Un voyage comme les autres...

La jeune femme avait attendu plusieurs semaines en vue de cette fin de semaine toute spéciale. Elle avait enfin la chance de retourner à Winnipeg et de revoir son père. Ce n'était pas la première fois qu'elle s'y rendait d'ailleurs. Depuis ses dix ans, elle avait fait plusieurs fois l'allée-retour jusqu'à la grande ville et elle avait toujours apprécié de le faire. L'occasion était une longue fin de semaine de congé. Pendant des semaines, elle avait été incertaine de pouvoir le faire. Son père, un médecin très occupé, avait finalement accepté de la recevoir chez lui. Il s'était libéré pour ses quelques jours, heureux de la revoir. La jeune femme avait fait de nombreux efforts, s'était concentrée à l'école pendant ses longs cours, avait fait tous ses travaux et toutes ses tâches ménagères avec une efficacité redoutable en espérant obtenir l'accord de sa mère.

Cet accord, elle l'avait eut en début de semaine et elle trépidait d'excitation depuis. Il y avait une nouvelle exposition au Musée d'Interprétation qu'elle voulait absolument voir et peut-être que son père accepterait enfin de l'amener dans un pub pour goûter à sa première bière. Elle n'avait pas encore l'âge légale et elle avait déjà bu de la bière, mais jamais dans un pub ou avec son père, un homme qu'elle admirait profondément.

La veille de son départ, elle avait rassemblé ses maigres possessions, s'était couchée tôt pour finalement s'endormir assez tard, dans la nuit. C'est donc fatiguée, mais effervescente qu'elle se prépara au départ, le matin venu. Sa mère, qui devait partir très tôt pour son travail, lui avait laissé un peu d'argent de poche, ainsi qu'un petit mot pour lui souhaiter un bon voyage et lui demander d'être prudente. Elle prit le tout et lui répondit en lui écrivant qu'elle l'appellerait dès qu'elle le pourrait, tout en sachant qu'elle ne le ferait pas, comme d'habitude. La jeune femme s'habilla, prit ses affaires et sortit pour se rendre à l'arrêt de l'autobus qui faisait la navette jusqu'à la grande ville.

En sortant, une légère pluie était au rendez-vous, alors la jeune femme remonta son capuchon sur sa tête et marcha les quelques centaines de mètres qui la séparaient de l'arrêt d'autobus. Une fois arrivée, elle acheta un billet aller-retour pour Winnipeg, avec une bonne partie de l'argent que sa mère lui avait donné avant de se rendre à l'endroit où le véhicule viendrait pour prendre les quelques passagers qui se rendaient à la grande ville. Louison souriait à pleines dents parce qu'elle était heureuse de partir...

Le voyage en bus se déroula sans encombres particulières, le véhicule glissant silencieusement sur les routes désertées par le citoyen lambda, faute d'essence.

La gare des bus était en endroit énorme, plein de quais où des bus de taille et de confort variable selon leur destination se remplissaient de badauds. Une bien maigre concurrence face au monorail, mais qui parvenait quand même à remplir un hall d'une troupe compacte et hystérique.

Visiblement, il n'y avait que Louison qui était supposée arriver ici aujourd'hui. Des écharpes de supporters et des fanions donnait à la foule habituellement terne une multitude de couleurs chatoyantes : l'équipe de hockey locale rentrait victorieuse de sa dernière rencontre.

Et au milieu de ce tumulte, une petite vieille, portant des vêtements improbables, et un châle semblant avoir vu plus de massacres d'innocents qu'un humanitaire errait au milieu des gens, les interpellant d'une voix aigrillardes. Elle semblait chercher sa petite fille. Le spectacle était relativement attendrissant : un autre regroupement familial. Bien que Louison ne pouvait pas encore voir son père avec tout ce monde...

Louison chercha des yeux le visage familier de son père. Perdue au milieu de la foule, elle était confortable puisque personne ne prêtait attention à celle qui "était un peu bizarre", comme on l'appelait quelques fois d'où elle venait. Il y avait beaucoup de bruit et une ambiance festive au sein de l'endroit bondé. Louison ne comprenait pas comment ce sport vieux comme le monde pouvait encore attirer les foules autant.

Elle réfléchit quelques instants à la question avant d'apercevoir la vieille dame qui semblait chercher, non sans difficulté, quelque chose ou quelqu'un. Ne voyant pas son père, la jeune femme s'éloigna de leur point de rendez-vous habituel pour interpeller la vieille dame. La métisse était comme ça, elle aimait aider les gens qui lui paraissaient vulnérables. Nageant au milieu de la tumultueuse foule de jeunes gens surexcités, Louison, qui n'était pas très grande, perdit de vue la vieille dame à plusieurs reprises avant de la retrouver enfin, au bout d'un certain temps qui lui parut interminable.

La dame semblait désemparée devant l'ampleur de la foule qui l'entourait. À cette courte distance, Louison pouvait presque l'entendre appeler sa petite fille. Cette constatation fit fondre ses dernières réticences à approcher une inconnue et elle se déplaça pour se retrouver face à la grand-mère. Par réflexe, Louison observa les alentours sur la pointe des pieds sans apercevoir ni son père ni une demoiselle qui pourrait être la petite fille de la dame. Elle lui adressa donc la parole, parlant d'une voix suffisamment forte pour être entendue malgré le brouhaha incroyable.

"Pardon vieille dame! Je me nomme Louison et j'attends quelqu'un. Puis-je vous aider? Vous semblez chercher quelqu'un."

Puis, la jeune femme, l'air gênée, plongea ses deux mains dans les poches de son jean usé, attendant de voir la réaction de la vieille dame avant de faire quoi que ce soit.

(HJ : je ne te demande pas d'éditer pour cette fois, mais à l'avenir, je te prierai de faire en sorte que les PNJ soient sous mon contrôle unique et exclusif)

La vieille s'interrompit dans ses recherches et la regarda de travers, un sourcil vaguement haussé, l'air interloqué.

"Qu'est-ce que t'as chérie ? Tu as perdu ta maman ?" Son ton était assez étrange. Ili semblait agressif au premier abord, mais il ne dégageait aucune animosité de la vieille. Sans doute était elle un peu aigrie.

"Vous étiez dans le bus avec ma petite fille ? Une magnifique jeune fille... Elle doit revenir avec son fiancé."

Un cri retentit derrière elle, c'était la petite fille en question : une petite grosse, entre deux âges, et seule. Elle se précipita dans les bras de sa mémé qui oublia instantanément la présence de Louison pour houspiller sa petite fille qui était en retard, et qui allait lui coûter une fortune en taxi pour rentrer, et diverses autres jérémiades incompréhensibles bien que teintées de moult baffes.

Un petit rire retentit derrière elle, puis une voix familière : son père.

"Il est parfois rassurant de savoir qu'il y a des familles qui ont plus de difficultés que la tienne, non ?"

(HJ: Je veux bien, mais serait-il possible de pointer où se situe la faute? J'ai beau relire mon dernier message, je n'arrive pas à en être certain. Par MP si possible? Merci d'avance et désolé pour le contre-temps.)

Avant même de se retourner, Louison souriait à pleine dents. Après s'être fait invectiver par la vieille dame qu'elle cherchait seulement à rassurer, la jeune femme accueillait la venue de son père comme le calme au milieu de la tempête. D'ailleurs, cette image allait parfaitement à celui qui venait la chercher. Calme en toutes situations, prenant les épreuves avec un optimisme incroyable, le père de Louison était un véritable exemple à suivre. Il était en quelque sorte le héros de la jeune femme, celui sur qui elle pouvait compter, peu importe l'heure, peu importe la situation.

Rapidement, Louison changea son expression faciale. Elle voulait faire une blague à son père qui était tout de même en retard. De quelques minutes certes, mais quand même. Elle pencha alors la tête sur le côté, prit un air offensé et se retourna lentement. Se faisant, elle sortit ses deux mains de ses poches pour les poser sur ses hanches. Avant même d'avoir son père en face, elle lui adressa la parole d'une voix lourde de reproche.

"Papa, tu es en retard et j'ai eu très peur au milieu de la foule..."

Puis, une fois en face de son père, elle releva rapidement la tête, toute sourire.

Son père se prit d'un léger rire.

"Tu as eu très peur au milieu de la foule ? Excusez-moi... J'ai du me tromper de personne ! Je croyais aller chercher ma fille, et pas une fillette de 8 ans et demi"

La pique n'était pas méchante, et il prit directement Louison sous son bras pour l'emmener hors de la gare des bus dans les rues de la ville, lui racontant des histoires banales de sa vie. Le temps était frais, et la rue relativement calme.

Jusqu'à ce que quelqu'un pousse Louison tête la première sur le macadam, et braille : "Donne moi ton pognon !"

Louison était aux anges. Elle retrouvait son père et celui-ci lui offrait même un extrait de son humour qu'elle aimait plus que tout. D'ailleurs, elle était certaine que c'était de lui qu'elle tirait son propre sens de l'humour et elle en était très fière. Son père, bras dessus-dessous, la mena au-travers de la gare, puis à l'extérieur. Il lui raconta ses sempiternelles histoires de bureau, ennuyantes à souhait, mais la jeune femme s'en fichait. Il faisait beau et elle allait passer une superbe fin de semaine.

Elle écoutait son père d'une oreille distraite et ne regardait pas vraiment où ils allaient, bercée par les paroles apaisantes elle rêvassait à ce qu'aurait été sa vie si son père était demeuré sur la réserve. Elle faisait toujours la même chose lorsqu'elle retrouvait son père. Elle l'appelait son rituel. Tout d'abord elle s'inquiétait parce que son père était en retard, ensuite elle se laissait bercer par ses rêveries et finalement, elle revenait à la réalité et profitait du temps qu'elle partageait avec son héros. Son père était une bonne personne. Il gérait une clinique particulière qui venait en aide aux miséreux et aux nécessiteux. Il était tout le temps occupé, mais Louison l'acceptait, elle savait qu'il faisait le bien.

Sa merveilleuse fin de semaine pris une direction inattendue lorsqu'on la poussa violemment vers le sol, dur et sans pitié. Louison fut prise par surprise et n'eut pas le temps d'opposer une quelconque résistance à la gravité. Sa tête heurta le pavé avec vigueur sans qu'elle ne puisse s'en protéger. Elle entendit un ordre lancé d'une voix braillante tout juste avant le choc. Il ne lui restait plus qu'à espérer que son talent fasse effet sinon elle pourrait se retrouver avec une sérieuse commotion...

(HJ : si tu tiens vraiment à mourir au bout de deux posts, ça me dérange pas, mais bon... Essaie de survivre un peu Wink

)

Louison, fort heureusement, tomba sur ses mains, par réflexe, ce qui lui valut de se cogner seulement légèrement la tête. Son père ne répondit rien à l'agresseur, bien que la fille put le voir donner le contenu de son portefeuille au mystérieux agresseur.

Cette petite péripétie passée, son père vint l'aider à se relever.

"Est-ce que ça va ? Tu vas avoir une vilaine bosse sur le front, mais ça ne devrait pas être trop grave... Et puis tu as même un médecin pour toi tout seul !"

Il regarda la direction dans laquelle le pickpocket était parti.

"Ces mutants vraiment..." avant de pousser un léger soupir de dégoût.

(HJ: En fait, j'essayais de mettre en jeu le pouvoir mutant de mon personnage! Mine de rien... Sad

)

Louison se releva péniblement, aidée de son père qui lui porta aide et réconfort par le même geste à la fois paternel et secourable. Elle se frotta le front quelques secondes avant de lui répondre d'une voix où pointait un peu de colère.

"Non papa, ça va aller, je n'ai pas besoin de soin, merci."

Puis elle replaça ses vêtements et regarda dans la direction où s'était enfuit le voleur. Comment son père savait-il qu'il s'agissait d'un mutant? Elle ne l'avait pas aperçu, s'étant retrouvée le nez au sol en moins de deux et elle aurait aimé savoir à quoi il ressemblait. Mais elle ne pouvait pas le demander trop directement de peur de paraître un peu trop intéressée. La réaction de son père la surprenait, lui qui était plein de bonté à l'égard des autres. Debout, au milieu de la foule qui marchait sur le trottoir où ils se trouvaient, Louison reprit la parole. Cette fois-ci, sa voix semblait distante, distraite, comme si le sujet lui importait que peu.

"Dis donc papa, tu ne crois pas qu'il faudrait contacter les forces policières, pour le vol, je veux dire, pour qu'elles arrêtent le voleur, non? Et qu'est-ce qui te fait croire qu'il s'agissait d'un mutant, il avait une longue queue et des cornes? Parce que moi, je n'ai rien vu."

Puis la jeune femme partit d'un petit rire nerveux, qui sonnait à la fois faux et gêné. Les yeux plongés dans ceux du médecin, elle attendait une réponse de sa part avec impatience tout en essayant de le cacher...

(HJ : oui oui, je sais bien, mais là, vu que tu n'as pas encore ton barème, c'est difficile, alors évite de dire que tu risques de te fracasser le crâne, ça peut donner de mauvaises idées Rolling Eyes

)

Il répondit très simplement

"Pour l'instant, rentrons... Ce n'étaient que 20 dollars... J'irai porter plainte plus tard, mais ça ne servira à rien."

Puis, répondant à la question gênante.

"Oh, non, rien de tout ça. En fait... Il avait trois yeux. Répugnant, tu ne trouves pas ?"

À la mention du montant d'argent qui venait d'être volé, la jeune femme posa la main instinctivement sur la poche arrière de son jean, là où était rangé son porte-feuille qui contenait l'argent de poche que lui avait donné sa mère. Soulagée, elle écouta son père lui exposer la présence de trois yeux chez leur voleur. La jeune métisse trouvait en effet cela étrange, mais avait quelques réticences à qualifier le tout de répugnant.

*Pauvre lui, au moins moi je passe inaperçue...*

Un chose était évidente, cependant, son père avait un problème avec les mutants et elle n'aimait pas le savoir. Elle n'avait jamais révélé son état, à quiconque, de peur de représailles ou de mauvais traitement, mais jamais elle n'aurait pensé que son père puisse faire partie des gens qui jugeaient avant de connaître. Perdue dans ses pensées, elle réalisa soudainement que son père la regardait et qu'il attendait une réponse de sa part à la question qu'il venait de poser. Louison balbutia, poussa un court soupir avant de répondre, d'une voix un peu fatiguée.

"Ouin papa, on peut dire que c'est répugnant. Mais tu pourrais l'opérer, non? Ce serait possible ça, de lui rendre son apparence normale, tu crois?

Louison se doutait de la réponse. Si le mutant voleur possédait trois yeux, c'est qu'il devait être comme cela et non autrement. Elle ne voulait pas que son père s'inquiète pour elle et elle avait voulu lui répondre quelque chose qui le rassurerait.

Son père haussa un sourcil interrogateur... Pourquoi donc poser une question pareille, ou chercher à opérer un de ces monstres... Il ne manqua d'ailleurs pas de lui en parler.

"Pourquoi opérer un de ces monstres ? Et tu te rends compte de la cruauté que ce serait de lui supprimer un oeil ? Sans même parler de la difficulté que cela représenterait d'un point de vue technique... D'autant qu'on ne sait même pas si les mutants réagiraient comme des humains à tout ce genre de choses..."

Sa fille s'était sans doute tapée un peu trop fort sur la tête.

Louison n'en revenait tout simplement pas. Ce qu'elle croyait être de la crainte ou du dédain à la base, se révélait être de la haine tout simplement. Son père, un homme bon et franc, détestait les mutants.

*Pourquoi?*

Elle était désemparée. Sa belle fin de semaine venait de prendre le chemin des égouts en même temps que son admiration pour son paternel. Elle réfléchit à toute vitesse, elle ne pouvait le laisser croire qu'il avait raison de détester ceux qui, comme elle, étaient un peu plus différents des autres. Certes, le jeune homme qui les avait volé était bel et bien un mutant, mais ce n'était pas pour cela qu'il les avait attaqué. Elle-même ne ferait jamais une telle chose, elle en était convaincue. La métisse prit une grande inspiration avant de reprendre la parole, en toute simplicité.

"Tu sais, à l'école j'ai entendu dire que les mutants étaient un peu comme nous. Il n'y en a pas sur la réserve, comme tu le sais, mais un garçon nous a dit qu'il en avait croisé un qui l'avait aidé à se sortir d'un pétrin. Tu crois que c'est vrai? Qu'il y a de bons mutants, qui aident les gens?"

L'envie de griller une cigarette fit subitement surface. Louison savait que son père détestait cette mauvaise habitude. Il était au courant que sa fille fumait, légèrement et tolérait le tout s'il n'en était pas témoin. Vu la situation un peu tendue dans laquelle ils se trouvaient, fumer n'était pas une option envisageable. La jeune femme prit une très longue inspiration et se mit à gruger ses ongles pour faire passer son envie...

Son père fronça les sourcils, agacé.

"Qu'est-ce que tu racontes ? Pourquoi ces gens voudraient-ils aider qui que ce soit, alors même que les humains en sont incapables ?"

Il reprit alors sa marche tranquille en bougonnant, puis s'arrêta.

"Et pourquoi me mens-tu ? Je sais très bien que ce garçon n'a jamais existé, et que cette histoire est sans doute fausse !"

Sam 1 Mar 2008 - 15:53

Pour toute réponse, son père fronça les sourcils et lui expliqua quelque chose qu'elle refusait de croire. Les humains étaient incapables d'aider les autres? Louison avait de la difficulté à croire que c'était son père qui lui parlait. Peut-être avait-il vécu une situation difficile à la clinique? Elle le regarda, elle aussi agacée parce qu'elle entendait. C'est alors qu'il prononça les mots qui la glacèrent jusqu'au sang. "Et pourquoi me mens-tu?" Elle baissa les yeux aussitôt, gênée de s'être fait prendre sur le fait. D'une voix timide elle répondit à son père tout en le suivant d'un pas nonchalant.

"Désolé papa. Je trouve injuste de mettre tous les mutants dans le même panier, voilà tout. Mais bon, n'en parlons plus, ce n'est pas important."

Elle laissa sa phrase en suspend, espérant que son père ne relèverait pas son état d'inconfort par rapport à la question. Son père avait toujours été en mesure, assez facilement, de percer à jour sa première fille. Il lisait en elle comme un livre ouvert et Louison commençait à ne pas apprécier la chose. Elle se remis en marche en croyant que son père la suivrait et ne parlerait plus de mutants ou de monstres...

Dim 2 Mar 2008 - 18:47

Son père la suivit sans rien dire, ce qui installa une certaine tension entre les deux personnes, jusqu'à son arrivée à son domicile, un appartement simple, et bien aménagé, un peu à l'écart du centre ville.
Le temps que Louison s'installe, son père avait pianoté sur son ordinateur domestique, et entra en conversation avec un interlocuteur inconnu.

"Oui, tout à l'heure, un mutant. Il avait trois yeux. Une horreur. Il a manqué de tuer ma fille, et il m'a extorqué le contenu de mon portefeuille sous la menace. Oui, je vais porter plainte, et j'entends bien que ça n'en reste pas là !"

Dim 2 Mar 2008 - 19:29

La jeune femme fronça les sourcils. S'il avait contacté les forces policières, elle n'aurait pas bronché, mais là elle l'entendait discuter avec une personne qu'elle ne connaissait pas, ce qui l'intrigua. Posant discrètement son sac sur le lit qu'elle utilisait à chaque fois qu'elle rendait visite à son père, elle revint dans le corridor à pas feutrés en direction du bureau de son père, là où se trouvait l'ordinateur sur lequel il était en train de discuter. Elle resta derrière le cadre de porte, pendant un moment, évitant de respirer avec trop de bruit afin de pouvoir suivre la discussion entre son père et cet inconnu. Elle jeta même un rapide coup d'œil dans la pièce pour essayer de mettre un visage sur cet individu...

Dim 2 Mar 2008 - 22:57

Malheureusement, Louison ne put rien voir du tout... L'écran de l'ordinateur n'étant pas situé face à l'ouverture de la porte, conformément aux principes élémentaires de la sécurité informatique. Quand il vit sa fille entrer, son père termina rapidement la communication, et raccrocha.

Instantanément, son ton se radouçit, et devint plus conforme aux habitudes de la jeune mutante.

"ça y est Louison ? Tu es installée ?"

Il se leva alors et alla prendre sa fille dans ses bras un instant. Puis, la relâchant.

"Tu n'as plus mal à la tête au moins ?"

Lun 3 Mar 2008 - 11:12

Louison accepta le geste de son père, mais cette fois-ci, elle eut un peu de retenu dans sa réponse émotive. Elle hésita à lui rendre la pareille, mais au bout d'une infime seconde de réflexion, elle l'entoura elle aussi de ses bras pour lui rendre son étreinte. En définitive, le réflexe était humain. La jeune femme avait beau se sentir trahie par l'attitude de son père envers les mutants, elle ne pouvait renoncer aux sentiments qu'elle ressentait pour lui. Elle connaissait son père depuis si longtemps, tandis qu'elle n'avait qu'entraperçu le voleur.

*Il n'aime pas les mutants, mais au moins moi je suis à l'abri...*

La jeune femme essaya de prendre une voix enjouée pour répondre aux questions de celui qui la tenait dans ses bras. Au bout d'un moment, elle le repoussa quelque peu, pour avoir l'espace nécessaire pour pouvoir lever les yeux et plonger son regard dans le sien, puis elle lui répondit.

"Oui papa, tout va bien. J'ai déposé mes choses sur le lit. Tu sais ma tête s'en remettra, je vais sûrement avoir une belle grosse prune sur le front, mais sinon je n'ai presque plus mal. Mais j'ai rudement faim par exemple, tu veux manger quelque chose?"

Louison sourit à son père en se tenant bien droite, les mains dans son dos. Momentanément, elle en avait oublié la conversation que venait d'avoir son père avec un interlocuteur inconnu, mais le sentiment de trahison était toujours présent. Il faudrait chercher à comprendre un peu plus tard...

Lun 3 Mar 2008 - 13:26

Son père acquiesca, et ensemble, ils repartirent en ville, à la recherche d'un restaurant potable.
Ils atterrirent dans un élégant restaurant indien, non loin de l'endroit où avait eu lieu l'agression. Une coïncidence ? Ou peut-être pas...

Leurs plats servis, ils mangèrent en discutant de tout et de rien, de la pluie et du beau temps, de la vie de Louison dans sa réserve...
Jusqu'au moment où le serveur leur présente la carte des desserts, où une sorte de tension s'installa parmi le personnel de l'établissement.

Ca commençait à parler vite, tout en indien.

Lun 3 Mar 2008 - 23:26

Et les deux compères repartirent en direction du centre-ville. Louison observa les environs, profita de la vue pendant le voyage et se rendit compte qu'ils étaient de retour aux environs du lieu où ils s'étaient fait braquer, à son arrivée en ville. D'après la jeune femme, il ne pouvait s'agir que d'une coïncidence. De toutes façons, ils entrèrent bientôt dans un restaurant exotique de genre de ceux qu'elle appréciait particulièrement et Louison cessa d'y penser.

Ce n'est qu'un peu plus tard, au moment où on leur servait le dessert, que la jeune femme remarqua une hausse de tension dans l'atmosphère de l'endroit. La jeune femme observa les lieux avec une inquiétude grandissante. Le personnel semblait se disputer ou en train de s'engueuler au sujet de quelque chose ou de quelqu'un. Louison s'approcha de son père, les coudes sur la table, pour lui chuchoter quelques mots à voix basse.

"Dis papa, tu ne trouves pas qu'il y a quelque chose qui cloche ici? Est-ce que tu sais ce qui se passe? On pourrait peut-être s'en aller, non?"

Puis la jeune femme se recula et attendit de voir la décision de son père en espérant qu'il comprenait ce qui se passait et qu'il accepterait de repartir sans faire de vague.

Mar 4 Mar 2008 - 15:04

Son père haussa simplement les épaules. Louison avait parfois des questions bizarres

"Je ne sais pas... Peut-être un souci en cuisine. Je vais payer l'addition."

Il se leva alors pour rejoindre le comptoir où se trouvait la caisse. C'est alors que des voitures de police surgirent dans la rue, gyrophare tournants, mais coupant leurs sirènes alors qu'ils stationnaient le long de la rue. Une camionette arriva également, portant le sigle d'un médecin. Il commençait à y avoir une certaine agitation dans la rue, mais le restaurant était assez calme. Seuls deux agents y entrèrent, pour s'entretenir avec le tenancier du restaurant.

Mer 5 Mar 2008 - 11:46

L'attitude de son père l'agaçait vraiment et de plus en plus. Louison savait bien qu'elle n'avait que 17 ans, mais elle était presque une adulte et si elle trouvait que quelque chose clochait, elle appréciait ne pas être remise à sa place comme si elle n'était qu'une enfant. Le médecin se leva pour aller payer l'addition, laissant sa fille libre d'observer les environs. Ce qu'elle s'empressa de faire, d'un œil inquiet sans trop savoir pourquoi.

C'est à ce moment qu'arrivèrent les véhicules d'urgence. Lorsque les policiers entrèrent dans le restaurant, Louison essaya de se faire toute petite. Comme depuis qu'elle se savait différente, elle n'aimait pas vraiment être confrontée aux forces policières et avait toujours un peu l'impression que les policiers pouvaient deviner qu'elle était une mutante. Heureusement, les policiers n'étaient là que pour discuter avec le propriétaire.

*Ouf! Calme-toi ma vieille, ce n'est rien...*

L'envie de fumer la pris soudainement. En raison du stress et du manque, la jeune femme sentit aussitôt qu'elle devait en griller une. Elle tourna la tête en direction de son père, qui semblait être encore occupé à la caisse, puis avisa les toilettes. Le bon vieux refuge pour les fumeuses qui voulaient cacher la chose à leur paternel. Louison se leva, doucement, repoussa sa chaise et se dirigea vers la caisse. Sans s'arrêter, elle glissa quelques mots à l'intention de son père d'une voix pressée.

"Je dois aller aux toilettes. Tu m'attends à la table, papa?"

Puis elle s'en fut vers les toilettes des dames d'un pas rapide. Jetant un dernier coup d'oeil à la salle, elle poussa la porte du cabinet en espérant qu'il y aurait une fenêtre et qu'elle pourrait l'ouvrir...

Mer 5 Mar 2008 - 14:38

Son père hocha simplement la tête, alors que les policiers entraient en cuisine.

Lison devait être bien naïve de croire qu'il serait si facile de fumer dans les toilettes dans une société où il n'était même pas légal de fumer dans la rue. L'endroit n'avait absolument aucune fenêtre à ouvrir, était bardé de panneaux interdiction de fumer, et des points rouges au plafond indiquaient que la moindre fumée donnerait sans doute lieu à de très sévères représailles.

De retour dans la salle, son père et elle allèrent dans la rue. Il y avait beaucoup d'agitation dans une rue adjacente au restaurant, où étaient déposées les poubelles en provenance de la cuisine. Des cordons de scène de crime avaient été étendus, et un fourmillement de gens s'affairaient partout autour d'un cadavre. C'était donc ça l'origine de toute l'agitation.

Louison et son père ne purent toutefois pas trop s'approcher de tout ceci, vu la dispositif policier de protection.

Subitement, une jeune femme blonde d'allure dynamique avisa le père de Louison, puis fondit sur lui en se présentant.

"Bonjour monsieur... mademoiselle ...je suis l'inspecteur Jordan. Vous êtes bien le Dr. Monet n'est-ce pas ? Oui... C'est bien ce que je pensais... Est-ce que vous pouvez m'expliquer pourquoi on a retrouvé votre portefeuille sur le cadavre d'un jeune mutant battu à mort dans cette ruelle ?"

Son père en resta coi.

Lun 10 Mar 2008 - 10:57

Winnipeg était une grande ville, mais Louison n'était pas habituée à y voir autant d'agitation. Peut-être était-ce dû au fait que son père avait plutôt tendance à la couver et la protéger lorsqu'elle venait lui rendre visite, peut-être était-ce, sinon, parce que la ville était vraiment tranquille? Ceci étant dit, la jeune femme se sentait de plus en plus mal à l'aise au milieu des badauds qui observaient la scène et des véhicules d'urgence. Elle leva subitement les yeux lorsqu'un agent de police leur adressa la parole. Surprise, elle ne sut quoi répondre. Elle bougea la tête pour voir la réaction de son père qui semblait encore plus abasourdi qu'elle. Ne sachant quoi faire, elle ouvrit la bouche tout simplement pour répondre de façon précipitée.

"Nous avons été attaqués dans la rue lorsque je suis arrivée et le voleur s'est sauvé avec le portefeuille de mon père. Il devait appeler, mais j'avais tellement faim qu'il a oublié de le faire..."

Puis, Louison adopta une attitude gênée et sourit de toutes ses dents en attendant qu'un des deux adultes présents fasse quelque chose. Elle était nerveuse et en elle se tiraillaient plusieurs envies. Fumer, aller voir le cadavre étendu au sol un peu plus loin, protéger son père de la policière qui allait sûrement le lui enlever pour la fin de semaine. De plus, sa curiosité naturelle poussait tranquillement la jeune femme à se questionner. Qui était cet individu avec lequel son père avait discuté plus tôt? Que faisait ce mutant pour mériter de mourir ainsi? Qui l'avait battu à mort? Louison, tout comme son animal totem, ne savait plus où mettre la tête.

Un voyage comme les autres...

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