[JustiX + LeX 6.3.3] Paris sous les bombes

Une fois arrivés à Paris, les élèves et leurs professeurs avaient fait un saut à leur hôtel et pris possession de leurs chambres. Visiblement Carrie et Esther avaient pas mal engagé les ressources de l'Institut pour payer le séjour : s'il s'agissait de chambres doubles à un seul lit, néanmoins elles étaient confortables et luxueuses.

Puis, en attendant le soir, Esther et les élèves avaient pu faire un peu de tourisme, tandis que Carrie se rendait à ses funérailles. Tour Eiffel, Arc de Triomphe, un rapide passage au Louvre, visite des Jardins du Luxembourg, tout avait été parcouru au pas de course... Il était hors de question d'arriver en retard à la soirée !

De retour à l'hôtel, Esther s'était aperçue que l'invitation à la soirée de John Jacob ne concernait que trois personnes. L'israélienne choisit donc d'y aller en compagnie d'Abaigh et de Lucas. Elle chargea Blake, Juan et Alixtide de s'occuper d'un petit service que lui avait demandé Jason l'autre jour... Et laissa Carrie en compagnie de ses JustiX.


C'est ainsi que Blake, Juan et Alixtide se retrouvèrent dans les transports en commun en début de soirée avec un peu d'argent, un colis encombrant et une adresse notée sur un bout de papier : il s'agissait d'une certaine Amélie Charone, une amie de Jason aux dires d'Esther. Leur mission était simple : se rendre au domicile de cette femme (dont la ligne téléphonique avait été coupée, toujours selon Aleph) et lui remettre le paquet. Ni plus. Ni moins.



Ils descendirent à la station Blanche, qui ne débordait pas d'activité, et une fois à l'extérieur...



... découvrirent un quartier plutôt calme. Plutôt même TRÈS calme. Parce que la nuit n'était pas si avancée que ça ! Il y avait pas mal de fenêtres condamnées, beaucoup de panneaux à vendre et l'ensemble donnait à la fois une sensation de calme mais également d'abandon. Comme s'il ne faisait plus réellement bon vivre ici.



Marchant quelque peu, le trio d'amis se retrouva devant la porte d'entrée de l'immeuble où était censée habiter l'amie de Jason.

Alixtide se retrouvait à être le coursier de Jason, en plein Paris, capitale de son pays natal. Certes il n'y était pas souvent allé dans sa vie, donc c'est avec intérêt qu'il suivit la visite au pas de course de la capitale. Mais quelle ne fut pas sa déception de se voir réduit au rôle de facteur et privé de soirée mondaine. C'était un poignard dans le coeur qu'il ferait payer à quelqu'un. Sûrement Esther... ou plutôt Jason. Non en fait ce serait Jérémiah qui paierait. Une fois de retour à l'Institut.

Pour l'heure, le Breton ruminait son amertume et sa jalousie (Lucas était à la soirée) en n'adressant pas la parole à ses acolytes d'infortune.

Une fois devant la porte de la maison du quartier propre mais obscur, il soupira.

"Oh ben purin hors de question que j'acceptre qu'elle nous invite à boire le café ou autre..."

Il ferma le col de son blouson, comme incommodé par une brise du soir. Le Breton avait mis une dose impressionnante de déodorants et parfums par dessus ses odeurs corporelles accumulées. Il avait bien sûr laissé le soin à un des deux autres de porter le colis.

Alixtide chercha la présence d'un interphone, d'une sonnette, d'une boite aux lettres pour voir un peu si la demoiselle laissait son courrier pourrir dans sa boite ou pas. Pénétrant dans le hall de l'immeuble, le breton put constater avec délectation que l'entrée sentait le vieux, le sale et diverses odeurs corporelles qui vinrent chatouiller ses sens... Nul doute que tout cela était très mal entretenu ! Regardant les boîtes aux lettres des différents habitants, il découvrit celle de Mademoiselle Charone : défoncée, l'intérieur contenait quelques publicités qui avaient été laissées là... En revanche, ni sonnette, ni interphone... Quoi qu'il en fut, à côté du nom de la jeune femme figurait l'indication de l'étage : elle habitait donc au premier... Et un escalier en béton, sans garde fou, permit aux mutants de monter jusqu'au palier de la jeune fille. Ils étaient maintenant devant sa porte.

Blake était resté plus ou moins silencieux lors du trajet. A vrai dire, il était le seul à ne connaitre personne. Même si certaines têtes ne lui étaient pas inconnus, il ne connaissait vraiment personne. Il avait préféré se contenter d'écouter ce qu'il y avait à écouter sans trop poser de questions. Tout en ne pouvant s'empecher de jeter quelques regards vers Juan. C'est d'ailleurs du voyage qu'il comprit qu'il n'était nul autre que son colocataire.

* Ca pour une veine... *

Finalement, une fois à Paris, Blake profita de la visite de la capitale, C'était la première fois pour lui. Aussi, il avait adoré arpenter les jardins du Luxembourg et fouiner au Louvre. toutes les grandes oeuvres qu'il avait eu l'occasion de voir sur son ordinateur était cette fois-ci devant lui.
C'est avec la tête pleine de souvenirs qu'il était revenu avec les autres à l'hotel.
C'est la que le professeur Kofman leur avait donc expliquer la suite des evenements. Visiblement la jeune femme participait à une espece de reception mondaine et l'invitation ne comptait que quelques personnes. Elle avait donc choisit quelques élèves pour l'accompagner. Bien évidement, Blake n'en faisait pas partie. Il n'était pas vexé pour autant. Il comprenait que certains élèves soient choisis à sa place. Après tout, lui était nouveau et certains semblaient connaitre les lieux et les gens qui organisaient cette soirée.

Par contre, ce à quoi il ne s'était pas attendu, c'était d'être investi d'une mission. Le professeur Kofman venait de leur demander d'apporter un paquet à une connaissance. Ainsi, laché dans une ville qu'il ne connaissait pas, Blake devait en plus de ça traverser toute la ville avec Alixtide et ... Juan bien évidement. le hasard faisait plutôt bien les choses.
après les transports en commun, Blake était heureux de retrouver l'air libre, la présence d'Alixtide n'aidant en rien dans un espace confiné.
Une fois dehors, Blake remarqua que l'adresse à laquelle Madame Kofman leur avait demandé d'aller n'était pas très accueillante. Bien qu'il ne faisait pas encore trop nuit, les rues étaient désertes. En levant un peu les yeux, Blake remarqua plusieurs fenêtres condamnées, on sentait le quartier abandonné.
D'un pas un peu moins rassuré, Blake suivit Alixtide à l'intérieur du bâtiment qui correspondait à l'adresse fournit par la jeune femme.

" Heu... Vous êtes sur que c'est la bonne adresse parceque franchement ça à l'air abandonné. tu m'étonnes qu'ils lui ont coupé l'electricité! Tu m'etonnes je reste pas non plus pour le café. "

Suivant Alixtide, Blake s'enfonça avec lui dans l'escalier jusqu'au premier étage qui correspondait à ce qui était marqué sur la boite aux lettres. Une fois devant la porte, Blake hésita, c'était tout à fait le genre d'immeuble dans lequel un des voisins pouvait sortir le fusil à pompe chargé en direction de ceux qui faisaient un peu trop de bruit.

" On fait quoi maintenant, on frappe? "
se tournant tour à tour vers Alixtide et Juan.

Ne voulant pas croupir dans cet endroit sordide, ni se retrouver en premières pages des faits divers comme cadavre mangé par des rats, Blake frappa trois coups secs à la porte et attendit une réponse.

Au moment où Blake frappa son troisième coup, un jeune homme fit une apparition fugitive en haut de l'escalier. Il considéra le trio d'un oeil noir, puis remonta sans dire quoi que ce soit...

La porte finalement s'ouvrit. Un jeune homme à la peau mate, bodybuildé, au crane rasé et en débardeur moulant leur fit signe d'entrer dans un grand sourire...

L'intérieur était pauvrement meublé... Rien de plus qu'une chaise et un petit meuble sur lequel reposait une chaîne stéréo pour l'heure éteinte.

Il y avait également un autre garçon tout à fait charmant, quoi qu'un peu maigre, que l'homme qui avait ouvert la porte à Blake s'empressa de rejoindre. Enfin une demoiselle brune fumait une cigarette tout en observant ses "invités". D'une voix amusée, elle lança :

"Je ne vous connais pas les garçons mais entrez ! Servez vous un verre, la soirée ne fait que commencer..."

Elle désignait une bouteille de rhum et des gobelets en plastique, posés à ses pieds

"Vous avez trouvé facilement ? Je sais bien que l'adresse est sur les flyers et brochures mais des fois, il y a des garçons qui ont du mal à se repérer dans le quartier..."

Le voyage à paris, se révéla dans un premier temps comme une bonne nouvelle, puis Esther leur avait appris qu'ils allaient devoir faire les pingouins dans une soirée mondaine. Le voyage se transforma en cauchemar pour le jeune mexicain.
Finalement une fois arrivé à l'hôtel, Esther leur appris, qu'elle ne pourrait pas emmener tout le monde à la soirée. Ce fut un soulagement pour le jeune mutant, qui redoutait par dessus tout de perdre son self-control en présence de personnes avec qui il ne valait pas mieux faire le clown.
Mais sa surprise fut de courte durée. En effet Esther les avait chargé de porter un truc à une amie de Jason.
Il faisait donc le facteur, accompagné de Blake, et d'Alixtide son nouveau camarade d'équipe.
Juan avait pris l'option de ne pas parler, ça ne le changeait pas de d'habitude, et en plus ça évitait qu'il dise trop de conneries à droite et à gauche.
Le quartier dans lequel habitait la copine de Jason craignait un max.
Puis, ils trouvèrent finalement l'endroit exact où habitait la jeune femme.
Blake prit l'initiative de frapper à la porte, qui s'ouvrit pour laisser apparaitre un type qui n'aurait pas été dépaysé dans un ghetto de Los Angeles.
Ils rentrèrent dans un appartement qui possédait un nombre de meuble proche de zéro.
Il y avait plusieurs personnes à l'intérieur, mais une seule femme.
Il espérait que c'était la bonne Nana. Mais quelque chose chiffonnait Juan.qu'il y avait beaucoup trop de garçons dans l'appartement de la jeune femme.
Ensuite Juan n'imaginait pas que Jason eut pu avoir des relations
Tout d'abord, il trouvait qu'il y avait beaucoup trop de mecs dans cet appartement, et en plus le style ne correspondait pas à Jason.

*Je sens que les ennuis arrivent, va falloir faire attention.*

Il prit une respiration, et s'adressa directement à la jeune femme.

Salut, je m'appelle Juan voici mes potes Alix et Blake. On a un peu galéré un peu pour trouver. Mais notre pote Jason était bourré quand il nous a indiqué l'adresse. Enfin on est là , c'est l'essentiel."

Il garda une main dans son dos, prêt à utiliser son pouvoir pour mettre ses amis à l'abri au cas où.

La jeune femme se leva et alla faire la bise à Juan, tenant bien haute sa cigarette pour éviter de le brûler.

"Enchantée, les garçons... Mais entrez, vous n'allez pas rester dehors ! Sinon, notre voisin va venir vous manger..."

Elle fit un petit clin d'œil malicieux avant de faire tomber un peu de sa cendre par terre. La fille regagna alors son siège.

"Mais dites moi, les garçons, l'un de vous serait-il assez aimable pour mettre un peu de musique ? Il n'y a qu'à appuyer sur le bouton... Personnellement, j'essaye de ménager mes forces, mon psychomasseur me dit que l'effort, ce n'est pas bon pour la création artistique... Pas vrai, les garçons ?"

La jeune femme s'adressait aux deux types qui squattaient déjà l'appartement. Ils se contentèrent d'acquiescer avec un sourire poli.

"Et puis, les garçons..."

Elle parlait maintenant aux mutants.

"Ça me fait plaisir que vous soyez là... Vous êtes si jolis... On a bien fait de vous donner l'adresse de la clinique des hommes !"

Considérant un instant sa cigarette presque entièrement consumée, elle la jeta, la mine dégoutée, dans un verre en plastique qui faisait office de cendrier. Sortant une nouvelle clope, elle l'alluma rapidement avant de reprendre :

"Mais, j'ai bien entendu ? Vous parlez de Jason Redcliff ? De Jason... Comme dans Jason & Joshua ?"

Tirant une nouvelle bouffée de tabac, elle termina :

"C'est un prénom que je n'ai pas entendu depuis... une éternité. Ils sont à Paname ?"

Alixtide tira une moue sceptique lorsqu'il vit le loubard qui leur ouvrit. Le sourire de ce dernier était certes plus convivial qu'un coup de poing américain, mais en fait le Breton cherchait avec impatience une femme, la fameuse amie de Jason.

*Ce purin de purin de purin de Gason !!*

Celui-là même à cause de qui il était privé de soirée mondaine. La chance de sa vie de se faire des amis hauts placés, envolée. Tout ça à cause du caprice de son camarade dont l'égoïsme n'avait plus aucune limite... Quelle situation ô combien humillante pour un héros de Génosha !

Sous sa couche de déodorant, Alixtide perçut l'odeur imprégnée de tabac de la pièce. Ce squat sans confort n'était pas de genre de Jason. Il scanna machinalement le sol, à la recherche de mégots perdus, tandis que Juan faisait l'entrée en matière. Le mutant nota que le Mexicain devait être sacrément nerveux pour enchaîner de pareilles foutaises. Quant à la femme, elle martelait le crane à prononcer des garçons en veux-tu en voilà dans toutes ses phrases.

*C'est quoi cette purin histoire de borchures ??*

Le Breton comprenait bien le voisin du dessus ! Il transmit par un regard excédé à ses collègues qu'il faudrait s'en tenir strictement à la mission-livraison. Il prit le paquet et s'avança vers la femme qui venait d'embrasser cordialement Juan.

"La clinique des hommes ? Ben déjà si vous voulez qu'elle marche, faudra penser à mettre des lits. J'ai jamais vu une clinique sans lit purin... Il faut aussi des outils, du charbon, des bassines, des merdicaments, des perforatrices... etc etc..."

Il sourit avec diplomatie et une pointe d'hypocrisie parce que franchement, il leur manquait à peu près tout pour être un établissement médical. La femme avait même parlé d'art... bref tout cela n'était que fumisterie. Le Breton ne perdait pas le nord de vue. Il s'adressa cordialement à la fumeuse tout en lui tendant le paquet.

"Ben si Gason était là, c'est purin lui qui saurait venu vous donner le colique ! Alors vous êtes bien Madame Amélie Chardonne ? C'est vous l'amie de Gason ? Gason Redlift. Bon, ben voilà un purin paquet de vous pour lui et voilà."

La femme sourit doucement les yeux mi-clos, comme si elle s'apprêtait à rentrer en transe ou à raconter une histoire édifiante.

"En fait, mon Maître de Feng Shui minimaliste m'a toujours dit que le mobilier était l'asservissement de l'homme par l'homme. Les hommes... Les garçons..."

Elle eut une mine radieuse à l'attention de ses deux collègues.

"Les garçons viennent ici pour renaître. Pour se défaire des contraintes viles et matérielles du quotidien. Pour apprendre à maîtriser leur bisexualité psychique et apprendre à devenir-femme, plante, animal ou mutant... ou tout simplement homme. Il s'agit d'un bon projet. Alfredo et Emmanuel, ici présents, sont deux peintres qui s'aiment beaucoup mais qui n'arrivent plus à créer"

La fille avala sa salive. Elle adorait s'écouter parler. Et jouer à faire des ronds de fumée.

"Je suis une danseuse qui ne danse pas, ce sont des peintres qui ne peignent pas. Bienvenue dans le temple de l'anti-création !"

Prenant une légère pause, elle admit enfin :

"Oui, je suis Amélie Charonne... Mais faites voir ce que vous avez là..."

Elle se saisit du paquet que le breton lui tendait, l'ouvrit et en sortit : un portrait de jeune homme qui portait la patte de Jason...

"Un visage familier" commenta-t-elle tout simplement. Puis, elle se saisit du courrier d'accompagnement et le lut à voix haute :

"Amélie. Enfin j'arrive à te dire quelques mots. Je sais que tout ça est douloureux pour toi. J'aurai voulu venir personnellement te voir, mais ça c'est encore au dessus de mes forces. Je ne l'ai jamais dit à Joshua, mais je l'aimais. Plus qu'un ami, plus qu'un frère, j'aurai voulu lui dire à quel point mon cœur grossissait en sa présence, je l'aimai tout simplement. Je n'ai pas eu le temps de lui dévoiler toute l'ampleur de mes sentiments. Il est passé si vite dans ma vie, et l'a changée à jamais. J'ai longtemps trouvé injuste et insupportable que je m'en sois sorti et pas lui. Je voulais le rejoindre, mais j'ai tenu bon. Je ne peux qu'imaginer ta peine, à toi aussi. Je suis intervenu sur sa tombe, j'imagine que ça a du faire scandale, et peut être l'ont il rectifiée, mais à part sa mère je pense pas qu'ils soient nombreux à y aller.. Tu le connaissais... sociable juste quand il le voulait, ses amis se comptaient sur les doigts d'une main. Je t'embrasse fort, voici mon mail si tu veux garder contact : Jason_irlde@gmail.com"

Une fois la lecture terminée, le visage d'Amélie s'assombrit :

"C'est moi ou Joshua est mort ?"

Il y eut un instant de flottement pendant lequel les mutants crurent que la fille allait se mettre à pleurer. Puis, se pinçant les lèvres, elle termina :

"Je suis triste. Mettez de la musique, jeunes gens, s'il vous plait"

L'endroit paraissait de plus en plus étrange. La jeune fille qui se trouvait au milieu de la pièce vide était donc la bonne personne, celle à qui les jeunes mutants devaient remettre le colis. Finalement, à bien y réfléchir l'endroit était étrange pour une amie de Jason. Blake le connaissait peu, mais il avait du mal à l'imaginer dans cette pièce avec cette jeune fille qui avait l'air d'avoir trop fumé pour comprendre ce qui lui arrivait vraiment.

Tout comme Alixtide, Blake ne comprenait pas grand chose à cette histoire de brochures et de clinique.

" Heu.. Qu'est-ce que vous entendez par clinique exactement? "

Les réponses de la jeune femme n'aidèrent en rien Blake. Cette histoire de renaissance lui donnait plus froid dans le dos qu'autre chose. C'est le moment que choisit Alixtide pour remettre le colis. Le regard qu'il leur avait lancé à lui et à Juan était lourd de sens, il ne semblait visiblement pas avoir envie de s'attarder ici non plus. Finalement la jeune fille ouvrit le paquet que le trio portait depuis leur départ de l'hotel. Il y avait à l'interieur, un portrait et une lettre de Jason.

* Tout ça pour ça! Il ne pouvait pas l'envoyer par la poste comme tout le monde? *

Blake se sentit agacé sur le moment. Comment pouvait-il apprécier qu'on lui demande de remettre un colis à une personne dans le quartier le plus malfamé de paris, tout ça pour une lettre et un dessin?

Mais au fur et à mesure que la jeune fille lisait le texte, Blake se résigna. Il comprit à quel point cette lettre était important aux yeux de Jason et pourquoi il avait demandé à quelqu'un de le lui remettre en main propre. Cette lettre, c'était une partie commune de leur vie.. Une partie triste.

Les mots qu'avait utilisé Jason, résonnèrent en Blake. C'était donc ça son histoire... Un amour impossible qui l'empechait d'avancer. L'impression d'avoir fauté en ne disant pas quelque chose et l'envie de s'en vouloir pour toujours.
Blake continuait à écouter les mots sortirent de la bouche de la jeune fille. Il remarqua que son visage s'était assombri et il comprit qu'elle venait d'apprendre la mort de quelqu'un... Ce fameux Joshua.

A ce moment là, Blake se sentit mal, il avait autant envie de partir en courant de cet endroit glauque, mais à la fois, il avait envie de rester et d'essayer de consoler cette jeune fille.

" Je.. Je suis désolé, je ne connaissais pas cette personne, mais... Toutes mes condoléances. "
Blake se savait très mauvais pour ça, mais il n'avait pas pu s'empecher. Regardant tour à tour Alixtide et Juan, il ne savait trop quoi faire.

Il se dirigea vers la chaine stéréo et chercha à l'allumer. Après tout, c'est ce qu'elle leur demandait et peut-être que la musique lui permettrait de se sentir mieux. Tout en bougeant, Blake ne perdit pas des yeux les deux garçons qui étaient toujours dans le fond. Les petites enceintes diffusèrent une musique entraînante, dansante... Alfredo et Emmanuel commencèrent à danser sur place, pendant qu'Amélie remuait lentement le torse, les yeux fermés...

"La clinique apprend aux hommes à accepter ce qu'ils sont et ce qui leur arrive... Tout est une question d'harmonie individuelle. Il faut savoir se déconnecter du vil matériel pour être en phase avec les sphères célestes et s'ouvrir au Grand Tout et à la lumière blanche... Après, il n'est plus nécessaire de créer... Danser pour quoi faire ? Faire le ménage, dormir dans un lit, acheter du pain, à quoi bon ? Nous sommes mortels et nous deviendrons bientôt cendres..."

Soudain la musique s'arrêta nette et les lumières de l'appartement s'éteignirent. A la surprise générale... Par ailleurs, la panne ne semblait pas localisée à l'appartement dépotoir d'Amélie... De ce que les mutants pouvaient voir de là où ils étaient, l'éclairage urbain avait également disparu ! Et dans cette obscurité silencieuse, les mutants purent entendre des bruits provenant de la rue...

*Messager de mauvaises nouvelles, voilà quelque chose que je n'avais fait. Pauvre Jason, ça a dû être dur d'écrire une telle lettre.*

Juan avait écouté attentivement la lecture de la lettre. Jason avait perdu quelqu'un de proche. La jeune femme demanda à ce qu'on mette de la musique. Et ce qui sortit de la chaine surprit le jeune homme, et lui rappela de récent et mauvais souvenir.

"C'est quoi ce truc là, cette musique. Cela ressemble à un truc que j'(ai entendu et vu y a pas longtemps, quand on était en sortie pédagogique au virtual park avec Amy. Dis Amélie tu connais le Sho..."

Juan n'eut pas le temps de finir sa phrase. la lumière avait été coupé dans la pièce.

"Allez, c'est encore quoi cette blague? J'aurais le parier. Porter une lettre à une amie de Jason, sans qu'il y ait de problème, c'était trop beau."

Le jeune mexicain s'aperçut tout de même très vite que l'appartement n'était pas le seul endroit où l'électricité avait été coupée. Le quartier entier subissait une panne électrique apparement. Juan prit la parole de nouveau, après avoir entendu du bruit dans la rue.

"Bougez pas, je vais regarder ce qu'il se passe dehors."

Le jeune mutant s'approcha de la fenêtre, afin de voir ce qu'il se passait en bas. Une nouvelle le jeune homme se tint sur ses gardes prêt à utiliser son pouvoir, si la situation l'exigeait.

"C'est du Hi-Energy, idéal pour purifier son corps des souillures physiques" répliqua Amélie en tirant une nouvelle bouffée sur son odorante cigarette... La jeune fille s'étouffa à moitié quand la lumière sauta et que la musique s'arrêta nette. Les conversations cessèrent et tout le monde put entendre le voisin du dessus brailler :

"Bordel ! Y a des gens qui bossent là ! Vous me les gonflez avec votre clinique de détraqués ! J'm'en vais..."

Puis plus rien et au bout de quelques secondes à nouveau...

"Bordel !"

L'homme était cette fois-ci non pas énervé... Mais bel et bien terrifié !

Quand Juan se pencha à la fenêtre pour voir ce qui se tramait dans la rue, il vit...



Il s'agissait d'un démon ! Un vrai démon ! Haut presque comme un immeuble et qui flottait lentement dans leur direction... Une vague mélopée angoissante se faisait entendre dans la rue et... Des bruits de pas et des silhouettes furtives résonnaient dans la ruelle...

Tout le monde alla voir à la fenêtre. En plus du démon, ils purent voir d'autres sources d'inquiétude.

Des forces armées prenaient possession des lieux. Étaient-ils là pour le démon ? Quoi qu'il en fut, les mutants purent en compter 4 qui venaient de l'autre côté, face au démon, en direction de l'immeuble d'Amélie.



Les troupes armées entrèrent dans un accès d'immeuble, de l'autre côté de la rue. Le dernier des hommes portait d'ailleurs ce qui ressemblait à une très très grosse caisse à outils.

"madre dios, c'est quoi cette merde. J'ai jamais vu un mutant, aussi gros à part le professeur Vadim. A moins que ce soit un vrai démon. Dans ce cas là on est dans la m... jusqu'au cou"

Il se retourna vers ses camarades, et les gens présents dans la pièce. Il fallait que le jeune mexicain réfléchisse vite. Madame Koffman avant demandé de la discrétion, mais Juan ne se rappelait plus si ça concernait tout le monde où seulement les gens qui l'avaient accompagné à la soirée spécial pingouin. De toutes les manières, il fallait mettre les gens à labri, parce que le vent de la tranquillité ne semblait plus souffler sur le quartier.
Le jeune mexicain ne désirait pas vraiment s'approcher du "démon", mais il désirait encore moins rester, pour discuter le bout de gras avec les espèces de commandos.

*Madame Koffman, je vous promets, qu'on vait pas le choix. Je pense que ça suffira comme excuse.*

"Bon, je suis un ami de Jason, et il me ferait confiance dans de pareilles circonstances. je vais évacuer les lieux. Et je vous conseille de faire pareil en me suivant. Vous en faites pas, vous ne risquez rien."

Le jeune mexicain ouvrit un portail dont la sortie se trouvait dans la rue derrière le démon, à une vingtaine de mètre à peu près, afin que les gens puissent se sauver, et qu'Alixtide et Blake aient une meilleure vision de la situation.

Si Alfredo et Emmanuel se regardèrent dubitatifs, comme interdits, Amélie se dirigea en toute hâte vers le vortex, comme si la présence de celui-ci était aussi naturelle que... le démon géant !

Elle sortit de sa poche un petit appareil dans lequel elle brailla :

"Lo'ann, activité suprahumaine hostile ! Viens vite !"

La jeune femme prit un air dépité : visiblement l'appareil ne marchait plus ! Elle se jeta, néanmoins dans le vortex...

"Bienvenu à bord de Juan Airlines, veuillez ne pas attacher vos ceintures, et il est inutile d'éteindre vos cigarettes, et ne comptez pas sur la présence éventuelle d'hôtesses."

De l'autre côté du vortex, derrière le démon, la situation paraissait calme... Néanmoins, des riverains commençaient à sortir de leurs habitations... En pyjama ou en nuisette, armés de divers objets tranchants, voire d'armes à feu... L'air hagard. L'œil vide... La situation dans la rue semblait sur le point de devenir explosive !

Par ailleurs, les forces armées qui avaient pénétré dans l'immeuble d'en face, venaient de réapparaître derrière les fenêtres de l'étage en vis à vis avec celui d'Amélie. A l'aide de leur crosse de fusil, ils brisèrent les carreaux... Le démon, quant à lui, progressait lentement et n'était plus qu'à quelques mètres de "la clinique des hommes".

" What the hell!? "

Blake s'était rapproché de la fenêtre lorsque Juan sembla halluciner à la vue de ce qu'il voyait. Et effectivement, il y avait de quoi être surpris. Dans la rue, à quelques mètres d'eux, ils virent une chose planer au dessus du trottoir. Cette chose ressemblait en tout point aux démons qui parsemait les histoires que son frère racontait à Blake quand il était encore petit. Mais comment était-ce possible?

Blake se demanda si finalement c'était ça le quotidien de l'institut. Combattre des démons, mais au vue de la tête de Juan, il ne semblait pas beaucoup plus habitué à croiser ce genre de choses.
Bientôt, un groupe de soldat genre SWAT arriva et penetra dans l'immeuble d'en face. Visiblement, ils étaient déjà au courant pour la présence de cette chose et semblait près à intervenir.
Blake ne savait pas trop quoi penser. Ses yeux avaient du mal à se détacher du démon dans la ruelle. La scène semblait tellement irréelle, que Blake avait plus l'impression de regarder un film que de voir réellement ce qu'il se passait.

" C'est quoi ce truc??? Vous avez déjà vu une chose pareille?! "

Finalement c'est Juan qui fut le premier à réagir. Il semblait maitriser la situation. Blake prefera se mettre en retrait, il n'avait à première vue pas idée de ce qu'il se passait et ne savait pas vraiment quoi faire. Finalement Juan mit son pouvoir en action et ouvrit un portail de téléportation. Blake n'était pas encore vraiment habitué et d'ailleurs, les téléportations avaient tendance à le rendre nauséeux.
Lorsque le portail s'ouvrit, Blake put voir la ruelle dans laquelle se trouvait le démon.

" Heu, vous êtes sur que c'est une bonne idée d'aller dans la rue? On sait même pas ce que c'est! "
ce qui étonna Blake, c'est que finalement Amélie ne semblait pas si troublé que ça, elle sortit même un appareil dans lequel elle brailla quelque chose.

" Hey deux secondesz, tu peux nous expli... "

Trop tard la jeune fille avait déjà pénétré dans le vortex.
La situation devenait tendue.

Finalement Blake du réflechir rapidement. Il invita les deux autres garçons à pénétrer dans le vortex avant de jeter un coup d'oeil par la fenêtre pour voir la progression du démon et tenter de comprendre ce que l'équipe de soldat était en train de faire. Puis une fois devant le vortex, il prit une grande inspiration avant de se jeter.

* J'espere que cette fois, je vais pas vomir! *

Emmanuel et Alfredo regardèrent l'air effrayé - une fois de plus - le vortex de Juan. Quant à Blake, il put s'apercevoir que les soldats - s'ils épaulaient bien leurs armes de guerre - ne visaient absolument pas le démon mais, bel et bien... les fenêtres d'Amélie !

Une première rafale alla se ficher dans le mur... Tirant un hurlement de douleur chez Emmanuel. Blessé visiblement à l'épaule, soutenu par son ami, il passa le vortex à la suite de Blake.

Une fois dans la rue, le jeune mutant put apercevoir Amélie, tentant frénétiquement de faire marcher son appareil électronique... Un communicateur ? En tout cas un truc dans ce gout là... Et ça ne fonctionnait toujours pas ! Quoi qu'il en fut, tandis que l'armée de riverains avançait lentement dans leur direction et que le diable s'approchait un peu plus des fenêtres de la jeune femme, Amélie marmonna entre ses dents :

"Punaise, Lo'ann, répond, répond, répond..."

Voyant que Blake était à ses côtés, elle précisa :

"Bon, OK, la clinique des hommes c'est du bidon... Enfin ça m'amuse quoi. Pardon, Emmanuel et Alfredo vous êtes des jouets... amusants"

Elle avala sa salive, voyant que les riverains n'étaient plus qu'à une vingtaine de mètres d'eux.

"Lo'ann est une téléporteuse. Si j'arrive à la joindre, elle pourrait nous emmener... dans notre planque secrète. Mais rien ne marche... Et je vois pas comment on pourrait lutter à la fois contre un démon, une équipe de policiers et des... dingues"

Amélie baissa les yeux.

"Si seulement, quelqu'un pouvait nous emmener là bas... J'suis sure que je pourrais vous guider..."

Alixtide poussa un discret soupire en decouvrant avec les autres le cadeau de Jason… et il se demanda pourquoi Jason n’avait pas fourni aussi des costumes à la pièce de theatre qu’il leur faisait jouer.

*Purin de purin…*

Pour qui les prenait-on ? Jason était donc lache à ce point pour faire faire la basse besogne a ses camarades ? Pour leur faire manquer la soirée de leur vie ?

*Il y a des purins de calques qui se perdent…*

Il s’adossa contre le mur de la porte en attendant que ce bon et brave Juan mette la musique selon les ordres de cette femme. Femme completement siphonnee de l’avis expert du Breton. Aussi Blake ne trouva aucune aide du cote d’Alixtide pour la consoler. Le seul signe que fit Alixtide fut une moue affligee. Il enfonça les mains dans ses poches en regardant d’un œil completement perplexe les garçons qui dansaient.

Mais une panne de courant vint heureusement mettre fin à la scene surrealiste, pour mieux en commencer une autre. Alixtide se rendit à la fenêtre et etouffa un cri en voyant un demon immense planer dans la rue comme un fantome. Ses jambes flageolantes le menerent droit au sol, ou il s’accroupit en tremblant pour ne pas être en vue du spectre. Son cœur battait à toute vitesse. Il fallait se ressaisir. Juan avait justement la meilleure idee du siecle : s'enfuir a bord d'un vortex.

Une fois de l'autre cote, Alixtide mit en garde les autres, tout en observant la rue de plus en plus animee :

"Il faut se souvenir de purin Garbrielle, la sorcière de l’Institut. Elle pouvait faire croire les pires chocmares. Cauchemars. Je suis sure que c'est une purin illusion."

Dit-il à Juan et Blake en reprenant contenance. Amelie se mit a trifouiller un communicateur. Decidement la situation etait incomprehensible. Alixtide un brin nerveux attrapa l'epaule de la jeune femme.

"C'est quoi cette purin histoire purin ? Vous pourriez pas expliquer mieux ? Morwall ici c'est le seul qui peut nous faire voyager dans les vortex, donc dites lui ou on va et on vous y emmene et purin point ! Comme vous dites on peut purin rien faire alors on s'en va !"

Evaluant la distance qui les separait du demon, Alixtide tenta une manoeuvre pour inciter la foule des riverains a attaquer en nombre : il retira sa chaussure odorante et la lanca de toute ses forces vers le demon, histoire de mettre a l epreuve sa tangibilite et sa resistance aux bacteries.

Amélie, un regard paniqué dans les yeux, se tourna vers le breton.

"Vous êtes tous des mutants ou quoi ?"

Elle observa, impuissante, son appareil inutile. Puis soupira.

"OK, je crois que vous vous êtes retrouvés au beau milieu d'un conflit qui ne vous concerne pas..."

La voix de la jeune fille fut couverte par les détonations des fusils mitrailleurs des soldats qui arrosèrent copieusement son appartement.

Devant eux, le démon... Un peu plus loin au dessus, l'escouade armée... Derrière eux, la drôle de foule qui se rapprochait encore et encore et encore...

Emmanuel qui pleurait et saignait. Alfredo qui tentait de ne pas s'évanouir. C'était la folie et le chaos dans ce petit coin de Paris, apparemment sans histoire !

"C'est moi la cible de tout ce déploiement. Enfin, je crois. Je suis une agente d'une organisation secrète appelée le Collège Invisible. Nous avons pour but de protéger l'équilibre instable existant entre les différentes forces mutantes en présence. Et... Nous avons beaucoup d'ennemis"

Elle observa Juan. Et posa de force sa main sur sa tempe gauche. Le mexicain sentait que la fille entrait en communication télépathique avec lui. Il visualisa un endroit. Sombre. Humide. Ancien. Comme une cave. C'était l'endroit où il devait les emmener. Et c'était en ville.

"Ca fait longtemps que je n'ai pas fait ça" ajouta Amélie, un peu essoufflée. "J'espère que votre téléporteur sera aussi performant que la notre" termina-t-elle à l'attention d'Alix.

La chaussure odorante du breton, en revanche, traversa le démon comme si ce dernier n'existait pas. L'apparition ne broncha pas et continua sa lente dérive en direction de l'immeuble d'Amélie...

Les riverains étaient maintenant tout près du petit groupe. Et les soldats à la fenêtre venaient de se rendre compte de leur présence dans la rue... Un des soldats épaula ce qui semblait être un lance-roquettes... Sa cible ne faisait aucun doute. Et il était fort à parier qu'il n'allait pas tarder à faire feu.

Ok cette fois-ci, tout partait completement en sucette! Il n'y avait absolument plus rien de logique dans ce que voyait Blake et ce n'était pas pour le rassurer. Après avoir été les cibles d'un groupe de soldat, il se trouvait maintenant dans la rue, l'un des deux garçons avait été blessé mais personne ne semblait trop faire attention.

* Meurs en silence s'il te plait... *

... semblait être le mot d'ordre.
Il valait mieux se retrouver dans le rôle de celui qui n'avait pas de blessures. Finalement alixtide parla d'une sorcière qui semblait pouvoir créer des illusion. Et visiblement Alixtide n'était pas bien loin de la vérité. en effet, sa chaussure qu'il lança tel un projectile passa au travers de la créature qui ne sembla rien remarquer. Là, ça devenait vraiment flippant.
C'est le moment que choisit Amélie pour leur expliquer qu'elle appartenait à une organisation secrete.

" Ok! Ca nous fais de belles jambes ton histoire, mais pour le moment cherchons plutôt à nous tirer rapidement d'ici, si on veut pas finir en chair à saucisse! "

Les coups de feu continuèrent de plus belle et Blake ne put s'empecher de s'accroupir lorsque l'appartement d'Amélie ou ils se trouvaient encore quelques secondes plus tôt fut criblé de balles.

" what the h...! Faut qu'on bouge de là! "

Amélie était justement en train de faire un "truc bizarre" avec Juan. sans doute une sorte de télépathie pour lui montrer l'endroit ou ils devaient se rendre. Ils avaient interet à faire vite d'ailleurs car entre les badauds qui arrivaient derrière eux et les soldats qui les visaient avec un lance-roquettes...

" Wow! Ils ont un lance-roquettes! Alixtide c'est plutôt eux que tu devrais viser avec tes chaussures!! "
Puis tout affolé, Blake se tourna vers Juan.

" Dis l'ami, tu penses que tu pourrais nous téléporter ou quoi là? Parceque je t'aime bien mais j'ai pas envie de mourir ici! "

Le "je t'aime bien" avait été dit de façon ironique, mais Blake ne put s'empecher de penser qu'il le lui avait quand même dit.

Blake chercha du regard quelque chose qui pourrait lui permettre d'utiliser son pouvoir, comme un réverbère ou autre au cas ou les riverains se rapprocheraient trop et qu'il faudrait castagner un peu. Il n'était pas du tout sur de réussir à utiliser son pouvoir mais il n'avait pas trop le choix.

Le jeune homme colla sa main gauche contre un réverbère, transformant celle-ci en métal... et consumant par la même occasion le malheureux réverbère !

Les mutants ne purent voir qu'avec effroi la roquette partir depuis la fenêtre. Si quelqu'un ne réagissait pas, ils n'avaient, a priori, plus que quelques fractions de secondes à vivre...

*P... de b... de m.... je le savais que ça allait craindre du boudin, mais à ce point là. Maman et le vieux barbu, c'est le moment de me filer un petit coup de pouce, j'ai jamais joué à la course du portail avec une roquette. Pourquoi, je suis pas à la soirée des pingouins.*

Lors du contact télépathique Juan songea au cocasse de la situation. Lui qui clamait haut et fort qu'il n'aimait pas les fouilles-cervelles, une télépathe était entré dans son esprit. il fallait tout de même agir très vite, sinon ça serait rendez-vous direct avec le vieux barbu, et il ne tenait pas trop à assister à ce rendez vous.

*Je pense avoir réussi à capter ton message, mais j'ai jamais fait ça avant, j'espère qu'on se retrouvera dans la bonne cave.*

Il était temps de nouveau de faire appel à la deuxième compagnie de transport de l'institut.

"Bon accrochez vous à vos slips, ce voyage là risque de ne pas être aussi tranquille que le précédent. C'est partit."

Juan attrapa la main de Blake, et se dépêcha d'ouvrir son portail vers la localisation indiqué par l'amie de Jason.

Le jeune mexicain croisa les doigts, au moins intérieurement, car il avait jamais ouvert un portail dans une telle urgence.

Force du désespoir oblige, Juan réussit à ouvrir son portail et à le franchir en compagnie des autres in extremis... et dans la confusion la plus absolue ! Ils atterrirent dans une sorte d'arrière cour minable, après une chute de quelques dizaines de centimètres - le portail s'étant ouvert à l'horizontale - et les uns sur les autres. Il y aurait presque eu un côté cocasse à cette situation s'ils n'avaient pas essuyé un tir de roquette !

Une jeune fille à la moue paresseuse les observait. Elle commenta simplement :

"Eh bien, Amélie, je ne connais pas tes amis mais... C'est reparti pour un tour !"

Elle se leva et Blake, Alixtide, Juan et les gens au dessus d'eux - formant une pyramide humaine un peu fouillonne - virent un cercle de lumière apparaître sous leurs fesses... Ils churent à nouveau dans un portail, visiblement crée par la jeune fille.

Finalement, ils apparurent à nouveau - cette fois à la verticale, leur épargnant une nouvelle chute - dans une sorte de corridor rouge. Reprenant leurs esprits, Juan, Alixtide et Blake purent voir qu'ils n'étaient pas seuls : en plus de l'inconnue, d'Amélie et des deux garçons, ils crurent apercevoir deux silhouettes indistinctes - deux hommes - disparaître instantanément sous leurs yeux... Les apparitions avaient été trop rapides pour qu'ils puissent les identifier. Etrange...

La jeune inconnue observa Amélie d'un air mauvais.

"Amélie, je ne peux croire qu'il s'agit là de mutants à la fois puissants, incontrôlables, dangereux et d'un réel intérêt stratégique. Il y a un téléporteur, c'est sur mais..."

Elle chercha ses mots.

"Tu vas pas me faire croire que les autres sont d'un intérêt quelconque pour le Collège Invisible ? Et tu connais la règle... Nous l'avons enfreint à de nombreuses reprises déjà... Heureusement, les anciens ne sont pas là, il n'y a que les enfants mais..."

Amélie s'épousseta rapidement et ajouta à l'attention des mutants de l'Institut :

"Mon amie Lo'ann vous souhaite la bienvenue au Collège, en fait..."

Avant de terminer :

"Nous venons de survivre à un assaut armé et suprahumain. Il s'agit d'une procédure d'urgence. Je ne pense pas que nous ayons été suivi..."

Alixtide se massa le bas du dos après leur double descente en portail. Il avait quelques courbatures et quelques crépitements dans le crane, mais à part ça tout allait bien. Ils venaient d'échapper à une mort sans pitié.

Le Breton tâcha d'analyser rapidement les données qui s'accumulaient. Certes ils n'étaient pas en compagnie de sommités à la soirée, mais les autres et la prof en première seraient certainement jaloux d'apprendre ce qui leur arrivait à eux, les laissés pour compte des LeX ! Voilà qu'ils mettaient à jour une conspiration mutante hautement perfectionnée ! Et certainement pas grâce à Jason !

Bref il épousseta le col de son blouson, et marcha un peu gauchement dans le couloir, vu qu'il avait perdu une basket dans la bataille (son futur titre de gloire).

Il regarda d'un air suspicieux les couleurs oranges, ainsi que la jeune femme fort peu polie qui les avait accueillis. Il fronça les sourcils à son intention.

"On peut savoir pourquoi vous avez besoin d'un mutant startégique et incontestable ? Hmm ? En tout cas vous vous purin trompez. Nous avons peut-être tous les trois des pouvoirs moins que rien, mais on a des relations, avec du journalisme par exemple !"

Dit-il sans rien ajouter pour ménager le mystère. Il appuya les paroles d'Amélie.

"Personne ne nous a suivi bien sûr. Mais si vous nous en disiez plus sur le Cortège Invisible, ce serait bien car nous sommes des amis de Gason, il se trouve. Et bien sûr, on ne le dirait à personne, même pas à notre prof qui pense que nous sommes en train de compter paquerettes. Et on pourrait vous sauver aussi bien qu'on a sauvé Anémie ici pesente."

Il tira son plus beau sourire aux dents jaunes pour convaincre la réticente demoiselle.

L'exploration visuelle des lieux que put faire, sommairement, le jeune breton ne révéla pas grand chose : tout au plus qu'il y avait de nombreuses portes dans ce corridor coloré.

Alfredo, quant à lui, semblait relativement impressionné et quelque peu désorienté par ces soudains changements de lieux. Son ami, en revanche, ne goutait pas trop le spectacle alors qu'il salissait de son sang le sol.

Lo'ann, d'un air toujours très paresseux et quelque peu chafouin, reprit la parole :

"Nous n'avons pas besoin de mutants. Nous en sommes nous même, pigé ? Et puis, nos chefs sont largement plus forts que tout ce que vous pouvez imaginer. A titre d'exemple, cet endroit où vous vous trouvez n'est pas réellement un endroit au sens où vous l'entendez... Il a une localisation bien sur, en l'espèce quelque part en Picardie mais... Ces portes donnent sur d'autres lieux : certains en Espagne ou en d'autres lieux d'Europe. Ce qui vous paraîtra être un établissement unique est en fait la réunion de différentes pièces via des portails permanents établis par celui que nous nommons le Marcheur... Mais peu importe..."

Elle soupira et poursuivit.

"Notre rôle est seulement de retirer de la partie les mutants qui risqueraient de changer la donne. De conférer un avantage indu à l'une ou l'autre des parties en présence. Bref, nous sommes une autorité de régulation. Nous faisons notre travail et nous nous en allons. C'est ça le Collège Invisible, un endroit où les mutants qui pourraient être instrumentalisés à des fins militaires sont envoyés... Pour éviter qu'ils ne soient les instruments du mal. C'est pour cela que nous ne nous occupons que de jeunes téléporteurs ou d'autres mutants très stratégiques..."

Lo'ann se dirigea vers l'une des portes.

"Mais comme vous êtes ici, il va nous falloir vous évacuer. Vous ne pouvez rester. Ce sont les règles"

Amélie crut bon de préciser :

"Tu n'as pas entendu quand je t'ai parlé d'assaut armé ?"

La téléporteuse haussa les épaules et trancha d'une petite voix enfantine :

"C'est le jeu ma pauv' Lucette. Mauvais endroit mauvais moment pour tes amis. Train-train et routine pour nous. Faudra faire un rapport et identifier l'ennemi qui a voulu te tuer mais pour l'instant... Il faut débarquer nos invités... Vous inquiétez pas nous passerons par le petit salon et vous pourrez vous rassasier"



A ce moment là, non loin d'Alix apparurent à nouveau deux silhouettes, un peu plus distinctes cette fois ci.

Tout le monde sursauta, y compris Amélie et Lo'ann. Mais les apparitions disparurent presque immédiatement. La téléporteuse, presque sur le coup de la surprise, finit d'ouvrir la porte dont elle tenait la poignée quand... Elle tomba dans l'ouverture béante...



Quand les élèves s'approchèrent, ils purent voir ce que Lo'ann - qui gisait maintenant inanimée sur le sol de la pièce, situé un mètre plus bas - avait appelé un petit salon. Il s'agissait d'une pièce cubique, d'environ 3 mètre de côté, comportant ce qui semblait être 6 ouvertures (dont celle que venait d'ouvrir la téléporteuse). Au centre de la pièce flottait un petit cube bleuté qui bougeait très légèrement.

Amélie se contenta de lâcher, paniquée :

"On subit une attaque virale !"

"Où ça un virus ??"

Alixtide regarda la pièce cubique en se grattant le crane, dépassé par les événements. Il se passait tant de chose depuis cette bête livraison de courrier que le Breton regretta de ne pas avoir pris un calepin. Il n'était pas sûr que lorsqu'il se réveillerait de ce songe il se souviendrait de tout. Par exemple les deux types qui étaient apparu avant de dispraître ? Et le démon ? Et les soldats avec la caisse ? Et la clinique ? L'avait-on drogué dans la clinique ??

Il remâcha les paroles de Lo'ann et se tourna vers ses camarades.

"Purin c'est sûr que nous sommes quelque part dans un monde perpendiculaire."

Amélie alertait d'une attaque virale, mais là encore, Alixtide ne put que parcourir vainement des yeux la pièce cubique, vide si on exceptait le corps inanimé de Lo'ann.

*On est dans un monde purin perpendiculaire purin ! Tout se passe autrement !*

Gargoyle tenta de calmer l'infortunée Amélie.

"Bon ben pas de pique-nique, ça sert à rien de rajouter des problèmes qu'il n'y a pas encore hein ! Bon ben on récupère Loine et on ressort, et puisqu'on n'a rien à faire ici, qui n'est que notre mauvaise place au mauvais moment, on s'en va ! Et vous vous débrouillez pour tout !"

Et à Juan.

"Wormoll, ouvre-nous la porte vers l'hôtel de la prof là pour qu'on s'en aille purin."

Et sans peur et sans reproche, le héros de Génosha (Alixtide) descendit à son tour dans la pièce cubique pour aller récupérer la pauvre Lo'ann. A peine eut-il posé le pied sur le sol de la drôle de pièce que le cube bleuté commença à s'agiter un peu plus... Maintenant il virevoltait dans toute la pièce, produisant des décharges électriques à chaque fois qu'il s'approchait un peu trop près d'une paroi... Le breton avait dans les bras Lo'ann, qui était heureusement pour elle inconsciente ! Quant à la porte qu'il venait de franchir, elle était en train, lentement de se refermer... Amélie en profita pour passer cette porte et se jeter dans l'étrange pièce cubique.

"Si on paume notre téléporteuse, nous sommes foutus" commenta-t-elle, en se réceptionnant maladroitement au sol.

Il espérait pouvoir sauver cette ingrate jeune personne avant que le fameux virus n'arrive pour de vrai.

*Ah mais c'est pas vraix, c'est quoi ce bordel. On est dans l'antichambre de Lucifer. Si comme le dit notre amie, on est en train de se prendre une attaque virale, be serais t'on pas de nouveau dans le monde merveilleux du Shosslander? Enfin de toute manière ça change pas le fait qu'il faille essayer de sortir d'ici. Je devrais y arriver sans trop de problème.*

Les choses avaient pris, soudain, une tournure déplaisante pour le jeune mexicain. Qui ne savait pas par ailleurs où était cette foutue Picardie. Bon Blake n'avait pas encore réagi. Juan se tourna vers son breton de camarade, pour lui adresser quelques mots, avant de nouveau, faire agir la désormais célèbre Juan Air-Lines.

"Alixtide, si on est vraiment dans un monde...perpendiculaire, comme tu l'as dit je suis pas sûr de pouvoir nous tirer de là. De plus je sais pas trop où est la Picardie, j'espère que c'est pas trop loin de notre chambre d'hôtel. Croisons les doigts, et envoyons une petite requête au vieux Barbu, ça pourra pas faire de mal. Bien puisque tout le monde semble prêt, je vais essayer de nous sortir de là."

*Maman, Vieux barbu, j'ai un petit service à vous demander. Si on pouvait rentrer à la chambre d'hôtel, cela arrangerait la majorité des personnes présentes avec moi. Promis, j'irais à la messe Dimanche, et je dirais plus de méchanceté sur Amy et Jade pendant au moins deux semaines.*

Juan se concentra à nouveau. Puis relâchant le pouvoir, il tenta d'ouvrir un portail vers la chambre d'hôtel, comme l'avait suggérer son camarade Alixtide. Bien malheureusement, le jeune mexicain ressentit un vif mal de crâne alors qu'il tentait d'ouvrir son portail : sans succès, la chambre d'hôtel devait être à une distance bien trop importante pour ses pouvoirs !

Par ailleurs, la porte venait de se refermer... Quand Alfredo l'ouvrit à nouveau...

La salle "perpendiculaire" avait disparu ! Laissant la place à un tout autre paysage qui donnait l'impression d'être dessiné. Avaient-ils ouvert un portail vers un univers de bande-dessinées ? Quoi qu'il en fut, la "mer" qui s'étendait sous leurs yeux semblait parfaitement immobile. Et à peine la porte fut elle ouverte par Alfredo que le "personnage" qui se trouvait en bord de mer se tourna vers eux. Il était encore trop éloigné pour que Blake, Juan et les deux garçons puissent l'apercevoir distinctement. Mais il ne semblait pas, a priori, belliqueux...

*
**

Alix était toujours au centre de la pièce perpendiculaire en compagnie d'Amélie et de Lo'ann, inconsciente et dans ses bras (sans que ces deux éléments présentent un lien de causalité quelconque). La porte venait de se refermer. Et le cube bleuté accélérait sa course. Par ailleurs pour accéder à l'une quelconque des "sorties" situées sur les côtés de la pièce, il fallait grimper environ un mètre sur une échelle. La "sortie" du plafond paraissait inaccessible. Et il restait également celle située non loin de leur position, au sol...

[Alix est dorénavant séparé de Blake et Juan. Alix peut donc, s'il le souhaite, répondre d'ores et déjà à ce message]

Alixtide haussa un sourcil sceptique à la mention du "Vieux Barbu", mais de toute évidence celui-ci ne crut pas bon d'aider Juan... Le Breton ne put que constater que ses compagnons l'avaient lâchement abandonné. Tout cela faisait sans doute partie d'un plan d'Esther, visant à abandonner le porcher en France ! Tout portait à le croire !

Il essaya de suivre des yeux la course folle du cube. Le virus ? Ce dernier semblait accélerer, en même temps que les battements de coeur du héros de Génosha. Alixtide ne voulait pas mourir de faim dans cet univers perpendiculaire mis sur pied par des téléporteurs sans scrupules.

Mais il n'y avait que des femmes, il fallait donc que ce soit lui le chef. Ca coulait de source. La sueur aussi sur les tempes overparfumées du courageux Breton.

"Purin il est où votre Cortège quand on a purin besoin de lui ?? Il est invisible hein ? Purin !"

Sur cette répartie cinglante, typique de tous les héros américains en situation de danger extrême, Alixtide hissa Lo'anne sur son épaule pour avoir un bras libre. Gargoyle agissait certes là en héros, se refusant à abandonner le corps sans vie sur ce sol hostile, mais c'était aussi, il faut bien le dire, un potentiel bouclier pour le Breton, vu la course chaotique du cube bleuté !

Puis il se dirigea bravement vers l'échelle la plus proche, qui lui permettrait, en gravissant un échellon ou deux, d'essayer d'actionner une ouverture de ces portes étranges.

Et c'est dans un élan d'héroïsme qu'Alix entreprit de gravir l'échelle la plus proche avec une fille inconsciente sur l'épaule... Au fur et à mesure de sa courte ascension, le cube tournait de plus en plus vite, frappait de plus en plus rapidement et brutalement les bords de la salle, n'évitant que par magie le dos du garçon porcher.

Voyant le breton galérer et désireuse de ne point faire de vieux os dans cette pièce hostile, Amélie lui prêta main forte en le délestant quelque peu du poids de la téléporteuse.

Quand Alix réussit à actionner le verrou de l'issue, il vit... Le noir. Une obscurité pesante et envahissante de l'autre côté de la porte. Puis...

Le cube le frappa violemment dans le dos... Il était électrifié. Et sous le coup de la décharge, le breton tomba en avant... De l'autre côté de la porte... Sombrant sous le coup de la douleur dans une douce inconscience...

Quand il ouvrit les yeux à nouveau, il était allongé sur des objets pointus qui lui meurtrissaient les flancs. Une odeur pestilentielle régnait en ces lieux. Amélie était penchée sur lui, peinant à respirer tant l'atmosphère était fétide. Et il put apercevoir un corps de femme, toujours inanimé : celui de Lo'ann.



Tournant à gauche et à droite la tête, le breton aperçut l'immonde paysage dans lequel il se trouvait : ce qu'il avait considéré en tant qu'objets pointus dans un premier temps n'étaient rien d'autres que des ossements. Des ossements à perte de vue ! Il y avait également quelques "statues" (à défaut de pouvoir trouver un meilleur terme) dressées non loin de lui, une structure qui faisait penser à une antenne radio et... Un homme. Un homme normal planté au milieu. L'air de rien.

"Ca va ? Kof... Kof... J'ai cru que tu étais mort..." demanda péniblement Amélie.

"Bon, je te fais le topo, le type là bas m'a indiquée qu'on est VRAIMENT VRAIMENT VRAIMENT très très mal. En gros, on est dans une sorte de prison pour... Hum... Kof... Kof... Je sais pas trop en fait. Mais, quoi qu'il en soit, selon lui il n'y aurait que trois façons de quitter les lieux... Kof... Kof..."

L'homme s'approcha d'Alix. Globalement hideux, sale et hirsute, il lui infligea son haleine chargée et des propos quelque peu décousus :

"En fait, la première c'est celle dont vous venez. Mais il faut l'atteindre déjà. Et derrière le cube ne vous laisse pas sortir. Ensuite, il y en a une c'est l'antenne... Mais si on la touche on meurt !" brailla-t-il.

"La dernière, elle est au bout du couloir... A un moment, il se subdivise en deux. A gauche, c'est le juge et il te condamne à mort s'il t'attrape mais il paraîtrait que derrière son siège, il y a une porte qui mène vers la liberté... Et à droite, c'est la Gardienne de la Lumière, elle est de bon conseil mais elle est mourante..."

[hrp: désolé pour le retard, j'ai eu une semaine chargée! a l'avenir je penserais a vous prevenir, mais là, ça m'est tombé dessus! encore désolé!]

La situation semblait de plus en plus complexe pour Blake. Une double téléportation c'était un peu trop pour lui... et pour son estomac, il sentait le repas français ingurgité un peu plus tôt lui remonter jusque dans la gorge. Il aurait certainement vomi, si les xplications de Lo'an ne l'avait pas encore plus déconcerté; Visiblement ils n'étaient pas les bienvenus et ce n'était peut-être pas plus ainsi. Elle voulait les rapatriés, et bien soit! En voila une idée qu'elle était bonne. Après tout, Blake contrairement a Juan et Alixtide ne semblait pas habitué a tout ça. Peu importe, il devait s'y faire; Alors que la jeune fill ouvrit une porte, il la vit tomber dans ce qu'elle avait appelé un salon, pourtant à bien y regarder ça n'avait rien d'un salon traditionnel. La pièce était cubique avec plusieurs entrées. Mais à peine avait-elle ouvert la porte que Lo'ann s'évanouit. Tout passa alors très rapidement, Alixtide s'engouffra dans la pièce et à y voir la circonference, Blake n'avait aucune envie de se retrouver dans cet espace confiné avec l'odeur du très odorant Alixtide.

Ce que sembla ignorer Amélie qui le suivit. Mais voila que la porte se ferma presque aussitôt. Alors que l'un des accolyte d'Amélie ouvrait à nouveau la porte, tandis que l'autre continuait de se vider de son sang sans que personne n'y prête attention, le spectacle qui s'offrit à eux fut impressionnant. Le décor de la pièce avait littéralement changé. Etait-ce à cause de ce que la jeune fille avait nommé plus tôt une attaque virale? Pour l'instant riene n'était moins sur. Mais surtout, ils avaient perdus l'un des leurs. Ou pouvait bien se trouver Alixtide?

Blake profita de ce moment pour retourner voir l'homme blessé. Il déchira l'une des manches de son tee shirt pour en faire un garrot.

" Hey ça va? je t'ai fais un garrot, ça va calmer l'hémorragie, mais faut que tu ailles voir quelqu'un.! "

certes, il devait voir quelqu'un mais vu ou ils se trouvaient ça n'allait pas etre evident de trouver un medecin dans le coin.
Se revelevant, Blake se tourna vers Juan.

" Il se passe quoi ici? Et Alix il est passé ou? "

Blake essayait tant bien que mal de gérer son angoisse mais au fur et à mesure, elle grandissait en lui. Il jeta alors un coup d'oeil vers la nouvelle ouverture qu'offrait la porte. ce qu'il vit ressemblait davantage à un tableau qu'à un véritable paysage. C'est alors qu'il l'aperçu. Il y avait au bord de cette mer qui ne bougeait pas une silhouette d'homme. Si, comme l'avait dit la jeune fille, il s'agissait d'un virus, se pouvait-il que cet homme en soit la cause? Cherchant de l'aide, il regarda Alfredo.

" Tu peux nous éclairer ou quoi? C'est quoi ce délire et ou sont passés Alixtide et tes copines?? "

Blake se rappela alors qu'on lui avait confié à son arrivée un communicateur. Cherchant dans ses poches, il finit par le retrouver. Cherchant dans un premier temps comment il fonctionnait, il finit par se brancher sur la frequence d'Alixtide.

" Alix, tu m'entends? t'es ou?? "

Puis se tournant de nouveau vers la porte, il se demanda si il pouvait demander de l'aide à l'homme de la nouvelle dimension. A ses risques et périls!

Au moins, le garrot de fortune de Blake allait permettre à Emmanuel de ne pas se vider de son sang dans les prochaines heures. L'homme ne semblait pas frais mais il indiqua tout de même à ses compagnons qu'il allait tenir le choc. Du moins, c'est ce qu'il prétendit.

Alfredo, quant à lui, était complétement hystérique.

"Mais moi j'étais venu chez Amélie pour passer une bonne soirée à m'ouvrir les chakras et à purifier mon yin et mon yang ! Je ne suis pas comme ces... Ces monstres mutants. Je suis qu'un artiste parisien qui n'arrive pas à créer ! Je..."

Finalement, il se la boucla : Alfredo semblait s'être pris un bon grand bol d'irrationnel en pleine poire et il était comme grillé. Son esprit se refusait à envisager que ce qui se présentait à sa vue était bien réel... Mais même en se frottant les yeux, le paysage ne disparaissait pas.

Au bout d'un instant, il ajouta :

"Bordel, j'en sais rien... Mais ça peut difficilement être pire pour eux..."

Le communicateur de Blake, en revanche, n'émit qu'un bip sonore quand il tenta de contacter le breton. Idem pour toutes les autres fréquences d'appel. En somme, lui et Juan étaient isolés du reste de l'Institut.



La silhouette s'approcha de l'ouverture. Elle marchait péniblement, comme si elle était sévèrement blessée et parcouru de douleurs de part en part de son corps. Il s'agissait d'un nain. Un nain vert. A la forme et aux contours indistincts. Comme s'il s'était évadé d'une bande dessinée. Et arrivé à la hauteur de l'ouverture, il lança d'une drôle de voix, étrangement mélodique et maladroite :

"Je suis marqué depuis ma naissance par le sceau du Malin. Mon frère est Caïn et, car je l'ai trahi, il m'a condamné à la souffrance éternelle sur cette colonie pénitentiaire"

Il frotta ses mains, en observant d'un air curieux les 4 hommes.

"La dernière fois que j'ai aidé un chevalier et ses écuyers, on m'a envoyé ici. Où après avoir passé la porte des mille douleurs j'ai été réduit à l'état de fantôme. Pourtant..."

L'homme ouvrit sa paume. Elle ne contenait rien.

"Mes mains sont vides et seuls mes conseils peuvent vous aider. Les prisonniers de la Colonie souffrent. Leurs cris jaillissent des cellules de la Tour Noire, le soir venu. Et le Maître du Haut Château s'en réjouit. Moi, car je suis indigne d'apparaître en sa présence, je reste sur cette promenade, à observer les apparitions de Léviathan... La mer d'opale est faite de cristaux. Attention à ne pas éveiller l'attention du Grand Serpent Qui Règne en ces Lieux ! Mais celui qui arrivera à franchir les épreuves, celui-là, il sera libre !"

*Mais P... de B... de M...,qu'est ce qui se passe ici? On est où bordel? Et c'est qui ce nain de jardin qui se prend pour Abel, et bon sang, où est Alixtide? Bon pas de panique, il doit bien y avoir un moyen de sortir d'ici?, j'espère que les deux norms qui sont avec nous, vont pas trop péter une durite, parce que c'est pas le moment.*

Juan regarda autour de lui. Il avait vraiment l'impression d'être dans une peinture, et l'allure générale du nain de Jardin n'était pas là pour arranger les choses. En plus ce dernier prétendait être Abel. Et en plus le discours du nain donnait mal à la tête au jeune mexicain. Si ce que le nain disait était juste, nombre de chose pourrait changer pour le jeune homme, et ça il en était pas question, après tout le jeune mutant était heureux avec ses certitudes. Puisque les autres n'étaient pas encore en train de mourir, il décida directement de s'adresser à Abel, puisqu'il était le frère de Caïn.

"Bon le bâtiment qu'on voit là bas, ça doit être le haut château. Donc on va y aller sans toucher un moindre cristal de cette mer comme ça, aucune de réveiller ce bâtard de dragon. Oui je sais ce qu'est un Léviathan"

Puis il se tourna vers son équipier, et ses camarades d'infortune.

"Bon je vais ouvrir un portail sur le toit de ce bâtiment. Y a une fenêtre qui est allumée. Cela veut dire qu'il y a au moins une personne dans ce truc. Donc, moi j'y vais, si vous voulez restez là, mais je doute de notre capacité à nous sortir d'ici sain et sauf, si on se sépare."

Juan n'avait pas compris grand chose au discours du nain, en dehors de la présence d'un monstre dans la mer de cristaux. Il décida donc de prendre un aller direct pour l'immeuble.

Le nain opina machinalement du chef aux paroles de Juan. Puis ajouta au groupe :

"Celui qui se dresse et combat meurt. Mais celui qui par le talent et la ruse, arrivera à vaincre l'invincible, celui là... Celui là sera libre, mes fils"

Juan tendit le bras et ouvrit un portail en direction de l'immeuble, plus précisément sur le toit.

Le petit groupe arriva au sommet de l'immeuble. Un vent violent et froid les faisait frissonner. Et une mélopée sourde et inhumaine semblait venir des tréfonds même de cette bâtisse. Comme un millier de voix qui chercheraient autant de bouches pour hurler !

Le panorama était impressionnant... Ils pouvaient bien entendu voir la drôle de promenade qu'ils venaient de quitter... Mais au-delà de la promenade, nulle trace de la porte qu'ils avaient emprunté pour venir. Aussi improbable que cela puisse paraître, elle semblait avoir totalement disparu du paysage !

De l'autre côté, ils virent ce qui avaient été auparavant caché à leur vue par l'immeuble...

Le serpent de mer ! Immense ! Répugnant ! Mais endormi... Il sommeillait bien heureusement non loin de l'immeuble, d'un sommeil lourd et inquiétant... Quel que soit l'endroit où se trouvait le quatuor déphasé, il n'était guère loin de l'enfer... La lune par ailleurs avait changé de couleur entre temps. Prenant une teinte écarlate.

Une silhouette apparut dans l'encadrement de la porte permettant d'accéder à l'intérieur du bâtiment. Cette drôle de créature, à l'air vaguement humanoïde, ne devait pas mesurer plus d'un mètre cinquante. En revanche elle paraissait bien plus réelle que tout le reste ! Comme si, contrairement au nain ou au paysage, elle n'était pas tirée d'une bande dessinée mais bel et bien du monde réel. Sa peau semblait être faite d'un quelconque métal et elle tenait à la main ce qui paraissait être une arme d'un genre inconnu.

Elle s'adressa d'une voix métallique et monocorde à Juan et Blake, les deux autres garçons étant restés en retrait :

"Bienvenue au Haut Château. Êtes-vous ici pour 1 / Interrogatoire de prisonniers 2 / Escorte de prisonniers en vue de leur incarcération. Merci de préciser vos intentions afin que je puisse déterminer la conduite à adopter"

La foudre frappa le malheureux Breton, qui emporta sa douleur dans l'inconscience et le noir total. Puis il eut le sentiment désagréable d'étre allongé contre un tapis de clous, et la responsable de tout ceci, Amélie, apparut en gros plan. Alixtide se releva en gémissant de douleur et de fatigue et de désespoir. Ainsi il était toujours bloqué dans le monde perpendiculaire ? Au moins l'air y était plus frais. La flamme renaquit dans les yeux de l'infortuné lorsqu'il s'aperçut de l'hospitalité de l'air ambiant.

Il se frotta le visage et le cou en écoutant les paroles d'Amélie. Il tourna la tête pour apercevoir le "type là-bas" et blêmit quand elle parla d'une "prison". Mais Alixtide n'était pas au bout de ses surprises. Il eut un hoquet de frayeur en contemplant l'homme hideux en contreplongée. Au moins avait-il bonne haleine, ce qui changeait du commun des mortels. Le cerveau empâté, Alixtide tâcha de prendre une décision rapide.

"Heu ah... merci ! Pour les infromation... Vous êtes gentils, sans même nous dire votre purin nom en plus, merci. Je crois que de tous les moindre nous allons prendre le mal. Hein ? Amerlie ?"

Il se releva en prenant une bonne bouffée d'oxygène pour se donner du courage. Et c'était efficace. Alixtide fit craquer ses épaules d'athlète et remit la pauvre Lo'ann dans ses bras.

"Je choisis la dernière au pout du bouloir. Et le mieux est d'aller voir en premier la Dardienne de la Lumière. Avec ses conseils avant qu'elle meurt, on pourra éviter le purin de juge. Hé hé. Moi c'est Alixtide Pitre au fait."

Et après un dernier clin d'œil complice pour l'étrange personnage, il enjoignit Amélie à le suivre dans cette voie. Le bout du couloir à droite.