Frappe comme une abeille

L’odeur du café commença doucement à envahir la pièce. Sara arrêta la cafetière et versa du breuvage noir dans deux tasses. La journée commençait, bientôt Keyra sortira de sa chambre et prendra son sac pour aller en cours. Puis ce sera Guillermo qui partira au travail.

«J’y vais ma puce. Je passe chez le teinturier récupérer ta robe… »

Un baiser sur ses lèvres, une gorgée de café et le voilà partit. Deux minutes plutôt c’était sa fille qui avait déboulait pour ne pas rater son bus. Et la voilà seule dans sa maison, buvant son café en attendant que Molly vienne la chercher pour aller au travail. Elle est infirmière et avait donc des horaires décalés, aujourd’hui elle était de jour, elle verra donc un peu sa fille et son mari ce soir. Les dîners tous ensemble était rare… Ce soir Guillermo fera son fameux lapin à la moutarde. Le tout avec du riz… qu’elle aimait ses instants simples. Sa vie à l’hôpital n’était fait que de fractures et de douleurs. Alors voir le sourire de sa fille, entendre son mari parler de son travail… C’était comme une bouffée d’air frais après une journée enfermée.

Un klaxon retentit et en regardant par la fenêtre elle vit son amie attendre dans sa Ford de l’autre côté de la rue. Elle prit sa blouse et couru dans les escaliers. La porte de l’immeuble s’ouvrit et elle traversa la route. En y repensant elle aurait du regarder des deux cotés avant. Elle aurait vu la voiture rouge. Un cri, puis elle retourna la tête. Trop tard. Elle était pris au piège. Une milliseconde pour réfléchir une autre pour agir. Elle mit ses mains sur le capot de la voiture qui allait la percuté. La tôle plia et la voiture fut stoppé nette. Les pneus arrières décollèrent du sol et retombèrent avec fracas. Le temps sembla s’étirer alors que les gens autour d’elle prenait conscience de ce qu’elle venait de faire. Elle enleva ses mains comme si elle s’était brûler. Elle sortait de son rêve. Sa vie tranquille était finit. Elle venait de montrer au monde qu’elle pouvait être une menace… Déjà autour d’elle les gens murmurait le mot mutant.

Elle aurait voulu éviter ça et continuer une vie normal. Elle découvert des pouvoirs il y a 3 ans. Elle aurait pu devenir une X-men ou une justicière, voir une criminelle. Mais elle avait fait le choix d’être juste Sara Milton épouse Delega. L’infirmière du service des urgences de l’hôpital de Chicago. Le choix d’oublier son pouvoir, la télékinésie tactile. Elle pouvait bouger par la force de sa pensée ce qu’elle toucher. Plier l’acier par la force de son esprit comme elle briserais un brin de paille.

Les gens commençait à s’approcher, quelques-uns avait sortit leurs téléphone pour la prendre en vidéo. Molly était sans voix assise dans sa voiture. Sara elle fut prise de panique. Elle voyait la masse s’avancer vers elle, guidé par la peur et l’incompréhension.

Son monde s’écroulait autour d’elle. La colère, la tristesse et l’exaspération montait en elle.

Sa fille qui commence à marcher.
La première nuit avec Guillermo.
Cette soirée tout les trois pelotonné quand il y avait eu une panne de chauffage.
Leur maison.
Son boulot.
Le sourire d’une malade.

Toutes sa vie volait en éclats à cause de la bêtise humaine. Pour un gène en plus, une différence qui fait peur. Elle a déjà eu affaire au racisme. Sa peau bronzé comme un caramel lui a valu plus de stéréotypes que de maris à Elizabeth Taylor. Femme de ménage, poilue, pauvre…
Comme une vague tout remontait à la surface. Tout ce qu’elle n’avait jamais osé dire. Tous ce qu’elle n’a pas fait. Tout ce qu’elle a subi. Dans les films elle aurait tué tout le monde autour d’elle. Mais ce matin là, quelque chose c’est cassé en elle. Elle voulait fuir le plus loin possible. Elle savait que sa famille serait persécuté avec elle. Mais Sara savait aussi qu’ils auraient fait ce choix par amour pour elle. Mais elle devait vivre son combat seule, sans victime potentiel. Elle serait forte.

« Je serais forte, je vous le promets… »

Une larme coula de sa joue, lorsqu’elle éclata au sol, Sara Milton avait fuit en courant, son pouvoir, enfin libéré après tant d’années, montrait sa pleine puissance. Les gens ne virent qu’une ombre volait plus vite qu’un avion au-dessus d’eux…

Un an plus tard.

Keyra s’endort encore sans sa mère, son père sort doucement de sa chambre emportant sa tristesse avec lui. Alors que la lumière s’éteint Sara flottant au-dessus de la maison laisse échapper une larme. Jamais décision ne lui avait autant coûté. Jamais pourtant elle n’avait eu autant l’impression de faire le bon choix. Elle revenait de temps en temps voir sa fille et son mari. Voir les deux amours de sa vie rendaient son combat moins vain. Voilà un an qu’elle tente de combattre une organisation qui a fait de sa vie un enfer. Une organisation qui a poussé les gens à détester leurs prochains pour une histoire de gène. Après avoir fuit, elle était parti retrouver Charles Xavier.
Comprenant son histoire il lui avait promis d’effacer de la mémoire des gens les raisons de sa fuite. Il lui avait aussi donné un but : Infiltrer les amis de l’humanité. Ce parti radical anti-mutant était le fer de lance de quelque chose de plus gros. Et malgré ses pouvoirs il n’arrivait pas à savoir quoi. Alors celle que les X-men connaissaient sous le pseudonyme de Bee avait infiltré le parti jusqu’à arriver aux plus hautes sphères du pouvoir. Un an de mensonge consacrant tout son énergie à ce combat souterrain. Elle ne rentrait à l’Institut qu’une fois par mois après avoir vu sa fille et son mari. Elle faisait son rapport et rentrait.
Ce soir aussi elle allait rentrer à Salem. Mais cette fois elle sait qu’elle ne reviendra pas. Ce qu’elle a trouvé ne lui permettra plus de venir voir sa fille, son bébé…

« Je t’aime… Je vous aime… »

C’est les larmes aux yeux qu’elle repart plus rapidement que jamais. Elle ne sera pas en retard… Mais ce qu’elle craignait était déjà en route. Un missile ultra rapide fonçait sur elle. Et avant qu’elle n’ai pu dire ouf il explosa lui faisant perdre conscience et tombait à terre.
Ses yeux s’ouvrent doucement et elle voit le pré où elle est tombée. Alors qu’elle tente de se relever la douleur l’oblige à rester à terre. Son bras est cassé et elle a quelques côtes d’enfoncer. Des ecchymoses parcourent tout son corps, c’est déjà un miracle qu’elle soit vivante. Puis elle entend le son des bottes qui se rapproche. Ils l’ont retrouvé et vont la tuer. Elle sait qu’elle n’a aucune chance. Ces hommes sont entraînés pour ça, leurs armes sont à la pointe de la technologie et surtout ils la connaissent bien Elle a vu son dossier parmi ceux des autres mutants. Elle a compris que quelqu’un de puissant avait décidé de s’occuper du problème mutant une bonne fois pour toute. Et c’est pourquoi elle ne devait pas arriver à l’institut. C’est pour ça qu’elle allait mourir ce soir.

Mais comme il y a un an elle sentit une vague l’envahir. Elle revit sa fille s’endormir, cette année de souffrance, sa vie cachée, tous ses efforts. Alors elle décida de ne pas se laisser tuer comme un lapin. On la surnomme Bee, l’abeille, alors elle piquera avant de mourir…

Le commando surentraîné vit alors une mère de famille en colère. Une mutante qui se laissait aller. Ils allaient payer pour toutes les injustices, tous les malheurs, toutes les rancœurs de Sara Milton. Et l’espace d’un instant ils eurent peur… Puis lorsqu’ils virent son pouvoir débordé comme de l’eau d’une cruche et l’envelopper d’une énergie jaune ils chargèrent leurs fusils et attaquèrent.

Le combat fut court et violent. Sara massacra sans état d’âme deux soldats avec un seul bras, puis une balla la toucha au ventre et une deuxième au cou. Alors qu’elle sentait sa vie s’écouler hors d’elle elle ferma les yeux et commença à flotter. Deux paires d’ailes apparurent dans son dos formé par son pouvoir. Puis alors qu’une nouvelle volée de balles allait l’atteindre et se laissa exploser, sa télékinésie s’échappant de toutes parts comme autant de dards mortels. Lorsqu’elle retoucha le sol la mort l’avait emporté elle ainsi que ses adversaires. Charles ne su jamais rien de l’attaque et tous les mutants moururent quelques jours plus tard. Mais ce ne fut pas sa dernière pensée. Non elle pensa à sa fille et à son mari. Car c’est pour eux qu’elle a fait tout ça, pour qu’ils vivent dans un monde meilleur…