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[7 mars]Sur fond de musique tribale. - Page 2 Empty Re: [7 mars]Sur fond de musique tribale.

Jeu 15 Jan 2009 - 22:55
Cassandre fut légèrement surprise de l'attention de Nathan, d'autant que sa voie lui était encore inconnue. Malgré sa cécité désormais "totale", les élèves semblaient continuer de respecter son désir d'autonomie comme lorsqu'elle se servait encore de son pouvoir pour voir et se mouvoir par procuration. La remarque bienveillante du garçon rappela la non-voyante à sa condition... et au dilemme épineux qu'elle lui posait depuis la rencontre avec les agents de la CIA dans le Vermont : devait-elle réutiliser son pouvoir pour guider les NeXus ? Elle pouvait sûrement leur éviter des ennuis, mais utiliser était-ce inclus dans la prédiction de la mystérieuse médium de la CIA ? Ne risquait-elle pas, en rompant son voeu, de mettre en péril leurs chances de succès prédites par l'autre médium ?

"Merci, mais je ne pense pas m'attarder." déclina-t-elle avec courtoisie. "Tu dois être nouveau... ainsi que cette jeune fille." dit-elle en tournant la tête dans la direction de la voix de Kate.

"Je m'appelle Cassandre." se présenta-t-elle à Nathan, Kate et Dezba bien que ce dernier connût son nom de famille, son bol toujours entre ses mains.

"Ne vous inquiétez pas, il est prévu que chacun d'entre vous poursuive son cursus scolaire dans les écoles de Salem Center. Ici, nous essayons de concevoir des cours pertinents et adaptés à notre spécificité. Le professeur Zachary par exemple, s'occupe du cours de maîtrise de pouvoirs. Il y a également des cours de philosophie, de psychologie, d'arts appliqués... Nous organisons également des simulations en Salle des dangers pour vous permettre d'exercer vos pouvoirs sans risque. J'espère en tout cas que vous vous plairez à l'Institut." expliqua-t-elle. Niko quitta la pièce, de toute évidence déçu.

"Seulement à moitié." releva la psychologue à l'intention de Kate avec philosophie.
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[7 mars]Sur fond de musique tribale. - Page 2 Empty Re: [7 mars]Sur fond de musique tribale.

Ven 16 Jan 2009 - 19:18
Nathan espérait ne pas avoir blessé ce qui allait devenir sous peu sa professeur référente même si il n'était pas au courant de même que Cassandre ne semblait pas l'être non plus. Enfin il ne savait pas qu'il avait mis ses deux pieds dans le plat et de manière magistral, rappellant à la grecque sa condition d'invalide et dépendante d'autrui
La seule chose qu'il était en mesure de savoir c'est que cette dernière refusa son invitation en indiquant qu'elle ne comptait pas rester. Puis elle se présenta après lui avoir fait remarqué qu'il devait certainement être nouveau dans l'institution


"En effet, je m'appelle Nathan..."


Il hésita quelques dixièmes de secondes pour se décider si oui ou non il était nécessaire qu'il donne ici son nom de famille auquel il était attaché mais le fait de le taire le faisant se confondre dans la masse. Puis il trancha et dit dans un souffle

"... Nathan Levy"

Il écouta ensuite la question de Dezba qui lui semblait fort intéressante étant donné que l'israélien entretenait le doux rêve de pouvoir reprendre des études dans le domaine qu'il avait quitté avant l'armée, à savoir la conception de systèmes robotisés. En effet ce n'est pas avec son ancien grade de Samar qui était l'équivalent de sergent-chef qu'il allait pouvoir trouvé un travail convenable par la suite. Il ne comptait pas passer le reste de sa vie muré à l'Institut et préférait voir cela plutôt comme un tremplin

Cependant la réponse de la psychologue ne remplit pas entièrement les attentes du jeune homme étant donné qu'il doutait plus que fortement de la présence d'une université à Salem Center. Peut-être pourrait-il étudier avec l'aide d'Internet tout en se rendant épisodiquement à une université aux alentours pour approfondir ses connaissances

Alors qu'il allait poser une nouvelle question, une musique se mit à retentir dans la cuisine : il s'agissait d'un morceau d'électro plutôt connu qui semblait provenir de la poche du jean de l'israélien. Celui-ci esquissa quelques pas de danses au rythme de la musique en essayant de sortir son portable de la poche. Quand il réussit l'exploit de sortir son téléphone, il put voir le nom de l'appelant et décrocha aussitôt. Si jamais sa soeur n'arrivait pas à l'avoir encore une fois Nathan savait qu'il avait intérêt à trouver un trou de souris où se terrer pour ne pas avoir à subir ses foudres

Il parlait en israélien et se dirigeait en direction du hall pour jailler dans les jardins après s'être platement excusé de la gêne occasionné


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[7 mars]Sur fond de musique tribale. - Page 2 Empty Re: [7 mars]Sur fond de musique tribale.

Sam 17 Jan 2009 - 20:54
Nan' écoutait Anna avec attention, sans faire attention à Niko qui tentait une fois de plus de s'attirer tous les regards de la pièce. Kate avait d'ailleurs mordu à son appât, mais elle apprendrait bien vite à ne pas s'en préoccuper autant.
L'algonquin hocha la tête sur le côté, d'un air entendu, lorsqu'on lui dit que Garrison s'était volatilisé -avec sa politesse habituelle, ça allait de soi-, ensuite il fronça les sourcils à l'évocation du télépathe Renaud, mais la réaction la plus visible fut à l'annonce du retour de...


-Tim?

Il était toujours en vie, c'était déjà ça de bien. Mais pourquoi ne l'avaient-elles pas ramené ici, Jen et Anna? C'étaient probablement les deux personnes les plus a même de faire revenir son ancien colocataire! Sauf que la télépathe ajoutait qu'il semblait amoureux? Mais il avait toujours aimé Anna, tout le monde le savait, ou du moins Nan' le savait! Était-il amoureux de quelqu'un d'autre? C'était impossible! Anna devait avoir le coeur brisé... Pour la réconforter, Nan' posa son ustensile à côté du bol qu'il venait de terminer et posa sa main sur celle d'Anna. Il suivit alors son regard posé sur la psychologue de l'école, qui s'entêtait à utiliser sa canne, comme une véritable handicapée, alors qu'il l'avait connu totalement libérée de cet outil, grâce à son pouvoir. La mine perplexe, il l'écouta répondre à Nathan, triste de voir Cassandre considérée comme une personne nécessitant de l'aide.
Lorsque l'israëlien sortit, Nan' se leva à son tour pour aller porter sa vaisselle et fit un signe de la main avant de partir à la recherche de Jen.


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[7 mars]Sur fond de musique tribale. - Page 2 Empty Re: [7 mars]Sur fond de musique tribale.

Lun 19 Jan 2009 - 21:06
"Oui je pense ma plaire ici."

Andrew regarda la cuisine se dépeuplé, visiblement les gens avait d'autre chose à faire, ou alors ils étaient génée par la présence de Cassandre.

"Ca arrive même aux meilleurs Kate, je suis sur que tu arrivera à faire de vrai miracle dans quelque temps, ne sois pas déçu prends un chocolats pour te réconforter."

L'amérindien fit un grand sourire à Kate puis se tourna vers Deneos tout en se grattant la tête.

"Je vais me dégourdir un peu si quelqu'un veut venir avec moi dans le jardins on s'y rejoint je vais me changer rendez-vous dans 10 minutes, merci pour toutes ces réponses Cassandre"

Andrew se leva et mit son assiette dans le lave-vaisselle, c'est fort pratique ces choses là,puis il se dirigea vers la sortie de la cuisine.

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[7 mars]Sur fond de musique tribale. - Page 2 Empty Re: [7 mars]Sur fond de musique tribale.

Lun 19 Jan 2009 - 21:58
Anna continuait de regarder du coin de l'oeil le patient se faire examiner tandis que Kate enfournait un à un les chocolats. Finalement, ce n'était pas de Niko dont il fallait se méfier. Mais de la jeune femme, une guérisseuse qui se révéla des plus gourmande. Ou bien n'était-ce que par jeu, histoire de faire saliver un peu plus le mutant en face d'elle ? Dans tous les cas, cela fit sourire Anna.

Sourire amusé qui se transforma en un sourire un peu plus affecté lorsque Nan' exprima sa surprise quant à l'évocation de son ancien colloc', son ancien coéquipier et certainement, toujours son ami. Anna savait très bien que le fait d'avoir révélé la rencontre inattendu de Tim avait été une bonne chose. En particulier à l'Algonquin. Mais elle ignorait les répercussions que cela pourrait avoir. Colère ? Tristesse ? Soulagement ?

Anna sursauta lorsqu'elle sentie la main du mutant sur la sienne. Elle leva un regard interrogateur, surprise de voir un tel geste de sa part. Elle finit par lui répondre par un sourire, lui faisant comprendre ainsi qu'elle allait bien. Visiblement lui, il croyait que ces répercussions tendaient plus vers la tristesse en ce qui concernait la télépathe. Ce qui n'était pas le cas. Du moins, elle n'en avait pas l'impression. Sur le coup, sa rancoeur vis à vis de Tim l'avait amené à se montrer plus froide que d'habitude. Elle avait pris son départ pour un véritable abandon. La proximité qu'ils avaient eu tous les deux et le fait qu'elle ait remarqué une certaine plénitude cher le jeune homme n'avais fait qu'accentuer ce sentiment de délaissement et d'amertume.
Mais aujourd'hui, elle ne savait plus quoi penser. Tim lui avait paru heureux. Il semblait savoir ce qu'il voulait et savoir où il allait. N'était ce pas le plus important ?

Anna laissa échapper un soupire las alors que la pièce se vidait peu à peu et que Kate achevait son travail. Travail qui ne reçut qu'une expression blasée de la part de Niko. La télépathe finit son bol de soupe qu'elle se félicitait une fois de plus d'avoir choisi. Elle mit la vaisselle dans le lave-vaisselle, récupéra manteau, écharpe et sac et lança un :

"Bonne journée."

Arriver sur le pas de la porte elle se retourna brutalement.

"J'allais presque oublier ..."

Elle revint sur ses pas, choppa un ou deux chocolats et repartie, mine de rien.

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[7 mars]Sur fond de musique tribale. - Page 2 Empty Re: [7 mars]Sur fond de musique tribale.

Jeu 22 Jan 2009 - 12:17
*A moitié rien… ?! Ca veut dire à rien du tout en fait…*

Mauvais départ, la journée commençait mal. Déjà l’audience, ensuite la qualité douteuse des plats et maintenant ça. C’en était trop. Trop pour sauter à la gorge de ce goinfre ingrat et l’étouffer d’une poignée de chocolats enfoncés dans son large gosier. Et même trop pour simplement réagir à son demi merci de pacotille qui n’avait pour but que de la ramener un mètre sous terre.

Elle resta immobile, les yeux rivés sur ce doigt qui l’avait trahie et couverte d’humiliation, se demandant si Niko l’avait vraiment léché ou si elle avait juste halluciné. Qu’est-ce que ça changeait ? Rien. Autour, c’était la débandade, la cuisine se vida en quelques secondes, comme si son échec avait fait fuir les troupes. Ne restait que ce grand brun timide et sa salade. Normal. Même après la bataille, il subsistait toujours un ou deux pillards venus profiter de l’ampleur du désastre et ricaner à la face des vaincus.

Et puis elle. La prof, la psy, l’aveugle. Qui enfonçait le clou. Utile seulement à moitié. C’était inhabituel et c’était loin de répondre à l’exigence de l’Australienne.

« A moitié, c’est insuffisant. » Lança-t-elle froidement à l’intention de Cassandre.

D’une main, elle attrapa la chaise de Niko restée au milieu de la cuisine et la remit à sa place puis débarrassa son assiette dans un silence de plomb. Lasse, elle revint s’asseoir parallèlement à la table, croisant négligemment ses jambes sur la chaise en face d’elle et utilisant son bras comme une béquille pour appuyer sa tête.

Elle resta quelques secondes ainsi, fixant la canne de Cassandre, puis la dévisageant sans complexe d’une manière qui ne se faisait pas quand le regard de la cible pouvait croiser le vôtre. Mais les lunettes noires préservaient Kate de tout embarras, à moins que la professeur ne puisse le sentir quand même.

Avant ici, ça lui aurait paru inéquitable. Privée d’un sens sur cinq, Cassandre aurait été rangée dans le tiroir ‘handicapée de service’. Kate l’aurait aidée avec un peu de compassion et beaucoup de condescendance à traverser la rue ou monter dans un tram. Elle aurait pu tout aussi bien danser la polka devant elle ou la pousser sous ce fameux tram. Dans tous les cas, elle aurait eu l’impression de jouir de la vie quand l’autre s’en accommodait.

Mais ici, les pouvoirs redéfinissaient les règles et Cassandre devait maîtriser le sien pour occuper la place de professeur. L’handicapée de service se transformait alors en superwoman sans collant et peut-être que son super don lui permettait de transformer la surfeuse en ver de terre d’un claquement de doigt. Et elle, avec sa dent cassée, elle n’avait plus qu’à ramper.

Au final, c’était bien inéquitable.
Question de karma.

Presque hypnotisée par la lenteur avec laquelle Cassandre portait sa cuillère aux lèvres, Kate ouvrit enfin la bouche…

« Je suis pas habituée… à ça… »

Elle marqua une pause. Ses doigts vinrent pianoter la surface de la table, tandis qu’elle cherchait ses mots.

« J’veux dire… je suis pas habituée à tout ça. L’Institut, New York… mon pouvoir. C’est la première fois que ça marche pas et j’avais pas pensé à… enfin j’vois pas à quoi ça m’sert si j’arrive même pas à réparer la dent de ce gros… une dent quoi. J’étais bien meilleure sur les vag… hum. »

Sa voix buta sur le dernier mot. Une journée qui commençait mal donc.
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[7 mars]Sur fond de musique tribale. - Page 2 Empty Re: [7 mars]Sur fond de musique tribale.

Jeu 22 Jan 2009 - 23:39
L'essentiel des élèves battit en retraite, laissant Kate et Lucas seuls avec Cassandre, et la psychologue ne put s'empêcher de penser que sa présence en était la cause. Peut-être les élèves se méfiaient-ils d'elle à présent. Elle se sermonna intérieurement d'un tel accès d'égocentrisme, puis reporta son attention sur Kate. La jeune fille semblait vivement contrariée par l'épisode avec Niko, qui lui avait pourtant semblé anodin.
La psychologue prit une cuillère de sa soupe, écoutant Kate sans prendre ombrage de sa réaction épidermique.

"Je crois... que le jour où tu réussiras toutes tes tentatives, tu n'auras plus de raison de rester parmi nous. Nous avons tous nos passages à vide." répondit-elle sans se départir du calme qui la caractérisait.

"Il faudrait demander confirmation à Mlle Fouba, mais j'imagine qu'une dent est plus complexe à soigner qu'une entaille." dit-elle, tout en tirant quelques conclusions rapides sur la nature du pouvoir de Kate. Elle savait combien Georgia pouvait se sentir inutile parfois, alors que son pouvoir était une garantie de survie pour ses coéquipiers. La New Yorkaise avait tendance à sous-estimer l'importance de son pouvoir au sein de l'équipe.

"Tu es guérisseuse, c'est cela ? Tu possèdes un don rare et précieux, qui est par définition suffisant en soi." lui assura Cassandre de sa voix douce. D'une certaine façon, Kate et elle avaient une prise sur l'inéluctable.

"Je comprends... L'Institut peut être déstabilisant lorsqu'on y arrive. La normalité n'est pas ce qu'elle est à l'extérieur, ici. Pourtant, je crois que c'est pour cette raison précise que les élèves s'y sentent chez eux." ajouta-t-elle après quelques secondes de réflexion. Même Iacobo semblait revenir à l'Institut comme au bercail, et cette pensée avait quelque chose de très poignant.
Lucas Shaam
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[7 mars]Sur fond de musique tribale. - Page 2 Empty Re: [7 mars]Sur fond de musique tribale.

Jeu 22 Jan 2009 - 23:53
Lucas, entré en léthargie silencieuse durant l’absorption de sa salade NON-sucrée, finit rapidement son assiette avec un empressement qui rappelait la fin qui lui tenaillait le ventre à son entrée dans la cuisine. Il s’était servi une grosse assiette, mais se sentait encore capable de manger quelques petites douceurs, comme les chocolats que la gentille Anna avait laissés là. Quand il redressa la tête, la moitié des personnes présentes était partie, et il s’étonna de ne rien avoir remarqué. En fait, il ne restait plus là que Kate l’Australienne aux mœurs culinaires étranges qui visiblement avait mal pris une réflexion de la psychologue, et cette même psychologue, Cassandre, qui mangeait de la soupe. Spectacle habituel en soi, si ça n’était que depuis que la non-voyante ne se servait plus de son pouvoir, son infirmité se faisait réellement ressentir dans ses gestes quotidiens, qu’elle effectuait avant avec une aisance déconcertante.

C’était étrange de la voir ainsi changée par un refus de son pouvoir… Et en parlant de refus de pouvoir, Kate semblait pas mal dans son genre non plus. Lui aussi était passé par un stade de non acceptation de son don, de non compréhension de tous ces événements qui s’étaient enchaînés avec une vitesse impressionnante, lui qui avait jusque là eu une vie on ne peut plus banale et ennuyeuse…

Il écouta la conversation des deux résistantes de la cuisine tout en approchant d’un des paquets entamé de chocolats, et s’en servit un qu’il enfourna avec fougue dans sa bouche, le laissant fondre sur sa langue. Il regardait les deux mutantes à tour de rôle, et finit par avaler bruyamment son morceau de chocolat salvateur de papilles gustatives pour s’interposer dans la conversation après un bon repas, se tournant vers Kate.


« Hmm…comme le dit Madame Cassandre, il y a des cours pour améliorer ton pouvoir ici. R’garde moi en arrivant, j’arrivais à peine à me changer en vieille caillasse friable comme du calcaire. Et maintenant… »

Rock activa alors son pouvoir sur sa main droite, qu’il tendit devant lui. Elle se métamorphosa immédiatement en diamant brut, puis se rechangea en chair normale.

« Alors imagine ce que tu pourras faire avec un pouvoir comme le tien dans quelques temps ! Les membres de ton équipe ont de la chance de t’avoir avec eux ! »

Il se tourna ensuite vers la sublime Cassandre, et s’étonna lui-même d’arriver à lui parler sans trop rougir…

« Je ne pense pas que l’institut remplace la vie qu’on menait avant la découverte de notre pouvoir… Mais c’est sans doute le meilleur moyen de substitution possible quand on n’est plus accepté nulle part… Au moins ici, il y a des gens qui comprennent ce que nous sommes, et qui ne nous jugent pas… C’est rassurant, et ça permet d’accepter notre différence. Même si à l’extérieur de ces murs, les humains ne semblent pas changer d’opinion à notre égard… »

Il fit une petite moue déçue en repensant à tous ces articles anti-mutants parus dans les journaux, aux lois discriminatrices et aux persécutions de ces personnes qui n’ont pas choisi d’être ce qu’elles sont…

Il reprit néanmoins une ébauche de sourire, ne voulant pas mettre la discussion sous un ton tristounet.


« Enfin bon… le principal c’est qu’on soit ensemble, tous, en sécurité. »
Jay Sirian
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[7 mars]Sur fond de musique tribale. - Page 2 Empty Re: [7 mars]Sur fond de musique tribale.

Ven 23 Jan 2009 - 22:03
Jay à Mlle Deneos a écrit:Mlle Deneos, on a une nouvelle élève que Cérébra a laissé entrer, je voulais juste savoir dans quelle chambre elle devait aller.
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[7 mars]Sur fond de musique tribale. - Page 2 Empty Re: [7 mars]Sur fond de musique tribale.

Dim 25 Jan 2009 - 0:53
Elle acquiesça malgré elle d’un léger mouvement de tête avant de se rendre compte que Cassandre ne pouvait voir ce type de manifestations corporelles. De toute façon, la psychologue avait compris de quoi il en retournait, il était vain de confirmer la nature de son pouvoir.

Elle émit sans la moindre conviction un bref « Sans doute » à la question de savoir si une dent était plus complexe à soigner qu’autre chose… elle s’en fichait, de la dent, de Niko, seul lui importait le fait d’avoir failli.

« Je n’avais jamais envisagé les choses sous cette angle » s’empressa-t-elle de répondre, avant de préciser…

« Je n’avais pas envisagé mon pouvoir comme un don rare et précieux… j’en vois l’utilité bien sûr, hier, j’ai retiré une flèche de l’épaule d’un gars et je suis persuadé qu’il s’en est trouvé soulagé sur le coup mais… j’ignore si ce don est rare, je suppose ne pas être la seule dans ce cas et j’ignore encore plus s’il est vraiment précieux… ce gars était un vrai abruti et sachant cela, la flèche était très bien à sa place selon moi… le problème n’est pas là. »

Elle s’arrêta là, ne s’étendant pas sur l’essentiel, omettant que ce qui la dérangeait le plus était de ne pas être à la hauteur, de ne pas relever le défi. Et sans préciser qu’elle était encore loin de se sentir chez elle à l’Institut.

Le grand brun sortit de son mutisme pour la rassurer et il avait un argument de poids : l’entraînement. C’était un mot qui avait une valeur aux yeux de la surfeuse. Elle se remémora ses milliers d’heures à essayer d’éviter la chute jusqu’à enfin tenir en équilibre sur sa planche. Elle n’était pas née championne même s’il était évident qu’enfant déjà, elle possédait les qualités requises pour la pratique de la glisse. Mais elle s’était accrochée à l’idée de progresser et d’y arriver, sans jamais lâcher prise. Et ça avait marché.

Peut-être que la même détermination suffirait pour son pouvoir. La main transformée de Lucas lui arracha un regard et un sourire au passage…

« Et bah mon vieux ! Tu peux faire fortune rien qu’en t’coupant les ongles des orteils ! »

Elle se leva d’un bond ; elle avait besoin de prendre l’air et de se défouler surtout. Et elle ne connaissait qu’une manière de se changer les idées ou plutôt de les remettre en place : le surf. Bon, à défaut de vagues dans le coin, elle irait courir quelques foulées, ça la maintiendrait en forme au moins.

Elle se dirigea vers la porte puis marqua une pause avant de se tourner vers Lucas :

« Non, c’est vrai… l’Institut ne pourra jamais remplacer nos vies et c’est pas ce que j’suis venue chercher d’ailleurs… Et personne ne m’a rejetée là-bas, en Australie… en tous cas, personne qui avait de l’importance à mes yeux. »

Elle continua son chemin, laissant la dernière phrase de l’homme diamant résonner à son oreille. L’important pour elle, n’était pas d’être ensemble, tous, en sécurité. L’important, c’était qu’elle arrive à guérir un jour cette putain de dent.


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[7 mars]Sur fond de musique tribale. - Page 2 Empty Re: [7 mars]Sur fond de musique tribale.

Mar 27 Jan 2009 - 0:46
Posant son bol sur le comptoir, Cassandre inclina légèrement la tête sur le côté. Il était étrange de constater que les élèves dotés des pouvoirs les plus vitaux ne se rendent pas compte de l'importance de leurs capacités... et de la convoitise qu'elles pouvaient attiser. Les frères Le Brehan l'avaient appris à leurs dépends.

"La rareté d'une chose n'est pas nécessairement quantifiable." répondit doucement Cassandre. La psychologue resta ensuite silencieuse, pesant le témoignage de la jeune fille. Le fossé qui séparait le pouvoir du vouloir était énorme, et le dilemme déontologique de Kate était en tous points semblable à celui des médecins : devaient-ils soigner les plus sombres crapules en connaissance de cause ? Un problème épineux, qui plus que chez les médecin, relevait de la conscience morale pour les mutants guérisseurs. La non-voyante nota mentalement cette pensée pour y revenir plus tard avec les élèves concernés.
Une certaine frustration se dégageait de la voix de Kate... et de ses phrases inabouties. Il y aurait des moments plus opportuns pour en parler. Cassandre laissa donc Kate quitter la cuisine sans ajouter quoi que ce soit, restant ainsi seule avec Lucas, qu'elle ne remarqua que lorsqu'il s'adressa à la jeune fille.
Son discours optimiste surprit la psychologue. Le jeune homme avait enduré pas mal d'épreuves ces derniers temps, en particulier à la mort de River, dont certains élèves la tenaient ouvertement pour responsable. Et pourtant, Lucas s'adressait à elle avec un naturel déconcertant, comme s'il n'avait pas eu vent des reproches de ses camarades, ou qu'il n'en tenait pas compte. Le mutant semblait aussi solide à l'intérieur qu'à l'extérieur. Cassandre, elle, avait encore du mal à se supporter elle-même, sans pour autant désavouer le bienfondé de ses choix ; elle savait tout ce qui était en jeu.
La Grecque ne put s'empêcher de détourner le visage vers la fenêtre à l'évocation de la sécurité de l'Institut, sentant une expression contrite se peindre sur son visage. "Ensemble, tous en sécurité".
Une aura ironique planait dans cette phrase, dans l'esprit de Cassandre. La jeune femme se retourna complètement, et entreprit de nettoyer son bol dans l'évier, plus par souci de soustraire son malaise à Lucas, que parce qu'elle avait terminé sa soupe.
Elle fut néanmoins distraite de sa tâche par un message de Jay. Voilà qu'elle devenait régisseuse de l'école.
Elle s'essuya les mains sur un torchon, puis répondit au KozaX.

"Nora est seule dans sa chambre, il me semble. Je pense que tu peux l'y installer. Merci, Jay."

Quelque part, l'interlude de Jay avait été le bienvenu pour l'aider à se recentrer sur le bon fonctionnement de l'école plutôt que sur ses états d'âme, tout sauf constructifs. Et elle n'avait toujours pas réglé la question du sixième membre de son équipe. Oui, elle devait se focaliser sur cet objectif, comme on fixe une lointaine lumière dans l'obscurité.
Lucas Shaam
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[7 mars]Sur fond de musique tribale. - Page 2 Empty Re: [7 mars]Sur fond de musique tribale.

Sam 31 Jan 2009 - 19:45
La jeune femme sembla reprendre du poil de la bête lorsqu’elle répondit à Rock avec une plaisanterie sur son pouvoir. Il y avait déjà pensé, certes, mais n’avait jamais essayé de voir si ça marchait… Il faudrait de toute façon trouver quelqu’un capable de couper dans du diamant, ce qui n’était pas chose aisée, même dans un institut plein de mutants. Une chose était certaine, si ça pouvait marcher, il ne saurait pas réellement quoi faire de ces richesses et les confierait certainement dans leur intégralité (ou presque) à l’institut qui l’avait accueilli alors qu’il était perdu. Certains des professeurs étaient aussi des chercheurs sur la question mutante, et ça pouvait leur servir, sans parler de tout l’équipement nécessaire à la partie scientifique de l’institut, la gestion de Cerebra, des sous-sols, de la salle des dangers et des moyens de locomotion dernière génération. L’écroulement d’une aile de l’institut avait dû aussi être un gouffre financier… Enfin beaucoup de digressions pour pas grand-chose au final, puisque personne ne pouvait être certain que ça marcherait. Et en plus, ces pensées empêchèrent Lucas de répondre à Kate autrement que par un sourire amusé et un regard un peu absent jusqu’à ce que l’Australienne soit arrivée près de la porte pour s’adresser une nouvelle fois à lui, clôturant la discussion sur une note ni totalement négative, ni franchement positive non plus, sur une question portant à la réflexion, une fois de plus.

Des personnes chères à ses yeux, Lucas en avait perdu pas mal ces derniers mois. Tout d’abord ses parents, restés en France, dont il n’avait pas eu le courage de prendre des nouvelles à cause de la mort probable de son père lors de ce violent accident de voiture. Il avait aussi perdu toute son ancienne vie, tous ses anciens amis, même si en l’occurrence, il fallait plutôt parler d’amies, puisqu’il n’avait alors que peu de succès amical avec la gent masculine. Puis, à l’institut aussi il avait perdu des proches… Kieran, son coéquipier sympathique et un peu introverti, au pouvoir original ressemblant un peu à celui de Laura Davis. Il y avait eu des départs, des morts, des disparitions… Et il y avait eu la mort de River… Décès violent et injuste qui ne devait pas se produire, qui ne pouvait pas se produire. Et depuis ce jour, il était devenu une coquille vide de sentiments. Il avait réappris à sourire, à se présenter joyeux et motivé en toute occasion. Il avait appris à masquer sa peine, ses sentiments et à lentement accepter le décès de la jeune anglaise. Elle était toujours en lui, avec lui, et il discutait quotidiennement avec elle, souvent en rendant visite au mémorial de l’institut… Mais il ne montrait plus rien de sa tristesse ou de son manque. Il masquait, il dissimulait, et ça valait peut-être mieux ainsi. Les gens ici ne l’aimaient pas triste et absent, peiné. Ils le préféraient gaie, joyeux et enthousiaste. Il fallait les comprendre, c’était indéniablement vrai que c’était plus agréable lorsque Rock était positif.

Il s’était donc enseveli derrière une barrière mentale solide comme du roc, derrière laquelle aucun sentiment ne semblait passer autre que celui qu’il avait l’intention de faire passer. Étrange coïncidence avec la nature même de son pouvoir de transformation. Peut-être n’était-il fait que pour ça, après tout : se dissimuler derrière une barrière infranchissable pour ne montrer que le meilleur de lui-même. Et il s’en accommodait tant bien que mal, même si quelques fois ça lui pesait.

Ce fut le bilan qui tomba, alors que Kate avait refermé la porte de la cuisine derrière elle. Lucas était devenu absent, le regard dans le vide, lointain. Cassandre n’avait d’ailleurs pas répondu à sa remarque et vaquait à des occupations plus terre à terre comme le nettoyage de son bol ou une réponse à un message de son équipe. Lorsqu’il reprit sa conscience sur la cuisine, le jeune mutant posa ses yeux gris sur la psychologue avec une tendresse mélancolique. La première fois qu’il avait vu Cassandre, qu’il avait été émerveillé par sa prestance, sa beauté, elle était dans une situation presque pareille à celle qui se présentait là.

C’était un soir plutôt qu’une journée, mais elle se tenait aussi à côté du lavabo, et lavait également quelque vaisselle laissée là. Il se souvint la gêne qu’il avait alors ressentie, et les bégayement qui s’étaient emparé de lui en même temps qu’il s’éprenait follement et sans raison d’elle. Ça aussi, il avait appris à le cacher, à le dissimuler des regards extérieurs, cette passion malsaine pour cette femme plus âgée que lui… Il ignorait si avec son pouvoir, elle l’avait découvert, mais elle ne semblait pas vouloir en faire mention, si c’était le cas. Peut-être était-ce mieux ainsi, un amour secret et platonique, un rêve, un fantasme irréalisable, une envie restreinte à l’intérieur de son âme de jeune adulte mutant.

Mais la voir là, toute pareille, ou presque, à la première fois lui donna une irrépressible envie de tout lui dire, de tout lui avouer, de relâcher cette pierre qui pesait sur son esprit chaque jour, de se libérer d’elle et de se sentir plus léger de ce lourd secret caché. Il prit une inspiration profonde… Ils étaient seuls, et rien ne pouvait le perturber, même dans ce lieu de passage. Il suffirait de quelques mots, de quelques secondes…

Alors il se lança, fermant les yeux comme pour se donner du courage…


« Madame Cassandre… »

Il hésita alors. Il ne savait pas réellement que lui dire, comment lui avouer ce qu’il ressentait. Il ne savait pas lui-même ce qu’il ressentait réellement pour la psychologue. ‘Je t’aime’ n’aurait sans doute pas suffis à cerner tout ce qu’il éprouvait, et était également trop direct. Elle ne pourrait pas comprendre, si compatissante pouvait-elle être. Alors l’élan se stoppa, et il se sentit soudainement particulièrement ridicule, stupide et puéril. Il n’avait pas le courage de lui avouer, voilà tout. Il était lâche. Les barrières qu’il avait érigées lentement pour voiler ses sentiments du regard des autres ne lui étaient même plus accessibles à lui, comme s’il n’arrivait plus non plus à les dépasser, à les franchir de l’intérieur… Il avait fermé la porte, et ne détenait plus la clé…

Quelques secondes passèrent durant lesquelles sa chaleur corporelle augmenta considérablement, alors que sa gorge lui brûlait. La gêne le submergeait, et il se damnait de ne rien trouver à dire… Qu’allait-elle penser de lui, qui l’interpelait sans rien prononcer ensuite ? Alors il parla, il prit la première chose qui lui passa par la tête, d’une voix tremblante et maladroite, hésitante et gênée, dans laquelle perçait un trouble énorme…


« Euh… Vous…vous croyez que c’est possible ? Enfin je… je veux dire… ce que Kate disait à propos de… enfin… mes ongles en diamant… »

Et puis comme pour se donner une contenance à cette question sans sens, il enfourna un nouveau chocolat dans sa bouche tout en inspirant fortement, gardant toujours les yeux fermés. Il ne voulait pas voir la réaction de la psychologue à sa bêtise. Il n’en avait pas le courage et s’en sentirait dégradé, piétiné…
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Mer 4 Fév 2009 - 22:54
Lorsque Lucas rouvrit la bouche, Cassandre aurait été loin de se douter que ses paroles soient orientées... vers les ongles de ses orteils. En réalité, la façon dont il l'avait appelée pour attirer son attention avait semblé nettement plus grave que le sujet trivial qu'il aborda.
Désarçonnée, la Grecque haussa un sourcil amusé. Il fallait bien dire que la tournure de la conversation avait brisé la glace, et l'avait temporairement détournée de ses sombres pensées.

"Eh bien, laisse-moi réfléchir..." dit-elle en feignant d'être placée devant un cas de conscience particulièrement épineux.

"Tu connais la chanson... il paraît que les diamants sont les meilleurs amis des filles. S'ils ne t'apportent pas fortune, tu pourras toujours faire mauvaise fortune joli coeur." répondit-elle, son regard brumeux animé d'une pointe d'humour. Au-delà du jeu sur les mots, la non-voyante profitait de ce moment d'intimité exceptionnel pour sonder indirectement le moral du jeune homme, plutôt avare de paroles. Cela faisait plusieurs mois que l'affaire Overmind avait bouleversé leur vie, et la jeune femme s'interrogeait sur le moral des élèves, en particulier les plus proches des victimes.

"Mais à ta place, j'essaierai de rester discret quant à cette possibilité de transformation..." reprit-elle plus sérieusement, comme si la psychologue était incapable de conserver une expression dégagée plus de quelques secondes.

"Crois-en mon expérience, bien des pouvoirs peuvent attirer la convoitise. Vous n'en êtes pas forcément conscients car la majorité des gens nous sont encore hostiles, mais..."


Elle s'interrompit dans sa phrase, comme cela lui arrivait souvent, laissant son propos en suspension dans l'air à l'instar de son regard perdu dans les limbes de la cécité.
Lucas Shaam
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Jeu 5 Fév 2009 - 21:48
Lorsque Cassandre répondit, Lucas garda les yeux fermés, et fut plus touché par le timbre cristallin de la voix agréable et appaisante de la psychologue que par le fond de ce qu’elle disait. Il l’écoutait, mais ces questions matérielles de capacités de pouvoir ne l’intéressaient pas outre mesure. Ce qui était tout de même intéressant à soulever, c’était qu’elle faisait allusion à des pouvoirs dangereux non pas pour ce qu’ils sont, ni contre des ennemis, mais envers les personnes qui pourraient en être envieuses.

*Elle parle sans doute de ce qui s’est passé avec les télépathes… Ou… peut-être avec elle…*

Il arriva tout de même sourire un peu sous la remarque de la psychologue qui affirmait que les diamants étaient les meilleurs amis des filles. Il n’aimait pas cette vision matérialiste et vénale attribuée à la gent féminine qu’il appréciait à sa juste valeur, mais elle avait raison : Le diamant était le meilleur ami des filles, même si ça n’était pas exactement de cette façon que Cassandre l’avait dit. Ou tout du moins était-ce le cas avant son arrivée à l’institut, en France. Ici, à l’institut, pouvait-il se gausser d’avoir de vrais amis ? Des bons potes, des personnes comme lui qui partageaient les mêmes problèmes, les mêmes passions ou les mêmes envies, il y en avait. Il s’entendait avec pas mal de monde, et il ne s’en plaignait pas… Mais une réelle amitié ? Il ne voyait pas avec qui… Il avait été complice, très complice, avec une personne seulement, et cette personne n’était plus. Depuis, il n’avait plus été que faux-semblants et sourires surjoués. Ça ne l’aidait sans doute pas à se faire de vrais amis, ce manque général de sincérité. Encore que s’il se plaignait de ses plaies actuellement, il passerait aussi pour un chieur émo incapable de s’adapter aux dures lois de l’existence. Oui, il manquait de sincérité, et cet instant là, dans la cuisine, était un exemple frappant.

Depuis combien de temps était-il fou de Cassandre, sans qu’il ne se le soit jamais expliqué ? Il ne pouvait même plus compter… Longtemps, c’était certain, et durant tout ce temps, il avait négligé de lui en faire part, évitant même le plus possible d’être en sa présence directe. Oui, il aurait pu être aidé par une assistance psychologique de la part de la mutante grecque, mais il n’aurait pas osé se confier à elle de peur de trop dévoiler sur ses petits secrets… Alors il avait joué la comédie, et il avait souri. Il s’était accommodé à ce sourire et il était devenu naturel et sincère, au fil du temps.

Aux mots de Cassandre, Lucas émit dont un bref hochement de tête suivi d’un
« oui… » très évasif, comme si la question ne le concernait que de loin, même si c’était lui qui l’avait posée.

Puis, il décida de sauter – avec un temps de retard – sur ce que lui avait dit la psychologue pour qu’elle l’aide sans même savoir que c’était d’elle qu’il s’agissait… Procédé puéril en soi, et toujours aussi lâche, mais qu’est-ce qu’une passion ne peut pas nous amener à faire ?... Sur le ton de la conversation, et tentant de se maitriser le plus possible pour ne pas bégayer et trembler de gêne, il se lança, tout de même hésitant, tortillant d’un pied au sol en regardant fixement le carrelage de la cuisine, comme s’il espérait y voir le reflet de la charmante femme qui se tenait devant lui…


« Je resterai discret oui… Mais… Enfin… ça n’a rien à voir mais, les diamants ne sont beaux que pour qui sait les voir… et… et… »

Stupide… Comment lâcher une phrase qui semble tirée d’un roman tout en ayant l’air pathétique et timide… Lucas poursuivit tout de même, rouge pivoine…

« Et il n’est pas possible de les faire apprécier quant une personne est… inaccessible… »

Une phrase avec dis mille significations, une fois encore... Inaccessible signifiait-il que la personne en question n'était plus, ou 'juste' inaccessible... Elle ne pourrait comprendre, elle ne ferait jamais le lien avec elle... Peut-être était-ce mieux ainsi, peut-être que non... A quoi tout ceci rime-t-il donc...
Hop, demi-tour stratégique un peu inutile face à une non voyante, mais les mains du mutant rencontrèrent le bord de la table de la cuisine et commencèrent à le marteler nerveusement, alors qu’il se mordait les lèvres en se sentant débile…

Quelle poisse, cette timidité chronique face à Cassandre…
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Sam 7 Fév 2009 - 16:48
Cassandre prit pensivement appui sur le bord du plan de travail alors que Lucas lui répondait. Sa boutade sur les filles ne l'avait pas renfermé dans sa coquille, mais semblait l'avoir profondément troublé, si elle en croyait l'hésitation qui transparaissait dans sa voix. La première conclusion qui lui vint à l'esprit était qu'il avait tant bien que mal fait son deuil de River, et en cela, la psychologue l'enviait, mais surtout que sa confusion était sûrement due à son attirance pour une autre fille. Une Salemoise peut-être, ou plus probablement une élève de l'Institut.
Le visage de la non-voyante se fit plus doux, un brin maternel. Il arrivait assez souvent que les élèves lui parlent de leurs romances, ce qui éveillait généralement chez elle un attendrissement certain : c'était précisément le genre de chose qu'elle s'interdisait elle-même, autant que possible. L'attachement, les sentiments... Comment faire les choix les plus justes quand la raison était dominée par le coeur ? Les élèves, eux, malgré les problèmes liés au quotidien mutant, n'avaient pas de discipline émotionnelle à appliquer. Ils étaient libre de s'ouvrir aux autres, à leurs sentiments.

"Inaccessible ? Hum... Comme beaucoup de choses dans la vie, ce n'est peut-être qu'une question de point de vue. Si tu me parlais un peu plus d'elle ?" encouragea-t-elle Lucas en s'appuyant sur sa déduction première, pour lui éviter d'avoir à expliquer le motif de sa gêne qu'elle pensait déjà avoir compris. Le jeune homme devait surtout douter de lui.
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Dim 8 Fév 2009 - 16:36
Les paroles que prononça alors Cassandre d’un air attendri et qui se voulaient protectrices envers le jeune mutant épris d’une passion malsaine incontrôlable troublèrent davantage Lucas qu’elles ne le rassurèrent. La psychologue abondait dans le sens logique qui disait que rien n’était impossible que ce que l’on ne voulait pas rendre possible, et que seul le point de vue du jeune franco-suédois rendait cette personne voulue inaccessible… Si elle savait, si elle connaissait la teneur de ces sentiments irrépressibles, l’identité de la personne vers qui ils étaient destinés, si elle savait que c’était d’elle qu’il s’agissait, et non d’une autre élève de l’institut, dirait-elle la même chose, serait-elle si encourageante sur la subjectivité des choses possibles ou non ? Lucas ne manquait pas de confiance en lui, pour le coup. C’était juste la confrontation de ses pulsions idéalistes avec ses pensées réalistes.

La non-voyante ne clôtura pas là la discussion, bien au contraire, elle voulut en savoir plus sur la demoiselle dont Lucas avait parlé par sous-entendus. Elle avait donc deviné – et ça n’était pas très compliqué – qu’il s’agissait d’une amourache commune aux jeunes gens de son âge. Une simple amourache ? Une passade ? Depuis le temps que ce désir brulait en lui, Lucas s’était effacé cette idée de la tête. Elle était et resterait son obsession, au-delà de toute notion d’amour, de complicité et autres partages entre jeunes adultes. C’est ainsi qu’il avait su concilier sa relation avec River et la passion sans borne qu’il entretenait pour la psy de l’institut.

Et tout naturellement, elle lui demandait de parler d’elle… Qu’allait-il bien pouvoir dire ? Oui, elle était inaccessible de par son statut de professeur, d’ainée d’une dizaine d’années, de par tant de choses de par lesquelles il était impossible qu’elle ne se reconnaisse pas… Il était piégé, et avait cette fois été trop loin pour se défiler stupidement. Il ferma donc les yeux une nouvelle fois après avoir posé son regard gris sur le visage serein de la non-voyante, et décida de laisser parler son cœur plutôt que sa cervelle… Il s’abandonna à ses souvenirs, à ses pensées les plus intimes et les laissa couler par ses lèvres, gardant les paupières closes et le visage baissé, les mains croisées dans le dos et appuyée sur la table de la cuisine…


« Elle… elle est la personne la plus splendide qui m’ait été donné de rencontrer. Je ne saurais mettre de mot sur tout ce qui a déferlé en moi quand je l’ai aperçue pour la première fois, ici, le soir même de mon arrivée à l’institut, et qui n’est jamais parti depuis lors. Elle ignore tout de ces choses, et de moi-même. Je n’ai jamais osé lui en parler c’était… impossible. »

Il prit une courte pause pour reprendre une respiration plus posée, se laissant aller comme s’il s’adressait à un journal, et non à la femme qu’il désirait…

« Vous… Heu… elle habite mes rêves chaque nuit, et je ne sais me débarrasser de son image en pensée. Je… je sais que ça n’est pas bien, pas sain, mais elle est tellement… tellement… exceptionnelle… Je serais prêt à tout donner pour elle, je… »

La chaleur lui brulait les joues et sa gorge nouée lui lançait de petits picotements de gêne intense. Sa nuque se crispait et son visage semblait se parer intégralement de la couleur des coquelicots… Mais qu’était-il donc en train de faire ? S’ouvrir ainsi à la dame de ses pensée n’était pas très futé de sa part, et même carrément maladroit. Pourquoi s’était-il lancé, où avait-il trouvé le courage, ou la folie ?

« Vous… vous devez me prendre pour un cinglé… Je suis désolé… »

Et il passa nerveusement une main dans ses cheveux noirs, main qu’il garda posée sur son crane, agrippant une touffe de poils capillaires alors que sa tête était toujours baissée…
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Dim 8 Fév 2009 - 23:21
Les yeux rivés sur le carrelage de la cuisine, Cassandre écouta la description, somme toute très idéalisée de la dulcinée de Lucas. Il n'avait vraisemblablement pas envie de lui révéler directement de qui il s'agissait, et la non-voyante respectait sa réserve. S'il ressentait un jour l'envie de lui dire de qui il s'agissait, il le ferait tout naturellement.
L'important pour la jeune femme, était d'encourager Lucas à reprendre une vie de jeune adulte normal, une vie dont leur condition mutante avait malheureusement tendance à priver les élèves de l'Institut.
Une chose était sûre : la voix du jeune homme était chargée d'une passion qu'elle ne lui connaissait pas.

"Pourquoi te prendrais-je pour un fou ?"
répondit calmement Cassandre, avant de rabattre une mèche de cheveux derrière son oreille.

"Tu m'as juste l'air... comment dire... éperdument amoureux ?" suggéra-t-elle avec un sourire timide. Elle n'était pas si à l'aise que ça avec les sentiments, même ceux des autres. "Il n'y a rien de mal à ça, et encore moins de malsain. Qu'est-ce qui te fait croire le contraire ?"

Lucas avait été le petit ami de River, ce sentiment ne devait pas lui être complètement étranger, pourquoi doutait-il ainsi, comme s'il était coupable de quelque chose ? Est-ce précisément à cause de ce qui l'avait lié à River ? Il se sentait peut-être moralement attaché à son souvenir, maintenant qu'il en avait fait son deuil sentimental...
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Lun 9 Fév 2009 - 23:48
Arrow hall

Lorsque Jay arriva dans la cuisine, sûrement suivie des autres, il s'arrêta un instant en voyant Cassandre et un élève, se demandant s'il ne gênait. Mais il décida que non, sinon, ils auraient été dans le bureau cela aurait en tout cas été plus logique.

-Bonjour...

Il se retourna immédiatement vers Charis, il fallait bien continuer un peu la visite.

-Voilà Charis, ici, c'est la cuisine. Le lieu où tu as le plus de chance de trouver des élèves. Je pense que c'est dû à l'attrait naturel de la nourriture... au fait, je te présente le professeur Deneos. Et lui c'est Lucas.

Les présentations étant faîtes, surtout que maintenant si elle avait des questions elle pouvait les poser directement à une prof, Jay pouvait s'occuper du reste: la nourriture. Et il se dirigea vers les tiroirs pour fouiller, au niveau des gâteaux et autres plats à ne pas préparer. Au final, il trouva quelques boîtes de gâteaux qu'il mit sur la table.

-À moins que vous n'ayez une grande faim au point de vouloir préparer quelque chose, voilà ce que j'ai déniché! Servez-vous, c'est gratuit pour tous!

Il jeta un coup d'oeil vers Cassandre, mais celle-ci n'allait certainement rien dire contre le grignotage... C'était des ados, c'était pas de leur faute s'ils préféraient ça à des légumes, ça devait être génétique.
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Lun 9 Fév 2009 - 23:53
Aux premiers mots de réponse de la psychologue, le jeune suédois releva la tête et relâcha l’étreinte de ses doigts sur ses cheveux noirs. Pourquoi le prendrait-elle pour un fou ? Mais parce qu’il l’était !! D’elle, de chacun de ses mouvements, du doux son de sa voix si apaisante et paisible, de tout ce qu’elle dégageait, de sa prestance qui passait bien au-delà de son infirmité qui lui donnait des yeux à tomber par terre, plaisir hélas gâché par ces lunettes noires dont elle affublait son regard. Encore que, Lucas n’aurait peut-être pas eu tout ce cran s’il avait été face aux expressions pures et non dissimulées de Cassandre… Un simple sourire d’elle, comme elle venait d’en faire un, le faisait déjà fondre, mais si le sourire rayonnait aussi dans ses yeux éteints et opalins, il n’y aurait plus de Lucas qu’un gravillon rougeaud tentant de se faire le plus petit possible devant tant de beauté. Oui, voilà pourquoi elle devait le prendre pour un fou : Ce qu’il ressentait pour elle était tout bonnement irrationnel, une passion dévorante et obsédante peu viable pour un jeune homme équilibré… à se demander comment il avait pu tenir tout ce temps sans perdre la raison, tout ce temps passé à la voir chaque nuit en rêve, et à se réveiller avec son image sous les yeux, sous l’oreiller… Comment sa raison n’avait-elle pas défailli plus tôt en tremblant d’excitation et de gêne à chaque fois qu’elle s’était retrouvée dans une pièce avec lui ? Et comment ici, aujourd’hui, ne devenait-il pas complètement dément à avouer à demi-mot toutes ses choses dans un tête à tête troublant ?

Mais Cassandre poursuivit tout en rabattant une mèche derrière son oreille. Lucas écouta attentivement tout en suivant le geste du regard avec une attention persistante, comme s’il percevait le mouvement au ralenti, alors qu’une vague de désir lui soufflait de prendre la place de cette main contre les cheveux foncés de la belle, ou de cette mèche au creux de ces doigts divins… Mais les mots qu’elle prononça le désarçonnèrent d’autant plus.

Eperdument amoureux, voilà comment elle avait analysé et synthétisé la situation… La psychologue était perspicace, mais Lucas ne savait pas comment prendre cette formulation. En fait, jamais il n’avait su mettre de mot sur ce qu’il ressentait pour Cassandre. Évidemment, les termes qu’elle venait de citer percutèrent son esprit comme la vérité pure et dure de ce qu’il ressentait, mais il ne pouvait s’y résoudre… ça voudrait dire qu’il avait été malhonnête avec River, qu’il lui avait menti, ou dissimulé d’en aimer une autre, même s’il lui avait déjà brièvement parlé de Cassandre… Cela n’arrangeait en rien son état. Une nouvelle fois, il se passa la main dans les cheveux en fixant avec intensité la grecque. Des tonnes de pensées se fracassaient dans son esprit, et il était bien trop troublé pour penser y mettre de l’ordre. Il n’était de toute façon plus question de faire demi-tour, mais il se demandait quand même jusqu’où il aurait le cran d’aller, ou jusqu’où les conditions de discussion seraient favorables à cette conversation…


« Amoureux… N’est-ce pas malsain de l’être alors que l’autre ignore tout ? Et n’est-ce pas encore pire quand l’aimée ne peut même pas se douter d’un quelconque sentiment de la sorte tant il lui paraitrait absurde et déplacé ? »

Pour Lucas, la réponse était claire : ça n’était en rien normal… Et pourtant c’était là, en lui, présent, oppressant, mais tellement agréable… Et maintenant plus que jamais cette mystérieuse sensation était en lui, presque à fleur de peau. Il frissonna un instant et se releva de la table tout en ramenant ses mains dans son dos, sans arrêter de se triturer les doigts pour autant.

« Je me sens un peu comme… un fan tombé en pâmoison devant son idole et lui vouant un véritable culte. C’est… étrange… je… Madame Cassandre, comment faites-vous pour être telle que vous êtes ? »

Dans cette dernière question, il y avait toute l’énergie essoufflée d’une âme ne sachant plus que répondre. C’était risqué, une fois de plus, mais Lucas ne sut que prononcer d’autre…

Et là, la porte de la cuisine s’ouvrit sur Jay, et le regard du jeune mutant dévia sur les deux personnes qui entraient dans la cuisine. Il fut tellement troublé de cette entrée inattendue qu’il ne salua les deux que d’un signe de tête, se forçant à esquisser un sourire alors qu’il avait surtout l’air paumé, et que les stigmates de rougeur dues à la gêne marquaient toujours ses joues…
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Mar 10 Fév 2009 - 6:09
Arrow Hall itou

Charis pénétra à la suite de Jay dans la cuisine, notant son hésitation. Se penchant légèrement, elle pu appercevoir deux personnes, dont... Deneos? Alors c'était elle la femme dont elle avait tant entendu parlé? La première chose qui la frappa ce fut son ses lunettes sombres, portées à l'intérieur. Et surtout... Elle était brune! rien à voir avec l'affiche de Bartleby dans sa tente. Elle aurait au moins quelque chose d'amusant à écrire à Jo, en espérant que la jeune mutante était encore vivante, loin de ces malades qui tiraient sur les mutants comme on tire les lapins dans une partie de chasse.
Consciente qu'elle la fixait depuis un moment, Charis détourna les yeux, visiblement embarrassée. Peut-être que ce professeur ne remarquerait rien, à vrai dire, étant donné ses yeux, elle doutait qu'elle puisse voir le monde qui l'entoure comme le commun des mortels. D'ailleurs en se détournant, ses prunelles tombèrent sur une canne blanche, appuyée contre le plan de travail non loin, confirmant ses pensées sur le sujet.
Elle rendit le salut du dénommé Lucas, qui d'ailleurs lui paraissait encore rougissant. Peut-être que le moment de leur entrée n'était vraiment pas bien choisie. Elle marmonna un "bonjour" d'autant plus embarrassée alors que, le plus naturellement du monde, Jay commençait à fouiner dans les tiroirs. C'était finalement très libre comme endroit alors. Aussi loin qu'elle se souvienne, dans un établissement quel qu'il soit, la cuisine n'était jamais accessible à tout le monde.

Charis s'avança, déposant son sac dans un coin pour qu'il ne gêne personne, et n'osa vraiment se rapprocher que lorsque Jay eut trouvé son butin à savoir... Quelques boîtes de gâteau. Étrangement proche du dernier simulacre de repas qu'elle avait eut en Suisse. Ses yeux dévièrent sur les paquets. Finalement ce n'était pas plus mal. A vrai dire, elle avait tellement peu d'appétit pour le moment que ce serait amplement suffisant. Bien que ça marque une entorse considérable à la règle des repas équilibré de son père. Elle secoua la tête, chassant l'image paternelle de son esprit. Pouvait-elle se considérer encore comme sa fille après cette fuite? Elle ignorait même totalement la réaction qu'il devait avoir eue en lisant sa lettre... Et en découvrant le compte épargne sérieusement amputé. C'était une bonne chose qu'elle ne soit plus chez elle, à bien y réfléchir.

Elle tira une chaise et s'installa à la table. Dire qu'elle pensait avoir des milliers de questions à poser aux professeurs de l'Institut. Plus rien ne lui venait en tête soudainement, comme si tout était devenu secondaire. Sans doute la fatigue du voyage. Et maintenant qu'elle se posait, là, devant ces boîtes de gâteaux qu'elle n'avait toujours pas touché, c'était le vide complet.

"Merci, Jay!"

Un sourire aimable revint immédiatement sur ses lèvres. Il ne fallait pas oublier la plus élémentaire des politesses, n'est-ce pas? Elle se décida finalement à tendre une main pour ouvrir un paquet de gâteau, qu'elle redéposa au centre de la table, histoire que tout le monde puisse en profiter.
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[7 mars]Sur fond de musique tribale. - Page 2 Empty Re: [7 mars]Sur fond de musique tribale.

Sam 14 Fév 2009 - 14:53
Lucas poursuivit son explication, qui loin de rendre les choses plus claires, semblèrent obscurcir un peu plus leur conversation.
L'ombre d'un instant, le souvenir d'Olivier s'imposa à son esprit ; ils n'avaient jamais pris la peine de parler autrement qu'à titre professionnel durant l'année écoulée, tout à leurs problèmes qu'ils étaient. La jeune femme s'était sentie abandonnée lorsque le directeur était parti, comme une naufragée sur un navire en perdition, mais tout cela lui paraissait déjà loin à présent. Le monde avait continué de tourner, la page s'était tournée, et en un sens, la psychologue se sentait maintenant libérée par l'absence d'Olivier.
Elle réfléchit un instant, avant de répondre.

"Eh bien... C'est une question assez délicate. En règle générale, je pense qu'il peut être malsain de simplement garder en soi des sentiments aussi forts, quels qu'ils soient : colère, frustration, amour... C'est un peu comme une bombe à retardement, il vaut mieux la désamorcer avant l'explosion." dit-elle, partageant sa pensée plus qu'elle ne prodiguait une réponse tranchée.

"Mais... beaucoup de gens s'aiment en secret, pour des raisons qu'ils croient justes, et qui le sont parfois." ajouta-t-elle. "Les choses ne sont pas statiques en amour, elles vont, viennent, évoluent. Les relations changent. Nous n'avons pas de contrôle sur ces choses, simplement sur la réaction qu'elles éveillent en nous."

"C'est le regard des autres qui classe les choses dans des boîtes. Penses-tu que ton amour soit malsain ? Ou penses-tu que c'est l'opinion qu'en auraient les autres ?"


La dernière question du passionné CeresiX plongea cependant Cassandre dans une certaine perplexité.

"Je ne..." commença-t-elle, interrompue par l'arrivée de Jay et Charis.

La psychologue remonta inconsciemment ses lunettes sur son nez, puis salua les deux adolescents.

"Bienvenue à l'Institut, Charis. Tu peux m'appeler Cassandre. J'espère que tu te plairas parmi nous." dit-elle avec un sourire à mi-parcours entre la chaleur et la timidité.
Jay se mit à farfouiller dans les tiroirs.

"Si vous avez faim, Hjördis a cuisiné de quoi nourrir un régiment." ajouta-t-elle en désignant de la main la direction des plats laissés en libre service par la cuisinière auto-proclamée de l'école.

La non-voyante tourna de nouveau la tête vers Lucas.

"Réfléchis-y à tête reposée, nous en reparlerons plus tard." dit-elle sur un ton neutre, comme s'ils avaient été en train de parler d'une chose triviale l'instant plus tôt. La psychologue avait encore beaucoup à faire, surtout si elle devait préparer les NeXus à la journée à venir.
Reprenant sa canne après un tâtonnement contre le meuble de la cuisine, la Grecque quitta la pièce en direction de son bureau.

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