Réunion de rentrée

La rentrée des classes, moment attendu et redouté aussi bien par les professeurs que par les élèves.
La fin du printemps avait été mouvementée, et par chance, l'été avait été plus calme. De quoi se reposer un peu, travailler un peu, s'occuper quoi. Se changer les idées aussi, ce qui n'était pas forcément du luxe en ces circonstances où le monde évoluait. Et il ne se fallut pas beaucoup de temps pour que l'actualité mutante se rappelle à nouveau à son bon souvenir !

C'est donc avec une relative appréhension qu'Adam avait demandé à réunir les élèves pour la rentrée. Il était arrivé en avance dans l'amphi, comme toujours avant ses cours... Histoire de s'imprégner de l'ambiance. D'aérer un peu, de faire la poussière. De refaire l'aller-retour dans son bureau parce qu'il avait oublié son ordinateur.

Finalement, la salle était prête, et Roberta était à l'heure. Bien à l'aise dans sa robe ample, et son habituel air affable de mamie gâteau sur le visage. Une petite visite rapide de l'institut, des parties publiques, puis rendez-vous à l'amphi, où tout était en place, et les élèves commencèrent à arriver, ainsi que les autres professeurs.

Après les banalités d'usage sur l'organisation des cours, Adam attaqua le vif du sujet.

"Les événements de Génosha ont été particulièrement douloureux pour tout le monde. Les nations sont en train de se réorganiser face à la question mutante, et les mutants eux-mêmes vont être à surveiller, dans la mesure où certains courants ne sont pas forcément pacifiques. Dans tous les cas, cela crée des tensions qui risquent de générer des conflits à plus ou moins court terme.

Les événements de Génosha nous ont appris de la plus cruelle des façons que ces conflits n'épargneront personne, en tout cas, personne qui viendrait s'y frotter de trop près. C'est pourquoi nous avons pris une grave décision : nous avons décidé de revoir le fonctionnement par équipes de l'institut.
Nous ne voulons plus prendre arbitrairement la responsabilité de vous placer face à des situations qui pourraient être dangereuses, et nous en mordre les doigts par la suite. C'est pourquoi à l'heure actuelle, nous avons préféré mettre entre parenthèses les équipes de missions.

Néanmoins, l'Institut est une voix importante de la communauté mutante, et nous comptons continuer à faire entendre notre voix de manière active à travers le monde. Nous envisageons toujours d'intervenir quand les choses rendront une action nécessaire, et tous les élèves souhaitant contribuer à ces actions seront les bienvenus."

Adam se tourna alors vers Roberta, qui se tenait debout sereinement, un sourire affable lui faisant plisser les yeux sur son visage encadré de dreadlocks, puis se tourna à nouveau vers les élèves.


"Suite à l'avènement de Génosha, le gouvernement à décidé d'installer Mme Roberta Shenzie à l'institut Xavier. Je lui laisse à présent le soin de se présenter."

La fameuse Roberta s'avança, et s'adressa alors aux élèves d'une voix ronde et grave.

"Bonjour à tous mes enfants. Comme le Dr. Zachary l'a dit, je m'appelle Roberta Shenzie, et je suis cadre au département de la Défense. Au Pentagone.

Pour la petite histoire, le département de la Défense a proposé à l'Institut Xavier de devenir un groupe mutant officiel gouvernemental, ce que le Dr. Zachary a refusé. Néanmoins, nous avons insisté pour qu'un observateur soit placé parmi vous, afin que nous puissions apprendre de vous votre organisation et vos idéaux, dans l'optique de créer notre propre groupe d'intervention avec des volontaires.

Dans tous les cas, je vais avoir mon propre bureau ici. Mon rôle est certes d'observer, mais également de conseiller, et de lisser un petit peu les choses avec le gouvernement. Le congrès est actuellement en débat pour définir le cadre général concernant les mutants aux Etats-Unis d'Amérique, et je vais essayer de faire en sorte que vos actions ne soient plus interprétées comme des interventions d'une milice paramilitaire mutante, mais comme quelque chose d'un peu plus légal.

Également, l'équipe des professeurs m'a dit être d'accord pour signaler à l'institut Xavier toutes les situations d'urgence, comme les attentats, les catastrophes naturelles, qui pourraient requérir votre aide. Comme l'a expliqué le Dr. Zachary, tout ceci ne sera naturellement pas contraignant, et ne participeront que ceux qui en auront la volonté.

En tout cas, je comprends bien que ma présence peut avoir un caractère un peu intrusif, mais je vais faire en sorte d'être la moins gênante possible.

Oh, et appelez moi Roberta."

Elle fit un petit signe de tête, puis laissa le micro à Adam qui repris la parole.

"Merci Roberta. Je laisse la parole aux autres professeurs."

Aïe aïe aïe ! Arriver en retard le jour de la rentrée, ça le fait pas ! Un coup rapide à la douche, le temps de s'habiller et départ ultra-précipité vers l'amphi, un biscuit rond en bouche, son sac à dos en train d'être monté à l'épaule. Fini le beau temps de l'été quoique trop chaud de l'avis de l'Inuit qui commençait à en avoir marre de ces chaleurs excessives. Avec sa peur d'arriver très en retard, il arriva... très en avance. Il soupira de façon sonore face à la porte de l'amphi qui était heureusement ouverte. Qu'est ce qu'il faisait maintenant qu'il était là ? Aller s'affaler sur un siège. Bonne option. Il n'avait aucune idée de quand les autres arriveraient.

Kalalli s'assit en plein milieu de l'amphi silencieux comme au cinéma, où le directeur s'affairait à tout préparer. Il allait et venait, semblant toujours oublier un truc quelque part. Il sortit de son sac cinq petites feuilles qu'il plia et fit tenir aux chaises. Dessus, il était marqué : "KozaX Only". Au moins, arriver dans les premier lui aura servi à quelque chose. Les bras sur la table, il posa sa tête dessus et regarda des yeux le prof. Rapidement d'autres élèves arrivèrent. La présentation allait commencer.

Une femme noire arriva dans la salle. Les autres profs aussi étaient là. Peut être était-elle une des nouvelles profs qui remplacerait un ancien ? Quoi que non. Ils étaient tous là les anciens. Elle avait un air cool. Surement ses dreadlocks.

Le directeur commença son discours alors que tout le monde était là. Il évoqua les morts de Génosha et en vint rapidement à la responsabilité de l'Institut vis à vis d'eux. Mais la suite le surprit beaucoup. " Mettre entre parenthèse les équipes. " Ca voulait dire quoi ça ? Un regard inquiet vers ses camarades, il reporta son attention vers Adam.

Les missions étaient maintenues. Etrange mélange que voilà. Il présenta la femme. Roberta Shenzie. Elle prit la parole d'une voix assez étrange mais reposante. Elle venait du Pentagone. Rien que ça. Ainsi un groupe de mutant "officiel" pour le gouvernement serait recruté ici en plus de faire ses missions classiques. Des missions non classées "Sauvetage du monde mutant". Ca changerait un peu au moins. Ca ferait des occasions de venir en aide à d'autres. Ca pouvait être intéressant. Mais Kala espérait que cet effacement des équipe ne serait que momentané car il n'avait aucune envie être séparé de ses amis KozaX trop longtemps en mission. Il était rassuré avec eux. Il les connaissait et ils le connaissaient. Ils avaient vécu tellement ensemble qu'ils étaient une famille proche dans la grande famille de l'Institut.

Les autres professeurs allaient prendre la parole. A la fin du cours, il irait demander à Vadim des détails car il ne comprenait pas tout. Il ne serait pas le seul. C'était une évidence. Il ne devait pas être le seul inquiet.

La rentrée était là après l'été et les vacances, et les vacances... Il y avait tellement de bordel, de morts et de choses nouvelles qu'après Genosha, ils avaient amplement mérité de ne rien faire encore une fois durant deux mois. Il avait pu bronzer, un tout petit peu, rejouer au basket et discuter ou ennuyer ses camarades KozaX, selon duquel il était question. Bien sûr, les choses n'avaient pas totalement changé en quelques mois, Nan' était toujours son colocataire et Kal était toujours celui qu'il préférait embêter, même s'il faisait plus gaffe depuis qu'il lui avait répondu. C'était une famille, une qui n'allait certainement pas être séparé facilement. Du moins le croyait-il...

Arrivant dans la salle, il se dirigea vers Kal, naturellement et vit ses petits papiers sur lesquelles étaient notées "KozaX Only". Il leva les yeux au ciel, enleva celui à côté de Kal pour y prendre place. Il ne fit qu'un signe de tête pour le saluer, être ici lui rappelait déjà qu'il allait à nouveau y avoir des cours et il s'en passerait bien.

Ensuite, il se concentra sur les profs. Il semblait y avoir une nouvelle, peut-être pour une nouvelle équipe? Mais Jay déchanta rapidement.

**Quoi? Comment ça? C'est quoi cette histoire?**

Bien sûr, c'était dangereux, il ne pouvait pas prétendre le contraire mais là, il n'était que bouché bée. Les missions étaient une chose très importantes pour les équipes, c'était grâce à ça qu'ils s'étaient tous rapproché. C'était vrai que Yamina s'était faîte tirer dessus, que Kal avait pris une douche étrange ou encore n'importe qui qui avait risqué sa vie. Adam reniait-il ça? C'était très étrange, il fallait qu'il en apprenne plus, il voulait savoir comment ils pouvaient rester unis entre KozaX s'ils n'avaient pas de véritable enjeux communs. Du coup il était partagé entre l'idée qu'Adam avait raison sur la dangerosité des missions et le fait de vouloir rester souder... c'était trop compliqué pour lui, il se dit qu'il y réfléchirait plus tard.
Et en plus, ils avaient une responsable du gouvernement ici. Ça il n'était pas totalement contre, ça leur permettrait d'agir légalement en réalité mais il ne voulait pas perdre ses amis, ils savaient qu'il pouvait compter sur eux en mission, se retrouver avec n'importe qui était plus dangereux...
Il fallait juste attendre que les autres professeurs parlent et surtout Vadim pour voir s'il allait leur lancer un message, c'était leur chef, il n'allait pas les laisser tomber, il allait tout leur expliquer. Il n'était pas comme Vayne...

Une réunion de rentrée... En amphithéâtre, avec ses collègues, les élèves et cette sorte d'agent de liaison que le Gouvernement Américain avait installé ici.

Esther n'avait pas encore eu réellement le temps de parler avec cette femme : en dépit de son apparence sympathique et rassurante, elle n'en demeurait pas moins un agent de l'État.

Un cadre légal c'était une bonne chose. Sécurisante. Peut être qu'avec ça, les pertes seraient moins lourdes...

Lars, Liam, Hjördis, Garcia... Aleph ferma les yeux, tentant de chasser leurs visages de son esprit... L'heure n'était pas aux pleurs. Ni au deuil. Ni à la désolation.

Elle les garderait dans un coin de sa tête. Tout comme Robert. Et Elliott qui les avait trahi.

Sans parler de cette horrible affaire de Shoggoth... Pauvre gosse. Ils étaient vraiment allé au bout de l'enfer sur cette planète. Elle espérait juste que Nemo ne renaîtrait pas sous un nouvel avatar. Et que c'étaient vraiment à des lendemains qui chantent qu'il fallait s'attendre...

Mais bizarrement un truc en elle lui faisait penser que tout ne serait pas aussi simple...

Une fois qu'Adam et Roberta eurent fini de parler, elle s'approcha du pupitre et commença :

"Je rebondirai rapidement sur l'intervention d'Adam. Nous ne pouvons plus nous permettre à l'heure actuelle de vous envoyer en mission sans le moindre filet de sécurité. Pour l'instant, côté légalité, nous avons été chanceux. Mais vous savez bien que la chance ne dure pas toujours..."

Elle marqua une pause. Un peu vacillante.

"Nous avons subi en revanche de lourdes pertes. Et en dépit de l'héroïsme de toutes et tous, un bon nombre de vos camarades ont été tués depuis l'ouverture de cet établissement. La présence de Madame Shenzie permettra, je l'espère, de faire en sorte que nous n'ayons plus à enterrer qui que ce soit. Aussi, je vous demanderai de lui réserver le meilleur accueil"

Esther se tourna brièvement vers ladite Madame Shenzie.

"Et pour ma part, si vous avez besoin de quoi que ce soit, j'imagine que vous saurez trouver mon bureau"

Reprenant sa salive et son souffle, elle poursuivit :

"S'agissant des factions dont a parlé Adam, nous aurons à surveiller particulièrement la branche racialiste génoshéenne. Une organisation appelée "Avenir Mutant" qui est tout particulièrement infiltrée - il semblerait - au sein de la juridiction spéciale créée pour connaître des crimes perpétrés durant le jour de la grande déflagration"

Et elle savait qu'ils étaient nombreux !

"Néanmoins, sur ce sujet, je ne m'avancerai pas trop. Je dois bientôt me rendre à Paris pour rencontrer John Jacob, que certains d'entre vous connaissent, qui est bien informé sur Génosha, ainsi qu'une section de police en charge pour le Conseil de l'Europe de la traque de ces criminels. Je vous tiendrai au courant. Merci de m'avoir écoutée"

Elle termina son intervention par un sourire qui se voulait aimable, puis retourna s'installer avec les autres enseignants.

Carrie était bien droite près des autres professeurs, mais elle ne semblait pas toute présente. Elle écouta d'une oreille distraite les paroles du professeur Zachary, paroles qu'elle aurait pu deviner de toute façon. Elle l'entendait quasiment répeter son discours dans son sommeil. Elle soupira discrètement et se frotta les yeux d'un petit geste. Les cernes autour de ses yeux laissaient paraitre un sommeil plutôt léger depuis quelques jours. Elle balaya la foule d'élèves de son regard somnolant, le visage dur et sérieux. Elle se rendit compte qu'elle était peut-etre un peu trop fatiguée, elle se donna un coup de pied mental et se réveilla un petit peu. Lorsque Shenzie et Zachary eurent finit de parler, ce fut au tour de Esther de prendre parole. Elle tourna la tête vers elle, le seul mouvement qu'elle fit pour plusieurs longues minutes.

Paris. France. La Maison. Elle allait rentrer à la maison.

Carrie soupira et ferma les yeux momentanément. Non, c'était ici sa maison maintenant. Mais elle retournerait là-bas, elle le devait. Une fois que Esther eut terminé de parler, Carrie s'adressa à la foule d'une voix qui commença un peu rouillée. Mais qui n'avait pas perdu de son humpf et de sa froideur:

"J'accompagnerai Mademoiselle Kofman dans son voyage à Paris. Pour des raisons personnelles. D'ici là, vous savez où me trouver."

Si vous n'avez pas peur de moi...complèta-t-elle dans sa tête. Elle tourna la tête vers Paolo. Elle retourna à sa place et garda le silence.

Ken n'était pas sûr d'aimer cette rentrée.
Il était d'accord avec l'équipe dirigeante pour dire que beaucoup trop de pertes avaient été à signaler et qu'il fallait faire quelque chose contre ça ; mais annuler les équipes et ainsi ruiner ce que eux, professeurs, avaient essayé de construire aussi difficilement, ça n'était pas loin d'être trop extrême.

Evidemment, il était normal qu'après Genosha, l'Institut ait plus à se conformer à la légalité et la présence de l'envoyée du Gouvernement était normale - mais guère appréciable. Il n'avait pour le moment rien de personnel contre elle, mais savait se rappeler ce que l'Etat avait fait contre les mutants et comment tout cela pouvait très rapidement tomber dans l'excès et la folie. Si elle était honnête et droite, ils pourraient s'entendre et peut-être même façonner un lien entre les mutants et le Gouvernement ; mais si elle comptait leur jouer quelques tours, il ne serait pas le dernier à le faire sentir.

Néanmoins, Fury n'avait pas envoyé d'être de mauvaise humeur ou de se lancer directement dans une opposition aux professeurs. Trop souvent il avait été incompris par ses positionnements colériques et dictés par l'émotion ; il devait apprendre à se contrôler, à penser plus avant de réfléchir et à se mettre à la place des autres. Bien sûr, ça ne l'empêcherait pas de glisser quelques remarques sur l'apparente inutilité de la destruction des équipes, mais il n'irait pas non plus dans "l'affrontement" frontal. Ca ne servirait à rien, au fond.

Depuis Genosha et ces mois passés, il avait mûri et espérait être devenu quelqu'un de plus calme et de plus posé. Sa relation avec Rachel lui permettait de trouver un équilibre dans sa vie, pouvant désormais accepter son pouvoir et ses pertes. Il devenait un peu moins "SuperKen" pour être plus "humain", laissant ses propres qualités s'ouvrir au lieu d'un moralisme souvent trop violent et mal appliqué.
L'Institut lui faisait quitter l'adolescence pour entrer lentement dans la vie d'adulte ; si le chemin était encore long, il se rendait compte qu'il était sur la bonne voie et ça le confortait dans ses choix.

Esther et Carrie parlèrent après cette Roberta. Il comprit rapidement que son ancien professeur, à qui il était toujours très lié, voulait rentrer à Paris pour retrouver son ancien monde ; il espérait juste qu'elle reviendrait. Il savait que beaucoup la considérait comme une sorte de dragon, mais O'Connell avait appris à dépasser sa carapace et à découvrir derrière une femme estimable et honorable. Elle n'avait pas toujours su avoir les mots dans leur relation, mais elle ne l'avait jamais lâché - et lui non plus.
Il lui fit donc un vrai sourire, honnête et venant du coeur, en espérant qu'elle se rappellerait qu'elle laisserait ici des personnes pour qui elle comptait vraiment.

Néanmoins, mû par la volonté d'en savoir plus sur "l'agent gouvernemental" et les missions qu'elle pourrait donner aux étudiants, il profita d'un petit moment de silence pour poser une question.

"Madame Shenzie ?"

Il utilisait à dessein son nom et non son prénom comme elle le demandait.

"Si je puis me permettre, vous parlez de missions éventuelles pour nous. Je suis certain que beaucoup ici, moi y compris, seront contents d'aider le Gouvernement à protéger les humains autant que les mutants, mais dans quelle structure opérerons-nous ? Serons-nous protégés par un statut légal spécifique nous donnant certaines prérogatives juridiques et des pouvoirs en matière d'arrestation ou d'intervention ? Serons-nous reconnus officiellement ou agirons-nous officieusement et discrètement ?
Je cherche simplement à savoir comment le Gouvernement désire voir notre intervention. Et aussi si ceux qui aideront lors de catastrophes pourrons apporter des ennuis juridiques à l'Institut et à leurs personnes en cas de souci."

Ken avait parlé d'une voix calme et posé. Il passait sa main dans ses cheveux plus longs et sa petite barbe naissante en espérant une réponse claire ; il ne voulait pas ennuyer les professeurs et la nouvelle, il n'avait encore rien contre elle malgré une légitime attente de confiance, mais préférait être rassuré avant de se lancer dans diverses cabales. Après tout, l'Institut supprimait les équipes pour plus de sécurité : ça serait un comble que l'équipe dirigeante permette alors des situations encore plus dangereuses.

Alors que Ken interrompait Carrie, il y eut un gros silence dans la salle, qui fut rapidement brisé par un bruit de sifflement du micro de l'estrade qui fit mal aux oreilles de tout le monde.

D'un air vaguement mal à l'aise, Roberta se tourna vers Adam qui avait un aide un peu embarrassé, puis, après un simple hochement de tête affirmatif du directeur, celle-ci s'avança à nouveau pour prendre la parole, de son ton toujours affable, et humoristique.

"Jeune homme, votre enthousiasme est assez touchant, mais à votre âge, je ne croyais plus au Père Noël.
N'allez surtout pas croire que le gouvernement vous donnera la moindre prérogative, ou la moindre accréditation pour mener des opérations de police ou de justice. Comme je l'ai indiqué tout à l'heure, vous n'êtes pas le groupe de mutants du gouvernement, conformément à ce que souhaitait le Dr. Zachary, donc ce genre de choses reste totalement hors de propos. Vous savez ce qu'on dit : on ne peut pas avoir le beurre, l'argent du beurre, et le sourire de la crémière.

Tout ce que je peux dire, c'est que vous agirez en tant que citoyens qui se portent au secours d'autres citoyens dans le besoin, comme le ferait n'importe quel autre dans une société solidaire. Le gouvernement des États-Unis saura naturellement apprécier ce genre d'interventions à sa juste valeur, et en ce qui concerne l'aspect juridique, je ne peux malheureusement pas donner de garantie. Tout dépendra des situations."

Elle gratifia Ken d'un aimable sourire, comme pour le consoler d'avoir fait sourire l'auditoire à ses dépens, puis s'en retourna à sa place.

Et voila.. la terre tournait encore après tout... En quelque sorte, cette rentrée, cette poche de normalité sonnait comme fausse après les événéments, déjà si vieux, que tout l'institut avait vécu sur genosha. D'ailleurs, si les nouvelles et les médias ne les avaient pas tenu informés de l'évolution sur l'île, Jason aurait pu aussi prendre cette partie la de sa vie comme un rêve, même si certains camarades restés sur place faisaient relais, en quelque sorte.

Il était assez dépité de voir que sa chef, camille, n'était pas rentrée avec eux, mais il la savait capable de secouer suffisamment de cocotiers pour qu'on entende parler d'elle et ce projet de journal avait toute son approbation.

Une information le fit cependant tiquer. Même si c'était pour des raisons évidentes, et que les profs avaient en tête le bien être des étudiants, la dissolution des équipes venait rappeller de façon très tangible les drames qui s'étaient déroulés sur l'île.

Et puis il y avait LA nouveauté. Roberta Shenzie. Jason s'en même s'en rendre compte la dévisageait un petit sourire en coin. Il y avait quelque chose d'éminemment sympathique chez cette femme, mais peut être était ce encore la nature profondément naïve de jason qui lui jouait une nouvelle fois des tours.

N'ayant rien de précis à lui demander pour le moment, et puisque ken avait posé lui même une question, il en profita pour regarder sa réaction, non sans adresser un sourire de simpathie à la représentante gouvernementale.

Charis était venue se glisser avec la foule, quelque part vers l'avant si possible. Elle voulait certes entendre, mais surtout voir sur les visages des professeurs ce qu'il restait d'ombres de Génosha. Le temps avait poursuivit son court, mais la douleur restait toujours présente. L'hydrokinésiste n'avait fait que se consoler du mieux possible, broyant du noir à un tel stade que ça allait finir par irrémédiablement la ronger. Il était temps d'aller un peu de l'avant. Des erreurs, elle en avait commis à la pelle sur Génosha, et elle s'en voudrait toujours pour ça. Mais maintenant, elle devait essuyer ses larmes et se mettre un bon coup de pied là où elle pensait, pour son bien, comme pour celui des autres. D'ailleurs, elle balaya un instant l'amphi du regard, croisant certains, sans chercher quelqu'un en particulier. Aujourd'hui, il était temps de faire le point et non pas de trouver une épaule réconfortante. Bien qu'elle ne pouvait nier la paix qu'elle avait pu trouver au besoin dans les bras d'Abaigh. Quelle petite amie ferait-elle en se contentant de geindre? Elle avait des choses à faire.

Silencieuse, elle avait sorti son carnet de notes et commençaient à suivre le commencement du discours avec une attention certaine. Le discours du professeur Zachary la surprit quelque peu. Tant de changements allaient avoir lieu? En toute logique, c'était normal. Génosha était un choc de plus et les morts témoignaient de failles. Charis baissa les yeux sur sa page blanche et tâcha de chasser l'image de Liam se faisant transpercer par des bras mécaniques. Elle commença à lister les changements.
Nouveau fonctionnement des équipes (à voir comment cela va s'appliquer), changement officieux du statut de l'Institut. Ils n'en étaient pas encore aux équipes de soldats spécialisés en intervention, d'ailleurs le nouveau système semblait être bien différent. Mais il restait l'opportunité de rendre service au besoin. Charis s'y lancera-t-elle? Bonne question. Elle hésitait entre se lancer dans l'aventure afin d'acquérir un maximum d'expérience pour ne plus commettre les mêmes erreurs et rester sur le banc de touche pour limiter les dégâts.

Mais bon. D'autres informations entraient en ligne de compte et elle coula un regard interrogatif sur la dénommée Roberta Shenzie. Tien, son air de mamie-gâteau lui rappelait curieusement mémé Held. Au fait, comment allait-elle? Bah, elle passerait un coup de téléphone plus tard pour avoir des nouvelles. A nouveau le stylo de Charis couru sur la feuille.
Le gouvernement installait tranquillement un système de surveillance accepté au sein de l'Institut. Au moins, les élèves n'allaient pas devenir des soldats. Mais Charis ne su pas vraiment comment prendre l'arrivée de madame dreadlocks. Le côté paranoïaque disait "attention espion qui veut nuire", mais son côté pacifiste y voyait une excellente opportunité de prouver que les mutants n'étaient pas des dangers publiques. De toute manière, ils marchaient tous sur des oeufs, alors un peu plus ou un peu moins...

Esther prit la suite, confirmant la volonté des professeurs de se montrer plus prudents avant d'envoyer les élèves en mission sans savoir s'ils reviendront en vie. Devait-elle voir ça comme une future limitaiton des décès? Charis en doutait. A plus forte raison quand Carrie annonça qu'elle partirait à son tour quelques temps et que Ken reçu une réponse pour le moins claire quant au statut des mutants en intervention.
Il n'y avait pas à dire. Roberta Shenzie avait définitivement un côté mémé Held qui ne manqua pas de faire sourire Charis qui, baissant les yeux sur sa feuille à nouveau, constata qu'elle avait commencé à dessiner quelque chose avec des dreadlocks sur une paire de skis. Hem...

Elle tourna la page et nota donc les derniers commentaires.
Pas de couverture, où se situe donc la sécurité? Soutient, oui mais leur soutient serait-il accepter où les interventions seraient-elles mal perçues par les autorités avec lesquelles ils risquaient de coopérer?
Charis osa lever une main, assez timidement.

"Excusez-moi si ma question va paraître certainement simpliste, mais... Dans le cas de ces soutient bénévoles, seront-nous guidés par nos professeurs ou par les forces de l'ordre ou tout autre organisme de l'Etat? A moins que tout cela ne dépendent des cas de figure..."

Aider, c'était bien joli, mais si le soutient se retrouvait démonté parce que des élèves se retrouvaient sous les ordres d'un gradé qui faisait passer ses préjugés avant les nécessités, ça allait sérieusement poser des problèmes, même avec la meilleure volonté du monde.

Aux côtés des autres professeurs, Vadim écouta avec intérêt le discours d'Adam, puis l'intervention de l'envoyée du Pentagone, Roberta. Il resta de marbre, les bras derrière le dos, engoncé dans son costume bleu nuit, ses chaussures de cuir et sa cravate jaune. La présence de cette femme le perturbait. Il avait du mal à ne pas l'assimiler à de l'espionnage à ciel ouvert. Quant au discours qu'elle tenait, Vadim avait trop l'habitude des méthodes de communication du gouvernement russe pour y croire. Mais il garda ses réticences pour lui, puisque le directeur adjoint Zachary et surtout Sibylle acceptaient la présence de Roberta dans leurs murs, c'était pour le bien de l'Institut. Et le bien des citoyens américains.

Il se contenta donc de fixer l'horizon de la salle d'un air sombre, se balançant légèrement pour mettre à l'épreuve le cuir fraichement ciré de ses chaussures.

Il croisa le regard de Kalalli, et le soutint quelques instants. Il songea à toutes les épreuves que ce garçon avait endurés.

*Il est bon que ces jeunes puissent renoncer à ces missions. Beaucoup devaient se sentir obligés...*

Il sourit à l'Inuit, puis à Jay qu'il reconnut à côté de lui. Ce dernier semblait très agité.

Vadim fut surpris qu'Adam leur donne la parole. Il attendit qu'Esther ait terminé son allocution, que Ken ait interrompu de manière assez cavalière les professeurs, puis s'adressa à son tour à la salle. De sa voix caverneuse.

"Je pense que nous entrons dans une ère nouvelle, avec l'avènement de Génosha. J'ai toujours dit à mes élèves que la participation aux missions devait se faire volontairement. Ceux qui m'ont suivi jusqu'en Inde ou en Russie ont non seulement témoigné de leur courage face à l'imprévu, de leur solidarité avec les victimes, mais également, de leur confiance en moi pour les guider et les protéger."

Il marqua un silence.

"Or, sur Génosha vous avez tous, individuellement, fait face au danger, fait l'expérience du sang et des combats, sans la main protectrice de vos professeurs au dessus de vos têtes. Nous étions loin."

Son regard resta droit braqué sur les élèves. Oui, s'il avait un message à faire passer à ses KozaX, c'était celui-ci.

"Avant de sauter dans les bras de vos professeurs pour les supplier de vous emmener en opération extérieure, demandez-vous : "et si je devais partir seul, le ferai-je ? Qu'est-ce qui me pousserait à le faire ?". Vous n'avez aucune dette envers l'Institut ni envers vos camarades vivants ou disparus. Vous devez réfléchir au sens de votre vie et de votre combat. Vous pouvez choisir une vie normale."

Termina-t-il d'un ton plus lugubre qu'il ne l'aurait voulu. Il fut interpelé par la question de Charis, et prit sur lui d'y répondre.

"Pour répondre à ta question, Liquid, les élèves volontaires s'organiseront eux-mêmes pour mener à bien ces missions d'intérêt général. Néanmoins vous aurez peut-être à composer avec des équipes d'intervention humaines sur le terrain. Il faudra s'adapter à chaque situation."

Il se tourna vers ses collègues, signifiant par là qu'il rendait la parole.

La rentrée des classes, Juan en avait déjà eu quelques unes à son actif de mémorable au lycée, il se demandait comment il allait pouvoir marquer le coup, quand il aperçut la présence, sur l'estrade de la salle, d'une personne personne étrangère à l'institut. Ce n'était pas la première fois qu'un adulte venait se mêler de leurs vies à l'institut. Mais celle-ci ressemblait à une personne travaillant pour les services sociaux, ce qui au yeux du jeune mexicain ne signifiait pas que la personne en face d'eux était gentille, bien au contraire.
Puis certaines choses qui s'étaient passé sur Génosha ne lui avaient pas plus, à l'instar de ce qui s'était passé lors de leur dernière expédition avec les Lex. Bien qu'il comprenait l'utilité des ces actions, il y avait eu des morts parmi des élèves, et ça il avait du mal à comprendre. Il n'en voulait pas aux professeur, ce n'était pas leur faute, ils ne pouvaient pas être partout à la fois. Même Juan n'avait pu sauver Harald, qu'il bien qu'il n'avait guère parlé avec, lui semblait sympathique. Heike s'en était sortit avec de grave séquelles. Juan s'en voulait à lui même pour ne pas avoir pu réussi à sauver ses deux camarades. Le jeune homme était en colère, contre lui même, les anti-mutants, et un peu aussi envers le vieux barbu, dont il ne comprenait pas toujours le sens de ses actions envers les innocents.

*Cela fait longtemps que je n'ai pas mis les pieds dans une église. J'ai besoin de parler à un prêtre. Dommage, qu'il n'y en ait pas parmi nous. je pourrais toujours demander à un professeurs, si il connaisse quelqu'un, à moins que j'aille voir Madame Deneos ou Madame Kaufman. Mais faut qque j'en parle à quelqu'un, avant que ça finisse de me bouffer complètement.*

Juan prit place parmi les élèves, sans vraiment les regarder, espérant ainsi que personne ne lui adresserait la parole. Il se sentait particulièrement triste ce matin-là, et il ne voulait pas s'épancher en débordements affectif.
Puis, il pensa à cette fille bizarre de l'institut, qui réagissait de manière étrange à son égard, Jade.

*Faudra qu'on parle encore tout les deux, j'ai pas tout compris à notre dernière rencontre. J'essaierais de la trouver après la réunion.*

Le professeur Zachary parla, et si Juan avait bien comprit ce que ce dernier avait dit, il s'excusait de ce qui s'était passé sur l'île aux mutants. Du point de vue du mexicain ce n'était pas la faute des professeurs, ils avaient fait ce qu'ils devaient avec ce qu'ils avaient sous la main : c'est à dire eux.
Puis il présenta sommairement la black qui était sur l'estrade avec eux.

*Et voilà, je savais que c'était un truc comme ça. Ils auront pas mis longtemps à réagir ceux-là. Elle a peut être un physique plus agréable que celui de Madame Fouba, mais si je devais faire confiance à une des deux personnes, je voterais sans aucun doute pour madame Fouba.
En gros ce qu'elle dit, c'est qu'on va plus ou moins fonctionner comme avant, sauf que nos sorties pédagogique, seront plus ou moins encadré par le gouvernement. j'aime pas trop ça, mais si ça peut améliorer notre statut je pourrais sans doute apporter ma contribution, même si je suis pas un soldat.
Je me demande ce qu'elle va nous demander, genre des trucs même impossible pour les smokes-jumpers?.*

Un sourire s'étala sur la figure du jeune homme qui se composa son attitude habituelle en pareille situation, c'est à dire le mec qui s'ennuie ferme, même si intérieurement ce n'était pas le cas. Il s'étira, bailla un coup, puis il se décida à prendre la parole.

"Donc en gros rien ne change pour nous. On continue à faire ce qu'on faisait avant, sauf que là on le fera sur des sujets donnés par le gouvernement. J'ai tout bien compris?"

Et bien qu'il ne le connaissait pas vraiment, il se tourna vers Nathan pour lui poser une question.

"C'est quoi ton truc là l'XP? j'ai pas compris."

Et encore une fois, de façon assez cavalière, les élèves interrompaient les professeurs. Peut-être était-ce juste là l'attrait de la nouveauté, ou bien l'expression d'une certaine angoisse de leur part qui leur paralysait aussi bien les sens que la politesse.

Roberta fit signe à Adam lui demandant silencieusement si elle devait intervenir, mais pour le coup, ce fut Adam qui monta au front après Vadim.

"Je comprends que la situation puisse être assez angoissante pour vous. Nous sommes devenus, plus ou moins malgré nous, des personnes publiques. Peut-être pas sous nos identités, mais au moins sous le vocable "membres de l'institut Xavier", et cela exige de nous quelques modifications de nos comportements."

Le préambule était trop long. Adam décida d'aller dans le vif du sujet.

"Nathan, je ne vois pas en quoi l'investigation, l'exploration, ou ces choses là relèveraient de situations d'urgence comme tu le dis. Les situations que Roberta nous signalera seront plutôt du type prises d'otages, catastrophes naturelles, attentats...

Et donc Juan, tu n'as absolument rien compris.

Roberta n'est pas là pour donner les ordres de missions. Elle va simplement nous signaler quand des situations pourraient requérir notre aide particulière. Sachant que si on ne peut pas intervenir, ils se débrouilleront sans nous.

Les équipes vont continuer d'exister, et nous continuerons de partir en missions à ce titre là. La seule chose qui change et que nous n'allons plus envoyer en mission des élèves qui n'en exprimeraient pas le souhait. C'est la chose la plus naturelle qui soit : nous ne pouvons pas nous permettre, aussi bien moralement que légalement, de mettre en danger des gens qui ne seraient pas volontaires.

Je laisse donc la parole à Sahari, Cassandre et Paolo."

Puis il s'en retourna à sa place.

Nora était assise non loin de ses amis et copines. Elle écoutait distraitement se contentant de "lire" les pensées des élèves pour se faire une idée, pour s'entraîner, pour se sentir rassurée. Cette amphi lui faisait penser à son passé. Elle ne verrait plus ses parents qui la délaissaient et c'était aussi bien. L'institut n'était pas une famille, juste une pension pour mutants à la faible maîtrise de leurs pouvoirs. Et ça voulait sauver le monde...
Elle se souvint de Jil, le jeune homme l'ayant amener à l'institut et se promit de le revoir. Sa vie avait changer et certains élèves l'avaient marqué.
Miss Winter avait peu d'amis. Trois peut-être et quelque copains-copines. Elle était assise non loin d'eux.

Roberta et son gentil sourire. Nora ne lui faisait pas confiance. Trop vague ses explications sur le soutien et les représentants de l'état étaient loin d'être "sentimentaux". Rentabilité oblige.

Vadim avait sortit Nora de son activité mentale lorsque ses propos sur la liberté, le choix de choisir ou non de partir en mission vinrent à ses oreilles. Le choix. Jusque là, elle ne l'avait pas eu. Ses parents d'abord, puis la rencontre de Greg et sa mort qui l'amena à l'institut. Le choix, c'était toujours difficile de faire le bon. Elle soutiendrait la cause mutante à sa manière et selon les circonstances. L'Humain ne devait pas être une menace et il fallait lui faire comprendre. La mort de Garçia et le groupe Ganymède lui avait fait décider du choix qu'elle prenait désormais pour la cause mutante.

Nora trouva Adam un peu dur avec Juan. Après tout, cette Roberta avait été peu explicite sur le rôle du soutien. Un coup oui, un coup non. La légalité, on en avait à faire quoi, on se déguisait et on demandait l'avis de personne. Le soutien sera en fonction de la tête du mutant ?

Niko rentra dans la salle, fidéle à lui-même, en mangeant un paquet de chips et en boitant encore trés légérement. Il évita de regarder Jason ou Charis. Il s'en voulait toujours d'avoir été si inutile quand ils avaient fait équipe et n'avait pas eu le courage de s'excuser. Enfin au bout de 4 mois, on pouvait considérer qu'il y avait prescription. Il alla s'assoir prés de de son équipe en réservant une place prés de lui pour Yamina.

Puis rapidement, le couperet tomba. Les KozaX était séparer. Bizarrement, Niko le prit encore plus mal qu'a l'annonce de la dissolution des Atom'X dont il était le dernier representant. il regarda un a un ses camarades se contenta de soupiré en écoutant a peine la suite du discour de l'envoyée du gouvernement. Il avait nouer de tel liens avait ses équipiers.. et surtout une ... qu'il n'avait pas envie de perdre ceux qu'il concidérait comme sa famille. Il avait envie de se levait et de partir de la salle pour exprimer son mécontentement. Mais le discours de Vadim lui permis de ne pas faire de bétise et il demanda simplement à l'adresse de ses futurs ex-coéquipiers sans parlait trop fort pour ne pas gèner la suite du discour d'Adam.

" En gros, si on veut se retrouver tous les six en missions avec Vadim, il faut faire en sorte de demander d'aller sur les missions dirigées par notre prof? C'est cool!"

Niko se rassit alors dans son siège un sourire niais aux lèvres en continuant de manger ses chips. Puis il écouta la suite de la réunion en pensant fierement.

*KozaX un jour, KozaX toujours!*

"Ouais..."

Ken n'était pas vraiment convaincu par l'argumentaire avancé par cette Roberta. Au fond, ils allaient maintenant faire comme avant mais souvent sur des missions "proposées" par l'intervenante du Gouvernement ; et donc avec le risque de faire plus mal que bien, selon que l'on soit paranoïaque envers le Gouvernement ou non. Lui-même était prêt à croire au bienfondé de ces actions et irait sûrement beaucoup vers cette femme pour discuter avec, mais il n'était pas sûr que d'autres iraient dans le même sens.
Il haussa donc les épaules et laissa les autres continuer à discuter. Il préférait garder pour lui ses remarques, jugeant qu'il vaudrait mieux en discuter en tête à tête avec la "nouvelle" de l'Institut et entendre ce que les autres professeurs avaient à dire.

Il y avait toujours beaucoup de changement à l'Institut. Mais pour cette rentrée le personnel enseignant avait tapé fort. D'un côté tout cela était bien normal. Le 13 avril avait laissé des séquelles et les professeurs n'avaient pu que s'adapter. Moins de mutants envoyés au front sans leurs demandé leurs avis? on ne pouvait q'être d'accord avec c laïus. Par contre la nouvelle Roberta bien que sympathique n'avait pas fait mouche dans le cœur de Rob. Assis à côté de Ken celui-ci ayant posé des questions pertinentes Rob murmura à son voisin...

"Ouaip... Ben avec ça je vais encore repiquer une année!"

Sur que sauver le monde ça va encore l'accaparer. Dire que ce matin encore il pensait qu'il pourrait avoir au moins une vie étudiante standard. Bon parce que le reste c'était tout sauf standard. Quand votre coloc' peut abattre un mur après une baffe et que sa petite amie se téléporte via des photos, avoir un semblant de normalité c'est pas du luxe.
en tout cas les élèves semblait en ébullition. Les Kozax avaient réagi fortement à l'annonce des équipes entre parenthèses. Aucun doute que tous resigneraient, même Niko et Kallali. Pour Rob c'était différent puisqu'il n'avait plus d'équipe, mais lui aussi comptait bien signer. Bon c'était pas la NBA donc il n'y avait pas de transferts... Mais il avait envie de creuser certaines choses arrivait à Génosha et les articles du Times n'avait fait que renforcer cette envie. Il n'avait que survoler le journal mais l'article sur les factions racialiste de Génosha et les activités suspecte de l'Afrique du Sud l'avait titiller. Alors bon quand se balader en Jet paramilitaire et sauver le monde fait parti de votre quotidien, et surtout quand c'est vous qui en avez décidez ainsi. Car Rob avait envie de changement pour le monde. Envie que la raison d'être de l'Institut ne soit plus un lieu de protection des mutants mais simplement d'éducation... Et si pour se faire il fallait aller en première ligne... Robin y serait alors.

Au rang des professeurs, Cassandre suivait avec attention le fil des conversations. La présentation de Roberta aux élèves n'avait pas manqué de faire réagir vivement les élèves, tant et si bien que les questions fusaient alors même que les professeurs n'avaient pas terminé de s'exprimer. En temps normal, elle aurait probablement réprouvé l'impolitesse, mais dans ce cas particulier, il n'était pas inutile que la nouvelle arrivante soit au fait de la confusion qu'elle générait.
Elle pouvait comprendre les élèves ; si la femme ne la dérangeait pas plus que cela, la psychologue n'en voyait pas moins sa mission d'un oeil réservé, tout comme elle avait pu considérer la position préliminaire de Carrie en tant qu'inspectrice du COSEQUEM, la seule différence étant que Carrie avait une caractéristique importante : elle était mutante. Ce qui leur garantissait un minimum de sympathie à leur cause. Quant à Roberta, jusqu'à preuve du contraire, elle était humaine. D'ailleurs, elle semblait appartenir à la génération au-dessus de celle des professeurs, le contraire aurait été surprenant.
Sa prise de parole était néanmoins plutôt avenante, loin des clichés militarisés qu'on pouvait avoir sur les représentants du Pentagone. Cassandre préférait encore cette Roberta aux agents M, B et V, avec lesquels les NeXus avaient eu maille à partir.
Le gouvernement américain ne pouvait plus se permettre de fausse note avec l'Institut, qui devenait un allié privilégié, comme le supposait la proposition officielle du département de la Défense de voir ses mutants devenir le groupe d'intervention mutant des Etats-Unis. Passer de la position de paria à celle d'atout ardemment courtisé, encore une belle pirouette des politiques.

Adam et Roberta, suivis de Vadim, éclaircirent la situation et répondirent aux questions. Cassandre reconnut la voix de Nathan dans les gradins. Elle nota sa fanfaronnade dans un recoin de son esprit. Il tentait probablement de se blinder face à l'adversité ; elle l'avait connu bien moins assuré quelques mois plus tôt. Il était visiblement volontaire pour soutenir la cause mutante, mais elle trouvait sa légèreté déplacée, surtout vu les épreuves qu'ils avaient tous endurées, et les morts dans leurs rangs.

Lorsque son tour fut venu, Cassandre se dirigea lentement vers l'estrade.

"Je n'ai pas grand-chose à ajouter à ce qui a été dit précédemment, si ce n'est que maintenant que le... fondateur de l'Institut Xavier n'est plus, c'est à nous tous de faire vivre son oeuvre et sa philosophie, aujourd'hui plus que jamais, alors que nous faisons figure d'exemple autant pour d'autres mutants qu'aux yeux de l'opinion publique. Si le regard du monde est tourné vers Génosha, celui de l'Amérique est par extension braqué sur nous. Cette responsabilité n'est pas à prendre à la légère. Nous en reparlerons en classe." dit la non-voyante, avec pour ceux y sauraient lire entre les lignes, un message sur leur "invité" en filigrane.

"Bonne rentrée à tous." conclut-elle doucement, avant de regagner sobrement sa place.