[3.3]Projets tortueux et enneigés

Son pouvoir n'avait pas fonctionné. D'ailleurs, peu semblaient efficaces. Niko n'avait plus de forces, Joachim pareil rendant l'action de Cid inefficace, pourtant, Sven avait été efficace. Sans doute le plus efficace de tous, puisque Gabriel était à présent prisonnier dans un nuage. River leva la tête vers le jeune homme.

"Sven! Tu pourrais l'emmener dans la salle des dangers? Robin doit attendre les profs, à mon avis."

Richard hors service, Gabriel hors service, ça faisait déjà au moins deux profs hors d'état de nuire si Cloud pouvait l'emporter. River lui adressa un signe de la main, le pouce levé pour lui faire signe que c'était un champion puis se dirigea vers le portail pour faire entrer les deux garçons qui étaient bloqués dehors.

"Cérébra, tu pourrais ouvrir la porte?"

Code:

Si l'IA de l'Institut ouvrait la porte, l'anglaise irait voir les deux garçons pour s'assurer qu'ils allaient bien et les faire entrer. Dans le cas contraire, elle essayerait d'ouvrir la porte manuellement.

"River, je suis derrière toi"

Une voix sortie de l'air derrière River indiqua à la jeune anglaise qu'elle avait levé le pouce dans la mauvaise direction. C'était une chose qui avait constamment interpellé Sven, dans toute l'étendue de sa perplexité. Il était pourtant là, sans particulièrement chercher à se cacher, il avait juste fouipé, et pourtant, les gens s'obstinaient à parler comme s'il était pas là, ou à l'interpeller en regardant ailleurs.

Les autres avaient vraiment le don d'être tête en l'air.

"J'ai fait un cercueil de nuage. C'est romantique hein ? Juliette serait sans doute ravie de découvrir cette nouvelle invention qu'il faudra que j'améliore à l'occasion, le Pr. Layne doit en avoir marre de tourner. Je vais aller le déposer en salle des dangers."

Sven se mit alors en route, le nuage continuant de rouler dans l'air derrière lui, seule apparition visible et presque tangible de la présence du nébuleux norvégien qui alla déposer son colis en salle des dangers qui, espérait-il, s'ouvriraient pour lui permettre d'accomplir cette action, parce qu'il ne comptait pas garder Beastmaster en souvenir pendant des siècles et des siècles.

Le jeune homme grogna de manière assez maladroite pour répondre à Jareld et celui-ci comprit alors que bien que conscient le jeune homme était paralysé... Il ne bougeait que les pupilles vers le bas et Jareld comprit que le garçon désirait une chose dans sa poche. Jareld mit sa main dans la poche et ne trouva qu'un paquet de cigarette. Jareld comprit que c'est ce que désirait l'adolescent....
C'était idiot de désirer une cigarette en ce moment, ils avaient bien d'autres choses à faire! Au moins, le jeune homme était vivant, paralysé certes mais vivant... Il fallait à tout prix l'emmener dans une quelconque infirmerie... Ils devaient en avoir une dans cet établissement! Peut-être pourrait-on le guérir de sa paralysie... Elle devait être du au monstre car le jeune homme était déjà étendu au sol quand celui-ci l'avait projeté.
Jareld comprit soudainement que le jeune homme ne croyait plus en ces chances de survie... Il voulait une dernière cigarette... Jareld ne pouvait donc pas la lui refuser... Après tout, Jareld ne savait pas non plus s'il était possible de le guérir, ou même s'il était blessé suffisamment pour être en danger de mort...
Il accéderait donc à sa requête. Ce ne fut pas facile d'allumer cette cigarette, avec le froid et le vent glaciale Jareld du s'y prendre à plusieurs reprises. Avant de la lui donner Jareld lui dit d'une voix ferme:

"Cette cigarette ne sera pas la dernière! Je vais te chercher de l'aide, le monstre à été neutralisé on devrait pouvoir s'occuper de toi maintenant...
Je vais te mettre sur le coté pour que tu puisses la fumer sans que la cendre te tombe dessus."

Et alors qu'il disait cela, Jareld releva le garçon et le mit sur le coté pour qu'il puisse fumer à son aise, puis il lui mit la cigarette à la bouche. Jareld enchaîna:

"Il y a une fille qui vient vers nous, on va tenter d'ouvrir la porte pour te faire soigner... "

Sur ce, Jareld se releva et partit en direction des grilles en fer forgée. Arrivé devant, il trouva une ravissante adolescente aux cheveux blonds, qui avait demandé:

"Cérébra, tu pourrais ouvrir la porte?"

Jareld lui dit alors:

"Le garçon là-bas est totalement paralysé, je ne sais pas à quoi c'est du, mais il faut peut-être agir vite..."

Qu'elle que soit cette "Cérébra", ils avaient besoin de leur aide pour sauver le jeune homme, et Jareld allait le lui faire entendre:

"Cérébra, le garçon est totalement paralysé, si vous n'ouvrez pas les portes au plus vite pour le soigner il se peut que ce soit définitif!"

Puis Jareld se tourna vers la jeune fille et demanda:

"On pourra le soigner ici?"

Code:

Si seulement Cérébra ouvrait les grilles, ils pourraient peut-être espérer sauver le garçon, mais encore fallait-il qu'elle leurs ouvre...Jareld espérait que Cérébra comprenait l'urgence de la situation... Mais la porte s'ouvrait peut-être manuellement...

La jeune fille courrut dans les bois sans se retrouner. Les garçons semblaient vouloir déraciner un arbre. Par contre, leur entreprise ne semblait pas très efficace.

En arrivant à la frontière de la forêt, elle se retourna, certaines de tomber nez à nez avec le beastmaster. Ce qu'elle vit ne la stupéfia pas moins. Ce dernier s'éleva dans les airs, emprisonné dans un nuage solide.

Tout était-il bien fini? Elle s'attendait a tout maitenant. Mainte fois dans les dernières minutes, elle avait cru qu'il aurait enfin triomphé... à tord.

Elle promena son regard au alentour. Il ne semblait pas trop y avoir de dégats, excepté le cadavre d'un jeune garçon dans la neige. Elle n'osa pas trop s'approcher.

L'autre côté de la grille, elle apperçut un garçon complétement immobilisé. La boucane lui indiqua qu'au moins il respirait! Son premier réflexes fut de penser à aller chercher un brancard, puis elle porta son regard sur Cid et Joachim. Il pourrait surement transporter le jeune garçon. Par contre, s'il avait quelques chose de casser, valait mieux faire attention pour le bouger.

Code:


Elle ramassa quelques petite branches avec lesquels faire des attels simples, ou pour immobiliser Daedalion

Rachel lui avait dit, lors de sa visite de l'institut qu'un des professeur était médecin. Mais bon, vallait mieux pas compter la-dessus. Elle alla voir River qui était où la grille.

-Tu as quelques notions de secourisme? ou tu connais quelqu'un qui en aurait ?

Elle pointa le garçon-cheminé étalé par terre.

- Je crois pas qu'on devrait le déplacer avant d'être sur qu'il n'a pas quelque chose de casser...

Elle sortit de son sac des vêtements très froisser. Ça pourrait toujours servir...

Niko courut vers Gabriel qui sembla prés à l'acceuil. du coin de l'oeil, il aperçut l'aile des garçon qui s'écroula. Il pensa un instant à Alixtide et Gaby qui affrontait Richard et sa colère envers les prof s'intensifia. D'un coup, il sentit sa vitesse se réduire et il arriva face à son professeur à vitesse réduite. Il vit le sourire de son prof et serra les dents en fermant les yeux, dans l'attente du prochain coup du Beastmaster.

Mais il ne se produisit rien, Bullet entrouvrit l'oeil droit en aperçut Un nuage gigoter au dessus de sa tête.

" Ouf, sauvés" pensa t'il

Puis il s'affala dans la neige et se mit à pleuré. Il leva les yeux et dit à River sans vraiment la voir.

- Pourquoi ils ont fait ça! Qu'est-ce qu'on va devenir.

Il regarda un moment l'aile détruite de l'école et il se dit pour lui-même.

- Où est-ce qu'on va dormir... Alix... Gaby... River et tout les autres! Ils sont là dessous! ... En tout cas, j'espére que la cuisine n'a rien!

Sismic strikes back (Cuisine)

Louison Monet atterri dans un bruit sourd sur la neige froide et blanche, s'étant laissée tomber d'une fenêtre de la cuisine. Les jambes flageolantes, elle avait vidé le contenu de son estomac, un mélange de bile liquide et de gâteaux aux pèches. Observant la petite mare qu'elle venait de former, elle se demanda ce qu'elle avait pensé en venant ici, à l'Institut.

*Ce n'était pas si mal chez moi, non?*

La jeune femme sentit le sol se dérober sous ses pieds. La tête dans le coton, ressentant la même chose que lors de sa seule et unique cuite, elle tomba à la renverse, comme si quelqu'un l'avait assommée. La neige absorba le choc, mais elle grimaça tout de même, sa chute dans le corridor effondré devait l'avoir blessée plus qu'elle ne le croyait au départ. Elle eût tout de même la présence d'esprit de se dire qu'elle ne devait pas demeurer couchée au sol. Péniblement, lentement, elle se hissa jusqu'à un bout de bois qui avait atterri non loin de l'endroit où elle se trouvait. Elle s'y agrippa comme à une bouée, se redressa et s'y assied. Une fois installée sur la petite planche, elle se sentit seule au monde, comme perdue au milieu d'une mer blanche où rien n'avait plus d'importance...

Tous les communicateurs s'allumèrent.

Communicateur de Camille a écrit:Lyu est mort.

La transmission s'interrompit immédiatement.

Bart' s'apprêtait a en découdre directement avec Gabriel lorsque celui ci s'envola littéralement. Meme quand on vit parmi les mutants, de telles choses vous marquent, a plus forte raison quand ce qui s'envole n'a cessé de se transformer tout en faisant un véritable carnage autour d'elle. Gabriel Layne était pour l'instant hors d'état de nuire, mais il n'était pas le seul professeur a avoir été pris de folie. Il se passait donc quelque chose de tres sérieux, de tres dangereux, et Bart', encore sous le choc de ce qu'il venait de vivre _ son premier affrontement a mort _ en prenait tout juste conscience. Alors que son corps n'aspirait qu'au repos, a la quiétude, son esprit s'activa a toute vitesse. Il posa son regard sur les ruines du bâtiment qui venait de s'effondrer. La première pensée qui émergea de son chaos intérieur, la première conclusion que ses neurones produisirent, fut une pensée médicale : "certaines maladies poussent le système immunitaire a attaquer son propre organisme." Il se répéta silencieusement cette pensée pour mieux s'imprégner de sa signification, de ses implications.

Son communicateur bippa et la voix de Camille le tira de ses réflexion. Un éleve, Luy, était mort dans l'attaque. Sans doute d'autres. Son regard dériva sur le tas de chairs informes qui maculait encore la neige, a quelques pas de la. Dans l'état ultra analyste dans lequel il se trouvait, il pouvait regarder ce cadavre sans aucun haut-le-coeur : ce n'était rien d'autre qu'une donnée, une information. Il nota mentalement : "Jardin, un mort non identifiable, mais la situation est calme". Il s'effraya lui meme du détachement dont il faisait preuve en cet instant. Peut etre le fait que le mort en question ressemblait plus a un article de boucherie qu'au locataire d'un tiroir de morgue y était il pour quelque chose.

Puis, laissant là la dépouille sanguinolente, il se dirigea vers le batiment effondré. Il y avait peut etre quelqu'un qui aurait besoin d'aide, la dessous, ou ailleurs dans ce qui restait de l'Institut.

=> Hangar

Cuisine

Avec Kalalli, Nan' se dirigea vers Louison, qui était à l'écart des combattants du jardin, pas loin d'une fenêtre de la cuisine.

Les seuls mots qu'il dit, alors qu'ils s'approchaient, furent destinés à Wind, et Wind seulement, via son communicateur.

-Larsen, comment va Bone? Il va s'en sortir? Je t'ai vu, avec Alixtrite. Je ne veux pas qu'il...

Il coupa la conversation. Il ne se résignait pas à dire le mot final. Il termina la marche, esseulé au milieu de ses pensées. Puis il s'assit auprès de Louison. Un peu de solidarité autochtone, ça ne lui ferait pas de mal. Il repensa à Ivy, leur moment de chagrin mutuel, en raison de leur déphasage en ce monde.

-Kwé... osa-t-il, en guise de salut, d'une voix lente et légèrement plus grave qu'à l'habitude. Ce salut, que Tim et Jen avaient plus ou moins adopté, à la manière des X-Rays et de quelques autres élèves, lui coûta cher, bien qu'il se sente à l'aise de le lancer. Et si... si les deux autres ne comprenait pas. Si ils ne connaissait pas le dialecte de leur propre peuple? Ce serait triste, mais si peu inattendu pourtant...

-Je suis Nanikana, Nan'. Algonquin.

Un serrement de coeur plus tard, il leur lança un regard, l'air de demander "et vous?". Puis il détourna la tête vers un groupuscule d'élèves affairés au loin, près de la grille, et vers le restant de la collation de Louison. Il se sentait un peu plus avec les siens, en présence de la métisse et de l'autochtone. Mais pourtant si loin d'eux, eux si loin de ses tracas...

Et puis, il fallait l'avouer, peut-être que inconsciemment, Nan' désirait remplacer les amis qu'il venait de perdre, histoire d'aider la plaie à cicatriser...
Sans expression, aucun sourire, aucun froncement de sourcil, Nan' retourna ses yeux gris et las vers ses compagnons d'infortune.

L'inuit s'était fait entraîné par l'algonquin sans vraiment réagir. Il ne le connaissait pas vraiment. Il l'avait juste vu une fois en conduisant Louis à sa chambre. Dehors, Louison était assise, seule, sans doute perdue dans ses pensées. Kala vint s'asseoir près d'elle pendant que l'Indien parlait dans son communicateur. Il n'avait rien à lui dire en particulier. L'un comme l'autre avaient sans doute besoin d'une présence plus qu'autre chose dans ces instants là.

Il ne connaissait pas grand monde dans l'Institut. River, Wind, Laura, Kitty, Louis et Louison qui étaient ceux avec qui il avait déjà eu l'occasion de discuter, puis plus de vue qu'autre chose Niko, Lucas, Iacobo et Alixtide. Ceux de la simulation de la veille, il n'avait pas vraiment pu leur parler normalement.

Nan vint s'asseoir avec eux, et lança une salutation dans sa langue. Les algonquins vivaient bien plus au Sud de l'Amérique que les Inuktitut. Ils étaient, pour les plus près, dans la zone du Québec tandis que le peuple de l'Inuit était bien plus au Nord, près du Groenland. Pourtant, il connaissait cette salutation, et uniquement ce mot là.

L'identité culturelle des peuples à présent minoritaires était fragile, et il apprécia de voir que d'autres personnes étaient attachées à la leur. Pour avoir vécu une partie de sa vie parmi les siens, Kala parlait l'inuktitut. Ce n'était pas parfait, mais il le parlait assez naturellement, et avec sa famille, l'utilisaient parfois sans distinction particulière avec l'anglais. Le but était de se faire comprendre en gardant la langue.

Puis Nanikana se présenta, et donna son origine : Algonquin. Lorsqu'il leur jeta un regard à lui et Louison, Kalalli releva ses yeux dans les siens. Il avait fixé le sol un instant auparavant, sans savoir quoi dire ou faire d'autre, les paumes des mains tournées vers le haut.

L'Indien détourna sa tête vers la grille, pour regarder un groupe d'élève, puis reporta son attention sur eux.

" Ai " lança Kala. C'était la salutation inuktitut. Puis à la façon de Nan, il se présenta.

" Kalalli. Kala pour mes amis. Inuktitut. "

Il se frotta une joue du dos de la main et toussa après avoir respiré involontairement de la poussière qui était restée collée à son poignet. Il s'essuya, toujours de la même façon la seconde. C'était la seule zone de son corps qu'il ne sentait pas recouverte de particules de pierre, grâce aux larmes qui les avaient nettoyées.

Les cheveux recouverts de poussière comme ses habits et le visage qui portait quelques traces de son sang issues de ses plaies des mains, son regard se perdit à nouveau dans la neige, à quelques centimètres de lui. Puis il jeta un coup d'œil à ses paumes. Il sentait le froid qui les piquait. Pourtant, il n'avait pas réellement cette sensation ailleurs pour une température si basse malgré le fait qu'il ne porte qu'un t-shirt. Puis il releva lentement les yeux vers les genoux de son amie Loutre Grise, attendant qu'elle aussi se présente.

Enfin, il la regarda dans les yeux.

Une fois le portail ouvert, River avait avancé vers Jareld et le jeune homme paralysé. Il semblait assez mal en point. River grimaça légèrement se demandant ce qui avait pu causer ce problème. Gabriel? Elle était arrivée, il était déjà comme ça. Quoiqu'il en soit, elle fut bientôt rejointe par une autre jeune fille qui venait sans doute d'arriver elle aussi. Ce ne devait pas être très engageant pour la suite. L'anglaise se retourna un instant vers les ruines du bâtiment. Comment cela allait-il se passer? Les profs allaient-ils retrouver la raison. Comment allait Wind? Et Kitty? Et Lucas? La demoiselle secoua tristement la tête.

"Non, je ne m'y connais pas trop en secourisme."

Elle adressa un sourire contrit à la jeune fille ainsi qu'à Jareld. Il ne lui semblait de toute façon pas qu'il y ait un soucis, à moins que Deadalion n'ai quelque chose de cassé. Elle s'approcha des deux garçons.

"Désolée que vous arriviez là dedans... C'est pas comme ça, d'habitude. Je suis là depuis trois mois et... Je m'appelle River. Enchantée. On devrait l'emmener à l'infirmerie en espérant que ce soit encore praticable..."

La jeune fille s'appuya un instant sur sa cheville douloureuse et grimaça avat de changer de pied d'appui. Elle aussi en avait bien besoin...

[désolée, c'est court, mais j'ai pas le temps de faire plus... je me rattraperai au prochain, promis]

Des adolescents passaient de ci et là, ils se saluaient et discutaient, certains avaient l'air grave, d'autres passaient simplement, mais aucun ne semblait joyeux. Cette école avait l'air bien maussade songea Jareld mais il devina que le monstre avait blessé ou même tué certains des élèves, il était donc normal que les élèves se comportent ainsi.
Jareld se tourna vers le paralysé et devina son inconfort, étendu ainsi dans la neige. Mais avant de l'aider il fallait que les grilles s'ouvrent!

A peine eut-il cette pensée que Jareld vit les grilles s'ouvrirent et il en fut heureux. Bien que l'idée de pénétrer dans un lieu où planait la mort ne l'enchantait guère, il espérait y faire soigner le jeune homme en espérant qu'il ne soit pas trop tard. La jeune femme blonde s'approcha et lui dit:

"Désolée que vous arriviez là dedans... C'est pas comme ça, d'habitude. Je suis là depuis trois mois et... Je m'appelle River. Enchantée. On devrait l'emmener à l'infirmerie en espérant que ce soit encore praticable..."

Jareld répondit:

"Ce n'est rien... Moi c'est Jareld."

Jareld savait que le temps était compté, il ne s'éternisa donc pas sur les présentations et ajouta à River:

"Je vais transporter le garçon, on a pas le temps de fabriquer un brancard... Guidez-moi à l'infirmerie, s'il vous plait...s'il y en a une..." Termina Jareld.

Il partit en direction du paralysé. Au moins, les cours de natation auront servit à muscler ses bras. Jareld souleva le jeune homme. Ce fut dur au début, pour le soulever, mais la suite fut plus facile. Jareld fut tenté de lui retirer sa cigarette, mais le jeune homme semblait en avoir tellement besoin qu'il préféra ne pas y toucher.
Il laissa aussi ses valises en songeant qu'il reviendrait les chercher après: elles ne risquaient pas d'être volées vu comme le taxi avait tout simplement refusé de le conduire jusqu'ici... Il doutait que quelqu'un s'aventure à moins de cent mètres de l'Institut...
Tandis que Jareld portait le paralysé, il songea à son arrivée brusque, il pensait trouver une école tranquille en arrivant ici, mais en vérité c'était tout le contraire: cette école était un véritable champ de bataille avec ses morts et ses blessés.
Heureusement, tout semblait terminer: mais aucun adulte ne pointait le bout de son nez... Y avait-il des professeurs, ici?
Mais ces questions seraient pour plus tard: il fallait déjà soigner le paralysé...

Salon

Lorsqu'elle était entrée dans le hall quelques minutes plus tôt, Ivy se vantait encore de sa belle frimousse retrouvée. Maintenant qu'elle ressortait du salon par la fenêtre accompagnée de Jessica et Laura en marchant sans problème sur le verre brisé de la baie vitrée, elle avait retrouvé cette écorce qui lui avait collé à la peau trois mois durant et dont elle avait été si contente de se débarrasser la veille...

Mais sans cette couche inesthétique et chlorophylienne... Elle partagerait sûrement le sort de Lyu. Lyu était mort. Cette phrase l'avait frappée alors qu'elle tentait de tirer ses deux jeunes camarades loin des cadavres et de la tuerie, des miettes de Myou éparpillées au pied d'un mur. En vérité, Ivy ne savait pas quoi faire maintenant qu'elle était dehors, pas quoi dire pour remonter le moral des deux petiotesn quoi penser du drame qu'ils venaient de vivre.

Son regard s'attarda sur la cabane du sauna, qui semblait avoir résisté à l'assaut du jardin dont les rescapés clopinaient çà et là. Ivy chercha Sven des yeux. Où était-il ? Où était Jenifer, Georgia ? Ses amis qui n'étaient pas avec elle lorsque tout était arrivé.

"...l'a rien pu lui arriver, ça non..." marmonna-t-elle en menant les deux filles dans la neige, un sillon inquiet creusant son front. Sven pouvait toujours se volatiliser, il survivrait à n'importe quoi... Du moins c'est ce dont elle tentait de se persuader. Pareil pour Georgia et Jenifer ; Ivy avait que des amis puissants qui foutraient des raclées aux profs, c'était certain ! Machinalement, Ivy fit apparaître une pomme dans sa main et se mit à la manger en marchant dans la neige, les yeux dans le vague. L'acte biologique lui rappelait qu'elle était en vie, mais que certains ne l'étaient plus. Et encore, elle n'avait aucune idée de l'étendue des dégâts... du moins jusqu'à ce que son regard tombe sur la dépouille écharpée de Michel... Du sang dans la neige.

La pomme coincée entre les dents, les deux bras ballants, Ivy fit demi-tour, les yeux écarquillés. Elle n'avait pas connu son coéquipier plus que ça vu sa tendance à boycotterr tout ce qui avait trait aux New-GenèsiX. Mais le regard creux du mutant la frappa comme une gifle, comme une accusation ; elle n'avait jamais rien fait pour eux, prenant leur survie pour acquise sans jamais penser à ce qui pourrait leur arriver de mal dans ce monde qui les détestait pourtant... Et maintenant ce regard de chien écrasé sur le bord de l'autoroute lui disait qu'il était trop tard. Qu'un coche venait de partir. Que les choses ne durent pas, que les fleurs fanent, que les feuilles tombent et que même son pouvoir n'y changerait jamais rien.
Ivy aurait voulu jeter de la neige sur le corps de Michel comme elle avait planqué le violon de Kitty quelques dizaines de minutes plus tôt, ou comme on enterre un corps pour s'en défaire définitivement. L'oublier, l'escamoter à la réalité. Mais Michel était Liven, Jim à présent. Des morts, des anciens coéquipiers qu'elle n'avait pas su apprivoiser.
Ivy détourna le regard, partagée entre colère, frustration, et refus de se laisser aller à pleurer. C'était le genre de moment pour lequel elle n'avait pas été faite. Que pouvait-elle bien dire aux filles alors qu'elle n'était même pas capable d'adopter une conduite dans de telles circonstances ?

Elle émit un petit grognement et prit la direction de la cuisine par la porte arrière de l'école. Il fallait toujours qu'elle trouve ce Louis, mais plus égoïstement ses amis proches.

Elle se rapprocha de la porte donnant sur la cuisine et héla Nanikana au passage.

"Nan ! Ca va ? Où est Jen ?" s'enquit-elle de but en blanc. Si quelqu'un savait où était sa coloc, c'était forcément Nan. L'école pouvait bien tomber, l'Irlandaise s'en fichait tant que personne n'était dedans.

Salon Jardin

"Gaffe au verre..."dit-elle seulement quand elle passa par la fenêtre - du moins ce qu'il en restait.

Ce n'était pas le moment de se faire mal... Ce serait trop idiot, après avoir subi les assauts du canapé, de l'institut et des vipères de se faire mal simplement en se plantant du verre brisé dans le pied. Il faisait tellement froid, mais c'était devenu secondaire, de toute façon, cela faisait un moment que l'air glacial avait envahi la pièce et donc le corps de la jeune fille. Mais ce fut en marchant sur la neige qu'elle se rappela de cette température si propice à l'ambiance désastreuse. Dans le jardin, il y avait des élèves... En plus ou moins bon état... Myou était morte... Lyu était mort... Pourquoi avait-elle pensé du mal de ces deux personnes à un moment ou à un autre ? Enfin... River était bien vivante... Quand elle entendit la voix d'Ivy, elle sursauta. Elle ne savait pas ce qu'elle avait dit, pour elle ce n'avait été qu'un bruit parmi d'autres et elle se souvenait plus du son de sa voix que des mots qu'elle avait prononcés. De toute façon, ils ne semblaient pas s'adresser à elle. D'une main, la jeune fille essuya ses dernières larmes, de l'autre elle tenait encore le bras de Jess mais le lâcha pour faire passer sa main dans la sienne. Elle suivait encore Ivy jusqu'à la voir faire demi-tour. Elle ne tarda pas à comprendre pourquoi. Encore un mort ! Encore ! Laura sentit son coeur se serrer puis elle se tourna vers Jess et vers l'institut.

Alors qu'elle avait l'intention de dire quelque chose, elle fut stoppée dans son élan en voyant l'allure du bâtiment. Là, elle comprit que le bout de plafond qu'elle s'était prise dessus n'était qu'une partie de ce qui s'était écroulé. Elle resta bouche bée, elle espérait tellement que personne ne s'était fait écraser plus qu'elle ! Comment cela avait-il pu se produire ? Les professeurs ? Ou peut-être pas... Elle ne se souvenait pas des pouvoirs de tout le monde, elle ne savait plus si certains pouvaient faire écrouler les murs ou quelque chose du genre. En voyant toute cette partie manquante de l'institut, elle se dit que c'était impossible qu'il n'y eut pas eu de blessés et de nouveau, elle pensa à Kitty. Puis à Luna et à Georgia aussi. Mais elle se ressaisit. Non, elles ne devaient pas être mortes ! Elles n'avaient pas le droit, point. Et puis elles n'étaient pas mortes, sinon on lui aurait dit, comme Camille l'avait fait pour Lyu. Lyu... Dire que Jade était revenue quelques heures auparavant... Jade ! Jade aussi elle l'aimait bien ! Bon... Bon Jess était là, elle allait plus ou moins bien bien. Ivy était là, elle allait bien. Et puis y avait Nan, elle aimait bien Nan aussi. Nan pouvait aller bien.

*Qui c'est qu'y a à l'institut ? Euuuh... Euuuuh... Bon Rachel. Rachel elle va bien... l'équipe de Rachel. C'est qui ?*

Se rappelant de chaque équipe, elle essaya d'imaginer tous les élèves de l'institut et de voir qui elle aimait bien et de qui elle n'avait pas de nouvelles... Mais elle arrêta de se torturer l'esprit. Jess était là et Jess était vivante. Pour combien de temps ? Encore cette question lui traversa la tête. Le portail était ouvert... Il n'y avait personne en état de la retenir... Elle pouvait sortir... Elle pouvait rentrer chez elle et être en sécurité... Mais elle refusait de laisser sa meilleure amie ici ! Elle fit un 'coucou' de la main à Nan puis s'écarta en entraînant Jess, dans un endroit moins peuplé. Elle la regarda dans les yeux, sentant monter les larmes encore une fois. Elle ne savait pas comment lui dire ça, elle savait que Jess était attachée à cet endroit... Elle se mordit la lèvre, prit une mèche de cheveux qu'elle entortilla au bout d'un doigt, la relâcha, se rongea le bout d'un ongle, serra le bout de sa manche... Puis elle prit une grande inspiration et se lança :

"T'sais... C'matin.... J't'ai posé plein d'questions et tout... Puis j't'ai dit enfin t'sais... Si y avait plus d'institut... Là j'crois qu'c'est un peu mort... Les profs c'est des fous et le bâtiment y en a plus que la moitié, et les élèves...." elle se mit à pleurer "...enfin j'me dis... Enfin tu sais... Si on reste là... Tu t'rappelles les Portes-Ouvertes ? Purée... Mais c'que j'veux dire.... On peut pas rester... On peut pas parc'que j'veux pas qu'ce soit toi qui s'fasse tuer tu vois..." et elle hoquetait maintenant, en même temps qu'elle parlait "... T'sais.... Si t'es pas là... Moi j'suis triste tu vois... Et j'veux pas que tu sois plus là... Parc'qu't'es la fille la mieux que j'connais et même que même Ivy et même Georgia réunies ben elles sont pas mieux qu'toi... Et j'sais que si j'te laisse là tu vas être toute seule puis en plus j'veux pas que j'te laisse là... J'peux pas ! T'es ma meilleure amie ! T'es presque même ma soeur jumelle ! Et moi j'veux partir avec toi, voila !" elle pleurait de plus belle, mais baissa le ton de sa voix "Si on va chez moi... on s'ra plus mieux protégées que là... Puis t'en fais pas pour les autres... Les autres ils sont entre eux... J'sais qu'ils ont pas b'soin d'moi de toute manière... C'pas égoïste c'que j'dis !!!! C'est juste que je t'aime et je veux pas qu'on meure toutes les deux parce que y a que des plans foireux ici !"

Elle regarda Jareld transporter le pauvre Deadalion hors du jardins. Le pauvre, après avoir subit les effets des tentacules vénimeuses de Gabriel, il avait été projeté sur Jareld d'une bonne hauteur . Encore heureux qu'il était en vie! Elle regarda les deux garçons s'éloigner puis se tourna vers River.

-Moi c'est Yamina, j'arrive de l'Inde... en fait, je suis arrivé tout à l'heure...

L'épisode de patinage semblait bien loin à présent. Dire que quelque temps auparavant, il jouait tous au hockey, et que leur seul préoccupation du moment était de compter des buts!

- Bon, je crois que je vais aller vois comment Rachel se porte, et aussi aller l'aider à l'infirmerie. Tu viens?

Elle regarda la jeune fille changer de pied péniblement. Dire qu'elle-même n'avait absolument rien eu, excepter peut-être une grosse frayeur. Au moins, elle pourrait se rendre utile puisqu'elle était en bonne état.

- Sinon, tu as besoin d'aide? Au moins pour t'y rendre.

Elle lui montra sa cheville. Elle regarda autour d'elle. De plus en plus d'élève arrivait dans le jardins en plus ou moins bonne états. Elle reconnaissait la fille qui arrivait, mais elle avait une autre peau que la dernière fois qu'elle l'avait vu. Son arrivé aussi semblait si lointaine. L'institut encore parfaitement debout, d'autre jeune qui construisait l'étrange cabane dans le jardin. Rachel et Anna qui venait l'accueillir... Anna, elle se demandait bien où était la jeune fille. Elle espérait qu'elle aille bien...

infirmerie

"Je vais vous guider..." répondit-elle à Yamina et à Jareld.

Le dernier ne s'était pas présenté, et pour cause. Pourtant, il sembla à River qu'il commençait à aller mieux. N'avait-elle pas vu bouger sa main? N'avait-il pas craché sa cigarette? Habituée qu'elle l'était à suivre les mouvements des corps, en équitation et avec la langue des signes, c'était un petit détail qui avait attiré son attention. D'ailleurs, lorsque Jareld avait hissé le jeune homme pour le porter, River avait légèrement pressé l'épaule du paralysé pour l'assurer de son soutien.

"Ca va aller. Dès que les profs auront repris leurs esprits, le Pr. Fleury te guérira... Pour le professeur Layne, d'habitude, c'est quelqu'un de très gentil. Mais ils le sont tous... Je pense qu'on saura vite ce qu'il s'est passé..."

La jeune fille adressa un sourire chaleureux à ses trois compagnons d'infortune avant de reprendre à l'adresse de Yamina:

"Je te remercie, ça devrait aller. Jareld, l'infirmerie est au sous-sol. Ca ira ou tu veux de l'aide?"

Mais, apparemment, il se débrouillait plutôt pas mal, et c'était tant mieux. La demoiselle remonta vers l'Institut et regarda les groupes sortir. Elle avançait lentement, autant pour préserver sa cheville que pour permettre à Jareld de suivre au mieux. Elle se stoppa cependant en voyant Louison et Kala dehors avec Nanikana. Elle était heureuse de les voir en vie. Elle avait eu peur, d'autant qu'ils n'avaient pas répondu à son message avant qu'elle ne sorte. Elle adressa un petit signe à Yamina et Jareld et fit un léger détour.

"Vous allez bien! Tant mieux... J'ai eu peur pour vous... On va aller à l'infirmerie, on a un blessé. Vous devriez venir aussi..."

Elle leur adressa un sourire chaleureux. Du moins, le plus réconfortant qu'elle pouvait. River n'en menait pas large, même si elle faisait illusion. Mais elle savait qu'elle dormirait mal et ferait des cauchemards. Ca, c'était sur et certain. En attendant, il fallait tenir le coup. Elle se tourna vers Yamina et Jareld avant d'adresser un signe à Kala, Louison et Nan'. Elle ne pouvait pas faire attendre le blessé trop longtemps et, à dire vrai, elle ne savait pas trop quoi dire en cet instant sinon que, comme tout le monde elle aurait vivement préféré être à mille lieues du drame.

[ infirmerie]

Jareld se fit guider par River et Yamina jusqu'à l'infirmerie, River parla un moment avec le paralysé puis alors qu'ils marchaient River dit à Yamina:

"Je te remercie, ça devrait aller. Jareld, l'infirmerie est au sous-sol. Ça ira ou tu veux de l'aide?"

Le jeune homme répondit alors:

Merci River, je crois que ça ira...

Jareld comprit que la jeune femme était désireuse de savoir si ces amis étaient tous sains et saufs et la comprenant que trop bien Jareld lui sourit et la jeune femme s'éloigna pour parler à des amis. Puis elle revint et ils reprirent leur route vers l'infirmerie...
C'était tellement...étrange... Mais quel adjectif pouvait correspondre mieux que celui-ci à une école pour des gens comme eux? Jareld n'avait jamais entendu dire qu'une école avait été la proie à des batailles où l'on pouvait dénombré les blessés et les cadavres... Il frissonna.
Le corps de Daealion commençait à se faire lourd et Jareld espérait qu'ils étaient bientôt arrivés à l'infirmerie. Ils pénétrèrent dans le bâtiment et Jareld fut ravi de constater qu'ils étaient à l'abri du froid. Mais quelles épreuves les attendaient à l'infirmerie? Jareld supposait qu'il y aurait des blessés et même des morts... Il n'avait jamais imaginé arriver à l'Institut dans un tel contexte. Il avait eut le temps de songer à son arrivée alors qu'il volait en direction de Salem, mais son imagination lui avait alors prodiguer un accueil des plus chaleureux avec la découverte d'êtres comme lui... Il n'avait jamais pensé un tel scénario.
Brusquement il fut interrompit dans ses pensées: ils arrivaient à l'infirmerie...

[ Infirmerie]

[ infirmerie]