Matinée studieuse

Assise sur le canapé du foyer, Juliette révisait ses cours de psychologie à l'aide de l'un de ces gros ouvrages que l'on trouvait généralement très impressionnant lorsque l'on se contentait de le regarder d'un point de vue extérieur, mais qui devenait très rapidement embêtant lorsque l'on devait s'y plonger afin d'en extraire la substance même d'un devoir à venir. Pourtant, c'était là ce que la jeune gothique romantique se devait de faire, afin de garder une moyenne acceptable dans ce domaine si cher à sa Cassandre. Dans un soupir las, elle leva temporairement les yeux de son ouvrage de référence...

Suivre deux cursus universitaire n'était pas vraiment une chose aisée, surtout si à cela on ajoutait les cours de l'institut et tous ce qu'il y avait à faire à côté. La difficulté était encore plus grande de par la dispersion géographique des cours, se partageant entre l'institut, la faculté de psychologie et l'école d'art... Toutefois, ces deux dernières matière avaient un avantage, elles se situaient toutes deux en ville et à une distance assez réduite l'une de l'autre. Tenir ce rythme, parfois bien effréné érait souvent éreintant, mais Juliette savait qu'elle réussirait à tenir bon, jusqu'à ce que elle en termine avec ses études. De toute façon, elle ne voyait absolument pas cela d'une autre manière.

Son regard se perdit distraitement sur la vision de l'extérieur que lui offrait la fenêtre, et Juliette se mit alors à songer... à l'exception de deux des équipes, toutes les autres étaient rentré de leurs missions respectives. Mais pas celle de la petite Kitty, et surtout pas celle de sa boucle d'or. La gothique romantique s'inquiétait pour les deux demoiselles bien évidemment, mais elle se devait d'avouer que Noémie occupait plus particulièrement ses pensées en ce domaine. Bien sur, Elle était une grande fille capable de se défendre grâce à son champ de force, et Kitty était avec Carrie... Avec elle, les risques étaient tout de suite moins grand pour la fillette. Toutefois, Juliette ne pouvait s'empêcher de s'inquiéter pour l'une, comme pour l'autre. Mais peut-être qu'ils n'avaient qu'une journée de retard en fin de compte, c'était tout à fait possible... Mais cela n'empêchait pas la ténébreuse jeune femme de se faire du soucis telle une mère qu'elle n'était pas.

Un second soupir, et Juliette replongea, presque à regret, son adorable petit nez dans son livre de psychologie. Le temps à l'extèrieur était encore bien froid, mais dans son cerveau il n'allait surement pas tarder à faire chaud... A faire très, très, chaud...

En pleine lecture d'un chapitre traitant du classique moi et surmoi, Juliette semblait comme absorbée par son sujet. Certes, ce n'était pas domaine des plus aisée que celui de la psychologie, mais au final il était tellement riche d'enseignements sur autrui que malgré tout il captivait l'esprit sans cesse en quête de savoir, de la jeune gothique romantique. Le foyer était d'un calme olympien, contrairement à son habitude... Etait-ce le fait du temps qui poussait assurément à demeurer plus longtemps bien au chaud dans la douceur de ses draps, ou bien était-ce elle qui avait eu le courage de se lever plus tôt..? D'ailleurs, lorsqu'elle avait quittée sa chambre, Jade dormait encore du sommeil du juste... Sans doute, un peu des deux...

Mais contrairement à la mort, le calme n'est pas éternel et quelqu'un pénétra dans le foyer en chantonnant gaiement un petit air ma foi bien joli. JUliette leva les yeux de son livre, et constata en un sourire naissant qu'il s'agissait de sa petite lutine irlandaise. Une présence, qui ravissait toujours la ténébreuse jeune femme.

"Bonjour Ivy... Tu as raison, il est épais..." lui répondit-elle à propos de son livre de cours "... Et il est aussi rébarbatif que soporifique, alors si un soir tu as du mal à trouver le sommeil, je pourrais te le prêter si tu veux."

Cela avait été dit sur le ton de la plaisanterie, même si, finalement ce n'était parfois pas très loin de la vérité, en fonction du thème choisi. Puis, Juliette fut intriguée par le tract que la petite rouquine accrocha sur la cible des fléchettes, et qu'elle transperça d'une forte habile manière à l'aide de l'une des dit fléchettes. Si Ivy pensait que des fléchettes "se perdaient", alors ce tract devait surement traiter d'un sujet sérieux. Suffisamment du moins, pour irriter la jeune fille qui, malgré ses démarrage au quart de tour pour les causes les plus improbables, n'en demeurait pas moins étonnement lucide sur les sujets de fond. N'écoutant que d'une oreille discrète son propos sur le fait qu'elle la trouvait un peu soucieuse, Juliette laissa son livre sur le côté et se leva à l'invitation de sa camarade. Elle s'avança vets la cible et commença à parcourir le tract.

"Le F.M.A.R...? Qu'est-ce que c'est..?"

Interrogea-t-elle Ivy, tout en découvrant la teneur du tract de ses propres yeux. Ils s'agissait visiblement de mutants, qui voulaient détruire le humains... Et les mutants... Et... Tous le monde..? Un groupuscule de mutants anarchiste nihiliste..? C'était en tout cas ce que Juliette comprenait de sa lecture, dont elle ne pu s'empêcher, tout de même, de remarquer la légère pointe de poésie qui terminait ce discours des plus insensée à son goût. Décidément, le monde était vraiment en train de devenir fou songea la gothique romantique...

"Ou as-tu trouvé ce tissu d'inepties Ivy..?"

Interrogea-t-elle alors la jeune fille, tout en continuant de contempler distraitement ce tract ignoble... Leur génération allait vraiment avoir du travail pour se faire accepter par les non mutants, si on laissait de telles idées fleurir... Juliette s'en détourna finalement, ne désirant pas lui porter plus d'attention que ce torchon de papier n'en méritait, et elle se retourna vers la facétieuse irlandaise qui venait de lui proposer une alternative à la cible actuelle. La proposition ne l'étonna pas vraiment, car après tout c'était bien là du Ivy tout craché... Toutefois, elle avait marqué un point, JUliette avait besoin de se détendre un peu et d'oublier et ses cours, et son inquiétude par ses camarades.

Les yeux levé vers le ciel, elle porta son index à ses lèvres scintillantes de son habituel rosé clairsemé, et songea. Lancer des fléchettes sur la photo d'une personne, c'était mal... C'était même très, très mal... Mais... Un nouveau sourire se dessina sur les lèvres de la ténébreuse mutante, un sourire non plus seulement amusé, mais aussi teinté d'un début de plaisir malsain, comme lorsque l'on pensait à une chose qui procurait un plaisir, certes interdit, mais tellement satisfaisant... Revenant finalement à la réalité, Juliette porta à nouveau son regard sur Ivy et, dans un sourire ayant retrouvé l'empreinte de son habituelle innocence, elle lui demanda :

"Est-ce que tu aurais une photo de mademoiselle cravache par hasard..? Je crois que avec elle comme motivation, je vais atteindre des sommets dans ma performance de lancé de fléchettes..."

Cela avait été dit avec nulle méchanceté dans le ton... Le sourire de la gothique romantique ne trahissait aucune émotion malveillante, demeurant aussi neutre que à son habitude... trop sans doute... Mais peut-être, était-ce ce curieux détachement émotionnel qu'offrait Juliette, qui la rendait en fin de compte aussi effrayante aux regards de ses camarades de l'institut...

Juliette hocha doucement la tête de haut en bas, en un signe d'approbation muet aux paroles de la petite rouquine. Il était certain que la gothique romantique préférait mille fois être libre de toute entrave inhérente à l'appartenance à une équipe, plutôt que de se retrouver sous la responsabilité de mademoiselle cravache, certifiée militaire bornée pur casher par le Tsahal ou bien encore peut-être le Mossad. Elle ne savait pas vraiment et cela ne l'intéressait vraiment pas de le savoir... De toute façon, l'institut avait détruit "sa famille" à elle, les seuls et véritables JustiX dignes de ce nom, que leur pâle copie actuelle était à mille lieues d'égaler. Alors pourquoi vouloir reconstruire quelque chose qui, au final, se verra encore une fois effacé par une cruelle décision sans âme, uniquement guidé par la seule logique administrative..? La vision des élèves se promenant avec affiché sur leur vêtement les portraits des professeurs amusa cependant Juliette qui ne pu réprimer une petit pouffement de rire. Malgré les incertitudes trouble du monde actuel, il y avait au moins une constante rassurante en la personne de Ivy qui trouvait toujours le mot ou l'image juste pour détendre tous ceux qui se trouvait autour d'elle... Une véritable petite lutine des landes irlandaises, remplit d'une magie certaine.

Mais lorsque celle-ci cita le prénom de leur ancienne camarade, Juliette ne pu réprimer un "Mariann..? Tu veux dire notre Mariann..?" de stupeur, en regardant Ivy avec une certaine insistance. Ainsi, elle avait choisi de rejoindre les rangs des anti mutants..?

"Tu as raison..." dit-elle alors d'un ton un peu déçue " C'est triste de voir que certains d'entres nous s'égarent sur la mauvaise voie, et je suis comme toi... Voir l'institut rabaissé au niveau de toutes ces factions anti mutant, je trouve cela affligeant... Terriblement affligeant même... Je me demande ce que l'on pourrait faire, pour que l'on cesse cette amalgame écœurant."

Juliette était très fortement contrarié par cette ignominie, alors que, pour le moment, l'institut était le seul endroit en ce monde, ou les mutants pouvaient trouver un peu de paix et d'aide. Elle se dit alors que ce qu'il faudrait, c'est faire quelque chose qui prouve définitivement le bien fondé de l'institut et les bonnes intentions de ses locataires. Le dire était facile, mais mettre la chose en pratique l'était beaucoup moins. En tout cas, il faudrait creuser la question, afin de ne pas se laisser ensevelir sous les attaques adverses les plus pernicieuses... Puis laissant là cette bonne pensée pour le moment, Juliette reporta à nouveau son attention sur leur cible manquante et des plus motivante, et dit à Ivy tout en se dirigeant en direction du canapé :

"Ne t'en fais pas, je vais la dessiner rapidement mais il faudra songer à avoir une vraie photo pour les prochaine fois, ce serait dommage de ne pas progresser dans nos lancés, uniquement à cause d'une absence de motivation, n'est-ce pas.?"

Conclu-t-elle d'un clin d'œil complice à l'égard de l'irlandaise, tandis qu'elle sortit un crayon de sa trousse et une feuille de papier de son bloc-notes de cours. Son livre de psychologie sur ses genoux lui servant de support, la gothique romantique se mit à griffonner rapidement des traits plus ou moins fin, plus ou moins appuyés... Ses gestes étaient souvent saccadé tant elle se pressait, mais parfois la lenteur reprenait ses droits lorsqu'il s'agissait de faire apparaitre des détails précis ou bien encore délicats. Le sourire se devait d'être conforme à la réalité, selon Juliette. Il fut donc dessiné narquois, légèrement moqueur tout en inspirant une pointe de dédain ouvertement affiché. Le regard, quand à lui, fut, toujours selon la jeune femme, très réaliste... Hautain, sensiblement méprisant, sans oublier l'arrogance bien entendu... L'arrogance lui allait tellement bien, que on ne pouvait douter qu'elle avait été faite sur mesure pour Esther... Il ne fallait pas non plus oublier ses traits, sévères et intransigeants comme il se devait, afin de compléter l'harmonie (l'hormonie ?) de ce physique qui paraissait avoir oublié sa part de féminité.

Voilà... Ce n'était pas ce que Juliette pouvait faire de mieux en terme artistique, mais dans l'urgence cela était bien assez ressemblant pour que l'on ne s'y trompe pas. Se levant à nouveau, elle se dirigea vers la cible, décrocha l'infâme torchon raciste qu'elle déposa sur la table basse, et déposa à la place, bien au centre de la cible, le dessin de Esther selon Juliette qui n'était tout de même pas peu fière de son travail au en fin de compte... Tant de justesse, dans l'expression vide de ce visage... la gothique romantique retira alors les fléchettes restantes de la cible, et vint se placer au côté de Ivy...

"Voilà... Qu'est-ce que tu en dit..? Je lui ai bien rendu hommage, n'est-ce pas..?"

Ironisa-t-elle, sans vraiment le vouloir puisque certaine de sa vision artistique du professeur Kaufman. Juliette leva un bras, visa soigneusement la cible au fort potentiel de motivation sportive, et en un mouvement gracieux elle envoya sa première fléchette... Deux points ! la gothique romantique venait d'atteindre avec brio une des narines de Esther.

"A toi..." dit-elle alors à Ivy, avant de lui demander à nouveau "Qu'est-ce que vous avez été faire à New York à propos..?

Comme rarement ce fut le cas depuis son arrivée à l'indtitut, Juliette éclata d'un rire libre non contenue par la bienséance qui semblait accompagner chaque geste, chaque parole, chaque attitude de la jeune gothique romantique. Un rire presque sauvage, pourrait-on même dire vu sa nature habituellement si discrète. Un rire totalement soudain et imprévisible, que déclencha Ivy en ajoutant la touche final au portrait de Esther... Il n'y avait pas à dire, la ressemblance se faisait de plus en plus flagrante grâce à ce judicieux rajout. Puis Juliette se reprit, doucement, comme si ce rire non contrôlé se devait d'être rapidement recadré. Après tout, cela ne lui ressemblait pas d'être aussi... Normal !

Reprenant peu à peu sa contenance habituelle, Juliette songea aux propos grave et sérieux que l'irlandaise venait de prononcer... Il était vrai que déjà trop de jeune mutant étaient tombé pour leur idéal, mais aussi tragique que ce soit, ce furent des morts pour une cause noble à laquelle ils croyaient, même si ce fut à des degrés diverses et variés.Mais mourir pour rien, pour quelque chose qui ne les concernait pas... C'était une chose à proscrire absolument. Lorsque ce fut au tour de Juliette de jouer, elle regarda le dessin et sourit au propos de Ivy sur les cornes...

"Dans ce cas, il faut rapidement rétablir l'équilibre visuel afin de ne pas gâcher le dessin ma chère... Il ne faudrait pas que ce portrait devienne trompeur après tout..."

Lui dit-elle sur un ton faussement sérieux, en concluant par un clin d'œil complice et entendu. Alors Juliette se concentra... Il fallait viser juste, et ne pas trop déborder d'un côté ou de l'autre... Tout à sa concentration entièrement fixé sur la cible à haut pouvoir de motivation, Elle rajouta Distraitement :

"Est-ce que tu savais qu'il y a encore deux ou trois siècles de cela, il y avait une idée reçue qui disait que les juifs ne se découvraient jamais la tête par ce qu'ils ne voulaient pas que l'on voient leur cornes..? C'était évidemment une absurdité né d'esprits incultes et antisémites, bien entendu... Mais qui sait, maintenant que nous savons que les mutants existent... Cette idée reçue à peut-être bien un fond de vérité en fin de compte... Nous connaissons la première génération de mutants, mais qui peux dire depuis combien de temps nous existons..? Depuis les tout premiers hommes peut-être bien..."

Juliette songea alors à un dessins animé qu'elle regardait avec assiduité lorsqu'elle était enfant... Il s'agissait d'un homme des cavernes avec une massue en bois, qui volait dans les airs et possédait une force incommensurable. Un fantasme de créateur, ou... Relent d'un inconscient collectif..? La notion de simultanéité existait, c'était un fait prouvé qui tendait à appuyer la réalité de ce légendaire inconscient collectif partagé par l'humanité. Toujours concentré sur la cible, Juliette ajouta :

"Qui sait, peut-être que tous ces dieux antique et les mythologies qui les accompagnent, ne sont rien de plus que des mutants et leurs exploits. Zeus lançait des éclairs, et nous avons déjà vu un mutant faisant plus ou moins la même chose... Hermes avait une vitesse surhumaine, comme Niko ou bien robin... Hercule avait une force surhumaine, comme Alicia... Poséidon contrôlait les océans, et il existe des mutants hydrokinésiste comme le regretté Enzo... Peut-être que tous ces êtres divinisé par les humains, n'étaient rien de plus que des mutants comme toi et moi Ivy, tu y a déjà pensé..? Moi, en tout cas, l'idée m'a quelque fois effleuré, et je peux comprendre que certains mutants se laissent alors entrainer dans un délire de supériorité, certes totalement stupide, mais tellement séduisant..."

Un léger sourire se dessina alors sur ses lèvres close...

"Ce serait un thèmes intéressant à traiter en cours, tu ne penses pas..? Il faudra songer à le proposer à qui de droit.."

Conclu-t-elle finalement, en projetant son bras en avant en un geste souple mais puissant. Oups... La fléchette avait légèrement dévié de son point d'arrivée, mais il y avait tout de même une certaine symétrie avec celle de Ivy...

"Voilà, avec une paire de cornes c'est tout de suite plus ressemblant, n'est-ce pas..?"

Lança-t-elle à l'encontre de sa camarade de jeu, d'un air assuré. Puis Juliette se recula quelque peu afin de laisser de l'espace à Ivy pour qu'elle puisse à son tour exprimer toute sa motivation, et poursuivit leur discussion :

"Je n'ai pas encore l'occasion de voir Amarenna, mais j'espère que ce n'est pas trop grave et qu'elle n'en gardera pas de séquelles... Donc, Esther vous a utilisé pour son seul profit personnel..? C'est plutôt indigne d'un professeur je trouve... Mais pas vraiment étonnant de sa part vu le personnage... Et qu'était-ce donc que ces affaires personnelles, qu'elle ne pouvait pas régler elle-même..? Cela devait être quelque chose de sérieux, pour que vous en arriviez à être attaqué et blessé de la sorte... Elle est vraiment irresponsable..."

Conclu Juliette, en levant brièvement son ténébreux regard de glace aux ciel... En même temps, la notion de pertes acceptables était inhérente aux militaire, et Esther ne l'avait visiblement pas oublié en arrivant à l'institut... la gothique romantique ne connaissait pas encore très bien le professeur Volkov, mais elle savait que lui aussi était issu du corps militaire... Avait-il le même état d'esprit sur la question, que le professeur référent des Lax..? C'était malheureusement fort probable...

Ivy quitta la pièce, comme elle y était entré... Avec simplicité et naturelle. Sans trop savoir pourquoi, Juliette lui dit qu'elle avait raison de vouloir donner une de ses crèmes à Amarenna, que cela lui ferait sans doute du bien... Mais pourquoi diable, lui avait-elle dit cela..? Après tout, elle ne connaissait rien aux étranges créations de l'irlandaise... Mais c'était la toute la magie de Ivy en fin de compte, quoi qu'elle dise on avait un bien étrange sentiment de normalité. Pour un peu, la gothique romantique serait prête à penser sérieusement que c'était là un autre de ses pouvoirs mutant...

A nouveau seule dans le foyer, Juliette repensa aux paroles de celle-ci. Les fameux questionnaires de Bateson... Heureusement, elle n'avait rien mis dedans qui puisse aider à l'identifier, elle ou bien encore ses parents. Comme quoi, elle avait en bien raison de préférer l'anonymat le plus complet. toutefois, elle doutait fortement que cela soit la seule raison qui en ai fait la cible de ce fameux groupe de mutant anarchiste. Esther leur avait surement caché quelque chose, et Juliette trouvait cela des plus désolant. Elle avait risqué la vie de ses élèves, sans même leur dire pourquoi... L'israélienne descendait décidément de plus en plus bas dans l'échelle de respectabilité que Juliette pouvait avoir vis-à-vis d'un professeur... Après un dernier regard amusé sur la cible représentant Esther, Juliette posa à nouveau brièvement son regard sur le tract qui reoosait sur la table basse du foyer. Elle aurait voulu faire disparaitre cette chose infâme, mais elle savait aussi que faire disparaitre les les écrits ne faisait pas disparaitre les idées. C'est pourquoi, elle considérait qu'il fallait que tous puissent lire ces absurdités, afin de prendre pleinement conscience de l'horreur qui les menacaient tous.

Finalement, elle s'étira délicatement. Elle s'était bien amusé grâce à Ivy, mais maintenant il fallait qu'elle retourne à ses révisions, aussi ennuyeuse fut-elles. A nouveau sur ses genoux, elle ouvrit son livre de psychologie à la page ou elle s'était arrêté, et repris doucement sa lecture. Mais la quiétude de cette solitude retrouvé ne dura guère plus que l'espace de quelques minutes, car une ombre vint soudain obscurcir l'horizon de la jeune femme studieuse. En levant les yeux, elle pu constater qu'il s'agissait de Georgia. Visiblement gênée, celle-ci bafouilla des salutations que Juliette lui rendit d'un air quelque peu étonné, se demandant bien ce qu'elle pouvait lui vouloir... Elle qui était sans cesse en compagnie de Camille et Alixtide... La gothique romantique la regarda alors s'affaler comme une masse inerte sur un proche fauteuil, puis elle écouta ses propos maladroit la concernant. Georgia semblait être une fille intelligente, mais pourtant elle commettait bourdes sur bourdes en lui parlant, se montrant même légèrement insultante sans vraiment le vouloir pensait sincèrement Juliette. Lorsqu'elle lui demanda confirmation de ses études de psychologie, Juliette leva un sourcil interrogateur, et lui répondit ;

"En effet, c'est le cas... Et je préfère dire que je voudrais devenir une psychologue comme Cassandre, si cela ne te dérange pas..."

Blouse blanche et médicaments... Mais qu'est-ce que c'était, que cette image archaïque de la psychologie..? Décidément, la pseudo anarchiste des bacs à sable n'arrangeait pas ses affaires, vis-à-vis d'une Juliette conciliante. Elle s'apprêtait d'ailleurs à lui dire gentiment que si son avis ne l'intéressait pas elle pouvait aller voir quelqu'un d'autre, mais la gothique romantique se l'interdit en l'entendant prononcer le doux prénom de Sa Cassandre... Immédiatement, Juliette referma son livre de cours et reporta tout son intérêt sur la jeune fille. Elle voulait lui parler de sa belle..? Pourquoi donc..?

"Cassandre à des ennuis..?"

S'enquit-elle alors, avec une réelle pointe d'inquiétude palpable dans la voix...

A mesure que Georgia parlait, toujours dans son style inimitable, confus et quelque peu brouillon (c'était d'ailleurs peut-être bien une des raisons qui faisait qu'elle s'entendait plutôt bien avec Alixtide qui, lui aussi semblait apprécier ce style de phrasé), Juliette se demandait si elle devait continuer à demeurer silencieuse et à écraser son livre de cours sous ses doigts crispé, ou bien si elle devait se lever prestement, et se diriger vers l'infâme blonde et lui arracher la tête à l'ide d'une gifle puissante et habité par toute sa colère... Mais finalement, elle laissa la raison prendre le pas sur l'envie. Elle connaissait Cassandre et elle savait que jamais elle ne se serait laissé allé à faire ce genre de chose avec Georgia, surtout au milieu d'autres élèves. Cassandre, Sa Cassandre, était bien trop professionnelle pour ça... De plus, il s'agissait de Georgia, jamais sa douce sybille n'aurait commis ce genre d'erreur avec..."Ca..."

Non pas que Juliette trouvait la jeune mutante laide, bien au contraire... Elle était même plutôt jolie, pour qui aimait le genre garçon manqué exempte des manières féminines les plus élémentaire. Cassandre avait une classe et une distinction certaine, alors jamais elle ne se serait intéresser à Georgia, autrement que dans un cadre purement professionnel. Toutefois, Juliette se promit de corriger ces vilains écarts de langage qui émanait de la libertine amatrice. Deux précautions valaient mieux qu'une après tout... Elle écouta donc Georgia calmement, du moins tant que possible, et Entendit ses inquiétudes... il était vrai, que Cassandre paraissait bien soucieuse et tourmentée depuis l'incident avec les professeurs. Mais son pouvoir lui permettant de voir tous les possibles, elle devait sans doute avoir vu autre chose dont elle ne voulait sans doute ne pas parler. Juliette trouvait assez étrange qu'elle ai fermé son pouvoir, alors que jusqu'ici rien ne l'avait fait dévié de ses responsabilité vis-à-vis de ce que ce dernier engendrait. Malgré des paroles et des attitudes parfois bien futile, Georgia avait raison sur ce point... La psychologue devait surement leur cacher quelque chose.

"Je pense..." commença Juliette tout en dardant son regard de glace sur la jeune fille "... Que Cassandre à énormément de responsabilité tu sais... En plus de cela, elle se fait du soucis pour nous et il faut bien reconnaitre que la situation actuelle n'est pas pour la rassurer. Les personnes et groupuscules voulant nous faire du mal semblent se multiplier au fil du temps, et j'imagine que cela doit la tracasser très fortement. Tu sais aussi combien elle se sent investie d'une certaine responsabilité face à ses visions des possibles, cela doit aussi lui être terriblement stressant, d'autant plus qu'elle se refuse toujours à nous en informer de peur que cela ne nous engage sur une des voies future les plus néfaste... Cassandre doit avoir bien des secrets en elle, et des secrets trop longtemps gardé en soit sont bien souvent des fardeaux qui nous alourdissent le cœur Georgia..."

Sur ce point, la gothique romantique savait particulièrement de quoi elle parlait. Elle-même avait un bien lourd secret en son âme, et hormis Cassandre personne n'en connaissait l'existence. Mais il s'agissait d'une connaissance purement intuitive de la part de la sybille, et non pas le résultat d'un aveu consciemment offert... Et ceci, faisait sans l'ombre d'un doute une grande différence qui n'avait pas vraiment soulagée Juliette des conséquences de son acte. Cela étant, Juliette devait impérativement empêcher Georgia de mettre ses sales pattes de serial kisseuse sur son aimée, et pour cela il fallait l'en éloigner. Elle demeura alors songeuse, comme à chaque fois que son index se déposait sur ses lèvres scintillantes, et près un moment de reflexion elle tourna à nouveau son regard sur la jeune mutante et lui dit d'un air très solennel :

"Georgia... Tu es une jeune fille intelligente, et je sais que tu va comprendre ce que je vais te dire... Alors si tu veux vraiment aider Cassandre, il faut absolument que tu cesse de lui tourner autour comme ça. Tu dois comprendre que Cassandre a la responsabilité des NeXus, et que, justement, tu fais partie de ces derniers. Son devoir lui impose de vous diriger, et elle ne peut par conséquent vous parler ouvertement comme si elle était simplement votre amie. Comme tout dirigeant d'une équipe, elle se doit de conserver une certaine distance avec les membres de cette dernière, afin de prendre les bonnes décisions sans se laisser influencer plus que de raison par son l'émotionnel."

Juliette se demanda alors si Georgia comprendrait son propos... Pour plus de sécurité, elle décida d'imager quelque peu la chose...

"Vois un peu la situation comme suit... Toi et les autres NeXus vous êtes du miel, et Cassandre, elle, est de la gelée royale... Si les deux sont mélangé, alors cela donne un produit écœurant et totalement impropre à la consommation... C'est la même chose avec une équipe et son dirigeant, s'ils commencent à se mélanger plus que de raison, alors cela ne donnera rien de bon. C'est pourquoi, si tu veux vraiment aider Cassandre, il faut que tu cesse de vouloir absolument l'approcher..."

Oui... Voilà qui était plutôt pas mal trouvé, songea Juliette dans un sourire intérieur des plus ravi... Afin d'appuyer encore un peu plus la viabilité de son propos, elle rebondit sur la dernière chose que Georgia lui avait dit...

"D'ailleurs, tu m'as dit toi-même que tu avais eu l'impression qu'elle t'avait fuit tout à l'heure, n'est-ce pas..? Laisse moi deviner, tu lui as parlé de sa vie, n'est-ce pas..? Tu as voulu qu'elle t'en dise un peu plus sur elle, n'est-ce pas..? C'est l'exemple typique de ce que je viens de te dire, concernant la distance qu'elle se doit de respecter entre elle et vous... Alors encore une fois, si tu veux vraiment l'aider cesse de lui tourner autour comme ça, tu ne fait que lui compliquer la vie... Et ce n'est absolument pas ce que tu veux, n'est-ce pas..? Tu ne veux pas créer de complication à Cassandre..."

Certes, ce n'était pas joli, joli comme méthode, mais n'étant malheureusement pas au plus près de sa belle, Juliette se devait d'user des armes qu'elle avait en sa possession... Toutefois, elle comprenait l'inquiétude de Georgia, et elle voulait sincèrement l'aider. Alors, tout en se laissant doucement tomber contre le dossier du canapé, elle ajouta d'une voie adoucie :

"Mais avant d'essayer d'aider Cassandre, je dois savoir... Tu dis que lors de votre voyage dans la vermont, elle s'est levé en pleine nuit... C'était quelque chose de récurrent..? Est-ce qu'il s'est passé quelque chose lorsque vous étiez là-bas, et qui aurait pu lui causer des inquiétudes..? Tu sais Georgia, il suffit parfois d'un simple détail pour expliquer la plus complexe des situations..."

"Non !"

Juliette se leva dans un mouvement ample, après avoir débarrasser ses genoux de son livre de cours...

"Non, non, et non !"

Ajouta-t-elle encore, la voix empli d'une colère retenue certaine et dardant son regard, habituellement d'apparence glaciale, véritablement sévère, sur la jeune fille. La gothique romantique ne savait trop quoi penser de Georgia, la trouvant parfois bien sympathique, mais d'autre fois encore terriblement insupportable... Et cette fois-ci, c'était cet aspect des choses qui lui apparaissait très clairement. Elle détestait cette manie qu'elle avait de tout comprendre de travers, et de se croire autoriser à interpréter des choses qui, visiblement lui passait un peu au dessus de la tête. Si jamais Juliette avait oublié pour quelle raison elle ne se mêlait pas plus au reste des résidents de l'institut, Georgia venait de le lui rappeler avec un certain brio... Et ce n'était pas vraiment un compliment en la matière. Elle toisa la mutante d'un regard encore plus ténébreux que à son habitude, et elle poursuivit en croisant ses bras sur sa poitrine rebondit :

"Comment peux-tu te croire autoriser à interpréter ainsi mon avis..? J'ignorais que tu avais aussi fait des études de psychologie... Tu as obtenu une licence peut-être..? Comme tu es souvent en compagnie de Alixtide, lui aussi doit surement avoir un doctorat en la matière... Des grands esprits comme les vôtres n'ont sans doute pas besoin des avis des autres, et encore moins le besoin de les suivre, n'est-ce pas "docteur" Beccaria..?"

Juliette était en colère, comme rarement elle l'avait été... Outre les propos sur Cassandre que Georgia continuait de tenir, C'était aussi cette fâcheuse manie de ne pas tenir compte des autres et de leurs sentiments, qui contrariait Juliette. Elle faisait du mal aux autres, et elle n'avait même pas la lucidité de s'en rendre compte...

"Si tu continue de harceler ainsi Cassandre, alors cela signifie que tu te moques de son bien-être..." poursuivit Juliette qui ne décolérait nullement "... En fait, oui... Je pense que c'est exactement ça... Tu ne n'inquiète pas réellement pour Cassandre, mais tu cherche uniquement à satisfaire cette insatiable curiosité malsaine qui est en toi, et qui te pousse à te mêler de toute situation passant à ta portée... Tu es un vampire avide du malheur d'autrui et du chaos qui en résulte, et tu ne trouve ton plaisir que dans la contemplation du marasme émotionnel dans lequel ils baignent malheureusement."

Juliette poussa un long soupir, consciente de la cruauté de ses propres paroles... Mais la seule idée de Georgia en train de tourner autour de sa belle avec ses habitudes de paumée totalement délurée et sans gêne, lui hérissait littéralement le poil. Bon sang, pourquoi n'était-ce pas elle qui se trouvait chez les NeXus..? Toujours habité de cette colère qui lui rendait son physique un peu plus ombrageux que à son habitude, la gothique romantique ajouta :

"Si vraiment tu veux me prouver que j'ai tort, alors arrête de te croire autoriser à discuter de chose que tu ne connais pas, et surtout, si tu tiens réellement au bien être de Cassandre, cesse de vouloir à tout prix la percer à jour... Tout le monde n'est pas comme toi, nanti de cette envie de vouloir tout montrer à tout le monde..."

Un nouveau soupir fusa des lèvres d'une Juliette toujours aussi... Emporté... Et elle dit encore :

"Cassandre n'est pas toute seule... Elle n'a besoin ni de disciples, ni de toi... Ou des autres NeXus... Il lui faut des gens extérieur, uniquement... Des personnes dont elle n'a pas une responsabilité aussi grande que celle qu'elle a envers vous autres, membres de l'équipe dont elle à la charge... Si tu es incapable de comprendre cela Georgia, alors tu ne feras que me conforter dans mes précédents propos te concernant... Et tu aggraveras encore un peu plus les soucis de Cassandre"

Voilà, c'était dit... Même si, fondamentalement, Juliette doutait fortement de la capacité de Georgia à comprendre exactement ses paroles, égocentrique nombriliste qu'elle était assurément...

Même si Juliette sentait poindre un début de remord en elle pour s'être ainsi laissé emporter face à une Georgia finalement sympathique et plus réfléchi qu'elle ne le laissait supposer de prime abord, elle devait toutefois reconnaitre que son emportement avait au moins eu pour effet de ramener la jeune mutante frivole à la réalité présente, lui faisant ainsi délaisser son côté absent et désintéressé de la situation. En fin de compte, quelque chose de positif ressortait de cette élan de colère, dont la jeune gothique n'était pourtant pas fière... Rarement, Juliette se montrait aussi ouvertement en colère... Trop rarement peut-être..? Le tempérament et la fougue ardente méditerranéenne qui était tout naturellement la sienne, pour ne pas dire génétiquement la sienne même, éclatait peut-être trop peu souvent... On disait que lorsque la flamme brulait plus intensément, elle se consumait plus vite. Peut-être, était-ce aussi le cas avec ses emportements. Peut-être étaient-ils aussi vif et violent, uniquement parce qu'ils n'éclataient que trop rarement... La retenue rendait-elle la colère plus importante..? Ma foi, c'était une possibilité à fort taux de probabilité sans doute.

De plus, Georgia venait de confirmer sa pensée concernant ses propos sur Cassandre... Maladroite Georgia, qui n'allait surement ne pas cesser d'avoir des ennuis si elle n'apprenait pas à réfléchir avant de parler. Mais Juliette s'en voulait aussi, outre de s'être laisser bêtement emporter par son héritage latin trop souvent refoulé, de ne pas avoir su réagir avec la même intelligence et le même doigté que son modèle en la matière... Difficile d'être Cassandre, et encore moins d'en approcher le talent. Juliette songea d'ailleurs avec un parfum de tristesse dans son regard, que cette dernière serait bien déçue par son incapacité à se montrer un tant soit peu professionnelle, même si en fin de compte elle n'était encore qu'une simple étudiante. Fort de ce constat, certes un peu tardif et rassurée par les paroles de Georgia, Elle poussa un soupir dépité et dit à la jeune fille sur le point de quitter la pièce :

"Attend Georgia... Tu as raison, je n'aurais pas du m'emporter de la sorte. Je crois..." eut-elle du mal à avouer "... Que je manque encore de pratique, excuse moi. Je ne sais pas qui a dit une telle absurdité sur toi, mais il à tort, tout le monde à le droit de vivre, et mon intention n'était en aucun cas de te rabaisser plus bas que terre... J'ai été extrêmement maladroite avec toi, et j'en suis sincèrement désolée.

Retournant s'assoir sur le canapé, elle invita alors Georgia à l'y rejoindre en tapotant délicatement sur le plat du coussin voisin de sa place.

"Reste encore un peu s'il te plait, et parlons de Cassandre si tu le veux toujours..."

Puis sans attendre de réelle réponse de sa part, la jeune gothique romantique enchaina en espérant que son discours ne se perdrait pas dans le néant qui suivrait le départ de la jeune mutante du foyer, laissant ainsi Juliette avec sa propre maladresse...

"J'ai été maladroite, mais je maintiens ce que je viens de te dire, toi et les autres NeXus ne pouvaient aider Cassandre de par votre appartenance à l'équipe dont elle à la charge. Tu ne le comprendras peut-être pas, et cela est tout naturel en fin de compte, mais elle se doit de garder une certaine distance entre elle et vous, tout comme les autres professeurs se doivent de garder une même distance vis-à-vis de leurs équipes réspectives. ce qui, bien évidemment, ne t'empêche pas de te soucier d'elle."

Juliette demeura pensive durant quelques secondes, puis elle ajouta :

"Ivy me disait que j'avais de la chance de ne pas avoir été intégrer dans une équipe, et quelque part je suis assez d'accord avec elle. Le fait d'avoir été délaisser de la sorte me donne une vision plus globale et sans nul doute bien plus objective et neutre de la situation, alors que le fait d'appartenir à l'une de ces équipes fait entrer en jeu une certaine forme d'affectivité qui est bien souvent partie prenante dans les décisions à prendre ou bien encore les jugement à porter. C'est pourquoi, je dis que tu ne peux venir en aide à Cassandre... Tout au moins, pas aussi ouvertement que tu es en train de le faire..."

Un propos juste selon la jeune gothique romantique, même si bien souvent les esprits se refusaient à accepter cette simple vérité... Trop de proximité régulière pouvait faire plus de dégâts que de bonne chose lorsque l'on voulait venir en aide à une personne.

"Cassandre..." Enchaina Juliette "... N'a jamais vu le monde autrement que par l'intermédiaire de son pouvoir. Elle est née aveugle, et elle ignore ce que signifie voir le monde tel que nous le voyons nous-mêmes. D'ailleurs, je doute que même après s'être fermé à son propre pouvoir, celui-ci demeure sans effet. L'ignorer ne l'empêche pas d'être fonctionnel, et sans doute tout ce qu'elle cherche à ignorer lui reviendra-t-il en un bloc, lorsqu'elle se décidera à se confronter à nouveau à ce qui est une part essentielle de elle-même. Je crois que c'est là, le véritable problème de fond... Là ou toi et moi nous sommes construit avec l'ignorance de l'avenir et toute l'insouciance que cela entraine, Cassandre, elle, à du se construire à une période de son existence ou l'on est des plus fragiles, en sachant chaque chose de cet avenir habituellement clos. Si on ajoute à cela le fait, que contrairement à certains d'entres nous elle n'avait personne pour la guider, la rassurer, tu comprendras bien aisément qu'elle a du se protéger de ce monde semblable à un livre ouvert que personne au monde ne souhaiterait avoir à parcourir perpétuellement. Cassandre a peur de s'ouvrir aux autres, pour cette raison... Elle doit souffrir terriblement de voir tant de malheurs à venir, alors est-ce que tu imagine si, en plus, elle se permettait de vous faire preuve de la moindre trace de complicité amicale..? Elle n'en souffrirait que plus encore, si jamais il devait vous arriver malheur..."

A nouveau, Juliette se plongea dans sa réflexion.Georgia était sans doute venu chercher une solution et non pas une explication qui, pourtant, était fort utile pour saisir l'attitude parfois bien frustrante de la jolie psychologue dont le seul regard absent faisait chavirer le cœur aimant de celle que bien des gens à l'institut voyait sans doute comme une personne des plus glaciale et sans âme... Georgia voulait aider Cassandre, mais sa manière était mauvaise, très, très mauvaise même...

"Ce qu'il lui faudrait..." reprit Juliette "C'est de se couper totalement de son pouvoir durant quelques temps... Quelques mois peut-être, ou bien peut-être encore un peu plus... Cette absence totale de connaissance des possibles lui serait sans l'ombre d'un doute bénéfique, même si elle ne se l'avouerait peut-être pas vraiment au début. A défaut de voir le monde comme nous, au moins le verrait-elle avec ses yeux d'aveugle et avec toutes l'incertitude qui est notre lot quotidien. Un jour, le docteur Fleury m'avait confié un exemplaire de ce fameux livre qui lui avait fait découvrir à nouveau les mutants... Tu sais, le livre du docteur Mc Coy... Il me semble y avoir vu un passage, ou il parlait d'une technologie qui permettait de bloquer totalement les pouvoirs des mutants de façon temporaire..."

Un sourire se dessina alors sur les lèvres de la jeune gothique romantique... Voilà, c'était ça l'idée... Fixant à nouveau son regard sur Georgia, Juliette lui dit :

"Si tu veux vraiment aider Cassandre, il te faut renoncer à le faire de la manière dont tu le fais actuellement... Tu n'arrivera à rien, et en plus tu la gêneras plus que autre chose. En revanche, tu peux lui venir en aide de manière indirecte... Tu pourrais par exemple abandonner ton approche actuelle, et te concentrer sur la recherche de cette fameuse technologie qui lui permettrait de vivre enfin sans avoir à composer avec tous ces possibles qui sont son quotidien... Même si elle a disparu, il doit tout de même en rester une trace quelque part. Si tu arrive à la retrouver, alors peut-être que nous pourrons en faire profiter Cassandre et ainsi pourrait-elle enfin s'ouvrir librement aux autres... Qu'en dis-tu Georgia..? Je sais que c'est un travail difficile et qui demandera sans doute de longues et fastidieuses recherches, mais es-tu prête à faire cela pour Cassandre..?"

La question était posé... Georgia voulait-elle réellement aider son professeur référent, ou bien cette apparente bonne volonté se trahirait-elle au seul profit d'un besoin maladif de fouiner dans les secrets de Cassandre, devant l'ampleur de la tâche qui ne garantissait pas le moins du monde le moindre résultat effectif..?

Pour Juliette cependant, et nonobstant le fait que cela éloignerait la jeune mutante de sa belle, c'était là une véritable solution... Fut-elle temporaire... Mais si jamais cela pouvait s'avérer efficace, alors Cassandre pourrait se couper totalement de son pouvoir, et ainsi s'ouvrir aux autres sans craindre de deviner le moindre possibles à leur égard... Bien sur, ce n'était peut-être pas la meilleure idée au monde... Mais en tout cas, elle avait le mérite d'exister... Et puis fouineuse comme elle était, Georgia finirait sans nul doute par découvrir quelque chose d'intéressant sur le sujet, à n'en pas douter...

Après en avoir fini, Juliette écouta consciencieusement Georgia s'exprimer à son tour... Et en restant assise s'il vous plait, ce qui était déjà un progrès selon la jeune femme, d'autant plus que vêtue comme elle l'était, Juliette aurait eu toute les peines du monde à se mettre à sa hauteur si l'envie lui avait repris de faire la causette aux quelques grains de poussières qui trainaient sur le sol. Ce qui d'ailleurs dénotait d'un mauvais accomplissement des corvées, il faudrait qu'elle en touche deux mots à qui de droit en la matière... La mutante étourdie semblait cependant avoir compris l'essence même de ce que Juliette voulait lui faire comprendre, même si encore une fois ce fut à sa manière. Elle acquiesça d'un mouvement de la tête en l'entendant dire que se comprendre était difficile pour des opposées, mais que cela n'empêchait nullement d'essayer, tout comme elle approuva son propos sur l'amitié parfois à sens unique. Juliette trouva fort dommage, que Georgia ne soit pas plus souvent surprenante dans ce bon sens qu'elle témoignait actuellement. Toutefois, sa phrase sur le prince et le peuple la laissa quelque peu dubitative... Pas entièrement fausse, mais cependant sujette à caution selon elle. Mais lorsque Georgia retomba dans son travers et qu'elle interpréta de mauvaise manière le conseil de Juliette, celle-ci se sentit obliger de lui préciser son propos...

"Ne te méprends pas , je n'ai jamais dit que Cassandre devait définitivement se couper de son pouvoir, tout comme je n'ai jamais dit que l'on devait le faire sans son autorisation... Cela devra être une possibilité offerte, et uniquement de manière temporaire... Il s'agit de lui offrir un peu de paix, et non pas de l'amputer d'une part de son intégrité... Et puis qui sait, peut-être que d'autres mutants seraient intéressé par ce procédé... Nous n'assumons pas tous notre mutanité après tout."

Une précision utile selon Juliette, histoire d'éviter d'éventuels ennuis par la suite.

"N'oublie jamais que les outils ne sont ni bon, ni mauvais Georgia, cela est uniquement l'apanage de ceux qui les utilisent..."

Rajouta-t-elle encore, afin d'appuyer son propos. Elle ne savait pas vraiment si ses paroles avaient été entendu, mais Georgia paraissait ravie... Cela signifiait-il que la gothique romantique avait fait un bon travail de conseil à son égard..? Ma foi, elle l'espérait...

Le baiser imaginaire que Georgia lui envoya surprit Juliette. Non pas qu'il lui fut désagréable,bien au contraire... Après tout, même venant d'une personne pour laquelle on n'avait que peu d'attrait, un baiser était toujours une chose agréable. Mais s'il y avait bien une chose que la jeune femme n'attirait pas à l'institut, c'était bien les douces attentions. Elle lui sourit alors en un remerciement silencieux, tandis que elle franchit la porte du foyer afin de... De... Ma foi, de faire ce que bon lui semblait en fin de compte. Sa dernière parole résonna cependant dans l'esprit de la gothique romantique... Bien sur qu'elle était sympathique, c'était simplement les autres qui ne voulaient pas faire l'effort de la connaitre un peu plus selon elle... Comme le disait si justement la blonde guérisseuse, tout n'était en fin de compte qu'une simple question de point de vue.

Lorsque Kallali avait pénétrer à son tour dans la pièce, Juliette lui avait brièvement rendu son salut, avant de poursuivre sa conversation avec Georgia. Celle-ci lui avait conseiller de se mêler un peu plus aux autres... Mais pourquoi faire..? Il était des plus évident qu'elle n'avait rien en commun avec les autres élèves de l'institut, et de ce fait les rapports qu'ils pouvaient entretenir ne pourrait sans doute ne pas aller plus loin que les simple politesses d'usage... Juliette était très proche de Cassandre sur ce point, elle n'aimait pas se dévoiler... C'était, selon elle, une sorte d'affaiblissement... La solitude qui l'avait accompagné tout au long de sa courte existence lui avait appris à ne pas se démunir face aux autres, et de manière inconsciente sans doute, la gothique romantique continuait d'appliquer ce principe d'auto-défense. Toutefois, elle décida de faire un petit effort et le petit inuit allait en faire malheureusement les frais.

"tu as l'air éreinté..." lui dit-elle alors en se retournant doucement dans sa direction "Est-ce que tu aurais passé une nuit difficile..?"

Un sourire bienveillant aux lèvres, Juliette fixa Kallali avec une certaine tendresse dans son translucide regard de glace... Il n'avait même pas encore quinze ans lui semblait-il, et il pourrait parfaitement être le petit frère qu'elle n'avait jamais eu... Grande sœur Juliette, la gothique romantique aurait trouvé cela tellement adorable...

Juliette accompagna le rire de Kallali de son propre éclat cristallin, tandis qu'il s'amusait de sa petite plaisanterie sur la perversité des professeurs à les fatiguer consciemment afin qu'il aient des difficultés à suivre les cours... Même si elle doutait très fortement de cette puérilité de la part des enseignants, elle devait bien reconnaitre que l'idée était en effet assez amusante... Notamment lorsqu'elle songeait à "un" professeur en particulier.

"Laissons leur le bénéfice du doute, après tout nous ne pouvons rien prouver de tout cela, n'est-ce pas..?"

Dit-elle alors à l'inuit, dans un petit clin d'œil qui se voulu complice. Puis une fois l'amusement passablement passé, elle répondit à sa question sur les équipes n'étant pas encore rentré à l'institut... L'index une fois de plus sur ses lèvres scintillante de ce rose clairsemé qui attirait le regard de par son contraste avec les ténèbres qui envahissait le reste de sa personne, signe évident que la gothique romantique réfléchissait, elle dit :

"En effet, les JustiX et les EXplorers ne sont pas encore revenue... Encore qu'il me semble que ces derniers soient tout de même revenu, mais presque aussitôt reparti... Je ne sais pas pourquoi d'ailleurs. Quand aux JustiX ils sont parti assister à la coupe de monde de football, alors j'imagine qu'ils en ont profité pour prendre un peu de bon temps... C'est très beau l'Australie, tu sais... J'y ai déjà été en vacances, lorsque j'avais à peu près ton âge."

Puis, rebondissant sur le propre voyage de l'inuit et de son équipe, la gothique romantique ajouta dans un sourire après avoir de nouveau reporté son glacial regard transparent :

"Je connais un peu l'Inde aussi, j'y ai passé quelque jours grâce au travail de mon père..."

Témoignant ainsi sans la moindre honte, de la vie aisée qui fut la sienne durant sa jeunesse.

"Il est vrai qu'il peut faire très lourd là-bas, c'est bien souvent une chaleur moite pour ceux qui n'y sont pas habitué... Mais qu'est-ce que vous avez été faire là-bas, dis-moi..?"

Après l'aveu de Ivy qui lui avait dit que Esther avait employé les Lex pour son propre usage personnel, Juliette s'attendait à la même chose de la part de Vadim qui, tout comme ses deux collègues récemment arrivé, n'avait pas l'honneur d'être dans les bonnes grâce de la gothique romantique... Bien que jusqu'à présent, seule l'israélienne avait justifié le bien-fondé du sentiment de Juliette à leur égard... Pour Vadiml et Paolo, cela n'était sans doute qu'une simple question de temps...

Juliette esquissa un sourire des plus amusé en entendant la question de Kallali concernant son père. Elle imagina ce dernier en tenue d'aventurier typique, creusant le sol à la recherche de fossile des temps passés, mettant ainsi à jour des civilisations aujourd'hui disparu et ignoré de la grande majorité des gens... Imaginer son père aussi... Manuel, cela l'amusait vraiment beaucoup.

"Mon père n'est pas archéologue, mais..." dit-elle alors dans un clin d'œil au petit inuit "... Il est vrai que bien souvent il à affaire à des antiquités dans son travail... Principalement des momies d'ailleurs, qui seraient surement plus à leur place dans un musée que à une table des négociations..."

La gothique romantique regarda Kallali d'un air taquin, qui visiblement ne comprenait pas vraiment ses paroles de momies et de table des négociations. Elle s'en amusa encore quelques instants, puis elle ajouta afin de délivrer le jeune mutant de son évidente perplexité :

"Mon père est ambassadeur, et bien souvent il a affaire à des gens tellement âgés que l'on se demande pourquoi ils ne laissent pas leur place à quelqu'un de plus jeune... Si tu savais, combien le monde diplomatique manque de jeunesse, c'est effrayant..."

Conclu-t-elle, dans un sérieux revenu. Il était vrai que le jeu de la diplomatie était des plus intéressant bien que extrêmement complexe, mais la plupart de ses participants portaient plus volontiers un peacemaker que un lecteur mp3. La diplomatie était-elle un domaine réservée aux personne âgée..? Ma foi, Juliette n'était pas loin de s'en persuader, même si certain de ses acteurs était encore aussi jeune que son père.

Revenant sur le sujet du voyage et principalement celui qu'il venait de faire en Inde, Juliette demanda à Kallali après avoir écouté son explication concernant sa présence et celle de son équipe là-bas :

"J'imagine qu'il s'agissait d'un mutant, n'est-ce pas..? mais pourquoi s'était-il retrouvé dans cette asile..? Quelqu'un l'y avait placé..? Et comment avez-vous fait pout l'en sortir..? Est-il revenu avec vous..?"

Curieuse petite Juliette, qui désirait tant savoir... Et tout savoir... la gothique romantique aimait le détail, c'était l'un de ses traits les plus caractéristique. Sans oublier le fait que étant désormais sans équipe, elle se devait de rester à l'institut telle une petite fille privée de sortie pour avoir fait des bêtises... Et force était de constater que la vie à l'institut était fondamentalement des plus ennuyeuse, lorsque l'on avait connu le frissons des missions. Cette pensée inconsciente trahit une certaine tristesse dans son regard de glace, et le bleu cristallin de ces derniers se teinta brièvement d'un voile ténébreuse qui disparu presque aussitôt.

"Aller..." dit-elle alors dans un demi sourire retrouvé "Raconte moi tout dans le détail, tu veux bien..?"

Qu'aurait dit Alixtide, dans une telle situation..?

Sans doute, quelque chose du genre "Purin d'purin, l'esquimeau est tombé entre les griffes de Juliette la démone..." Ou quelque chose dans le genre sans doute...

*Qu'il est gentil...*

Songea Juliette, lorsque Kallali défendit la thèse comme quoi il fallait des adultes matures et très expérimentés, pour pouvoir prendre des décisions importantes. En ce qui la concernait, cela faisait bien longtemps qu'elle avait abandonné cette vision des plus naïve, concernant les grandes décisions qui pesaient sur le devenir des états et, par définition, du monde. Peut-être, que le fait d'être au cœur de l'une de ces institutions par l'intermédiaire de son père, lui avait en fin de compte ôté toute chance de se laisser leurrer par les mensonges que l'on faisait habituellement avaler aux enfants pour en faire de parfaits petits citoyens bien obéissant. Elle ne voulait pas briser l'innocence du petit inuit, mais elle lui toutefois ceci:

"Si l'âge était un critère de sagesse, alors le monde serait exempt de toutes guerres et il n'y aurait plus une partie de l'humanité qui souffrirait de la faim... Les différences ne créeraient pas de lois ségrégationnistes, et les mutants seraient accepté pour ce qu'ils sont, une nouvelle population avec laquelle composer harmonieusement... Mais toutefois, tu as raison sur un point : Certaines bonnes décisions nécessitent un recul dans le temps, et seul l'âge permet cela... Mais malheureusement pour le monde, ce n'est pas une généralité."

Conclu-t-elle finalement, afin de ne pas laisser Kallali privé de tout espoir en les adultes supposés être plus sage que leurs homologues juvénile. Le petit inuit lui parla ensuite de sa mission en Inde.Une mission pour le moins étrange et confuse, en effet... Passer d'un aller Russie-Allemagne à un temple hindoue était pour le moins surprenant... Un mutant maitrisant l'espace peut-être..? Quoi qu'il en soit, aller le sauver était une bien noble cause, cela étonna Juliette de la part d'un ancien militaire comme Vadim. Elle écouta alors son récit concernant toute cette aventure, et l'idée de se faire passer pour des agents hospitalier dans cet asile psychiatrique lui fut judicieuse en dépit du jeune âge des mutants. Mais en même temps, ce n'était pas en occident, alors... Le récit du jeune garçon l'amusa grandement, mais au bout d'un moment elle ressentit comme une gêne dans le discours de ce dernier, un peu comme si quelque chose lui était des plus désagréable à raconter... Une pointe de compassion naquit en la gothique romantique, lorsqu'elle vit Kallali s'essuyer une larme d'un geste de la main, suite à sa description sommaire du comportement pervers de cet infirmier bien indélicat qui aurait grandement eu sa place au milieu de tous les autres patients de cette institution psychiatrique. Le jeune mutant lui décrivit la scène avec un peu plus de détail encore, lui faisant par la même occasion part de ses sentiments et de la peur profonde qui avait été la sienne à ce moment là... Juliette fut navrée que Kallali ai du subir une telle épreuve, vraiment... C'était une chose bien trop horrible, pour que quiconque y soit confronté. Quand ce dernier s'effondra en larmes dans ses bras, Juliette l'enlaça tendrement de façon maternelle avec un sourire qui se voulu rassurant.

"Je sais, je sais..." lui dit-elle alors sur un ton très fortement adouci empreint de tendresse "Tu as du avoir très peur, c'est normal tu sais... Tu ne dois pas en avoir honte. Je comprends que tu ai eu très peur, tu n'es encore qu'un enfant malgré tout, et cet homme, lui, était un adulte fort et sans morale... Mais heureusement, Il n'a pas pu te faire de mal... Alors il ne faut plus y penser maintenant, c'est fini et tu es en sécurité à l'institut désormais."

Pour le rassurer encore un peu plus, la gothique romantique le pressa un peu plus fort contre sa personne, et lui passa une main caressante dans les cheveux afin de l'apaiser de cette peur contenue depuis sans doute la fin de toute cette sinistre aventure. Voilà, c'était aussi cela le rôle des plus âgés d'entres eux selon Juliette, aider les plus jeunes à maitriser leurs pouvoirs naissant, mais aussi les aider à grandir et les protéger de toutes leurs peurs... Etre à leur écoute, comme elle le faisait avec le petit inuit qui avait visiblement été fortement marqué par cette malsaine rencontre. Après tout, ils formaient tous une grande famille malgré leurs points de discorde éventuels, et une grande sœur ou un grand frère se devait d'être là pour épauler les plus jeune en faisant fi de tout le reste. Laissant Kallali s'épancher de ses larmes de terreur contre son corps, Juliette continua de lui prodiguer ses caresses maternelles mais lui demanda toutefois :

"Dis-moi... Est-ce que tu en a parler avec le professeur Volkov..?"

En silence, la gothique romantique s'interroge sur le pourquoi de tout ceci... Comment un homme, soit-disant responsable, avait-il pu laisser un aussi jeune adolescent se retrouver dans une telle situation des plus dangereuse pour lui..? Bien sur, les entrainements en salle des dangers les préparait à affronter le pire, mais nullement à se voir confronter aux bassesses et à la plus ignoble perversion dont l'homme était capable. En cela, Juliette trouvait l'attitude de Vadim des plus irresponsable, lui offrant ainsi, à l'instar de Esther, une raison de la conforter dans son ressenti à son encontre...

"Veux-tu... Que j'aille en discuter avec lui..?"

Proposa alors aimablement la gothique romantique dans une nouvelle caresse tendre, soupçonnant le petit inuit de ne pas avoir osé en parler avec son professeur référent...