[Barnet, Vermont] Portée disparue (Mission)

Un jean serré, des bottines à talons carrés pour la stabilité et pour pouvoir courir, un petit pull clair, Amy était fin prête pour partir en mission. Elle s'attacha les cheveux en un chignon à l'aide de deux baguettes chinoises et ajouta, au cas ou, une épingle à cheveux. Sait-on jamais de quoi ils pourraient avoir besoin... Elle prit également son blouson de cuir et se dirigea vers la sortie de l'Institut où elle retrouve Juliette et les garçons. Elle s'installa avec eux dans la voiture qui les mena jusqu'à un aérodrome près de New York. Le chauffeur n'était guère bavard. Pas plus que les pilotes de l'avion qu'ils prirent pour aller jusque dans le Vermont, ou que le chauffeur qui les mena après jusqu'à Barnet. Tout comme Nathan, Amy s'était absorbée dans la vision du paysage qui défilait à leurs côtés, puis sous eux, puis à nouveau à leurs côtés. Enfin, ils arrivèrent à destination.

L'agent du FBI leur expliqua un peu la situation tout en les menant à l'intérieur du poste de police. Ainsi, il semblait bien s'agir d'un enlèvement. Elle grimaça légèrement en imaginant la jeune fille commencer à se faire dépecer. Un frisson lui parcourut l'échine tandis que le shérif faisait son apparition. Antipathique et visiblement intolérent. Ce furent les premières caractéristiques qui sautèrent à l'esprit de la jeune femme. Des mutants venus de l'espace? Elle haussa un sourcil fin tandis qu'il continuait son laïus et reporta son attention sur l'agent du FBI en esquissant un geste signifiant: laissez tomber ses délires, revenons en au principal.

Nathan fut le premier à prendre la parole, ce qui n'étonna guère la jeune femme, notamment son commentaire sur les croix enflammées. Le Ku Kux Klan. C'est vrai que cela faisait penser à ça. Elle regarda un instant Robin avant de rebondir sur les derniers propos de Nathan.

"Je pense qu'on devrait se partager en deux équipes. Deux personnes restent ici pour parler aux proches des deux jeunes gens, et les deux autres vont sur les lieux de la disparition. Qu'en pensez-vous? Juliette? Robin? Nathan?"

Contrairement à ce que l’on aurait pu s’imaginer, Juliette ne mit guère de temps à se changer, afin de paraître plus en conformité avec la norme habituellement exigé dans la société actuelle. Etant des vêtements qu’elle ne portait en fin de compte que très rarement, on avait toujours le sentiment qu’ils étaient comme neuf, à peine sortie du magasin, l’odeur en moins cependant, remplacé par le délicat parfum subtilement enivrant de la jeune femme. . Pour cette sortie dans l’Amérique profonde, comme diraient les hommes politiques ayant une trop grande opinion d’eux-même, la gothique romantique avait opté pour une paire de bottines à talons plats mais effilés, une jupe moulante descendant jusqu’à mi-cuisse, un débardeur que recouvrait un gilet sans manche… Sans oublier bien entendu, ses incontournables mitaines en dentelles qui habillaient toujours ses mains en accompagnement de ce genre de travestissement. L’ensemble était très sobre finalement, très… Sombre… Vraiment, très sombre… Ce n’était sans doute pas le style le plus approprié pour ce genre de petite ville qui avait toujours un temps de retard dans sa mentalité par rapport aux grandes villes, Mais on était gothique romantique, ou bien on ne l’était pas. Elle enfourna ensuite quelque affaires du même genre dans un sac de voyage, ne sachant pas trop combien de temps cette mission allait les occuper, puis après un dernier regard dans son miroir ou Juliette fut brièvement traversée par l’idée, somme toute personnelle, qu’elle était tellement jolie qu’elle pourrait tomber amoureuse d’elle-même si jamais elle se rencontrait dans la rue, elle quitta sa chambre afin de rejoindre le hall ou l’attendaient déjà ses trois compagnon de voyage.

Contrairement à eux, son attente ne dura guère longtemps, car déjà une voiture s’avançait dans l’allée de l’institut afin de les emmener à l’aéroport. Ils empruntèrent ensuite un avion particulier du FBI… Quoi que l’on puisse penser de l’intrusion du gouvernement dans leurs affaires, Ils fallait bien reconnaître que c’était assez agréable de se voir ainsi servi. Les avantages, d’une association avec des agents du gouvernement. Mais ces derniers se révélèrent rapidement aussi sobre dans leurs conversation que dans leurs costumes pour lesquels le gouvernement américain devait certainement avoir des prix de gros, ce qui laissa planer comme un étrange sentiment de distanciation malaisé entre des gens pourtant sensé collaborer. Un silence visiblement contagieux, puisque même Amarenna et Nathan se contentèrent d’admirer le paysage qui défilaient sous leurs yeux. Un syndrome gouvernemental.. ? Allez savoir… La gothique romantique aurait bien fait de même, plus experte en ce domaine que ses camarades de mission, mais Contre toute attente Rob lui fit un brin de conversation afin de s’excuser de sa maladresse dans le bureau de Roberta. Juliette le regarda de façon tendre, et dans un sourire lui dit que ce n’était rien, que la grande majorité des gens faisaient aussi la même erreur. Il était difficile de dire si cela signifiait qu’elle pardonnait son ignorance, ou bien si cela signifiait que, fondamentalement, Rob était aussi sot que cette grande majorité qui ne savait voir que la surface des choses en ignorant ce qu’il y avait derrière le miroir de l’apparence. Ils discutèrent un petit quart d’heure, et puis la gothique romantique laissa son regard de glace se perdre à son tour sur le Vermont en contrebas qui les rapprochaient de plus en plus de leur destination finale.

Le Vermont… N’était-ce pas ici, que sa belle et les Nexus avaient vécu cette fascinante et extraordinaire aventure dans les étoiles, après avoir été eux-mêmes abordé par des agents du gouvernement.. ? Une quête par delà les galaxie et le temps lui-même, qui avait provoqué une succession d’évènements au premier abord sans rapport les uns avec les autres, mais qui au final avait conduit aux évènements de Genosha et à la création de l’état mutant… Et tout ceci, par le simple fait d’une prédiction faite un siècle plus tôt, par une mutante au pouvoir similaire à celui de la Sybille. Quelque part, voir les possibles était une chose des plus terrifiante lorsque l’on y songeait… Cela remettait en cause l’existence même du libre arbitre et de la capacité que les gens avaient à choisir leur propre voie, les obligeant presque à demeurer sur une voie principale sur laquelle ils se devaient de toujours revenir en cas de bifurcation impromptu. Si la plupart des gens n’aimanet pas connaître leur avenir, c’était certainement dans le but de ne pas se confronter à cette sinistre réalité. Finalement, le destin de tout un chacun était peut-être bien écrit par avance, avec comme unique possibilité celle de choisir le chemin à emprunter pour y arriver. En y songeant, la gothique romantique pouvait aisément comprendre que cela faisait déprimer la majorité des gens…

Après un voyage, finalement assez court, ils atterrirent sur un petit aérodrome non loin de la ville, ou les attendait la aussi une voiture… Avec le même silence, estampillé agent fédéral. En traversant la petite ville d’apparence paisible, Juliette se dit que celle-ci était plutôt agréable. Non pas qu’elle détestait l’agitation des grandes ville, mais il fallait bien avouer que ce genre d’endroit ou le temps semblait prendre lui-même son temps, était assez reposant. Tout au moins, tant que l’on n’y manifestait pas sa colère contre un supposé mutant, lui-même supposé kidnappeur. Une fois devant le commissariat, ils furent accueilli par l’agent Stanley qui, en effet n’était guère âgé, et qui les salua avec une certaine bonne volonté avant de leur faire part des derniers évènements survenu juste avant leur arrivée. Ses propos confortèrent légèrement Juliette dans son idée de fugue en amoureux. En effet, qui serait assez tordu pour enlever une personne aux Etats-Unis, pour ensuite l’emmener au Canada et vouloir y faire déposer la rançon.. ? Ce pays était une bonne idée pour des fugueurs, car il semblait à la gothique romantique que celui-ci n’autorisait pas les extraditions. De fait, personne ne pouvait les obliger à revenir, tout au moins lorsqu’ils auraient atteint leur majorité, puisque si enlèvement il y aurait eu, ce dernier aurait été librement consenti par la victime elle-même… C’était un simple fait… Pas de victime, donc pas de crime… Le lambeau de peau laissa cependant Juliette quelque peu perplexe… Prélever de la peau de cette manière, sans l’abimer, demandait une certaine dextérité et une bonne dose de connaissances en chirurgie… Ce rob réunissait-il réellement ces deux conditions.. ? C’était une question à se poser. Le fait que l’agent Stanley leur dit que seul le grain de beauté visible sur le lambeau était la raison pour laquelle ils pensaient que celui-ci appartenait à la jeune Lorne, laissa la jeune femme quelque peu sceptique… Avancer une telle allégation avant même d’avoir fait les analyses nécessaires afin de confirmer ou d’infirmer ce fait… Mais il était vrai que les gens de Barnet n’avaient visiblement pas besoin de ce genre d’expertise scientifique, pour savoir ce qui était et ce qui n’était pas. Pour ce qui était de la menace du dépeçage de la jeune fille, Juliette n’y croyait pas un seul instant car, en cas de réel kidnapping, elle avait bien plus de valeur vivante que morte. Si la théorie de la fugue s’avérait exact, alors nul doute que la rançon demandé servirait aux deux amoureux pour se construire un début de vie au Canada… Ou tout autre part…

En revanche, l’incendie du domicile du suspect inquiéta la gothique romantique, qui n’eut que le temps de se dire que, mutant ou pas, ils leur fallait absolument retrouver ce garçon avant que les habitants de la ville ne se fasse justice eux-même, avant que l’ouverture de la porte du bureau du shérif ne les confronte enfin avec ce dernier. Arme au poing, crachat vulgaire dans la corbeille à papier, très classe assurément, et un discours des plus absurde ou se mélangeait allègrement la stupidité de l’homme et son racisme le plus primaire à l’encontre des mutants. Permettre l’existence de telles personnes aussi primaire que borné, voilà qui était un véritable crime contre l’humanité, songea intérieurement la gothique romantique., Tandis que le shérif éructait tout son fiel science-fictionnesque en levant bien haut sa bible nommé Sentinelle… Evidemment, à quoi pouvait-on s’attendre, avec un tel discours issu de l’âge de l’obscurantisme. Sans doute habitué au personnage, l’agent Stanley ne releva même pas les propos malveillants de l’homme et s’adressa directement aux mutant en leur demandant ce qu’ils désiraient faire.

Nathan proposa une analyse génétique du lambeau de peau, ce qui était une évidence que Juliette approuva. Le temps n’était pas un souci, car après tout le FBI avait des moyens que ne possédait pas les forces de polices conventionnelles. L’affaire étant d’importance, l’analyse génétique pourrait sans l’ombre d’un doute passer en priorité puisqu’il fallait éviter un bain de sang. Amy et rob proposèrent ensuite une séparation en deux groupes mixte afin d’interroger les amis des deux jeunes gens et d’examiner les lieu de la disparition, mais visiblement ils différait sur la composition des groupe et de leur tâche. Contrairement à Amy, Rob avança une raison à son choix. La gothique romantique trouva celle-ci assez judicieuse, mais elle se permit d’ajouter :

‘’Je ne sais pas… Peut-être que au contraire, ils seraient plus en confiance avec des gens légèrement plus en rapport avec leur âge.. Quoi qu’ils en soit, les deux tâches me conviendront. Mais je pense que pour gagner du temps, ceux qui irons sur le terrain devront se rendre au dernier endroit ou ils ont tous les deux été aperçu pour la dernière fois, et par la suite aller interroger le père de Linda Lorne et les parents de ce… Kidnappeur…’’

Juliette avait failli dire ‘’ce prétendu kidnappeur’’, mais elle s'abstint en jetant un coup d’œil au shérif. La première erreur à ne pas commettre, était de mettre en doute les certitudes de ce dernier concernant la culpabilité du garçon, et ce faisant de se le mettre plus à dos qu’il ne l’était déjà. Peut-être qu’en abondant dans son sens, il se montrerait plus conciliant… Juliette le regarda finalement de manière franche, et lui dit :

‘’Ne vous en faites pas Shérif, nous allons mettre la main sur ce criminel et l’empêcher de nuire aux braves citoyens de Barnet, et nous ramènerons mademoiselle Lorne à son père saine et sauve grâce à votre aide. Je peux vous assurer que toute cette affaire ne sera pas étouffé par le gouvernement, vous pouvez nous faire confiance… N’est-ce pas, Agent Stanley.. ? La sécurité de tous les honnêtes citoyens américains est notre priorité absolue.’’

C’était un discours assez écœurant, même si elle n’en pensait pas un seul mot, mais la gothique romantique savait que si ce shérif se sentait trop écarté de cette affaire, il risquait de leur compliquer singulièrement la tâche plus que de raison… Et de cela, ils n’en avait absolument pas le besoin. Puis, la gothique romantique dit à nouveau en s’adressant à l’ensemble des personnes présente :

‘’Maintenant, ils faudrait que l’on sache quel âge ont notre victime et notre coupable afin que l’on sache à quoi s’en tenir précisément…’’

Chose importante en effet… S’ils étaient tous les deux mineurs, alors une éventuelle fugue resterait une fugue… Mais si ce Rob était majeur et la jeune fille mineure, alors même si Linda Lorne était pleinement consentante dans cette disparition, cela deviendrait un véritable kidnapping au regard de la loi… Si tel était effectivement le cas, il valait mieux le savoir tout de suite afin d’agir en conséquence.

Amy avait été surprise d'entendre Robin déclarer qu'elle ferait équipe avec lui. Mais pas mécontente, au contraire. Elle appréciait la compagnie du jeune homme. Celle de Nathan aussi, à vrai dire. Et, si elle n'avait pas expliqué pourquoi l'intérêt des équipes, préférant aller droit au but, elle était heureuse de voir que les autres avaient compris l'intérêt de se dédoubler, surtout, l'intérêt de faire des équipes mixtes. Pas tant pour la mixité, mais pour éviter le doublon des pouvoirs. Après tout, Amy et Juliette avaient des pouvoirs proches. Faire une paire des deux filles ensemble, c'était quelque peu... Illusoire.

Le shérif, en tout cas, était toujours aussi immonde dans sa façon d'être, dans sa façon de cracher. Il était fidèle aux vieux stéréotypes de l'ouest américain. Amy secoua la tête lorsqu'il fut parti et qu'ils se retrouvèrent tous dans le hall de l'hôtel de police.

*Quel odieux personnage...*

Le test adn allait rapidement être fait. Amy et Robin se dirigèrent vers la voiture qui devait les emmener, avec une nouvelle information. Il était majeur, elle était mineure. Voilà qui compliquait singulièrement les choses. La jeune femme grimaça. Et il avait eu une scolarité en dent de scie. Espérons qu'ils pourraient avoir des informations de la part de son père à lui...



Une caravane. C'était, pour le moins, charmant... Il fallait l'avouer. Encore un cliché. Mais dans cette histoire, qu'est-ce qui ne l'était pas, cliché? Pas grand chose, en tout cas... Amy descendit de voiture à la suite de Robin. La caravane avait énormément souffert de l'incendie. Cela tenait du miracle si elle tenait encore debout. La jeune femme s'approcha de l'homme qui les accueillit en se présentant comme le père du jeune homme présumé kidnappeur. Robin fut le premier à prendre la parole en les présentant tous deux et en annonçant l'objet de leur visite. Il commença ensuite à poser des questions, peut-être de façon un peu brusque. Amy, prit à son tour la parole.

"Nous devrions nous asseoir. Nous serions mieux, pour parler..." commença-t-elle alors que Robin allait fouiller la chambre.

"Vous dites que votre fils revenait rarement ici... Logeait-il ailleurs? Etiez-vous en bons termes avec lui?

La jeune femme parlait d'une voix douce, espérant ainsi mettre en confiance l'homme à l'haleine chargée.

"Votre fils connaissait-il bien la jeune disparue, Linda Lorne?"

Elle se tut, préférant y aller doucement avec les questions, histoire de ne pas harceler l'homme déjà fortement éprouvé.

Ainsi, en fut-il décidé… A Amarenna et Robin, la joie de gambader gaiement à travers la charmante petite ville, véritable petit paradis des ploucs et autres bouseux de l’Amérique profonde, et à la gothique romantique et Nathan, la joie d’aller interroger deux adolescents sans doute quelque peu inquiet vu la manière de traiter les choses de la part du shérif. Ce dernier ne renia d’ailleurs pas les propos de Juliette, même si il ne le montra pas vraiment… Tout au moins, pas de manière ouvertement affiché… Sans doute, fallait-il mettre cela sur le compte d’un égo masculin, sans aucun doute très appuyé chez l’homme. Cependant, il semblait qu’il ne leur mettrait pas trop de bâtons de les roues, et c’était bien cela le principal au final. Mais très rapidement, l’instinct du mâle dominant de la meute reprit le dessus, et le shérif chassa l’agent Stanley et les mutants de son bureau sans le moindre ménagement.

De retour dans le hall du commissariat, L’agent Stanley répondit à la question de la gothique romantique à propos de l’âge des deux principaux protagoniste de cette affaire, et comme celle-ci le craignait la situation se compliquait singulièrement. Dans le meilleur des cas, il y aurait détournement de mineur de la part du suspect, et à cela ils n’y pourrait que peu de chose si jamais une relation intime était mise à jour entre les deux jeunes gens. Mais à chaque jour suffisait sa peine, et pour l’instant il fallait avant tout les retrouver… Pour la suite des évènements, on verrait cela sur le moment. Amarenna et Rob furent emmené à l’extèrieur, ou l’un des adjoints du shérif les prit en charge afin de les conduire la ou ils le désiraient… Et pour leur part, l’agent Stanley leur indiqua la salle d’interrogatoire avant de les laisser pour, sans doute, vaquer à ses propres occupations Dans un accès de galanterie fort appréciable, Nathan ouvrit la porte de la salle et s’en écarta brièvement afin de laisser Juliette pénétrer la première dans la pièce ou elle vit les deux jeunes gens se faire des tendresses innocentes bien qu’elles ne puissent laisser planer le moindre doute sur le genre de relation qu’ils entretenaient tous les deux. Ils cessèrent rapidement en voyant les deux mutants pénétrer dans la pièce, se séparant l’un de l’autre comme si un éclair venait de les frapper. On pouvait ressentir une gène certaine de la part des deux adolescents, même si cette dernière se faisait plus appuyé chez le jeune garçon qui déballa immédiatement ses crimes avant même que la moindre question ne lui soit posé… L’attaque préventive, c’était une manière comme une autre de s’en tirer sans trop de mal après tout… La jeune fille, quand à elle, se montra nettement plus assuré et fit preuve d’un aplomb des plus serein… Peut-être un peu trop d’ailleurs, il restait maintenant à définir si c’était pour dissimuler quelque chose, ou bien s’il s’agissait simplement d’une assurance que lui procurait le nom de sa famille. Bien souvent, dans ce genre de petite ville appartenir à une certaine famille pouvait vous donner l’illusion que vous étiez intouchable.

Ce fut Nathan qui prit la parole en premier, après avoir offert une chaise à la gothique romantique qui s’assit en silence tandis qu’elle écoutait son camarade d’interrogatoire. Elle l’écouta jouer sur la peur du jeune garçon, et les présenter sous des fausses identité. La gothique romantique ne savait trop si cela était une bonne idée à vrai dire, mais puisque le mal avait déjà été fait… Il ne restait plus qu’à espérer que personne ne réclame les ‘’agents spéciaux’’ Dagon et Levy. L’improvisation était parfois une bonne chose, mais bien souvent elle comportait plus de risques que d’avantages. Quoi qu’il en soit, ce qui était fait était fait, et déjà la première question fusa, sans la moindre précaution ni même délicatesse. Nathan, que ce soit volontaire ou non en dépit de l’adoucissement de son ton, commençait à se la jouer méchant flic envers les deux jeunes gens, ce qui risquait quelque peu de braquer ces derniers. Après tout, on obtenait bien souvent plus de résultats en prenant le temps d’expliquer les choses, plutôt que en s’imposant immédiatement comme étant le plus fort, celui qui peux faire et défaire les vies…Cette méthode, avait parfois un effet pervers des plus insidieux. C’est pourquoi, Juliette, de son habituelle ton doucereux, prit à son tour la parole avant que l’un ou l’autre ne réponde à Nathan :

‘’Il faut que vous compreniez bien que tous ceci est très important… Vous vivez ici, alors je pense inutile de vous décrire l’état de tension dans lequel Barnet est plongé. On a déjà incendié la maison de Rob, et si nous ne le retrouvons pas rapidement, Lorna et lui, alors je crains que les habitants de cette ville ne décide de se faire justice eux-même… Il semblerait que ce dernier soit un mutant, est-ce la vérité.. ? Si tel est le cas, alors il est encore plus impératif que nous le retrouvions avant quiconque. Vous avez sans nul doute remarqué que les mutants n’ont pas vraiment bonne presse ici, n’est-ce pas.. ? Si c’est véritablement un mutant, connaître son pouvoir nous permettra de mieux appréhender sa situation et d’assurer sa sécurité en cas de difficultés avec le shérif. Nous ne sommes pas des ennemis des mutants, croyez le bien. Tous ce que nous désirons, c’est que vos amis sortent de cet affaire sain et sauf… Mais pour cela, pour que nous puissions les retrouver avant le shérif et ses hommes, il faut nous dire tous ce que vous savez sur vos amis et ce qu’il s’est passé pour qu’ils disparaissent ainsi tous les deux’’

Juliette désigna ensuite Nathan d’un geste gracile de la main, et ajouta sur le même ton que précédemment :

‘’La question que vient de vous poser mon collègue est importante, car elle nous permettra de déterminer si nous devons traiter cette affaire comme un véritable kidnapping, avec tout ce que cela engendre comme conséquence, ou bien comme uns simple fugue amoureuse. Si c’est effectivement le cas, alors il faudra tout nous dire sur eux, et sur les raisons qui les auraient poussé à fuir… Ce sont vos amis, n’est-ce pas.. ? Je suis certaine que vous ne voulez pas qu’il leur arrive quelque chose de fâcheux…’’

Bien qu’elle s’adressait aux deux jeunes gens, Juliette attarda cependant plus longuement son regard translucide sur Jackie, jugeant cette dernière comme étant sans doute la plus difficile à convaincre. Dans les faits pourtant, la gothique romantique n’avait pas menti… Si le shérif retrouvait Rob avant eux, c’était certainement le lynchage en place publique assuré pour le jeune homme… Quelle que soit sa véritable responsabilité dans toute cette affaire. Pour le reste, elle ne pouvait cependant assurer la sécurité de Rob, devant s’en remettre à l’agent Stanley sur ce point. Après tout, ils n’avait aucun pouvoir malgré la situation.

L'homme était bavard, une fois passé le premier abord. Les fédéraux avaient-ils pu en apprendre autant qu'eux en cet instant. Lorsqu'il s'inquiéta de passer pour un mauvais père, elle le rassura d'un simple sourire chalheureux afin de ne pas lui couper la parole, et continua d'écouter. En tout cas, ils venaient d'apprendre le pouvoir du jeune garçon. Une force surhumaine. C'était déjà une bonne piste. Au petit commentaire hors de propos, Amy ne répondit rien d'autre qu'un: "Poursuivons, s'il vous plait", ce qu'il ne tarda pas à faire, confirmant que, 1. Linda et Rob de Barnet étaient ensemble, 2. que Rob de Barnet était amoureux d'elle, 3. que malgré tout ça, Rob de Barnet et son père avaient des raisons d'en vouloir aux Lorne. Mais que la jeune Linda n'était pas si irréprochable que cela. Amy haussa un sourcil et tourna la tête vers Robin, voir ce qu'il en pensait. Elle le vit alors agiter un sachet d'herbe tandis que l'homme reprenait la parole. Il dormait sur la colline? Voilà qui pouvait être une piste... Robin le souligna, d'ailleurs. Il serait intéressant d'aller y faire un tour. Malgré la répulsion que lui inspirait cet homme envinné, elle se pencha par dessus la table et posa une main sur la sienne.

"Si vous savez où se trouve cet endroit, dites-le nous. Plus vite nous retrouverons votre fils et Linda, plus vite nous pourrons aider Rob..."

Elle posa un regard insistant sur le brave homme pour appuyer ses dires et le mettre en confiance. Dès qu'ils auraient l'information, ils pourraient partir.

Que ce soit par mise en confiance par les deux ‘’agents'' qui leur faisaient face, par peur des représailles judiciaire, ou bien encore tout simplement par envie irrépressible de quitter les lieux, les deux adolescents se mirent à parler afin de répondre aux questions qui leur avaient été posé. Une chose était certaine, la jeune fille était celle qui avait le plus d’assurance, pour ne pas dire le plus d’arrogance tant ses réponses ne témoignaient que de peu d’hésitation. En soit,cela arrangeait plutôt Juliette et Nathan à vrai dire. En l’écoutant, Laissant à Nathan le soin de gérer l’inquiétude du jeune garçon qu’il avait lui-même encourager en lui faisant la promesse folle et insensée de parler au shérif afin de régler son petit problème, la gothique romantique écouta avec attention les paroles de Jackie qui dessinait un tout autre portrait des deux disparu, bien différent de ce qu’elle avait tout d’abord imaginé.

Dans les faits, la théorie de la fugue amoureuse continuait de persister dans l’esprit de Juliette, bien que quelques points différaient sensiblement aux vus de ces nouvelles informations. Si fugue il y avait, les conditions de celle-ci devaient donc être très différente de ce qu’elle imaginait. Les rôles étaient inversé, L’aspect fleur bleue étant apparemment l’apanage du jeune disparu, tandis que la victime était visiblement plus… Matérialiste, pourrait-on dire. L’ami de Rob leur donna sans le vouloir le pouvoir de ce dernier, qui se révélait tout simplement doté d’une force surhumaine. Pour la gothique indécrottablement romantique, la théorie de la fugue se consolidait donc, mais dans les termes suivants : Rob voulait fuir la ville avec Linda afin de commencer une nouvelle vie à deux loin de Barnet et des ennuis qu’il y avait accumulé, mais il était clair que celle-ci n’était pas encline à se ranger ainsi… L’amour faisait parfois faire des folies, ce n’était pas une gothique romantique qui allait dire le contraire. Elle imagina donc que, peut-être, Rob avait en effet kidnappé Linda en usant de sa force surhumaine, et qu’il la retenait quelque part dans les environs jusqu’à ce que la rançon lui soit livré au Canada. Ensuite, sans doute, l’emmenerait-il là-bas, afin de vivre la vie de couple dont il rêvait tant. Il était évident qu’ils devaient encore être dans les environs, c’était le plus simple pour exécuter ce genre de chantage… Pour le Canada, peut-être y avait-il un complice.. ? de la famille.. ? Finalement, le kidnapping et la fugue paraissaient se conjuguer en une seule et unique action, ce qui n’arrangeait définitivement pas les affaires du jeune homme, pourtant sans doute plein de bonnes intentions.

Alors qu’elle allait poser à nouveau des questions auw deux jeunes gens, le communicateur de la gothique romantique se mit à vibrer. D’un geste rapide, après s’être excusé de cette interruption, elle le porta à son oreille et écouta les information récoltés par leur Rob. Celui-ci leur confirma ce qu’avaient laissé supposé les paroles de l’ami de Rob, le kidnappeur, concernant son pouvoir, et lorsqu’il évoqua la drogue les lèvres de Juliette tressaillir brièvement. Elle remercia Rob de ces informations, puis elle referma son communicateur qu’elle rangea à son habituelle place en demeurant étrangement silencieuse. Son regard de glace croisa celui de Nathan durant plusieurs secondes, puis elle reporta à nouveau son attention sur les deux jeunes gens après avoir murmuré au creux de l’oreille de son collègue, les propos rapporté par l’autre binôme. Après que Gary se soit enquérit de la véritable situation de son ami, Juliette poussa un profond soupir caractéristique de sa personne avant de porter ses mains croisé à ses lèvres étincelantes et rosée…

‘’On ne va pas vous mentir, Votre ami est dans les ennuis jusqu’au cou, et ce que nous venons d’apprendre n’arrange définitivement pas ses affaires. Au mieux, il peut être accusé de détournement de mineur, avec circonstance aggravantes, si jamais mademoiselle Lorne dément toute volonté de sa part dans cette relation, et au pire de kidnapping et de consommation de stupéfiants… Nous voulons bien vous croire et faire notre possible pour aider Rob, mais il va falloir nous dire tous ce que vous savez afin que nous puissions l’aider au mieux… Autrement, j’ai bien peur que tout ceci ne finisse dans un bain de sang… Aussi bien le sien, que celui d’un certain nombre de personnes. Maintenant, dites nous tout ce que vous savez sur Planète Pluton production… Qu’est-ce que Rob a à voir avec eux.. ? Est-ce là-bas qu’ils se fournissait.. ? Il aurait aussi envoyé un lambeau de peau avec un grain de beauté, supposé appartenir à mademoiselle Lorne… Qu’en pensez-vous.. ? Le temps presse… Plus vite vous nous aiderez à les retrouver, et plus vite nous pourrons mettre votre ami en sécurité, loin de la vindicte populaire de Barnet qui ne veut assurément qu’une seule et unique chose… Prendre haut et court un mutant, sans autre forme de procès… Aidez-nous, et quoi qu’il ai pu faire nous ferons en sorte qu’il puisse avoir un procès équitable et loin de cette juridiction qui n’a visiblement guère de compassion pour les mutants.’’

Puis, Juliette reoprta tout particulièrement son attention sur Gary, et lui dit d’une voix adoucie en le regardant droit dans les yeux :

‘’Vous dites que votre ami est un exemple pour beaucoup de monde dans cette ville, et je veux bien le croire… Mais quel exemple pourra-t-il donné, s’il meurt abattu par les hommes du Shérif parce qu’il aura refusé de se rendre.. ? Aidez-le, en nous aidant à le retrouver rapidement, car nous sommes certainement ses seuls véritable amis de ce côté-ci de la barrière…’’

Pour Juliette, le doute n’était pas permis concernant le shérif et ses hommes… Vu la mentalité de ces derniers et de la ville en général, un bon mutant était sans l’ombre d’un doute semblable à un bon indien… C’était vrai finalement, que plus le temps passait, et plus les choses demeuraient les mêmes.

Triste constatation en vérité, notamment pour la santé de ce mutant qui n’avait probablement fait qu’écouter les élans de son cœur…

*
**

Amy était, sincèrement, désolée pour l'homme éploré. Déjà chagriné par le danger que courrait son fils et par le passé troublé de celui-ci, il l'était maintenant encorep lus de la découverte de Robin. Finalement, la répulsion céda assez facilement le pas à la compassion lorsque sa main toucha celle de l'homme. Il était émouvant dans sa façon d'être. La jeune femme ne sut trop quoi répondre, hormis un:

"Nous ferons tout ce que nous pouvons pour l'aider."

Car il avait besoin d'être aidé, cela ne faisait nul doute. A son tour, elle se dirigea vers la sortie, en se promettant de revenir le voir si elle le pouvait lorsque tout serait réglé. Il était clair, en tout cas, que si le fils avait besoin d'aide, le père également. Il était, visiblement, dévasté et avait besoin d'assistance pour reprendre le fil de sa vie.



La jeune femme était restée silencieuse, sur le trajet, repensant au chagrin de cet homme. Finalement, ce fut le flic de campagne qui fut le premier à rompre le silence en parlant de traces de pneus. Amy, Robin et le fonctionnaire descendirent de voiture alors que l'homme s'armait. Mesure de prudence? Façon d'éloigner les jeunes gens qu'ils venaient rencontrer? La mutante, au départ, préféra penser qu'il agissait ainsi pour leur sécurité dans un campement qui, au premier abord, semblait désert mais, sans doute, abandonné depuis peu. D'ailleurs, un bruissement de feuilles fit échos aux pensées d'Amy. Robin fut le premier à réagir, ce qui fit sourire Amarenna lorsqu'elle pensa au pouvoir du jeune homme.

"Allez nous attendre à la voiture, s'il vous plait. Je pense que ces jeunes gens n'ont pas trop envie de se montrer devant vous..." fit-elle d'une voix douce, malgré la tension qui était palpable de son côté à cause de la présence de l'arme sous son nez.

Elle laissa Robin renchérir puis prit la parole à son tour.

"Nous voulons juste vous parler..."

"Vous, j'ai dit: à la voiture!" fit Amy en s'intercalant brusquement entre le flic et celui qui semblait être, à en voir la taille de la mâchoire, un mutant.

Sans plus s'intéresser au policier, elle se retourna vers le garçon qui était apparut des fourrés avec un sourire réconfortant, l'air, visiblement, pas plus inquiète que cela, bien que ce ne soit pas forcément le cas. L'arme dans son dos ne la rassurait pas, mais il fallait passer outre. La présence de Robin, cependant, la rassurait.

"Ca va bien se passer. Ne t'inquiète pas. Assieds-toi..." ajouta-t-elle en désignant les hamacs.

Comment aborder la chose? La présence du flic et de son fusil la stressait, il fallait bien le reconnaître. Mais elle devait passer outre. Elle prit une grande inspiration, et reprit la parole.

"Tu connais bien Rob et Linda?"

Elle marqua un temps de silence pour laisser le jeune répondre, puis enchaina:

"Son père nous a dit qu'il venait souvent, par ici. Enfin... Plutôt qu'il vivait ici. Ca fait longtemps que toi tu es là? Tu y es tout seul?"

A nouveau, elle se tut pour ne pas noyer son interlocuteur sous les questions. Robin prendrait le relais ensuite, elle n'en doutait pas une minute.

Le garçon avançait toujours en silence, l'arme toujours en main. Il tremblait. La peur se lisait dans ses yeux.

Quant au policier derrière, il cria :

"Dégage, j'ai pas de ligne de tir !"

Robin avait été le plus prompt à réagir suite au départ du policier. Un macho, sans doute vu qu'il avait refusé d'entendre raison auprès d'Amy. Celle-ci, d'ailleurs, adressa un signe de tête en guise de remerciement à Robin. Le flic était, clairement bouché et elle, clairement, reconnaissante à son partenaire. Elle lui devrait quelque chose lorsque tout cela serait terminé. Le jeune mutant, d'ailleurs, semblait tranquilisé par le départ du policier. Il commença par nier connaître Rob et Linda et annonça refuser parler aux flics. Cela tombait bien, réellement, et la jeune femme ne put retenir un sourire lumineux.

"Cela tombe très bien, nous n'en sommes pas... Je m'appelle Amarenna et voici Robin." fit-elle en se présentant et en présentant son ami qui venait d'expliquer son pouvoir avec une petite démonstration.

Pour sa part, elle s'occupa à devenir aussi noire que les ombres qu'elle manipulait ce qui serait, à son sens, beaucoup plus parlant que de manipuler une ombre elle-même, puis à reprendre sa forme normale.

"Nous venons de l'Institut Xavier. On nous a demandé de venir aider Linda et Rob. Ils ont de gros ennuis. Et... J'ai ouïe dire qu'il venait souvent par ici. Nous sommes là pour les aider à sortir de leurs ennuis. Et ils n'ont que peu de temps devant eux..." expliqua-t-elle.

Elle avait insisté sur les deux jeunes gens, persuadée qu'il les connaissait. Mais la crainte de la police aidant, et, sans doute, son envie de protéger les deux fugueurs, il avait préféré garder le silence.