[13 avril : Commando spécial] Harumaggedon

Les équipes s'étaient levées tôt le matin du jour maudit. Après s'être préparées en toute hâte, elles avaient ralliées le lieu du rendez-vous, laissant au passage les formations affectées à d'autres points de l'île... Là, l'équipe spéciale s'était séparée du groupe assurant la protection civile, sous la houlette de Samantha Denis...

[13 avril : Commando spécial] Harumaggedon Dinameyer

La jeune fille, au fort accent belge, et à l'air peu avenante avait accueillie les mutants.

"Ben vous v'la... C'est pas trop tôt. Y'a du nouveau. Mais v'nez, suivez moi..."

Au fur et à mesure que le groupe suivait la rue en direction du bâtiment où devait se tenir la cérémonie blasphématoire, la jeune femme donnait le premier rapport de situation.

"Tout s'est accéléré aujourd'hui... Votre prof, la pas aimable, avait rien vu l'aut' jour. J'sais pas qui sont ces gars mais depuis ce matin, ils font régner la terreur dans la ville"

Alors que l'équipe remontait le boulevard, ses membres purent apercevoir les cadavres pendus aux vieux lampadaires de la cité génoshéenne... Les corps meurtris et tourmentés portaient autour de leur cou des pancartes qui ne laissaient aucune équivoque possible : "HUMAIN", "MUTANT DOMESTIQUE", "TRAITRE", "INUTILE"... Le cercle Nemo avait commencé à faire la place nette.

"J'ai bien peur que ces bouchers soient prêts à tout. Depuis c'matin, ils procèdent à des rafles et à des exécutions sommaires... Y'a aussi foule de gens qui s'est massée près du grand bâtiment..."

Les mutants purent compter bien une trentaine de pendus de part et d'autres. Par ailleurs, des cadavres étaient visibles un peu partout dans les rues...

Arrivant au bout de l'axe, l'équipe se planqua derrière des décombres. Devant eux, après une ancienne 4 voies, se tenait la bâtisse maudite. Il était difficile de savoir combien il pouvait y avoir d'entrées dans ce bâtiment double. Quoi qu'il en fut, une foule était effectivement amassée en deux points.

Un des accès de l'immeuble était obstrué par une file d'attente, composée de jeunes filles en haillons...

L'autre était bloqué par une file à peu près semblable, sauf qu'il s'agissait de jeunes hommes.

Trois individus semblaient gérer la foule et les éventuels opportuns.

[13 avril : Commando spécial] Harumaggedon Selfsatg

Le premier était doté de cornes, ainsi que d'impressionnantes ailes qui le maintenait à environ 5 mètres au dessus du sol. Juste entre les deux files d'attente.

[13 avril : Commando spécial] Harumaggedon Devil5967fy1

Le deuxième, également cornu, se tenait à côté de la file des jeunes femmes.

[13 avril : Commando spécial] Harumaggedon Scorpio_rising_kenneth_anger

Enfin, le dernier, torse nu, en pantalon et casquette de cuir, était, les bras croisés et l'air calme, à côté des hommes.

Les trois individus n'avaient pas encore repéré le groupe des mutants.

Alors que Samantha s'apprêtait à ouvrir la bouche pour donner les ultimes recommandations, un bruit fendit le ciel. Quand les élèves levèrent les yeux en l'air, ils purent apercevoir deux petits avions passant dans le ciel. Ce qui n'étaient encore que des points dans le ciel venaient d'être largués des appareils...

Il était 13h13.

[Début du mode jeu. Amarenna poste en premier. Vous avez 7 jours, pas plus, pour boucler le tour. Toute personne n'ayant pas postée dans le délai s'expose aux conséquences habituelles, sauf absence dûment indiquée dans la section idoine. Utilisez les différents types de résolution à bon escient. Bon jeu et... bon courage !]

A l’issue du briefing, Amarenna avait choisi de rester un peu avec sa professeure référante. Hormis son amie Yrianna avec qui elle partageait la tente, elle n’avait guère de personne très proche au sein de l’Institut. Elle connaissait les autres membres, mais il n’y en avait aucun avec qui elle aurait souhaité passer du temps. Si elle l’avait pu, elle aurait contacté ses proches. Son père, son frère, son frère jumeau et même sa mère. Elle avait songé que si elle s’en sortait, elle ferait la paix avec elle. Parce qu’elle était sa mère et que, malgré tout, elle l’aimait. Fidèle à la promesse qu’elle avait faite à Esther, elle n’avait pas reparlé du lendemain. Elle avait fumé, elle avait même un peu bu. Pas trop cependant, gardant en tête qu’il faudrait qu’elle soit en forme, mai suffisamment pour oublier la boule qui lui nouait le ventre. Mais, bientôt, il avait fallu retourner dans les tentes et laisser l’insidieuse angoisse s’installer en elle. Comme après les missions précédente, elle n’avait que peu dormi. Parachutée leader, elle aurait volontiers cédé sa place à Anna qui était, sans doute, mieux placée qu’elle de part son ancienneté et son pouvoir. Mais Esther l’avait choisie elle, et elle devait se montrer digner de ce choix quand bien même elle était littéralement paniquée.

Le lendemain était arrivé trop vite à son goût. Les vêtements de la mission enfilés, elle avait repassé l’arme à sa ceinture, pour s’habituer à son poids avant la mission. Une seule dose à utiliser judicieusement. Une drogue qui aurait quel effet? Voilà une question qu’elle avait oublié de poser. Une drogue mortelle? Endormissante? Un sérum de vérité? Un sérum de contrôle? L’espace d’un instant, elle se maudit de n’y avoir pas pensé. Mais l’heure de se mettre en route était arrivée. La jeune femme avala sa salive avec peine. Elle n’avait pratiquement rien avalé de la journée, bien trop angoissée pour cela. La séparation avec les autres groupes fut rapide. Trop au goût de la franco-américaine qui aurait aimé pouvoir ralentir le temps, tant elle était peu pressée d’arriver à l’heure fatale. Mais il fallait bien y aller. Et la réaction de Samantha ne se fit pas attendre. Ils avaient été trop longs à son goût. Amarenna écouta les informations qu’elle leur livrait, tout en regardant autour d’elle et en blémissant et en posant une main rassurante sur l’épaule de Kalalli, le plus jeune membre du groupe. Nemo annonçait la couleur avant même qu’ils n’entrent dans le bâtiment. Les visions de cauchemard qui la hantaient depuis qu’elle avait infiltré Harmonie devenaient réelles. L’envie de prendre ses jambes à son cou aussi, étaient réelles. Mais elle ne le pouvait pas. Mais elle ne le devait pas. Elle se força à mettre tout ça de côté pour le bien de son équipe et confirma les craintes de Samantha.

“Ils sont prêts à tout. Ils nous l’ont déjà prouvé. Lorsque quelqu’un ne leur sert à rien, ils n’hésitent pas à l’abattre. Ces gens n’éprouvent aucune pitié. Ils n’ont aucune humanité. Nous ne devrons pas en éprouver à leur égard si nous les rencontrons…”

Un discours qui lui faisait mal. Mais elle n’avait pas le choix. Il lui fallait s’endurcir. Elle reviendrait là dessus après. Elle pleurerait après des morts qu’elle ne connaissait pas. Des gens qui étaient venus chercher un havre de paix sans savoir que c’était la mort qui les attendait. La brunette serra les poings de rage, de colère et de haine de ce que Nemo les obligeait à voir, les obligeait à faire.

Amy haussa un sourcils lorsque Samantha leur annonça qu’il y avait foule devant le bâtiment. Voilà qui n’allait, certes, pas leur rendre la tâche facile pour l’infiltration. Sur le trajet, la jeune femme s’était renseignée au sujet des capacités de ses camarades, afin de ne pas avoir de mauvaise surprise une fois sur place. Histoire de ne pas leur demander des choses qui seraient hors de leur portée. Elle aussi s’était prêtée au jeu du qui peut faire quoi. C’était normal, après tout. Finalement, ils arrivèrent sur les lieux et n’eurent d’autre possibilité que de se cacher pour faire le repérage.

Deux accès pour pénétrer le bâtiment. Tous deux obstrués. Un par des filles, l’autre par des garçons. N’y avait-il pas d’autre accès? Elle s’apprêtait à poser la question à Samantha lorsqu’elle repéra les trois gardes de l’entrée. Deux cornus, dont un avec des ailes et un un torse nu. Le cornu sans ailes et le torse nu gardaient les deux files. Du moins, les surveillaient. Mais l’autre? Qu’en était-il? A n’en pas douter, il s’agissait de mutants. A n’en pas douter, ils étaient à la solde de Nemo. Sinon, ils ne seraient pas aussi tranquilles. Comment faire pour passer? Qu’étaient les gens de cette file? Des offrandes pour le Shoggoth? Pour ce fameux couronnement. Amarenna avala sa salive avec peine à cette idée et tourna la tête vers les autres pour voir comment ils se sentaient. Sans doute guère mieux qu’elle. Entre ce qu’ils venaient de voir et l’annonce du sacrifice, la franco-américaine se serait volontiers laissée aller à un moment de faiblesse, mais elle se l’interdit. Ses coéquipiers attendaient après elle. Elle prit une grande inspiration et retourna la tête vers Samantha pour prendre la parole. Mais, tout comme la belge, elle fut coupée dans son élan par un bruit venu du ciel. En voyant les points noirs dans le ciel, elle ne put s’empêcher de repenser aux paroles du message délivré par Cassandre.

“la mort vient du ciel” murmura-t-elle en frémissant.

De quoi s’agissait-il? Elle n’en avait pas la moindre idée. Mais une chose était certaine. Il valait mieux ne pas rester là pour attendre la réponse. Elle baissa à nouveau la tête vers ses coéquipiers. L’heure n’était plus à réfléchir. L’heure était à l’action. Elle laissa de côté ses sentiments pour être celle qu’elle devait être. Une leader. Une mutante. BlackHole. Celle qui devait garder ses équipiers en vie et, avec leur aide, sauver le monde. Si cela était possible.

“Seel, vois si tu peux prendre le contrôle des trois gardes pour qu’ils nous laissent entrer et qu’ils fassent se dispercer la foule. Si cela ne marchait pas, il nous faut une diversion. Fiain, je compte sur tes clones pour cela. La menace venue du ciel est en route je le crains. Nous n’avons pas le temps de rester dehors. Il nous faut entrer au plus vite. Interdit de vous mettre en danger pour l’instant. Et on ne se sépare pas. Nous entrerons, tous ensemble.”

BlackHole était déterminée. Cela devait marcher. Cela allait marcher. Ils ne pouvaient s’arrêter si tôt. Elle regarda ses deux compagnes à qui elle venait de donner des ordres et leur adressa un sourire encourageant. Non, ils ne s’arrêteraient pas si tôt. Trop de monde attendait après eux.

La jeune femme n'avait pas suivi le petit groupe qui avait fait le choix de passer leur soirée à boire et à fumer. Dans ces moments, elle préférait de loin être seule. Allongée dans sa tente, elle avait tenté tant bien que mal de faire le vide et pour la première fois depuis longtemps, elle n'y était pas arrivée. Elle avait fini par s'endormir, son sommeil troublé par des rêves dont seules les fins lui étaient restées. Fins qui étaient toutes les mêmes. Sa propre mort ou celle des autres.
Elle se raccrochait à son seul réconfort : ne pas être leader. Elle avait ce poids en moins qu'elle avait senti plusieurs fois sur ses épaules. Elle avait bien conscience que cela ne lui enlevait pas toutes les responsabilités qu'elle pouvait avoir. Anna était même prête à seconder Amarenna et à lui donner tous les coups de mains nécessaires. Mais le simple fait de ne pas être vu comme le chef de l'équipe la soulageait. Elle avait beau être l'une des plus âgés et l'un des mutants ayant un bon contrôle de son pouvoir, elle ne s'était jamais sentie pour autant l'âme d'un leader.

Jour J. Comme à chaque début de mission le stress était présent. Et pourtant Anna ne s'était pas sentie aussi mal à l'aise de toute sa vie. Encore plus mal que lorsqu'elle s'était retrouvée en France à la Défense suite à l'attaque de l'institut. Elle avait l'impression d'être sur le point d'imploser. Elle s'était forcée à manger et à boire quelque chose avant de partir, s'interdisant de penser que ce serait peut être son dernier repas. C'était déprimant et peut être même un peu cliché ... Comme l'avait conseillé Esther, la jeune femme avait enfilé des habits confortables et qui ne craignaient rien avant de rejoindre le groupe. Contrairement à son habitude, elle n'essaya même pas d'avoir un sourire d'encouragement pour ses coéquipiers. Même si elle l'avait voulu, elle n'y serait pas arrivée.

Et de toute façon, ce n'est pas ce qui suivit qui le lui donna envie. Séparés du reste des élèves de l'institut, ils s'avançaient vers la fameuse Samantha. Elle ne donnait pas l'air d'être complètement affolée par la situation. Elle les briefa rapidement sur la situation bien que celle-ci parlait d'elle même. La partie de la ville qu'ils traversaient était jonchée de cadavres. Un vrai massacre. Ils étaient mis directement dans le bain, sans transition. Tout ceci donnait l'impression d'être dans un mauvais film d'horreur, surchargé de folie malsaine, de violence et de corps sans vie à toutes les séquences. Anna n'avait jamais aimé les films d'horreur et refusait systématiquement d'en voir. Elle n'aurait jamais imaginé en faire partie un jour.

« Aucune humanité » répétait Amy. Anna était convaincue que tout être n'était pas aussi mauvais qu'il pouvait paraître. Elle réussissait toujours à trouver les qualités d'une personne, même la plus détestable. Il y avait toujours une explication qui pouvait se défendre, toujours quelque chose qui rendait les faits ou la personne, pas moins condamnable, tout simplement moins haïssable. Mais aujourd'hui, elle avait beau faire tous les efforts possible, elle ne voyait pas comment on pouvait trouver une bonne explication a une telle hécatombe. C'était totalement gratuit. Juste parce qu'ils en avaient envie, ils avaient tué des centaines de personnes.

Samantha les emmena face au bâtiment où se trouvait Nemo. L'équipe planquée, Anna regarda avec attention les longues files de jeunes filles et de jeunes garçons. Ca ressemblait étrangement à une condamnation à mort de masse. Le massacre continuait. Et tout ceci surveillé de près par des gardes, dont la mutation visible lui faisait froid dans le dos.

Pas le temps de réfléchir que le ciel leur tombait déjà sur la tête. Amy prit directement les choses en main et lui demanda de s'occuper des cornus pour qu'ils puissent rentrer dans le bâtiment. Il fallait se protéger de ce qui arrivait droit sur eux. Se faire avoir dès les premières minutes ferait effectivement mauvais effet. On leur avait permis de ne pas faire de quartiers. Anna était restée sceptique. Mais maintenant qu'elle avait vu, elle n'hésita pas à utiliser ses pouvoirs et ce, sans remords.

Avisant les gardes, elle s'infiltra dans leur esprit pour les prendre sous sa coupe. Son but : les obliger à se concentrer exclusivement sur les deux files et a les disperser à grands coups de pieds dans les fesses si il le fallait, sans qu'ils s'intéressent à ce qu'il pouvait se passer aux alentours.

Anna constata avec satisfaction que les trois gardes répondirent positivement à sa prise de contrôle. A peine avait-elle établie un contact que déjà les gardes commençaient leurs basses œuvres : ils braillèrent des ordres. Et les deux hommes au sol entreprirent d'accélérer le mouvement en rossant les malheureux. L'équipe put remarquer que des naseaux de l'homme cornu se dégageait de la fumée. Et quelque chose rampait sur le corps du garde à la casquette. Comme si il était en train de se transformer. En quelque chose de métallique, d'implacable. L'homme ailé, quant à lui, participa au mouvement général en donnant des coups dans la file des jeunes garçons. La foule poussait des cris déchirants. Et semblait partagée entre le désir de fuir et celui de pénétrer à l'intérieur du bâtiment. Le tout dans une cohue innommable.

Elle espérait ainsi que l'équipe puisse s'infiltrer dans le bâtiment, sans se faire repérer par les trois gardes. La dispersion de la foule devrait également les couvrir.

La chute des points dans le ciel eut un terme. Si la plupart d'entre eux tombèrent à des endroits éloignés de leur position, l'un des points atterrit juste entre les deux files. Il s'agissait d'une large sphère... Dont il sortit rapidement 3 membres télescopiques. Sur ses trois pieds, la machine se dressa.

Séparation.
Douleur.

Jamais au cours de sa jeune vie, l'Irlandaise n'avait ressenti ce qu'elle avait ressenti ce matin-là, lorsque chaque équipe quitta le camp. Même quand ses parents l'avaient mise dehors, même quand elle avait du les quitter juste après les avoir retrouvés quand elle s'était envolée pour l'Institut. Non... Même ça n'était rien comparé à la douleur qui lui avait arraché le coeur au matin.

Après le briefing, elle s'était échappée pour aller prévenir Charis qu'elle irait boire un vers avec Esther et ceux qui voudraient se pointer. Juste avant d'aller retrouver Esther et ce, malgré l'interdiction de cette dernière d'essayer ses pouvoirs, l'Abeille s'était isolée et avait fait l'expérience dont elle avait besoin pour savoir si ses clones disparaitraient au moment de leur mort et la bonne nouvelle fut qu'ils disparaissaient : Ce serait toujours ça de moins à faire le lendemain si des clones venaient à mourir. Elle avait ensuite quitté sa planque pour rejoindre Esther, mais pas vraiment pour longtemps car après seulement un verre et deux cigarettes, l'Abeille avait quitté le petit coin buvette et détente pour retrouver sa belle : Elle lui manquait trop et avait besoin d'être avec elle. Elle ne discutèrent pas énormément, se contentant de rester dans les bras l'une de l'autre, se donnant de temps à autres de doux et tendres baisers, profitant de chaque instant donné. Elles avaient même dormi ensemble : Dans les bras de Charis, l'Abeille avait réussi à trouver le sommeil.

Une soirée parfaite.
Une nuit plutôt calme malgré ce qui les attendait le lendemain.
Un matin abominable.

Quand aux premières lueurs, les élèves durent se préparer, Abaigh laissa Charis pour aller se préparer sans sa propre tente. Elle enfila un jean assez large, un débardeur noir, des baskets et une veste en jean assez usée, mais qu'elle aimait beaucoup. Une fois prête, elle alla retrouver Charis pour profiter des quelques minutes qu'elles avaient encore à leur disposition avant de quitter le campement. L'Abeille embrassa sa belle avec fougue et la serra très fort dans ses bras : Tout ceci ressemblait un peu trop à des adieux et c'était tout le problème... Elles ignoraient la suite des évènements et les risques étant assez élevés, même en gardant espoir et optimisme, il était possible qu'elles ne se revoient plus jamais. A cette pensée, serrant fort Charis contre elle, Abaigh frissonna et fit un effort considérable pour ravaler ses larmes et ne pas craquer devant Charis et accessoirement, devant tout le monde.

Finalement, elle se recula, adressa un tendre sourire à celle qu'elle aimait plus que tout au monde et se retourna avant de s'éloigner pour rejoindre son groupe. Elle se retourna quelques instants pour observer Charis : L'idée qu'il pouvait s'agir de la dernière fois qu'elle la voyait lui noua désagréablement l'estomac. Elle quitta le campement avec ses coéquipiers et sur le chemin, sans qu'elle ne s'en rende véritablement compte, elle craqua. Au bout de quelques instants, après avoir commencé à pleurer, elle glissa ses mains sur ses joues et se rendit compte que les traîtresses s'étaient montrées à la vue de tous. Elle se laissa aller -après tout, il était mieux qu'elle craque maintenant- et pleura en silence : Elle souffrait terriblement. Au bout de quelques minutes, elle retrouva son calme et essuya ses larmes. Il lui fallait se concentrer sur la mission : C'était la meilleure chose à faire pour revenir en vie. Elle devait faire le vide, c'était nécessaire : Il lui fallut un moment pour y parvenir.

Ils retrouvèrent finalement Samantha au lieu prévu et s'avancèrent ensuite sur le boulevard : Abaigh avait vu des choses terribles dans sa vie -en vivant dans la rue, on en voyait des trucs affreux- mais ça, ça dépassait tout ce qu'elle avait pu voir, tout ce qu'elle avait pu imaginer. Tant de cadavres... Toutes ces vies retirées injustement... La colère s'insinua doucement en elle : Ces monstres allaient payer le prix fort. Elle se forca à regarder les cadavres, à ne pas détourner le regard : Il fallait qu'elle enregistre ces images afin de ne pas oublier les enfoirés qu'ils allaient affronter. Afin de faire monter sa colère pour être, elle l'espérait, encore plus efficace.

Il parvinrent jusqu'au bâtiment que les élèves devaient infiltrer : Abaigh observa les trois mutants qui s'occupaient de garder les lieux puis les deux files d'attente... Ces pauvres filles... Ces pauvres garçons... La colère monta encore d'un cran. C'est alors qu'un bruit vint du ciel et l'Irlandaise leva les yeux afin d'observer ce qu'il se passait, ou plutôt, ce qui leur tombait dessus. Elle fronça les sourcils en entendant la remarque d'Amy : Ils allaient se prendre ces trucs sur la tronche! Les instructions arrivèrent alors : Anna devait prendre le contrôle des gardes, et l'Abeille devait se préparer à faire apparaître ses clones pour faire diversion si le contrôle psychique ne fonctionnait pas. Sur ses gardes, observant l'environnement, Abaigh se concentra, prête à agir.

Anna entra en scène et son contrôle sur les gardes sembla fonctionner puisque ces derniers s'agitèrent et commencèrent à s'en prendre aux gens qui patientaient pour entrer. Il était difficile d'assister à un tel spectacle mais c'était sans aucun doute mieux que ce qui les attendait à l'intérieur. Soudain, l'une des choses qui tombait du ciel se pointa et se posa entre les deux files où régnait un bordel monstre : Là, c'était vraiment pas de bol.

Pas le temps d'hésiter : Il fallait attirer ce machin le plus loin possible de l'entrée si ils voulaient pouvoir pénétrer rapidement à l'intérieur. Elle s'adressa donc à ses coéquipiers.

-J'lance des clones. Espérons que la machine va être assez bête pour les poursuivre! Faudra qu'on en profite pour foncer à l'intérieur!!!

*Si ça marche...*

Pensa-t-elle, bien malgré elle.

Elle n'attendit pas une seconde de plus et se concentra pour faire apparaître 5 clones : Ils avaient pour ordre de se diriger vers la machine et d'attirer son attention, en courant autour, ou même en essayant de l'attaquer de quelque manière que ce soit. Ils ne devaient pas arriver en bloc, mais s'éparpiller un peu pour que la machine, si elle pouvait les tuer, ne les élimine pas tous d'un seul coup. Il fallait qu'il en reste au moins un à poursuivre pour éloigner la machine afin que les élèves aient le temps d'entrer dans le bâtiment.

Les clones apparurent. Et ils s'élancèrent de derrière la barricade, en direction de la machine comme prévu...

Cette dernière, après une rapide phase d'observation se tourna en direction de la file des hommes. Et tira un rayon laser qui transperça plusieurs jeunes gens... Augmentant par là même l'état d'hystérie qui régnait dans la file d'attente !

La pas aimable.. ? Pas de doute, Samantha avait bien rencontré Le professeur Kaufman, se dit intérieurement Juliette dans un soupçon de moquerie plus ou moins conscient. Ce n’était certes ni le lieu, ni le moment pour ça, mais quelque part cela contrebalançait le pessimisme ambiant qui régnait très clairement dans leurs rangs. Curieusement, ou naturellement diraient sans doute certains, la gothique romantique ne semblaient pas vraiment affecter par le cortège de cadavres qui s’étalait tous le long de leur route. Sans doute, était-ce du à sa nature, à sa vision de la vie et de la mort, qui la rendait tellement unique au sein de l’institut. Mais même si elle ne montrait aucun signe d’affection visible au regard de tous ces morts, au plus profond d’elle-même son cœur saignait de contempler toutes ces vies gâchés par une sordide illusion de paradis sur Terre. Ils avaient cru de bonne foi à un paradis pour mutant, et au final ils n’avaient fait que mettre les pieds en enfer… C’était triste, mais c’était ainsi et cela confortait la gothique romantique dans son idée que le seul Eden possible pour les mutants, c’était au milieu de ces humains dont ils se sentaient très différent en dépit de leurs points communs des plus évident.

La veille, après que le briefing se soit terminé et que tous un chacun se soit dispersé, Juliette avait laissé ses pas la guider en direction de la plage. Si de jour la mer était belle mais légèrement oppressante de par son horizon faussement infini, de nuit les ténèbres qui l’envahissait et la dissimulait au regard la faisait devenir une chose sombre et inquiétante dont le bruit des vagues résonnait comme autant de bruits de pas dans l’obscurité… Invisible et inquiétant. Assise sur le sable fin, elle avait contemplé cette immensité. L’inconnu, voilà ce qui les attendait le lendemain… Un sourire s’était alors dessiné sur ses lèvres, un sourire apaisé… Heureusement, les ténèbres étaient depuis fort longtemps ses amies. Qu’avait-elle fait ensuite.. ? Ma foi, sans doute était-elle demeuré fidèle à sa nature de gothique romantique. Quoi qu’il en soit, le lendemain matin elle fut parmi les premières du campement à s’éveiller. Sur les conseils de Esther, elle avait choisi de se vêtir de vêtement près du corps, afin d’avoir une liberté de mouvement qui ne soit pas entravé par une succession de plis. Pour ressembler à une réfugiée, Juliette avait aussi choisi d’utiliser les grands moyens : Pour commencer, elle avait mis Mina à contribution pour lui déchirer ses vêtements en divers endroits, tout en lui indiquant ou et comment le faire afin de rester crédible. Puis, elle s’était rendu un peu à l’écart du camp, et avait généreusement rouler ses mêmes vêtements dans la terre afin de leur donner une apparence sales, usées… Bien évidemment, elle ne s’était pas maquillé et pur la seconde fois depuis son arrivée à l’institut, elle s’offrait donc ainsi au naturel à tous ses camarades. Mais ce naturel fut vite camouflé sous une couche de terre dont Juliette se frotta avec conviction le visage et les bras, afin de ne pas avoir l’air de sortir d’une bonne douche. L’hygiène étant plus que douteuse pour les réfugiés, inutile de rayonner dans un accoutrement des plus misérables. Pour finir, elle déposa l’ultime touche de son déguisement en appliquant une étiquette avec le nom de Cameron Dwyer au dessus de son cœur. Cela ne servirait peut-être à rien, mais dans le doute il valait mieux être prête à toute éventualité en cas de rencontre avec ces mutants fanatiques et drogués jusqu’aux naseaux. Bien entendu, elle ne pouvait dissimuler cet éclat dans le regard de la gothique romantique bien nourrie qui était le sien, mais plus encore ce stratagème faisait intensément ressortir le glacial et translucide bleuté de ses yeux qui donnait l’impression d’êtres deux joyaux emprisonné dans leur gangue de terre.

Ainsi déguisé, Juliette avait donc rejoint ses camarades qui, l’espace d’un instant, se demandèrent certainement qui elle pouvait bien être. C’était compréhensible, elle était le total opposé de ce qu’elle était habituellement.

Arrivé tout près de leur cible, leur guide les entraîna à l’abri derrière une mur en ruine situé non loin de l’entrée du bâtiment de Nemo. Ils avaient visiblement laisser quelques personnes en vie si elle en croyait les deux files d’attente qui étaient disposé chacune devant une entrée et qui séparait les filles des garçons. La question qui lui vint à l’esprit fut alors celle-ci : Pourquoi.. ?
Etait-ce des élus.. ? Si oui, dans quel but.. ? Pour la cérémonie qu’ils devaient empêcher.. ? Tous ces gens étaient-ils des agneaux que l’on menait à l’abattoir, afin de les faire absorber par le Shoggoth.. ? Cette seule pensée fit frissonner la gothique romantique, tandis qu’elle observa à son tour les trois gardes… Deux d’entres eux surveillaient une file, et le troisième, de par sa hauteur, devaient sans doute superviser le tout en ayant en plus la charge des environs. Soudain, un vrombissement dans le ciel lui fit lever les yeux et elle aperçut de manière fugace les deux avions qui traversèrent le ciel sans nuage de Genosha. Ces derniers disparurent, mais ils avaient apparemment laisser deux cadeaux qui n’allaient pas tarder à rejoindre le sol. Pour Juliette, ce n’était assurément pas dans leur intérêt. Suivant l’injonction de Amarenna, Anna lança une prise de contrôle sur les trois mutants qui commencèrent à s’acharner avec violence sur les malheureux des files d’attente. C’était dommage, mais sans doute moins pire que ce qui les attendaient à l’intérieur si jamais ils ne parvenaient pas à entrer rapidement à leur tour. C’est alors que un bruit terrifiant retenti entre les deux files d’attentes et presque aussitôt le mutants à la cigarette se vit envahir par une sorte de fumée émanant du mutant à cornes qui était près de la file de garçons, et qui le dota d’une.. D’une sorte d’armure.. ? Oui, c’était quelque chose dans ce genre là si on tenait compte de l’aspect quelque peu métallique de la chose. Rapidement, Juliette compris pourquoi en voyant émerger un tripode de l’endroit ou l’un des objets venant du ciel s’était écrasé. Celui-ci compliquait singulièrement une situation déjà bien difficile, et Abaigh tenta de le distraire afin de l’éloigner, en envoyant un certain nombre de ses clones à sa rencontre. Malheureusement, ce dernier ne devait pas les considérer comme un réel danger ou bien encore comme potentiellement nuisible, car en quelques secondes à peine il prit la décision de s’attaquer à la files des garçons qui lacéra d’un rayon laser précis et sans âmes. Cela ajouta à la panique de ces gens déjà bien traumatisé par les violences des trois mutants, et une panique monstrueuse donna alors naissance à un chaos qui, en y songeant bien, pourrait leur être bien utile. Il était regrettable d’utiliser ces innocents comme bouclier, mais c’était le prix à payer pour espérer contrer efficacement ces gens qui n’avaient aucun respect d’aucune sorte pour le vie humaine. Cette conclusion ne consola nullement la gothique romantique, mais il fallait faire face à une sinistre réalité… On ne pouvait pas toujours sauver tous le monde.

La situation se compliquait donc singulièrement de minutes en minutes, et Juliette dit- alors à l’attention de tous ses camarades :

‘’Bien, on perd un temps bien trop précieux, il va falloir oublier la discrétion pour un temps et avancer en force si on veux espérer accomplir la mission pour laquelle on est venu… Je vais créer de la brume au milieu de toute cette pagaille, et on foncera dedans à toutes vitesse en direction de l’une des deux entrées afin de pénétrer à l’intérieur. Tenez vous par la main, et surtout tenez-vous bien solidement… Si vous vous laissez bousculer et que cela vous sépare du groupe, j’ai peur que dans cette cohue vous ne puissiez plus vous y retrouver. Je prendrais la tête de notre chaîne, je me repèrerais plus facilement dans ma brume que n’importe qui parmi vous… N’oubliez pas, cramponnez-vous bien les uns aux autres des que je vous donnerais le signal de bouger… Avec un peu de chance, il devrait résulter un certain flottement durant quelques secondes qui nous permettra d’avancer sans trop de risque.’’

Sans trop de risque, tout était assez relatif dans une telle cohue. Mais entre l’effet de surprise et le temps de réflexion du tripode sur la conduite à tenir au vu de cette nouvelle donnée, ils avaient plus de chance que de foncer bêtement dans le tas sans la moindre couverture. Contrairement à ce que elle leur avait laissé entendre, Juliette ne se repérait pas vraiment dans sa brume… C’était plutôt comme une sorte d’intuition, un peu comme si, de manière inconsciente, elle pouvait lire à travers les infimes fluctuations de cette brume qui était fondamentalement une part d’elle-même, une extension de sa propre personne… C’était un peu comme ressentir son propre corps d’un point de vue extérieur, ce qui était en soi une expérience assez étrange en réalité. Mais le fait était indéniable, elle pouvait, plus ou moins bien, se repérer dans sa propre création éthérique… Relevant doucement la tête par delà la lisière du mur en ruine afin de visualiser au mieux les deux entrées, La gothique romantique agrippa la première main venu et dit :

‘’Tenez-vous prêt, il faudra être rapide si on veux réussir sans trop de dégâts…’’

Puis, de sa main libre elle concentra son attention sur l’avant du bâtiment afin que surgisse sa légendaire brume empourprée. Quelques minutes, c’était plus que suffisant dans cette situation…

Le jour de la mission était "enfin" arrivé. L'équipe s'était rendue avec Samantha au point prévu donc l'accès était notamment bloqué par des hommes étranges cornus. La bâtisse qu'ils devaient atteindre était derrière.

Autour d'eux étaient pendus des dizaines de corps pendu qui faisaient trembler l'Inuit comme une feuille. Il voyait la mort de très près. Dans le ciel, des choses furent lâcher d'un avion. Des bombes ?

Amarenna donna des ordres rapidement et Anna prit le contrôle télépathique des trois hommes qui virèrent l'ensemble des gens. Soudainement, alors qu'il s'était mis à l'abris, les choses du ciel tombèrent au sol et se transformèrent en robot. Abaigh lâcha des clones pour attirer l'attention de la créature sans succès malheuresement. Le robot tua d'un rayon des gens. Encore des morts...

~~Mais Juliette intervint et embruma la zone. Elle lui prit la main alors qu'il la voyait à peine se se prépara à courir dans la direction vers laquelle la jeune femme l'entrainerait.~~

[C'est court et je sers à rien. Désolé. Je reposte après mercredi Smile

]

La veille au soir, la rouquine avait erré sans but autour du campement, chose bien inhabituelle pour l'hyper-active qu'elle était. Cette histoire de dernière soirée sur terre la turlupinait, et avait fait remonter en elle toutes ces choses qu'elle préférait planquer sous le tapis la journée. C'est donc étrangement calme et solitaire qu'elle avait passé cette dernière soirée dans la jungle. Elle avait conclu pas mal de choses, notamment grâce à la poussée d'hormone qui semblait s'être emparée de ses camarades depuis leur arrivée sur l'île : elle était seule, alors que bien des personnes avaient tenté de se rapprocher d'elle. Comme le sumac dont elle tenait son nom, elle en avait repoussé une bonne partie, pour des motifs sommes toutes assez subjectifs. River lui avait suggéré que son frère était amoureux d'elle. Avant ça, Liven et Jim avaient voulu être ses amis, ses grands frères même, puis ils étaient morts. Il y avait aussi eux Angel, mystérieusement disparu, et dont le départ inattendu l'avait blessée plus qu'elle ne l'aurait imaginé. Ses bravades avaient même poussé Esther à s'humaniser un peu, pour être finalement rejetée comme les autres. Quant à Shane... elle ne savait pas bien si lui en voulait encore. Elle savait surtout qu'il était son seul parent en vie, et ça avait une importance non négligeable. Pour Rachel et Rob, la rouquine s'obstina néanmoins dans son introspection : elle ne pouvait juste pas les sentir, il n'y avait là aucune nuance à y faire.
A l'inverse, elle savait que pas mal de gens l'aimaient à l'Institut, et la pensée égoïste que sa mort pourrait les peiner lui mettait un peu de baume au coeur. Si elle en réchappait, il serait peut-être temps de profiter encore plus de sa vie, si cela était possible. Elle savait d'instinct ce qui lui restait à faire.

Puis le jour J arriva. Piquant un vieux top blanc et un short à Jennifer, l'Irlandaise ne s'était cependant pas encombrée de chaussures : mode va-nus-pieds, ça devait être crédible pour une réfugiée. Sur sa poitrine et dans son dos, elle avait écrire le mot "Personne" lisiblement au marqueur noir, marqueur qu'elle avait d'ailleurs glissé dans la poche de son short, au cas où. Si Ivy n'avait jamais lu l'Odyssée, elle n'en avait pas moins eu la même idée qu'un certain héros antique plutôt débrouillard. Elle n'était pas sûre que ça marche, mais ça valait le coup d'essuyer. L'étiquette choisie par Juliette la fit sourire, malgré la gravité de la situation.
L'air plus mutin que jamais, la rouquine suivi le reste du groupe avec détermination. Elle n'en était plus à sa première mission suicide... Mais ce serait peut-être la dernière. La carrière d'aventurière d'Ivy s'arrêterait peut-être là, alors qu'elle n'avait pas encore déposé le brevet de la Lianevy, ni même recontacté Sven.
Dryade serra les dents dans l'allée des morts. Les rues sentaient déjà le carnage, comme si la fête avait commencé sans eux : pour des gens qui agissaient en suivant une prédiction, ils étaient plutôt à la masse. Elle se prit néanmoins à se demander si les malheureux étaient morts avant... ou après qu'on leur ait collé leurs étiquettes mortuaires.
L'Irlandaise se rapprocha d'Abaigh et lui essuya les yeux lorsque cette dernière se mit à pleurer, en lui chuchotant quelques mots de réconfort dans leur langue natale. C'était quand même rassurant d'avoir une compatriote dans l'équipe.

La dénommée Samantha avait un air farouche qui n'était pas sans rappeler Helga. Visiblement, elle partageait assez l'opinion générale sur Esther, à croire que deux louves alpha au même endroit étaient destinées à se faire la peau. Cela dit, ce n'était pas pour autant que l'Irlandaise lui faisait confiance. Elle gardait un souvenir amer de la trahison de son oncle, alors une inconnue...

Alors qu'ils se mettaient à couvert pour observer la situation de la bâtisse, tout s'accéléra. Blackhole distribua ses ordres, et Seel et Fiain se mirent successivement à la tâche, en vain. La machine qui s'était écrasée sortait tout droit d'un film de science-fiction, et pulvérisa des Génoshéens. Leur mission était de s'occuper de la secte, mais avec ce bidule dans les pattes...
Elle se souvint brusquement des quelques informations qu'Esther leur avait données sur Samantha.

"Hé, vous, là ! Vous êtes Musclette, c'est ça ? Vous pouvez pas lui déquiller les jambes pendant qu'on essaie de rentrer ? Tous ces gens, c'est vos potes, non ?" lança-t-elle à la femme.

L'équipe semblait unanime pour rentrer en force en profitant de la cohue. La situation ne lui rappelait que trop la première destruction de Génosha à laquelle elle avait assisté en retournant dans le passé avec les New-GenèsiX d'Olivier Fleury. Plus jamais ça...
Se répétant intérieurement ce leitmotiv, la rousse créa une Lianevy résistante qu'elle enroula autour de ses camarades tandis que Juliette diffusait sa brume, afin que le groupe reste soudé durant sa cavalcade.

"On passe tous, ou personne ne passe." lança-t-elle avec une bravoure censée remonter le moral des troupes.

La veille n'avait pas été plus particulière pour la muette que les autres soirs. Mis à part peut être la boule désagréable dans sa gorge et le goût de pleurer pour aucune raison particulière. C'était surement le stress.. Quoi d'étonnant. Le stress, normalement, elle gérait. Avec les pièces de théâtres, elle était vraiment nerveuse mais devenait drôlement efficace sous l'effet du stress. Mais là, elle se sentait simplement horrible. Et la situation la frustrait. Claire s'était forcée à dormir, pour être en forme le lendemain, dormant plus que nécessaire mais moins que ce qu'elle aurait voulut. C'est bien de s'échapper dans le monde des songes, d'arrêter de penser aux tourments. Sauf quand ils sont dans nos rêves. Ou cauchemars.

Lorsqu'ils entrèrent dans la ville, Claire eut la nausée. Les cadavres qui étaient pendus partout, des dizaines de personnes massacrées... Si en temps normal, ses nerfs auraient lâché et elle aurait vidé le contenu de son estomac par terre, la montée d'adrénaline et la volonté qu'elle avait de réussir à survivre la journée lui permirent de sentir seulement la boule de sa gorge tripler de grosseur. Pas nécessairement plus amusant, mais nettement plus subtil.

C'est en silence qu'elle suivit Samantha, s'enfonçant dans les rues, et vit les gens dans les files, surveillés. Amarenna semblait prête. Et confiante? Claire inspira profondément. C'était donc vraiment parti. Les évenements semblaient les attendre avant de commencer. Alors que Anna contrôlait les gardes, des projectiles apparurent dans le ciel. Ils fondirent dans la ville et dévoilèrent des espèces d'araignés métalliques. Que faire?

Ivy parla alors de Samantha et de son pouvoir; la force surhumaine. Elle fit signe à Anna de lire dans ses pensées afin de lui dire;

*Je peux diminuer le poids des machins, pour que Samantha les lance dans la mer. Sinon, elle peut essayer de les démembrer pour les désactiver.*

Suivant les gestes aux pensées, Claire se concentra afin de diminuer au maximum le poids de la machine. Elle prenait soin de ne pas quitter l'être des yeux, afin d'être certaine que l'efficacité du pouvoir.

Tandis que Juliette diffusait sa brume et qu'Ivy enroulait soigneusement sa liane autour de chacun de ses camarades, à l'exception de Samantha, l'homme à la casquette venait d'achever sa transformation.

[13 avril : Commando spécial] Harumaggedon 326762_f260

A l'aide des griffes qu'il portait aux mains, il aida à la dispersion de la file des jeunes hommes. Les 3 gardes auraient pu être des alliés précieux pour lutter contre le tripode qui faisait des ravages dans cette file, mais sous l'influence du contrôle mental d'Anna, ils ne s'intéressaient plus qu'à leur seule et unique tâche : disperser les files. Au besoin par la force... Le plus étrange étant que si les malheureux cherchaient à éviter les coups ou de se faire réduire en cendres, ils essayaient tout de même de rester, tant que possible, à leur place.

Les clones d'Abaigh opérèrent une diversion sur le tripode dont la tête commença à pivoter, de manière à réajuster son tir, laissant par là même un léger répit aux jeunes hommes. Enfin, sous les ordres d'Ivy, Samantha bondit hors de sa cachette et tenta de se saisir de la machine. Étonnée par l'étrange légèreté de cette dernière, elle la propulsa au loin !

Harnaché à la Lianevy, le reste du groupe suivit Juliette dans la zone de brume... En dépit du caractère hors du commun d'un tel déplacement, personne ne tiqua. Ni les gardes qui ne firent pas attention au nuage. Ni les personnes qui attendaient pour entrer. Comme si leur seul but était... tout simplement d'entrer à tout prix.

Seule Samantha marmonna :

"Eh ben, aussi discrets que les nazis envahissant la Belgique !"

La jeune femme décida néanmoins d'emboiter le pas à la drôle d'équipée et de pénétrer à son tour dans la zone de brume. Ainsi, le groupe put franchir sans encombre la porte de la file d'attente des filles.

A l'intérieur, la couverture de brume disparut. Il était inutile de se faire remarquer plus que de raison.

La pièce en question était une sorte de vieux gymnase mal éclairé. Le groupe put constater que les deux portes qu'ils avaient vu à l'extérieur donnaient sur cette pièce, comme en témoignait la présence des deux files de filles et de garçons. Il régnait dans cette salle un brouhaha incroyable.

Immédiatement sur leur gauche, ils virent une lourde porte ne comportant pas de poignée. Seule une serrure étrange pouvait laisser penser qu'on pouvait l'ouvrir de ce côté ci de la porte.

Le long mur à leur gauche comportait une inscription en lettres géantes sur fond noir : "ON NE MENT JAMAIS". Le mur de droite quant à lui indiquait une inscription similaire : "CELUI QUI EST FAIBLE, LE SHOGGOTH LE TUE, CELUI QUI EST FORT ALIMENTE LE SHOGGOTH".

Les longues files donnaient sur deux portes, tout au fond de la pièce. Avant de pouvoir y accéder, les jeunes gens devaient entièrement se déshabiller comme en témoignaient les deux monticules de vêtements situés à peu près au milieu de la salle. Puis ils arrivaient, nus comme au premier jour, devant deux drôles d'examinateurs.

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Le premier était une sorte d'homme métallique qui s'occupait des filles.

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Celui qui était en charge des garçons avait une tête... de machine à écrire !

De ce que les mutants purent voir, ces deux individus procédaient à un examen rapide avant de donner à la personne qui se trouvait devant eux, soit un papier rouge, soit un papier noir. Puis le garçon ou la fille franchissait, muni de ce papier, la porte située juste devant.

Il y avait également 3 gardes (deux du côté des garçons, un du côté des filles), équipés de fusils d'assaut qui passaient dans les files, donnant de temps à autre des coups de crosse aux personnes qui ne se tenaient pas bien dans le rang. Ils aboyaient également des ordres, le plus fréquent étant celui de se déshabiller.

Soudain, le groupe entendit un homme hurler.

"Va te mettre dans le rang, vermine !"

Il s'agissait d'un garde qu'ils n'avaient pas encore vu. Il était juste derrière le groupe, un peu sur leur gauche. Et s'adressait à un très jeune garçon (Thomas Cassidy) qui s'était mis un peu en retrait, tout contre le mur. Le garde n'avait pas l'air commode du tout. Et il tenait bien entendu son fusil d'assaut, sans toutefois mettre en joue le jeune garçon.

Impossible de le nier, tout ne s'était pas passé comme prévu. Si le contrôle d'Anna avait fonctionné, il n'en avait pas moins résulté que les choses venues du ciel avaient eu le tmeps de tomber et de commencer à faire des victimes, ce qui n'était pas pour rassurer Amarenna dans son rôle de leader. Les clônes d'Abaigh finirent par attirer l'attention du robot qui se trouvait devant eux, permettant à Samantha de l'envoyre balader tandis que l'aide conjuguée d'Ivy et de Juliette les faisait rentrer à l'intérieur.

Intérieur qui n'était quu'ne copie améliorée de l'extérieur. Les deux files, toujours. Une file garçons, une file filles. Et des inscriptions au mur. alors qu'elle balayait son regard sur la pièce, Amy remarqua les deux responsables des files et frissonna. Un homme métallique et un homme machine à écrire. Il y en avaient certains qui n'étaient, réellement, pas gâtés. Ils faisaient même plutôt peur à voir. Et encore, ça n'était rien par rapport à ce qui les attendait ensuite.

Amy s'apprêtait à prendre la parole quand son attention fut attirée par le garde qui se trouvait le plus près d’eux, qu’ils n’avaient pas remarqué et qui s’en prenait à un jeune garçon. Amy fronça les sourcils en le voyant armé. Clairement, elle ne pouvait pas laisser faire ça. Elle se tourna vers ses camarades.

** Seel, vois pour nous dégager le passage, quitte à nous faire passer pour des envoyés de Protagoras.** fit-elle mentalement en regardant la télépathe droit dans les yeux.

Mieux valait éviter de dévoiler leurs intentions aux gardes. Elle se tourna ensuite vers Ivy et reprit, à voix haute, cette fois :

« Dryade, peux-tu endormir les gardes avec des spores ou des plantes ? »

Puis à Claire :

« Peux-tu rendre les armes tellement lourdes qu’ils seront obligés de les laisser tomber ? »

Puis à Abaigh :

« Des clones pourraient-ils ramasser les armes une fois les gardes endormis et nous les ramener ? On ne sait jamais… »

L’expérience lui avait appris qu’il valait mieux être armé lorsqu’on avait affaire à ce groupe. Même s’ils ne tiraient pas, il fallait pouvoir menacer. Ce serait toujours utile… Puis à Juliette :

« Veille à dispercer la foule pour nous permettre d’entrer. »

Et enfin à Kalalli :

« Viens avec moi. Occupe-toi de distraire le garde pendant que je m’occupe du garçon… »

Les ordres donnés, elle prit une inspiration et se dirigea vers le garde et le jeune garçon. Il allait lui falloir ruser et jouer de chance. Elle jeta un coup d’œil à l’inuit pour s’assurer qu’il la suivait. Il fallait que ça marche.

« Je m’occupe de lui. » fit-elle alors en tendant la main au jeune garçon.

Qui était-il ? Elle n’en avait pas la moindre idée. Mais ce qui était sûr, c’était qu’il valait mieux ne pas le laisser là et espérer qu’il n’était pas comme tous ces gens, comme lobotomisé.

Comme à chaque fois qu'elle réussissait à faire quelque chose avec son pouvoir, Anna ne pouvait réprimer un léger sourire de satisfaction. Surtout ces derniers temps. Les trois monstres se mirent, comme elle leur avait ordonné, à disperser la foule. Ca marcha presque trop bien. Elle avait pensé que cela devait se faire même à grands coups de pompes, mais elle ne pensait pas qu'ils seraient aussi brutaux. Satisfaite, mais cependant horrifiée face à la façon dont ses victimes s'y prenaient. Mais que valait il mieux ? Avoir quelques bleus et égratignures ou se faire dissoudre dans d'atroces souffrance par un monstre visqueux ?

Cependant, ce désastreux spectacle fut bientôt alimenté par le fameux « machin » qui tombait directement du ciel. Une véritable machine à tuer qui lui rappelait étrangement certains aliens dans de vieux films de science fictions. Presque sans surprise, il finit par tirer dans le tas, sans distinction. Les clones d'Abaigh l'ayant visiblement un peu trop titillé. Des sacrifices. C'était donc ça. Ils ne pourraient pas sauver tout le monde. Même avec les meilleurs intentions, ils n'étaient tous simplement pas des héros.

Claire lui fit passer un message que la télépathe s'empressa de retransmettre au reste de l'équipe. Aidée d'Ivy, Samantha prit les choses en mains, ou plutôt la chose et l'envoya valser autre part. Quitte à tirer sur n'importe quoi, qu'elle aille le faire ailleurs. La rousse en profita alors pour tous les attacher les uns aux autres pour éviter qu'ils se perdent dans le brouillard violacé que Juliette invoquait.

Sans trop savoir réellement comment, Anna retrouva enfin son équipe au complet dans le bâtiment. Malgré la cohue de dehors, les files à l'intérieure étaient toujours en ordre et avançaient lentement. Les jeunes étaient accueillit et dénudés par des mutants tout aussi horribles que les premiers rencontrés. Si Ganymède s'efforçait de recruter des hommes tous plus beaux les uns que les autres, il était maintenant évident que Némo avait dans l'idée de faire totalement l'inverse. Anna en regretta leurs meilleurs ennemis.

La jeune femme avisa Amy qui lui parla silencieusement. Un hochement de tête et le regard d'Anna se tournait déjà vers les gardes, prenant quelques secondes pour choisir la meilleure manière de les manipuler. Cependant, le reste des directives du leader attira son attention. Elle connaissait les points hautement positifs des spores d'Ivy, mais également les côtés bien moins pratiques.

"Oui, mais c'est juste que ..." Commenca-t-elle précipitamment à chuchoter à Amarenna.

Peu importe, avant que la rousse bombarde les gardes, elle envoya un messages télépathique à l'ensemble de l'équipe, intégrant également le tout jeune garçon vers lequel Black Hole se dirigeait.

**Protégez vous le nez et la bouche pour ne pas respirer les spores !**

En y pensant, la technique de l'endormissement des gardes sera tout aussi efficace que la manipulation.

La machine robotique avait disparu au loin grâce à l'action combinée de Samantha et de Claire. C'était déjà ça de fait ! C'avait presque été facile ! Tout le monde entra dans le bâtiment.

La pièce était organisé autour de deux files de personnes non mixtes. En plein milieu, les gens se déshabillaient comme de rien et balançaient leurs affaires au milieu, sur un grand tas autour duquel tournaient des gardes armés. L'Inuit frissonna. les hommes armés. Les gens qui doivent se mettre nus. Ca lui rappelait vraiment trop Bikaner... Il se crut un instant paralysé. Il ne voulait pas revivre ça.

Alors que ses mains tremblaient, Kalalli vit un jeune garçon ~~qui se faisait amener brutalement près d'eux~~. Amarenna commença à donner des ordres. Eux deux devaient s'occuper du garçonnet. Et lui, du garde, bien sûr...

Alors que la jeune fille s'avançait, Razgriz en restant près d'Amy envoya une illusion de type agréable sur le garde. Il était inutile de l'énerver, et il se montrerait sans doute plus enclin à se faire manipuler par la supercherie s'il se sentait détendu.

Ils étaient entrés ! Comme disait Georgia, la chance ne souriait qu'aux mauvaises mauvaises filles.
Ils étaient maintenant dans un gymnase qui, suite à la remarque de Samantha, rappela vaguement le peu de documentaires que la rousse mutine avait pu voir sur les massacres de la Seconde Guerre mondiale. Et si les morts pendus dans la rue l'avaient révoltée, cette vision-ci lui fit froid dans le dos : ces gens n'étaient pas mort, mais tout dans la mise en scène le laissait deviner l'inéluctabilité de leur sort.

Les ordres de Blackhole tirèrent l'Irlandaise de la contemplation morbide de la scène et de ses acteurs. Ce n'est que part la main tendue de la LeX que Dryade remarqua l'adolescent sur leur gauche. Sans savoir pourquoi, un sentiment d'injustice frappa Ivy : leur mission était d'arrêter Nemo. Tout autour d'eux, des tas de gens auraient sûrement aimé qu'on les sauve de ce pétrin... Pourquoi lui seulement ?

"Blackhole, c'est tout le monde ou rien, on peut pas se mettre à trier les haricots dans nos assiettes !" commenta-t-elle, en pointant la bannière Nemo sur le mur de droite. C'était plutôt Nemo qui faisait dans le triage...

Amarenna lui confia la tâche d'endormir les gardes. Anna intervint immédiatement pour conseiller à l'équipe de se protéger. Ca avait quand même du bon de faire équipe avec son ancienne équipière. Peu de gens la connaissaient aussi bien qu'Anna à l'Institut. L'Irlandaise échangea un simple regard d'assentiment avec son ex-leader, puis étudia ses chances de succès. Le gymnase était vaste, les victimes collatérales nombreuses, et l'un des types ne risquait pas de respirer ses spores vu sa tronche de calculette.

Ivy avait l'habitude de foncer tête baissée, mais tout ça ne lui plaisait guère. Elle leva le nez pour observer le plafond.

"Trop risqué. J'fais à mon idée, si on sort, tu pourras m'enguirlander." lança-t-elle à son leader en suivant son instinct.

Dryade récupéra sa Lianevy, qu'elle fit pousser à vitesse grand V vers les poutres du plafond, afin de se hisser par télékinésie végétale, telle une samourai pizza cat. Une fois là-haut, on pourrait dire qu'elle aurait "l'ascendant" sur l'ennemi, et tout loisir de leur tomber sur la couenne quand ils repèreront l'équipe. Comment ça elle se servait de ses coéquipiers comme apât ? Cette idée lui effleura l'esprit, mais elle balaya ses doutes en se rappelant que c'était précisément pour ça qu'Esther l'avait choisie.

C'était, on peut le dire, un véritable carnage. Ca hurlait dans tous les coins, ça se faisait exploser la tronche par le tripode, bref, c'était le bordel. Et le pire dans tout ça c'était que ces pauvres gens qui voulaient entrer continuaient à vouloir se précipiter à l'intérieur du bâtiment au lieu d'essayer d'éviter de finir entre quatre planches. Certains avaient besoin de revoir leurs priorités... Au moment où ses clones attirèrent l'attention du tripode, Samantha l'envoya valser loin : Parfait. Plus de distance il y avait entre ce truc et le groupe, mieux c'était. Il était temps d'entrer : Ivy les attacha avec une liane pour éviter d'en perdre un en route et juste avant que Juliette ne fasse apparaître sa brume, Abaigh jeta un coup d'oeil en arrière pour repérer ses clones. Une fois cela fait, elle les fit disparaître : Il était hors de question qu'elle laisse des clones traîner dehors alors qu'elle risquait d'en avoir besoin en grande quantité à l'intérieur. Heureusement que l'Irlandaise n'avait besoin que d'un bref contact visuel pour les faire disparaître, ç'aurait été la loose sinon...

Ils pénétrèrent donc à l'intérieur : Le carnage était derrière mais ce qu'ils y trouvèrent ne fut pas forcément mieux. Il y avait les mêmes files d'attente qu'à l'extérieur si ce n'était que là, les gens étaient complètement nus. Abaigh écarquilla les yeux quand elle vit les deux trucs qui semblaient examiner chaque personne : La vache, ils étaient repoussants ceux-là! Elle grimaça : Elle n'allait pas oublier leurs tronches de si tôt... Elle observa les gardes armés et une nouvelle fois les deux files d'attente ainsi que les portes du fond : C'était quoi ces cartons? Rouge, noir... Un pour la bouffe, l'autre pour l'exécution? Sans doute : Le "Soshoth" machin chose avait sans doute besoin d'un type de "nourriture" en particulier. Elle frissonna : Leur but ultime était de parvenir jusqu'à cette chose et elle n'avait pas vraiment hâte de faire sa connaissance.

M'enfin, le temps n'était pas à la frousse, mais à l'action.

L'Irlandaise sursauta en entendant un garde s'adresser à un jeune garçon à côté d'eux. Le garçon était encore habillé et ne semblait pas spécialement vouloir se mettre dans la file contrairement aux autres. Amy lança ensuite ses ordres : Chacun savait donc ce qu'il avait à faire. L'Irlandaise ne put s'empêcher de sursauter quand elle entendit la voix d'Anna dans sa tête : Se boucher le nez et la bouche? Ah bah oui : Les spores... C'était effectivement mieux de ne pas s'endormir là. ~~L'Abeille se tourna vers sa compatriote quand cette dernière annonça à Amy qu'il fallait sauver tout le monde ou personne : Abaigh fronça les sourcils, n'étant pas d'accord avec ça.~~ Cela dit, ce n'était pas le moment de discuter. Chacun devait agir et si tout le monde le faisait vite, cela pouvait jouer en faveur du groupe. Aussi, pendant que chacun faisait ce qu'il avait à faire, Abaigh se concentra pour faire apparaître cinq clones. Ils auraient pour ordre d'aller ramasser les armes des gardes quand ces dernièrs seraient à terre puis de rester près du groupe. Il serait toujours temps de changer les ordres en temps utile.

Thomas avait du bien vite renoncer à sa tentative de localisation : il savait que ce serait dur, mais il n’imaginait pas que ce serait aussi intense. Les sentiments de ces gens venaient parasiter son esprit, instaurant le chaos et la terreur dans le moindre de ses sentiments. L’enfant s’arrêta bien vite, secoué par un violent mal de crâne qui lui donna envie de fermer les yeux et de s’appuyer contre le mur, sans plus oser se servir de son pouvoir durant les minutes à venir. Rien que penser le faisait frissonner de douleur, alors, se servir de ses pouvoirs !
Malheureusement, bien mal lui en prit de se laisser aller à ce petit moment de calme : son manège n’était pas passé inaperçu, et déjà l’un des gardes s’avançait vers lui. A la vérité, Thomas ne se rendit compte de la présence de l’affreux que lorsque ce dernier lui hurla dessus, ajoutant par son cri encore un peu au brouhaha ambiant, et au mal de crâne du petit. Que n’aurait-il pas donné pour dix minutes de silence, enfermé dans une pièce sombre ! Euh… à la réflexion, non. Etre enfermé, il y avait déjà goûté, et il redoutait la punition qui lui serait infligé pour s’être enfui. D’ailleurs, il repoussa résolument l’image de LillyLollyPop couchée dans une mare de sang : il craignait trop de vomir, sinon.
L’enfant releva la tête, fixant le garde avec appréhension : ce dernier ne le tenait pas en joue, mais il n’avait pas l’air commode du tout, surtout que le petit n’avait aucunement l’intention de rejoindre la file des hommes. Ca aurait été se jeter droit dans la gueule d’un piège encore plus mortel que celui dont il venait de s’échapper, et c’était par conséquent hors de question. Mais que faire ? Amadouer le garde ? Ca allait être difficile, avec le mal de tête qui le tenaillait et l’empêchait de réfléchir correctement.

C’est alors qu’il entendit la voix, précédée du même picotement à l’arrière du crâne que quand Paul lui parlait. Seulement, ce n’était pas son ami le télépathe, étant donné que la voix avait des inflexions résolument féminines. Cela lui faisait mal au crâne, mais Thomas comprit pourtant le message, court et concis : se boucher le nez. Mais qui pouvait bien lui transmettre ça ?
C’est alors qu’il remarqua un petit groupe derrière le garde qui était face à lui, petit groupe dont l’un des membres se dirigeait vers lui. C’était d’eux, ce message ? Est-ce qu’ils venaient… l’aider ? Ca y ressemblait bien, en tout cas : et en plus, c’était des mutants, comme put remarquer Thomas en voyant une fille à l’allure plutôt bizarre, dont la peau était verte, du moins c’est ce qu’il cru déterminer vu la faible luminosité de la salle. Thomas, cependant, ne les détailla pas plus : inutile d’alerter le garde qui se tenait face à lui. Il reporta donc son attention sur l’homme, ses méninges tournant à plein régime, enfin, sauf quand un élancement plus douloureux que les autres venait lui faire perdre le fil. Qui était ces mutants ? Est-ce qu’ils étaient envoyés par euh… le Collège invisible, ou il ne savait plus trop quoi ? Est-ce qu’ils venaient détruire le Shoggoth et empêcher tout ça ?

Cela faisait beaucoup de questions, et pas la moindre réponse. Thomas se contenta donc de rester immobile face à l’ordre du garde, bien conscient pourtant qu’il était sur le point de faire confiance à un petit groupe dont il ne savait rien. Mais il avait bien dû faire confiance à Kent, puis aux résistants, puis à Paul… alors, ces mutants, si tant est qu’ils l’étaient, n’étaient que la logique continuité de sa liste. De toute manière, la naïveté dont il faisait preuve n’allait pas s’envoler, le Thomas du futur le lui avait confirmé en tendant son arme à Eve… après tout, il verrait bien. Et ça ne pourrait pas être pire que dans la situation actuelle !
Thomas s’apprêta donc à suivre l’ordre mental qu’il avait reçu, sans rechigner : il savait bien que de toute façon, il n’avait guère le choix. Ses yeux plantés droit dans ceux du garde, pour éviter tout risque de succomber à la tentation de jeter un œil au petit groupe, le jeune mutant se prépara mentalement à échapper à la menace du colosse en face de lui, dès que ce dernier ferait mine de…quoi, exactement ? Il ne savait pas trop ce que les autres allaient faire, l’empoisonner peut-être ? Bref, il se tenait paré à toute éventualité, histoire de ne pas se laisser surprendre par l’action de ses sauveurs, et de leur emboîter le pas le moment venu.

Une fois à l’intérieur du gymnase, la situation fut… Identique.. ? Non, pas tout à fait… Pour commencer, ils n’avaient plus le tripode entre les pattes, car Samantha s’en était débarrassé avec brio… Et aussi il est vrai, avec un bon coup de main de Claire et de son pouvoir sur la gravité. Malheureusement, ce dernier avait eu tout le loisir d’abattre son rayon de lumière mortel sur quelques malheureux de la file des garçons, et de les massacrer en l’espace de quelques secondes seulement. Quelques secondes, c’était aussi le temps qu’avait duré leur cheminement à travers sa brume, liés, au sens propre du terme par la multi-usage lianevy, semblable à un fil d’Ariane entre les mutants. Dire que leur entrée à été facile, serait mentir. A vrai dire, baroque serait un terme plus juste. Quoi qu’il en soit, tous avaient pénétré dans le gymnase et les trois gardes à l’entrée n’avaient visiblement pas eu vent de leur présence. C’était tout de même un bon départ, quoi que l’on puisse en dire.

Mais le repos et les lauriers n’étaient pas pour tout de suite, car la scène qui se déroulait maintenant sous leur yeux avait un désagréable relent d’extermination pour la jeune étudiante en histoire, certes de l’art, mais en histoire tout de même. Des gardes armés de part et d’autre de la salle et des deux files, qui se poursuivaient entre ces murs tout entier dédié à la gloire de cette monstruosité informe et sans âme qu’était le Shoggoth. A mi-chemin de la file, les gens étaient obligé de se déshabillé et d’abandonner leurs vêtement sur deux piles qui témoignaient déjà d’un nombre conséquent de gens ayant franchit le point de non retour. Combien y en avait-il eu déjà.. ? Difficile à dire… sûrement des dizaines… Peut-être des centaines… Lorsque un garde surgit non loin de leur position en houspillant un jeune garçon visiblement guère désireux à se fondre dans la file des garçons, Amy se crut en devoir de le sauver et après avoir donner ses ordres elle se dirigea dans leur direction en compagnie de Kallali qui allait tenter de convaincre en douceur le garde de laisser l’inconnu venir avec eux. Lorsque Ivy émit l’idée que soit elles sauvaient tous le monde, soit elles ne sauvaient personne, la gothique romantique acquiesça en silence, mais puisque Amy avait déjà tranché sur le sujet cela signifiait-il que elles allaient devoir sauver tous ces gens.. ? C’était absurde… La jeune femme aurait réellement voulut tous les sauver elle aussi, mais elles n’en avaient ni le temps, ni les moyens à son grand regret. D’ailleurs, la végétale irlandaise préféra renoncer à ce qui lui avait été demandé, et elle grimpa sur les poutres surplombant la salle afin de… Juger de la situation.. ? De surprendre l’ennemi d’une toute autre manière.. ?

Quel que fut son intention, elle préféra partir de son côté et alors que tout un chacun avait eu des directives pour neutraliser potentiellement leurs adversaires, à savoir les gardes et les deux étranges examinateurs dont la nature humaine était plus que sujet à caution, la gothique romantique elle, avait eu comme tâche de disperser ces malheureux que l’on menait d’une manière ou d’une autre, à l’abattoir. Cet ordre la laissa pantois durant plusieurs secondes… Comment diable, Amy voulait-elle qu’elle disperse des gens assurément drogués jusqu’aux naseaux, et qui n’avaient en tête qu’une seule et unique idée… Avancer, avancer, et encore avancer quitte à ramper avec une jambe en moins pour y arriver. La gothique avait tout d’abord songé à utiliser sa brume une seconde fois, mais elle réalisa bien vite que ce serait inutile vu la voie rectiligne sur laquelle tous ces malheureux s’avançaient. ~~De plus, cela handicaperait fortement Ivy dans son observation aérienne.~~ Dans ces conditions, il ne restait plus qu’une seule solution… Leur parler. Ils auraient pu les laisser, mais non… Certain croyaient encore visiblement au miracle divin qui sauverait tous ces gens. Peu convaincu, et le mot était encore loin de la vérité, Juliette se décida finalement à tenter quelque chose, et dans un souffle elle se campa entre les deux files, non loin de l’entrée du gymnase, et leva les bras en l’air en s’écriant :

‘’Ecoutez-moi ! Ecoutez-moi tous ! Le grand Shoggoth m’a parlé, il m’a dit : Va ! retourne parmi mes fidèles, et guides les jusqu’à moi. Il m’a dit : Rassemble les autour de ta personne désignée, et éprouve leur foi en leur demandant de rester ici, dans cette pièce. Notre dieu à tous a ajouté : dis-leur à tous, que ceux qui refuseront d’obéir à celle qui est porteuse de ma voix, seront sévèrement puni et rejeté du nombre des élus. Le grand Shoggoth a ajouté : Lorsque tous seront venu à toi qui est porteuse de ma parole divine, alors tu me reviendras afin de me témoigner de la foi inébranlable dont ils ont fait preuve… Alors seulement, tu pourras retourner auprès des élus et les guider jusqu’à moi pour que enfin ils puissent recevoir tous mon amour… Va ! M’a dit le grand Shoggoth, et accomplis ma volonté divine sans la moindre peur…’’

Se sentant légèrement ridicule dans ce numéro de foire, c’était pourtant la meilleure chose à faire que la gothique romantique avait trouvé pour tenter de retenir tous ces malheureux privé de volonté. Comble du ridicule, elle ne croyait pas un seul instant à l’efficacité de son geste, et songea que leur leader lui avait assigné une tâche définitivement irréalisable. Heureusement, son père ne l’avait pas vu endosser le rôle de l’un de ces escrocs de prêcheurs des rues qui abusaient sans vergogne des plus crédules et des plus faibles, autrement elle aurait eu droit à une sérieuse leçon de moral et de bon sens en dépit de son âge… Contrairement à son épouse qui était une fervente catholique, sans pour autant tomber de tels excès métaphysico-hystérique, heinrich Dagon était un athée pur et dur pour qui Dieu n’était rien d’autre qu’une béquille crée en un temps ou l’humanité avait un besoin crucial de se rassurer en un monde alors encore bien mystérieux.

Youppi, ils étaient entré? Drôle d’ironie, puisque c’était le dernier endroit où souhaitait être Claire. La machine propulsée au loin, c’était au moins une chose de faite. Il n’y aura pas plus de morts dans la rue, et elle aurait au moins été un minimum utile. Quoiqu’elle ne pouvait même pas en être certaine, vu qu’elle ne connaissait même pas l’amplitude du pouvoir de leur guide. Une chose est certaine, ils en étaient débarrassé. Sans trop passé inaperçus, ils entrèrent dans la salle avec un commentaire cynique de Samantha. Claire eut un frisson dans le dos en voyant les deux files et la montagne de vêtement. Elle avait entendu parlé de la guerre, la deuxième c’est cela?, et des nazis. Et des camps de concentration. Elle se souvenait pas trop des dates, mais surtout des images des montagnes de vêtements juste à côté des montagnes de corps. Et si c’était ce qui se passait, et que de l’autre côté tu te faisais gazer ou bien exploiter…

Claire jeta un petit regard vers ses coéquipières puis vers Kalalli. Il était peut être trop jeune pour savoir ce que c’était cete guerre et les camps, mais c’était absolument certain qu’il était trop jeune pour voir des trucs semblables. La muette le voyait trembler légèrement, et elle eut envie de lui prendre la main pour qu’elle cesse de bouger, et lui donner le reste de courage qui se trouvait dans son être.

Aussi bien en finir rapidement. Aux directives de Amarenna, Claire eut un petit serrement dans sa poitrine. Si elle en était capable? Elle ne savait pas. Elle n’avait jamais essayé plusieurs objets à vue, ou bien un aire d’effet aussi grand. (Si la pièce est grande, bien entendu.) Mais Claire en doutait. Et elle se sentit inutile. Aussi elle entreprit d’envoyer un message à Anna pour le reste de la troupe :

*Je ne crois pas pouvoir rejoindre tout le monde avec mon pouvoir. Et je ne sais pas si je peux mettre assez de force pour qu’ils échappent leurs armes… Je vais me concentrer sur le garde le plus proche, celui que les deux files juste vis-à-vis nous. Il est plus près, et donc a techniquement le plus de chance de nous toucher.*

Et c’est ce qu’elle fit. Une pensée étrange traversa l’esprit de la muette au même moment. Lors d’une communication télépathique, est-ce qu’ils entendaient sa voix? Du moins, ce que sa voix devrait normalement être? Et si c’était le cas, comment était sa voix? Grave? Aigu? Agaçante? Calme? Stridente? Douce? Comment savoir. La muette déplaça la question dans un coin de sa pensée pour mieux de concentrer au reste.

Entendant le message de Anna, Claire se couvrit le visage d’un coin de son t-shirt. Avec un coup d’œil vers Kalalli et Amarenna, la muette croisa les doigts pour que cela marche bien pour eux. Elle tourna vivement la tête vers Juliette lors de son discours. L’américaine fut étonnée par son jeu. Elle aurait même pu se faire avoir! La seule chose, maintenant, c’est d’espérer que les autres se fassent avoir. Sans les mettre dans de beaux draps

Le garde auquel avait parlé Amarenna fit immédiatement volte-face, l'air mauvais et l'arme bien en main. Le même air qui disparut aussitôt que Kalalli activa son pouvoir. Visiblement, l'illusion avait du fonctionner... Mais pour combien de temps ?

Très peu de temps peut-être... Juste ce qu'il fallut pour qu'Ivy se hisse à l'aide de sa télékinésie et de la liane végétale aux poutrelles du plafond. Abaigh se démultiplia. Elles étaient maintenant 6 : l'originale et les 5 clones. Avec pour ordre d'aller chercher les armes qui devaient être déposées...

Et Juliette, se déplaçant entre les deux files, près de l'entrée du gymnase, se lança dans sa longue diatribe. Qui ne manqua pas d'attirer instantanément, dès les premières secondes l'attention du garde situé entre les deux files. Il allait pour lui tirer une balle dans la tête, mais sous l'action du pouvoir de Claire, il ne put que lâcher son arme.

Il brailla néanmoins, de façon à ce que toutes et tous l'entende, en désignant Juliette du doigt :

"Mort aux impies ! Mort à l'infidèle !"

Partagés entre deux injonctions contradictoires, les deux files de drogués se raidirent et ne surent trop comment agir. Paralysées, celles-ci restèrent immobiles, trahissant néanmoins une grande nervosité.

Le groupe était à moitié repéré. Le garde situé au fond de la pièce, du côté de la file des filles, se saisit de son arme et mettant un pied à terre pour se mettre à couvert derrière une pile de vêtements, fit feu à l'instinct sur Juliette. Chance énorme pour la gothique, le projectile de très gros calibre ne fit qu'entailler son épaule gauche, lui occasionnant tout de même une très vive douleur...

Les clones d'Abaigh profitèrent de ce que le garde le plus proche de Juliette avait déposé son arme pour aller la chercher. L'une des Abaigh tenta de s'en saisir, mais pour l'heure l'objet était encore sous le coup de l'action de Claire.

Enfin, Ivy, attira l'attention du dernier garde, celui situé à droite de la file des garçons, qui cherchait à ajuster sa visée, légèrement handicapé par les ombres envahissant les poutrelles où se tenait la rouquine.

Les examinateurs, quant à eux, n'étaient pas en reste. L'homme métallique s'exprima de sa voix caverneuse et mécanique :

"ALERTE"

Le message résonna dans tout le gymnase.

Il leva un bras en direction d'Ivy. Des composants électroniques et des éléments mécaniques rampaient sur son membre supérieur. Comme si celui-ci allait s'allonger !

L'homme à tête de machine à écrire se dirigeait vers la porte située juste derrière lui...

Samantha quant à elle s'éclipsa discrètement du petit groupe pour aller se ranger dans la file située juste à côté d'elle.

Tout se passa vite. Trop vite. Le garde s'était retourné vers elle, menaçant. Heureusement, l'illusion de Kalalli fut efficace et permit à Amy de se tourner vers l'enfant.

"Reste pas là..."

L'ordre mental d'Anna retentit alors dans sa tête et elle remonta son vêtement sur son nez. Toutefois, les propos d'Ivy étaient clairs. Elle n'allait pas obéir bien sagement. Amarenna poussa un soupir en levant les yeux au ciel et se retourna vers le centre de la pièce pour suivre la débandade. Juliette venait de se faire tirer dessus. S'ils avaient encore des doutes sur les intentions de Nemo, c'était fini, cette fois. L'alerte fut alors données. Tout partait dans tous les sens. Du coin de l'oeil, Amy vit tête de machine à écrire se diriger vers la sortie. Elle le pointa du doigt. Néanmoins, elle ne pouvait rien faire contre lui.

"Attention!"

Mais ce n'était pas tout. Elle put, rapidement, constater que les autres gardes et l'autre examinateur se mettaient en position de réagir, notamment un des gardes qui menaçait à présent Ivy. L'ombre d'un sourire traversa le visage de BlackHole tandis qu'elle remarquait l'endroit où il se trouvait. Une bonne zone d'ombre... La jeune femme entreprit alors de faire se mouvoir les ombres, de les faire sortir des murs et des poutres pour venir entraver l'homme et l'empêcher de tirer.

Thomas n’avait pas vu la jeune fille se diriger vers eux, mais quand sa voix retentit, disant au garde qu’elle s’occupait de lui, il ne pût s’empêcher d’avoir peur pour elle. C’est qu’il n’avait pas l’air commode, ce type, avec son arme à la main. Mais à la grande surprise du jeune garçon, rien d’autre ne se passa : pas d’ordres, pas de coups, rien. On aurait dit que le garde avait été comme stoppé net. Alors, ces gens-là étaient des mutants ? Des gentils mutants ? Des ennemis de Protagoras et des siens, à n’en pas douter.
Le petit resta immobile, ne sachant trop quoi faire. Quelque chose lui disait que ce garde n’allait pas rester longtemps immobile, et qu’il serait mieux de l’assommer, ou à défaut de l’attacher. Parce que lui tirer dessus, pour Thomas, ce n’était pas vraiment envisageable sur le moment… il ne voyait l’homme que de profil, mais rien que de se mettre à imaginer que…qu’il pourrait… Le jeune mutant sentait la nausée le reprendre.

Pourtant, il fallait faire quelque chose, l’empathe en était bien conscient. L’homme était sous contrôle, mais vu le carnage autour d’eux, ça n’allait sans doute pas durer. Car oui, c’était ça véritablement : le carnage. Le petit groupe de mutant s’était dispersé dans la salle, cherchant sans doute à mettre hors d’état de nuire les deux gardes et les examinateurs. Visiblement, ils n’avaient pas prévu que les méchants allaient riposter mais, de là où il était, Thomas ne pouvait pas faire grand chose : certes, la foule semblait s’être calmée, hésitante devant les paroles d’une des filles du groupe, mais l’enfant craignait qu’utiliser son pouvoir soit une tentative vouée à l’échec.
Mais dans ce cas, que faire ? Car pour Thomas, même si l’homme était immobile, il était hors de question de fuir. Il ne s’était pas enfui quand il en avait eu l’occasion, ce n’était pas pour tourner les talons à la première anicroche ! Il ignorait si les nouveaux venus accepteraient son aide, mais en vérité, il ne comptait pas leur laisser le choix. Il était sûr de pouvoir leur apporter son aide, malgré le fait qu’il est l’air, il le savait, jeune et quelque peu fragile. Mais il savait ce dont il était capable, enfin, il en avait une idée, et le Thomas qu’il deviendrait… ou qu’il ne deviendrait jamais, tout n’était pas encore très clair dans sa tête sur ce point. Le passé, le futur, le temps, c’était quelque chose de difficilement appréhendable, si on y réfléchissait bien. Bref, le Thomas qu’il avait vu n’aurait pas hésité à faire une action d’éclat, pas hésiter à aider ces gens qui, il l’espérait, poursuivait le même but que lui. Non, il ne s’enfuirait pas comme un couard, et allait apporter sa pierre à l’édifice : il se faisait un devoir de le leur montrer !

Sans écouter sa raison, Thomas évalua rapidement le garde, qui était tournée vers Amarenna, et qu’il ne voyait que de profil. Se saisissant de la première chose solide qui lui tomba sous la main, à savoir le fusil mitrailleur que le garde avait toujours entre ses mains, le petit tente de frapper de toutes ses forces sur le côté du crâne du garde, avec la crosse. Certes, Thomas était encore jeune, mais il n’empêche, ce genre de frappe, il connaissait : c’était comme frapper avec une raquette dans une balle, sauf que la balle était e crâne du type, et la raquette son arme. Avant que sa mutation n’apparaisse, le jeune garçon était parmi bien classé dans la catégorie junior, et il pratiquait le tennis depuis l’enfance. Frapper le garde n’était pas foncièrement différent, et en sachant que les records de frappe peuvent atteindre les 300kms/h, on imagine aisément les dégâts que même un pré adolescent peut faire.
Thomas tenta donc de reproduire un geste qu’il maîtrisait : le coup droit, en tenant l’arme comme une raquette de tennis pour assommer le garde, et, il l’espérait, le laisser K.O. pour la suite des évènements. Il avait essayer de viser le crâne, jugeant qu’il avait plus de chance de faire des dégâts en frappant à la tête qu’en visant un point bien précis.

L'action se mettait en place et le garde ne s'était pas énervé lorsqu'Amy s'était rapproché du jeune garçon. C'était déjà ça ! Pourtant il avait encore les mains qui tremblaient et le coeur qui battait fort. Kala avait peur qu'ils soient blessés ou même tués. Autant ici, il voyait ce qu'il se passait, mais dans les autres opérations, il ignorait tout. Est ce que les autres membres de son équipe allaient bien ? Et Kitty, Nora, Rachel ? Il essaya de respirer calmement mais sans succès. L'Inuit n'avait qu'une envie : que tout se termine bien et qu'ils puissent rentrer sains et saufs, tous.

Il entendit alors Ivy qui en faisait à sa tête sur l'ordre - à bien ou à mal, pas possible de savoir sur le coup - puis la gothique qui commençait à jouer une espèce de scène de théâtre en faisant un monologue pour rallier les zombies des rangs. Bien qu'ils semblèrent quelque peu surpris, les gardes eux ne se laissèrent pas faire de la même façon et l'un d'eux tira même sur la jeune fille. Encore plus affolé soudainement, il murmura en serrant la mâchoire et les yeux soudainement mouillés : " Juliette... "

Heureusement la blessure ne semblait pas trop grave. Mais il avait eut très peur en entendant le coup de feu partir. Kala se reconcentra soudainement sur son garde. L'autre garçon qui semblait un peu plus jeune que lui ne devait pas être blessé parce qu'il était déstabilisé par le tir. Kalalli se concentra rapidement en essayant de ne penser à rien même si une certaine peur transparaissait de façon évidente.

Maintenant son illusion sur le garde pour que celui-ci se sente presque étranger au conflit qui se déroulait, Kali le fixa à distance raisonnable.

Point positif : Ils étaient toujours vivants.
Point négatif : Ils ne savaient pas pour combien de temps.

Tout se passait tellement vite qu'il fallait vraiment être attentif. Abaigh n'eut pas le temps d'envoyer ses clones qu'un coup de feu retentit. Reflexe : Elle se baissa. Quelques secondes après, elle releva le visage, flippée de voir l'un des siens à terre. Elle put voir que Juliette avait été touchée mais elle ignorait si la blessure était grave ou non : Elle espérait que la gothique irait bien... Finalement, chacun avait beaucoup à faire car les ennemis étaient nombreux et encore une fois, il fallait agir vite, agir bien, agir avec prudence : Difficile de tout concilier surtout dans une situation pareille, mais il fallait faire au mieux. l'Abeille observa rapidement autour d'elle ce qu'il se passait : Ils étaient tous en danger.

Abaigh doutait : Elle n'était pas certaine de l'attitude à adopter. Si elle se mêlait à la bataille, elle ne pourrait plus gérer ses clones et elle les avait fait apparaître pour une raison : Ramasser l'arme du garde. L'arme... En quel honneur était-elle encore par terre? Est-ce-que ses clones faisaient encore les fortes têtes? Ca leur arrivait souvent ces derniers temps.

-Qu'est-ce-que tu fiches?! C'est pas compliqué pourtant bordel!!! Occupe-toi de lui et ramasse l'arme ensuite!!!

Cria-t-elle à l'attention du clone le plus proche de l'arme, désignant d'un geste du menton le garde qui était désarmé et donc, sans défense. Enfin, il devait avoir des notions de combat, mais les talents de boxeuse de l'Abeille jouait en sa faveur et donc, de celle de ses clones. Le clone était fait comme Abaigh, avait le même instinct et savait donc comment faire pour mettre un mec K.O : Il tenta de lui mettre un coup de poing assez violent en pleine tempe en essayant d'être au maximum rapide afin d'essayer de l'avoir par surprise. Au pire, même si le garde l'évitait, le clone n'allait pas le laisser filer et allait se battre avec lui jusqu'à le mettre à terre. L'arme quant à elle, pourrait toujours être ramassée par le clone s'il parvenait à étendre par terre le garde en un coup.

-Préparez-vous à couvrir les autres et à les protéger si y'a besoin!

Ajouta-t-elle à l'attention des autres clones. Ils étaient de très bons boucliers humains : Ils pourraient être utiles pour ses coéquipiers si jamais ils en avaient besoin. Du coin de l'oeil, toujours baissée, elle surveilla son clone, espérant qu'il allait réussir à neutraliser le garde et à récupérer l'arme.

Le coeur de Claire cessa de battre quelques secondes en voyant les gardes se tourner vers Juliette à la fin de son discours. Sur le moment, Claire était certaine qu'elle allait se faire tuer. Sa peur retomba un peu lorsqu'elle remarqua que le fusil qu'elle visait de son pouvoir tomba par terre, et elle ne put s'empêcher de laisser échapper un soupir de soulagement. Les clones de Abaigh approchaient en plus, c'était une bonne chose de faite. La muette se tournait vers Samantha qui avait disparu dans une des files lorsque la détonation d'arme se fit entendre. Son sang se glaça, puis elle se tourna vers Juliette pour la voir blesser.

L'alerte était sonnée
Ça devenait plutôt moyen comme situation.

Claire se précipita dans la file des filles, afin de se fondre dans la masse comme Samantha, en regardant partout autour d'elle comme plusieurs autres personnes. Qu'est-ce qu'elle devait faire? Un garde ici, un garde là, deux autres là-bas puis les deux chefs de lignes... Elle sentait son coeur battre plus vite et son esprit vagabonder. Comme si cette alerte sonnait la fin, elle pensa à ses parents, à son équipe, sa meilleure amie, l'homme qui faisait battre son coeur. Un petit pincement dans sa poitrine à cette dernière pensée; il ne saurait jamais qu'elle l'aimait. Elle-même ne savait pas pourquoi, mais qui a t'il de logique à l'amour? Elle avait peur d'aimer, alors que son coeur demandait que cela.

Une fraction de seconde, elle crut que tout était terminé lorsque Amarenna la ramena les pieds sur terre. Mais rien n'avait commencé, encore. Libérant son esprit de ses pensées troublées, Claire leva les yeux et remarqua l'homme à la tête de machine à écrire qui se dirigeait vers la sortie. Il ne fallait pas qu'il sorte.

Fixant l'homme-machine, Claire annula complètement l'effet de gravité qui s'exercait sur son corps. Ainsi, avec un peu de chance, le moindre mouvement de sa part alors le propulser dans les airs et ainsi l'empêcher de partir de l'autre côté de la porte. Il allait se retrouver comme un ballon gonflé à l'hélium qui se collait contre le plafond, du moins... avec un peu de chance.

Ivy était arrivée dans les hautes sphères du gymnase et était encore en vie pour s'en vanter. La hauteur lui rappelait un peu le Sven Ascentionnel, mais la situation n'avait rien d'agréable. Jetant un coup d'oeil vers le bas, elle remarqua que les autres suivaient les ordres d'Amarenna. Le coup de feu qui retentit la fit sursauter. Elle vit la silhouette de Juliette tressaillir, mais la gothique n'était pas tombée.
La rousse tira la langue de soulagement par réflexe, mais nota avec un certain mécontentement que son ascension n'était pas passée inaperçue, et que le reste des gardes était en alerte.

"Rahh, c'est pô vrai, va falloir sortir le grand jeu..." marmonna-t-elle en testant pensivement la solidité de sa Lianevy.

Petit calcul rapide d'une casse-cou dans les starting-blocks : vu sa position actuelle... la position des poutres...

"Mesdemoiselles, je crois qu'on a un gagnant." lança-t-elle dans son communicateur à destination de ses camarades. Qui a dit que le masculin l'emportait quand on avait une Abaigh puissance 5 ?

A ces mots, elle se concentra sur sa tâche : après avoir ramené la Lianevy à elle, elle en lança un bout sur la poutrelle au-dessus du tas de vêtements de gauche et la noua solidement à la poutre par télékinésie.
Joindre l'utile à l'agréable. Si jouer la fille de l'air pouvait les aider à dégommer ces types, alors pourquoi pas !

Elle ne put s'empêcher de penser bien fort pour Anna : *Vis un peu ça, mon nouveau record ! Sans les pieds !*

Tenant fermement la liane à deux mains, la rousse se jeta dans le vide en visant l'homme métallique, avec l'intention de lui foncer dedans. Avoir la caboche en bois avait du bon. Une fois qu'elle serait assez proche de lui, elle ramènerait ses jambes devant elle pour l'emboutir. Avec un peu de chance, ils finiraient peut-être même leur course dans la pièce mystérieuse où disparaissait la file des filles.

Comme la gothique romantique s’y attendait, son petit prêche improvisé attira presque immédiatement l’attention des gardes en charge de la surveillance du bon déroulement de la curée. Comment aurait-il peu en être autrement à vrai dire, il était assez difficile de stopper la marche des gens des files, à la barbe et au nez de leurs tortionnaires. Pourtant, la jeune femme ne s’était pas ridiculisé en vain car il semblait que son petit discours pseudo messianique avait atteint les malheureux qui s’étaient arrêté d’avancer, apparemment troublé par le paradoxe que les paroles de Juliette entraînait dans leurs esprit. Mais les gardes réagirent très rapidement et heureusement pour la jeune femme Claire lui empêcha de se voir mortellement blessé. Pourtant, ce ne fut que partie remise car quelques secondes plus tard, un sifflement caressa l’oreille de la gothique romantique qui chancela légèrement sous le choc qui venait d’ébranler son épaule. De surprise elle recula de un ou deux pas, mais ne mit pas genoux à terre. En portant la main à son épaule douloureusement brûlante, elle sentit le liquide carmin se déposer légèrement sur ses doigts. L’espace d’un instant elle crut avoir reçu la balle de plein fouet, mais après une vérification sommaire elle constata avec un soulagement certain que celle-ci n’avait fait que l’effleurer… Un soupir de soulagement fusa alors de ses lèvres, tandis que sa main demeura toutefois posé sur son épaule le temps que la douleur du au choc s’atténue complètement d’ici quelques secondes.

Si besoin était, cet incident lui rappela que leurs adversaires ne reculeraient devant rien ni personne, et que s’ils voulaient tous en sortir vivant ils allaient devoir se montrer tout aussi déterminé qu’eux. La suite des évènements fut assez confuse de son point de vue, ce qui était assez normal lorsque l’on venait de rater son rendez-vous avec la mort, même pour une gothique romantique comme Juliette. Heureusement, plus aucun tir ne se fit entendre dans le gymnase, ce qui rassura la jeune femme sur l’état de santé de ses camarades de mission. Mais les tirs pouvaient recommencer à tous moment, et ils n’était que très peu en fin de compte. Courant se mettre rapidement à l’abris dans la file la plus proche, Juliette réfléchit rapidement à ce qu’elle allait faire. Se transformer en brume afin de ne plus risquer une balle perdue.. ? Ma foi, c’était une idée… Mais laisser les autres se débrouiller tous seul ne l’enchantait guère à vrai dire. C’est alors que elle décida d’utiliser à nouveau les malheureux qui avaient été quelque peu réceptif à son message imaginaire. Vu leur nombre, ils pourrait aisément neutraliser au moins les gardes si ce n’était les deux mutants. De plus, elle avait un avantage sur leurs ennemis, elle n’avait pas tiré sur qui que ce soit, ce qui la rendait peut-être plus crédible aux yeux des fidèles du dieu imaginaire. Reprenant rapidement son souffle, Juliette s’écria à nouveau :

‘’Les faux envoyés du grand Shoggoth on voulu m’empêcher de rejoindre notre dieu afin que je lui témoigne de votre foi, ils veulent vous tromper et vous empêcher d’atteindre celui qui vous aime. Le grand Soggoth ne vous accueillera que si votre foi en lui est vide de tous doutes, alors arrêtez les ! arrêtez les vite et je témoignerai de votre courage et de votre fidélité inconditionnelle à notre dieu… Seul ceux qui sauront voir la vérité seront digne de le rejoindre !’’

Conclu Juliette, peu habitué à entraîner une foule derrière elle. Toutefois, si ses paroles était entendu cela leur serait sans l’ombre d’un doute d’un grand secours. Puis, jugeant que ils n’avaient plus de temps à perdre, elle décida de s’évaporer afin de rejoindre la salle suivante afin de tenter de voir si tout ce brouhaha avait réellement alerté qui que ce soit. C’était à cela que servait son pouvoir au final, infiltrer et explorer…

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