui reliait la réserve à la grande ville, était descendu au terminal et avait attendu son père, le cœur rempli de joie. Louison avait des projets pour cette fin de semaine, elle voulait visiter un musée, faire des achats et surtout passer du temps avec celui qu'elle considérait comme son héros. Elle ne comprenait plus ce qui se passait.

D'une voix hésitante, la métisse prononça quelques mots dans le combiné, sans se soucier d'être entendu, sans se soucier de la signification de ce qu'elle affirmait, comme un zombie.

"Oui, très bien madame l'inspectrice, je le ferai rapidement."

Puis elle raccrocha, sans comprendre comment elle le faisait puisqu'elle ne sentait même plus ses bras. Sa tête était dans un épais nuage de coton, elle avait les oreilles qui bourdonnaient et elle sentait quelque chose monter en elle. Louison Monet, qui portait le même nom qu'un horrible meurtrier, se laissa glisser au sol, plaça sa tête au creux de ses deux mains et pleura. Elle n'avait pas pleuré véritablement depuis un bon moment, elle qui d'ordinaire était joyeuse et positive. Malheureusement, son univers venait de s'effondrer lorsqu'elle avait appris que le Docteur Monet avait commandité l'assassinat, acte barbare, monstrueux et abjecte. Elle pleura longtemps, jusqu'à ce que ses yeux soient secs et déshydratés.

Mais que dois-je faire? Qu'est devenu papa? Pourquoi a-t-il fait cela?

La jeune femme se recroquevilla en position fœtale, son visage à même le plancher froid et y demeura un long moment...

Il faisait noir et froid lorsqu'elle se réveilla. Louison avait mal aux yeux, elle avait une fin de loup, soif et elle devait appeler sa mère pour savoir ce qu'elle devait faire ensuite. Malheureusement, c'était la nuit et elle ne pouvait pas l'appeler. Sa mère travaillait le lendemain et elle avait besoin de se reposer. La jeune femme prit la décision de la contacter au matin, après avoir dormi pendant quelques heures. Elle se dirigea donc vers le réfrigérateur pour y prélevé quelques victuailles et eut soudain une envie.

L'Institut de New York...

Munie de son repas frugal, elle se dirigea vers le bureau de son père et s'assied face au terminal informatique. Elle devait savoir si ces gens existaient vraiment, peut-être pourraient-ils l'aider? Louison prit une grosse bouchée de nourriture et alluma l'ordinateur. Il devait bien y avoir une façon de trouver cet Institut.

L'institut Xavier ne fut pas vraiment difficile à trouver sur internet...

Outre son adresse dans l'annuaire, Louison put toruver des numéros d'un journal vilipendant les mutants, et faisant la promotion d'une association de haine mutante (la sentinelle. Tu peux considérer que tu les as tous lu sauf le n°9).

Louison lu avec une attention toute horrifiée le journal incendiaire "La Sentinelle". Numéro après numéro, elle en était venue à détester ceux et celles auxquels elle était apparentée. Sales mutants, dangereux terroristes, monstres tueurs d'enfants fuyant dans la nuit une fois leur horreur commise. La tête de la jeune femme commençait à lui tourner sérieusement et elle comprenait peu à peu l'état d'esprit dans lequel se sentait son père. S'il avait été confronté par le passé à de tels événements, il devait les détester comme elle le faisait présentement.

Mais qu'est-ce qui m'arrive? Louison, va te coucher, tu deviens folle...

La métisse se leva de sa chaise, secoua vigoureusement la tête, puis ferma les yeux pendant un instant. Des images, plus horribles les unes que les autres, dansèrent derrière ses paupières closes jusqu'à ce qu'elle les ouvre. Elle comprit qu'elle n'arriverait sûrement pas à s'endormir, du moins sans passer une nuit horrible peuplée de cauchemars. Plus tôt, avant la lecture des journaux informatisés, elle avait noté l'adresse de l'Institut au dos de la carte de "Long Manteau". Elle avait ensuite fait une brève recherche pour connaître le moyen le moins cher de s'y rendre. Mais l'Institut était à New York, qui se trouvait à des milliers de lieux d'où elle se trouvait. Elle avait donc abandonné l'idée de s'y rendre. De toutes façons, elle devait être de retour chez sa mère dans deux jours, ce qui ne lui laissait pas suffisamment de temps. Louison se dirigea donc vers sa chambre, une fois le terminal éteint et les souvenirs de son projet de voyage à l'Institut bien enfouis au fond de son esprit. Elle se prépara à se coucher en se demandant comment les mutants pouvaient-ils utiliser leurs pouvoirs pour faire du mal. Se glissant finalement sous les couvertures, elle ferma les yeux et songea qu'elle finirait sûrement comme le voleur aux trois yeux si son père apprenait ce qu'elle était vraiment...

Et le lendemain....

(tout ça pour ça)

Louison s'éveilla courbaturée. Elle avait passé une mauvaise nuit, chargée de rêves étranges et répétitifs où elle avait eut plus souvent qu'autrement, le rôle de proie ou de victime. S'étant endormie après s'être gavée de littérature anti-mutante, la jeune femme avait cauchemardé toutes sortes d'histoires sordides mettant en scène d'horribles monstres mutants ou des hommes assoiffés du sang de ces derniers. Étrangement, le rêve qui l'avait réveillée avait été à l'opposé total du reste de la nuit. Elle s'était vue voler dans le ciel, ou plutôt bondir à la réflexion, tentant à la fois d'échapper à des poursuivants anonymes et de sauver le jeune mutant à trois yeux dont son père avait commandité la mort la veille. Ce rêve s'était achevé alors qu'elle réalisait qu'elle avait besoin d'une aide extérieure pour contrôler son talent et tout cela lui avait laissé une étrange sensation.

Les gens de son peuple ont une croyance très importante concernant ce type de rêve révélateur, à défaut d'être prémonitoire. Louison en avait fait un plus jeune où elle avait rencontré son totem, ce qui lui avait valu le surnom de "Loutre Grise". Maintenant, son rêve lui montrait la voix à suivre. Ne disait-on pas que la nuit portait conseil? Louison se leva et fit sa toilette avant de prendre un solide déjeuner. Sa décision était prise et sa journée allait être longue. Munie de l'adresse de l'Institut, elle trouverait un moyen de rejoindre New York, dans un premier temps, avant de s'y rendre pour qu'on puisse l'aider à maîtriser son don. Elle devrait être de retour dans deux jours à la réserve, ce qu'elle estimait impossible. Elle appellerait sa mère, une fois rendue à l'Institut, pour lui expliquer la situation. Tout ce qui lui manquait, c'était suffisamment d'argent pour prendre le monorail. Elle se mit donc à fouiller un peu partout dans l'appartement de son père en quête de fonds pour son voyage...

Il ne fut pas malaisé à Louison de trouver une carte de crédit de son père, dans son bureau.

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Il est temps de te laisser faire ton arrivée à l'institut. Le voyage n'a pas présenté de difficulté particulière. Tu arrives en fin d'après-midi à l'institut, fais ton premier post dans le jardin.

Ton barème n'est malheureusement pas encore fait, mais tu auras 1pt à y ajouter quand tu l'auras.