Petit rituel autour du feu!

Quand on leur avait dit qu'ils partaient en voyage, sur une ile qui plus est! Lars était aux anges, des cocktails sous les cocotier, balade romantique avec Mina et autres images d'Épinal que l'on associait généralement aux tropiques. Il avait vite fait de remplir son sac. Il avait d'ailleurs était des premier ce matin à monter dans le X-jet. Mais quand il avait été mis à contribution pour transporter les énormes tentes, il perdit instantanément une bonne partie de son excitation. Le voyage en X-jet en compagnie de sa bien-aimée, les avaient déposés dans une jungle danse, moite et selon les professeur truffée de bête sauvage. Le scandinave s'appropria rapidement une machette. Au risque de s'attirer les foudres de dryade, cet ustensile pouvait, au mois psychologiquement, le protéger contre les serpents et autres bestioles.



C'est officiel, Je déteste le camping!

Lars sortit d'une tente en écrasant un moustique sur sa joue. Il était affublé lui aussi d'un chapeau pour le protéger du soleil. Il s'avança vers le feu et remarque tout de suite la jeune fille chauve au côté de Garcia. Il secoua la tête, se frotta les yeux, mais non c'était bien Camille, Lars l'avait reconnu malgré sa nouvelle coupe de cheveux bien dégagé derrière les oreilles. Il s'assit dur une pierre proche du feu, planta sa machette dans le sol et dit à la Française.

Au risque de paraitre tout à fait grossier, t'a fait quoi à tes cheuveux?

Puis se tournant vers les deux autres garçons qui se racontaient des histoires d'esprits. il leur demanda.

Vous faites quoi au juste? C'est quoi vos trucs d'esprits, là?

Ils étaient partis en vacances! Enfin loin de l'Institut sans avoir pour autant à affronter des mutants ou autre anti-mutant... bien que ce n'était pas sûr. Tout l'Institut avait déménagé en direction de Genosha et après avoir vite fait son sac, il était monté dans le BlackBird. Génosha, il en avait surtout lu des trucs, le compte rendu d'une mission bizarre des X-Rays, l'idée d'affronter une Sentinelle ne le tentait pas vraiment mais les profs étaient là en cas de problème de toute façon.

Une fois arrivé et jeter ses affaires dans une des tentes, il se changea rapidement. C'était dingue ce qu'il faisait chaud! Et pour une fois, il n'y avait pas de piscine, bien qu'il y avait de l'eau partout mais il n'était pas vraiment motivé à faire plouf en premier. Les cailloux en plus ça faisait mal au pied. Et si à l'Institut, il pouvait arriver des jours pratiquement sans vraiment voir certaines personnes, là il suffisait de tourner la tête. Joie... il n'allait pas pouvoir fuir l'odeur d'Alix ni les discours de Georgia... Qui avait parlé de vacances déjà?
Point positif: Nan' s'amusait avec un feu, il devait se croire de retour chez lui. Aussi décida-t-il de le rejoindre, en volant un peu pour ne pas se peter un pied dès le premier jour.

-Kwé! Et salut à tous!

Il regarda qui était là, tout en s'arrêtant un moment sur Camille, il eut du mal à la reconnaître. La pauvre, à traîner avec Georgia, ça laissait des marques.

-Alors, qui a des chamalow? Si déjà on a un feu! Ou alors, tu veux faire autre chose Nan'?

Après l'attrape-rêves, Nan' ne plaisantait peut-être pas quand il parlait d'esprit. Mais invoquer des esprits sur un lieu où des tas de mutants étaient morts, était-ce vraiment une bonne idée?

Chaud. Chaud. Chaud. Chaud. CHAUD !

Même soupirer lui semblait au delà de ses forces. Il en aurait pleuré. S'asseoir au milieu de la plage et pigner comme un môme fatigué et énervé. Même Kitty n'aurait pas osé, mais cela lui semblait un programme tout à fait convenable pour la fin d'après-midi. Et en attendant, il avait quitté l'abri précaire de la tente d'un pas traînant pour rejoindre l'indien et ses idées bizarres.

"T'as rien trouvé de mieux à faire que de te coller au feu par cette chaleur -_- ?"

Le geek, par 37°, n'est pas un modèle d'amabilité. Non seulement il avait bien trop chaud -ses vêtements n'étaient pas franchement adaptés et dans un accès de rage, il avait achevé un de ses jeans en le déchirant aux genoux mais peine perdu, il cuisait toujours autant- mais en plus, il était terrifié à l'idée qu'il puisse arriver quoique ce soit à son ordinateur. Résultat, il n'avait pas pu se résoudre à l'abandonner, il se serait senti trop nu sans le moindre accès informatique, mais il ne l'avait pas sorti de son sac, où il restait bien protégé sous plusieurs couches protectrices. D'ailleurs, pour quoi faire ? Il ne risquait pas vraiment d'avoir un accès internet dans cet enfer.

Pantalon aux genou donc, chemise ouverte sur sa peau encore blafarde mais qui prendrait surement bientôt une teinte écrevisse, Miah rejoignit tant bien que mal le feu, tout en s'arrêtant à une distance raisonnable de celui-ci, et se laissa tomber par terre :

"Je vais mourir. Informa-t-il aimablement ses camarades. Remarque, j'aurai d'autant plus de chances de voir des esprits."

Il avait beaucoup de choses à ajouter, des jérémiades notamment (comme quoi, il portait bien son nom), mais il faisait trop chaud pour parler, et il se contenta du minimum.

"Poussin, je crois que t'as perdu tes plumes..."

Il était trop fatigué pour prendre la peine de retrouver quel était le prénom de la jeune fille. Du reste, il avait déjà souvent fourché avec elle et ne s'en préoccupait plus. Un moustique qui suivait Lars à la trace abandonna le rongeur pour venir se poser sur l'épaule du geek qui lui jeta un regard torve. Heureusement qu'il profitait un peu de l'ombre des arbres car il n'avait pas prévu de chapeau. Ni de crème solaire. Ni de crème anti-moustique. Mission de la soirée : ajouter les trois items à son équipement. Ou au moins un des trois vu son efficacité réduit à quasi zéro dans ses conditions. Peut-être que Jason saurait. Jason prévoyait toujours tout, mais vu que son colocataire s'était éloigné plus tôt avec un certain québécois, Jeremiah ne tenait pas à le retrouver tout de suite.

"Je préférerai voir mon lit en fait. Et mon ordinateur. Et Chicago. C'était bien Chicago... Je hais les princesses -_-."

Le garçon se passa une main fatiguée sur le front. Il ne délirait pas encore, mais ça n'allait pas tarder. Nan' serait content, ce serait parfait pour voir des fantômes. Ou des esprits. Il était déjà plusieurs à avoir poser des questions sur le projet de l'algonquin, et la réponse l'intéressait, malgré sa démotivation certaine.

C'était avec une bien piètre image de sa petite personne que Georgia était rentrée de la mission asiatique... Le moral dans les chaussettes, elle avait failli plusieurs fois succomber à la tentation de s'enfuir en courant de l'Institut, pour aller se réfugier dans les jupes de sa mère.

Puis elle avait tenté à maintes et maintes reprises d'écrire une lettre à Cassandre. Les différents essais épistolaires reposaient pour l'heure au fond de sa corbeille, dans sa chambre. A quoi bon écrire à quelqu'un qui était partie sans laisser d'adresse ?

Au fond, pendant ce laps de temps de calme relatif son plus fidèle et plus sur ami était resté... Garfuroncle. Son immonde peluche de quand elle était enfant. Temps proche et à la fois lointain qui semblait avoir sombré à tout jamais dans une obscure faille temporelle... Elle se lavait frénétiquement les mains, rajoutant la propreté excessive à son impressionnante collection de tics, de tocs et de manies en tout genre. Et si ses ongles ne portaient pas la trace de ses crimes, sa conscience en resterait à tout jamais noircie.

C'est donc une Georgia étonnamment silencieuse qui traversa, telle une apparition fantomatique, les couloirs de l'Institut. Elle avait besoin d'un changement d'air, de fringues et de personnage. Sa mélancolie lui tordait l'esprit et son vague-à-l'âme était un raz de marée, une vague impérieuse qui troublait l'équilibre pourtant bien vacillant de sa psyché.



Le départ pour Génosha la laissa partagée : la jungle moite était certes un changement radical d'horizon. Mais au-delà du fait qu'elle tolérait mal la chaleur, les moustiques et les autres cochoncetés qui fourmillaient dans cet endroit oublié de Dieu, il y avait en plus la pétoche : ça la travaillait. Ça achevait de l'achever. Fin de la fin, elle était persuadée que cette île serait son tombeau. Et ce n'était pas la malheureuse lettre d'adieu à ses proches qu'elle avait laissée sur son bureau qui la laisserait en paix avec elle-même...

Il y avait autre chose à régler. Sa vie personnelle était dissolue. Et, à son humble avis, personne à l'Institut n'était capable de dire où elle pouvait en être avec sa douce. Alors, elle prit une grande inspiration et se rapprocha du feu où la silhouette de Camille se dessinait.

Un feu, quelle drôle d'idée au regard de la chaleur ! Avançant dans ses vieilles tongs, dans son short de sport provenant d'un temps où elle faisait encore du sport, et dans un débardeur noyé de sa propre transpiration, elle vit les garçons... Jay, Garcia, Lars, Jeremiah... Mais aussi Nan qui faisait des trucs... d'indien. Et sa douce...

Elle tiqua sur son crane rasé. Se demandant bien ce qui lui était passé par la tête. Et au sommet de son mal être lança d'un sourire forcé à l'attention de tout le monde :

"Le feu c'est pour jouer à Action / Vérité ? Ou au jeu de la bouteille ? Parce que la dernière fois..."

La dernière fois elle avait roulé une pelle à Fabiola.

Collant ses mains maladroites derrière son dos, elle s'approcha de sa belle en se dandinant comme un pingouin. Comme la gourdasse qu'elle était.

"Super tes cheveux ! J'adore les filles aux cheveux rasés..."

Minable. Elle se ressaisit après s'être. Recoiffée. Mordu les lèvres. Avoir joué avec ses doigts. S'être dandinée un peu plus.

"Je... Je peux t'embrasser ?" termina-t-elle timidement. Comme une petite fille. Comme la vraie Georgia qui ne savait plus où elle en était.

Le feu de camp qui réchauffait encore un peu plus l'atmosphère caniculaire semblait malgré tout avoir un puissant effet attracteur sur les jeunes mutants, qui commençaient à s'agglutiner autour comme des moustiques sur une loupiote. Et parlant de sales bêtes, elles semblaient s'être aussi données rendez-vous dans les environs, et Camille espéra que parmi le petit groupe il y'aurait bien un type au sang plus sucré que le sien.

Elle s'assit à côté de Nan en souriant à son compliment. C'était un bon contact avec la société pour son nouveau look.

Merci !

Visiblement, elle surprenait, et même en listant et relistant les raisons qui l'avaient poussée à passer à l'acte, elle ne pouvait pas exclure sans faire de mauvaise foi le fait qu'elle surprendrait un peu tout le monde, et que ça flattait son égo qui avait ces derniers temps plutôt été sur une pente franchement descendante, avec des passages type piste noire non damée.

Cela dit, si tous la miraient comme le faisait Garcia avec ses soucoupes, ça pourrait vite devenir pénible. Elle se sentait un peu animal de cirque, et le dédaigna immédiatement, du reste, il ne lui parlait pas, donc tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes sur une île paumée et dangereuse.

A Lars qui l'interrogeait, elle répondit laconiquement.

Je les ai coupés.

Elle se dit que c'était évident, mais si ça pouvait rassurer certains sur le fait qu'elle ne suivait pas une chimio, alors ça valait le coup de préciser. Enfin, perdre tous ses cheveux en une nuit, ç'aurait quand même été hardcore du nord. Comme Lars, en somme. Revenant à l'algonquin, elle le regarda un peu surprise, et allait lui demander quelque chose quand Jeremiah amena à son tour sa mauvaise humeur. Le bonheur, c'est que ce fut Nan qui en subit les conséquences, elle n'eut droit qu'au commentaire qu'elle risquait de pas mal entendre dans les prochaines minutes.

Bien vu. Plus un à ton jet d'acuité visuelle.

Elle le laissa poursuivre son délire, écoutant les explications de Nan. Au moment où elle s'apprêtait à lui demander de quelle sorte d'esprit il s'agissait, Georgia arriva.

Enfin. Camille était partagée entre le désir de paraître indifférente, et une certaine forme d'excitation. Entre le désir qu'elle avait eu et le profond dégoût d'avoir assisté à "l'échange" entre la Mitalienne et sa gothique au rabais.

Du coup elle marmonna un vague "M'ci" lorsqu'elle fut complimentée pour la seconde fois - si ça se trouve, ceux qui l'interrogeaient trouvaient ainsi un moyen détourné de dire qu'ils trouvaient ça atroce ? - et finit malgré tout par croiser le regard de celle au cou de laquelle elle aurait quasiment sauté il y'a quelques semaines. C'était peut-être le grand moment qu'elle redoutait et attendait.

Elle tomba donc des nues à la proposition, restant bouche bée pendant quelques secondes. Donc, elle ne se limitait qu'à ça. Embrasser, se frotter, s'exciter mutuellement, se caresser, c'était le sens profond qu'avait eu leur relation. Finalement, la parenthèse Juliette n'était qu'un moyen de voir s'il y'avait mieux ailleurs. Dans un sens, c'était plutôt glorifiant, ça voulait dire qu'elle retournait en arrière, qu'elle n'avait pas trouvé ce qu'elle voulait, et que le soleil sur les murs de poussière lui avait brûlé les yeux. Dans l'autre, elle était une bouche humaine, avec deux mains expertes, et c'était horriblement réducteur.

Elle prit donc son air le plus détaché possible pour répondre, même si elle ne put retenir quelques tressaillements indésirables dans son élocution.

Non, désolée, je suis occupée, j'invoque les esprits avec Nan, il faut se concentrer.

Elle aurait pu rester là, mais ça n'aurait pas fait état de la rancoeur qui la rongeait depuis des jours et des jours. Camille fixa donc le feu et poursuivit.

Mais Juliette est peut-être libre, tu peux aller lui demander.

Saut temporel

Une goutte de sueur commença à perler sur un front blafard, roula au travers des rides de contrariété, accéléra et finit sa course dans un sourcil blond. Harald passa un revers de main las pour éponger la moiteur de sa peau et soupira. Si le Norvégien avait pris goût aux voyages, la nouvelle destination des élèves de l'Institut peinait à trouver grâce à ses yeux. Peu coutumier des jungles luxuriantes et des chaleurs étouffantes, il commençait à regretter le petit périple des X-Rays en Russie. Si seulement il pouvait se rouler dans la neige dans le plus simple appareil! Tant pis pour les engelures insidieusement placées.

Harald se redressa et reboutonna son short beige, et songea avec dépit que cette chaleur lui détraquait les intestins. C'était déjà la deuxième fois en l'espace d'une heure qu'il était parti répondre à l'appel de Dame Nature dans le petit espace, à plusieurs dizaines de mètre du campement, aménagé en latrines de fortune, réservées aux garçons. Il recouvrit son offrande nauséabonde de terre meuble avec dégoût et rapidité : il ne voulait pas que quelqu'un le découvrit la main dans le sac, si l'on peut dire. Peut-être même qu'il craignit d'attirer Alixtide. Le Norvégien eut un rire bref et retourna vers le centre du campement, en essayant tant bien que mal de décoller sa chemise safari humide de son torse.

Alors qu'il repoussait quelques grandes feuilles épaisses d'une sorte de fougère exotique, Harald entendit vrombir un insecte qui le survolait. C'était une assez grosse mouche, peu ragouttante elle aussi, et Harald les détestait à peine moins que les moustiques. Pris d'une pulsion subite, quand l'insecte passa à sa portée, le Norvégien claqua vivement des mains. Puis, avec espoir, il découvrit lentement ses deux mains jointes... Raté! Il eut un grognement et se moqua de sa présomption.

Il rejoint un petit groupe attroupé autour d'un feu, absorbé par des chinoiseries d'indien. Ils appelaient peut-être la pluie, en voilà une bonne idée rafraichissante. Il examina chaque membre de ce rassemblement : Georgia qui venait de recueillir un rateau en bonne et due forme par une Camille tondue comme à l'armée. Harald haussa les sourcils, ce nouveau look n'allait pas le déconcerter compte tenu de l'aspect haut en couleurs de certains mutants. Enfin, il préférait quand même la jeune femme avec ses cheveux. Laissant les belles plantes à leur entreprise de jardinerie, le Norvégien ramena son attention vers ses camarades masculins : Nanikana, l'instigateur de cette séance de spiritisme forestier, concentré sur sa tâche ; Jeremiah qui avait l'air comme un poisson hors de l'eau sans son informatique ; Garcia, toujours fagoté dans son style mafieux ; et son presque compatriote Lars, qui lui aussi semblait peu goûter les joies de la vie sauvage. Il s'étaient retrouvés dans la même chambrée à l'Institut mais ne l'avaient partagé que très peu de temps. Destination Génosha, le paradis des mutants.

Harald s'esclaffa et pressa la foulée, faisant couiner la semelle de ses nouvelles bottines de toile brune. Il prit place dans le cercle et chuchota, retrouvant un peu de sa timidité et le respect dû aux pratiques ancestrales :

"Je me joins à vous, vous permettez? Il faut que je souffle un peu, et si je peux me rendre utile..."

Les arrivées se succédaient, Jay et Miah, qui paraissait d'ailleurs ne pas apprécier la jungle plus que Lars. Puis ensuite Géorgia qui, contrairement à son habitude, semblait relativement calme.
Les explications arrivèrent quand à la nouvelle coupe de Camille et à ce qui se passait ici. Lars répondit à la jeune fille, avec un sourire rayonnant au coin des lèvres. Il frappa dans ces mains de façon très sonore, et ajouta.

Ahhhh! C'est donc ça! je me disait bien que t'avais quelque chose sur le crâne ce matin.

Puis Nan' expliqua les raisons de ce rassemblement. Se présenter aux esprits... Pourquoi pas. Le scandinave dit, ou plutôt grogna. Grattant une des piqures de moustique sur son bras gauche.

Si tu pouvais demander aux esprits de faire en sorte que les moustiques arrêtent de vouloir me vider de mon sang. Je leur en serait grès.

Il se pencha ensuite vers Jeremiah et lui glissa à voix basse.

De toute façon, bénédiction ou pas, si un représentant de la faune loacle se prend un peut trop d'affection pour moi il subira les foudres des mes semelles.

Juste après cela une mouche de la taille d'un chien passa proche de la tête du suédois, qui par réflexe lui régla son compte d'un claquement de main.
Harald, son depuis-peut-colocataire, vint se joindre à eux avec un formalisme étrange. Lars lui fit un signe de la main l'invitant à rejoindre le cercle.

Saut Temporel

Anna ne savait plus ni comment, ni où se mettre. La chaleur était un véritable calvaire. Quoi qu'elle fasse, elle avait chaud, trop chaud. Elle avait bien tenté de s'allonger sans bouger sous sa tente et de s'imaginer en plein arctique avec la goutte au nez. Le pouvoir de l'esprit ... Mais en dessous de la toile, c'était une vraie fournaise. Impossible de s'imaginer quelque chose de frais. Elle avait fini par ramper péniblement et avec le moins de mouvements brusques hors de son dortoir pour déambuler dans le camp, a l'affût du moindre courant d'air. Elle avait l'impression que même le mini short et le léger débardeur qu'elle portait lui brûlaient encore la peau.

Ce mal être dû à la chaleur couplé à l'idée de se retrouver sur l'île maudite n'arrangeait en rien son humeur et son moral. Etrangement, aujourd'hui elle se sentait un peu plus à l'aise sur Génosha. Peut être l'habitude de s'y retrouver. Ou peut être qu'elle savait que tout l'institut s'y trouvait. Si il y avait un quelconque problème, ils ne seraient pas que six clampins à faire face. D'autant plus que depuis sa dernière mission foireuse en Russie, sa confiance en elle et sa fierté en avait pris un coup. L'idée d'avoir même une petite responsabilité l'angoissait. Elle ne s'était jamais sentie l'âme d'un leader et cela c'était confirmé. Elle se demandait encore ce qu'elle faisait là.

Malgré son humeur pour le moins morose, elle chercha instinctivement la compagnie. Un bon groupe s'était déjà formé autour d'un feu de camp. Quelle idée ... Avec cette chaleur. Il n'y avait que Nan' qui vit la dedans un moyen pour dialoguer avec les esprits. Sur une île maudite, il devait bien en avoir quelques uns. Le risque était de tomber sur les fantômes des mutants massacrés il y avait déjà un petit paquet d'années.

Le rapide tour des esprits, sans prendre réellement la peine de regarder les mutants présents lui fit comprendre avec un certain soulagement qu'elle n'était pas la seule entrain d'étouffer. Jeremiah était sur le point de se liquéfier et Camille avait semble-t-il décider de se débarrasser des quelques formalités qui lui tenaient trop chaud. A moins que ce soit pour une raison. De toute façon, Anna ne poussa pas plus loin son investigation, comme d'habitude. C'était toujours compliqué ...

Elle s'assit ou plutôt se laissa tomber à terre, à bonne distance du feu pour ressentir le moins possible la chaleur des flammes. Un léger sourire sur les lèvres en guise de salut suffirait bien. La télépathe regarda Nan' en plein rituel, toujours étonnée que sa croyance en des entités magiques soient aussi forte. Même si elle s'était toujours sentie un peu perplexe fasse à cette foie, si les esprits ne Nan' existaient bel et bien et si ils pouvaient les protéger, elle était prête à y croire à son tour.

"Tu crois que je peux les capter ?" Demanda-t-elle peut être un peu naïvement a l'algonquin. Après tout, c'était des esprits non ? La télépathie pouvait elle marcher ?

Pour Garcia fervant croyant chrétien ( comme tout ceux de son île d'ailleurs ) le fait d'essayer de faire ce genre de chose lui est totalement interdite moralement et physiquement. Non pas que cela le dégouttait, mais plutôt parce qu'il ne pourrait s'inminciser dans ce genre de rassemblement. Autant on aurait fait une danse de la pluie il aurait tout de suite suivit, autant vu comment tout le monde avait l'air de prendre ça au sérieux... Enfin bref. Miss Casseburne venait de faire son apparition, apparament génée avec Camille ( il venait de rendre compte que c'était elle ... Mea Culpa Camille... ). Scéne de ménage ? En tout cas, c'était assez gênant d'avoir à assister au refus de la jeune fille et aussitôt Garcia fut suffisament peiné pour Georgia au point d'oublier cette histoire douloureuse de coup bas. C'est déjà dur d'aimer quelqu'un quand on a fait une erreur impardonable pour le conjoint, ce qui est encore plus dur, c'est de se faire rembarrer quand on essaye de réparer son erreur.

C'était au tour de Yamina de faire son apparition en compagnie de ses ami dont Garcia fit un signe de salut presque à chacun. Il ne savait pas comment le pouvoit de Yamina fonctionnait, peut être que ce sont des yeux suplémentaire pour elle ? Les arrivés de Harald, Jay et compagnie faisait qu'il y avait beaucoup de monde maintenant, le probléme quand on est sicilien, c'est qu'on est naturellement ( ou plutôt éduqué comme ça ) un chouïa asocial et quand il y a trop de monde, c'est un peu gênant. Comme personne ne semblait faire attention à lui pour l'instant, il comptait se retirer dans sa tente qu'il partageait avec Heike et Juan le mexicain. Cependant, la mine tristounette de Anna le fit rester quelques instant de plus, le temps de se mettre à côté d'elle pour lui chuchotter.

"Salut... Je reste pas... trop de monde, puis commence à faire chaud. Et les esprits... Je préfére ne pas y croire... ils risquent de me maudire. Si jamais t'a besoin de parler je suis là ok ?"

Il lui tapota gentiment l'épaule puis retourna dans sa tente un peu plus au frais.

Tente perso

Jay remarqua au fur et à mesure des arrivées qu'il n'était vraiment pas le seul qui avait du mal avec cette chaleur, en tout cas Jeremiah semblait prêt à mourir, du moins il le disait, ce qui était pire que lui. En tout cas, tout était étrange autour de ce feu, Nan' invoquait des esprits et Georgia semblait... calme! Camille lui faisait la gueule, Lars et Harald racontait n'importe quoi... ah non, c'était normal ça. C'était seulement quelques personnes qui étaient différentes alors, et les moustiques l'étaient aussi, des trucs trop énormes volaient dans le coin.

**elles sont nourries à quoi les bestioles ici? c'est pas normal ça!**

Décidant qu'il ne pourrait pas les affronter, comme d'autres tentaient de le faire, il décida de faire un petit bouclier, juste devant lui. Il fallait vraiment qu'il tente d'en faire un plus grand un jour!

Néanmoins, il fallait bien que quelqu'un aide son coloc' préféré, aussi décida-t-il d'entrer un peu dans son jeu. Si tant était que pour Nan' s'en était un... il ne pouvait pas sérieusement vouloir invoquer des esprits, ou bien? Il croisa donc ses jambes à terre comme s'il voulait méditer. Il n'y croyait pas un instant mais bon, entre ça et se foutre de Georgia il fallait faire un choix. Bien sûr, ça le tentait beaucoup, surtout s'il y avait un moyen de la faire taire, il voulait savoir mais ça semblait trop compliqué pour lui. Mieux valait faire aussi simple que Lars, sus aux moustiques et à toutes les bestioles!

Une grosse goutte de sueur naquit à la racine de ses cheveux. Tout doucement, elle se glissa sur son front, prenant son temps pour y laisser un sillon humide, puis rejoignit son nez dont elle descendit l'arrête avec paresse, finissant sa courte vie en suspension un court instant avant de tomber dans la poussière du sol. Jeremiah passa la main sur son visage, essuyant du même coup et au mieux l'humidité de ce dernier. Rien à faire, RIEN ne pourrait racheter cette île maudite.

Alors que Georgia tentait une approche dont le résultat fut plutôt mitigé auprès du poussin, un essaim d'énormes mouches se décida à les attaquer. A côté de lui, Lars semblait plutôt combattif, alors que Miah ne trouva que la force de les chasser d'un geste de main.

"Put..." Grogna-t-il pour toute réponse à son camarade, entre ses dents, les nerfs à vif. Poussant un soupir de rage, il utilisa ses dernières ressources en volonté pour coller ses mains à ses genoux crasseux et se concentrait. Certes, il avait chaud. Certes, il était tout collant. Certes, il avait soif. Certes, la promiscuité depuis la veille avait beaucoup attaqué son capital zen. Certes, il ne pouvait pas accéder au net. Certes, des mouches le harcelaient. Certes, cette île était un enfer. Mais il ne pouvait rien y faire. Serrant les dents, il laissa donc les mouches se cognaient à ses joues. Stoïque, il fallait rester stoïque, et il finirait par ne plus ressentir les innombrables détails qui composaient cette torture.

Beaucoup d'élèves les avait rejoint, et Nan' expliqua en un minimum de mots ce qu'il tentait de faire. Le geek avait bien compris l'idée comme ça, c'était toujours un réconfort. Il lança néanmoins un regard peu convaincu à l'indien sur les capacités qu'il lui pensait. D'un nouveau geste dont il contient un maximum l'énervement, il chassa encore une fois les mouches, histoire de pouvoir parler sans en avaler une, et remarqua à l'attention d'Anna :

"Je sais pas si on fera une bonne antenne parabolique à nous deux... Ça a plutôt bien marché avec Kitty, mais c'était des gens."

Comme l'indien commençait son rituel, la plupart des élèves se turent. Le silence n'était pourtant pas de mise : le feu crépitait, la jungle... était un fond très sonore à elle seule, Nan' baragouinait et le geek parvenait même à saisir dans le camps des échos de conversation, ici et là. Il poussa un nouveau soupir et leva les yeux vers le ciel. Le soleil éblouissant agressa ses yeux clairs et il rebaissa la tête. Il n'avait aucune idée de comment voir l'invisible. D'ordinaire, il se projetait dans les yeux de quelqu'un et c'était tout. Or personne, ou quasiment, ne voyait ce qui ne pouvait être vu. Il regretta un instant que Garcia se soit éloigné, il y aurait peut-être eu moyen de faire quelque chose. Après tout, il devenait lui-même invisible.

Comme le feu semblait le point central du rituel, le jeune homme laissa ses yeux posés dessus, regard dans le vague. La mélopée de l'algonquin avait quelque chose d'un peu hypnotique quand on était déjà dans les choux, et Miah s'efforçait de ne pas piquer du nez. Un peu en désespoir de cause, et pour ne pas s'endormir, il s'amusa à lancer son pouvoir à droite à gauche sur les objets qui l'entouraient et notamment sur les flammes. Il ne risquait pas de grands résultats, évidemment, mais on ne pourrait pas lui reprocher de ne pas avoir essayé.

*C'est long...*

Machinalement, il gratta une piqure de moustique sur sa jambe, évitant de soupirer pour ne pas perturber le rituel.

Les mouches gênaient la délicate Georgia qui décida de faire des grands gestes pour les éloigner d'elle-même et de sa belle... De sa douce qui semblait quelque peu fachoun'. La New Yorkaise se mordit la lèvre en réfléchissant... Bon OK, c'était le froid polaire, la banquise faite femme... Une conversation avec Juliette et Hjördis fit écho dans sa caboche vide. Il fallait enchaîner. Sur n'importe quoi. Pour reprendre le fil de leur histoire...

Ignorant les rebuffades de la belle bretonne, Georgia lui dit à voix basse, presque à l'oreille :

"Quand tout cela sera fini, je te présenterai à mes parents"

Elle éviterait tout de même de dire que c'est la gothique tant aimée de Camille qui lui avait soufflé cette idée pour sauver leur couple du naufrage...

"Et pis, on prendra des vacances pépères à l'endroit qu'il te plaira... Sans fâcheux, sans Alix, sans infidélités..."

Georgia jeta un œil rapide à Anna en mini short mais décida qu'il ne valait pas mieux s'attarder sur la plastique de la belle autrichienne.

"Pis t'inquiète... C'est pas ce que tu crois avec Juliette. Pas du tout. C'est..."

... juste pour rouler des pelles avec une nouvelle personne ?

Sentant qu'elle allait encore s'empêtrer dans des explications laborieuses n'ayant ni queue ni tête, la blonde timbrée se redressa. Inutile de se faire enguirlander en public quand elle arriverait, nécessairement, au point où elle raconterait n'importe quoi. Elle avait une tente pour ce faire. Et croisant les doigts pour qu'il n'y ait point de fâcheux à l'intérieur de celle-ci, Georgia commença à s'éloigner du feu.

"Mais je crois qu'on devrait causer... Dans ma tente. On sera plus tranquille"

Espérant fortement que Camille suivrait, Georgia patientait dressée, debout devant sa belle...

Abords du camp

Quelque peu désappointée, Camille ne prêta que peu d'attention à Harald qui arrivait. Elle fixait le feu, mais ne parvenait évidemment pas à se concentrer sur les esprits à invoquer. Une laborieuse et importante discussion s'annonçait. Même si pour son self-control il aurait sans doute mieux valu qu'elle continue à jouer les shamans avec l'algonquin, c'était impossible.

Et ce fut même pire une fois que Georgia lui eut répondu. Elle mourait d'envie d'apposer une fin de non-recevoir définitive à toutes ses propositions, mais ç'aurait été en garder gros sur la patate. Or il fallait que ça sorte, d'une manière ou d'une autre. Elle daigna se retourner vers la traîtresse New-Yorkaise, qui lui proposait donc négligemment de découvrir sa famille. "Regarde, ça c'est le père de la fille qui se fout de ta gueule, et ça, la mère de la fille qui te prend pour une conne".

Merci. J'en rêvais depuis deux semaines, j'attendais que ça.

Elle se leva, les poings serrés. Elle hésitait encore à partir, et ne se décida qu'en voyant arriver Anna. Elle aimait beaucoup l'Autrichienne, mais elle ne voulait pas qui quiconque sache ce qu'elle pensait en ce moment - même si elle ne croyait pas que c'était le genre de Seel que de lire par plaisir dans la tête des autres.

Non. Pas ta tente. J'ai pas envie de savoir avec qui t'as dormi, ça va me coller le bourdon. On va aller ailleurs, que tu m'expliques ce que tu trouves à la grotesque en noir.

Elle tourna les talons et s'éloigna vers les buissons, désireuse de trouver un endroit vraiment tranquille pour échanger des amabilités.

Abords du camp

Anna ariva dans l'espace autour du feu. De façon très discrète, si bien que Lars sursauta quand elle ouvrit la bouche. Visiblement, ils voulaient, avec Jeremiah, faire une espèce de parabole à esprit. Logique que le suédois avait du mal et de tout façon ne cherchait pas à comprendre. Garcia s'éclipsa pour des raison théologiques. Mais selon ces propres dire l'algonquin n'avait rien trouvé.

*Tout ça pour ça!*

Lars se gratta le front et en profita pour essuyer la sueur qui y perlait. Il regarda les deux filles qui s'échangeaient des paroles pour le moins fraiche. En voila un bon moyen de combattre la chaleur! Elles partirent s'isoler dans la jungle. Et Lars s'empressa de rajouté a l'intention
d'Harald.

Y'a de l'éléctricité dans l'air! Tu paris sur qui?

Quelques seconde après qu'elles soient paries derrière un arbre on entendit un cris. Ce qui arracha au blond, toujours dans son idée, un.

Quoi! déjà?

Mais peut de temps ensuite on vit Yriah en furie, état dans lequel Lars ne l'avait jamais vu. Il ouvrit d'ailleurs des yeux comme des soucoupe.
La Russe n'avait pas vraiment apprécié que lui et Jeremiah ne tue une mouche. Et, en voyant son front sur lequel coulait un filet de sang, le scandinave se dit qu'il n'aurait peut-être pas dut. Mais il répondit d'un ton plus dur qu'il ne l'aurait voulu.

Désolé, mais on est dans une jungle hostile, remplis de moustique gros comme le poing.

Puis il souleva son T-shirt, laissant apparaitre, en outre de sa plastique irréprochable, une petite dizaine de cloque rouge.

Ces truc m'ont ponctionné un bon litre de sang. Et comme j'ai beaucoup de mal à différencier tes gentils... Bout de toi, de ces vampire à 6 pattes. Du coup je trucide tout ce qui bourdonne, crisse ou "Bzibzite". Encore désolé.

Il se leva et dit, en s'avançant vers les glacières et autres caisse d'équipement.

Bon! Je vais dans ma tente, histoire de m'abriter.

Puis il sortit d'une des glacières quelques canettes de soda, et de la trousse à pharmacie un paquet de pansement. qu'il lança à Yrianna en disant.

Tiens, soigne-toi.

Tente n°1

Bien qu'elle lui sourit plus franchement, la télépathe se tourna vers Garcia avec un air un peu perplexe. Parler ? Parler de quoi ? Il n'y avait de toute façon rien à dire ! Elle s'était foirée en beauté et côté conscience elle en payait à présent le prix. C'était fait, elle n'avait pas encore de moyens à disposition pour le refaire et elle devait s'arranger avec ça. Elle haussa les épaules.

Anna le regarda partir en direction des tentes se demandant alors si il faisait bien allusion a ce qu'ils avaient vécu en Russie. Peut être pas. Si ce n'était effectivement pas le cas, cela confirmait une fois encore que la mission lui occupait encore bien trop l'esprit. C'était même un sujet sensible puisqu'elle avait tendance à sentir l'énervement monté lorsqu'on évoquait le sujet. Et ca l'énervait encore plus. Un vrai cercle infernal. Elle tourna les yeux vers les flammes, en se disant qu'elle verra ca plus tard. Ca lui passera bien.

Si certains refusaient catégoriquement de rentrer dans le jeu de Nan', d'autres s'y pliaient volontiers. C'était le cas de Jeremiah qui lui proposa d'associer leur pouvoir pour atteindre le monde des divinités. Et pourquoi pas ? Elle serait tout de même la première surprise à ressentir quelqu'un ou même quelque chose. Et même le grand Shaman après quelques minutes d'invocations ésotériques baissa les bras.

"Tu as vu quelque chose ? Demanda-t-elle tout bas au geek, sans grande conviction. Si même Nan' ressent rien, alors ..."

Est ce qu'il existait dans le monde un mutant capable de ressentir, de voir ou même de communiquer avec des esprits ? Des défunts ? Des Divinités ? C'était plus effrayant comme pouvoir, mais la télépathe s'était fait à l'idée que tout pouvais exister. Si Nan' pouvais effectivement voir ses esprits, pouvait on considérer qu'il avait un autre pouvoir mutant ? Ou était il juste atteint d'hallucinations ?

"Il doit faire trop chaud, même les esprits ne veulent pas sortir ..." Lanca-t-elle avec un clin d'oeil à l'algonquin.

Esprits ou pas, ce n'était pas le problème de Georgia et Camille qui préfèrent s'éclipser dans un fourré. Anna avait la ferme impression que les histoires d'amour entre filles étaient bien plus compliquées que les histoires d'amour homme/femme. Ou bien c'était juste les protagonistes, assez marginales, qui les rendaient ainsi ? Après réflexion, c'était peut être tout simple ça.

Comme si ils avaient senti l'orage arrivé, quelques mutants partirent donc avant qu'une Yrianna furieuse déboule et se plante devant deux pauvres victimes. Elle n'était d'ailleurs pas en reste puisqu'un filet de sang dégoulinait de son front et il fallut qu'elle le fasse remarqué pour qu'Anna s'aperçoive qu'effectivement ses cheveux avaient raccourcis. Les insectes que la télépathe avait pris comme faisant parti du décor étaient tout simplement la jeune fille. Elle ouvrit à son tour des yeux ronds, ne s'étant pas encore imaginé que tuer les mouches d'Yriah pouvait la blesser. C'était pourtant logique.

Lars préféra partir à son tour, sans oublier de jeter à Fly une boite de pansements. Des excuses un peu trop légères au goût d'Anna. Elle se glissa vers la trousse à pharmacie déniché par Lux pour en sortir à son tour un désinfectant qu'elle posa à coté de la boite a pansement. Et après avoir fouillé au fin fond du sac, sortie victorieusement un spray anti-moustique.

"Qui n'en veut ?" Dit elle en brandissant la bouteille

Cela ne ressemblait vraiment à rien, ce temps devant le feu, même Nan' semblait ne pas arriver à ce qu'il voulait. Car même si c'était flagrant que Miah aurait échangé les esprits conter une lotion anti-moustique, ce n'était pas vraiment le cas de Anna. Elle qui pouvait lire les esprits des gens, pouvaient-elle vraiment croire aux esprits tout court?

Et si on ajoutait à ça, un couple en pleine crise, une mutante qui perdait un morceau de front et d'autres qui s'éclipsaient. C'était vraiment le bordel. En plus, il mit un peu de temps à comprendre de quoi pouvait bien parler Yrianna. Devrait-elle être si bête pour croire que ses mouches pouvaient vraiment sembler sympa dans ce lieu où tout le monde fuyait les moustiques?

-Tu sais, Yrianna, les bestioles vont être parmi les trucs les moins supportables de cette jungle, alors pour ta propre santé, je pense que ça serait mieux que tu évites. Tu risquerais de perdre plus que des cheveux...

Et comme pour appuyer son idée, Anna proposa une lotion anti-moustique, sûrement l'arme ultime anti-Yrianna. Il jeta un coup d'oeil à la bouteille puis à la jeune fille, utilisée quelques minutes avant, cela aurait pu lui faire plus de mal que deux pauvres mouches écrasés.

-Moi je veux bien, ça fera une menace de moins! Et si tu en as un anti-chaleur extrême, je dois avouer que je ne suis pas contre...

Il décida de décroiser ses jambes pour se diriger vers Anna, en volant légèrement toujours, le sol était trop chaud aussi! En plus, il n'avait plus besoin de faire semblant de croire aux naniesque fantaisie de son colocataire, pour le moment en tout cas.

-Nan', c'est peut-être d'autres types d'esprit ici tu sais... Je sais pas vraiment comment ça marche mais bon, vu le nombre de kilomètres et la chaleur qu'il fait, un feu ne va peut-être pas les attirer.

Maigre moyen de consoler son ami mais il n'en voyait pas d'autre. Puis il s'aspergea avec le spray, au moins cinq minutes de répits du coup.

Le rituel s'était achevé sans résultat, ce qui déçut Miah presque autant que le shaman indien. Avec une grimace en coin, il secoua la tête à l'attention de Anna, qui était censée avoir servi d'antenne, et de Nan', qui avait fait un joli bide.

"Que dalle... Y a ptet trop de mauvaises ondes ici, j'en sais rien..."

En parlant de mauvaises ondes, il fut soudain attaqué par par une espèce de méduse aux cris très désagréables pour ses oreilles. Lui lançant un regard maussade, il ne répondit pas tout de suite, ne connectant les informations entre elles que tard. Oooh... C'était eux qui lui avaient attaqué le front ? Bof, il ne se sentait même pas un peu coupable, il avait lamentablement raté les mouches pourtant énormes. Lars fuit, l'abandonnant à la colère de la jeune fille, et Jeremiah fronça les sourcils, marmonnant dans sa barbe. Il avait envie de la chasser d'un geste de la main agacé comme il l'aurait fait des insectes qui l'avait précédée.

Tournant la tête, il adressa un regard explicite à Nanikana, toujours assis près du feu. Anna et Jay s'inquiétaient de la santé de Yrianna mais buté après l'engueulade qu'on venait de lui passer, le geek décida de l'ignorer et garda bouche close d'un air boudeur. Qu'elle aille au diable avec ses insectes, il lui rappelait beaucoup trop pourquoi cette île le mettait de mauvais poil.

Bras croisés, le jeune homme fixait les arbres quand il fut obligé de se réintéresser au reste du monde. Spray ?

"Moi ! L'exclamation lui avait échappé et il se mordit la langue, répugnant à être civilisé au milieu d'une bouderie. Steuplé..." Compléta-t-il tout de même en prenant sur lui-même..