[Barnet, Vermont] Portée disparue (Mission)

Au fil de l’interrogatoire, la, situation prenait peu à peu une consistance certaine. Les deux jeunes gens semblaient être d’accord sur tous les points, même si leurs manières de voir les choses différaient cependant très nettement. Plus elle les écoutait parler, et plus Juliette commençait à appréhender ce qu’elle pensait être une réalité plus juste que son hypothèse de la fugue amoureuse, qu’elle soit le fruit de l’un ou l’autre des protagoniste. En l’occurrence, la véritable victime dans toute cette histoire paraissait être le jeune homme, contrairement à ce que pouvaient penser les forces de l’ordre. Cette constatation désola d’ailleurs quelque peu la jeune femme qui poussa intérieurement un soupir de dépit… Etait-elle donc la dernière des romantiques de son époque.. ?

Triste constat à vrai dire… Mais toutefois, Gary confirma ce qu’elle pensait concernant le lambeau de peau… Il s’agissait sûrement d’un faux, ou bien plus sensément l’œuvre d’un mutant quelconque. Après tout, qui pouvait savoir quel pouvoir les mutants de Barnet pouvaient bien posséder… Plus elle les écoutait parler, principalement Gary en fait, et plus se dessinait dans l’esprit de la mutante une réalité quelque peu pathétique, voire misérable, que la gothique romantique ne pouvait qu’imaginer au vu de l’environnement aisé qui l’avait elle-même façonné. Le genre de chose qu’elle n’avait vu durant très longtemps qu’à travers les médias et les films, avant de se rendre compte, en devenant plus mature, que tout ceci n’était finalement pas aussi loin de son propre monde qu’elle aurait pu le penser lorsqu’elle était encore une petite fille. Très bien… Puisque ce Rob était apparemment un gentil garçon, il fallait donc cesser de l’incriminer en le considérant comme le responsable de tous ceci, afin que les deux jeunes gens qui leur faisaient face se montre plus conciliant encore qu’ils ne l’étaient déjà Juliette laissa Natahn prendre quelque peu la main, puis au bout de quelques instants elle croisa ses mains devant sa bouche et dit :

‘’Très bien… Alors voici ce que je vous propose comme théorie… Imaginons que mademoiselle Lorne soit à l’origine de toute cette affaire… Imaginons encore, d’après vos propos, qu’elle ai demandé l’aide de votre ami pour organiser son propre enlèvement, afin de soutirer de l’argent à son père sans qu’elle n’ai besoin de luire dire à quoi il était destiné… Imaginons encore qu’elle ai eu la main un peu trop lourde en se servant dans la réserve de drogue que vous vous procurez au Canada, et que maintenant votre fournisseur veut rapidement son argent, ce qui expliquerait pourquoi la rançon doit être livré à une poste restante de l’autre côté de la frontière.… Imaginons encore que votre ami ai accepté, malgré quelques réticences qui, la encore pourrait expliquer la dispute qu’ils ont eu avant de disparaître tous les deux, de l’aider, tout simplement parce qu’il l’aime très sincèrement. Dans un tel cas de figure, Il ne serait alors coupable que de faits très mineurs qui ne lui vaudrons sans doute pas de peine de prison s’il accepte de témoigner contre mademoiselle Lorne… Est-ce que cette hypothèse vous convient, dites-moi.. ?’’

Juliette demeura ensuite silencieuse, et plongea son regard dans celui de Gary qui était assurément le plus aisé à convaincre… Pour Jackie, Nathan pourrait sans doute compter sur son charme, somme toute relatif aux yeux de la gothique romantique qui ne trouvait que très peu d’intérêt aux garçons, pour essayer d’apprivoiser cette dernière. En tous les cas, cette nouvelle théorie semblait être la bonne au vu des propos des deux jeunes gens. En dépit d’un regret certain, Juliette du reconnaître que Jackie avait raison sur un point… Les puissants s’en sortaient généralement toujours, en laissant leurs erreurs et leurs fautes s’abattre sur les plus petits.

‘’L’amour est une arme terrifiante, pour qui sait la manier avec adresse…’’

Ajouta la gothique romantique, sans quitter Gary du regard.

‘’Pour le retenir auprès de soi, bien des gens sont capable du pire et c’est sans doute ce qui‘est arrivé à votre ami… Je le répète, nous ferons tous ce que nous pourrons pour que son procès, si procès il y a, se déroule ailleurs que à Barnet. Mais pour cela, il nous faut le retrouver avant le shérif et ses hommes, il n’y a pas d’autre solution, vous comprenez.. ?’’

Juliette quitta alors Gary du regard, et quitta sa chaise avec une grâce et une élégance propre à sa nature de gothique romantique. Elle fit un demi tour afin de se positionner derrière Nathan, et se pencha auprès de lui afin de lui murmurer délicatement

‘’Je crois qu’ils ne serons convaincu que si nous leur prouvons que nous ne sommes pas comme… Les autres…’’

Propos mystérieux, qui laissaient la porte ouverte à bien des supputations sur les intentions à venir de la gothique romantique. Elle se redressa alors, et fit quelque pas sur le côté afin de revenir près de sa chaise et se pencha ensuite en avant en déposant ses deux mains sur la table. Elle fixa les deux jeunes gens, et leur dit d’un ton amène :

‘’Vous avait raison mademoiselle Wilson, les fédéraux se moquent bien de savoir si Rob se drogue ou non, de même qu’ils se moquent sans doute qu’un mutant soit jugé dans cette ville au mépris de la plus élémentaire des justices…’’

La gothique romantique se pencha encore un peu plus en avant, et poursuivit sur le ton de la confidence :

‘’… Et si je vous disais que les mutants de Barnet ne sont pas les seuls à se trouver actuellement en ville.. ?’’

Comme pour appuyer son propos, la gothique romantique commença à faire surgir sa brume pourpre du néant, et la laissa envahir la salle d’interrogatoire en montant du sol, lentement mais sûrement, l’espace de quelques instants avant de la faire disparaître. Le temps jouait contre eux, et Juliette espérait que cette démonstration non avoué ouvertement, les convaincraient tous les deux de les aider pleinement à retrouver le couple disparu avant que les choses ne dégénèrent définitivement.

‘’Mademoiselle Lorne ne risque pas grand chose vu le statut de son père dans cette ville, d’autant plus si elle n’est pas une mutante… Quand à votre ami, nous pouvons l’aider mais pour cela il nous faut impérativement le retrouver avant le shérif et ses hommes, vous comprenez bien cela tous les deux.. ? Alors si vous pouvez nous aider, de quelques manières que ce soit, faite le immédiatement car le temps nous est malheureusement compté… Mais nous pouvons vous promettre une chose… Si mademoiselle Lorne est l’instigatrice de tout ceci, alors elle répondra de ses actes à leur juste valeur !’’

Foi de JustiX ! Enfin… Foi de feu JustiX, mais le fait qu’elle n’appartienne plus à l’équipe de Carrie depuis longtemps maintenant, n’avait en rien modifié son idéal de justice qui les avaient tous animé en ces temps heureux., et si une non mutante avait utilisé un mutant en abusant de ses sentiments, alors elle devrait payer pour son crime qui se doublait de celui d’atteinte à la réputation, déjà bien entaché, de l’ensemble des mutants.

Juliette se redressa lentement, et elle demeura debout, les bras croisé sur sa poitrine généreuse, en observant silencieusement les deux jeunes gens dans l’attente de leur réaction. Ils pourrait sans doute retrouver les deux amants sans leur aide, mais cela leur faciliterait grandement la tâche si jamais ils se décidaient à le faire… Barnet n’était pas New York après tout, ils devaient certainement y avoir des complicités de la part de certains mutants et partisans de la ville, pour que les deux jeunes gens puissent ainsi disparaître sans laisser la moindre trace…

Maintenant que le flic était parti, le jeune mutant, Keith, était tout de suite plus bavard. De cela, Amy n'avait eu aucun doute. D'ailleurs, il connaissait, effectivement, Rob et Linda. Et n'appréciait pas Linda. Amy fronça les sourcils. En tout cas, la description de Rob ne collait pas avec celle d'un kidnappeur, ça, c'était certain. Amy se prit, d'ailleurs, à songer que tout cela avait pu être orchestré par sa petite amie, Linda.

"Ce n'est pas grave pour ton mensonge de tout à l'heure, Keith. Ne t'inquète pas." dit-elle chaleureusement.

La peur. Elle comprenait tout à fait. Le shérif n'était guère clément envers les mutants. Leur crainte était donc parfaitement fondée. Arriverait-il un jour où mutants et humains lambdas pourraient s'entendre? L'empêchement de l'Harumaggedon ferait-il avancer les choses? Elle l'espérait, même si elle en doutait. Les gouvernements tergiversaient trop. Les choses risquaient de trainer, de s'enliser, d'autant que le moindre acte négatif d'un mutant rejaillissait sur toute la communauté.

Quoiqu'il en soit, elle laissa Keith parler, puis Robin, et reprit ensutie la parole. Oui, ils allaient le laisser. La piste semblait s'interrompre à peine débutée. Pourtant...

"Dis-moi... Que reproches-tu à Linda? Avait-elle des ennuis avec quelqu'un? Et.. Si toi tu n'as pas eu le temps de lui parler hier, quelqu'un d'autre du groupe a-t-il eu le temps de le faire? Tu sais, tout ce que tu pourras dire pourra nous aider à le retrouver, et donc, à l'aider..."

La jeune femme s'accroupit devant le garçon avant d'ajouter:

"Tu peux nous donner le modèle et le numéro de plaque de la voiture? Ca pourra nous aider..."

Elle marqua un petit temps de silence puis reprit, pour conclure:

"Et si toi et tes amis vous ne voulez pas venir à l'Institut, je pense qu'il y aurait moyen que vous puissiez rejoindre Genosha... Vous n'auriez plus à vous cacher..."

Charmante… Vraiment charmante… Nul doute pour la gothique romantique, que avec un tel comportement Jackie se ferait plus sûrement violer et assassiner, que kidnapper pour demander uniquement une rançon. Mais l’utilisation de son pouvoir eu apparemment l’effet escompté par la jeune femme, tant la surprise fut flagrante dans les deux regards qui se fixèrent temporairement sur sa personne. A l’évidence, les mutants de Barnet ne semblaient pas posséder de pouvoirs aussi… Stupéfiant… Juliette demeura de marbre devant ces réactions, et c’est avec un plaisir certain qu’elle vit Nathan appuyer verbalement son geste en augmentant la théatralisation de sa démonstration.Désormais, les deux adolescents avaient parfaitement conscience qu’ils n’avaient pas uniquement affaire à des agents fédéraux au sens le plus stricte du terme. Après un léger flottement, leur comportement changa du tout au tout. Jackie se montra nettement moins arrogante et superficiellement provocatrice que précédemment, et Gary, quand à lui, leur offrit littéralement sur un plateau son téléphone portable avec le moyen de contacter directement l’une des deux personnes recherché. Ils paraissaient comprendre que le jeu auquel ils s’adonnaient depuis le début de l’interrogatoire commençait à les dépasser, au grand avantage des deux interrogateurs.

Toujours debout auprès des deux jeunes gens, Juliette regarda Nathan noter les numéros de Planète Pluton production et de Rob sur un bout de papier, juste avant qu’il ne renvoi le portable à Gary et qu’il ne quitte à son tour sa chaise et ne lui murmure d’une voix basse son intention vis-à-vis de ces deux derniers. La gothique romantique acquiesça d’un hochement de la tête allant de haut en bas, et lorsque Nathan fut enfin sorti de la pièce elle poussa un léger soupir en s’emparant à son tour du téléphone du jeune garçon. Elle le fixa durant quelques secondes, puis elle dit en posant à nouveau son regard de glace sur les deux adolescents :

‘’Mon collègue à raison vous savez… Ce n’est pas trahir de que faire ce qu’il vous semble juste pour épargner bien des ennuis à vos amis… Car c’est bien ce que vous voulez n’est-ce pas.. ? Qu’il ne leur arrive rien de fâcheux… La encore je ne vais pas vous mentir, et peut-être vous en tiendront-ils un temps rigueur. Mais vous aurez fait ce qui est le plus juste, pour leur épargner bien des difficultés. Si j’ai vu juste avec mon hypothèses, alors je crois qu’ils se sentent quelque peu dépassé par les évènements et qu’ils ne savent plus comment se sortir de cette situation tout seul… C’est là, que les vrais amis interviennent Gary, sans tenir compte de ce qu’ils peuvent ressentir…’’

La gothique romantique porta une attitude toute particulière au jeune garçon, plus facile à convaincre que sa tête à claques de petite amie. Sans un mot, elle déposa à nouveau le téléphone portable devant l’adolescent, et sans détacher sa main de celui-ci elle ajouta :

‘’ Nous ne voulons pas les piéger, ni même les tromper… C’est pourquoi, je te demande… Je vous demande à tous les deux, de bien vouloir appeler votre ami et de lui expliquer ce que je suis, et que nous voulons avant toute chose les rencontrer… Rien que nous, et aucun autre agent fédéral, je vous en fait la promesse. S’il le désire, je suis prête à lui parler en personne pour le rassurer sur ce dernier point. C’est leur unique chance de s’en sortir sans trop de dégâts, car autrement j’ai bien peur que nous ne puissions vous assurer que le shérif et ses hommes ne les retrouverons pas avant nous… Et vous savez déjà comment tout ceci se terminera pour Rob dans ce cas de figure, n’est-ce pas.. ? Et je n’imagine pas un seul instant que, en tant qu’ami sincère, ce soit ce que vous désireriez tous les deux…’’

La gothique romantique tapota alors son index sur le téléphone portable, en fixant son regard sur les deux jeunes gens. Elle espérait que son petit discours sur l’amitié porterait ses fruits, mais dans le cas contraire les deux adolescents ne relèveraient nullement le niveau des habitants de ce genre de petite ville.

Appelez le, et que tous ceci se termine pour le mieux, pour chacun d’entre eux…’’

Conclu finalement Juliette, de manière finalement très sobre en dégageant sa main du téléphone portable. La balle était désormais dans le camp des deux adolescents, mais s’ils refusaient d’agir ils devraient appeler eux-même en espérant que ce Rob soit quelqu’un ayant un minimum de sens pratique, afin de savoir saisir l’opportunité qui s’offrait à lui. Pour ce qui était de Linda Lorne, hé bien… Elle n’était pas mutante, et était considéré comme la victime dans toute cette histoire… Elle n’était donc pas, jusqu’à preuve du contraire, en danger dans une ville ou son père avait sans doute un pouvoir plus grand encore que celui des élus locaux…

Le jeune homme était pressé la veille. Fuyait-il quelqu'un ou quelque chose? Amy tourna la tête vers Robin, comme pour demander son avis de façon muette puis reporta son attention sur Keith, qui voulait, juste, mener une vie normale. Elle hocha la tête. Elle ne pouvait que comprendre son désir. Mener une vie normale, chacun d'eux l'aurait souhaité. Pourtant... Une vie normale les aurait privés de merveilleuses rencontre. La mutante ne le retint pas lorsqu'il partit. Après tout, ils avaient déjà quelques informations, même si la piste s'arrêtait là. Toutefois, le modèle et le numéro de la plaque de la voiture pourraient leur permettre de retrouver plus facilement la trace de Rob de Barnet.



Enfin, ils regagnèrent le commissariat. Pas pour longtemps. Rob était, effectivement, parti vers le nord et vers la frontière canadienne. Elle laissa l'agent Stanley parler, puis prit la parole à son tour:

"Linda ne semblait pas très appréciée, au contraire de Rob. Nous avons pu parler au père du jeune homme, ainsi qu'à un jeune mutant. Visiblement, Rob était leur contact avec le monde et il était pressé hier. C'est tout ce que nous avons pu apprendre."

La jeune femme lança un nouveau regard à Robin, pour qu'il complète, le cas échéant ce qu'elle venait de dire, tout en attendant les révélations de leurs équipiers. Puis le couperet tomba. Ils repartaient pour le Canada. Au moins, ils voyaient du pays...



Dans l'avion, Amy prit place à côté de son partenaire de ces dernières heures et tourna la tête vers lui pour discuter à voix basse.

"Merci pour tout à l'heure. Je ne pensais pas ce flic aussi borné. Mais avec le recul, je pense qu'il aurait sans doute tiré si tu ne l'avais pas fait partir et que j'étais restée en travers de son chemin..."

Un frisson parcourut la jeune femme qui ferma un instant les yeux pour chasser cette image de sa tête. Mais ce n'était pas son style de s'apitoyer. Le vol lui sembla plus détendu que lors du trajet Institut/Barnet. Peut-être que la morosité de Barnet avait besoin d'être évacuée, après tout... A l'arrivée à Montréal, il leur fallut décider quoi faire. Et, surtout, comment faire. La jeune femme reprit la parole.

"Je pense que les binômes de tout à l'heure se sont montrés plutôt efficace. On devrait donc rester par paires. Nathan et Juliette et Robin et moi si l'on doit en venir à se séparer. D'ailleurs, en parlant de ça, un petit tour chez le dealer ne serait peut-être pas une mauvaise chose. Qui s'y colle? Nathan, tu en penses quoi?"

Si la jeune femme s'était adressée à l'israelien, ce n'était pas pour lui dire de s'y coller, mais pour avoir son avis sur la chose. Connaissant le passé du jeune femme, elle considérait qu'il était le plus à même des quatre à savoir comment s'y prendre avec ce genre de type.

Après le fiasco de la tentative de prise de contact avec Rob, du à l’évidente maladresse de Gary, Juliette se dit intérieurement qu’elle aurait du appeler elle-même le fuyard. Elle avait pourtant bien dit au jeune garçon qu’elle voulait que son ami accepte de les rencontrer, et non pas qu’il se rende dans l’immédiat. Tant pis, au moins auront-ils tenté le coup, et les deux adolescents avaient rempli leur part du marché, avec plus ou moins de bonne grâce. Après avoir libéré ces deux derniers, l’agent Stanley, Nathan et Juliette furent rejoint par Amarenna et Robin. Ils prirent le temps de se poser, de coordonner les différentes informations qu’ils avaient pu recueillir chacun de leur côté, et de se faire une idée un peu plus juste de la situation. La frontière entre victime et bourreau était on ne pouvait plus flou, et même si Rob n’avait pas la virginité d’un enfant de chœur, il fallait bien admettre que les éléments en leur possession tendaient à définir Linda Lorne comme le cerveau de toute cette sombre affaire.

L’agent Stanley, sans doute plus habitué à ce genre de situation que quatre mutants, autodidacte intermittent de la justice, proposa alors une stratégie que tous approuvèrent. En effet, ils ne pouvaient plus vraiment faire quoi que ce soit ici, et il était certainement plus judicieux de devancer les deux fuyards plutôt que de continuer à avoir éternellement un métro de retard sur eux. Le petit groupe d’agent vraiment très spéciaux embarqua alors dans les véhicules qui l’avait emmené jusqu'à Barnet, et il rejoignit le petit aéroport ou il avait atterrit afin de reprendre l’avion en direction du Canada. Dans une pensée, sans doute un peu déplacée au vu de la situation, la gothique romantique se dit que c’était vraiment pratique d’avoir ainsi un avion à disposition pour aller ou bon leur semblait, lorsqu’ils le désiraient… Contrairement au premier voyage ou Rob lui adressa quelque peu la parole, ce second trajet fut des plus silencieux pour la gothique romantique qui laissa alors son regard se perdre sur la beauté sauvage du paysage canadien qui commençait à s’offrir à leurs regards. En, observant le relief en contrebas, Juliette songea que la notion de frontière était une chose des plus relative tant la différence géographique limitrophe de ladite frontière ne sautait pas réellement aux yeux. C’était un constat encore plus flagrant vu du ciel, loin de toute signalisation servant de repère… Avec le regard d’un oiseau, le monde paraissait tellement différent…

La proximité de la frontière fit que le vol ne dura en fin de compte que peu de temps, et une fois arrivé sur le sol canadien un nouveau briefing fut improvisé afin de savoir ce qu’il convenait désormais de faire. Comme à son habitude, Juliette demeura en retrait, silencieuse, afin d’observer la situation d’un œil critique. Elle laissa Amy prendre la parole en premier, et celle-ci proposa de conserver les binômes afin de s’occuper à la fois du dealer qui fournissait les jeunes gens de Barnet, et de la surveillance de la poste restante ou la rançon avait été déposé par le père de la prétendue victime. Rob enchaina ensuite, victime du syndrome propre aux mâles fort et protecteur, et proposa de modifier les binômes afin que les ‘’faibles’ femmes s’occupent de la surveillance de la poste restante, tandis que les ‘’puissants’’ hommes se rendraient chez Renault afin de faire… Les hommes ! La gothique romantique ne su si elle devait se sentir flatter d’une telle attention à leur égard, ou bien si elle devait trouver ce genre d’attitude affreusement méprisante et insultante… Amarenna et elle avaient tout de même affronté les dirigeants de nemo, ainsi que Timmy, ce n’était pas forcément à la porté de toutes les personnes présentes à l’institut, nom d’une pierre tombale ! Comme de bien entendu, Nathan appuya le raisonnement machiste de son mâle de compagnon… La solidarité masculine, sans l’ombre d’un doute… Juliette les laissa parler, puis elle émit une hypothèse conernant le lambeau de peau qui appartenait bien à Linda Lorne selon les analyses…

‘’Est-ce que l’un d’entres vous à songé que, peut-être, Linda Lorne était aussi une mutante dont personne ne connait la mutanité.. ? Vu le climat à Barnet, je ne serais pas étonné qu’elle n’en ai rien dit à qui que ce soit, ou bien encore que son père ai fait en sorte qu’elle garde cette éventuelle mutation pour elle… Et si cette mutation lui permettait de… Comment dire… De s’ôter littéralement de la peau.. ? Un peu comme un serpent qui mue…’’

L’idée pouvait paraître insensée, mais qui pouvait dire quels aspect revêtait la mutation chez telle ou telle personne.. ? Elle enchaîna ensuite sur quelque chose qui lui sembla des plus évident et qui rejoignait le second propos de Nathan :

‘’Et est-ce que la police canadienne ne pourrait pas nous aider, en retrouvant la voiture qu’ils ont utilisé grâce à leur plaque d’immatriculation.. ? Plusieurs paires d’yeux sont toujours plus efficace qu’une seule après tout…’’

Et accessoirement, si jamais ils perdaient leur trace ce serait une voie de secours non négligeable que de savoir ou se trouve leur véhicule. De plus, rien ne disait qu’ils seraient ensemble, dans le cas ou ce serait Rob et Linda qui récupèrerait la rançon… Juliette n’excluait pas que le dealer ne soit qu’une fausse piste, destiné à égarer les enquêteurs. Sur la question des binômes, la gothique romantique préféra garder le silence, et son avis, pour elle. De toute façon, la prédominance du mâle protecteur allait certainement s’imposer presque naturellement, avec un rapport de trois hommes pour deux femmes… Fallait-il en rire, ou bien en pleurer.. ? Ma foi, c’était ainsi…

*
**

Rester avec Juliette ne l'enchantait guère. Pas qu'elle n'apprécia pas l'italienne, mais sa présence lui rappelait sans cesse l'île et le sacrifice de Timmy. Timmy, parce que pour elle, il ne s'agissait plus du Shoggoth. Elle poussa un petit soupir et écouta les derniers préparatifs de la mission. Avant que les garçons ne partent, elle leur demanda, à tous deux, d'être prudents, car elles ne pourraient sans doute pas venir à leur secours.

Les filles, quant à elles, restèrent avec l'agent qui les mena jusqu'au point de réception de la rançon. Se faire discrètes? Elles savaient faire, en théorie... La jeune femme chercha à se dissimuler dans l'ombre. Rapidement, elle put voir un homme bien habillé entrer avec un gros colis qu'il laissa à un employé des postes avant de repartir. Puis, quelques instants après, une jeune femme entra à son tour dans le bureau de poste avant d'aller chercher la boîte contenant la rançon avant de repartir.

Amy adressa un signe de tête à Juliette. Il ne fallait pas qu'elles perdent la fille de vue.
La mutante sortit à la suite de la fille commença à la suivre, en tâchant de rester discrète. Elle savait, néanmoins, que, dès qu'elle le pourrait, elle devrait faire usage de son pouvoir. Pour devenir ombre? Pour fusionner dans l'ombre de la fille? Elle pariait davantage pour une fusion. Mais encore fallait-il pouvoir s'approcher suffisamment discrètement, à un endroit où il y aurait suffisamment peu de monde pour pouvoir le faire. La fille à la rançon paraissait plutôt insouciante... Aussi, elle ne remarqua pas la présence d'Amarenna derrière elle... Finalement, cette dernière put fusionner dans l'ombre de la jeune femme...

Comme si cela avait été dans le marbre des annales de leur petite histoire, les garçons furent chargé du ‘’travail d’homme’’, celui qui était bien viril, bien démonstratif de la puissance masculine, et les deux jeunes filles furent reléguée à leur place ‘’naturelle’’ d’observatrice. Bien, qu’il en soit ainsi… Même si, pour la spécialiste en soupir qu’était la gothique romantique, il était évident que ce remaniement n’enchantait guère Amarenna qui aurait sans doute préféré ne pas avoir à faire équipe avec ‘’la chose…’’ Rob et Nathan furent les premiers à être parachuté à l’endroit ou se trouvait le dealer nommé Renault, une petite pizzéria qui ne payait pas de mine vue de l’extèrieur, mais après tout c’était assez commun dans ce genre d’activité crapuleuse que d’avoir pignon sur rue et d’arborer ostensiblement des signes de réussites sociales telles qu'un commerce des plus populaire, comme dans le cas présent une pizzeria… Pour dissimuler un secret, il était toujours plus efficace de l’offrir à la vue de tous.

Après que Amarenna ai rendu à Rob son attention concernant leur sécurité mutuelle, l’agent Stanley emmena les deux éléments féminins du groupe à l’endroit ou se trouvait la poste restante devant servir à réceptionner la rançon. Celui-ci les laissa alors seul, préférant se cacher de son côté après avoir juger qu’il était sans doute un peu trop aisément remarquable… A sa décharge, il fallait bien avouer que les agents du FBI étaient à peu près aussi discret que les fameux hommes en noirs de la légende urbaine, concernant le désormais mythique complot gouvernemental visant à garder secrète l’existence d’êtres venu du fin fond de l’espace. Pourtant, Cassandre et les Nexus les avaient vu… Tout au moins, avaient-il vu leur technologie, mais ceci n’était qu’une simple question de détail qui n’avait que très peu d’importance au final… Contrairement à ce que Juliette craignait, leur attente ne fut guère longue. Il ne s’écoula que quelques minutes, une dizaine, peut-être vingt, entre le moment ou un homme vint déposer un colis dans la poste restante destinée à accueillir la rançon demandé, et celui ou une jeune femme pénétra à son tour dans le bâtiment afin de s’emparer de ce même colis avant de repartir aussi rapidement qu’elle était venu. Cette femme n’était pas Linda Lorne si Amarenna et la gothique romantique se fiait à la photo fournit par Roberta lors du rapide briefing dans son bureau, ce qui signifiait donc une complicité dans ce pays. Peut-être une amie, peut-être une cousine… Son lien de parenté ou social importait à vrai dire très peu, le plus important étant qu’elle trempait visiblement dans toute cette sordide affaire pour son plus grand malheur.

Le moment était donc venu de faire, comme demandé par l’agent Stanley, preuve de discrétion. D’un hochement de la tête, la gothique romantique répondit à l’appel silencieux de Amarenna et laissa celle-ci prendre les devants tandis que elle-même demeura quelques secondes immobiles. Bien que la couleur de sa brume ne soit pas des plus naturelle, la nature éthéré de sa forme vaporeuse passait bien souvent inaperçue au regard des gens qui étaient généralement bien plus obnubilé par la matérialité du monde qui les entourait… Et pour ceux qui la remarquait, tout au plus trouvaient-ils cette brume étrange mais pas vraiment inquiétante… Après tout, avait-on déjà vu quelqu’un tué par de la brume.. ? Quand à s‘imaginer qu’elle pouvait être vivante et doté d’une conscience… Science fiction, pure science fiction assurément… Dans le cas présent, la gothique romantique devait tirer parti de son environnement afin de garder un profil bas, et c’était un véritable euphémisme que de dire que la ville lui offrait un formidable terrain de jeu, à elle qui pouvait se faufiler quasiment dans n’importe quel interstice s’offrant à sa nature voluptueuse.

Grâce à la folie des gens pour les voitures, Juliette s’effondra sur elle-même en quelques secondes et flotta ensuite silencieusement en direction des voiture stationné le long des trottoirs afin de suivre la jeune femme en avançant sour le couvert des véhicules… Tout au plus, quelques volutes de brume pourpre pouvaient éventuellement être de temps en temps perceptible sous les dites voitures à mesure de son cheminement, mais rien qui ne puissent réellement attirer une véritable attention inquiète…

La filature en elle-même n'avait pas posé de soucis. Mais ce à quoi elle ne s'était pas attendue, c'était à arriver dans une pièce bondée et à ce qu'une lumière éclatante apparaisse, la faisant réapparaitre. Aye... Voilà qiu allait compliquer singulièrement la donne. En tout cas, elles avaient, au moins, la preuve que Linda était vivante. Sauf que les filles étaient bien parties pour se faire attaquer. C'est dans ces cas là qu'on avait toujours besoin d'un homme avec soi...

*Je le savais que cette histoire des garçons d'un côté et des filles de l'autre ça allait mal se finir...* songea-t-elle au moment où le garçon s'écriait 'trahison'.

S'agissait-il de Rob? Difficile de le dire maintenant. En tout cas, l'inconnue qui avait porté Amy tout le long du trajet se scinda en trois. Voilà qui allait être pratique. Amy, pourtant, leva les mains en signe d'apaisement, prête à se battre si cela ne fonctionnait pas.

"Hey là... Vous êtes mutants, moi aussi. Je suis là pour vous aider, rien d'autre..."

Pourtant, elle pressentait que ce petit manège allait mal finir. A quelle vitesse pouvait se déplacer Juliette? S'était-ils, simplement, rendus compte de sa présence dans la pièce? Quoiqu'il en soit, elle se prépara à se battre, espérant, le cas échéant, que ses adversaires ne savaient pas se battre, ou du moins, simplement grossièrement, et qu'elle pourrait en assomer au moins une ou deux avant de céder sous le monde...

Durant un moment, Juliette avait songé à s’arrêter sur le pas de la porte afin de trouver un autre moyen de pénétrer dans le batîment, laissant ainsi Amarenna suivre l’inconnue qui ne s’était encore rendu compte de rien. Mais elle hésita, jugeant que cela risquait de mettre la jeune fille en difficulté si jamais elle se retrouvait toute seule face à… L’ingérable ! Après tout, si on s’en tenait à cette seule jeune fille, ils étaient au minimum trois en comptant Linda et Rob. Ce dernier possédant une force surhumaine, tous les talents en arts martiaux du monde ne pourrait venir en aide à Amarenna si jamais elle devait le combattre. C’est pourquoi, elle avait décidé de la suivre en dépit du plus élémentaire des bon sens.

Une fois la porte refermé, l’obscurité retomba entièrement l’espace de quelques instants, avant qu’une vive lumière apparaisse. La brumeuse gothique romantique eu immédiatement une pensée pour sa compagne de filature dont le pouvoir craignait très fortement la lumière, et c’est avec une contrariété invisible au regard humain qu’elle la vit réapparaitre auprès de la jeune femme qui avait été prendre la rançon. Grâce à sa vision omnidirectionnelle, Juliette pu aperçevoir avant son infortunée camarade, la situation de la pièce et de ses locataire. Il y avait bien entendu la jeune femme qu’elle venaient de filer, mais aussi une table ronde autour de laquelle se trouvait un jeune garçon que la gothique romantique identifia immédiatement comme étant potentiellement le fameux Rob, une autre jeune fille qui manipulait des flammèches du bout de ses doigts, et enfin… Linda Lorne, la fameuse victime qui perdit très rapidement le sourire qui était le sien en constatant leurs présences, ou tout au moins celle, sans ambigüité aucune, de Amarenna.

Alors, tout s’accélera… Le garçon se leva en criant à la trahison, et brandissant vaillamment un appel à la résistance, sans même prendre le temps d’appréhender au mieux la situation, il fut suivit par l’autre jeune fille aux flammes. Tous deux s’appretèrent logiquement à se ruer sur Amarenna, ne pouvant pas grand chose contre de la brume que, de toute façon ils n’avaient peut-être encore identifié comme étant un danger potentiel,et la ou la situation ne pouvait pas empirer, elle trouva pourtant le moyen de le faire lorsque la jeune fille de la rançon se scinda en trois copie conforme et coloré. Amarenna et Juliette venaient subitement de passer de deux contre trois, à deux contre six… Autant dire que même avec la meilleure volonté du monde, la lutte allait être par trop inégale.

Le fait que Linda ne se soit pas levé pour agir en même temps que ses camarades, laissa supposer à la gothique romantique qu’elle ne possédait pas de réel pouvoir offensif. Elle était donc la clé de tout, si les deux mutantes voulaient s’assurer un minimum de sécurité afin de discuter calmement de la situation. Ne pouvant rien faire pour venir en aide à Amarenna, Juliette se faufila alors rapidement entre les triplés arc-en-ciel et disparaissant sous la table ronde elle ressurgit derrière la chaise de Linda Lorne et reprit son apparence humaine en quelques secondes afin avant de tenter de déposer ses deux mains sur les épaules de l’adolescente, de manière non agressive mais bien assez ferme cependant, pour qu’elle ne puisse se dégager de son étreinte en essayant de se relever, sans que la gothique romantique n’ai le temps de réagir. Si Linda avait cette sotte pensée, alors la gothique romantique n’aurait pas d’autre choix que de l’emporter avec elle sous sa forme de brume en comptant sur l’effet déstabilisant de cette première fois pour calmer ses ardeurs rebelles.

‘’Ecoutez mon amie, elle dit vrai… Nous voulons simplement discuter avec Linda et Rob de leur situation, sans que la situation ne dégénère de façon dramatique… Gary nous a dit que vous étiez quelqu’un de bien Rob, alors soyez raisonnable sinon la situation va empirer pour tous le monde…’’

Conclu la gothique romantique, en tournant son regard en direction de l’unique jeune homme du groupe… En espérant qu’il soit bien le fameux Rob !