Re: [KozaX 4.1]Une lettre de Bikaner

Mer 29 Oct 2008 - 17:20

Le salon

Elle avait relu la lettre au moins une dizaine de fois en se rendant au bureau de son professeur. Même si avec Rachel elle avait paru d'humeur joyeuse, elle s'inquiétait beaucoup de ses parents. La réaction des gens lorsqu'il avait peur pouvait parfois être incontrolable. C'était l'une des raisons qu'elle avait eu de quitter Bikaner. Elle ne voulait pas que ses parents ait des ennuis, déjà qu'il avait été soupçonné des pires atrocités pour avoir engendrés une mutante! Elle était parti pour que ceux ci retrouvent une vie normal, et jusqu'à tout récemment, cela avait bien fonctionné!

Il avait fallu qu'un autre mutant vienne dérangé sa famille! En plus, cette idiot avait atterri juste sur le temple. Aussi bien arrivé avec une pancarte: je suis l'envoyer du diable livré pour vous... Décidément, il avait été chanceux de rencontrer ses parents.

Comme Olivier n'était plus la, et comme le mutant était russe, elle s'était dirigé vers le bureau de son professeur référent. De toute façon, c'était là qu'elle se serait dirigé. Elle cogna à la porte, puis sans attendre qu'il ait répondu, elle entra. Une vie était tout de même en jeu!

- Bonjour monsieur! En passant, joli cravate! Je peux vous parler quelques instants?

Jeu 30 Oct 2008 - 9:05

Vadim fit pivoter son siège vers la porte en entendant entrer la jeune fille. Son compliment sur sa cravate, ainsi que le fait qu’il s’agissait d’un membre de son équipe, ne purent manquer de le faire sourire. Il lissa la dite cravate sur son torse en faisant signe à la demoiselle de s’asseoir.

« Assieds-toi voyons, Maaddi ! Merci bien du compliment… Le jaune est la couleur qui me va le mieux. Mieux que le vert. Au fait que signifie Maaddi ? »

Il avisa la physionomie de la mutante. Elle semblait plutôt pressée. Une urgence ? Vadim fronça les sourcils et posa les coudes sur son bureau.

« Mais vas-y parle, je t’écoute. »

Dit-il de sa voix d’ours et de son air grave.

Ven 31 Oct 2008 - 11:39

Aucunement intimidé par l'imposante stature du soldat rouge, elle s'avança vers lui, la main toujours serrée sur la lettre. Elle regarda attentivement celui qui était depuis peu sa personne ressource. Décidément , cette homme avait du goût. Un autre tour d'horizon lui fit découvrir les tasses de thé et autres galantries du bureau. Il avait non seulement du gout, mais ce mutant malgré son allure semblait être un vrai gentlement.

- C'est vrai que le jaune vous va plutot bien , mais je trouve que le bleu fait ressortir vos yeux. Maadi, c'est la matière, la nature en Hindi.

Puis se rendant compte que leur conversation risquait fort de dérapé, elle empressa de déplier la lettre qu'elle avait reçu.

- J'ai reçu ceci de ma mère ce matin. J'ai cru qu'elle pourrait vous interresser. Elle y parle d'un de vos compatriotes.

Puis, un peu à contre coeur, elle tendit la lettre au professeur.

«
Ma chérie,

Nous espérons que tes études et ta nouvelle vie se passent bien en Amérique. Tu nous manques beaucoup depuis ton départ. Si tu veux revenir tu sais que nous t’attendons. Nous t’écrivons ce mot avec beaucoup d’urgence car une personne comme toi est arrivée au village hier. Un garçon est apparu du ciel et est tombé sur le toit du temple. Tu connais bien les gens du village, ils le prennent tous pour un sorcier et l’on nous montre à nouveau du doigt. Ton père et moi avons réussi à le loger chez nous, parce que personne d’autre ne voulait, mais c’est un étranger habillé comme en Europe. Le pauvre il a sûrement perdu la tête. Mais il se tient calme. Le voisin dit qu’il parle russe. Le conseil est en pleine discussion pour savoir comment s’en débarrasser. Notre police ne veut pas s’en occuper, ils vont l’envoyer à l’hôpital de Bikaner. C’est l’endroit le moins loin d’ici et qui ferait le moins de problèmes à notre conseil. Tu sais bien comme ils sont, ils ne voudront pas enquêter, et troubler déjà plus la vie du village. Mais si il part là-bas ce garçon ne sera jamais aidé, nous avons peur du pire, moi et ton père. Cela me fait si mal de dire cela, mais tu as bien fait de partir, ma petite, car ici les personnes comme toi sont en danger.
Ton directeur peut sûrement venir et le sortir de là. Si ton école ne peut rien faire, je crois qu’il est perdu. Nous personne ne nous écouterait. Faites vite car le conseil n’attendra pas plus de trois jours.

Je t’embrasse.

Ta mère qui t’aime.

PS. Notre ami le voisin qui a déjà envoyé une lettre a dit que ça ne prend qu’une journée pour arriver, même en Amérique. Si dans trois jours vous êtes là vous prenez le train avec le garçon pour partir. Ce serait bon de te revoir, même que quelques heures, ma fille. Je sais que l’Amérique t’accepte mieux. Ici la vie n’a pas changé. »

- Si vous avez des questions, je peux vous répondre...

Ven 31 Oct 2008 - 18:42

Vadim tendit le bras pour prendre la lettre. Ses yeux jaunes la parcourent longuement une première fois, puis une deuxième, revenant en arrière comme s’il peinait à déchiffrer. La pièce fut ainsi plongée dans le silence quelques minutes. Puis le professeur émergea du papier pour planter ses pupilles jaunes sur Yamina.
Sa voix roucoulante déboula des profondeurs de sa gorge, emplissant l’espace sonore.

« La matière… la nature… toutes deux bouleversées par la venue des mutants n’est-ce pas ? »

Il coucha la lettre sur la table, aplatissant les plis, réfléchissant.

« Comme toi, comme moi, comme ce garçon. Nous bouleversons tout sur notre passage ! »

S’exclama-t-il soudain, avant d’enchaîner un grondement de perplexité.

« Hmm… J’ai de nombreuses questions en effet, Maaddi. Mais avant d’approfondir la situation, qui semble de toute évidence urgente, il faut faire les choix rapides qui s’imposent. Le premier choix à faire est d’accepter la requête. Je pense qu’il est fait, puisque tu es venue me voir. »

Il appuya son regard sur la jeune fille, eut un mince sourire, et passa ses doigts dans sa barbe.

« Ta mère en appelle au Directeur Fleury, mais il ne peut pas s’en occuper. En tant que professeur référant, c’est à moi de répondre à l’urgence. »

Dit-il dans un débit régulier et logique, tout en se levant de son siège, qui grinça. Vadim se rendit devant sa carte de l’Asie et observa l’emplacement de l’Inde.

« Tu détiens l’expérience du terrain. A toi de compléter les informations de cette lettre. Mais il me semble comprendre que « les personnes comme toi » sont malvenues dans ton pays. Tes parents ne s’attendent pas à me voir, hein ? Ce ne serait pas un réconfort pour eux. »

Dit-il en décochant un sourire inattendu à la jeune femme, découvrant une rangée de petites dents. Il regarda la mutante en désignant du pouce la carte murale.

« Qu’en dis-tu, si nous discutions de ce problème avec les KozaX ? »

Ayant noté l’infime hésitation dont Yamina avait fait preuve pour lui tendre la lettre, il ajouta.

« Tu pourrais nous lire à tous les passages de ta lettre qui concernent le garçon tombé du ciel ? Et ensuite nous parler de comment sont reçus les mutants en Inde. Enfin, nous prendrons une décision rapide et ferme. »

Sam 1 Nov 2008 - 0:56

La lecture de la lettre lui sembla interminable. Le silence qui suivit la lecture interminable. Par contre, elle n'osa pas le déranger dans ses réflexions. Finalement, lorsqu'il se décida de parlé, il parla de la mutanité et les problème qu'elle occasionnait.

- Je pense bien que c'est la peur en elle-même qui cause le plus de problème, et non vous et moi... mais bon, c'est plutôt madame Hoffman qui est au courant...

Puis, elle acquiessa. C'était bien pour aider ses parents et l'autre mutant qu'elle était venu le voir. Elle le réalisait maintenant. Oui... elle voulait évité au jeune homme de finir dans un laboratoire ou tuer pour avoir été différent. Puis, elle fut soulagé d'être venu voir la bonne personne. De toute fa^con, s'il n'avait pas pu rien faire, elle se demandait ce qui aurait pu arriver. Peut-être aurait elle été trouver Anna et Rachel pour leur demander de venir l'aider à le sauver. Par contre, elle n'était pas mécontente de le voir prendre les choses en main.

Les personnes comme elles.... elle avait vu son coeur se serrer en lisant ces lignes. Elle savait que sa mère ne voulait pas lui faire du mal. Les gens de son pays n'était tellement pas au courant.

- Mes parents il n'y a pas de problème avec eux. Par contre, je crois que vous seriez mieux vu que moi si je revenais chez moi... je veux dire, avec les gens de mon village.
Quoi qu'elle n'en était pas tout a fait sur. Les villageois était plutot supersticieux , et Vadim ressemblait à un garçon des enfers. Par contre, lorsqu'il lui sourit, elle ne put que ce dire qu'au fond, un coeur d'or semblait se cacher derrière sa carapace de homard. Même si elle aurait préféré qu'il parte tout de suite, l'idée d'en discuter avec l'équipe ne lui déplut pas. Par contre, elle voudrait lire la lettre, et non la faire lire à tout le monde. Personne n'avait vraiment besoin de savoir par où elle était passer, ni se qu'avait été sa vie avant.

- Je veux bien monsieur...

Dim 2 Nov 2008 - 10:58

Vadim eut un haussement de sourcil étonné à la première remarque de Yamina. Esther spécialiste de la peur ?

« Madame Hoffman ne connaît pas la peur ! Ha ha ! Elle a dansé avec le diable ! »

Dit-il en riant et en posant la main sur l’épaule de la jeune fille. Puis il redevint grave en se penchant un peu plus près de son visage.

« Il va être en effet très important que tu nous parles de ton village, des conditions de vie des mutants, du climat, et de beaucoup de choses encore. Rassemble tes souvenirs. Moi je convoque les KozaX. Je comptais justement opérer une petite réunion de baptême. »

Tenant toujours l’épaule de la mutante il actionna son communicateur et prit une bonne inspiration.

« Bullet, Kabeyun, Razgriz, Push, ici Gulliver votre professeur, rendez-vous en salle de briefing s’il vous plaît, sans tarder ! Maaddi et moi devons vous parler d’urgence. »

Il pointa de l’index la missive de Yamina.

« Quand est-elle partie cette lettre ? »

Le tampon de la poste indienne indiquait la date du 29 février. Vadim parcourut brièvement des yeux son bureau, prit sa clé et invita Yamina à le devancer dans le couloir.

salle de briefing.