Enfin arrivé

Enfin ça y était. Après plusieurs heures de voyage, une erreur d'itinéraire et une agréable rencontre, Grégory passa enfin les portes d'entrée de l'Institut. Et il eut la surprise d'entendre une voix semblant venir de la demeure elle-même lui souhaiter la bienvenue à l'Institut et lui annoncer qu'il était bel et bien un mutant. Le premier but de son voyage ici était rempli. Il était bel et bien un mutant. Le jeune homme s'arrêta en apprenant la nouvelle et demeura un instant interdit, comme perdu dans ses pensées. Se pouvait-il que la voix se soit trompée? Grégory s'attendait à passer une sorte d'examen qui lui révélerait si oui ou non il était un mutant, pas à simplement se le faire dire sur le pas de la porte. Et puis d'ailleurs qui venait de lui parler? Il ne voyait personne.
Après quelques secondes Grégory reprit quelque peu ses esprits et avança jusqu'au perron. La propriété était d'une impressionnante beauté. En suivant le chemin en gravillons, le jeune homme ne put s'empêcher d'admirer les arbres environnants. Cela lui rappelait le parc non loin de chez lui ou il aimait passer des heures avec comme seule compagnie un bon livre. Arrivé à la porte d'entrée en bois massif, Grégory posa un de ces sacs au sol et sonna à la porte, le cœur battant, un peu inquiet de ce qu'il allait découvrir derrière ses portes. C'était là son avenir, une petite voix à l'intérieur de lui le lui disait et cet avenir l'effrayait un peu.

Affalée sur son lit, l'israélienne tentait de déméler ce sac de noeuds... Elle savait, quelque part, bien au fond d'elle, que sa vie dépendrait certainement des réponses qu'elle pourrait découvrir.

Frissonnant à l'idée de ce Graal Noir débordant de son propre sang, Esther fut rapidement partagée entre l'envie de se réfugier sous sa couette pour les semaines à venir et celle de s'octroyer une rapide pause cigarette.

Se redressant et se mettant sur ses pieds, elle considéra l'espace d'un instant la possibilité de fumer dans son lit. L'israélienne se rappela, tout de même, toute la littérature faisant état de gens morts, carbonisés dans leur sommeil, parce qu'ils s'étaient assoupis la clope au bec... Bien qu'elle ne risque pas grand chose, niveau chaleur, elle préférerait éviter de se faire licencier pour faute lourde après avoir, involontairement, rayée de la carte l'aile des filles.

Même si, à son souvenir, ce ne serait pas la première fois que l'Institut subirait de lourds dégats...

Et puis, autre argument en faveur d'un tour à l'extérieur : depuis la visite d'Alix dans son bureau, bizarrement, elle aspirait à des atmosphères bien plus propres pour elle et pour les autres ! Elle décida d'aller fumer dehors.

Sans prendre la peine de remettre ses rangers, véritables plaies à lacer, elle se dirigea vers l'extérieur de l'Institut, son paquet et son briquet à la main.

Arrivée au niveau du hall, elle entendit la sonnerie. L'israélienne ouvrit donc la porte d'entrée et découvrit une nouvelle tête. Calmement, Esther lança au jeune homme :

"Bonjour, je suis le Docteur Esther Kofman. Que puis-je pour vous ?"

Après quelques secondes d'attente, que le jeune homme passa à admirer de plus près cette imposante porte en bois massif, elle s'ouvrit sur une grande brune en chaussettes. Elle s'annonça comme étant docteur et Grégory pensa qu'il s'agissait sûrement du médecin de l'Institut. Il pensa aussi qu'il était surement tombé sur la bonne personne pour l'aider à confirmer ou infirmer son statut génétique.
Bien que dès son arrivée celle qu'il connaîtra plus tard comme étant Cérébra lui annonça son statut de mutant, le jeune homme refusa de l'admettre tant qu'il ne l'aurait pas entendu de la bouche de quelqu'un.
Toujours dans un anglais impeccable mais hésitant et teinté d'un très léger accent, le guadeloupéen salua le docteur en cherchant ses mots:

"Euh... Bonjour, je m'appelle Grégory Ganot et euh... Je... Comment dire... J'ai entendu parlé de l'Institut Xavier et je suis euh..."

Les yeux fuyants, Grégory, conscient qu'il devait donner l'image d'un complet idiot dès sa présentation, et ne trouvant pas d'autres mot plus approprié pour dire ce qu'il venait faire ici, se décida à déclarer d'un seul trait en regardant le docteur droit dans les yeux:

"... venu ici pour voir si je suis oui ou non un mutant."

bureau de Cassandre

Alixtide n'était nullement convaincu par les assurances de son leader que "tout allait bien Madame la Marquise". Mais finalement il avait ce qu'il voulait, donc pourquoi s'en plaindre ? Sur le chemin Alixtide entretint gaiement son camarade qu'il jalousait secrètement.

"Oh purin je croyais jamais qu'un type aussi sérieux que toi voudrait faire les méninges, alors que tu pourrais dire que tu as purin de mieux à faire, et qu'il faut purin laisser ça à ceux qui sont incapables de rien d'autre. Oui c'est plutôt comme ça que tu es normalement !"

Dit-il d'un ton chantant empli de franche camaraderie. Il fit l'offusqué.

"Purin je compte bien que tu te penche sur moi si jamais tu as de quoi être triste ou autre. C'est plus sûr que sur Rob ou autre... ou sur cette purin de purin de..."

Il mit sa main libre à son cœur et grimaça de dégoût et d'horreur.

"De purin d'Alisonne qui crève les purin de..."

Il s'interrompit en entrant dans le hall, et ralentit sa course. Sur le seuil se tenait Esther Kofman et une nouvelle tête.

Alixtide fut précédé par son odeur ignoble d'égout millénaire, de chien battu vérolé, de poubelle ambulante à ciel ouvert. Gargoyle portait ses vêtements sales jusque dans la moindre maille : chemise et pantalon de velours, pull vers bouteille grouillant de vie microscopique. Un escadron de mouches le suivait et collait à ses yeux, ses cheveux et ses oreilles. Derrière lui, Alixtide traînait par le bras son camarade Lucas, un jeune homme brun avenant mais qui sentait aussi le chien mouillé. Ses vêtements humides semaient des gouttes d'eau.

Alixtide avisa la porte de la buanderie, et se fit tout miel en voyant Esther Kofman.

"Bonjour Madame ! Je fais le méninge avec Culas et ensuite je vous parle encore une heure ou trois sûrement."

Il remarqua qu'elle était déchaussée et lui adressa un regard tendre. Puis logiquement Alixtide se tourna vers le nouveau venu. Il le toisa de la tête aux pieds. Il avait un physique bizarre. Une peau ni blanche ni noire, des cheveux ni blonds ni bruns...

"Nouveau, je me présente Alixtide, et voici Culas... heu Lucas, et voilà purin de Madame le Docteur en Ethnopsychatrie et Madame Wolfman."

Il lui tendit une main striée de crasse aux ongles noirs.

"Note tout de suite bien ce qui t'arrive ici maintenant, sur une feuille. Je prendrai la feuille et te poserai des questions sur comment on t'a cueilli ici. Si on t'a bien cueilli, ou mal cueilli. C'est mon rôle de cueillir les nouveaux."

Grand sourire de connivence à Esther. Puis Alixtide se tut pour laisser Grégory le remercier.

Bureau de Cassandre

Lucas se laissait entraîner par son camarade-poubelle avec un empressement un peu forcé, puisque sa manche détrempée était toujours en possession de la main crasseuse des ongles à la paume. Il avançait donc maladroitement, car le convoi bicéphale était mené soit trop vite, soit trop lentement, et il ne savait s’il devait courir ou marcher. En plus des contraintes odorante et rythmique, le Puant se faisait une joie de poursuivre un discours moralisateur à son égard, et pas toujours très sympathique, même si on ne pouvait croire Alixtide réellement malintentionné avec son air sincère et baigné d’une candeur innocente, bien que nauséabonde. Ainsi, Lucas vit comment il était vu par son collègue Cérésix : un garçon sérieux, prétentieux, égoïste et profiteur. Rock avait du mal à le croire. Lui qui pensait avant tout aider les autres avant lui-même… Il était surpris.

Mais le démon des décharges n’arrêta pas là son pamphlet anti-ceresien. Il sous-entendit peu habilement qu’il n’avait aucune confiance en Robin, et qu’Allisson le répugnait au plus haut point. Et il en fallait pour dégouter le plus dégoutant de tous les mutants !! Il faut dire, elle n’y avait pas été de main morte, lors de la dernière mission, en aveuglant à coup de griffe un ennemi déjà maintenu au sol… Si Lucas et Rob’ n’avaient pas été là, sans doute que l’homme, aussi mauvais soit-il, aurait péri dévoré par une lionne furieuse…

Mais Lucas n’eut pas le temps de répondre à tout ceci, et à vrai dire, il aurait été bien dépourvu s’il avait du apporter une réponse construite et réfléchie dans cette situation bousculante : ils arrivèrent de front dans le hall d’entrée, où Esther Kofman semblait tenir un entretien avec une tête inconnue.

Il allait avoir une étrange vision de ce qu’était l’Institut Xavier, le nouveau : Un mutant crasseux et puant à des kilomètres la moisissure la plus crasse, un autre détrempé de la tête au pied comme s’il avait pris sa douche tout habillé, et une des profs les plus imprévisibles et incontrôlable qui soit, à pieds nus ! Si ça ne l’effrayait pas, il serait un bon élément courageux et persistant de l’institut.

Quoi qu’il en soit, l’apparition de ce duo du hall fit qu’Alix lâcha la manche de son leader tout en saluant Esther. De son côté, le mutant minéral salua la prof d’un sourire et d’un bref hochement de tête. Il n’avait jamais réellement parlé à l’ethno-psychologue, et quelque chose le retenait, comme une réticence. Sans doute ne lui inspirait-elle pas confiance…

Alixtide prit la peine de s’introduire, sans oublier Lucas au passage, même s’il écorcha douloureusement son prénom. Par excès de zèle, il introduisit même Esther, qui s’était sans doute déjà présentée à la nouvelle tête de l’institut. Après les recommandations étranges d’un cueilleur d’institut, Lucas salua à son tour Gregory, tentant de faire poindre un brin de normalité dans tout ce capharnaüm étrange.

« Salut et bienvenue à l’Institut Xavier ! »

Mais le devoir l’appelait. Sans crier garde, Lucas se métamorphosa intégralement dans sa forme minérale : un humanoïde fait entièrement du diamant le plus pur, et se tourna vers la porte de la buanderie. Il passa devant Esther et Gregory en s’excusant pour parvenir jusqu’à elle, et en saisit la poignée fermement, mais pas trop pour éviter de la briser.

« Excusez-moi, et attention au éclats de bois… On ne sait jamais… »

Il tira alors fermement sur la porte, qui s’ouvrit à la volée. Elle n’avait pas l’air si bloquée que ça, finalement, cette porte, et il se demanda si ça n’était pas là une nouvelle blague d’Alixtide. En tout cas, le vif mouvement de recul que produisit la tirée sur la porte projeta Lucas sur son popotin de diamant, tout étonné d’avoir si facilement fait céder les résistances de la porte de la buanderie… Comme introduction ‘normale’ à l’institut, il pouvait repasser…

« Galère… Désolé… »

Esther toisa le nouveau d'un air neutre. Un mutant qui s'ignorait ? Ou un humain qui jouait au mutant ? Elle se rappelait avoir lu dans la Sentinelle, un papier sur un prétendu Syndrome X qui l'avait détendue quelques instants... Ce qui était plutôt dommage car sans cette distraction inopportune elle aurait peut être pu lire les articles mentionnés par Ivy.

"Hum... Normalement, la "personne" qui a du vous saluer à l'entrée, vous a également indiqué votre statut génétique"

La moue interrogative, elle ajouta tout de même.

"En tout cas, enchantée Grégory... Mais qu'est ce qui vous fait penser que vous êtes un mutant ?"

La pensée d'observer in vivo un syndrome X éveilla un regain d'intérêt chez elle. Et puis un mutant culturel demeurait tout de même un allié, plus intéressant que les fous d'Harmonie qui avaient trahi toute éthique mutante comme humaine.

Puis vinrent Lucas et... Alixtide. L'israélienne serra les dents, ne se rappelant que trop cruellement la séance douloureuse en compagnie du breton.

"Bonjour, Alixtide" répliqua-t-elle, un sourire fatigué aux lèvres.

Interloquée à la mention de ménage, elle ne put que commenter :

"Le ménage ? Quel genre de ménage ?"

La phrase était un peu inquiétante venant de la bouche du pourceau. Elle pensa avec terreur que peut être, quelque part, dans cette buanderie des pièces vestimentaires à elle subiraient les affronts d'Alixtide.

Entendant qu'Alix souhaitait revenir à la charge dans son bureau, elle s'empressa d'ajouter :

"Oh, mais faites d'abord bien le ménage. C'est important le ménage. Et il faut aussi accueillir les nouveaux. C'est important aussi... Et..."

La fatigue se lisait sur le visage d'Esther.

"Et... Enfin, si c'est important, venez donc me voir après vos corvées. Nous parlerons"

Elle voulut se mordiller les lèvres mais se souvenant qu'elle le faisait un peu trop souvent, se ravisa et adopta une attitude plus neutre. Non, sans avoir respiré un bon coup au préalable.

Quant à Lucas qu'elle salua d'un hochement de tête, elle ne put que constater, navrée, sa tranformation qui le conduisit au sol.

Secouant légèrement la tête, bien malgré elle, elle termina à l'attention de Grégory.

"Enfin... Bienvenue à l'Institut. J'espère juste que vous ne mangez pas des ordures et que vous ne vous transformez pas en diamant comme nos deux amis ici présents. Nous avons besoin de biodiversité et..."

Elle eut un geste vers ses cheveux mais se ravisa également. Esther se rendait péniblement compte qu'elle prenait des tics gênants. Le manque de nicotine ?

"Quel que soient vos pouvoirs, cette école vous aidera à vous accepter, à les comprendre et à les maîtriser"

Et si ce n'était qu'un syndrome X, elle lui permettrait de réaliser son rêve...

Grégory écouta le docteur Kofman lui apprendre que la voix qu'il avait entendue à l'entrée de la propriété devait être prise au sérieux. Il pouvait difficilement imaginer que l'on pouvait détecter un mutant sans examen médical poussé. Il ne s'y connaissait aucunement mais imaginait pour l'instant, comme sans doute beaucoup d'autres, que la condition mutante d'une personne était comme une maladie génétique incurable détectable seulement à l'issu de tests médicaux poussés. Il apprendrait très bientôt à quel point il se trompait sur absolument toute la ligne et que dire qu'un mutant était un humain atteint d'une quelconque maladie génétique revenait à traiter un léopard de guépard malade.

"Euh... Et bien, c'est assez difficile de dire ça tout haut, mais... Il y a quelques mois..."

Il n'eût pas le temps de finir son explication que déjà arrivaient deux adolescents. Visiblement plus âgés que Greg, ils semblaient être deux étudiants de l'Académie. Ce qui frappa le Guadeloupéen avant tout, fut l'odeur qui émanait du plus sale des deux. Grégory n'avait jamais eu un excellent odorat, mais l'odeur qui le prit au tripes arriva à pénétrer le peu de capteurs olfactifs du garçon. Il se retint de laisser paraître la moindre expression de dégout ne voulant choquer personne. Le discours du dénommé Alixtide continua la surprise du nouveau: il douta l'espace de 2 secondes, qu'il comprenait l'anglais aussi bien qu'il le pensait. Il comprit tant bien que mal, restait à déterminer si le blond était sérieux, et ça il avait beaucoup de mal. Devait-il réellement noter sur une feuille ce qui se passait? Grégory préféra ignorer cette remarque et sourit tant bien que mal:

"Enchanté: je m'appelle Grégory Ganot."

C'est alors qu'eut lieu la chose la plus surprenante et effrayante que Grégory ait été donné de voir dans sa vie: le dénommé Lucas se métamorphosa littéralement en entité minérale translucide et brisa une porte. Grégory ne put s'empêcher de faire deux pas en arrière avec une expression de surprise mêlée à de la peur. Il ne s'attendait vraiment pas à avoir son premier contact avec une mutation aussi brutale et visuelle. Son cerveau lui hurla que ce qu'il venait de voir était impossible et contraire à tout ce qu'il avait apprit et observé jusqu'ici. Pourtant il en avait été le témoin. Il n'entendit pas les excuses de Lucas tant son cerveau était retourné, et la voix du docteur Kofman arriva à peine à le sortir de sa surprise. Il ressentait cette peur viscérale face à l'inconnu et à l'étrange, telle qu'il ne pouvait pas bouger... Il cligna les yeux tant bien que mal se forçant à reprendre contact avec la réalité:

"Mes... Euh... Pardon?... "

Il dut s'adosser à la porte pour ne pas tomber et attendre plusieurs secondes avant de réussir à articuler quelque chose de sensé:

"Désolé de... Ma réaction... C'est la première fois que je ... Vois un... Mutant et j'ignorais comment ca pouvait... Être... Oui, mes pouvoirs... Et bien, il m'est arrivé de... Voler."

Grégory faillit rajouter "tout simplement", tant ce qu'il venait de voir venait de rationaliser ce qui lui était arrivé. Maintenant lorsqu'il repensait à cet accident de voiture il y avait plusieurs mois, il ne lui semblait plus aussi étrange d'avoir voler pour éviter de se faire renverser...

Alixtide fut déçu du manque d'enthousiasme d'Esther à le voir et à l'entendre. Elle semblait fatiguée et il l'interpréta immédiatement comme un signe d'agacement. C'était sans doute le nouveau qui lui avait posé des questions bêtes, elle qui avait un cerveau aussi élevé. Mais il acquiesça en silence, d'un air méfiant, à ses recommandations.

C'est à la suite de cela que Lucas décida d'accomplir une action d'éclat, au sens premier du terme. Devant sa transformation, et la manière dont il explosa littéralement la porte (oui c'est ainsi que Gargoyle vit la chose), le Breton vit rouge. Il enregistra à peine le prénom de Grégory, mais scruta avec attention sa réaction. Comme il fallait s'y attendre, le nouveau était subjugué.

Alixtide fixa alors lentement son regard sur l'homme caillou assis par terre, et une flamme haineuse s'y alluma.

"Purin de purin... Tu ne peux purin pas t'en empêcher hein ?? Encore et purin toujours il faut que tu fasses le crâneur ??... pu..."

Dit-il furieux, les poings serrés, faisant paniquer les mouches et échapper quelques cafards par le bas de son pantalon. C'était la transformation en diamant de trop. L'outrage de trop. Comment pouvait-on être aussi arrogant, aussi irrespectueux, aussi beau, aussi fort, aussi pur, aussi héroïque et sympa ?? Non content de pouvoir donner des ordres aux membres de son équipe, de cautionner des tortures et des violences sans nom, d'être aimé et choyé par Richard plus que les autres, de recevoir tous les mérites, d'être le héros en permanence, d'avoir Niko pour colocataire alors que dernier aurait dû, depuis sa déclaration à la soirée, déménager ses affaires pour vivre avec Alixtide, comme mari et femme ... ce fourbe de Lucas provoquait un nouveau sous les yeux de Mme Kofman !

Le Breton avança vers Lucas d'un air menaçant, et répondit à Grégory d'une voix sourde et prophétique.

"Moi aussi je vole parfois. On volera ensemble, Gergrogy."

Et il arma son pied pour donner un bon coup dans les flancs de Lucas. Pour l'honneur. Pour la gloire. Pour tous les sous-hommes.

Si les autres avaient pu voir sous le masque de diamant de Lucas, ils y auraient aperçu deux joues rougeoyantes de honte. Il avait chu, et était ainsi déchu de sa place de normalisateur de l’institut. Lui qui voulait simplement aider, prêter main forte à son camarade d’équipe, tout en donnant au nouveau venu un exemple d’utilité non-violente et pratique d’un pouvoir mutant, voilà qui était raté. Une porte presque arrachée, une chute sur le sol du hall de l’institut, et sur lui des regards pesants et accusateurs. Esther ne sembla pas s’attarder réellement sur Lucas, comme s’il s’agissait d’un insecte insignifiant, une mouche de plus collée au puant Alixtide, qui venait de tomber sur le sol et ne relevait pas de la moindre importance. Le nouveau, Gregory, avait l’air complètement traumatisé par ce qu’il avait vu. Il n’était pas coutumier du monde mutant, et ça se voyait ! Il bégaya quelques mots pour répondre à l’ethno-psychologue tout en énonçant à voix haute la raison de son trouble soudain. Visiblement, lui non plus ne se préoccupait pas de savoir si Lucas s’était fait mal dans sa chute. C’était compréhensible, cependant, puisqu’il n’avait pas l’air très rassuré. Il serait un peu plus ardu de lui faire prendre confiance, désormais… Gregory n’approcherait sans doute pas Lucas de sitôt, sans doute de peur de se faire écraser par un postérieur endiamanté.

Mais de toutes les réactions, ce fut celle d’Alix la plus insultante, la plus abaissante et la plus accusatrice. Comme s’il y pouvait quelque chose d’être tombé à la renverse, comme s’il était coupable d’être victime de son pouvoir, de sa force non contenue, et d’une erreur de jugement sur l’obstacle à franchir : cette foutue porte désormais ouverte et béante qui n’était finalement pas si difficile que ça à ouvrir…

Le puant dit d’un ton méchant et colérique à Lucas qu’il était un craneur, nonobstant sa haine visiblement féroce à son égard. Lucas ne connaissait rien de ce mode de pensée d’Alixtide, qui lui avait souvent attiré la sympathie, ou la pitié. Il voyait là en pleine action l’hypocrisie crasse de l’esprit du Ceresix nauséabond. Il allait l’aider, il l’avait fait, même, en ouvrant cette satanée porte, et voilà comment il en était remercié, par injures et remarques haineuses.

C’est alors que le comble de la situation arriva : Le Breton-poubelle donna un coup de pied dans le flanc de Lucas, qui ne put réagir tellement il était abasourdi par un tel acte de la part de son coéquipier. Ça ramena en lui des souvenirs enfuis de sa jeunesse en France, quand les garçons de son école s’en prenaient à lui parce qu’il n’était pas comme eux… Il les détestait, mais s’était toujours renfermé sur lui-même, trop timide et émotif. Une rancœur lointaine resurgit dans son esprit à ce coup qu’il ne méritait pas, et il se releva tout en fixant froidement le mutant puant de ses yeux gris.

« Pourquoi…Pourquoi t’as fait ça ? Ça va pas la tête ? »

Son ton était teinté d’incompréhension, arguant intérieurement une injustice sous-jacente à la situation.

« Dire que je voulais t’aider… Qu’est-ce qui te prend ? »

Plus d’Esther, plus de Gregory, l’heure était au règlement de compte… Pas violent, puisque Lucas ne l’était en rien. Il voulait juste comprendre le geste de son partenaire…

Esther sourit doucement à Grégory.

"Vous savez, Grégory... Un humain qui vole c'est, en règle générale, un mutant. Je comprends que cela puisse être une idée déstabilisante. Je suis passée par là comme, j'imagine, tout le monde ici présent"

S'appuyant contre le mur et manipulant compulsivement son briquet, Esther ajouta :

"Je reste bien entendu à votre entière disposition pour en parler"

L'israélienne reporta son regard sur le remue-ménage des deux cerises. Mais quelle mouche avait piqué Alixtide ? Vraisemblablement sa pause cigarette s'éloignait un peu plus à chaque instant. S'approchant rapidement des deux mutants avant que leur discussion ne vire au bugne à bugne, elle les dévisagea l'un après l'autre avant d'enchaîner calmement :

"Alix, pourriez vous m'expliquer pourquoi vous avez frappé un camarade, qui plus est, à terre ?"

Lucas, quant à lui, paraissait indigné...

"J'aimerai également savoir, Lucas, pour quelle raison vous vous êtes servi de votre pouvoir pour... ouvrir une porte"

Esther pensa néanmoins à toutes les fois où elle s'était servie de ses capacités à des fins de convenance personnelle : faire chauffer le thé, refroidir les ardeurs d'un prétendant ennuyeux, dégivrer le pare-brise d'un véhicule... Et le corps à corps lui manquait par moment !

Nouveau regard pour les deux cerises, nouvelles paroles :

"L'institut n'est un lieu adéquat ni pour se battre, ni pour tester ses pouvoirs, jeunes gens. Si vous le souhaitez, en revanche, je peux vous organiser un entraînement minute à l'extérieur dans la boue..."

Petit sourire en coin. Elle avait toujours rêvée de mettre en place un stage militaire de remise en forme ici. Pourquoi pas aujourd'hui ?

Esther, enfin, se tourna vers le nouveau :

"Et vous, Grégory, vous êtes un sportif ? Voulez vous vous joindre à vos deux camarades ? Ou peut être que vous préférez vous installer dans une chambre ?"

Les scènes étranges semblaient se multiplier désormais. Juste après la transformation, Grégory assista à un ensemble d'actions et réactions qui lui auraient paru irréaliste s'il les avait regardé à la télé dans un sitcom sur les mutants ayant le but à peine voilé d'habituer la population à ce phénomène... L'agression du Rock par l'étudiant malodorant et sa réaction horriblement calme et non violente, suivie de l'intervention du docteur Kofman, figure d'autorité proposant un véritable stage commando en guise de... punition?
Le métis les imaginaient plutôt bien en fait: le blond contre le brun dans la boue sous le regard sévère du professeur. Greg retint un sourire à cette pensée éphémère. Était-ce une plaisanterie? Une nouvelle fois, le nouveau venu eut beaucoup de difficulté à savoir si le docteur plaisantait ou pas, et à bien y réfléchir, aucune des deux propositions ne satisfaisait vraiment le Guadeloupéen. Aussi se contenta-t-il de répondre dans un demi sourire gêné, s'efforçant de ne pas accorder d'intérêt aux deux belligérants:

"Euh... Oui un peu... Je fais du football... Un peu... Mais... Je préférerais m'installer en fait... Y-à-t'il autre chose à faire?... Peut-être des demandes d'inscription, ou... Un programme à signer...?"

Tout en joignant le geste à la parole, Grégory réajusta son sac à dos et se pencha afin de ramasser son étui et son sac de voyage. Son "baptême du feu" de sa nouvelle vie à l'Institut lui avait suffi pour l'instant, et il aspirait au calme afin de digérer ce qui venait de lui arriver.

Foyer

"Hey ! Mais c'est la guerre partout ici. Why so violence ?"

Venant du hall, Garcia pensait qu'il allait tout simplement prendre son manteau et faire un tour, mais apparament DechetMan et un autre type avait décidé de faire un peu d'exercice physique. Enfin, seul Alextide en faisait apparament, visiblement, il avait frappé le gars qui se trouvait à terre. Un peu révolté par tant de lacheté, Garcia l'aurait bien foutu dans la douche avec de l'eau propre histoire d'empoisonné un peu le mutant. Mais avec une prof et un autre type qu'il ne connaissait pas mieux valait éviter. Les mains dans les poches de son pantalon, il s'aprocha du petit groupe.

"Si tu veux te battre, fais le avec quelqu'un qui sais. Tu verras, c'est beaucoup plus fun, beaucoup plus difficile aussi."

Regardant le nouveau venu, il tendit la main.

"Je crois qu'on a pas encore eu le plaisir de se présenter. Garcia Savarino, sicilien. Tu fais un stage ici si j'ai bien compris ? J'ai entendu lemot stage en arrivant."

Alixtide entendit une clameur de victoire de tous les opprimés au nom desquels il prétendait agir. Il esquissa un sourire mauvais à Lucas, qui excitait encore plus sa colère et mieux, la rendait légitime. Ce petit regard dur et blessé qui se posait sur lui en contreplongée était pitoyable, signe que Lucas n'avait décidément rien compris. Alors c'était donc lui la victime ? Lui le héros des Ceresix et de Richard en particulier ? Lui l'homme parfait, le meneur sans peur et sans reproches ? Le capitaine d'une équipe de brigands ?

Captain Porco sentait la colère irriguer ses veines. Tous les prétextes étaient bons pour accabler le pauvre Rock. Il fixa l'homme à terre d'un regard fou et lumineux. Il écouta quand même les paroles d'Esther, sa référente. Il n'entendit que de beaux encouragements et promesses alléchantes. Comme prévu, celle-ci venait à sa rescousse, ajoutant encore une louche de culpabilité au dossier de Lucas. Alixtide savait que l'Israélienne était de son côté, ce qui renforça joyeusement ses convictions. Il balaya d'un revers de la main les mouches autour de ses yeux, puis tourna la tête vers Esther. Il répondit à la prof du ton le plus aigre-doux qu'il put produire.

"Oh madame Wolf, vous savez, c'est normal. C'est purin de comme ça qu'on fait, dans mon groupe que justement Culas est le chef. C'est quand on a mis les gens par terre, qu'ensuite on en profite et on se jette dessus à bras décousus pour leur crever les yeux. Ou autre. Oui c'est permis. Y'a des yeux crevés à l'hôpital qui pourra vous le confirmer."

Il haussa les épaules, regardant du coin de l'œil son coéquipier se relevant. Il ne voyait en lui qu'une brute arrogante et dangereuse. La pire espèce de mutants qu'il pouvait imaginer. Les paroles de Garcia aiguisèrent chez Alixtide l'envie d'en découdre.

Il s'approcha très près de Lucas, face à face, fixant ses yeux gris inexpressifs avec toute la sévérité et la colère possible. Il essaya de lui transmettre ainsi un aperçu des cauchemars qu'il faisait par sa faute, mais Gargoyle n'avait pas le pouvoir de Morphée. Il dit alors à son leader d'un ton froid et dépité.

"Rah purin t'as vraiment que d'la chance. Y'a que ça comme explication. Mais y'aura bien un jour qui te fera payer. Avant ça, t'as qu'à m'ouvrir la porte de l'armoire, celle qui a le cadrenat, comme je l'avais demandé, s'il te plaît."

Dit-il en insistant bien sur les mots soulignés. Il tapota de sa main crasseuse l'épaule de Lucas, puis la seconde suivante, pivota et se tourna vers Garcia... pour lui décrocher une claque magistrale dans la figure.

Le Sicilien s'était si gentiment proposé.

Avant qu’Alixtide ait eu le temps d’expliquer son geste à Lucas, Esther Kofman intervint de manière plus ou moins diplomatique. Loin de réprimander ouvertement le puant, elle lui demanda simplement, répétant inutilement la question de Rock, pourquoi il avait fait ça. Elle eut même le culot de faire une remarque tardive à Lucas pour s’être servi de son pouvoir pour ouvrir la porte du placard. Elle commença alors à divaguer à propos d’un entraînement improvisé de catch dans la boue du jardin (et il n’en aurait pas manqué avec ce temps pourri !). Elle ne devait pas être très fine psychologue, pour ne pas saisir la raison pour laquelle Alixtide se trouvait parcouru d’une telle décharge de violence. Voilà deux fois déjà qu’il abordait la dernière mission des Ceresix, et la démonstration sanglante d’Allison la lionne sur ce pauvre homme à terre…

Entre temps, un jeune homme entra dans le hall, et fut témoin de la scénette de ménage… Dès ses premiers mots, qui se voulaient sans doute défensifs envers le mutant de pierre, il se montra terriblement offensant envers celui-ci. Il le dénigra tout d’abord en affirmant que Rock ne savait pas se battre, puis provoqua Alixtide en se gaussant de s’en sortir mieux.

Lucas était un peu paumé dans la situation et désactiva dès lors son pouvoir, toisant d’un regard nerveux les personnes présentes. Alixtide l’avait frappé et ne cessait de le critiquer, lui qui n’y était pour rien dans cet acte affreux perpétré par la féline de l’équipe, Esther le réprimandait d’avoir voulu aider, Gregory était tellement traumatisé par la transformation diamantine qu’il ne regardait même plus dans sa direction, et Garcia, le nouvel arrivant du hall, qui le niait totalement en le dénigrant ouvertement…

Il se tint un instant les tempes en fermant les yeux pour se calmer un peu. Ses nerfs étaient un peu à vif… Et les paroles qu’Alixtide lâcha sans qu’il le regarde n’arrangea rien du tout. Il se moquait de lui, le doute n’était plus possible. Il avait dépassé les bornes, et s’enfonçait encore plus. C’est alors qu’un claquement retentit, et Lucas rouvrit les yeux pour voir que le puant venait de foutre une tarte à Garcia. Mais qu’est-ce qui l’arrêterait ? Esther ne semblait pas s’y opposer plus que ça, le Sicilien le provoquait, et le nouveau faisait mine de ne rien voir. Jusqu’où le Breton irait-il si personne ne l’arrêtait. Au risque de s’enfoncer encore plus, c’était à lui d’intervenir, et c’est ce qu’il fit.

Arrivant par derrière, il tenta de ceinturer le puant tout en retenant sa respiration pour ne pas mourir d’infection. Mouillé comme il était, il aurait de toute façon besoin d’une bonne douche…

Rock se tourna alors vers Esther pour lui répondre :

« Madame, je crois qu’Alix a besoin de canaliser sa violence autrement que par la violence. Il a sans doute été traumatisé par un événement lors de notre dernière mission… Quant à l’utilisation de mon pouvoir, ben… C’était pas un entrainement, je voulais juste l’aider… »

Puis, ce fut à Garcia d’en prendre pour son grade…

« Quant à toi, inutile de le provoquer. Ce n’est pas parce qu’on ne veut pas se battre qu’on est totalement impotent. La violence est l’arme des faibles. »

Son regard n’avait rien de sympathique, et ses yeux gris fixaient toujours Garcia lorsqu’il tenta de parler à Alixtide.

« Alix, calme-toi, vieux. Elle n’était pas consciente de son geste, c’est sa part animale qui est l’unique responsable… »

"Comme vous le souhaitez, Grégory. Pour la paperasserie, je vous laisse..."

L'arrivée de Garcia ne fit qu'empirer les choses : ses paroles qui, certes n'étaient pas le nec plus ultra en matière d'apaisement, avaient sonné comme un casus belli dans les oreilles crasseuses du breton... Résultat : une gifle.

La journée s'annonçait finalement encore plus longue que prévue. Esther, à cet instant précis, aurait vendu son âme contre une clope. Se serait damnée pour aller se castagner avec la Fondation Harmonie. Bref, tout sauf une séance de psy avec Alix... Pourtant, cela semblait s'imposer de plus en plus...

Cette histoire de porte et de cadenas était absolument incompréhensible comme tout le reste du discours de son barbapoux de patient... Esther cligna des yeux pour tenter de résoudre son cas de conscience : aller fumer ou prendre du temps pour écouter les vrais problèmes d'Alix, son rapport qui semblait douloureux à la violence, sa difficulté à communiquer ? Le tout sous une forme qui s'annonçait, une fois de plus, inexorablement confuse et absconse ?

La décision était prise : elle ne pouvait laisser penser qu'il est normal dans une équipe de crever des yeux ou de frapper ses camarades pour s'exprimer. La violence gratuite, c'était son passé, ce ne pouvait être le présent de qui que ce soit dans cet établissement.

Elle hocha du menton en observant la cerise en chef tenter de calmer Alix : le garçon se débrouillait plutôt bien.

Rangeant son briquet dans la poche de son pantalon, elle prit enfin la parole :

"Merci Lucas... Vous ne verrez aucun inconvénient à ce que je m'occupe maintenant d'Alixtide ?"

Même si le ton était neutre et sans animosité aucune, ce n'était en rien une question. La forme n'était que rhétorique. Et le visage d'Esther n'encourageait pas spécialement à formuler une réponse négative. Voire à formuler une réponse quelconque.

Elle ajouta, néanmoins, à l'attention de Lucas :

"Je parlerai au Professeur Fish dès que possible. Je pense qu'en revanche, vous pouvez vous dispenser de traîner dans la boue. Tout comme Grégory"

L'israélienne avala sa salive et regarda rapidement chacun des mutants.

"Garcia, Lucas, je vous remercie de vous occuper de l'arrivée de votre nouveau camarade. Vous connaissez la rengaine habituelle : paperasserie, tour du propriétaire, réponses aux questions usuelles... Pas besoin de vous faire un dessin"

Elle s'approcha de la porte du hall.

"Encore bienvenue parmi nous Grégory. Ne vous inquiétez pas. Nous nous occupons de tout. Et n'hésitez pas à venir me voir en cas de problème ou même si vous ressentez seulement le besoin de parler"

A moitié sur le départ, elle termina pour Alixtide :

"Venez, Alix, un bain de boue nous attend..."

Jardins

Et hop une baffe, une ! Enfin, une baffe... Garcia en avait tellement reçut dans son enfance que là c'est comme si Alixtide lui avait fait une douce caresse sur le visage. N'ayant pas de raison de répondre ( après tout il l'avait un peu cherché ) Garcia se jura de ne pas se laisser aller la prochaine fois qu'il voyait quelqu'un se comporter en lâche incapable de frapper une personne qui n'était pas soit par terre soit de dos. Lucas s'en prit aussi à Garcia et le sicilien comprit que Lucas n'avait pas vraiment capté ce qu'il avait dit à Alixtide.

Autant s'occuper du nouveau venu, le probléme c'est que Garcia ne connaissait pas tout les coins de l'Institut donc il va falloir laisser faire Lucas. Tient, tant qu'à rester avec l'homme de pierre, autant faire en sorte qu'il n'y ai pas d'incompréhension.

"Entiérement raison, la violence c'est mal. Ce que je voulais dire par contre par " quelqu'un qui sait se battre " c'est quelqu'un qui est capable de régler ce genre de différent en étant à pied d'égalité avec l'autre. Tant qu'à s'abaisser à se battre, autant que ce soit pas de façon lâche. Mais visiblement ton pote a un probléme..."

Faisant signe au nouveau de les suivre, Garcia sorti un mouchoir propre de sa poche pour s'essuyer le visage de la couche de crasse qu'avait laissé Alextide. Couche de crasse qui d'ailleur a surement un peu amortie la chute de la main du frapacrade.

"Mais c'est pas bon de lui donner raison non plus. Chacun porte sa croix et je suis sûr qu'il y a surement d'autre individu traumatisé parce ce qu'ils ont vécu ici et qu'il ne céde pas à ce point faible de l'être humain. Il faut se battre pour surpasser notre faiblesse initial..."

Etre fortement rigoureux dans la relation envers autrui fait malheureusement partie de l'éducation sicilienne, ce qui rend assez associal ce peuple quand il est confronté à un autre. Garcia en était un peu conscient, mais il ne savait pas vraiment faire mieux. C'était ça son point faible : son incapacité à outrepasser les résultats de son éducation sicilienne pour mieux s'entendre avec autrui.

"Euh... Je sais pas où sont les trucs administratif, tu nous montre ? Ah et excuse nous pour le foin mais rassure toi, moi j'ai pas eu mieux comme accueil. Moi, le gars qui m'a accueillit a cherché à me faire peur en mettant en avant les points noirs de l'Institut... alors qu'une parent était venu rendre visite à sa fille."

Tout s'était enchaîné très vite. Un nouveau venu arriva et se présenta comme étant sicilien et se prénommant Garcia. Alors qu'il tendait la main à Grégory il se fit baffer par Alixtide. Décidément, l'étudiant au parler si spécial et qui ne sentait pas vraiment la rose semblait bien décidé à en découdre. Le nouvel étudiant commençait sérieusement à se dire qu'il aurait peut-être mieux fait de ne pas venir. L'académie était censé apporter une aide aux mutants, et la première chose que Greg voyait en arrivant était une démonstration de pouvoir et ce qui lui avait paru comme une saute de plomb. Pas très encourageant... Mais le docteur Kofman semblait prendre les choses en main et allait s'occuper de parler au dénommé Alixtide.
Grégory restait donc avec Lucas, dont il avait un peu peur, il fallait bien se l'avouer, et Garcia, qui remportait haut la main la palme de l'étudiant le plus normal. C'est donc naturellement, ne montrant rien de son inconfort envers Lucas, que Grégory emboîta le pas au sicilien les bagages en main.

"Ooh... C'est vrai que... C'est pas vraiment mieux en fait..."

Il eut l'air pensif un instant, puis le guadeloupéen lança en direction de Lucas:

"Vous avez un brief' général au niveau de l'accueil non...? Parce qu'apparemment il y a comme une sorte de cohérence je trouve... "

Greg ria à sa propre blague. Il pouvait difficilement s'en empêcher: chaque fois qu'une situation l'incorfortait il fallait qu'il la désamorce avec humour. Ou en tout cas qu'il tente... Telle était une de ses devises, qu'il avait emprunté à un de ces films préférés: "L'amour comme épée, l'humour comme bouclier"
Poursuivant dans un sourire:

"Au fait, je m'appelle Grégory. Grégory Ganot. Ravi de te connaître... Au moins, je me dis que maintenant que ces... Points noirs sont passés... Il reste les bons points non...?"

Voilà quelque chose de bien singulier qui arrivait dans la vie du Breton. Il venait d'agresser physiquement un passant innocent et aucune bouteille du destin ne se fracassait contre le crane du délinquant. Aucun retour sur investissement, aucun retour de bâton, point même de menace de vengeance, de crachat ou d'insultes. Plus invraisemblable encore, Lucas, le grand offensé du moment, préférait se serrer fermement mais tendrement contre Alixtide plutôt que de rendre les coups. Gregory restait passif et admiratif.

Gargoyle, dépité, se défit de l'étreinte de son chef en lui répondant d'un ton toujours acide.

"J'ai jamais vu un porc crever des yeux ou autres à un autre porc... Purin tu parles... alors c'est comme ça que tu dors bien ? Tu dis que "c'est la partie de mon animal qui n'est pas vraiment responsable" ah purin... bonne nuit alors."

Encore une fois le Breton avait la preuve de l'irresponsabilité chronique et meurtrière des mutants. Il fallait bien avouer que lui aussi aimait s'abandonner à ses plus bas instincts, mais en toute connaissance de cause ! Heike, Alison, Ivy étaient des bêtes sauvages. Si on les emmenait en mission, c'était sans doute pour qu'elles se défoulent contre les humains. Se défouler contre ses frères de gènes, ici à l'Institut, ne donnait rien. Rien de plus que de nouvelles frustrations.

Soupirant devant cet état de fait, Alixtide se déroba dans la buanderie, pour y chercher de quoi se protéger de la pluie. Madame Wolfman voulait sans doute profiter de la présence du porcher pour s'abandonner elle aussi aux bas instincts qu'ils partageaient tout deux. Il fallait bien l'accompagner. Tout en ramassant des draps sales, Alixtide songeait à ses porcs, à leur propension à se battre entre eux, à River qui aurait pu apporter un début de réponse.

Une fois bien recouvert de deux épaisseurs de draps roses pâles, il sortit pesamment derrière la psychologue, ignorant les victimes éphémères de ses vaines provocations.

jardin

jardins

Revenant du jardin, Jay se rendit vite compte que cette foutue pluie ne semblait pas vouloir se calmer. Être énervé par ce temps était néanmoins positif, en sortant, il ne s'était pas vraiment rendu compte qu'il pleuvait, ou plutôt, il n'en avait pas tenu compte. Par contre, en repartant, il avait décidé de voler un peu, marcher avec un jean mouillé était déjà assez dérangeant mais quand en plus, les basket prenait l'eau, c'était vraiment désagréable. Aussi était-il à 20 centimètres au-dessus du sol, dégoulinant légèrement.
Il arriva enfin devant la porte et croisa rapidement Alix, peut-être voulait prendre une douche en extérieur? C'était peu probable mais il n'était pas interdit de rêver. Il arriva enfin devant la porte et descendit un peu pour pouvoir l'ouvrir. En entrant, il vit qu'il y avait du monde dans le hall, dont un qui ne lui disait absolument rien. Il les salua rapidement, referma la porte et remonta de quelques centimètres.

-Je vous déconseille de sortir, il fait un temps vraiment pourri!Salut, j'm'appelle Jay!

Il décida qu'il n'était pas utile de faire plus ample présentation ni de parler de l'Institut, de toute façon, Garcia et Lucas l'avait sûrement déjà fait. Et se répéter n'était sûrement pas très utile. Surtout qu'il avait entendu les derniers mots du nouveau.

-Il y a toujours des bons points à l'Institut voyons! Il nous faudrait juste quelqu'un pouvant changer la météo et on serait au paradis!

Joachim avait dit qu'il fallait être convivial pour que les gens restent au lieu de leur faire peur, il pouvait bien essayer pour une fois, avec un peu de chance, c'était vrai. Sinon, il continuerait à gueuler sur tout le monde pour les faire rester.
Voyant néanmoins qu'il dégoulinait toujours, Jay se déplaça pour se retrouver sur un des tapis, ils avaient déjà pris un seau d'eau et un jet d'eau, quelques gouttes n'allaient pas être vraiment dérangeant. Et en plus, ça lui faisait un peu d'entraînement!

Jade dans le communicateur de Lucas a écrit:"Hey, Lucas, tu fais quoi de beau? Moi je suis dans un salon de thé avec quelques phénomènes. Je te rejoindrais plus tard, je m’ennuie de toi!" (Rires)

Ô, grâce céleste de justice qui fit enfin baisser les yeux des indifférents sur le pauvre petit Lucas ignoré jusque là. Les manifestations soudaines de ses pairs déstabilisèrent un instant Rock. Tout commença avec la semi-gratitude d’Esther qui remercia ouvertement le mutant, devant les autres, sans crainte de représailles d’Alixtide le vengeur. Il l’avait ceinturé, et le mutant parut ne pas se débattre dans ses bras. Il fallait dire que l’odeur du puant se suffisait à elle seule pour rendre Lucas nauséeux et soudainement faible. La vermine du pull verdâtre d’Alixtide se répandait ignoblement contre ses habits détrempés, et lorsque l’ethno-psychologue affirma son désir de prendre en charge le breton, il n’opposa aucune résistance et lâcha celui-ci sans demander son reste, le cœur au bord des lèvres. Il s’était collé à Alixtide… Horreur. La puanteur, même une fois son camarade lâché, persistait autant dans ses narines irritées que sur ses vêtements.

Le tournis provoqué par les émanations putrides du porc bipède ne lui fit comprendre que l’essentiel du message dans les mots d’Esther : il était dispensé d’accompagner Gargoyle dans la boue du jardin, et se voyait assigné, tout comme Garcia, à la visite de l’institut a nouveau traumatisé par les exploits sensationnellement maladroits de Rock…

Suite à ça, Alixtide parla, mais Lucas essaya surtout de ne pas succomber à son haleine infectée, déjà trop pris de violentes nausées qui lui faisaient tourner la tête. Il était pâle comme un linge, et comprit seulement que le porcelet lui souhaitait une bonne nuit tout en déblatérant des inepties à propos de la violence porcine. Décadence…

Esther et Alix passèrent alors la porte pour se rendre sous la douche extérieure, et laissèrent la place à Jay. Entre temps, Garcia et Gregory semblaient avoir fait connaissance, et le sicilien abondait dans le sens de Lucas pour expliquer ses précédentes paroles mal comprises. Ça semblait un peu plus clair, même si lui non plus ne semblait pas avoir totalement saisi tout ce qu’avait dit Lucas. Il n’avait en aucun cas donné raison à Alix en expliquant le motif de sa violence, et cherchait juste par là à demander une assistance pour qu’il puisse résoudre ce problème. Peu importe, lui et l’italien du sud étaient sur la même longueur d’onde, aussi se contenta-t-il de lui décocher un sourire sympathique et compréhensif, tout en essayant de respirer le moins possible ses propres habits malodorants.

Dans son état de nausées, il ne comprit qu’à moitié cette histoire de points noirs à l’institut. Il voulut se faire rassurant, et parla à son tour à Greg :

« Le point noir le plus purulent, il vient de sortir d’ici. T’en trouvera pas de plus infecté que lui, Greg… C’est déjà une bonne chose en soi, non ? »

Il fallait maintenant lui parler un peu plus de la paperasserie… Rien de bien méchant en soi… Heu… en fait Lucas ne savait pas vraiment quoi dire, alors il se contenta des premières choses qui lui passèrent par la tête.

« Pour le côté administratif, ben… Le règlement doit être le même que celui des écoles pour humains normaux. Si t’as un soucis moral, tu peux aller voir Cassandre Deneos, ou Esther Kofman, qui vient de partir. Le sous-directeur, c’est Adam Zachary. Il remplace le dirlo qui est parti faire une tournée de missionnaire dans le monde pour la cause mutante. Il y a une infirmerie, mais elle n’est pas franchement nécessaire. Si t’as un bobo, il te suffira de trouver une élève qui a un pouvoir curatif, et le tour sera joué ! Reste à savoir dans quelle chambre et avec qui tu vas dormir… j’peux pas vraiment t’aider pour ça… »

Lucas fut interrompu dans son discours par la sonnerie de son communicateur, qu’il activa pour écouter le message laissé par Jade. Involontairement, un sourire gêné apparut sur ses lèvres, et son regard se fit momentanément absent. À mesure qu’il entendait le message, son sourire s’étendait plus largement sur ses joues, et il en oublia presque l’odeur nauséabonde qui ne le quittait pas. Une fois le message passé, il resta un instant silencieux, les joues un peu rouges, et scrutant les trois mâles qui l’entouraient. Comme pour se donner une contenance, il parla à nouveau à Gregory :

« Ah, et ça, c’est le communicateur ! Tu vas pas tarder à en recevoir un, si c’est pas déjà fait. Il sera sans doute livré en même temps que ta chambre. Ça sert à communiquer entre nous, à l’institut… Et maintenant, si vous le permettez, je vais… répondre… »

Ses joues chauffaient, et il fit quelques pas sur le côté pour que ses camarades n’écoutent pas ce qu’il allait répondre à Jade, plus par pudeur que par réelle intimité.

« Là, j’accueille un nouveau, ma belle ! Il a failli s’enfuir dès son arrivée, y’avait Alix dans le coin… Je serai ravi de passer un peu de temps avec toi… dès que… j’aurai pris ma douche. On se retrouve plus tard, donc ! »

Et il revint tout aussi rougeaud vers les trois mecs qu’il connaissait somme toute assez peu. L’odeur puissante laissée par le breton lui revenait au nez, pour son plus grand déplaisir.

« Bref… Greg, sois le bienvenu parmi nous. Pour la visite, je pense que tu apprendras bien vite à te retrouver ici… Garcia, toi qui vient du foyer, y’a du monde là-bas ? On pourrait inviter Greg à se détendre un peu en attendant sa chambre ! Qu’est-ce que t’en pense, Greg ? T’en es, Jay ? Un petit baby-foot à 4, peut-être, si ça vous tente, puisque la météo est contre nous… »

((Selon votre réponse, j’éditerai le message pour voir si je reste ici ou si on va au foyer…ou ailleurs…))

Garcia commença à réfléchir. Le concernant, il partageait sa piaule avec un certain William, un type avec qui il n'a pas encore réellement discuté. La seule chambre de libre semble être celle en collocation avec Alixtide. Normalement, le breton devait être assez pénible à vivre invonlontairement, alors si en plus il est devenu fou suite à une mission. Bah, Garcia pourra toujours dormir sur un fauteuil dans le salon pour laisser son lit au nouveau, il avait un peu l'habitude, un étage étant le stric minimum pour supporter les ronflements de son père.

"Hum... On verra plus tard pour les chambres. Vu qu'il y a pas de truc administratif ici à porter de main, on va surement te le filer plus tard. Moi je crois les avoir eu le lendemain. Mais merci de m'avoir apprit un truc Lucas, je savais pas que Professeur Deneos était dans la même branche. Tu m'apprends un truc !"

Vint ensuite le message d'une fille certainement très chère au coeur de l'homme de pierre qui s'esquiva quelques instants pour répondre et en revenir rouge comme une tomate parfaitement bio de Sicile ! Jay passa leur faire coucou, souriant de sa bonne humeur naturel. Lucas proposa alors une partie de Babyfoot à quatre et le sourire de Garcia disparut quelque peu.

"C'est un peu tendu là bas, on vient de débattre à propos de Gannyméde et je dois avouer que les esprits sont un peu échauffé. On devrait peut être épargner ça à Gregory, moi même on m'a pas mit la pression dés le départ et je m'en suis que très bien porté. Non, payons lui plutôt une tranche de rigolade. Il est loin ce salon de thé en question ?"

Bien que Garcia soit un homme et qu'il soit originaire d'un pays un peu au sud du monde, il demeurait néanmoins quelqu'un avec des goût très précis en matiére d'habillement, de breuvage ou d'arts. Tout cela pour cacher la pauvreté de son âme, pourquoi avoir si peur de soi même... Peut être parce que Garcia a été criminelle durant un jour et qu'il n'a pas était chatié pour cela. Peut être pour son pêché originel ( la Sicile est un endroit encore rudement catholique et la religion y est de rigeur ). Peut tout simplement parce qu'il était un pourrie et ne supportait pas autre chose. Dans tout les cas, le thé ne le dérangeais pas tant qu'il était bon.

[HRP : Va prendre une douche avant de décider de quoi que ce soit si ton perso est malade ^^ La pierre c'est très lourd]

Claire entra donc de l'extérieur peu après Jay. Complètement trempée malgré son imperméable rouge et ses bottes, la muette eut un frisson en sentant la chaleur de l'endroit sur sa peau fraiche. Elle regarda à tour de rôle Lucas, Garcia et Jay, en frissonnant exagérémment pour leur montrer qu'elle avait froid. Si quelque chose pouvait tourmenter la jeune femme à l'intérieur, elle ne le montra pas. Elle posa ses yeux sur le nouveau, qu'elle avait croisé en flèche tout à l'heure lorsqu'elle était sortie.

Un sourire étira ses lèvres alors qu'elle s'avança dans le hall. Ses bottes en caoutchouc mouillés faisaient un bruit étrange contre le plancher. Rejoignant rapidement Jay sur un tapis, la muette signa, des signes communs qu'on pouvait facilement comprendre;

"Bonjour tout le monde."

Puis se tournant spécifiquement vers Grégory, elle ajouta un dernier signe;

"Bienvenue."

Puis, s'essuyant la main droite sur un bout de jean qui n'était pas trempé, elle la tendit vers Grégory, toujours souriante. Ce n'était pas facile arriver dans un nouvel endroit ainsi. Le mieux qu'elle pouvait faire, c'était de se reprendre pour son passage éclair tout à l'heure et le faire sentir le bienvenue. Et ensuite monter dans sa chambre pour prendre une douche chaude pendant des heures...

Grégory salua de la tête Jay et rigola à sa blague. Le nouveau ne semblait pas être le seul à faire de l'humour. Greg commença à se dire qu'il aurait beaucoup de mal à retenir tous les prénoms en une seule fois... Après s'être fait confirmer qu'il lui faudrait attendre le lendemain afin de pouvoir remplir les papiers d'inscription officiels, Grégory apprit qu'il allait bientôt avoir un appareil de communication personnel afin de rester en contact avec ses camarades. Stupéfiant. Le jeune homme pouvait aisément voir l'utilité de rester en contact en cas d'éventuel problème d'ordre mutant.
Garcia proposa, malgré la pluie battante, de tous se rendre dans le salon de thé ou une amie de Lucas l'y attendait apparemment. Et même si aucune question ne lui avait encore été posée, le métis risqua un avis:

"Euh... Moi je suis pour... Après tout ca, je... Serai bien partant pour un peu de détente... Et puis ... Une boisson chaude sera parfaite... Avec ce temps."

À peine le jeune homme avait-il fini de parler et de déposer ses bagages contre un des murs du hall, qu'une jeune femme entra précipitamment de dehors. Elle s'exprimait par signes, et bien que Grégory sache reconnaître ce langage, il ne le comprenait pas. Mais lorsque la jolie brune lui tendit la main, notre nouveau venu la serra en souriant et s'entendit déclarer, se sentant idiot et espérant en même temps que la muette n'était pas aussi sourde:

"Salut... Je m'appelle Grégory."

[Je reposte de suite, il nous reste peu de temps, Greg donc tu me suis (non je te laisse pas le choix pourquoi ?) ^^]

Le nouveau sembla être d'accord pour aller boire le thé avec les filles. Le véritable but de Garcia n'était pas de draguer le plus possible mais plutôt de faire connaissance avec des résidantes dont il connait au final très peu de choses. A part Heike avec qui il s'entendait bien et Jennifer dont il venait de recueillir les tristes confessions, il ne connaissait pas grand monde ( en dehors de leur nom bien entendu ). Vint ensuite Lamuette, Garcia l'appellait comme cela parce qu'elle ne pouvait pas dire son nom et qu'il comprenait pas la langue des signes. Répondant tout aussi silensieusement à son salut, il enleva son chapeau, le plaça sur son coeur et fit une petite courbette en avant pour la saluer à son tour ( elle pourrait très bien aussi être sourd, c'est pour ça qu'il préférait ne prendre aucun risque ).

"Bon, puisque Gregory est d'accord, on va tailler la bavette en buvant un bon thé ! Comme les British mais sans l'accent, c'est plus cool ! Qui m'aime me suive !"

Et le sicilien commença à se diriger seul vers la porte avant de regarder derrière lui si on le suivait.

"..."

Petit regard assez sévére en direction de Gregory qui signifiait : "Tu viens ou pas ?"

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