Re: [Event] Misplaced

Le chaleur qui s'échappait naturellement du cou de Joachim venait réchauffer le bout du nez de la muette, toujours appuyée sur son épaule. Les caresses qu'il faisait sur son dos étaient si légère que Claire pensait presque les imaginer pendant un moment. Elles accompagnaient le rythme des cercles sur son torse que ses doigts traçaient. Les doigts du jeune homme pouvait sentir la chair de poule se dresser sur la peau de son dos. Prenant une grande respiration pour garder son esprit lucide, Claire redressa la tête alors que Joachim lisait le papier. Et il mettait du temps. Elle étira le cou pour regarder le papier, mais son écriture était assez lisible, pourtant.

Lorsqu'il se lecha les lèvres, Claire éclata de rire. La muette fit pareil, se moquant gentillement un peu de lui en même temps, mais reconnaissant que les mots sur la feuille lui donnaient faim. Mais il ne fallait pas succomber à la tentation. Se collant un peu plus contre elle, il lui piqua son carnet. Intriguée et curieuse, Claire regarda le dessin se former sous ses yeux, un sourire s'étirant sur ses lèvres au fil et à mesure que les traits se formaient. Une fois le dessin terminé, Claire déchira la page du cahier pour la poser à côté sur la table, le contemplant quelques secondes avant de lever ses yeux vers lui.

Elle échangea avec lui un regard qu'elle voulait doux et attendri, mais il se cachait peut être bien même autre chose au fond de ses yeux. Plongé dans l'obscurité de son regard, Claire se perdit dans les abimes, envahit soudainement par la force des émotions qui se remirent à tourner dans son esprit et dans son corps entier. Son sourire, sans le vouloir, diminuait tranquillement alors que ses grands yeux tentaient de déchiffrer le mystère des siens, révélant le tourment émotionnel qui se passait en la jeune femme. En un battement de paupières, Claire se tira des ténebres et étira un petit sourire.

L'américaine se tourna alors vers le carnet et griffonna;

Claire, sur le papier, a écrit:J'adore la natation. Je me débrouille pas mal, et j'aime nager. Mais mon amie Patricia est vraiment une future championne, qui ne veut pas s'avouer. Et, bien que je veule aller à l'université en littérature, le domaine a peu de débouchés, surtout avec mon handicap. Donc, quand on peut fantasmer un peu, on le fait.

La voix de son cavalier semblait étrange et Claire se demandait pourquoi. Était-il gêné de dire ce qu'il venait de dire? D'avouer ce qu'il aimerait faire? La muette, pourtant, trouvait l'idée géniale. Et il avait un talent en dessin qu'il pourrait sans aucuns doutes l'approcher de ce but. Et de grands projets pour combler son futur.

Claire, sur le papier, a écrit:Je dis; pourquoi pas? Si tu as le courage pour le faire, et essayer le coup, tu as le talent pour te rendre loin.

Claire lut rapidement ce qu'elle venait d'écrire. Hmm, comme discours motivateur, ça pouvait être mieux.

Claire, sur le papier, a écrit:Je te donne même le copyright d'utiliser mon nom pour le joli petit poussin comme personnage!

Le regard brillant, elle arracha une page quelconque du carnet. Se raclant la gorge en prenant un air sérieux, la muette posa la mine de son style sur le papier et, avec l'application d'une fillette qui écrivait son nom pour la première fois, Claire dessina une horrible bestiole avec de grandes oreilles pendantes et un gros nez noir. Tournant la tete un peu sur le côté, elle rajouta des pattes croches et une queue tordu. Avec un moue à croquer, Claire se mordit la lèvre inférieure avant de rajouter deux mots à côté, pour bien préciser; "Woof woof!"

Avec un soupir, elle fit glisser le papier vers Joachim, et continua d'écrire sur l'ancienne page;

Claire, sur le papier, a écrit:Je devrais me contenter de la natation, comme tu vois. Et j'ai trop honte pour te permettre de le nommer comme toi. Il est bien trop horriblement laid... Un pays, hein? En fait, j'aimerais bien aller en Autriche. Je ne sais pas pourquoi, particulièrement. Mais ça serait la première destination voyage que je ferais, probablement. Je ne connais que très peu de pays, à vrai dire, et je n'ai pas d'attrait particulier dans aucun, sauf aller à Vienne. Et toi?

Claire posa le crayon et but une grande gorgée de thé. Elle avait pratiquement terminée sa tasse. Ses yeux se posèrent à nouveau sur le dessin, ce qui fit sonner une cloche dans l'esprit de Claire. Sans crier gare, Claire se pencha sur Joachim, étirant le bras pour glisser sa main dans la poche de sa veste. Avec un grand sourire, elle sortit le papier barbouillé et reprit le crayon pour rajouter quelque chose;

Claire, sur le papier, a écrit:Et tu me dois une danse.

Elle déplia alors la feuille pour satisfaire sa curiosité et voir le dessin qui s'y trouvait.

[HJ: Je te sauve de mon talent en dessin. Il ne faut quand même pas que tu te sentes dévalorisée... Rolling Eyes

]

Joachim sourit à Claire, l'envie de l'embrasser remontant en lui. Il fit glisser sa main le long du dos de la jeune fille et la regarda à nouveau. Les lèvres de la jeune fille avaient un pouvoir attractif qui obnubilait le jeune homme. Il détourna son regard pour le poser sur les écrits récents de sa cavalière.

Il fut tantôt intéressé, tantôt flatté par ce qu'il put y lire. Puis finalement Claire lui sauta plus ou moins dessus. Moment de surprise qui lui permit une vision nouvelle de la jeune fille, mais pas désagréable, du tout, et surtout une envie plus pressante qu'auparavant de la prendre dans ses bras, de goûter ses lèvres et son cou. Elle passa sa main dans sa poche et en sortit le vieux papier sur lequel elle avait écrit sur le début de soirée. Elle indiqua dessus que Joachim lui devait toujours une danse, restant plus ou moins dans la même posture qui fit qu'il resta figé sur place jusqu'à ce qu'elle bouge un peu. Son mouvement fut de déplier la feuille pour voire le dessin de Joachim. Il avait un peu honte et était rouge, mais ce n'était pas la honte par contre qui le rendait le plus rouge.
Spoiler:
Il fit remonter ses deux mains sur le dos de Claire jusqu'à ses épaules. Il se trouvait néanmoins bien. Très bien, juste surpris.

"J'irais bien à Chicago j'imagine... Chicago ou la Russie je crois. Mais j'ai l'espoir qu'il traîne toujours des groupes de musiciens typés XXe siècle à Chicago et ça me ferait plaisir je dois dire."

Il n'osait pas répondre. Il finit néanmoins par baisser un peu la tête.

"Je voulais te poser une dernière question... Comment dire... Tu... ça..."

Te dérangerait que je t'embrasse ? Aucun mot ne s'échappa de ses lèvres, elles ne bougèrent même pas. Il resta juste rouge et un silence un peu pesant s'installa. Il finit par le rompre.

"On va danser si tu veux oui ! Bonne idée, je te la dois et ça me fait plaisir si ça peut te ravir."

[HRP: Manque d'inspiration, sorry. Sad

]

Enfin ! Elle pourra voir le dessin ! Toujours pliée par-dessus Joachim, alors qu’il la tenait doucement par la taille, Claire déplia la feuille. Ses grands yeux détaillèrent chaque détail du dessin, du bout des ongles à l’oreille. Sa bouche s’entrouvrit légèrement, surprise. Le dessin était si joli, le personnage semblait si vivant. Claire n’aurait même pas été étonnée de voir les doigts du petit bonhomme se déplier et se replier. Son cavalier avait vraiment beaucoup de talent.

C’est alors que Claire réalisa ce qu’elle avait fait. Penchée sur Joachim, son corps collé contre le sien et son visage s’approchant dangereusement du sien, la muette remarqua la teinte rouge que prit ses joues. Le bras étiré vers la poche de Joachim, Claire resta immobile quelques secondes. Une des mains de son cavalier caressa son dos de haut en bas, faisant frissonner l’américaine, alors que le visage empourpré de Joachim déclenchait une réaction en chaîne qui fit chauffer les oreilles de Claire, rendant également ses jeux brûlantes et écarlates.

Comme Joachim, Claire resta figée, tout près de lui. Un petit sourire gêné se dessina sur ses lèvres. Les mains du français quittèrent sa taille et remontèrent, suivant la douce courbe de son corps, pour se poser sur ses épaules. Claire ferma les yeux quelques fractions de secondes, qui lui parurent une éternité sous ces caresses. Rouvrant les yeux, en entendant la voix de Joachim, la muette se recula légèrement pour le regarder. Chicago. Pourquoi pas ! C’était bien moins loin que l’Autriche et la Russie. Et il y avait probablement encore de vieux endroits, cabarets ?, où les parents de leurs grands-parents allaient écouter de la musique.

Joachim arrêta de parler, soudainement. Baissant la tête, il entama une question. Alors que la muette écoutait attentivement, mais il semblait être gêné par la question ou bien ne pas trouver les mots pour la poser. Le silence la mit un peu mal à l’aise, mais il ne dura pas si longtemps. Posant le papier sur la table, Claire se redressa lentement, avec un petit sourire. Même si elle voulait danser avec Joaquim, elle se demandait si elle avait vraiment envie de retourner au foyer. Pourquoi ? Chaque fois qu’elle y mettait les pieds, ils devaient sortir en courant pour des raisons désagréables…

Après quelques secondes de réflexion, elle acquiesça et se leva sur ses pieds pour prendre les deux tasses. Après tout, c’était elle qui lui avait rappelé la danse. Elle n’avait pas le choix d’accepter. Se dirigeant vers l’évier, Claire remarqua les choses que Wind y avait laissées plus tôt dans la soirée. Après avoir déposé les tasses avec les autres, Claire se mit dos à l’évier, s’appuyant contre le comptoir, et observa Joachim. La tête penchée sur le côté, la muette l’observait, surtout chaque détail de son visage, comme elle l’avait fait pour le dessin plus tôt. Claire croisa les bras sous ses seins, remontant ses mains sur ses épaules opposées. Ses yeux se dirigèrent vers le sol, trahissaient son inquiétude. Saura-t-il comprendre ce qui la troublait ?

Joachim suivit Claire des yeux tout du long. La jeune fille rougissait aussi. Elle se recula à ses mots, et finit même par se lever pour aller poser les tasses à son silence. Il se mordit la lèvre alors qu'elle lui tournait le dos. Quel idiot! Mais il n'y pouvait pas grand chose, la question était là, ne demandait qu'une réponse, mais ne voulait pas sortir. Quand au geste, il était encore moins question de le laisser échapper à son contrôle. Il s'appuya au fond de se chaise en soupirant doucement. La jeune fille finit par se retourner, ce qu'il ne remarqua pas aussitôt, perdu dans son idiotie.

Elle le regarda et, croisant les bras, elle détourna les yeux vers le sol. Joachim se sentit un peu mal à l'aise. Avait-il dit ou fait quelque chose qui ne lui convenait pas ? Il allait se lever, mais ne le fit pas. Pas tout de suite.

"Tu sais... si tu n'en as pas envie, ce n'est pas obligé. Ni la danse, ni le fait de retourner au foyer... Au pire on peut danser ici. On aura juste de vagues échos de musique... Ou ne pas danser. Je ne veux pas te forcer."

Il fallait dire qu'il n'avaient pas passé beaucoup de temps au foyer pendant la soirée et qu'à chaque fois leur départ n'avait pas été des plus joyeux. Ce fut lui qui se retrouva cette fois à détailler Claire de pied en cap. Il n'avait pas eu tellement l'occasion de le faire au cours de cette soirée. Le plus étonnant était quand même le sentiment de désir qui s'emparait de lui ce faisant. Il avait senti contre lui la plupart de son corps, et pourtant... pourtant il ne savait pas pourquoi, mais chaque mouvement de doigt de la jeune fille lui semblait un appel pour ses mains. Chaque morceau de peau nue une provocation à ses sens. Les lèvres de la brune lui semblaient plus attractive qu'une pièce d'art magistrale pour le Lupin et aussi dangereuse que le piège à loup enserrant cet appât pour l'animal qui se représentait dans son nom. Les yeux de Claire, bien que de glace par leur couleur créaient en lui la plus intense des chaleurs qu'il avait jamais ressentit. Même le conseil de Iacobo qui lui paraissait plus que surréaliste titillait un tant soit peu son esprit à la voir ainsi. Il tenta de se calmer, mais tout son être restait tourné vers la jeune fille, ses joues moins rouges. Si elle reposait ses yeux sur lui il ne ferait néanmoins aucun doute qu'il ne les soutiendrait pas sur le moment et réagirait comme une vierge effarouchée en détournant vivement le regard et la tête, se maudissant de n'avoir plus des cheveux assez longs pour le cacher vraiment.

Claire fixait toujours le plancher en entendant la voix de Joachim. Un léger sourire étira le coin de ses lèvres. C'était amusant comment, depuis qu'elle était arrivée à l'institut, les sourires de la muette étaient restés franc. Rarement avait-elle forcé un sourire pour illuminer son visage, gardant un petit sourire naturel ou étirant à peine ses lèvres. Mais cette soirée-là, il l'avait fait sourire franchement à plusieurs reprises. Il avait illuminé son visage certains moments comme il avait complètement enlevé trace de vie sauf pour ses yeux. Décidément, le jeune homme pouvait tout aussi bien la rendre plus heureuse que quiconque, mais plus malheureuse aussi.

Si elle avait envie de danser? Oui, beaucoup. Claire pourrait alors être contre Joachim, et se trouver dans ses bras sans pour autant devoir s'en trouver mal à l'aise ou carrément gêné, l'un ou l'autre. Ses talents en danse étaient très limité, mais elle désirait se trouver dans ses bras. La muette déplia ses bras, les laissant glisser le long de ses bras pour venir se poser sur ses cuisses. Claire détestait cela. Elle détestait ce trouver dans cette situation, ne plus pouvoir comprendre ce qui se passait. Les deux avaient l'air d'adolescents à leur premier rendez-vous, et ca en devenait presque ridicule. Claire savait ce qu'elle voulait. Elle voulait replonger dans ses yeux obscurs, être assez près de la peau douce de son cou pour sentir l'odeur de son savon, glisser ses doigts fins dans ses cheveux (courts?) et repousser doucement les franges de son front, pour ensuite les remettre en place; elles lui donnaient un air vraiment à croquer.

Le sourire de Claire s'aggrandit à cette pensée, quelque chose lui chatouillait le ventre. La muette restait sans bouger, sentant, comme une plume sur elle, le regard de Joachim qui la détaillait. Elle ne broncha pas, son corps fin toujours appuyé contre le comptoir. Son ventre lui chatouilla peut être un peu plus et la fièvre lui monta à la tête, espérant presque qu'il vienne la prendre dans ses bras, et poser ses lèvres fines contre ses cheveux une autre fois. Ou ailleurs. Rien ne l'empêchait que ses désirs deviennent réalité, appart elle-même.

Mais elle ne voulait pas partir au foyer, pas maintenant. Comme si elle ne pourrait pas écouter ses désirs une fois là-bas. L'américaine releva la tête et posa ses yeux sur Joachim, toujours souriante et les oreilles brûlantes. L'interrompant dans son observation, Claire savait qu'il allait peut être faire comme si il ne l'avait pas regarder ou bien fixer son regard, sans honte de l'avoir fait. Peut importe la réaction, Claire s'approcha de Joachim. Ne voulant pas réfléchir à ses gestes, l'esprit devenant de plus en plus embrumée, la muette prit les mains de Joachim, et recula doucement pour le tirer hors de sa chaise, décidée.

Elle ne lui laissa pas de choix, posant sa main droite à lui contre sa fine taille, sur la large ceinture de sa robe. Avec un regard pétillant, Claire souleva sa main droite à elle, toujours jointe à sa gauche, et tourna sur elle-même. Ses cheveux tournait autour d'elle comme sa robe légère qui s'ouvrait comme les pétales d'une fleur délicate. La main droite de Joachim glissa le long de la ceinture, sur son ventre, pour se reposer contre son dos. Revenant dans sa position iniatiale, ses grands yeux bleus plongés dans ceux de Joachim. Son désir chatouilla encore plus grandement son ventre. Bon, elle lui avait surement montré assez clairement qu'elle voulait danser.

Claire glissa sa main gauche, comme l'avait désiré plus tôt, contre le front de Joachim, caressant ensuite ses cheveux délicatement. Laissant la caresse durer doucement, Claire fini par glisser sa main contre la poitrine de Joachim. Ainsi, dans cette position, la muette attendit. Avec l'écho de la musique qu'ils entendaient, la muette ne savait réellement pas comment danser sur cette musique. Mais le fait d'être contre lui, et peut être de suivre le rythme à quatre temps, ils arriveront peut être à trouver quelque chose à faire avec cela... Après tout, c'était l'homme qui avait le contrôle maintenant. Claire se contentait de le regarder dans les yeux

Joachim avait, comme prévu, détourné les yeux à peine Claire avait posé les siens sur lui. Puis, peu à peu, ses yeux étaient revenus à la jeune fille, comme s'ils étaient affamés d'elle. Elle se rapprocha de lui, et d'une façon plus que sensuelle, elle lui fit comprendre qu'elle voulait effectivement danser. Elle vînt finalement caresser le front du jeune homme, puis ses cheveux et son torse sans faire mine de vouloir quitter la pièce. Joachim se leva. Il raffermit la position de sa main sur le ventre de Claire, la faisant glisser doucement et langoureusement juste au-dessus de sa ceinture. Un mouvement qui lui permit de la faire se rapprocher un peu plus de lui. Ce n'était plus une soif de goûter aux lèvres de la jeune fille qui l'animait désormais avec ces gestes récents, mais une faim irrépressible. Son autre main vînt saisir le visage de sa cavalière, son pouce sous l'extérieur de l'oeil, ses autres doigts se perdant dans les cheveux. Il commença à l'entrainer un peu dans des mouvements circulaires assez lents, s'accordant au rythme de la chanson.

Sa main se mit à glisser depuis le "juste sous les yeux", vers le menton de Claire elle se stoppa juste sous ses lèvres. Alors qu'il continuait de tourner avec elle, son visage se rapprocha. Finalement, Joachim posa doucement son front contre celui de Claire. Leurs visages étaient tous proches et il pouvait sentir un tout petit peu le souffle de la muette, qui pouvait sûrement elle aussi sentir le sien. Il resta ainsi, suivant la musique, tout près de Claire, ne parvenant pas à se décider à l'embrasser, ne sachant pas où il pouvait s'arrêter et tentait de canaluser la situation et ses désirs.

En sentant la main de Joachim glisser de sa ceinture à la peau nue de son dos, une bouffée de chaleur vint envahir sa tête. Non seulement le contact de sa main contre sa peau lui déclenchait toujours des frissons, mais la façon que le jeune homme avait caressé son dos, la fit carrément trembler sur ses doigts. Pourquoi le faisait-il, Claire ne savait pas mais sa respiration accéléra, alors qu’elle ferma les yeux quelques instants pour savourer. Son geste avait quelque chose de sensuel qui vint stimuler chaque fibre nerveuse de son corps. Elle eut conscience de son cavalier qui l’approcha plus contre lui. En un minuscule pas, le corps de Claire se retrouva contre celui de Joachim, comme si c’était l’endroit où il devait être. Sa main se replia sur le torse de son cavalier, serrant un peu le tissu de sa chemise par la même occasion, comme pour l’empêcher de s’éloigner, dans une prise plus symbolique que puissante.

La deuxième main de Joachim se glissa sur la peau de son visage, venant délicatement caresser le haut de sa pommette du pouce. Elle échappa un petit soupir en sentant ses doigts dans ses cheveux, puis elle rouvrit les yeux pour les plonger dans ceux. Son regard se perdit dans le sien, comme engouffré dans un puit sombre et chaud, duquel elle ne pouvait s’enfuir. Et la muette n’en avait pas envie non plus. Alors que les deux pouvaient sentir son cœur battre contre leurs poitrines collées, Claire se fit entraîner par Joachim sous le rythme de l’écho de la musique. Elle ne pouvait pas dire si l’écho était créé par son esprit embrumé ou par la distance, mais elle suivait les pas de son cavalier qui la faisait tourner doucement.

Sentant le pouce descendre en effleurant le long de sa joue vers son menton, Claire prit le contrôle de son autre main, qui se tenait le long de son corps depuis le début de la danse. La levant lentement, la jeune femme la posa contre la nuque de Joachim. En sentant la prise du français sous ses lèvres, Claire leva la tête un peu plus. Elle remarqua que le visage de Joachim s’approchait du sien, son esprit perdit le contrôle de son corps. Ses jambes continuaient de suivre Joachim, tournant doucement avec lui. Mais son visage ne semblait pas être capable de bouger pour rejoindre celui de Joachim.

Qu’attendait-il, foutu cerveau!? Ce n’était pas ça que son esprit lui criait depuis tout à l’heure!? Le désir qui s’était dessiné, lui déchirait presque le ventre en ce moment, suppliant à son cou de s’étirer un peu plus, juste un tout petit peu plus pour poser ses lèvres contre celle du jeune homme, pour les goûter. Priant presque intérieurement, Claire espérait que Joachim le fasse pour elle, et l’embrasse. Son visage semblait si chaud, et elle retenait son souffle. Mais il appuya son front contre le sien. Un soupir quitta les lèvres, autant parce qu’elle était si bien que parce qu’elle était un peu déçue.

Les doigts sur sa nuque caressaient tendrement les petits cheveux de la base de son crâne. Pour rien au monde elle aurait voulut être ailleurs. Il y avait indéniablement quelque chose en Joachim qui l’empêchait de penser convenablement et qui la tiendrait prisonnière de lui. Son ventre se serrait sous le désir et l’attente que celui-ci soit réalisé. Claire se demandait si il se sentait comme elle, si son cœur se débattait contre sa cage thoracique, si son ventre semblait brûler comme le sien.

Défaisant sa prise sur la chemise de Joachim, Claire fit glisser sa main jusqu’aux côtes du jeune homme. Finalement, elle avait été capable de bouger! Elle se maudissa presque intérieurement, Claire se hissa sur la pointe de ses orteils. Avec Joachim penché ainsi vers elle, la jeune femme approcha légèrement ses lèvres de celles de Joachim. En sera-t’elle capable, alors qu’il avait fait le reste du chemin vers elle. Ou était-ce trop tôt? Fermant les yeux, comme si le courage avait délaissé son corps, Claire effleura sa joue au rebord de ses lèvres des siennes puis alla appuyer sa joue contre celle de Joachim. Elle décida alors mentalement de se concentrer afin de profiter des bras qui l’embrassait contre son corps et de la danse, au lieu de combattre un désir inutilement...

Joachim apréçia l'instant dans le silence. Lui, Claire, le vide de la cuisine si on ne comptait pas la table. Et vu l'espace qu'ils occupaient pour l'heure, elle ne risquait pas de gêner. Joachim sentit les lèvres de Claire près des siennes, il déposa un baiser sur la joue de Claire, caressa encore un peu ses cheveux et sa joue en sentant la main de Claire descendre sur ses côtes.

Il prit alors vraiment conscience du fait que la musique n'était pas dansable. Pour une soirée avec une piste dansante il était déçu des choix musicaux qui avaient été faits. La fois précédente cela avait été mieux à son goût. Prenant conscience de cela, il se m'y à hmhmter le rythme d'un vieil air de porte du XXe siècle entendu lors de son enfance chez ses parents vieux-jeu. Ce faisant, la main qui caressait le visage de Claire descendit lentement sur son cou, son épaule, et, suivant son bras vînt saisir la main qui se trouvait vers ses côtes. Alors qu'il s'approchait de cette main il commença à s'écarter un peu et à marquer son rythme avec ses pas. Son désir n'était pas évanoui, loin de là, mais pour l'heure il avait dirigé sa concentration vers autre chose : sa danse. Ses pas et son petit déhanché étaient placés lorsqu'il eut finit de se positionner vis-à-vis de Claire, il lui sourit pour lui indiquer d'essayer de le suivre. Puis il commença des mouvements simples où il la guidait totalement. Rien de compliqué, rien d'endiablé, juste des enchainements de passages sous le bras, de caresses, double-caresse où, bien que cela soit calme, il la faisait pas mal tourner sur elle-même et autour de lui.

Enfin autant qu'elle pouvait le suivre vu qu'il ne savait pas du tout si elle savait danser ou non.

Les joues de Claire étaient chaudes sous le baiser de Joachim et sous sa main. La muette ne put s'empêcher de fermer les yeux, profitant simplement du moment. Son ventre n'était pas moins serré, mais la tentation était déjà moins grande. Elle profita simplement du moment, ne faisant plus vraiment attention à la musique qui n'allait pas vraiment avec une danse. Mais qu'importait?

Après quelques secondes, son cavalier se mit à chantonner l'air d'une chanson. Un petit sourire étira les lèvres de Claire, alors que ses yeux se rouvrirent. Elle lui disait quelque chose, cette chanson-là. Peut être chez son grand-père Miller. Sur ses vieux trucs ronds. Quand il s'amusait à la faire danser pendant les fêtes de famille. Mais ses pensées ne s'approfondirent pas alors qu'elle sentait la main de Joachim glisser en une caresse le long de son cou, pour continuer contre son bras, semant des frissons au passage. Claire se doutait bien qu'il avait une idée derrière la tête, et son sourire s'étira un peu plus.

En effet, son cher cavalier semblait trouver la chanson peu adéquate pour danser. Cela prouvait qu'il avait un semblant d'oreille musicale. Il prit alors sa main dans le sienne, pour s'éloigner un peu d'elle. Alors que son visage entrait dans son champ de vision, Claire le regardait avec un sourire amusé sur les lèvres. Toujours immobile, la jeune américaine baissa les yeux vers les pieds de Joachim. Ca ressemblait un peu à ce que grand-papa Gaetan s'amusait à lui montrer dans le salon, alors que les "grands" parlaient dans la cuisine. Les yeux toujours baissés, les pieds nus de Claire se mirent à suivre ceux de Joachim. Un peu hésitants, au début. Ces souvenirs étaient loin. Quittant ses pieds quelques instants, les grands yeux pâles de la muette croisèrent ceux de Joachim. Son sourire s'aggrandit à la vu du sien, et elle secoua la tête de gauche à droite, comme si elle ne s'était jamais attendu à devoir répéter ces pas de danse dans sa vie! Encore moins avec quelqu'un en dehors de sa famille! Et de son âge! C'était peut être revenu à la mode... Qui sait?

Prenant de l'assurance, Claire redressa lentement la tête pour laisser le soin à Joachim de la diriger. Elle aquiesça à Joachim, lui signalant qu'elle arrivait à suivre. La suite fut beaucoup moins compliqué pour Claire qu'elle ne l'aurait crut. Alors que Joachim la faisait tourner comme l'avait fait jadis Gaetan, elle se sentait à l'aise. Et sans être merveilleusement douée, elle arrivait quand même à suivre avec aise. Le sourire de Claire s'étira toujours un peu plus, dévoila ses dents droites. Ses cheveux ondulés tournoyaient autour d'elle, son regard dans celui de Joachim le plus possible. Ses yeux brillaient et elle semblait bien s'amuser.

Il était assez facile pour Claire de savoir quoi faire, puisque Joachim la menait très bien. Tout ce qu'elle devait faire lui était dicté par le jeune homme. La muette ne savait pas combien de temps son cavalier allait réussir à tenir en chantonnant cette chanson. Mais le temps qu'il lui donnait, elle le prenait avec joie.

[

cuisine]

Kitty tenait toujours la main de Kalalli quand elle quitta le foyer. Elle ne savait pas de quoi Wind voulait lui parler. Etait-ce parce qu'elle tenait la main à Kalalli et était-ce en relation avec les paroles de Iacobo ? Elle verrait bien. Et puis sa grande soeur pourrait lui expliquer pourquoi elle se sentait bizarre quand elle était près de Kalalli. La fillette poussa la porte de la cuisine. Il y avait déjà deux personnes dedans : Claire et Joachim. La petite télépathe ne connaissait pas vraiment la jeune muette. Elle savait qu'elle avait intégré l'équipe du professeur Vadim. La fillette serra la main de son cavalier et lui fit un sourire puis elle le lâcha en espérant qu'il la suive. Kitty se dirigea vers la table et s'assit sur une chaise. Cela faisait du bien de se retrouver un peu au calme loin du bruit qu'il régnait dans le foyer. La petite télépathe ne savait pas encore pour qui elle allait voter dans les différentes catégories. Le choix était difficile surtout dans les catégories duos et professeurs. Kitty regarda Joachim et Claire et leur dit :

"Bonsoir tout les deux. Vous passez une bonne soirée ? Wind nous a proposer de nous faire un petit truc à manger."

La petite JustiX regarda Kalalli et lui fit signe, l'invitant à la rejoindre. Elle n'aimait pas être trop loin de lui. Son geste fut accompagné d'un petit sourire. Wind et Iacobo les suivaient et n'aller surement pas tarder. Kitty attendit tranquillement que le jeune KozaX la rejoigne et la réponse de Claire et Joachim. La fillette attrapa une pomme dans le panier à fruit et mordit dedans.

[

Foyer // si y a quoi que ce soit qui vous convient pas, je peux modifier...]

Wind avait suivi Iacobo jusuq'à la cuisine, quelques pas derrière Kitty et Kalalli. Il y avait déjà Claire et Joachim dans la pièce, et la londonienne s'arrêta sans doute un peu brusquement, consciente de ne pas tomber au moment le plus opportun.

- Sorry... signa-t-elle autant qu'elle le prononçait, délaissant la main du serbe à qui elle laissa le loisir de rejoindre l'inuit s'il le souhaitait pour s'approcher de la partie "cuisine" à proprement parler, ouvrant d'ores et déjà le frigo pour en sortir quelques courgettes, et, après une brève hésitation, des escalopes de dinde pour six. Au pire, il y aurait bien quelqu'un dans l'institut qui finirait par avoir un petit creux dans le milieu de la nuit, elle n'aurait qu'à laisser un mot si tous n'avaient pas faim pour d'éventuels noctambules.

La petite fille s'installait sur une des chaises, s'emparant d'une pomme et l'anglaise passa sous silence l'idée qui lui traversait l'esprit comme quoi si elle voulait vraiment goûter à un plat qu'elle aurait préparé, il valait sans doute mieux éviter de déjà se caler l'estomac... Ses gestes étaient précis, elle savait où trouver ce qu'elle cherchait, et savait manifestement ce qu'elle faisait. Rien de bien sorcier, à vrai dire. Elle avait sorti des pâtes du placard, et une boîte de conserve contenant des tomates pelées, s'emparait d'oignons qu'elle s'affaira à émincer avant de les mettre à dorer dans une sauteuse huilée pendant qu'elle découpait les courgettes en dés... et hésitait un peu devant les épices et les herbes, optant finalement avec un haussement d'épaules pour une pointe de paprika dont elle testa le piquant pour s'assurer qu'il pût être goûté par sa colocataire, et du coriandre.

L'épice fut ajoutée aux oignons hors du feu, puis les dés de courgettes et finalement les tomates coupées en deux, un petit verre d'eau et un sucre pour compenser l'acidité, du sel et du poivre... Elle laissa la sauteuse sur le feu, emplissant une autre d'eau pour cuire les pâtes. Alors seulement, elle se tourna vers la petite JustiX, viande, couteau, et planche en main pour émincer la dinde, ce à quoi elle s'affaira aussitôt.

- Tu sais Kit, je sais pas s'il y a vraiment beaucoup à dire, quoi que Iacobo en pense...

Elle utilisait visiblement son pouvoir, de sorte que la petite fille - peut-être plus si petite que ça à bien y réfléchir - fût seule à l'entendre.

- Je ne suis pas sûre d'être le meilleur exemple non plus concernant les relations filles-garçons...

Elle s'arrêta un instant, releva la tête pour sourire brièvement à Kitty, et reprit.

- Il n'y a peut-être qu'une seule chose dont je sois à peu près sûre. Quoi qu'il arrive, c'est à toi de décider de ce qui te fait plaisir, de ce dont tu as envie ou au contraire de ce dont tu n'as pas envie. Personne ne pourra le savoir pour toi, ni en décider d'ailleurs et il ne faut surtout pas que tu te sentes obligée de faire quoi que ce soit. Quoi que tu décides, ce que les autres en pensent... ça n'a pas d'importance. L'essentiel, c'est que tu sois bien, et que tu n'aies pas de regret.

On pouvait se demander un peu pour qui elle parlait à ce moment-là, et elle hocha la tête, consciente que ça n'était pour l'heure pas plus mal qu'elle ne s'adressât qu'à sa petite soeur de coeur. Un soupir passa ses lèvres, comme elle songea à River et à la première fois où elle l'avait vue dans les bras de Roscart. Le temps passait, filait même, à trop vive allure. Elle s'arrêta de nouveau de découper pour s'appuyer contre le bar laissant passer un nouveau vertige avant d'ajouter dans un souffle.

- Je crois juste que tu es en train de grandir, trop vite pour moi en fait... C'est terrible, je parle comme ma mère... Mais si tu as besoin de quoi que ce soit, je suis là...

Elle avait secoué la tête en évoquant à la similitude de discours avec sa mère, et sourit une nouvelle fois pour appuyer sa présence potentielle, avant de terminer de découper la viande rapidement. Restait à plonger les pâtes dans l'eau bouillante à présent salée, et huilée, après une énième vérification qu'elle ne s'était pas trompée de bouteille, et à sortir une nouvelle poêle pour y faire dorer les émincés. Elle goûta les légumes et hocha doucement la tête, repoussant quelques instants le moment de hâcher les feuilles de coriandre pour se tourner vers le couple qu'ils avaient dérangé en entrant.

- Je vous laisse sortir des couverts ?

Une fois encore, elle avait joint les signes à la parole, et, après un sourire pâle, avait terminé sa préparation de sorte qu'il ne restait plus qu'à servir pâte, volaille et légumes parfumés...

Kalalli suivit Kitty d'un air distrait, profitant du silence notoire qui caractérisait à présent le reste de l'institut en comparaison du foyer, toujours main dans la main. La petite télépathe poussa la porte, laissant voir Joachim et Claire. L'inuit sourit à la muette. Il la connaissait depuis peu.

Sa petite cavalière lâcha alors sa main à son regret, et alla s'installer à la table. Il appréciait le contact de la jeune fille. Il se sentait proche d'elle, comme il l'avait été de Juliette peu de temps avant. Mais ici c'était différent. Avant, c'était la gothique qui prenait soin de lui. Maintenant, c'était lui qui devait prendre soin de Kitty. Au moins pour la soirée, s'était il dit au début, pour la remercier de son geste. Avec réflexion il s'était dis qu'il voulait voir la petite télépathe heureuse le plus souvent possible, et qu'il ferait son possible pour y contribuer.

Wind commença à préparer la nourriture alors que Kala restait debout, observant immobile la cuisine comme s'il n'était pas particulièrement invité à la table. Iacobo était derrière lui.

Spirit Flayer fit un signe au jeune garçon pour lui dire de la rejoindre et prit une pomme. Il lui sourit, comme s'il avait soudainement l'autorisation de venir. Larsen tourna un instant la tête vers Kitty en lui souriant. Ce qui était étrange, c'est qu'elle semblait lui parler, mais que lui n'entendait rien du tout. Il resta donc un instant immobile et silencieux, afin d'essayer de recevoir le moindre son, mais rien !

Jugeant qu'elle devait user de son pouvoir d'une bien étrange façon, il alla s'asseoir à côté de sa cavalière en lui souriant. Kala se frotta doucement un œil tout en patientant calmement. L'animation de la soirée l'avait fatigué et l'inuit avait du mal à récupérer de ses nuits actuellement. Il se réveillait sans cesse avec de mauvais rêves issus de souvenirs.

Relevant son regard, il vit Iacobo. Qu'est ce qu'il allait bien pouvoir lui raconter ?

Durant leur court trajet, le serbe alterna entre l'appréciation subtile des doux remous de la main de l'anglaise et l'observation furtive des deux jeunes gens qui marchaient cahin-caha en direction de la cuisine. Il s'imagina virtuellement le fruit de l'union des deux enfants : un petit inuit un peu WASP, un peu chasseur de phoque. Il commençait sans doute à disjoncter.

Entrée dans la cuisine relativement peu bondée, fait rare. Ils tombèrent sur Joachim et Claire qui s'engageaient dans une petite ballade acoustique et romancée, quoiqu'un peu kitch. Joe n'avait donc pas appliqué ses bons vieux conseils : pas de prises viriles et violentes, pas de phrases décisives et rudes, pas de gestes fermiers et de langues bien dures. Non, juste une vulgaire petite danse dans une pièce qui sentait la saucisse. Chacun ses goûts, c'était son entrée dans la philosophie londonienne.

Wind s'affaira à la préparation du diner nocturne tout en intriguant à travers des cachotteries sonores et privées avec Kitty. A l'aide de leur pouvoir, elles formaient un beau couple de comploteurs.

Kalalli le regardait à présent d'un air inquiet, dans l'attente d'une leçon bien particulière. Le serbe le regarda froidement tout en esquissant un sourire vicieux. Ce soir, il ferait dans la pédagogie la plus pure.

"Bien jeune disciple, voici la base dans un langage universel, pédagogique et en complète interaction avec les éléments alimentaires"

Il se saisit vivement d'une escalope et d'une courgette et se cacha des deux jeunes filles tout en attirant l'inuit à ses côtés. Il le regarda et lui indiqua de faire attention.

Il réalisa un léger trou dans l'escalope et fit coulisser à plusieurs reprises la courgette dedans. Il se trouva sur l'instant excellent : sa métaphore était exceptionnelle.

"Tu vois ?"

Joachim était heureux de pouvoir danser un peu, heureux que ce soit avec Claire, et heureux qu'elle le suive si bien. Il aurait aimé aller plus loin, mais chanter en faisant des figures compliquées serait assez problématique, et surtout il furent interrompus par l'arrivée impromptue de Iacobo et Wind accompagnés par Kallali et Kitty. Joachim sursauta un peu sur place en les entendant arriver et serra Claire contre lui.

Il se rendit compte du fait qu'il s'agissait pour la majorité de personnes qu'il considérait comme des amis, vraiment, pas juste des camarades. Il se décontracta un peu en les voyants aller à droite à gauche, les filles vers les fourneaux et les garçons vers... en fait, il aurait préféré ne pas voir ça. Iacobo tentait d'expliquer à Kallali ce qu'il fallait qu'il fasse ce soir à l'aide d'une courgette et d'une escalope. Certes il ne savait lui-même pas bien comment s'y prendre, mais pour l'heure il préférait ne pas y penser. Il eut un sourire amusé et jaune. Il réalisa alors vraiment qu'il s'était autant rapproché de Claire alors qu'ils étaient en public. Vraiment. Il déposa un baiser sur son front.

"Allons avec eux, même si c'est pour ne pas manger, ce sera toujours ça."

Il s'éloigna un peu d'elle et fini par lâcher sa main à contre-coeur pour aller vers le lieu où Wind et Kitty s'afféraient. Mais Wind avait avec dextérité exécuté sa recette pour faire un plat comestible pour tout ce petit monde. Sa présence à la place de cuisinier n'était pas requise, du tout.

"Je m'occupe des couverts !"

Il changea brusquement de direction pour aller chercher les couverts, non sans tourner les yeux couramment et discrètement pour les poser sur Claire. Il avait passé une bonne soirée et avait un sourire un poil plus large que d'habitude. Et c'est avec ce sourire qu'il commença à aller mettre le couvert à table ce qui eut pour mérite de le faire revenir vers les deux autres garçons.

"Iaco, ta notion de pédagogie ressemble pour moi à de l'art abstrait qu'aurait réalisé un artiste surréaliste à tendance art moderne dans la deuxième moitié du XXe siècle... ou alors à la promotion que ferait un traiteur pour vendre des escalopes aux courgettes et à la crème."

Il trouvait la façon de faire amusante, mais le support désagréable, il n'y pouvait rien. Il était sûrement très idéaliste mais il ne s'agissait pas d'un consommable à jeter après usage. A ses yeux du moins.

Claire, absorbée par la danse, n'avait pas entendu les personnes arriver. Elle s'amusait bien, heureuse de voir que Joachim aussi s'amusait et semblait être de bonne humeur. La muette tournait sur elle-même, se retrouvant dos à la porte, lorsque Kitty et Kalalli entrèrent dans la cuisine. Cependant, Claire arrêta de tourner lorsqu'elle vit Joachim sursauter. La cloche d'alarme sonna dans son esprit quand il la prit aussi rapidement dans ses bras. Un peu inquiète, la muette tourna brusquement la tête vers la porte, serrant son cavalier contre elle.

En voyant les deux jeunes gens, Claire se relaxa et un sourire apparut sur ses lèvres. Elle sentit contre elle que Joachim se calma aussi, sans pour autant défaire sa prise sur elle. Cependant, Claire le deserra un peu de son etreinte affolée, sans s'éloigner. Avec son sourire chaleureux, la muette fit signe à Kitty avec un signe de tête pour répondre à sa question. Déplaçant son regard vers son jeune coéquipier, Claire lui fit un clin d'oeil et un sourire plus grand pour le saluer a son tour.

La jeune femme regarda Wind entrer, souriant toujours, puis son cavalier à elle. Pour rassurer Wind, car elle venait de s'excuser, la muette secoua lentement la tête. Elle jeta un regard à Iacobo, ne délaissant pas son sourire. Elle n'avait rien contre ce jeune homme en tant que tel, appart peut être les gracieuses répliques qu'il avait sortit sur elle qu'elle n'avait pas vraiment aimées. Mais Claire ne comptait pas pour autant faire tout en son pouvoir pour s'entendre avec lui. Le minimum buy-in, si on veut. Après tout, il ne méritait pas encore qu'elle s'inquiète de son sort. Mode; Indifférence polie.

Amusée, elle regarda les deux sexes se séparer en petit comité. D'un côté, les soeurs discrètes, et de l'autre, les frères "virils". En voyant le scénario de Iacobo devant le pauvre KozaX, Claire ne put s'empêcher de trouver cela un peu amusant. Ses épaules sursautèrent sous un de ses rires muets, alors que sa tête secouait de gauche à droite. Connaissant comme elle connaissait Kalalli, Claire se doutait bien qu'il allait devenir gêné. Sentant les lèvres de Joachim se poser contre son front, la muette ferma les yeux quelques instants. Elle plongea ses yeux dans ceux de Joachim, se sentant vraiment bien en ce moment. Avec un sourire, elle aquiesça à ses paroles. Mais avant qu'il s'éloigne trop, Claire tira sur son bras doucement, l'arrêtant le temps de pouvoir se grimper sur ses orteils pour l'embrasser sur la joue, y laissant ses lèvres plus longtemps que la première fois.

Claire se dirigea alors vers la table pour prendre son carnet avant que Joachim pose les couverts. Puis, faisant les quelques pas qui la séparaient de Iacobo et Kalalli, la muette posa sa main sur l'épaule du pauvre garçon pour attirer son attention. Elle fit alors un signe de non avec son index, le balança d'un côté puis de l'autre. Elle pointa la courgette puis se hissa sur la pointe des pieds pour étirer son bras au dessus de sa tête, pour dire que c'était pour les grands. Se penchant pour se mettre à la hauteur de son coéquipier, Claire tendit les lèvres comme pour faire un bisou, puis tapota sa joue quelques fois avant de pointer du doigt la jolie Kitty.

Elle se redressa alors, avec un regard en coin vers Iacobo, un drôle de sourire sur les lèvres. À la fois amusée et taquine, elle jeta un regard vers Wind puis poussa doucement sur les bras de Iacobo pour rapprocher les aliments de lui, l'air de dire ; "Garde ça pour toi."

Alors que Kitty croqua dans sa pomme quand Kallali la rejoint. Iacobo s'était rapproché de Claire quand ils étaient entrés. La KozaX lui avait sourit pour répondre à sa question. Puis elle entendit la voix de Wind. Mais il semblait qu'elle soit la seule à l'entendre. Sa grande soeur devait surement utiliser son pouvoir. La petite JustiX écouta avec attention ce que l'X-plorer lui disait. Elle comprenait bien ce qu'elle lui disait, enfin presque tout. Bien sûr qu'elle avait grandi, mais elle n'avait pas vraiment eut le choix. Elle a dû grandir plus vite que les autres. Le jeune femme lui précisa qu'elle était là si elle voulait lui parler. Mais la petite télépathe n'avait pas encore envie de lui parler. Certes, elle se posait beaucoup de question, mais elle ne savait pas comment les aborder avec sa grande soeur. Iacobo s'était rapproché de Kalalli et commença à discuter avec lui. Joachim et Claire rejoignirent les deux garçons. Kitty se demandait se qu'ils pouvaient bien se dire. Sa curiosité allait la pousser à utiliser son pouvoir quand une bonne odeur remplit la cuisine. La petite fille se dirigea alors vers Wind et après lui avoir fait un sourire, elle lui dit :

"Je vais t'aider Wind. Et je suis sûre que tu es un bon exemple. Je suis contente que tu sois là."

Kitty prit des assiettes et les porta sur la table. Puis elle fit de même avec les couverts. La fillette se réinstalla alors à table et attendit d'être servit. Cela sentait vraiment bon. Malheureusement il commençait à se faire tard et la petite télépathe commençait à avoir les yeux fatiguée. D'une main la fillette tendit son assiette à sa grande soeur pendant qu'elle se frottait un œil de l'autre.

"J'en veux un peu Wind."

Il était vrai qu'il commençait vraiment à se faire tard. La soirée avait été riche en évènements et les numéros avaient été magnifique. Mais le marchand de sable était passé pour la petite JustiX et cela commençait à se sentir dans sa voix. Mais elle voulait quand même goûter au plat qu'avait concocter sa grande soeur de coeur. Une fois que cette dernière l'eut servit elle commença à manger en silence, mais elle sentait ses yeux se faire un peu plus lourd.

Iacobo commença alors à parler avec des mots compliqués. L'inuit le regarda, curieux et peu rassuré de savoir ce que le Serbe allait bien pouvoir lui raconter. Le Nexus se saisit alors d'une courgette et d'une escalope. Interloqué un instant, Kalalli observa les gestes qui lui étaient montrés avec circonspection. Il soupira ensuite en baissant les yeux, mal à l'aise. Si on les voyait, on aurait cru que c'était lui qui avait demandé des informations à ce sujet à Iacobo.

Si on avait du bon sens, on comprendrait que c'était certainement pas la personne à qui on s'adresserait pour ce genre de chose mais bon. Kala se sentait devenir rouge pivoine. Et si Kitty les voyait ? Elle penserait sans doute qu'il avait une idée derrière la tête.

Il ne savait plus où se mettre. La situation était affreusement dérangeante. Déjà Joachim arrivait et faisait un commentaire sur la façon de montrer les choses. L'inuit prit sa tête entre ses mains comme pour se cacher. Pourquoi ça lui arrivait à lui... ? Il sentit alors une main se poser sur son épaule. C'était Claire qui voulait attirer son attention. Elle lui fit comprendre que ce qu'il voyait était pour les grands. Ca il le savait de toute façon. Ensuite, elle mima un bisous en montrant Kitty.

Elle semblait croire qu'ils étaient ensembles. Pourquoi tout le monde avait l'air de le croire ? Comme pour se défendre, il marmonna : " Mais c'est juste ma cavalière, c'est tout..."

La Kozax repoussa les aliments vers Iacobo sous le regard de Kalalli. Ce dernier reprit sa tête entre ses mains et l'allongea sur ses bras, tourné vers Kitty, dos à Iacobo. S'il l'avait fait venir pour lui montrer ça, il avait perdu son temps. Qu'est ce que Wind faisait avec quelqu'un comme lui ? C'était assez étrange bien qu'elle devait avoir ses raisons.

Toujours un peu gêné, et aussi fatigué que la petite télépathe qui tendait son assiette tout en se frottant un œil, il lui lança un timide sourire épuisé.

Wind avait été trop attentive à sa cuisine pour réaliser tout de suite le petit manège du serbe. Ce n'est que lorsqu'elle entendit la voix de Joachim, puis la réplique de Kalalli qu'elle fronça les sourcils, s'approchant de la table pour y déposer les plats. Elle arqua un sourcil en constatant qu'elle n'avait finalement pas rêvé en ayant eu l'impression de sortir plus de légumes et de viande du frigo qu'elle n'en avait en définitive préparé, et laissa échapper un soupir avant de poser son regard sur Iacobo.

- On ne t'a jamais dit qu'il ne fallait pas jouer avec la nourriture ? fit-elle un léger sourire sur les lèvres signe que si elle n'était pas tout à fait d'accord avec ce type de "pédagogie", elle ne s'en offusquait pas plus que ça non plus.

Elle songeait qu'il serait sans doute judicieux de trouver des ouvrages adaptés à leur âge pour expliquer ces choses-là, aux deux adolescents, plutôt que de laisser le NeXus faire leur éducation, mais elle n'était pas vraiment contre le fait que ces choses là leur fussent expliqués, avant qu'ils ne s'y trouvent confrontés par eux-mêmes ou de façon plus violente encore.

Elle voyait bien les mines fatiguées des plus jeunes et acquiesça simplement d'un signe de tête quand Kitty signifia qu'elle souhaitait qu'elle la serve un peu. Un peu. Elle lui sourit, consciente que si la petite JustiX était si éreintée, son appétit devait être assez limitée, et donc qu'elle cherchait à lui faire plaisir. Elle déposa l'assiette à présent pleine (toutes proportions gardées) devant elle, et servit les autres, au moins ceux qui manifestaient l'envie de partager ce drôle de repas nocturne avec elle avant de s'installer à son tour, et de leur souhaiter à tous bon appétit. C'était assez étrange, finalement, d'avaler, chose rare depuis un moment, un vrai repas, mais c'était en compagnie de ceux qui étaient sans doute le plus proches d'elle, et pour le coup, assez plaisant.

Le repas terminé, elle s'affaira à débarrasser et laissa les plus jeunes aller se coucher avant de faire la vaisselle et de demander à Jo de faire des "outils pédagogiques" de Iacobo un présent pour Alixtide - elle ne se voyait pas laisser qui que ce soit réutiliser les aliments en question, et c'est donc parmi les derniers qu'elle quitta la cuisine, pour à son tour regagner les chambres...

[Si ça vous convient, sinon j'édite -

Chambres - Fin de l'Event...]

La nouvelle génération n'était plus aussi au point que l'ancienne : quant il s'agissait des affaires sérieuses, on usait à l'excès de métaphores mièvres pour repousser l'inévitable. C'était offrir une vraie jeunesse aux enfants selon certains : on pouvait vivre sans pour Iacobo. Le monde n'était pas facile : le serbe était partisan de la pleine connaissance des paramètres.

Claire se sentait comme portée d'une mission de salut public. Pas de biscuits pour les inuits. Le chasseur de phoque devrait donc se contenter des séances de peinture encore quelques mois et laisser le temps à Kitty de se former à travers des intrusions télépathiques chez les plus expérimentés de l'Institut.

Wind commençait à s'habituer à la nature absurde de Iacobo : partager ses moments c'était subir des situations loufoques et des rencontres tronquées. Comment le vivrait-elle sur le moyen terme ?

Quelques bouchées alimentaires, quelques soupirs, quelques regards, le silence puis le départ.

Ce soir, le serbe quitterait l'anglaise devant sa chambre, après un baiser tendre enrobé de glace. Il n'y aurait pas d'entrées romantiques et de poursuites nocturnes. La crainte de rompre un certain charme persistait. Un ex prostitué croyait toujours dans le mythe du vol de l'innocence.

Chambre de Iacobo puis saut temporel