Après le cours

[ Réunion]

Deux mois… Déjà deux mois que tout ceci c’était déroulé… Tant de mort, dont certain qu’il connaissait, qu’il appréciait même, comme River… Toutes ces victimes avaient-elles vraiment été utiles ? Avaient-elles vraiment aidé la cause mutante ? Rien n’était moins sûr aux yeux de Jonas. Aucune mort n’était justifiée. Personne ne devrait avoir à faire le sacrifice ultime, quel qu’en soit la raison. Mais tout ceci était passé et Jonas avait bien dû se faire à l’idée qu’il ne reverrait plus certains d’entre eux.

Le discours de début de semestre avait été pour le moins riche en nouveautés… Il n’était plus parmi les JustiX alors qu’il commençait à s’intégrer au sein de l’équipe… Une autre équipe, une nouvelle équipe formée par un nouveau professeur dont il savait encore peu de chose, mais qui n’avait pas eu l’air très à l’aise lors de son discours. C’était tout à fait compréhensible… Après tout, qui le serait devant une telle foule de jeune mutant ? Peu de personne, c’était certain pour le jeune homme.

Après la réunion, Zembla avait décidé d’enfiler une tenue de sport rouge avec une veste noir par-dessus afin d’avoir un peu plus chaud, du moins au début. Il comptait bien se défouler en faisant du sport, peu importe lequel, il fallait juste qu’il se défoule un peu. Cela lui vidait l’esprit de tous les souvenirs qui remontait encore de temps à autre. Il n’y avait pas de meilleur remède.

Il n’avait songé à aucun moment à aller voir Cassandre, non, il préférait se débrouiller seul, c’était dans sa nature d’agir ainsi, même si cela aurait peut être été mieux avec l’aide de cette dernière.

Quoi qu’il en soit, lorsqu’il arriva sur le terrain de sport il vit immédiatement Carrie, son professeur ou plutôt ancien professeur à présent, qui avait commencé quelques tours du terrain de sport. Ce serait une bonne occasion de savoir comment elle allait… Après tout… Elle avait été contrôlée tel une marionnette… Ce devait être bien pire pour elle que pour bon nombre d’autre. Jonas pourrait aussi lui demander pourquoi il n’a pas été repris dans les JustiX ? Oui, ce serait sans doute la meilleure occasion.

Sans plus attendre, Jonas entama à son tour les tours du terrain, tachant de rejoindre Carrie en callant sa propre vitesse sur la sienne.

« Bonjour professeure. » Lui dit-il en arrivant à sa hauteur.

« Je peux faire quelques tours de piste avec vous ? » Ajouta-t-il rapidement, il s’agissait de ne pas s’imposer. En cas de refus, il irait voir ailleurs, ce n’était pas les endroits qui manquait après tout.

Réunion

Rien ne sera plus comme avant. Des morts dont il avait fait le deuil malgré des cauchemars sur la mort de Michel, le départ d'Alice qu'il ne digérait pas et surtout la dissolution de son équipe. Il avait l'impression qu'on lui arrachait un bras. Anna, Rachel, Chloé, Ivy... Ses coéquipière comptait tellement pour lui qu'il avait mal à l'idée d'être séparé d'elle. De plus il connaissait ses nouveaux coquipier et il avait du mal à s'imaginer en missions avec Alixtide. bon sang comment lui faire confiance!! Il avait quoi en tête Richard??? Même si'l avait eu un pouvoir utile (autre que survivre à une déchetterie) Alixtide était inconscient du monde exterieur...

Rob était de mauvaise foi, il avait déjà travailler avec Ivy et Sven, mais pourquoi était il aussi mal? Accompagné de sa colère il s'était dirigé vers le terrain de sport pour décompresser. Sur place il vit Carrie qui courait sur la piste et Jonas qui tentait faire de même. Courir. Comme cela ferait du bien de se lacher un peu... Il était habillé avec un t-shirt bleu au couleur des NGx et son survêtement bleu foncé. Comme toujours il avait des baskets au pieds alors il commença sa foulée pour rattraper le duo.

"Pardon... Je peux me joindre à vous..."

Un trio un peu amère surement. Rob ne connaissait pas les tenants et aboutissants des relations de Jonas avec son ancien professeur et s'il sentait que l'ambiance était trop tendue il irait ailleurs...

Jonas n’eu pas de mal à rejoindre Carrie, la course a pied n’était pas vraiment son domaine de prédilection, mais cela ne pouvait guère lui faire de mal de s’exercer un peu… Et c’était un défouloir comme un autre après tout. Quoi qu’il en soit, elle sembla éviter de répondre à la question du jeune homme, préférant lui demander comment il allait tout en évitant de lui jeter le moindre regard.

« Bien, et vous ? »

Bien ? Disons qu’il avait surtout répondu cela par politesse, ne voulant pas l’accabler d’avantage avec ce qui le troublait en ce moment, autrement dit, la mort de nombreux élèves, bien trop nombreux élèves…

C’est alors qu’il vit Robin les rejoindre rapidement. Il n’avait jamais vraiment pris le temps de discuter avec ce dernier, mais faire quelques tours de pistes avec lui ne le gênait pas, après tout, il était libre de se joindre à eux.

« Salut Robin, bien sûr que tu peux te joindre à nous. » répondit-il avant de se retourner vers Carrie.

Devait-il lui demander tout de suite pourquoi ? Pourquoi il n’était plus parmi les JustiX ? Pourquoi presque toute l’équipe avait été séparée ? De toute manière, attendre n’arrangerais rien et demander n’en deviendrais que plus difficile.

« Je voudrais savoir… Pourquoi les JustiX ont-ils été séparés ? Pourquoi ne pas m'avoir gardé dans l'équipe ? » se décida-t-il à demander.

Carrie arrêta soudainement de courrir dès que Jonas lui posa la question. Elle s'attendait, biensur, à se la faire poser souvent, mais je se doutais pas qu'elle arriverait aussi rapidement et, surtout, alors qu'elle essayait de se calmer les nerfs. Le jeune Jonas n'avait surement pas bien appris comment aborder correctement des questions et poser des questions avec tact. Les jeunes de nos jours ne savent plus comment vivre en société...La jeune avocate se tourna vers Jonas qui n'avait surement pas arrêté aussi rapidement de courir avec elle. Elle le dévisagea un long moment, le visage impassible, mais les yeux froids et colériques.

"Je..."

Robin prit alors la parole. Elle glissa son regard lentement d'une facon très calculée, de facon à ce qu'elle fasse comprendre qu'il l'avait interromput. Elle arqua ses sourcils en entendant la réponse de l'ex NGX et finit par les froncer. Elle n'était pas la seule qui était mécontente de ce qui se passait. Carrie avala lentement sa salive et serra sa machoire. Elle fit quelques mouvements d'étirements pour essayer de ne pas trop penser à ce qu'elle venait de se faire demander. Et surtout...pour ne pas penser à la réponse de Rob. Elle regarda le jeune homme qui était venu la sauver lorsqu'elle avait été contrôlée et détourna le regard violemment.

"La refont des équipes est une décision de la direction."

Elle en avait assez dit. Elle avait tout dit. Elle n'avait plus rien à dire. Elle tourna les talons et se mit à marcher lentement vers la porte.

Carrie s’arrêta brusquement et Jonas en fit de même quelques mètres plus loin. Au vu du regard qu’elle lui lançait, le jeune homme n’eut aucun mal à comprendre qu’il aurait du se taire… La diplomatie n’avais jamais été son fort, loin de là même.

Elle voulu prendre la parole, mais Robin l’interrompit afin d’expliquer sa façon de voir les choses. Il n’avait pas tort, mais cela semblait énervé encore davantage Carrie qui se mit à faire quelques étirement juste avant de répondre.

Zembla s’en voulait d’avoir mis en colère Carrie, mais que pouvait-il faire à présent ? Il était trop tard pour revenir en arrière… Carrie était entrain de s’en aller, il fallait qu’il trouve quelque chose à dire, la dernière chose qu’il souhaitait était d’être en froid avec son ex-professeur.

« Je suis désolé… Je n’aurais pas du demander cela… » souffla-t-il à l’intention de Carrie, en baissant la tête.

Que pouvait-il dire de plus ? Rien… Du moins, il ne voyait rien. Il se tourna alors vers Robin.

« J’aurais mieux fait de me taire, je pense… » Lança-t-il dans un soupire.

Sahari avait la déplaisante certitude que Carrie l'évitait depuis qu'elle lui avait soufflé, au début de la réunion professorale, qu'elle souhaitait lui glisser quelques mots. Ensuite, dans l'amphithéâtre, elle ne lui avait pas adressé le moindre regard et était sortie bien rapidement, dès qu'elle le put. Frustrée par cette attitude, Sahari avait tout de même chercher Carrie partout dans l'institut et maintenant à l'extérieur. On verrait bien qui avait la tête la plus dure entre les deux!
Avisant Carrie et deux élèves sur le terrain de sport, Sahari obliqua dans leur direction, mais la professeur d'éducation physique repartait déjà, après s'être visiblement brouillée avec les élèves. Encore. Sahari augmenta l'allure en grelottant légèrement. Quand diable l'interminable hiver finirait-il?
Tout en trottant à sa façon légèrement claudiquante, Sahari interpella sa collègue :

-Mlle Marcin! Carrie, enfin! Attendez...

Carrie jetta un coup d'oeil par dessus son épaule. Elle apercut Sahari du coin de l'oeil qui l'appellait. Non! Elle pensait l'avoir semé! Pourquoi continuait-elle à la chercher comme cela? Qu'avait-elle fait de mal? Elle aurait voulut lui dire qu'elle n'avait pas besoin d'amie, pas besoin de confidente. PAS BESOIN DE PERSONNE! Carrie tourna rapidement la tête et regarda droit devant. Ignorant royalement l'Africaine, elle continua son chemin vers l'Institut. Puis, finalement, craquant, Carrie lâcha:

"Sahari! Laissez moi!"

La situation pouvait parfait étrange. Deux professeurs se courant après comme des enfants dans la cours de récréation. Carrie avait cet impression aussi. Mais elle s'en fichait. Elle ne voulait pas parler avec Sahari. Elle ne voulait pas parler à personne. Elle voulait être seule. Elle venait de se faire accuser d'avoir abandonné son équipe. Elle ne serait pas surprise de voir tous ses autres élèves la harceler à ce sujet aussi. Elle était damnée. Damnée. Elle n'aurait jamais du venir ici, car...Comme Adam l'avait avertit, il y a cela très longtemps. Elle ne pouvait pas s'en aller. Elle était trop attachée aux élèves, aussi étrange cela puisse paraitre et à l'endroit.

Aussi décida-t-elle d'aller s'enfermer dans son bureau.
Bureau de Carrie.

Carrie avait l’air plus qu’énervée au vu de sa réaction lorsque Sahari arriva. Mieux valais la laisser tranquille un moment… Un long moment même. De toute manière, Jonas avait dit ce qu’il avait à dire, et obtenu une réponse, cela lui suffisait.

Robin le conforta dans l’idée qu’il était en droit d’avoir une réponse et Jonas se contenta d’un timide hochement de tête en réponse. Après cela, il sauta littéralement du coq à l’âne en commençant à parler des professeurs…

En y réfléchissant bien, Robin n’avait pas tort, Jonas était sans doute tombé sur le plus équilibré des nouveaux profs, ce qui n’était pas plus mal.

« C’est vrai que j’ai eu de la chance avec mon nouveau professeur, mais je ne lui ai pas encore parlé, j’attends de lui parler avant de juger. »

Une jeune femme arriva ensuite vers Sahari, elle semblait porteuse d’un message, elle leur adressa un sourire auquel Jonas répondit avec un timide sourire, un peu forcé après sa petite prise de bec avec Carrie.

« Tu veux faire un peu de sport avec moi ? Une préférence ? » Demanda-t-il en revenant sur Robin.

Elle voulait qu'elle la lâche? Tant pis pour elle, elle serait déçue. Quand Sahari avait une idée en tête, il était difficile de l'en sortir!
Mais le destin semblait s'acharner pour donner raison à Carrie, se personnifiant en une jeune fille arrivée une quinzaine de jours plus tôt. S'efforçant de se rappeler son nom, l'africaine finit par lui demander :

"Qu'y a-t-il, miss Carpentier?" d'un ton tranchant qui exprimait bien que ce devait être important.

N'empêche, un message? De qui cela pourrait-il être? Elle n'avait pas de famille, une unique amie qu'elle avait abandonnée en venant ici. Personne ne la connaissait vraiment, non plus.
Elle regarda les deux garçons qui tentaient de se trouver une occupation, puis fit un sec hochement de tête pour inciter Amy à parler.

[Les gars, désolée pour l'impolitesse...]

Sahari s'était effectivement arrêtée, et préféra rester sur place pendant que la jeune femme lui faisait le message. Coupland? Le nom ne lui disait rien. Elle fronça les sourcils, y réfléchissant, mais la réponse vint d'elle-même, c'était la mère d'une prisonnière. Elle ne savait pas trop quoi répondre, mais tenta tout de même :

"Euh... et bien ça nous a fait plaisir, et puis nous avons pu reprendre Camille..."

Amy avait pris contact avec Miss Coupland? Intéressant. Elle acquiesça d'un signe de tête en répondant.

"Oui, oui ce serait très aimable de me tenir au courant, merci... Je dois vous laisser, par contre, j'ai quelques problèmes professoraux. Bonne fin de journée"

Et elle repartit sans un mot de plus, ses longues enjambées claudiquantes la séparant rapidement du groupe de jeunes mutants...

Bureau de Carrie

( niko à Rob)

- Coucou Rob! euh ça va? excuse moi de te déranger, je me demandais si en l'honneur de notre amitié toute récente, tu voulais échanger d'équipe avec moi... Vu que nos pouvoir se ressemblent et que tu as beaucoup progréssé, ça génera pas trop les profs... je suis avec Nan et les autres, tu serais peut-être mieux avec eux qu'avec Alix? ... Euh tu as des nouvelle d'Alicia?

Une jeune fille courait après Sahari et Sahari courait après Carrie. C'était presque comique. Il écouta Jonas parlait de son professeur. Le sien c'était Richard. Il l'avait déjà vu en action. En France son professeur c'était révélé plutot souple et réagisant au coup par coup... Mais ça c'était révélé payant à la fin du compte.

"Ouais... moi je connais un peu Richard, j'espère juste que ça fonctionnera."

Puis Jonas semblait vouloir détourner la conversation. Il lui proposa de faire un peu de sport et vu qu'il n'était que deux il pensa immédiatement au Basket. Un petit un contre un...

"Du Sport? Pourquoi pas! Un Basket ça te tente?"

Puis alors qu'il attendait la réponse de Jonas, il reçu l'appel de la baleine la plus rapide du monde. Changer d'équipe? Oui... Il serait avec le Russe et sans Alixtide... Cétait tentant. Mais c'était Niko qui le proposait et il se rappellait trop de toutes ses remarques acides et ses moqueries. Il allait répondre séchement lorsqu'il commença à évoquer Alicia. Non pas de nouvelle et le jeune homme en patissait. Alors il répondit plus posémment à la question.

"Désolé Niko j'ai pas de nouvelles d'Alicia... Pour le changement d'équipe tu n'as qu'à en parler avec Adam. Si il est d'accord je veux bien en rediscuter... mais je n'ai pas de raisons particulières à partir..."

Puis il se retourna vers l'ex Justi'X et lança un regard vers le terrain de basket.

"Pardon... Alors t'en dis quoi?"

Robin proposa un basket… Cela pouvait être intéressant, même si Jonas n’en avait que peu pratiqué. Après tout, cela restait une partie entre ami et ce serait l’occasion de se perfectionner.

Mais il fut interrompu par Niko qui semblait vouloir un changement d’équipe. Il y avait fort à parier que ce serait impossible parce que les profs n’accepteraient pas. Après tout, ils avaient choisis eux même leurs élèves et c’était sans doute pour une bonne raison. Jonas sorti de sa réflexion lorsque Robin lui demanda si sa lui convenait.

« Je doute que la demande de Niko soit acceptée… Je pense qu’il y a une bonne raison si les profs nous ont choisis. » Commença-t-il par commenter, avant de revenir au sujet de leur conversation.

« Du basket ? Ca me va, mais je n’ai pas beaucoup d’entraînement. »

Sans attendre davantage, Zembla se dirigea sous l’un des paniers et se tourna ensuite vers Robin, car il manquait un détail pour que la partie ai lieu.

« Ta un ballon ? »

Il se doutait de la réponse, car sinon il ne lui aurait sans doute pas proposé une partie, mais mieux valait demander tout de même.

Du foyer

Il fallait que Camille trouve quelque chose pour arrêter de penser. Pour vider son esprit aussi efficacement que Niko une assiette, ou qu'Alixtide une poubelle. Elle avait penser, justement, à aller calmer ses nerfs sur les muscles flasques de la honte de sa région natale, mais avait renoncé par peur des effluves : elle l'évitait avec tant de soin depuis quelques temps qu'elle doutait de parvenir à les supporter de nouveau. Elle avait aussi envisagé d'aller s'enfermer dans sa chambre, mais c'était le meilleur moyen de ne plus penser qu'à ce qui venait d'être dit, à savoir, pour résumer, que Georgia se foutait de sa gueule depuis trois mois et qu'elle ne l'avait choisie finalement que parce que River était un peu trop viande froide pour elle. Et aussi que Laura la considérait comme une sans-amie particulièrement lâche. Décidément, c'était la journée des compliments. Il ne manquait plus qu'un appel de Sahari : "non, en fait, t'es trop naze ma petite, je préfère attendre que quelqu'un de potable arrive à l'Institut plutôt que prendre une looseuse dans ma team". Le détail qui tue.

Finalement, elle se pencha vers une activité qu'elle avait beaucoup délaissée depuis qu'elle travaillait au développement de ses pouvoirs, soit plus de six mois : la course. Quand on court, on ne se demande pas pourquoi on court, paraît-il. C'était exactement ce qu'il fallait à Camille, en plus, elle pourrait jauger où en étaient ses capacités d'endurance. Ces derniers temps, elle n'avait évalué que sa vitesse maximale. Maintenant, il s'agissait de savoir combien de temps elle tiendrait avant de s'écrouler. Du reste, si en chemin elle succombait d'une crise d'asthme ou d'un éclatement du coeur, ça ne ferait que des heureuses, surtout les deux harpies du foyer.

Elle passa donc brièvement dans sa chambre mettre un jogging noir, en accord avec son humeur, et des baskets qui commençaient à prendre la poussière dans son armoire, ne se regarda pas dans la glace de peur de se terrifier par son inélégance, et descendit à toute vitesse jusqu'au terrain de sport où, sans prêter plus d'attention que ça aux déjà présents - Rob le lent et Jonas l'animal - elle entreprit de faire des tours, d'abord à petit rythme, puis de plus en plus vite.

Foyer

Georgia, un peu perdue, un peu bohème, un peu en manque de tranxène, retrouva finalement la trace de Camille au terrain de sport.

Elle courrait bien quand même ! Elle courrait et courrait et courrait et...

La New Yorkaise dut se mettre une tape sur la tête pour cesser sa contemplation béate de sa beauté solaire.

Elle avait déconné. Mal agi. Fait et dit n'importe quoi. Et là où, avant ces bizarreries étaient sources de ravissement et de complicité avec la bretonne, il semblait qu'elles aient causé ou accentué un mal plus profond.

En gros, Georgia tremblait. Et ce n'était pas uniquement à cause du froid. Après tout, elle avait pris soin de mettre tous ses habits, une fois n'étant pas coutume !

Elle avanca sur le terrain de sport. Zappa absolument tout le monde. Et s'arrêta sur la piste. A l'endroit où sa belle ne manquerait pas de revenir une fois son tour accompli.

Tremblant légèrement, la main ajustant le col de son blouson en cuir, Georgia se préparait mentalement à se confondre en excuses. A se dissoudre sur place. Bref, à faire sa petite minette éplorée !

Une jambe, puis l'autre. On maintient le rythme cardiaque. Pas trop vite. Foulée après foulée, Camille se souvenait de mieux en mieux qu'endurance et sprint n'avaient rien à voir, et qu'elle avait pas mal négligé l'autre aspect de la course depuis que ses capacités s'amélioraient. Mais bon. Ce n'était pas ce qui obscurcissait le plus ses pensées - un planning bien fichu, et dans deux semaines il n'y paraîtrait plus. Non, c'était le coup double Georgia/Laura. Elle regretta soudain que son pouvoir n'agisse que sur les muscles, et pas le cerveau. Que ce serait beau de chasser une idée désagréable comme on se débarrasse d'une mouche. En un revers de main. Celui que Iacobo avait mérité, et qu'elle lui avait épargné, c'est dire le délabrement dans lequel elle se trouvait.

Elle attaquait son troisième tour lorsque la Mitalienne arriva, et se planta au milieu de la piste. Camille s'arrêta. Tourna la tête : les autres sportifs du lundi n'avaient pas bougé. Regarda de nouveau Georgia. Puis ses pieds. Puis les paniers de basket. Puis Georgia. Elle n'avait pas envie d'une scène de ménage devant Rob et Jonas, ni d'une scène de non-ménage, d'ailleurs. Et là, sur l'instant, ben...elle ne savait pas quoi dire. Du coup, elle tourna les talons et s'éloigna en direction du jardin.

La tête étrangement vide.

Jardin - Mémorial

Georgia crut défaillir sur place. Camille s'était arrêtée. L'avait vue. L'avait observée. Et s'en était allée, sans dire un mot. Elle sentit son cœur flancher et ses jambes étaient prêtes à se dérober.

La situation était elle si grave que ça ?

La New Yorkaise commença à paniquer. Le froid n'était plus qu'un lointain souvenir et nul soleil ne pourrait la réconforter. Il n'y avait nul salut hormis dans Camille. Nulle sortie de secours. La seconde branche de l'alternative était bouchée. Les portes closes. Et si elle ne souhaitait pas demeurer à tout jamais paralysée sur ce terrain maudit, elle se devait de suivre sa belle... Quitte à courir à tout jamais après ce qu'elle était en train de perdre...

Jardins