[JustiX + LeX 6.3.1] Soirée à Paris

Une fois arrivés à Paris, les élèves et leurs professeurs avaient fait un saut à leur hôtel et pris possession de leurs chambres. Visiblement Carrie et Esther avaient pas mal engagé les ressources de l'Institut pour payer le séjour : s'il s'agissait de chambres doubles à un seul lit, néanmoins elles étaient confortables et luxueuses.

Puis, en attendant le soir, Esther et les élèves avaient pu faire un peu de tourisme, tandis que Carrie se rendait à ses funérailles. Tour Eiffel, Arc de Triomphe, un rapide passage au Louvre, visite des Jardins du Luxembourg, tout avait été visité au pas de course... Il était hors de question de louper quoi que ce soit de la soirée !

De retour à l'hôtel, Esther s'était aperçue que l'invitation à la soirée de John Jacob ne concernait que 3 personnes. L'israélienne choisit donc d'y aller en compagnie d'Abaigh et de Lucas. Elle chargea Blake, Juan et Alixtide de s'occuper d'un petit service que lui avait demandé Jason l'autre jour... Et laissa Carrie en compagnie de ses JustiX.
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La première chose que Carrie avait fait une fois à l'hotel, c'était enlever ses maudits soulier et sa robe pour enfiler la première paire de pantalon qu'elle sortait de sa valise. Elle soupira d'aise en enfilant une simple paire de chaussures sans talons. Elle donna rendez-vous à aux JustiX dans le Lobby de l'hotel, dans le petit coin avec pleins de fauteuils confortable. Lorsqu'ils furent tous installés, elle leur proposa:

"Voulez-vous qu'on aille se prendre quelque chose à emporter et que l'on fasse un pique-nique près de la Tour Eiffel? Il fait trop beau pour rester à l'intérieur, vous ne trouvez pas?"

Habitué au silence, Yanis avait naturellement limité ses interactions au strict minimum avec les autres élèves sur toute la durée du voyage. Il avait néanmoins observé dans son coin le groupe et le comportement de chacun de ses éléments avec une certaine attention, afin de mieux cerner avec qui il venait de s'embarquer vers l'inconnu. Et quelle inconnue : la France. La cible de la plupart des immigrés algériens, de par leur histoire sanglante commune. Un pays qui faisait rêver bon nombre de jeunes paumés dans les bas-fonds d'Alger. Et voilà qu'il y était, tous frais payés avec ça. L'Institut avait certes des facilités fort appréciables.
Bien que son visage ne semblât rien en démontrer, la visite touristique avait plu à Yanis, en particulier le Louvre, dans lequel il aurait volontiers passé plus de temps à flâner. C'était la première fois qu'il visitait un musée contenant des oeuvres d'art. En primaire, il se souvenait avoir été emmené en sortie scolaire dans un musée d'histoires naturelles. Plusieurs fois, il s'était arrêté pour griffonner sur son bloc ou prendre des notes, généralement des traits grossiers par manque de temps.

L'hôtel présentait un grand confort, à tel point que l'Algérien n'osait rien toucher dans sa chambre de peur que leur note soit surfacturée. Arrivé à l'hôtel, il avait donc pris une douche avec les produits achetés avant le départ, et avait fini par rejoindre le groupe dans le hall. Il s'assit dans l'un des fauteuils, mais semblait réticent à s'y installer confortablement ; il était donc posé sur le bord de l'assise sans s'adosser. Carrie semblait dans de meilleures dispositions que la veille et proposa même un pique-nique, une idée qui ravirait certainement la petite Kitty. Quant à lui, il suivrait la majorité, cette décision n'avait que peu d'incidence sur son état d'esprit, autant laisser ceux à qui cela importait décider. Il ne dit donc rien, attendant la réaction de ses camarades.

Jade savait bien que le voyage ne manquerait pas d’être plaisant, mais elle ne s’attendait vraiment pas à ce point à se sentir comme une princesse. La visite de la ville, bien qu’un peu précipitée avait été magnifique. Elle n’avait pas eu l’occasion de passer du temps dans la capitale la plus romantique du monde depuis de très nombreuses années, assez pour qu’elle ne s’en souvienne pas… Et elle y était, avec son petit ami, et dans ce contexte particulier qui constituait sa nouvelle vie. Tout était parfait, pendant la visite du Louvre, elle n’avait probablement pas fermé la bouche une seule fois tellement son sourire lui montait jusqu’aux oreilles. Elle avait prise une photo avec Lucas au pied de la tour Eiffel et avait déjà dans l’idée d’en faire un poster.

La présence de Juan avait quelque peu ponctuée la sortie de hoquets sporadiques, mais rien d’aussi important que les grosses crises qu’elle avait eu auparavant. Il semblait que depuis quelques jours, cela soit en voie de récession, ce qui pour elle, signifiait qu’elle était sur la bonne voie quant à ses recherches sur les causes du phénomène. Bref, tout avait donc été parfait. Mais vint le moment où les deux équipes se séparèrent et pour Carrie, de reprendre possession de ses JustiX. Un rendez vous était fixé dans un endroit confortable de l’hôtel.

Après s’être préparée, Jade descendit rejoindre son groupe à l’heure dite admirant en marchant, une photo qu’elle avait toujours sur elle depuis son voyage en Suède avec Lucas durant l’été.

Spoiler:

Elle ne pouvait que se réjouir que son couple fonctionne si bien. Elle embrassa la photo qu’elle rangea ensuite dans sa veste lorsqu’elle arriva au lieu de rendez vous. Elle s’attendait à trouver une Carrie démoralisée mais il semblait que ce ne soit pas tellement la catastrophe, et c’était tant mieux. Jade s’installa confortablement dans un des canapés, testant plusieurs fois son moelleux. Au moment où elle arriva, seul Yanis et Carrie étaient présents. Après avoir saluée Carrie en souriant, les quelques minutes d’attente des autres équipiers restants furent peu nombreuses, mais pourtant assez longues. Jade n’osa pas demander de nouvelles sur la sépulture de Carrie, et n’osa pas non plus troubler le vœu de silence que sembla avoir fait Yanis.

Enfin, quand tout le monde fut présent, Carrie proposa un pique nique. Jade s’enfonça encore plus dans le canapé en frappant doucement dans ses mains. "Ouiiiiiii!!" Répondit-elle à la proposition de sa petite voix avec un grand sourire. "Vous devez en avoir bien besoin vous-même..." osa t’elle finalement ajouter pour la professeure.

Le voyage jusqu'à paris s'était plutôt bien passé. Après avoir déposé leurs affaires à l'hôtel, les élèves eurent droit à une visite rapide de la capitale de la France. Kitty avait regardais tout autour d'elle émerveillée, mais elle avait plus particulièrement aimé la visite du musée. Elle trouvait même que cette dernière fut trop rapide. Elle aurait voulu que Kalalli soit avec elle, mais ce n'était pas le cas. Elle le retrouverait en rentrant à l'Institut. Après une après midi passé à visiter Paris, durant laquelle la petite fille avait été étonnée par les petits hoquet de Jade. La benjamine de l'Institut se demandait ce qui pouvait lui provoquer cela. Enfin, la sortie avait été géniale aux yeux de la petite télépathe. Elle n'était jamais venue à Paris et avait bien profité de la petite visite.

Une fois de retour à l'hôtel, les deux équipes se séparèrent. Carrie leur avez donné rendez-vous dans un endroit confortable de l'hôtel.près s'être changée, Kitty rejoignit le reste de son équipe. Visiblement, elle n'était pas la seule à avoir changer de tenue. Lorsqu'elle arriva il n'y avait que Yanis et Jade avec Carrie. La petite demoiselle salua son professeur référent avec un sourire et s'installa attendant le dernier membre de leur équipe. Elle n'osait pas rompre le silence qui s'était installer. Lorsque tout le monde fut arrivé, Carrie leur proposa un pique-nique. Ça c'était une super idée. Tout comme jade, Kitty tapa dans ses mains et répondit à Carrie :

"Oh Oui ! Ça c'est une super idée Mlle Marcin."

Visiblement cette idée plaisait à la petite télépathe à entendre le son de sa voix. Elle était vraiment enthousiaste par cette proposition. Elle était persuadée qu'ils allaient bien s'amuser. La petite fille attendit de voir si Gilles allait être aussi enthousiaste que Jade et elle. Pour Yanis, elle ne savait pas trop ce qu'il pensait et n'avait pas envie d'aller chercher dans son esprit. Ce n'était pas à faire avec ses coéquipiers. Même si parfois savoir ce qu'ils pensent était tentant.

"Parfait." dit alors Carrie, se dirigeant immédiatement vers la porte extérieur, un sac à dos sur les épaules.

Les JustiX sortirent la rue très peuplée devant l'Hotel. Carrie eut besoin de quelques secondes avant de pouvoir s'orienter vers un petit restaurant où ils pourraient commander des sandwichs ou peu importe ce que les jeunes voulaient, des boissons et surtout une boulangerie où trouver leur dessert. Carrie s'ennuyait horriblement des pâtisseries françaises et elle trouverait sans aucun doute son bonheur à Paris! Elle les invita à la suivre à pied, n'étant à quelques minutes de marche de la Tour Eiffel. Ils arrêtèrent d'abord à un petit café, comme l'avait prévu l'avocate, pour demander un repas pour emporter, les élèves choisirent tout ce qu'ils désiraient et ce fut Carrie qui paya avec une carte de crédit, la sienne, qu'elle n'avait pas utilisée depuis très longtemps!

"Maintenant trouvons nous un endroit tranquille pour manger, sans trop de touristes..." annonça-t-elle de son anglais au gros accent tandis qu'ils arrivaient près du grand parc qui entourait la Tour Eiffel.

Carrie n'avait pas pensé que ses jeunes élèves étaient des touristes pour la grande majorité. En fait il n'y avait que Jade qui venait de France...L'avocate prit son sac à dos dans ses mains et en sortit quelque chose qui ressemblait à un drap. Elle avait sans doute emprunter un des draps sur leurs lits à l'hotel. Elle l'étendit sur le sol et y prit place aussi confortablement possible, les jambes croisés. Elle jeta un coup d'oeil autour d'elle et envoya un sourire à ses élèves, un de ses rares sourires. Home Sweet Home... Elle sortit un journal de son sac à dos, un journal écrit en français, s'il vous plait. Elle en tourna les pages avec l'intention de faire le mot croisé de la journée. La première définition la découragea immédiatement : Horizontal #1 Lépidoptère d'Afrique aux ailes jaunes et oranges. Ah les français et leur maudits mots croisés... Elle referma rapidement le journal et le jeta plus loin.

"Qu'avez-vous fait aujourd'hui avec Mademoiselle Kofman?"

Carrie prit le sac comprenant son repas et en sortit le contenu sur le drap, invitant par ce geste, ses élèves à en faire autant.

Tout le monde sembla adhérer à la proposition de Carrie d’aller pique-niquer. Il faisait encore jour assez tard ces temps ci, et tous allaient pouvoir profiter du cadre magnifique qu’offrait un coucher de soleil sur la tour Eiffel dans la capitale mondiale du romantisme. Bien sur, Lucas ne serait pas présent, et par conséquent, le romantisme du moment perdra un peu de son éclat pour Jade, mais ce diner "à la bonne franquette" entre amis ne manquerait surement pas de livrer son lot d’émotions et de bonne humeur. A peine tout le monde, ou presque, eut répondu que Carrie se lança déjà à l’aventure dans les rues parisiennes. Le petit groupe suivit, Jade souriante, comme d’habitude, dévisageait les gens qu’elle croisait, essayant de se remémorer le profil type du Français de base. Après le temps passé à l’étranger et un regard qui s’était surement très américanisé, elle voulait vérifier si les clichés se vérifiaient. Et machinalement, comme elle l’avait fait plusieurs fois dans la journée, elle pensait reconnaître des gens, mais ce n’était que le fruit de son imagination. C’était également très étrange de revoir tout écrit en Français.

Se frayant un chemin à travers les rues bondées de monde, Carrie les conduisit finalement dans un bar et une boulangerie ou ils purent chacun commander ce qu’ils voulaient pour manger. Jade n’avait pas spécialement faim mais se laissa tenter sans difficulté. Elle exclut de suite de prendre un American-sandwich qui lui donnerait trop l’impression d’être une touriste désaxée qui s’accrochait à tout ce qui lui rappelait ses origines, et opta pour un bon vieux sandwich jambon-beurre avec… de la baguette! Un vrai luxe! Elle prit avec une bouteille d’eau parce qu’elle savait que pour le dessert, elle allait se lâcher… En effet, dans la boulangerie, elle était comme Charlie dans sa chocolaterie. Ses yeux bougeaient dans tous les sens regardant avec émerveillement toutes ces bonnes vieilles pâtisseries que même son salon de thé préféré à Salem, tenu par un Français, ne faisait pas. Elle fondit donc littéralement pour une part de mille feuilles dégoulinant de crème pâtissière.

Enfin, ils arrivèrent à un endroit bien sympathique où ils s’installèrent. Suite à Carrie, Jade commença à déballer ce qui devait l’être, et s’assit, ou plutôt s’agenouilla sur le drap à côté de la professeure. Puis Carrie demanda finalement le programme de la journée des élèves.

"C’était gé-nial!" Répondit Jade avec de grands yeux tout plein d’excitation. "Depuis le temps que je le voulais, on est allés au Louvre! C’était trop beau! Bon on a fait le tour un peu rapidement sinon on serait restés tout l’après midi dedans sans faire le reste… Oh! Et puis on est passé par là aussi." La jeune fille repensa aux photos qu’elle avait faites, en souriant. "Donc voila, balades et visites, c’était impec!"

C’était d’ailleurs probablement le voyage le plus luxueux auquel elle avait participé et elle ne regrettait vraiment pas d’avoir plaidé sa cause pour accompagner Carrie. D’ailleurs, Jade en oubliait presque la véritable raison de la présence de leur professeure dans la capitale. La jeune fille ne voulait pas plomber l’ambiance, mais elle se dit que Carrie voudrait probablement parler un peu de sa journée également, cependant, elle avait un peu peur du "ou pas!".

"Et hum… comment ca s’est passé pour vous?.. J’veux dire…heu… enfin… c’est pas trop… dur?.." Elle trouva sa question un peu bête, mais Jade ne savait pas vraiment comment dire les choses autrement. Elle reprit finalement pour laisser à Carrie une échappatoire, si elle voulait éviter la première question: "Vous avez revus des gens que vous connaissiez?"

Comme il l'avait pensé, Kitty avait approuvé la proposition avec enthousiasme, de même que Jade. Le groupe était donc parti en quête de nourriture. Yanis n'était pas encore très habitué à se faire inviter partout, et c'était assez déstabilisant de se voir offrir autant de choses. Il gardait néanmoins la tête froide : il ne devait dépendre de personne, c'était le meilleur moyen de se retrouver démuni et assisté.
Il avait observé le jambon beurre de Jade sans mot dire. La viande de porc était l'une des choses qu'il n'était pas habitué à voir quotidiennement, mais le bar en était bien pourvu. Il opta finalement pour un sandwich au poulet et aux crudités, ainsi que d'un jus de fruits et une banane, mais ne prit rien en boulangerie. Cette profusion de nourriture exaltait les sens, mais il n'avait aucune intention de finir comme le garçon obèse qu'il avait croisé dans la cuisine à son arrivée. Il devait entretenir son corps pour rallonger sa durée de vie.

Les mutants se trouvèrent un coin d'herbe et s'installèrent sur la nappe improvisée de Carrie. Cette dernière faisait très bonne figure. Les gestes anodins qu'elle exécutait auprès d'eux, comme ce pique-nique, les mots croisés, lui conféraient une dignité hors du commun dans de telles circonstances. Elle n'avait d'ailleurs que très peu parlé de la raison de sa présence sur place. C'était une bonne chose, elle prouvait ainsi qu'elle mettait une certaine distance entre ses élèves et elle, et que ses affaires personnelles ne les regardaient pas. Une attitude de professeur respectable.

Bien sûr, cela n'empêchait pas les jeunes de mettre les pieds dans le plat. Démonstration de Jade Moran en plein repas. Yanis observa la scène tout en continuant de manger son sandwich. Jusqu'ici, il s'était contenté de hocher la tête pour appuyer le commentaire de la jeune fille sur le Louvre. Il avait d'ailleurs cru remarquer que la jeune fille avait l'art d'exacerber le potentiel émotif des autres. Elle semblait en froid avec le dénommé Juan, et à l'inverse, filait le parfait amour avec Lucas. Drôle de cocktail au sein du même voyage scolaire. Si Yanis ne comprit pas réellement son besoin de faire la conversation au-delà de la simple question de Carrie, elle avait l'avantage de lui permettre d'en savoir plus sans avoir à lui-même s'en enquérir, aussi attendit-il avec son attention tranquille la suite de la conversation, alors que Gilles s'étouffait avec son repas.

Kitty suivit Carrie. Les voilà partis pour un pique-nique sous la Tour Eiffel. La fillette suivit donc le groupe dans les rues de Paris. Elle regarda tout autour d'elle avec de grands yeux. La petite télépathe se sentait vraiment en vacances. Le professeur Marcin les mena dans un bar pour se prendre des sandwichs et dans une boulangerie. Dans le bar, la fillette fut heureuse de découvrir que tout était traduit en anglais. Une aubaine pour elle qui ne parlait pas un mot de français. La benjamine de l'Institut regarda la carte avec une grande attention. Puis elle se choisit un sandwich avec du jambon cru, du beurre et un morceau de gruyère. Elle prit aussi une bouteille d'eau.

Puis le petit groupe s'arrêta dans une boulangerie. Kitty regarda avec deux grands yeux les différentes pâtisseries qui s'y trouvaient. Cela avait l'air bien plus appétissant que ce qu'elle pouvait trouver dans les magasins aux États-Unis. Le choix aller se montrer difficile car bien entendu la petite demoiselle était très gourmande. Finalement elle opta pour une religieuse au chocolat. Elle ne connaissait pas du tout, mais cela allait sûrement être délicieux car c'était au chocolat.

Une fois que tout le monde avait choisit son dessert, la petite troupe se dirigea vers un espace d'herbe où leur professeur référent étendit un drap blanc. Kitty était étonnée de voir qu'elle courage son professeur avait. Elle avait le sourire alors qu'elle venait de perdre un ami. La petite télépathe se souvenait trop bien de ce qu'elle avait ressentit lors de la mort de Gabriel et de River. Et le départ de Wind avait ravivé cette blessure. Mais aujourd'hui elle ne voulait pas y penser. La petite fille s'installa près de Carrie et sortit aussi son sac contenant son repas. La, jeune femme leur demanda alors ce qu'ils avaient durant la journée.

"Oui, c'était vraiment super génial. On a vu aussi l'Arc de Triomphe et les jardins du Luxembourg. Mais j'aurais bien voulus visiter le Louvre un peu plus. J'ai trouvé ça vraiment très beau."

Puis Jade les ramena sur terre. Pourquoi elle parlais de ça maintenant ? Peut-être que mademoiselle Marcin ne voulait pas en parler. La petite fille continua à manger son sandwich en observant son professeur. Elle n'osait trop rien dire et préféra se taire en attendant la réponse de la jeune femme. Malgré tout, la petite télépathe était curieuse de connaitre la journée de son professeur.

Carrie hocha la tête lorsque Jade expliqua ce qu'ils avaient fait dans la journée avec Esther et les LeX. Il était certain qu'ils n'auraient pas eu le temps de faire tout le Louvres avant de retourner à New York. Quoiqu'ils pourraient toujours prendre le temps de le faire...Elle n'était pas pressée de retourner à l'Institut avec son lot de problème. Elle aimait bien mieux être avec une poignée d'élèves à Paris. Elle pourrait leur faire visiter le tout et peut-être qu'elle pourrait prendre une journée à elle et aller visiter sa famille qu'elle n'avait pas vu depuis très longtemps...

"Oui, je suppose que nous avons le temps de visiter plus. Je vous ferai visiter les plus beaux endroits de la ville."

Carrie ouvrit alors lentement l'emballage de son sandwich. Elle avait faim et ce n'était qu'à ce moment précis qu'elle ne s'en rendit compte. Les événements de la journée lui avaient coupé l'appétit, mais maintenant elle revenait en force. Tandis qu’elle déballait son repas, elle s’arrêta aussi brusquement que les paroles de Jade. Elle continua son geste interrompu et, cachant son malaise. Elle se mordit la lèvre délicatement et soupira tout aussi légèrement.

« J’ai rencontré de vieux amis, oui… »

« Je savais que je te trouverais ici. Tu venais toujours manger ici.»

Aussi rapide qu’une fusée, Carrie se leva et pivota vers la voix qu’elle reconnut sur le champ. Jonathan. Une fois face à Jonathan, elle le foudroya du regard, baissant la tête la tête en direction des élèves pour leur dit :

« J’ai quelque chose à régler. Je ne serai pas longue. »

Elle se contenta de marcher plus loin, ne faisant aucun signe pour que Jonathan la suive. Alors qu'elle se croyait hors de portée des élèves, elle s'arrêta. Ce dernier eut un sourire amusé et la suivit, comme s’ils avaient déjà joué à ce jeu avant. L’homme, élégant dans un veston sport et une paire de jeans foncée, tenta de prendre la main de Carrie qui, froide comme un iceberg, recula.

"Tu gâches ma soirée. Encore."

« Quelle tragédie. Si tu n'étais pas toujours aussi égocentrique, peut-être que ça aurait fonctionné entre nous… »

« Vas-t-en. », coupa Carrie.

Mais Jonathan ne semblait pas en avoir fini avec Carrie. Il continuait d'essayer d'expliquer quelque chose, d'essayer de justifier quelque chose qui s'était passé, il y a très longtemps de cela.


« Excusez-moi… » dit alors une voix d’homme, interrompant l’écoute de la conversation de Carrie et Jonathan par les élèves.



Un homme fit son apparition près du petit groupe de mutant. Il était d’une maigreur et d’une pâleur fantomatique. Ses vêtements étaient, bien que propres, déchirés par endroit et trop grands. Il s’approcha lentement des élèves et jeta un coup d’œil à Carrie, avant de rediriger son attention sur les mutants. Son regard vide détailla chaque élève attentivement, semblant les examiner ou les étudier. Il se pencha, se mettant à leur hauteur et, jouant avec ses mains de façon insécure, il demanda :

« Êtes-vous avec Maître Marcin?»

Carrie et Jonathan, plus loin, ne s'occupait pas des élèves, trop absorbés par leur conversation. La professeure restait bien droite, quasiment immobile, tandis que l'autre perdait son sang froid de plus en plus.

Carrie leur promit de leur visiter elle aussi la ville. Yanis était curieux de passer plus de temps avec son professeur. De toute évidence, elle devait connaître la ville bien mieux que Kofman, cela promettait des excursions intéressantes dans le vrai Paris. Yanis aurait bien visité Montmartre, mais il aurait également voulu avoir un aperçu moins touristique de la ville, plus authentique. Malheureusement, en si peu de temps, ils auraient du mal à s'écarter des sentiers battus.

C'est du moins ce qu'il croyait, mais l'homme qui venait de s'incruster dans leur pique-nique semblait là pour lui prouver le contraire. Carrie s'était éloignée, mais pas suffisamment pour ne plus être entendue. Un amant éconduit. Elle n'était peut-être pas aussi inaccessible qu'elle tentait de le faire croire. Mais un autre homme, plus jeune, avait fait son apparition, auprès d'eux cette fois. Yanis lui rendit un regard égal, le détaillant des pieds à la tête. A ses vêtements et à sa mine, il avait l'air d'un vagabond.
L'Algérien se leva et se plaça entre les filles et l'homme. Mieux valait prévenir que guérir. Pour en avoir été un, Yanis savait qu'il était difficile d'anticiper les réactions des gens de la rue, et il ne souhaitait pas que les filles soient directement exposées, surtout Kitty, à un geste mal intentionné.

Pourtant, l'homme n'avait pas l'air malveillant, tout au plus nerveux, à la façon dont il se tortillait les doigts. Et il connaissait Carrie, du moins connaissait-il Maître Marcin. Il ne savait donc probablement pas qu'elle travaillait désormais à l'Institut. Le Maghrébin se renvoyait il y a quelques jours, avant que le cours de sa vie ne bascule. Il avait été dans la même situation, dans la même misère. Et il se souvint que c'était parfois à la simple générosité des autres qu'il avait pu se nourrir.

Il regarda l'homme dans les yeux et lui tendit le reste de son sandwich sans mot dire. L'inconnu regarda le sandwich avec surprise. Il ne s'attendait visiblement pas à se faire offrir à manger. Il leva les yeux nerveusement en direction de Carrie, toujours trop occupée. Il tendit ses doigts noueux vers le repas que lui offrait Yanis et le prit, un sourire sur le visage.

"Merci. Merci beaucoup Monsieur." Et il mordit avec appétit dans le sandwich.

Puis comme il ne pouvait parler sans trahir sa condition, il tourna la tête vers Gilles et lui fit un petit signe de tête l'enjoignant à répondre.

Le petit repas débutait dans la joie et la bonne humeur et Carrie promettait qu’à son tour, elle leur ferait une petite visite guidée. Mais c’était toujours dans ces moments de paix que les fientes de moineaux tombaient sans prévenir causant une profonde gêne… Jade se sentit comme le centre du monde pendant un moment. Tous les regards avaient convergés vers elle alors qu’elle questionnait Carrie aussi subtilement qu’elle en était capable.

*Oups*

Elle marqua un temps de pause à tous ces mouvements, pendant lequel elle regarda ses compagnons un à un, puis elle se mordit la lèvre inférieure, juste au même moment où Carrie faisait de même. Il était clair qu’ils mourraient tous d’envie de lui coller leur sandwich dans le fond de sa gorge. Carrie fit une réponse aussi brève que possible, confirmant les doutes de Jade et les reproches de ses coéquipiers sous forme de regard. Mais le silence qui s’annonçait pesant fut de courte durée, alors qu’un nouveau protagoniste entrait en scène. Jade sursauta alors qu’une voix d’homme non identifiée s’élevait, elle tourna rapidement la tête afin d’apercevoir un homme somme toute assez élégant, mais en tout cas, inconnu au bataillon. Inconnu? Apparemment pas pour tout le monde, et Carrie semblait loin d’être enchantée de le voir. Après avoir prévenue son équipe, elle s’éloigna du groupe et alla discuter en privé. Jade la regarda s’éloigner puis tourna finalement la tête vers ses compagnons. Ecouta le blame verbal de Gilles, elle soupira et posa son sandwich sur la serviette qu’elle avait devant elle avant de s’essuyer la bouche avec une serviette en papier.

"Oui, désolée!.." Dit-elle entre ses dents, ouvrant de grands yeux en parlant, et visiblement gênée. "J'aurais pas dû... Mais... je sais pas... Ca m'embête de diner à ses frais et de faire comme si il s'était rien passé..." Mouais... Elle était tout de même bien contente d'avoir visité la capitale, plutôt que de voir tout le monde pleurer et se moucher pour un homme dont elle ne savait rien. Elle tourna la tête dans la direction de Carrie, la discussion semblait mouvementée et l’homme ne semblait décidément pas faire partie des proches amis de Carrie. Jade examina l’homme et se dit qu’il s’assortissait bien avec leur professeur, tous deux plutôt élégants aux accents chics et bobos.

Mais à nouveau, une voix inconnue s’éleva près d’eux. Un homme assez étrange, à l’aspect maladif était, au niveau de la classe-attitude, complètement opposé à l’autre homme. Jade fronça les sourcils, dévisageant l’homme d’un air méfiant et s’attendant à ce qu’il essaye de leur vendre de la camelote. Mais elle fut surprise d’entendre que l’homme connaissait également Carrie, cela faisait beaucoup en peu de temps, les deux hommes étaient peut être ensemble… Il l’avait appelé "Maitre", ce qui sembla un peu étrange aux oreilles de Jade qui en avait presque oublié le métier originel de Carrie. Quoi qu’il en soit, l’homme ne semblait pas avoir de mauvaises intentions de prime abord. Pourtant, Jade ne cessa de le dévisager jusqu’à ce que Yanis ne se lève pour se placer juste devant lui, comme pour faire barrage, et lui tendit son poulet-crudités. Mais alors que l’homme visiblement affamé se réjouissait de cette offrande, le visage de Jade se fit moins sévère car le sourire qui se dessina sur son visage écartait son potentiel menaçant. Elle regarda le sandwich posé devant elle. Si il avait encore faim après, il aurait de quoi se faire plaisir, Jade n’avait plus très faim. Mais le mystère planait toujours, qui était il, et comment connaissait-il Carrie? Sa question semblait plutôt rhétorique, à moins qu’il ne la pose à tout le monde dans la rue, et Gilles lui répondit tout de même.

Jade se leva à son tour, l’attitude de ses compagnons lui donnaient l’impression qu’il constituait une menace potentielle, aussi se plaça t’elle à côté de Gilles, un peu en retrait. L’homme paraissait vraiment très faible et insista pour voir Carrie. Jade regarda en direction de la professeure, toujours en pleine discussion. Le pauvre homme semblait vraiment avoir besoin de voir la professeure et dans son état, ne pouvait de toute manière pas constituer une quelconque menace pour elle. Jade alla à son tour chercher son demi-sandwich et appela au passage, mettant sa main libre en porte voix:

"Mademoiselle Marciiiin!!!"

"Non!" s'exclama l'homme, tentant d'empêcher Jade d'appeller Carrie. Il resta figé sur place, incapable de bouger, se contentant de fixer l'avocate et son compagnon qui étaient un peu plus loin. Carrie leva la tête rapidement, réagissant à l'appel de sa nouvelle élève, mais Jonathan, lui, ne semblait pas vouloir arrêter de parler.

Puis, sans vraiment regarder, Jade fit demi-tour pour retourner près de l’homme et lui tendit également sa nourriture.

"Vous avez pas l’air bien, tenez, prenez ca aussi! Vous vous appelez comment?"

"Je...Je...je m'appelle..."

Pendant ce temps, Carrie avait réussit à faire taire Jonathan et s'était retourné en direction de ses élèves. À son tour, elle se figea, aussi droite que pouvait l'être l'inconnu près des JustiX. Tandis que la professeure référente était sous le choc, comme si elle avait vu un fantôme, Jonathan fut beaucoup plus rapide à réagir. Il s'avança lentement en direction de l'homme et s'écria:

"Murray! Mais...C'est impossible!"

"Capitaine Émond..." bredouilla alors ce dernier. "Oh non..."

"C'est alors vrai! C'était vous que Martin avait vu avant de mourrir. C'est à cause de vous qu'il s'est suicidé!"

Carrie tourna alors rapidement le visage vers Jonathan, comme si elle n'arrivait pas à comprendre. Murray leva les mains vers Jonathan, comme pour le prier d'écouter:

"C'était un accident...Il croyait avoir vu un fantôme!"

"Menteur! Assassin! J'aurais dû vous tuer lorsque j'ai eu la chance!"



Le Capitaine Jonathan Émond sortit alors son pistolet et le pointa droit sur Murray, tandis que Carrie fixait ce dernier, sans pouvoir réagir. En voyant l'arme à feu, Murray tourna un regard suppliant sur Carrie. Cette dernière s'avança rapidement vers lui, se plaçant devant Jonathan qui s'était arrêté en chemin. Tandis qu'elle était à quelques pas d'être face à Murray, ce dernier dit:

"Maître Marcin! Je suis innocent!"

Puis le coup de feu retentit. La balle se réfugia dans l'arbre, tout près de Murray, passant à deux doigts de le transpercer. Le visage maigre et sale de l'homme devint alors déformé par la rage. Ses yeux brillaient d'une colère qui ne semblait voir aucune limite. Le décor autour des élèves changea drastiquement. L'air devint suffocante et le sol semblait se mouver sous leurs pieds. Les arbres semblaient en feu et le ciel était d'un noir total et lugubre. Émond était pétrifié sur place.

"Il ne m'a pas écouté lui non plus...Vous, les policiers! Vous êtes tous pareil!"

La conversation continuait tranquillement. Carrie leur promis de leur faire visiter un peu plus Paris. Cela enchanta Kitty, qui voulais bien connaître un peu mieux la ville. Puis Carrie se stoppa d'un coup lorsque jade lui posa sa question. Mais leur professeur lui répondit quand même. En tout cas il visiterait Paris et cette visite serait sûrement différente de celle faite avec Mlle Kofmann. Mais leur discussion fut interrompue par l'arrivée d'un homme qui, visiblement, connaissait Carrie. Il était assez élégant. Mlle Marcin s'éloigna un peu pour discuter avec lui.

La petite fille était intrigué par ce qu'il se disait entre son professeur et cet homme. Elle était bien tentée d'utiliser sa télépathie pour assouvir cette curiosité, qui était ma foi assez innocente. Mais l'arrivée d'une autre personne lui fit oublier cette idée. Il avait l'air maladif et ses vêtement quoique propre avait sûrement des meilleurs jours. A sa question, il était aussi une connaissance de Carrie. Mais pas de la même façon que le premier homme. Il utilisait le terme maitre. Une connaissance de son travail ? En tout cas il n'avait pas l'air bien. La benjamine de l'équipe le regardait avec curiosité. Yanis lui tendit son sandwich que le jeune homme prit en souriant pendant que Gilles se présentais et lui demandais ce qu'il voulait à Carrie. L'inconnu lui répondit qu'il voulait lui parler.

Jade appela alors leur professeur. Kitty restait silencieuse à écouter la conversation qui semblait débuter entre l'inconnu et jade. Ce fut à ce moment là que la voix de l'homme qui discutait précédemment avec Carrie retentit. Murray... Mais où la petite fille avait entendu ce nom ? Elle ne savait plus. En tout cas leur professeur référent semblait figée sur place. Les deux hommes commencèrent à s'échanger quelques mots puis tout s'accelera. Kitty vit Emond sortir un pistolet et tirer sur Murray. Mais il ne le toucha pas. Carry s'avança alors vers lui se plaçant ainsi entre Emond et Murray.

Puis d'un coup, la fillette eut l'impression que le décor changea subitement. L'air devenait suffocant et elle avait l'impression que le sol devenait mou sous ses pieds. Les arbres semblaient en feu et le ciel était d'un noir total et lugubre. La petite télépathe ne mit pas longtemps à comprendre qui était la cause d'un tel chamboulement et il fallait l'arrêter avant qu'il ne blesse quelqu'un ou même pire. La benjamine de l'équipe se concentra sur Murray et établit un lien télépathique avec lui. Puis elle utilisa son attaque mentale afin de le rendre malade et ainsi le déstabiliser. Elle espérait stopper ainsi ce qu'il était en train de provoquer avec son pouvoir.

Une nouvelle fois, il parut étrange au jeune Maghrébin de se voir donner du monsieur, courtoisie à laquelle Carrie l'avait initié lorsqu'elle s'était présentée à lui. Mais le vagabond avait semblé sincèrement reconnaissant de son don, et Yanis hocha simplement la tête à ses remerciements. Aujourd'hui, il était en position de donner. Demain, Allah pouvait lui réserver un autre sort. Gilles poussa d'ailleurs la logique jusqu'à l'extrême, puisqu'il l'invita carrément à s'installer avec eux. Yanis aurait préféré qu'il s'en abstienne. Le don désintéressé était une chose, mais à son accoutrement, cet homme n'en restait pas moins une sorte de SDF. Jade et lui avaient fait leur devoir en lui offrant de la nourriture.
L'Algérien jeta un regard neutre à Gilles tout en se demandant s'il allait lui proposer de partager sa chambre à l'hôtel. Il n'avait probablement pas conscience de ce dont on pouvait être capable lorsqu'on était complètement démuni, une naïveté qui pouvait coûter cher.

Bien que confirmant sa réserve, la suite fut plutôt inattendue. Bizarrement, l'étranger qui avait souhaité parler à Carrie refusa que Jade aille la chercher. La présence du bellâtre semblait l'indisposer pour une raison qui leur parut évidente à tous lors de l'échange qui s'en suivit. Carrie avait bien malgré elle ramené son passé avec elle dans ses bagages. D'abord ce prétendant, maintenant un quoi... ? Un ex-criminel qui clamait son innocence ? D'ailleurs, comment avait-il réussi à s'évader ? Le dénommé Emond sortit rapidement une arme et tira sur le vagabond qui n'en était pas un, le loupant de peu. Pour un flic, il était plutôt nerveux de la gâchette, tirer en plein lieu public et sans sommation...
Se protégeant instinctivement la tête lorsque le coup de feu retentit, Yanis saisit ensuite Kitty, qui ne semblait pas au mieux de sa forme, par le col et l'attira sans ménagement vers lui, observant le changement de conditions atmosphériques avec un esprit analytique pour éviter de laisser l'angoisse prendre prises sur lui. Un tel changement de décor ne pouvait provenir de causes naturelles, en tout cas pas en quelques secondes. Murray leur révéla qu'il en était à l'origine.

Gilles et Jade montèrent au créneau tandis que le valeureux Emond s'évanouissait comme une jouvencelle. Imperméable comme il avait pu l'être lors de l'altercation avec Nathan, Yanis se contenta de classer son coéquipier dans le panier des moqueries gratuites. Il était probablement plus facile de se défouler sur lui que sur la jeune fille qui lui avait damé le pion sans sourciller dans le jardin le jour de son arrivée. Yanis n'éprouvait quant à lui pas le besoin de se mettre en valeur au détriment de ses camarades, aussi ne releva-t-il pas. Il aurait peut-être été bon signe qu'il le souhaitât, ce genre de futilités étaient le propre de l'homme.

Murray finit par se calmer sur l'assurance que les JustiX l'aideraient. Cet homme était prêt à tout, couplé à des pouvoirs mutants, cela en faisait une bombe à retardement. Mais leur problème actuel était bien plus urgent.

"Nous sommes en pleine zone touristique, un coup de feu a été tiré, sans parler du reste. On est tous d'accord pour éviter les flics, je pense. On devrait trouver un coin sûr. Maintenant. Et sans lui." énonça mécaniquement Yanis avec esprit pratique en désignant Emond, avant de se tourner vers Carrie. Le joli coeur imprévisible et armé était devenu une menace pour le groupe. Au final, c'était l'avocate qui déciderait sûrement du crédit qu'ils donneraient à Murray, et elle était leur responsable. Mais Yanis était convaincu que l'esclandre en plein Champ de Mars risquait de leur attirer rapidement des problèmes ; il devait probablement y avoir des flics en patrouille dans ce quartier d'affluence.

A ces mots, l'Algérien jeta un coup d'oeil dans les environs afin d'estimer l'impact que pouvait avoir eu l'incident auprès des passants éventuels, et de guetter l'arrivée des forces de police. Et ce réflexe fut le bon, car même si les champs de mars étaient vides, des sirènes pouvaient se faire entendre pas si loin. Les touristes et les français s'étaient sauvés dès que le coup de feu avait retentit, mais ils ne tarderaient pas à revenir pour voir ce qui se passait. La destruction avait toujours attiré l'homme...et plus particulièrement les gros touristes américains.

Kitty ne s'attendait pas à celle-là. Elle venait de percuter le bouclier psychique de Murray. Visiblement c'était un mentaliste et la petite JustiX compris assez vite qu'il devait avoir le même type de pouvoir que Kalalli. En tout cas le revers ne fut pas plaisant comme à chaque fois qu'elle en subissait un. En tout cas, le regard que lui lança le jeune homme était vraiment mauvais. Et ho...s'il avait pas commencer à s'énerver, elle n'aurait pas eu à utiliser son pouvoir contre lui !
L'atmosphère se fit plus lourde et effrayante. Elle avait l'impression d'être dans un cauchemar sauf qu'elle était éveillée. C'était bien différent des illusions que Kala s'amusait à faire parfois. Gilles lui demanda quelque chose que Kitty n'était pas sûr de pouvoir faire.

L'analyser sur le plan psychique ? Elle ne savait même pas comment elle pouvait faire cela et elle n'était pas presser de se reprendre la barrière psychique du mutant. Elle avait assez mal à la tête pour ne pas retenter l'expérience une seconde fois. La petite fille sentit alors qu'on la tirait par le col et se retrouva dans les bras de Yanis. Kitty n'était pas très rassurée par la situation. Jade et Gilles essayèrent d'intervenir alors que Murray s'adressait à Carrie. Leur professeur référent aurait fait mettre quelqu'un d'innocent en prison ? Non ce n'était pas possible. La benjamine de l'Institut ne voulait pas le croire et ne le croyais pas. Jade et Gilles essayèrent de calmer le mutant. Et cela semblait marcher. La petite télépathe sentit l'atmosphère se faire moins lourde. Ouf, elle pouvait un peu mieux respirer. Il était temps. La fillette vit Emond tomber par terre.

*Bon ça va pas arranger les choses ça.*

Kitty regarda Carrie. Son professeur semblait ne pas bouger. Était-ce dû aux paroles qu'avais dis Murray quelques minutes avant ? La petite télépathe se dégagea des bras de Yanis en entendant les sirènes de police. Il fallait pas rester là. La fillette ne voulait pas de nouveau être enfermée en prison. Profitant que les grand s'occupait de Murray, la fillette se dirigea près d'Emond pour vérifier comment il allait. Elle n'était pas secouriste, mais elle voulait juste voir s'il respirait. En même temps, elle s'adressa à son professeur, espérant la faire réagir :

"Mlle Marcin, on doit s'en aller avant que la police arrive et que les touristes reviennent. Yanis a raison. On doit trouver un coin tranquille et sûr."

Kitty ne quitta pas Carrie du regard. C'était elle leur responsable. C'était à elle de décider ce qu'ils allaient faire maintenant. Visiblement les vacances étaient finis. A croire que chaque sortie scolaire devait tourner au vinaigre.

"Oui oui, on s'en va." dit-elle sèchement, le regard toujours posé sur Murray.

Qu'on le lui répète 2 fois ou 100 fois eut le même effet sur l'avocate qui se refroidit immédiatement. Elle jeta un coup d'oeil en diagonal sur Émond et haussa les épaules, indifférente. Qu'il reste là. Elle n'en fera pas de cas. Les hommes sont toujours les mêmes, qu'ils soient armés ou bien habillés: dès qu'ils faisaient face à une petite peur de rien du tout, ils tombaient comme des mouches. Et puis, ce n'était pas parce qu'il ne connaissait pas le pouvoir de Murray. Après tout, il y avait déjà gouté lors de son arrestation. Carrie regarda Murray et hocha la tête:

"Bon. Suivez-moi."

Carrie prit le drap qui contenait toutes leur affaires et, le déposant dans une poubelle, le fit exploser pour éliminer toutes preuves. Les JustiX, Murray et elle s'engagèrent alors sur un petit sentier entre des appartements. Carrie s'arrêta face à un tout petit appartement et entra un code de sécurité pour déverrouiller la porte. Elle se tourna vers le mutant qu'elle avait condamné et soupira:

"Appartement 2B. Vous y resterez jusqu'à notre retour."

"Vous partez? Mais je croyais que..."

"Je ne vis plus en France depuis longtemps, mais mon appartement ne devrait pas être trop en désordre."

"...Je croyais que vous m'aideriez..."

"Oui et pour faire cela, je dois retourner chez moi. Faire des recherches. Examiner mes dossiers. Il y a encore des conserves et quelques billets dans le congélateur. N'attirez pas l'attention sur vous. Restez à l'intérieur le plus possible."

"D'accord."

Carrie lui tendit une carte électronique pour déverrouiller la porte de son appartement et s'en fut. Sans un mot, elle entraîna ses élèves à l'hotel et les fit entrer dans sa chambre. Elle se laissa tomber sur une petite chaise et secoua la tête:

"Voilà un de vos voyages gâché à nouveau, Mademoiselle Willington. Je m'excuse des évenements de la soirée. Tout était si...inattendu."

Le reste du groupe écouta la voix de la raison, et le groupe quitta le secteur sans demander son reste. Dans leur précipitation, Carrie prit néanmoins la peine de faire un geste écologique en jetant leur pique-nique à la poubelle... du moins ce fut ce que crut l'Algérien jusqu'à ce qu'elle y mette le feu. Apparemment, il était loin d'avoir vu tout ce dont son professeur était capable dans la chambre de Nathan. Emond quant à lui, serait bientôt rejoint par ses collègues si l'on en jugeait par les sirènes de police à leurs trousses. Il valait mieux pour eux ne pas être là quand il se réveillerait, et pas uniquement pour éviter la parade nuptiale qu'il voulait jouer à l'avocate.

Yanis se plaça à l'arrière de la troupe, surveillant leurs arrières, tout en veillant à ce que Murray et Kitty restent dans le rang. Carrie les mena vers son ancien appartement, et donna la carte d'accès à Murray. En réalité, Carrie avait déjà pris sa décision. Lui offrir une planque, c'était se rendre coupable de complicité, et en bonne avocate, elle devait le savoir mieux qu'eux. Cela signifiait donc qu'elle avait décidé de l'aider, même si son geste pouvait sembler juste temporiser la situation.

Il allait devoir revoir la situation avec ce nouveau paramètre. De ce que le jeune homme avait compris de leurs échanges, Carrie devait être plus ou moins mêlée à l'instruction du procès de Murray. Il clamait en vain son innocence depuis le début. Si elle était bien celle qu'elle avait prétendu être lorsqu'elle lui avait parlé de justice, soit elle se sentait coupable, soit elle voulait établir la vérité sur cette affaire. Suivant ses camarades, Yanis resta égal à lui-même.

Une fois dans la chambre, le jeune homme se posta au coin de la fenêtre, et jeta un coup d'oeil à l'extérieur pour surveiller ce qui se passait dans la rue, tout en prêtant oreille à ce que disaient les autres. Gilles venait de réaliser qu'ils tiendraient parole. Yanis haussa les épaules avec indifférence.

"Tu lui as promis notre aide. Si on ne l'aide pas, c'est haram." dit-il doctement, mêlant sans y penser un concept typique de sa culture à sa phrase. Mais l'un des arguments de son coéquipier sembla attirer son attention.

"La justice française... Murray a dit que vous doutiez des preuves contre lui. Vous étiez sur le coup ? Vous en savez plus sur cette affaire ?" demanda-t-il à Carrie, le regard toujours fixé à l'extérieur, tout en croisant les bras sur sa poitrine. L'avocate devait en savoir long sur cette vieille histoire. Combien de temps Murray avait-il passé en prison ? S'il était bel et bien innocent... Et sa libération restait mystérieuse. Son pouvoir l'avait peut-être aidé à s'évader, mais cela n'expliquait pas comment il les avait retrouvés comme par hasard dans une ville aussi grande que Paris.

"Mlle Marcin est déjà complice de sa cavale." souligna l'Algérien. Gilles avait raison sur certains points. S'ils voulaient éviter de se mouiller, il fallait tout arrêter maintenant. C'est certainement ce qu'il aurait lui-même plaidé... mais c'était avant que Carrie lui fasse miroiter ce beau concept à attester.

"Le devoir de justice, Mlle." dit-il, annonçant ainsi à son professeur quelle était sa position. Complice d'une cavale ou complice d'une injustice ? Justice terrestre contre justice de Dieu. Il se demandait ce que leur référente choisirait.

L’homme se calma enfin, laissant place à une possibilité de discussion sur sa situation. Les sirènes de police s’approchaient et il était évident que cette petite sauterie avait attiré l’attention. Cela dit, si Emond avait su garder son sang froid et son arme dans sa poche, la situation n’aurait pas été aussi explosive. Pour une fois ce ne fut pas l’action d’un mutant qui avait réellement failli mettre des gens en danger, mais les renforts de police qui annonçaient leur arrivée seraient elle du même avis ? Peu probable… Alors que Carrie sembla prendre le temps de ramasser soigneusement leurs affaires de pique-nique, Jade observa Emond dont l’héroïsme avait été exemplaire et s’était résulté par un somme au pays des pommes. Il avait probablement été impressionné par la capacité de Murray, cela dit, tout le monde l’avait été. Mais savait-il réellement ce qui lui arrivait ? Et en faisant la cours à Carrie, savait il que celle-ci était également une mutante? Finalement, Carrie fit disparaître toute trace de leur pique nique dans la poubelle, preuve qu’elle connaissait les procédures que la police utilisait dans ce genre de cas.

Sans en dire plus, Carrie engagea la marche pour laquelle tout le monde devait suivre. Jade ne sortit pas un mot du voyage et se contenta de continuer la visite de Paris de manière moins enthousiaste, les circonstances étant différentes. Arrivés devant un immeuble, Carrie déverrouilla la porte et donna des directives claires et sans détour à Murray qui semblait donc devoir attendre ici la suite de l’histoire. Murray, premièrement surpris ne posa finalement pas plus de questions et les élèves accompagnés de leur professeur reprirent leur périple se dirigeant cette fois ci vers leur hôtel. Tous dans la chambre de Carrie, Jade alla s’installer à même le sol, adossée contre le lit et face à Carrie qui s’excusa.

"Vous n’avez pas à vous excuser, mademoiselle…" Dit simplement Jade, même si les excuses étaient originellement adressées à Kitty.

Malgré elle , finalement Carrie semblait encore bien loin d’être débarassée du fantome de Martin… Le premier à prendre la parole fut Gilles. Au fur et à mesure qu’il parlait, le visage de Jade se décomposa. Alors tout ce qu’i lavait dit à Murray avait été du bluff? Quelque part, Jade avait tendance à trop faire confiance en la bonne fois des gens, ce qui était peut être abusif dans certains cas, et même dangereux dans une situation comme celle-ci. Mais tout de même… Ce coup ci, Murray avait vraiment l’air de quelqu’un qui était qu’une justice bancale avait réduit a ne plus croire en rien, quitte à en venir aux solutions les plus ultimes. Quoi qu’i en soit, Gilles déçu énormément la jeune fille qui se dit qu’il ressemblait pas mal à l’homme qu’ils avaient laissé aux pieds de la tour Eiffel. Yanis sembla de cet avis également, Gilles avait donné sa parole et il fallait s’y tenir, d’autant qu’elle ne voulait pas que sa propre bonne foi soit remise en cause et salie. Aussi répondit-elle assez sèchement, à l’attention de Gilles.

"Moi j’ai envie de l’aider…" Puis se tournant vers Carrie. "Il a l’air d’être passé par tellement de choses, le pauvre…" C’était peut être le mot de trop, mais c’était vraiment la compassion qu’elle ressentait envers Murray.

Rebondissant sur ce que lui demandait Yanis, Jade demanda à Carrie :

"Et pourquoi Emond a t’il autant paniqué en le voyant? Il a déjà eût affaire son pouvoir?"

Elle ramena ses jambes contre elle, les entourant de ses bras et posa son menton contre ses genoux. Faisant la moue, elle répéta.

"Moi, j’ai envie de l’aider…"

Finalement l'homme se calma et Carrie se décida à partir. Kitty suivit alors sagement le groupe. Elle n'avait rien dis lorsqu'ils avaient décidé de laisser Emond sur place. Il n'était pas blessé, sûrement seulement évanoui. Leur professeur avait fais disparaître les restes de leur pique-nique dans une poubelle avant de la faire exploser. Cela rappela un certain jeu de cartes à la petite fille. Ils passèrent par un petit sentier entre des appartements. La benjamine de l'Institut se demandait bien se qu'ils venaient faire ici. Carrie avait-elle un endroit où se réfugier en France en cas de problème ?

Finalement ils arrivèrent face à un appartement dont Carrie déverrouilla la porte. La petite télépathe écouta en silence l'échange entre son professeur et Murray. Ainsi Mlle Marcin avait décidé de l'aider à prouver son innocence. La jeune femme tendit une carte électronique à l'homme puis elle repartie entraînant son équipe derrière elle. La petite fille n'avait rien dit. Il retournèrent assez vite à l'hôtel. Kitty espérait que la soirée se passait mieux pour les LeX. Elle suivit son professeur et le reste de l'équipe et s'installa près de Jade, face à Carrie.

La jeune femme s'excusa auprès d'elle. Mais ce n'était pas de sa faute et elle n'avait pas à s'excuser. Kitty ne répondit pas de suite, préférant laisser les grands s'exprimer en premier. La jeune télépathe arqua un sourcil aux paroles de Gille. Elle ne pensait pas que Murray était aussi dangereux que son coéquipier le croyais. Il y a quelques mois elle aussi elle faisait du mal autour d'elle quand elle était submergée par des émotions fortes. Elle aussi avait eu, à une époque, des soucis de contrôle avec son pouvoir.

C'est vrai il les avait menacé de les tuer. Mais il était désespéré et on est capable de tout lorsque l'on est désespéré. Kitty écouta avec attention Jade et Yanis. Elle aussi voulait l'aider. Après tout les humains avaient tendance à juger les mutants tellement vite !
La petite fille regarda Carrie dans les yeux et lui répondit :

"Vous n'avez pas à vous excuser mademoiselle Marcin. Vous n'y êtes pour rien. Ce n'est pas votre faute. Et comme vous l'avait dis, c'était inattendu ces deux rencontres."

Puis elle regarda Gilles :

"Il se peut qu'on soit complice de sa cavale, mais tu lui as promis ton aide Gille. Et on doit tenir ses promesses. C'est vrai il nous a menacé de mort, mais il était désespéré. On dit beaucoup de choses que l'on ne pense pas quand on est désespéré."

Puis la benjamine de l'Institut regarda le reste de son équipe :

"Et puis on ne va pas se taper dessus entre mutant. On a déjà les humains qui nous aide pas. L'erreur judiciaire est toujours possible. En plus les humains ont tendance à nous juger vite nous les mutants. Moi aussi je veux lui venir en aide."

Kitty baissa le regard et se mit à observer ses chaussures. Après tout ses parents adoptifs l'avait jugé sur ce qu'elle était : une mutante. C'était pour cela qu'ils l'avaient abandonné et créé cette loi stupide contre les enfants mutants.