[12 avril]Jusqu'au creux de la Terre

Le briefing concernant la bombe atomique était terminé, et Adam avait dispersé ses élèves, pleins de riches enseignements, et espérait qu'ils n'avaient, pour la peine, pas trop la pression. La journée du lendemain allait sans doute être rude pour tout le monde.

Mais il ne fallait pas se relâcher pour autant. Le monde souterrain attendait une autre partie des élèves, et Adam n'était pas resté inactif...

Il fit donc appeler Hjördis, Nathan, Camille, Georgia, Victor, Martin et Lars. Il allait y avoir du grabuge, et il valait donc mieux une équipe ayant un potentiel offensif certain...

On y était presque : J -1 avant de partir à l'assaut de on ne savait pas encore quoi, plusieurs solutions s'offraient aux élèves et le directeur de l'Institut allait certainement leur en révéler un peu plus sur les événements à venir. Nathan savait que la guerre qui allait se dérouler le lendemain ne se ferait pas sans livrer d'âpres batailles et l'Institut faisait parti du fer de lance de la pensée vivons tout ensemble dans la joie et l'allégresse. Quelques semaines auparavant, l'israélien aurait proposé de rentrer dans le lard et de taillader de belles tranches de bacon à tout ceux qui tenteraient de s'opposer à l'Institut mais sa récente conversation avec Gulliver et sa prise de conscience avait modifié son point de vue. Certes il n'allait pas faire dans la finesse non plus, il ne fallait pas exagérer mais il tacherait d'être un tantinet plus magnanime qu'à l'accoutumé

Il arriva au niveau du feu de camp après que le professeur Zachary l'avait fait mandé lui et les six autres élèves. Il en connaissait la plupart et même concernant les pouvoirs ce qui n'allait pas être négligeable lors de situations dangereuses, ce qui ne devrait pas manquer : vivre à l'Institut c'est comme vivre dans une arène avec des lions enragés et affamés devant soi
Il était vêtu de son shant (contraction de short et pants) beige avec un tee shirt blanc cassé ayant pour simple motif une cerise. Il fallait ajouter une paire de claquettes et vous avez un parfait vacancier qui ne semblait pas plus préoccupé que cela de ce qui allait bien pouvoir se passer le lendemain

Il arriva le premier au lieu qui allait tenir de salle de briefing à savoir le feu de camp et salua Adam tout d'abord d'un signe de tête avant de s'approcher et de pouvoir le saluer oralement

« Professeur »

Puis il s'assit sur un rondin de bois faisant office de banc, n'en disant pas plus. Il préférait le silence qui favorisait la réflexion avant de savoir dans quel nouveau bourbier il allait être envoyé : certes il se battait pour une cause en laquelle il croyait ou tout du moins essayait de croire mais comme tout le monde il n'aimait guère la boue

C'est avec le trouillomètre à zéro que Georgia passa ces quelques jours sur Génosha, tentant tant bien que mal de se changer les idées en faisant diverses âneries... Plus le temps s'effilochait entre l'instant présent et le moment où elle se ferait certainement découper en rondelles sur l'île maudite, moins la blonde consentait à rester adulte. En proie à une sorte de régression mentale réactionnelle, elle préférait jouer avec ses doigts et tracer des dessins dans le sable plutôt que de se préoccuper de ce qui se passerait une fois qu'elle serait en mission...

Est ce que ça allait être comme la dernière fois ? Allait-elle devoir choisir qui meurt ? Qui vit ? Qui souffre ? Qui va bien ? Ou bien...

Ces pensées la déprimaient. Parce qu'au fond d'elle, elle aurait voulu être héroïque, sans peur et sans reproches et à la place de SuperGeorgia, il n'y avait qu'une gamine paumée.

Contactée par Adam, elle s'était préparée en toute hâte. Avait quelque peu pleuré sous sa couette puis, comprenant qu'elle ne pourrait éternellement se cacher derrière sa main, s'était relevée et avait filé à pas de louve vers le feu de camp.

Nathan. M'sieur Z. Et elle en tongs.

Ne pouvant trouver quelque chose d'adapté aux circonstances, elle se contenta d'un minable "Me voilà" prononcé du bout des lèvres... Et alla s'asseoir à même le sol, en tailleur, la tête baissée en signe d'humilité...

La date fatidique s'approchait à grand pas et le lendemain s'annonçait très chargé en évènements. Des évènements violents probablement. Non, sûrement. Elle s'était tenue prête à affronter Nemo, ayant déjà vu les têtes des personnes dirigeantes et c'est donc surprise qu'elle arriva devant le feu. Le professeur Adam? Mais il s'occupait de l'histoire de la bombe atomique, non? D'ailleurs, les autres noms lui parlaient bien : pas le genre de personnes qui agissaient à tête reposée. C'est donc en compagnie de tout ce que l'Institut comptait comme bourrins qu'elle se dirigea vers le feu et plus précisément vers la place qu'elle s'attribua sur le sol.

Vêtue simplement d'un bermuda verdâtre à défaut de vert et d'un T-shirt gris ayant connu des jours meilleurs, la blonde replia ses jambes en un semblant de position du lots, le dos vouté en avant. La composition de l'équipe et le fait que ce soit un autre professeur que son prof référent qui lui fasse le briefing titillait sa curiosité. De plus, elle avait bien vu que Adam venait de faire un autre briefing un peu avant.

"Hum... Bonsoir professeur Adam..."

Avoir le duo Camille/ Georgia sur le dos lui prédisait de magnifiques crampes synaptiques. Les autres risquaient d'être des clones de Math question comportement. Du coup, le calme de Amarenna lui manqua brutalement. Le fait d'avoir été à chaque fois en duo ou trio avec elle lui rappela cruellement que la jeune fille de diplomate était le cerveau et elle les muscles. Elle se mit alors en mode "oreilles ouvertes" pour essayer de comprendre pourquoi elle avait été isolée de son équipe au milieu de ces personnes. Toutes les équipes avaient été disloquées suivant la même méthode?

Camille était blindée d'appréhensions plus ou moins justifiées avant cette mission. La plus évidente était bien sûr le fait de se jeter vers l'inconnu sur une île remplie à ras-bord de trucs tous plus dangereux les uns que les autres, avec comme particularité que, eux, ils n'avaient pas la moindre idée de ce à quoi s'attendre. Ils étaient tombés sur la partie la plus vague du message de Cassandre, ce qui avait conforté l'idée de la Bretonne selon laquelle elle était un véritable chat noir.

Cela corroborait finalement sa seconde inquiétude, à savoir le fait qu'après les égoûts, elle semblait toute désignée pour toutes les missions qui se dérouleraient dans des lieux souterrains, obscurs et glauques. Peut-être qu'en sa qualité de poissarde, les profs comptaient sur elle pour déclencher les pièges sur le chemin ? Là où des flambeurs pourraient se la raconter avec les photos de leur mission dans une super-forteresse digne de films d'aventure, elle allait se payer les cavernes crasseuses et les affrontements dans le noir. C'était vraiment la grosse loose.

Enfin, elle ne savait pas avec qui elle tomberait, et ça, ça, c'était moche. Elle avait commencé à prier pour que certains ne lui soient pas attribués, mais s'était résignée, voyant qu'à l'arrivée elle retombait sur la même situation : à peu de choses près, elle aurait aimé les OryX, qui cumulaient de nombreux avantages, à savoir la connaître et savoir comment elle réagissait, et ne pas lui prendre la tête lorsqu'elle ordonnait quelque chose. Parce que mine de rien, le fait de donner les indications durant une mission lui était assez agréable, elle n'avait pas à maugréer en entendant les inepties des autres, aboyées dans un style vaguement petit-soldat.

D'où une hausse subite de sa morosité en voyant Nathan.

Elle s'assit à côté de Georgia, sans effluves sentimentaux, histoire de paraître sérieuse, en jetant préventivement de longs regards sévères au commando ninja kid from la Terre Sainte. Ca pourrait toujours éviter d'avoir à lui gueuler dessus alors qu'ils seraient aux prises avec...avec quoi ?

'Soir.

Vendredi 13... Enfin... Non déjà... Victor ne sait pas mettre un mot sur le tourbillon de sentiments qui l'agite. C'est tout différent de savoir qu'il va se passer quelque chose et de rentrer concrètement dans cette chose. Victor est rempli d'appréhension autant que de soulagement à se diriger finalement vers la tente de briefing. En tant que nouveau membre de l'Institut, il n'a jamais participé à aucune mission, il ne sait pas ce qu'il vaut par rapport aux autres si ce n'est que son pouvoir est faible par rapport à la plupart. Mais ce briefing va peut être lever le voile et lui montrer en quoi il va pouvoir être utile. Ce briefing sera peut être la fin de ses plus grands doutes, ou le début de plus grands encore.

Quel serait l'objectif de son équipe ? La bombe atomique ? Un frisson glacé parcourt son échine. Une telle arme, un tel potentiel de destruction...

S'extrayant de son sac de couchage, Victor se prépare comme un zombie. Son attention est entièrement focalisée sur le briefing alors qu'il s'habille d'un short et d'une chemise légère, puis va chercher quelque chose à manger. Qu'a t il mangé alors qu'il arrive à la tente ? Aucune idée. A t il vu des gens en chemin ? Probablement, mais il ne se souvient pas qui... Secouant la tête pour s'éclaircir les idées avant de rentrer dans la tente, Victor tente de se focaliser sur le briefing à venir, pour que son attention soit sans faille. Il allait devoir prouver ce qu'il vaut, aux professeurs et à ses co équipiers, quels qu'ils soient.

Victor se compose une attitude sérieuse et pas trop angoissée avant d'approcher du feu. Il voit Camille, Georgia et Nathan, avec qui il s'est entraîné le lundi, et aussi Hjördis, à qui il n'avait pas encore eu l'occasion de demander des cours de cuisine à l'Institut. Cette pensée le fait sourire intérieurement car les deux semaines précédant leur arrivée ici avaient été très agréables avec Greg, Lars, Robin et tous les autres qu'il a pu croiser.

"'jour tout le monde"

Chacun avait l'air très sérieux et concentré, alors Victor alla s'asseoir sur un rondin à son tour, attendant la suite des événements. Le moment n'était pas au small talk apparemment.

Le suédois s'approcha de feu. Le professeur Zachary était là, ~~et ses traits tiré en disaient long sur le nombre d'heures de sommeil qu'il avait eu ces dernières nuits. Mais c'était bien normal et il n'était pas le seul à être tendu~~ Lars aussi appréhendait les évènements du lendemain. Il était habillé d'un bermuda gris a multiple poches et de son maillot des Maroons qui, étant donné qu'il le portait sans les équipements habituels, lui était très ample.
Il fit tourner les 6 autres nom appelés avec le sien. Hjördis: La cuisinière de l'Institut, une force physique non négligeable, que Jeremiah aurait surnomée Miss Freeze. Nathan: Sa réputation de "je rentre dedans et je pose les question après" le précédait et son pouvoir n'arrangeait rien à ce préjugé. Camille et Georgia: dans la famille couple tourmanté... Mais bon, une Rapide et une guérisseuse-ou-presque ça servait toujours, il fallait juste espérer ne pas avoir de crise de sentiment au moment critique. Victor: un "petit" nouveau mais d'après ce qu'il en avait vu il se ressemblait beaucoup, et son pouvoir de champ de force étit aussi très utile. Et enfin Gilles: il ne se connaissait pas beaucoup, lui aussi était nouveau mais son allure de gringalet était trompeuse il avait un force surhumaine. C'est sur qu'on allait pas vraiment faire dans la dentelle. Etant donné les lieu de la mission sa mission était claire il serrait la lampe torche.
Il salua les présents d'un signe de la main et dit, un simple.

Salut.

Le temps n'était pas au long discours, en tout cas pas tant qu'Adam n'avait pas terminé son briefing.
Il se campa sur ses jambes et croisa les bras sur sa poitrine, cette position lui donnait un air très militaire. Mais pour des raison qu'il ignorait il préférait rester debout.

Gilles avait beau être habillé au couleur de Hammerstrike, il ne se sentait pas d’aller jouer les furieux à l’autre bout de Génosha.

*Moi aussi? Déjà ? Pourquoi ?*

Le capt’ain Canada devait-il se sentir honorer ou la peur à des kilomètre à la ronde ? Tous attendaient Armageddon depuis plus d’une semaine… il avait cru qu’il serrait prêt lors de l’appel… ce n’était franchement pas le cas. C’est à reculons que Gilles se rendit au briefing, la preuve, c’était lui le dernier à venir s’assoir. Le mutant resta silencieux, une boule s’était nouée autour de sa gorge. Il craignait de ne pouvoir émettre que des cris de détresse s'il essayait de se forcer.
Il attendit ensuite les paroles de Loom en dévisageant ses camarades. Le calme apparent de certain renforçait Gilles dans son idée.

*Qu’est-ce que je fous là ? Je n’ai même pas fait une seule scéance d’entrainement dans la salle des dangers… et puis si je trébuche et que je me rattrape aux épaules de l’un d’eux… être un mutant ça craint. Etre un noob mutant c’est pire… *

Décidément, après le briefing bombe atomique, l'ambiance n'était pas au beau fixe. Peut-être était-ce la perspective d'aller se perdre dans les montagnes qui les déprimaient. Adam adorait la spéléo. Il n'avait d'ailleurs plus pratiqué depuis longtemps... L'heure n'était toutefois pas à l'évocation de ces souvenirs nostalgiques, mais plutôt à l'élaboration d'un plan pour sauver le monde. D'autant que les élèves n'avaient pas la moindre idée pour l'instant de ce dans quoi ils s'embarquaient.

"Bien... Je vous ai fait venir pour vous charger de l'importante mission d'investir les souterrains."

Une entrée en la matière bien vague, mais Adam allait leur donner du grain à moudre.

"Suite au message de Cassandre, j'ai passé une bonne partie de mon temps sous la montagne. Il y a un gigantesque complexe dessous qui date manifestement de l'époque où l'île était occupée par des mutants avant nous. La grosse majorité des niveaux de surface sont vides, et ne contiennent plus rien de très intéressant, mais il y a quelques accès à des niveaux inférieurs qui recèlent des choses qui semblent plus stratégiques."

Première nouvelle ! Un trou encore plus profond les attendait.

"La bonne nouvelle dans cette affaire, c'est que si par malheur la bombe atomique venait à exploser, vous seriez sans doute parmi les seuls à en être parfaitement protégés."

Cela n'avait toutefois rien de rassurant.

"J'ai pu remarquer que les accès étaient gardés à partir du niveau -5, dans la partie sud du complexe. De ce que j'ai pu en voir en m'y infiltrant, ce sont des humains, et ils se servent de l'endroit comme d'une base de repli, et comme un espace de stockage de munitions, et surtout, une source d'énergie géothermique. J'ai toutes les raisons de penser que ces espaces servent à alimenter une fabrique d'armes de guerre, peut-être les robots, même si je n'ai pas trouvé de connexion à la base sous-marine, mes estimations quant à la profondeur indiquent que cela n'est pas totalement inenvisageable."

L'idée générale était avancée. Il fallait maintenant tailler dans le vif.

"Votre mission sera de neutraliser le stock d'armes, et surtout la source d'énergie, afin de ralentir au maximum la progression des armées en surface. Pour cette mission, vous n'aurez pas de professeur avec vous, et devrez donc correctement gérer le risque. Risque qui sera important, dans la mesure où la base est gardée par des soldats."

Il laissa sa phrase en suspens, regardant les élèves pour en guetter les réactions.

Ecouter en silence, il n'y avait pas grand chose d'autre à faire pour Camille. Elle aurait pu également lister consciencieusement les membres de son équipe, et peser le pour et le contre de leur présence sur les plans relationnel et stratégique, mais elle sentit que cela n'aurait fait que la miner, et qu'il valait mieux ouïr le programme des festivités pour que de ce briefing ressorte quelque chose de constructif.

Elle grimaça à la phrase sur la bombe A, se demandant s'il s'agissait d'humour ou non, s'ils étaient l'équipe désignée pour mourir de faim sous les décombres alors que toutes les autres allaient être mortellement irradiées. Est-ce que c'était une fin plus enviable ? Autre problème que la Bretonne laissa de côté afin d'éviter toute morosité superflue.

Non, la véritable bonne nouvelle que nota Camille, c'est qu'il allait y avoir des "armées en surface", et qu'elle serait en sousface. Ca, c'était positif, elle serait loin des psychopathes surarmés les plus nombreux, même si les généraux dirigeant les susdits psychopathes surarmés avaient tendance à toujours laisser de côté quelques psychopathes surarmés pour se défendre contre les commandos comme celui dont elle allait faire partie. Petite victoire, moral qui remonte un peu.

Tout ça augurait d'une mission discrète. Elle avait un peu appris à l'être, mais de là à ce que sept adolescents qui n'avaient jamais bossé ensemble le soient, il y'avait un monde. Elle nota alors l'incongruité de la présence de Lars qui n'avait rien d'un champion du camouflage, puis se souvint qu'il y'aurait quatre niveaux à traverser avant le moins cinq, et qu'ils auraient besoin sans doute d'une lampe de torche pour ça. Il y'avait bien une autre personne dont elle doutait des capacités d'effacement, mais après, certains penseraient que c'était de l'acharnement.

Cela dit, la dernière partie était plus floue, pour elle tout du moins.

Bon, je pense avoir compris la partie essentielle - on s'infiltre dans le machin sans faire de bruit pour comprendre ce qui se passe - mais je bloque complètement sur un point. Comment on "neutralise une source d'énergie" ? Quelqu'un sait ? Parce que comme on agit tous ensemble, on aura pas des heures de communications pour décrire la machine devant laquelle on se retrouvera...

Hormis appuyer sur tous les boutons, elle ne voyait pas d'autre solution, n'ayant jamais pratiqué ce genre d'activité, en mission ou non. Et elle voulait des détails précis avant que la proposition "on balance une gigaboule de plasma, Kabouuuum !" soit adoptée, idée qui lui paraissait étrangement dangereuse.

Adam avait de drôles de bonnes nouvelles. Genre : si tout se passe mal vous aurez la chance de ne pas être pulvérisés par l'arme atomique stockée sur l'île. Pour la New Yorkaise, les bombes atomiques c'étaient des trucs qui faisaient des gros champignons quand la télé repassait des redif' des meilleures moments des guerres passées. Ou des plus belles âneries que l'homme pouvait commettre. C'était pas quelque chose que l'on pouvait voir. Ou à qui on pouvait parler. Bref, c'était quelque chose qui n'existait pas dans la galaxie Beccaria jusqu'à...

... jusqu'à cet instant précis en fait. Elle se mordit les lèvres et joua, une fois de plus, compulsivement avec ses doigts. L'espace et maintenant les bombes atomiques. Si ses parents savaient ce que sa fille faisait dans cette école...

C'était peut être ça l'idée. Le jour où elle aurait l'idée saugrenue de présenter Camille ou une autre compagne de vie à ses vieux, elle leur dirait D'ABORD qu'elle était allée crapahuter dans l'espace et qu'elle avait été à moins d'un kilomètre d'une bombe atomique sur le point d'exploser. Si après ça, ils n'organisaient pas une grande fête pour célébrer la nouvelle venue dans la famille, ce serait la preuve qu'il n'y avait pas de cœur dans cette famille.

Reprenant le cours de ses pensées, elle écouta tout, tout bien. Et réfléchit un grand coup. Sa belle posait une question intéressante et elle eut un instant l'envie de l'appuyer en faisant un trait d'humour... Mais bizarrement l'humour s'était barré quand Adam avait prononcé le mot "atomique". Ou quand il avait dit que sur ce coup là, ils seraient laissés à eux-mêmes...

A la place de ça, elle leva la main - vieux réflexe de sa période de collégienne effacée - et prit la parole.

"M'sieur Z. Avez-vous pu faire un plan sommaire des lieux ? Est ce qu'il y a plusieurs accès au niveau en question ? Ou bien il n'y a qu'un seul passage de praticable ? En tout cas... Si il y en a plusieurs, on pourrait peut être essayer de s'en servir pour faire diversion... Genre en faire sauter partiellement un avec... J'sais pas Nathan ou Gilles. Et puis prendre l'autre pour descendre..."

Elle se gratta machinalement la tête. Puis fit une mine honteuse.

"Enfin, je dis ça sous réserve que ça nous tombe pas sur la tronche. Parce que bon..."

Faire diversion en mourant n'avait que peu d'intérêt en soit...

"En plus du problème soulevé par ma compagne de vie, je vois aussi celui de la discrétion de notre arrivée. Y a t'il, à votre connaissance un système de surveillance ? Et les gardes étaient armés comment ?"

Sachant bien qu'aucune des réponses d'Adam ne la ravirait, elle termina :

"Pas de prof... OK... J'imagine qu'on va devoir penser stratégie et combinaisons tout de suite"

Elle baissa les yeux vers ses chevilles, un peu honteuse de ne pas être combinable avec qui que ce soit sur le plan des pouvoirs.

Adam exposa "THE mission". Les paroles se succédèrent et les points négatif avec. Pas de prof, neutralisé (tuer ?) des soldats, détruire une source d’énergie… Genre réacteur de film d’action qui fait exploser le budget effet spéciaux. Tout ça dans un souterrain, pas moyen d’en réchapper surtout sans téléporteur. Cerise sur le gâteau tout ça est peut être relié à la base sous marine, pour Zachary s’était une bonne chose, Gilles lui ne voyait que le mot renfort.

*Il y a pas plus discret qu’un fil… la preuve il a réussi à réunir un tas d’info sur l’endroit alors comment ça se fait que…*

« …que vous n’avez pas pu vous-même neutraliser la source ? Pardon, je veux dire vous être une pointure en technologie, infrastructure et en plus vous passez largement inaperçu d’après ce que j’ai pu comprendre avec votre pouvoir. Alors en quoi on serait plus apte que vous à réaliser la mission ? Il nous manque des éléments ou… »

*Ou il compte faire bien plus dangereux que ça ailleurs…*

Gilles n’était plus sur de vouloir savoir ce qui a pu empêcher un professeur expérimenté de nettoyer la zone. Et si vraiment les élèves devaient s’y mettre, n’y avait-il pas des moyens plus sûrs que de tenter une infiltration ? Inonder le lieu, l’ensevelir, téléporter une bombe bref que des moyens "propre".

Lars écouta très attentivement les paroles du directeur-adjoint. Les sous-terrains était vides les premiers niveaux. Mais, ça se corsait par la suite. Il y avait une base militaire là-bas dessous. Et militaire égale garde, garde égale arme, arme égale balle et balle égale mort. Et ça c'était pas du tout dans ses projet. Adam continua en les informant que la base en question était ce qui ,sur l'île, se rapprochait le plus d'un abris anti-atomique. Du coup, c'est probablement là que tout les chefs se réfugieraient. Et chef égale garde personnel; garde personnel égale arme, arme égale balle et balle égale mort. Et, ça c'était pas dans ces projets. Maintenant que le côté joyeux de l'affaire était clair dans la tête du suédois, la mission en elle-même: Empêcher l'utilisation du stock d'arme, enrailler la fabrication supposée des armes et surtout neutraliser la centrale. Su r ce dernier point Camille demanda si il y avait une meilleure façon de procéder. Le blond répondit.

Bah, au risque de passer pour la brute de service. Il me semble qu'il est beaucoup plus simple de mettre H.S. quelque chose que de la faire fonctionner. On devrait surement pouvoir l'ouvrir et débrancher les fils.

Puis il enchaina

Moi, ce qui m'inquiète c'est que ça doit être un vrais labyrinthe la-bas au fond. Z'avez vu un plan d'évacuation dans un des couloirs?

Lorsque tout le monde était installé, le professeur Adam dévoila l'objectif de cette équipe hétéroclite. Neutraliser la base d'une armée humaine inconnue... rien que ça... La jeune fille devint totalement immobile et écouta les premières déclarations avant de prendre la parole.

"Hummm... Avant de penser à ce qu'on va faire là-bas, faudrait d'abord penser entre nous... Par exemple, j'ai de bonnes notions d'escalade et mon pouvoir se limite pour le moment à produire de la neige au contact. Il faut savoir ce que l'on sait faire avant de partir dans des plans..."

C'était le truc qui l'agaçait le plus pour le moment : Elle avait vu les pouvoirs de Camille à l'œuvre lors de son arrivée à l'Institut et n'a jamais vu les autres en action avant. Elle connaissait leurs pouvoirs mais n'avait pas la moindre idée de leur niveau. L'autre chose qui l'agaçait était plus personnelle : Elle adorait les lieux sauvages et n'avait jamais mis les pieds dans un truc plus souterrain qu'une cave. L'idée même de pénétrer dans une structure souterraine sur plusieurs niveaux en mauvais état construite par l'homme lui donnait une sensation d'écrasement à peine diminuée par l'éventualité de survivre à la bombe par ce moyen.

Elle sentait d'avance qu'elle n'allait pas en mener large dans ces couloirs obscures. Les autres avaient déjà posé des questions pertinentes mais quand le professeur Adam annonça qu'il n'y aurait aucun prof avec eux une sirène silencieuse s'activa dans le crâne de l'Islandaise.

"... Si il n'y a pas de profs il faut quand même quelqu'un pour diriger un peu... parce que..."

Regard circulaire autour d'elle. Camille et Georgia qui n'étaient pas des modèles de suiveuses d'ordres. Lars qui semblait toujours ravi de trucs que lui seul savait. Nathan qui était au calme ce que le tsunami est aux vacances au bord de mer. Sans parler des deux autres qui voudraient probablement prouver leur valeur dans cette mission. Si, au cœur de l'action, l'un d'entre eux se proclame chef, ça sera un carnage...

"Enfin, bref, je préférerais que ce soit un professeur qui nomme le membre qui donnera les ordres... Pour éviter les... comment dire... engueulades?"

Ensuite, Hjördis se mit à réfléchir à voix haute, les yeux dans le vague.

"Là d'où je viens, on utilise beaucoup la géothermie. En fait, on utilise presque que ça. J'ai déjà vu à quoi ça ressemble une centrale de ce genre et j'ai déjà vu mon père bricoler sur une petite, qui alimentait en électricité un chalet isolé. J'ai pas la moindre idée comment en mettre une en panne mais je sait que ça utilise de l'eau chaude. Voir très chaude... et si on est assez prêt pour la mettre hors service on sera aussi assez près pour finir cuits au court-bouillon..."

Victor écouta avec attention le briefing d'Adam une fois son dernier coéquipier arrivé. Infiltrer des souterrains, neutraliser des gardes pour détruire une source d'énergie et faciliter la tâche des équipes de surface, le tout sans professeur. Une mission classique quoi, rien de spécial. Non mais ça va pas la tête ?, cria Victor intérieurement. Ce cri se concrétisa par une bouche bée et des yeux exorbités.

L'énormité de la situation le frappa de plein fouet et apparemment il n'était pas le seul. Ce n'était pas un jeu vidéo, ce n'était pas un film avec des doublures. On parlait d'une lutte à mort avec des vraies personnes, dans le but de faire une chose totalement en dehors de leur portée.

"Je pensais m'être préparé psychologiquement, mais là j'ai l'impression de m'être inscrit pour un saut en parachute en tandem avec 2h de préparation préalable, pour me retrouver dans l'avion sans personne jeté par la porte. Je suis d'accord avec Gilles, on part vraiment de loin pour savoir ce qu'on va devoir faire une fois sur place. On est pas mal de débutants ici, et on sait pas comment ça se passe sur le terrain."

Les questions que se posaient Victor avaient déjà été énoncées par les autres, et donc il attendit les réponses d'Adam. Il leur fallait un plan des lieux, une évaluation des forces en présence, une tactique d'infiltration et une procédure de neutralisation de tout ce qu'il y avait à neutraliser. Ça leur ferait une belle jambe de sauver tout le monde si c'était pour mourir bêtement en le faisant.

Nathan sans un mot avait salué au fur et à mesure de leur arrivée, les différents élèves qui allaient être le lendemain coéquipiers dans une mission dont ils ne tenaient pas encore la teneur. Son regard balaya les différents protagonistes et il pouvait sentir les regards chargés de reproches que lui envoyé la dulcinée de Georgia ainsi que les regards des autres élèves : sa réputation allait le desservir fortement durant la mission si il n'arrivait pas à inverser la vapeur durant le briefing
Briefing qui commença sur le lieu de la mission à savoir les souterrains de l'île avant qu'Adam n'embraye rapidement sur les objectifs de la mission. Ils auraient face à eux des soldats certainement surarmés puisqu'ils avaient à disposition une fabrique d'arme, et auraient pour mission de neutraliser les munitions contenus dans le stock ainsi que la source d'énergie et tout cela sans aide de la part du corps professoral. Ils étaient donc une sorte de commando à l'image de la cerise israélienne, largué en territoire ennemi sans officier à leur tête

Au moins ils n'auraient pas la charge de désamorcer la bombe atomique, tâche qui doit être bien plus éprouvante que de neutraliser un stock d'arme et une source d'énergie surtout que les deux missions pouvaient être réalisées en faisant d'une pierre deux coups sans compter les soldats. Les élèves prirent la parole à tour de rôle pour évoquer les divers problèmes qu'ils auraient à rencontrer durant la mission. L'israélien prit la parole en dernier après avoir mesuré le poids des paroles qu'il allait prononcer : il voulait se laver de cette réputation ce qui serait déjà un grand pas dans sa thérapie

« Si le système est électronique cela ne devrait pas poser trop de problème : Freyja n'aura qu'à produire un peu de neige au niveau des circuits afin de créer un court circuit au niveau du générateur. Cependant il reste quelques alternatives comme trancher les câbles d'alimentation ou encore faire sauter le générateur même si cette alternative ne doit être utilisée qu'en dernier recours »

Il regarda les autres élèves avant d'énoncer un fait évident comme pour se justifier

« Il ne faudrait pas que la structure ne s'effondre sur nous »

Puis il vint au deuxième objectif de l'équipe

« Concernant le stock d'arme il en est de même, le faire exploser doit être notre dernier recours et seulement quand l'équipe aura dégagé des souterrains »

Cependant il passa sous silence le fait qu'il faudrait que quelqu'un reste pour faire office de détonateur. Nathan avait déjà prévu l'option rentrer sans moi mais il ne préférait pas en parler maintenant, il mettrait les autres devant le fait accompli si il faudrait arriver à cette extrémité

« Sinon j'ai pensé qu'on pourrait peut être faire infiltrer de l'eau dans la salle où sont stockés les munitions, cela les rendra normalement inutilisable pour un certain temps »

Il sourit devant le malaise de Victor et répondit simplement

« Tu sais quand on en sait déjà beaucoup, il va nous falloir improviser. De toute manière tu auras beau régler ton plan dans les moindres détails, il y aura toujours un facteur qui merderas et tu n'auras pas d'autre choix que d'inventer. Vous n'aurez qu'écouter les ordres du leader et ne pas jouez les kamikazes »

Par ailleurs Hjördis souleva un point important, celui d'un leader

« Je suis d'accord avec Freyja, il nous faut un leader alors soit vous décidez Professeur, sinon je propose le vote »

Où était passé le mutant israélien qui voulait tout détruire sur son passage ???

La perspective de partir sans professeur semblait inquiéter au plus haut point les élèves... Seuls au milieu de l'action, et sous terre, il est certain que ce n'était pas des plus rassurant. Mais il fallait bien se lancer un jour. Une pensée bien fataliste, et pas nécessairement adaptée pour des ados qui allaient se retrouver à devoir faire la guerre. Mais bon... Vivre ou survivre...

Déjà, Gilles commençait avec une question défausse :

"Je ne suis pas intervenu, déjà parce que je ne me suis pas attardé, mais surtout pour ne pas compromettre toute l'opération. Nous allons être nombreux sur plusieurs fronts demain, et si j'avais agi de mon côté, sans concertation plus tôt, nos adversaires auraient été en état d'alerte, et cela aurait probablement précipité les choses. Donc au final, cela aurait été un désastre."

Son ton était suffisamment grave pour faire comprendre qu'il ne fallait pas prendre d'initiatives malheureuses et isolées.

"Il n'y a naturellement aucun plan d'évacuation au sous-sol. Juste des lignes par terre de couleur... Pour rejoindre les accès. Ça se fait par des genres de puits, avec des escaliers en colimaçon. Le plan des lieux est assez simple... Il y a un gros couloir large qui suit la chaîne de montagnes, des petits couloirs perpendiculaires, et des salles soit artificielles, soit aménagées dans des cavités naturelles. C'est un genre de gros damier, en fait.

La centrale d'énergie est profonde, là où il fait chaud, je suppose. Les stocks sont au dessus. La structure est stable, selon moi, vu qu'elle tient depuis un siècle sans trop d'entretien. Probablement parce qu'elle est adaptée de cavités naturelles, et que la roche est plutôt stable. Mais je ne pense pas qu'il y ait d'eau là-dedans... Enfin... Assez pour noyer une salle dans un temps raisonnable. D'autant qu'il faudra que vous évacuiez avant d'être noyés aussi."

Ce qui n'était pas une perspective réjouissante, au ton d'Adam, qui était clairement désapprobateur de ce genre de plans.

"De ce qui m'a semblé, il n'y a que des humains, avec essentiellement des tazers dans les niveaux profonds. En surface, ils sont un peu mieux armés, mais si vous rejoignez les puits, vous devriez y être à peu près tranquilles..."

Restait le problème du choix du leader.

"Une partie de l'équipe est constituée de débutants. Je pense que c'est un atout, parce que certains membres plus anciens qui ont déjà participé à ce genre de missions ont tendance à foncer tête baissée, trop sûrs d'eux. Au moins, vous serez prudents, et la prudence est un atout pour cette mission, d'autant que les cavernes sont assez vastes pour que vous puissiez trouver des coins tranquilles. Même s'il ne faut pas oublier que votre action peut être décisive pour ceux qui seront en ville contre les robots."

Ceci afin de les rassurer un peu, tout en gardant un minimum de pression. Leur mission n'était tout de même pas pour rien !

"Hjördis, je pense que tu seras parfaite dans le rôle du leader."

Comment transformer une Hjördis en pleine possession de ses moyens en statue totalement et parfaitement immobile? Donnez-lui un paquet de responsabilités qu'elle n'osait même pas demander! Elle? Leader? ses yeux ne quittaient pas Adam et elle sentait des regards lourds un peu partout sur la partie arrière et les flancs de son anatomie. Elle allait devoir gérer cette équipe composée majoritairement de bourrins et dotée de deux personnes ayant beaucoup plus d'expérience que elle!

Et maintenant, elle dit quoi? Ils attendaient quelque chose d'elle? Les grands discours, ce n'était pas trop son genre. Mais il fallait quand même qu'elle fasse quelque chose qui lui donnerait une certaine contenance. Quelque chose de mieux que rester comme une statue de sel.

"Hu-hum... Bon. D'accord, je prend le poste. Mes trois missions ont toutes les trois été des pièges destinés à tuer mon équipe et on s'en est sortis à chaque fois. Donc, la prudence, je comprends..."

Bon, elle devait faire quoi maintenant? Personne n'avait rebondi sur son idée de donner son niveau de compétence dans leurs pouvoirs respectifs donc elle n'avait aucun moyen de fonder une stratégie...

"Vu qu'on ne sait pas trop vers quoi on va aller, on va sûrement pas mal improviser... Mais si j'ai une idée je préférerais que vous suiviez..."

Elle n'avait pas l'habitude de donner des ordres. Il faudra qu'elle se ressaisisse vite. Enfin... C'était une drôle de situation pour elle. Prenant son courage à deux mains, elle se redressa, afficha une mine fermée et croisa les bras sur sa poitrine, redressant aussi les épaules. C'était beaucoup de responsabilités et elle allait devoir avoir l'air de pouvoir les assumer. Hjördis était la plus jeune en plus, de deux ans de la plupart des personnes qu'elle allait diriger. Être à la fois la benjamine et la chef... Comme dirait Juan : seigneur dieu tout puissant de sainte mère...

"Première idée : la même qu'avant. Dire ce qu'on est capable de faire avec nos pouvoirs parce que ce serait stupide de se surestimer les uns les autres. Et puis, se trouver un petit nom temporaire pour l'équipe parce que "équipe Freyja" ça sonne pas bien..."

Georgia se mordilla les lèvres frénétiquement. En gros ils allaient devoir descendre dans la bouche des enfers pour une mission conditionnant la réussite ou l'échec, la vie ou la mort d'une autre équipe ?

C'était quand même beaucoup pour ses frêles petites épaules. Et elle s'ébroua en signe de peur. Voilà. Elle souffla un grand coup. Tenta de se changer les idées en pensant à des trucs sympas. Comme dire des bêtises. En faire. Rouler des pelles... Ce genre de choses...

Ses genoux jouaient des castagnettes aussi elle les ramena vers elle et posa ses mains dessus. Histoire de faire bonne figure...

"Oh... Bravo Hjördis, je suis sure qu'on va tous s'en sortir avec toi. Mais pour le nom de l'équipe, on attendra peut être de voir si on ressort de cet endroit, tous vivants, non ?" lança-t-elle mollement, encore sous le coup de ce qu'elle venait d'entendre...

"Et puis avec Lars, on pourra y voir dans les ténèbres de ces horribles puits, non ?"

Georgia se gratta la tête. En plus, il devait y avoir des tas de bestioles dégoutantes et rampantes...

"Moi, je ferai comme d'hab', trousse de secours sur pattes et distributrice de lésions en tout genre sur nos ennemis..."

La seule pensée d'avoir à blesser à nouveau quelqu'un la pétrifia d'horreur. Mais ses petits états d'âme de petite fille ne devaient pas interférer avec la mission...

"En gros, si j'ai tout pané... On doit d'abord se charger des premiers gardes ou trouver un moyen de les éviter... Puis après descendre là dedans..."

Ne pas pleurer. Ne pas hurler. Ne pas crier.

"Un truc complétement idiot qui me passe par la tête... A votre avis M'sieur Z. dans quelle mesure si on fait pêter la centrale, ça ne détruira pas également le stock au dessus ? Ce qui nous laisse en revanche le problème de l'évacuation entier... Et je pense que Camille nous sera précieuse sur ce coup là..."

Zachary ne l’avait pas dit comme tel mais il était bel et bien attendu sur une affaire plus grosse, pas de quoi s’attarder sur le menu fretin. Alors qu’il serait au prise avec la bombe ou on ne sait quel mutant/organisation maléfique, les jeunes assis ici feraient en quelque sorte diversion… non pire la mission avait un véritable enjeu. La mort ou la survie de leur camarade…car Gilles avait vu de quoi était capable un seul robot alors une armée… c’était peine perdu.

En l’absence d’un membre référent de l’institut, Hjördis fut désigner volontaire pour mener au combat la force de frappe souterraine. C’était pourtant la plus jeune de l’assemblée, folie ou coup de génie? Gilles espérait que le professeur était sûr de son choix et qu’il n’y avait pas seulement pensé entre ses deux briefings… Car s’était leurs vies qu’elle détenait entre ses mains désormais. Il ne pouvait imaginer la pression sur les épaules de la déesse venu du froid. Cette scène était pourtant un classique de toutes séries épique ou de comics book. Son nouveau chef ne devait entendre qu’une seule chose pour l’allégé son fardeau :

« Je te suivrai, j’ai confiance en toi. »

*Mais s’il te plait ne te foire pas hein ! Promis ? Oh my god…*

Gilles tenta de sourire essayant de dissimuler ses peurs tant bien que mal. Il rattrapa le coup en enchainant directement ce que lui avait demandé l’adolescente :

« Moi je brise des choses et j’encaisse plus que la moyenne. J’ai en quelque sorte une super force mais non maîtriser… enfin ce que je veux dire c’est que je tape toujours fort. »

Mais le canadien se voyait mal détruire le générateur à coup de poing. Il leur fallait un plan pour désactiver l’engin et vite.

Victor fut un peu choqué par le briefing d'Adam. Cela semblait tellement... usuel pour lui. Bon les gars, vous allez avoir un match difficile mais rien d'insurmontable. Le batteur star est le 23 et le lanceur 65 a un coup vicieux qu'il sort en 3 tir pour éliminer le joueur, faut faire gaffe et pas foncer tête baissée. La voix de son entraîneur se sur imprimait sur la voix d'Adam.

Et pourtant le professeur Zachary insistait sur la prudence et le fait que des gens trop expérimentés pourraient faire des erreurs. Ce genre de paradoxe était au delà des capacités de Victor, mais bon, c'est le terrain qui donnait le résultat, pas le plan de match.

Lorsque Hjördis fut désignée comme leader, Victor ne réagit ni dans un sens, ni dans l'autre. Elle était expérimentée et choisie par les professeurs, c'est que c'était le meilleur choix. Manifestement la jeune fille ne partageait pas cet avis, mais elle faisait de son mieux pour garder bonne figure, et Victor l'encouragea d'un sourire confiant.

"Team Freyja, quel est le problème ? Ne me dis pas que ça te laisse de glace ?"

Décidément, il faudrait qu'il trouve un autre moyen d'évacuer la pression que des blagues pourries. Il enchaîna directement sur l'énoncé de ses capacités.

"Je peux matérialiser des objets assez solides pendant quelques minutes. Par exemples là, je peux faire un petit bouclier contre les tazers, ou des projectiles ou des matraques pour neutraliser les gardes"

Nathan eut beaucoup de mal à essayer de retenir un sourire quand Lars demanda si il existait un plan d'évacuation : bonjour je voudrais visiter des couloirs de lave mais j'aimerais savoir si il existe un plan d'évacuation. L'israélien se tourna quelques instants pour empêcher les autres élèves de voir le fou rire naissant qui le prenait peu à peu. Il tenta de se calmer en pensant à autre chose mais l'image de Lars en tenue de spéléo en train de demander simplement son chemin s'imposait à lui avec coriacité
Ce fut donc un NeXus à moitié hilare qui tentait de suivre le reste du briefing tant bien que mal tandis que ses épaules bougeaient au rythme sporadique de ses fous rires contenus. Pourtant il écoutait avec attention les paroles du professeur Zachary. Ainsi donc l'idée de noyer les munitions était à exclure

Rafale observa les mouvements saccadés de sa coéquipière au sein de la cellule psy de l'Institut et lui lança un regard qui se voulait rassurant même si il n'arrivait pas à contrôler ses sourires. Pourtant des élèves présent c'était la seule en qui il avait une totale confiance, comme quoi une virée dans l'espace vous rapprochait bien plus que vous croyait
Il tenta de se concentrer et il réfléchit à l'ordre des objectifs. La priorité numéro un de la Freyja Team serait donc de mettre le générateur hors d'état de nuire avant de s'occuper des munitions

La remarque de Victor acheva l'israélien qui ne put retenir plus que de raison son fou rire. Il ria aux éclats pendant quelques secondes avant de s'excuser auprès du groupe en essuyant les larmes qui perlaient au coin de ses yeux

« Excusez moi, je n'étais pas dedans. Dis moi Victor tu peux matérialiser des objets plutôt tranchant du genre couteau, cela pourrait s'avérer utile si il faut couper des câbles »

Puis après avoir écouté sa réponse il détailla les aspects de son pouvoir

« Je peux, pour ma part lancer des rafales qui peuvent mettre hors d'état de nuire un adversaire sans problèmes »

Il pointa une bouteille d'eau qui traînait non loin de là avec son doigt et lança une brève rafale pour la faire basculer. Il revint ensuite sur les objectifs

« Bon je pense qu'on est tous d'accord pour mettre hors service la centrale d'énergie en premier pour stopper l'avancé des robots »

Le professeur répondit au différentes questions. Le plan était donné, une sorte de damier, Lars avait du mal à se le représenter.

Quand vous dites damier ça veut dire que les sales ne sont pas en face l'une de la autre mais décalées. C'est bien ça non?

Les gardes du haut était armés, mais ceux du bas avait des tazers. Donc, sur le principe, une fois passer la première volé de gardes Smash ou Rafale pourrait les neutraliser.
Les armes était stockées au-dessus de la centrale. Et Georgia proposa de faire sauter la centrale tout en faisant sauter les armes au-dessus, ce à quoi le suédois répondit.

Je pense plutôt qu'il faudrait faire sauter les armes pour faire sauter la centrale. L'évacuation me semble plus simple si on est un niveau au-dessus. Mais je me trompe peut-être.

le directeur-adjoint désigna Hjördis comme leader, et les réaction de soutien à cette décision ne se firent pas attendre. Lars laça à son tour.

T'inquiette pas on te suivra! Et pour le nom, je propose le GaleriX. Et moi je peut émetre avec le yeux des faisceaux lumineux dont la couleur peut varier, mais je ne le contrôle pas très bien, malheureusement.

c'est soudain qu'une question lui vit à l'esprit.

Dite Monsieur, vous avez vu si les homme portent des uniforme ou si ils sont en civile?

Puis il regarda ses camarades pour savoir si il avait dit une bêtise.

Vaguement absente, Camille écouta les détails complémentaires, essayant de déterminer ce qui constituait un indice, et ce qui relevait plus du piège. Elle fut satisfaite de la désignation de Hjördis : elle avait échappé au commando Mossad, c'est ce qui comptait. L'Islandaise était sérieuse et diplomate sans verser dans la psychorigidité, du moins c'était l'idée qu'elle s'en faisait, et cela lui ôtait une épine de l'esprit.

Ils n'auraient visiblement pas à faire face à des soldats surarmés, et cela constituait aussi un bon point, même si les affrontements face à face avec les militaires humains restaient dans la case "mauvais souvenir" pour la Bretonne. Elle ne se considérait pas comme une reine du un-contre-un quand la dangerosité dépassait la simple puanteur, et préférait rester dans l'optique de l'infiltration discrète.

A la proposition de Georgia, elle émit une réserve.

- Euh...comptez pas non plus sur moi pour courir deux heures à la vitesse de la lumière, déjà que j'en suis pas capable, je préfèrerais qu'en avançant on envisage une fuite à rythme normal.

Elle énonça donc ce dont elle était capable.

- Bon, je peux aller assez vite, immobiliser les adversaires au contact pendant quelques dizaines de secondes, ou vous accélérer pour la même durée.

Elle n'ajouta rien, laissant à la cheffe désigner élaborer les plans, partie qui lui paraissait toujours royalement pénible. Entre les risques, les avis contradictoires et les désobéissances, ça n'était nullement une partie de plaisir, d'où sa décision de ne pas faire de vagues. Elle savait qu'elle passerait plusieurs nuits à se questionner quoi qu'il arrive sur le sujet, avant le jour J.

Les problèmes majeurs qui se posaient étaient la façon de tout faire péter, et les conséquences d'un tel acte. Adam leva les yeux au ciel. Quelle violence... En étaient-ils capables ? Peut-être bien. Mais en tout cas, il valait mieux être sûrs.

"Déjà, il est hors de question de tout faire péter. Ce serait beaucoup trop dangereux pour vous. Il y a des sabotages nettement plus efficaces que tout faire sauter. J'aimerais aussi ajouter qu'une centrale électrique fonctionnelle est un atout non-négligeable pour un pays qui naît. J'ai bien prévu de repasser derrière vous pour réparer les dégâts, j'aimerais toutefois que cela ne dure pas deux ans. Donc ne cassez pas tout."

Il ajouta, dans un terme plus rassurante.

"Une centrale géothermique fonctionne avec de l'eau chaude. Une sorte de grosse cocotte minute quoi... Cassez les pompes, ce sera suffisant, et tout n'explosera pas. De toutes façons, si vous faites sauter les circuits d'eau, vous serez cuits comme des homards avant d'avoir pu remonter.

Il n'y a pas de risque que les deux sabotages interfèrent. La grotte est assez solide et étanche pour cela. Pour les munitions, il faudra voir de quoi elles seront faites, mais un bon éboulement sera déjà une façon de gagner correctement du temps. Après, c'est une idée parmi d'autres... Il faudra voir sur place, bien sûr."

Mais autre chose semblait perturber les élèves : ils se lançaient dans le grand déballage de leurs pouvoirs... Adam fut vaguement agacé par ce comportement. Était-ce simplement pour se rassurer ? Ou bien est-ce que cela tenait plutôt du geste compulsif et infantile ?

"Ce n'est pas vraiment le moment de faire des concours de zizis les jeunes. Vous vivez depuis assez longtemps ensemble pour tous savoir de quoi vous êtes capables les uns les autres. Même si je comprends que cela puisse vous rassurer, ça ne nous avance malheureusement à rien en l'état actuel des choses. Vous êtes assez responsables tous pour normalement savoir reconnaître une situation qui va nécessiter l'usage de tel ou tel pouvoir, de telle ou telle compétence..."

Espérant avoir ainsi mis fin à ces discussions, Adam conclut le briefing.

"Gardez simplement à l'esprit ce que vous devez faire, essayez de ne pas trop tuer de gens, ni de vous faire descendre, et ce sera très bien pour tous."

Sur ce, il renvoya les élèves à leurs discussions, et à leur trac du lendemain.

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