[JustiX + LeX 6.3.3] Paris sous les bombes

L'homme hideux fit un sourire édenté au pourceau et se présenta.

"Mike... Mike Dawson... Avant d'être là, j'étais..."



Il secoua la tête. L'air soudainement très fatigué. Et perturbé.

"J'étais... J'étais avocat. Mais tout ça, c'est du passé... Et j'm'en souviens plus très bien..."

Amélie poussa, quant à elle, un léger soupir et chercha du regard un endroit où s'asseoir convenablement parmi tous ces restes humains. Elle précisa néanmoins à l'attention du breton en lui parlant directement de sa tête :

*Je reste ici pour veiller sur Lo'ann. Sans téléporteuse, on n'ira pas loin. Mais... Fais attention... Je ne perçois pas d'autres esprits ici, à part les nôtres et celui du moche. Je ne sais pas ce que c'est que cette gardienne et ce juge mais... Fais attention*

Peu après, Alix traversa un couloir aussi sordide que la pièce où il avait atterri... Toujours des ossements humains au sol. Lui meurtrissant son pied déchaussé au fur et à mesure qu'il avançait. Puis, à l'embranchement, les deux hommes bifurquèrent à droite, pour éviter de tomber dans les griffes de ce mystérieux juge...

Finalement, le couloir devint plus lumineux, l'odeur moins épouvantable, les os plus rares... Ils débouchèrent enfin sur une pièce à peu près propre. Poussiéreuse. Qui sentait le renfermé et l'ancien. Mais propre.

Et au fond de la pièce, fichée à même le mur, se tenait une tête de femme... Décapitée.



Elle était si étrange... Divers câbles électrique la parcouraient. Et...

... Mike s'agenouilla devant elle en signe de déférence.

"Ô Gardienne de la Lumière, voici un homme courageux. Qui est venu jusqu'à vous pour vous demander conseil"

Les yeux parurent s'éveiller quelque peu. Elle cligna lentement des paupières, puis lança d'un ton monocorde et lent :

"La Lumière est faible... "Bzz"... Et le temps manque... "Bzz"... Mais la gardienne t'écoute... "Bzz"... Le juge bouillonne d'impatience... "Bzz"... J'attends tes questions... Bzz"..."

Quel que soit le mal dont était affligée la Gardienne, celle-ci semblait être à l'agonie...



Le groupe était rentré dans le poste de contrôle. Le petit garde juste devant eux. Il alla derrière un bureau sur lequel était posé un grand registre où était écrit une longue série de noms.

Le garde reprit de sa voix mécanique :

"Je répète. Êtes-vous ici pour 1 / Interrogatoire de prisonniers 2 / Escorte de prisonniers en vue de leur incarcération. Merci de préciser vos intentions afin que je puisse déterminer la conduite à adopter"

Alixtide écouta mal à l'aise les paroles plutôt déprimantes de Mike. Tout portait à croire qu'il était là depuis très longtemps... et qu'il avait eu une vie sur terre avant ça... Cela bien sûr déplaisait à notre héros. Il darda un œil méfiant à Amélie. Alors comme ça, non seulement elle s'introduisait dans son cerveau mais en plus elle le laissait prendre tous les risques ? En même temps, il était flatté que tout repose sur ses épaules de Breton. Ca le changeait des Ceresix, où Lucas le condamnait à faire le guet.

*Oui je dois tous les sauver purin... aïe..."

Il retira son pied déchaussé d'un os un peu trop saillant, et se massa brièvement la plante du pied. Tout cela était très bizarre. Mais content d'être allégé du fardeau de Lo'ann, Alixtide accompagna l'ex-avocat Mike Dawson dans les galeries irréelles. L'air se fit plus normal après la bifurcation. Gargoyle se demandait bien quelle sorte de juge les attendait, tel un prédateur, dans le couloir d'en face... Mais ces considérations s'envolèrent lorsqu'il vit l'apparence terrifiante de cette ... tête.

Il réprima un hoquet de dégoût, et frissonna en voyant tous ces câbles sordides. Il hésita à s'agenouiller aussi, par mimétisme, politesse et crainte pour sa vie. Mais la mention de "l'homme courageux" (lui), rappela au jeune LeX son rôle de premier plan. Gargoyle avala péniblement sa salive, en écoutant les paroles laborieuses de la Gardienne.

"Le juge brouillonne d'impatience... heu... ah..."

Il avait l'impression qu'il fallait faire vite. C'était comme pour les trois souhaits au génie de la lampe d'Aladin : il fallait être très clair et concis, sous peine que le génie interprète n'importe comment les souhaits.

"Heu bonjour je suis Alixtide Pitre et j'aimerais savoir trois questions : comment on peut passer par la porte derrière le siège sans se faire aparter, attraper par le juge ? La deuxième c'est est-ce que si Mike vient avec nous il retrouvera son ancien travail d'avocat et autres, et la troisième c'est, comment est-ce qu'on peut vous empêcher de mourir par exemple ?"

Il essuya son front, sur lequel coulaient quelques gouttes de sueur inquiètes.

Fièrement debout à côté de l'avocat débraillé, toujours en génuflexion, Alixtide remarqua une drôle de lueur dans les yeux de la Gardienne de la Lumière : comme si la femme avait un dernier regain d'énergie pour répondre aux interrogations du breton.

"Ne peut être condamné à mort celui qui est déjà mort... "Bzz"... Le Code Procédural des Ténèbres prescrit cette formalité à peine de nullité... "Bzz"... Le juge agit selon les règles. Sans imagination ni inventivité... "Bzz"... Celui qui ne répond pas, répond déjà. Mais le juge est incapable de discerner le vrai du faux... "Bzz"... Seule l'apparence des choses compte pour lui"

Mike Dawson récita machinalement :

"L'article 1 du Code Procédural des Ténèbres dispose que "Abomine celui qui porte la souillure originelle de la vie. Celui-là, celui-là n'est pas de mon peuple. Et tu pourras le mettre à mort en répression". L'article 2 du même Code dispose que "Celui qui sera un traitre à son Seigneur, celui-là souffrira les ténèbres avant d'être mis aux châtiments : passé le seuil des milles douleurs, il rejoindra le néant putride". L'article 3 du Code précité, quant à lui, prescrit que "Les règles seront impies et iniques : tout juge des Ténèbres devra avant de procéder à l'exécution de la peine vérifier, par tout moyen, l'identité des comparants puis leur caractère vivant ou mort. La formalité accomplie, le choix de la mise à mort est libre, sous la réserve substantielle que la sentence devra être à la fois barbare, cruelle et blasphématoire. Le doute ne profite pas à l'accusé qui ne dispose que du droit, dans le délai des 7 secondes à compter du prononcé, à relever appel de la décision devant la Chambre des Suppliques"

La femme cligna des yeux en signe d'approbation. Puis reprit du même ton mécanique :

"Michael Dawson a chu une fois... "Bzz"... Celui qui tombe une fois ne peut se relever... "Bzz"... La trahison une fois consommée n'admet d'autre rédemption que la mort"

Le débit de paroles se faisait plus lent. Plus difficile.

"Peu importe la Gardienne, seule importe la Lumière... "Bzz"... Entre les soupirs cybernétiques de mon cerveau de synthèse se loge la Voie, la Vie, la Vérité. Sois ta propre lumière, jeune humain... "Bzz"...Et illumine la terre de sa splendeur suprême"

Un léger bourdonnement se fit entendre et une tige métallique sortit de son front. Au bout de celle-ci se trouvait une puce électronique.

Les yeux de la Gardienne étaient fermés. Et elle était devenu parfaitement immobile. Plongée qu'elle était dans le sommeil éternel...

La derniere teleportation avait eu raison de l'estomac de Blake. A peine avait-il franchit le portail, qu'il ne put s'empecher devomir legerement sur le toit de la batisse.
Si on y reflechissait bien, valait mieux vomir que de mourir. Donc au final, même si la téléportation n'était pas son truc, il allait devoir se resoudre à s'y faire.

Le nain avait été des plus énigmatique et tout ce dont il avait parlé ne prenait pas grand sens dans l'esprit de Blake. Bien au contraire d'ailleurs, plus le temps passait, plus son esprit s'embrouillait a vouloir trouver une explication logique à tout ce cirque. Il se retrouvait dans une dimension parallèle avec des nains verts, séparés d'Alix- ce qui en soit n'était pas non plus si dérangeant que ça- et obliger de résoudre des énigmes qui semblaient tout droit sorti de la bible!
A peine était-il arrivé sur le toit que Blake remarqua tout comme Juan, l'enorme serpent dont leur avait parlé la créature naine quelques secondes auparavant. Bien qu'il semblait cinglé, ils allaient devoir faire attention à tout ce qu'il leur avait dit. Bien que fou, il semblait connaitre bon nombre de choses sur l'endroit et c'était leur seule source d'informations à disposition.
Soudain, une tout petite créature apparut. Bien que beaucoup plus humaines que celles qu'ils avaient rencontrés auparavant, elle faisait tâche dans le décor qu'ils parcouraient.

Les termes que cette créature utilisa étaient quelque peu étrange. Visiblement, elle ne semblait pas les prendre pour des ennemis, ce qui en soi était déjà une bonne chose. Au contraire, elle semblait leur demander la raison de leur présence.

A bien y regarder, la créature semblait considérer Juan et Blake comme des rabatteurs de prisonniers. Les deux autres qui les accompagnaient devaient être les fameux "prisonniers".
Si elle voulait une réponse, il allait falloir lui en donner une avant d'être découvert.

Il fallait faire vite. Blake empoigna le seul des deux qui n'était pas blessé. A vrai dire, un interrogatoire n'avait aucun interet. on les emmeneraient surement dans un pièce close, il devait en savoir plus sur l'endroit ou ils étaient.
" Nous venons ici pour conduire les prisonniers."
Sa phrase était sortie toute seule. Blake semblait lui même surpris par son comportement. Après tout, il jouait peut-être sa vie, alors il fallait mettre le paquet. il se tourna vers Juan en haussant les yeux d'un air perplexe.

Alfredo leva les yeux au ciel et soupira. Visiblement jouer le rôle du prisonnier heurtait sa sensibilité d'artiste. Mais, il ne pipa mot... Préférant trembler et fixer son regard sur la drôle d'arme du gardien.

Ce dernier commenta simplement :

"Instructions reçues. Un ascenseur va vous conduire à l'étage adéquat pour l'intégration des prisonniers"

Il se saisit d'une plume qu'il trempa dans un encrier et inscrivit à la suite de son registre :



Les deux mutants purent voir, à l'envers, les dernières inscriptions portées, avant ces deux dernières :



Les portes d'un ascenseur s'ouvrirent. La petite créature ajouta mécaniquement :

"Des cellules sont libres aux niveaux 27, 16, 8 et 7. Pour la créature de type humain mâle abimé l'incinérateur se trouve au niveau 0 / Le service médical se trouve au niveau 4. Pour votre première visite au Haut Château, je vous informe que les communications personnelles sont brouillées. Si vous souhaitez contacter l'accueil ou le greffe du Haut Château, des interphones se trouvent à tous les niveaux. N'oubliez pas de porter vos badges sous peine d'élimination immédiate"

Le garde leur remit deux badges magnétiques. L'ascenseur qui les attendait comportait des boutons numérotés de 66 à 0, outre un bouton SS situé juste en dessous du 0.

Alixtide cligna des yeux, ébahi devant le flot incompréhensible. Cette fois c'était certain, il ne pourrait jamais raconter aux autres ce qu'il avait vécu.

*La peine de nullité ?? Purin, elle veut dire que je suis nul ou...*

Il essayait de s'accrocher aux mots et aux phrases pour en saisir le sens. Il nota que le juge était facile à berner. Les informations complémentaires de Mike confirmèrent sa profession d'avocat dans un autre monde...

*Le Code Porcédural des Ténèbres ????*

L'article 1 lui fit froid dans le dos. Pour l'article 2, le porcher se sentit hors de danger. Il avait toujours été la loyauté même envers et contre tous. De l'article 3 il retint qu'il faudrait se dépêcher de faire appel, et que le "caractère vivant" ne le sauverait pas d'une mort atroce. Alixtide se demanda non sans effroi s'il ne venait pas de découvrir la réponse à la question centrale que se posait l'humanité depuis plusieurs millénaires : l'enfer existait vraiment.

Aux paroles de la Gardienne, Alixtide en conclut que l'homme agenouillé n'était autre qu'un zombie. Une victime de l'impitoyable Justice Infernale. Il frissonna une fois encore et eut un mouvement de recul. Mais voilà que la tête reprenait la parole, pour annoncer sa nature purement virtuelle, ou du moins électronique. Alixtide nota que son cerveau contenait la Voie, la Vie et la Vérité. Et justement de ce cerveau sortit une puce au bout d'une pique de métal. Le Breton eut encore un sursaut de crainte. Il attendit quelques secondes de silence, le coeur battant.

"Heu... bon alors voici... voici normalement la Voirie, la Vie, et la Vérité non ?"

Timidement il essaya de se saisir de cette précieuse puce. Son véloce cerveau cherchait surtout à ses souvenir des "conseils" pour vaincre le juge d'à côté.

*Que je sois ma lumière et que je devenu ma lumière illumine la terre ? Oh purin...*

La mention de la "splendeur suprême" n'était pas pour lui déplaire, mais Alixtide ne voulait en tirer aucune conclusion hâtive. Le plus urgent était de se sortir de ce guépier. Gargoyle donna tout de même une interprétation à Mike.

"Ben je suis un héros de Génosha en fait. Donc voilà."

Il examina la puce avec attention.

La puce ne révéla aucune information nouvelle : elle était en tout point semblable à ce qu'Alixtide avait pu trouver dans n'importe quel appareil un tant soit peu sophistiqué s'il s'était aventuré, un jour, à en démonter un.

"Tu es le nouveau Gardien de la Lumière. Parle Ô Maître et je t'obéirais" lança Mike en se tournant pour mieux adorer Alix. N'hésitant pas dans la foulée à lui baiser les pieds à plusieurs reprises... Il se redressa finalement et lui fit signe de le suivre. Les dévotions pourraient attendre un moment plus approprié.

Tandis que les deux hommes étaient en chemin pour retrouver Amélie et "la Belle au bois dormant", Mike tiqua sur les dernières paroles du breton :

"Génosha... Comme Génocide... Comme Génocide..."

L'avocat fit une pause. Et se saisit la tête entre ses mains, comme en proie à un impérieux mal de crâne.

"C'est difficile... Difficile... Des choses horribles se sont passées là bas... Et je SAVAIS. Je savais comment, quand, pourquoi, ou, qui... Mais j'ai jamais pu atteindre la ville..."

Il pleurait de rage. Et poussa un cri retentissant ! Puis, expirant et inspirant rapidement, il termina, un sourire timide aux lèvres :

"Ô toi, Noble Gardien, tu es ma rédemption... Avec toi, nous passerons au travers des griffes du Juge et nous irons irradier le monde de la seule Vérité. Avec toi, je me souviendrais de tout et je saurais démasquer les coupables de cette sinistre harlequinade..."

Amélie était toujours auprès du corps de Lo'ann. Parmi les ossements et les dépouilles rouillées des drôles de créatures aujourd'hui défuntes qu'avait vu Alix en arrivant dans ce monde noir. Elle sourit légèrement.

*Ton ami est perturbé. Il y a comme une barrière que je n'arrive pas à franchir dans son cerveau. Pourtant, il n'a pas l'air d'avoir de pouvoirs ou quoi que ce soit comme un bouclier psy...*

Elle laissa sa communication télépathique en suspens et reprit de sa voix fatiguée :

"Et maintenant, que fait-on ? Lo'ann est toujours inconsciente... Et je serai d'avis de ne pas tarder..."

Mike précisa :

"Le Juge nous attend. Ô Magnifique Gardien, il nous faut un plan. A peine serons nous arrivés dans son tribunal macabre, qu'il nous interrogera... et nous condamnera à mort ! Tu dois trouver une solution !"

Amélie regarda, consternée, les deux garçons... Mais, dans le doute, n'exprima pas le fond de sa pensée. Après tout que leur restait-il comme solution ?

Alixtide cogita sévèrement. Mike était bizarre. Ce qu'il raconta suggéra au Breton que ce gaillard avait un lien avec les événements de Génosha. Effectivement en y repensant, il y avait rencontré des gens de profession judiciaire.

"Hé sur Génosha j'ai vu des le Carreau ... le Gros car... le ... ah le porcarreur général perle publique ? Heu ... mais lui et la Persidente du Tribunal Spécial de ... Salut Mutant. oui ! Hé hé purin. Mais pourquoi tu devais aller sur Génosha ?? Purin ne me dis pas que tu étais l'avorat de ceux que nous avons combattu jusqu'à la moelle !!"

Il darda un œil sévère sur le zombie, dont les paroles pouvaient quand même laisser entendre qu'il voulait démasquer les vrais coupables. Mais la Gardienne avait bien précisé qu'il avait trahi ! En même temps, Amélie avait raison, il fallait se dépêcher. Et Mike avait raison, autant aller à une mort certaine avec un semblant de plan. Il n'était peut-être pas utile de bavarder plus longtemps. Alixtide prit très au sérieux son nouveau rôle de Maître.

"Heu bon, déjà le juge ne voit ni le vrai ni le faux, ce qui veut dire qu'on peut raconter n'importe quoi, du moment qu'on a l'air de l'être. Alors oui, il nous interrogera. Et nous connaissons le code !"

Il se tourna vers Mike.

"Mike tu sauras mon conseiller. Si tu penses à un article du code que j'ai besoin pour répondre au juge, tu y penses très TRES fort."

Il regarda Amélie, et poursuivit en pensée son idée de génie.

*Et toi tu lis et tu me transmets l'infromation. Ca pourrait marcher même dans son cerveau preturbé par exemple ??*

Il demanda ensuite à Mike de répéter les articles du Code, pour qu'Amélie soit informée.

"Bon notre but est d'arriver derrière le siège hein ? Pour sortir. C'est la sortie. Alors voilà : je saurai la Nouvelle Gardienne de la Lumière. Vous, vous ne sauriez que mes serviteurs, donc c'est seul moi que le juge aura affaire."

Le Breton, une fois cette équation résolue, ne voyait pourtant pas comment échapper à la mort, vu qu'il était vivant et que selon l'article 1, la vie était la souillure originelle ! L'article 2 ne lui semblait pas un recours. Certes le néans putride ne faisait pas peur au Breton, qui s'y serait jeté avec plaisir, mais il savait que la sortie ne s'y trouvait pas. L'article 3 laissait la possibilité d'empêcher le juge de connaître sa vraie identité. Ainsi il ne pourrait pas le mettre à mort. Le Breton fronça les sourcils sous l'effort. Le seul impératif qu'il voyait était de mentir corps et âmes à ce juge.

"Bon, voilà ce qu'on va dire. On va dire que d'une part, je suis mort. Comme Mike. D'autre part, en tant que Gardienne de la Lumière, je dois aller sur terre pour une mission : cette mission est de récupérer notre traître qui s'est enfui. Oui car à Paris nous avons vu un purin démon enfui. Disons-nous que nous allons le chercher. Et pour cela j'ai pris deux serviteuses qui sont toi Arémile et elle, Loine. Et Mike qui est un avorat vient aussi, parce qu'il doit dicter le code au démon enfui que nous allons rechercher. Et ce démon saura jugé comme traître au seigneur, comme le dit l'article 2."

Il regarda tour à tour les deux protagonistes.

"Voilà juste le décor sur lequel on bordera. Armelie, bien sûr si tu peux savoir ce que le juge a dans sa tête au plus complet, et que tu puisses me le donner ça me saurait purin utile ! Hein ! Et toi Mike, si tu as le temps ça saurait bien que tu regardes un peu comment est la route jusqu'au siège tu vois ? Tu es déjà mort hein, tu ne peux pas chuer ... choir... heu chuter encore une fois."

Il mit les poings sur ses hanches, leva un peu son pied meurtri par le sol osseux, et attendit les éventuelles objections majeures de ses acolytes avant de prendre le chemin du juge. Il reprit tout de même par galanterie le corps de Lo'an sur ses épaules.

Parcourant le chemin osseux, Alixtide conduisait sa petite troupe dans un dédale putride... Un bourdonnement commençait à se faire entendre au fur et à mesure qu'ils progressaient dans cette abomination qui ne pouvait être que l'Enfer...

Un bourdonnement... Comme celui que feraient mille cris cherchant une bouche.

Mike faisait un bien piètre écuyer. S'il était bien aux côtés du pourceau, sa mine se décomposait à mesure qu'ils avançaient.

"C'est si loin, ô Gardien. Mais je ne pense pas être jamais allé sur Génosha. J'ai vu les plans. Chiffrés, codés, morcellés... Cette information parcellaire, j'ai pu la reconstruire. Et là, la vérité s'est faite jour... dans sa nudité la plus crue et la plus effroyable !"

Il baissa les yeux.

"J'ai voulu vérifier. Voir de mes yeux. Tel Saint Thomas, je n'ai pas cru... Et quand je suis reparti de Babylone, ma voiture a quitté la route..."

L'homme pleurait. Il avait quelque chose d'à la fois hideux et de terriblement humain dans son regard... L'avocat s'essuya le nez d'un revers de manche.

"Je suis ici, là-où-il-n'y-a-plus-d'espoir et pourtant... Pourtant, j'ai foi en toi, ô mon Prince de Lumière !"

Amélie le regarda d'un air toujours aussi effondrée.

*Il est toqué. Je ne sais pas si ton plan fonctionnera mais je m'y tiendrais. En espérant que tu sais ce que fais*

Alors que le bourdonnement devenait assourdissant, la voix de Mike se fit à nouveau entendre :

"Tu verras le siège bien assez tôt, ô Gardien, ô toi le Grand Faiseur de Miracles. J'ai foi en toi qui es l'élu de la Lumière. Et même si nous sommes vivants et que nous respirons... Tu sauras nous faire passer de vie à trépas aux yeux du Grand Implacable Magistrat !"

Un renflement se trouvait au fond du couloir. Un renflement qui s'avéra être une pièce. La pièce. Là où la route ne pouvait que s'arrêter. Quand Alix y posa le pied, le bourdonnement cessa. Et il vit... Il vit qu'ils n'étaient plus seuls.



Au fond se tenait une drôle de structure. Une sorte de mécanique vivante. Dont les éléments ondulaient lentement, au rythme d'une respiration inhumaine. En son centre... En son centre, il y avait une porte qui avait forme humaine...



Un souffle attira l'attention de la troupe. Tournant le regard, Alix crut apercevoir, tapie dans un angle obscène, une drôle de créature qui dégageait une intense lumière... Froide. Glaçante. Et un œil mécanique le scrutait.

*Ton ami le fou nous indique que la porte est le juge... Et cette chose, dans l'angle, c'est l'Avocat du Néant. Celui qui accuse et condamne. Mais tout ceci n'a aucun sens...*

Amélie était paniquée. Et son regard cherchait désespérément une porte de sortie.

*Mike nous indique qu'il a déjà vu des procès, caché à l'entrée de la pièce... Tous se déroulant pareil... L'interrogatoire du juge, le réquisitoire de l'Avocat du Néant, la supplique de la défense et... La mort*

L'œil du Procureur scrutait, analysait les 4 vivants. Et une voix retentit. Caverneuse. Puissante. Les murs tremblaient. Et aussi étrange que cela puisse paraître, elle provenait de la porte en forme d'humain.

"Ô répugnantes créatures, dont l'humaine pourriture vient saturer mes capteurs, qui êtes vous, vous qui pénétrez en ce lieu terrible pour y mourir ? Vous reconnaissez-vous coupables du crime d'être vivants ?"

Amélie et Mike sursautèrent. L'avocat se pinça les lèvres. Et dans un élan de bravoure lança d'une voix subitement fière :

"Je suis Maître Dawson. L'avocat de ceux-ci. Et j'assurerai leur défense"

Un sifflement hostile se fit entendre du côté de l'Avocat du néant. Et la voix d'Amélie retentit à nouveau dans l'esprit du breton :

*Nous sommes les seuls être vivants dans cette pièce. Mike me dit de te transmettre que c'est à toi de parler pour nous tous... Il se prépare seulement à faire appel en cas d'échec... Et il souhaite que la force soit avec toi !*

Alixtide était glacé par ce bourdonnement infâme. Les paroles de Mike l'incommodaient et l'irritaient. Sa manière de parler, de pleurnicher, de le regarder et de l'adorer....

*Purin qu'il arrête de parler ou qu'il dise des trucs normaux !!*

En plus Lo'an pesait son poids. Alixtide avait du mettre la puce électronique de la Gardienne dans sa poche, et il s'inquiétait maintenant de la perdre. Comme si ce joker pouvait le sauver en dernier ressort. Il grommela pour toute réponse aux suppliques de l'avocat.

*Pince de Lumière purin...*

Lui aussi avait envie de pleurer devant tant d'injustice. Mais l'approche du danger et de l'inconnu douchait les émotions du Breton. Il fallait se concentrer sur le rôle à jouer. Les paroles d'Amélie achevèrent cependant de l'agacer.

"Oui oui je sais..."

*Purin c'est sa purin de faute si on est là, et maintenant ce sera encore ma faute si ça foire ! Purin mais les filles ça se gêne jamais dans la vie !*

Il poussa un soupire, emplit ses poumons de la bonne odeur putride pour se donner du courage. Tout ceci ne pouvait être qu'une formidable illusion. La dernière remarque encourageante de Mike remit le jeune premier sur les rails.

Quand il vit l'endroit, et quand le bourdonnement cessa, Alixtide réprima une grimace d'horreur. Il repéra néanmoins la porte. Facile. Le mutant tourna la tête pour voir la chose lumineuse et l'oeil mécanique. Tout cela le plongea dans la plus totale perplexité. Les pensées d'Amélie étaient bienvenues pour mettre des noms à ces choses. Alixtide fut tiré de son effroi par les paroles grondantes du juge.

*C'est moi l'humaine pourriture ???? Pu...*

Le temps des paroles de Mike et des pensées d'Amélie et le Breton répondit avec véhémence au juge.

"Monsieur l'Esquellence, le crime d'être vivant je l'ai purin purgé il y a bien longtemps purin. Il y a un viol de procédure, ce qui fait la nullité totale de celle-ci. Je suis mort en mille neuf... oui en mille neuf cent seize. Et j'ai été asphyskié et je peux très bien vous décrire ce que ça fait de mourir asphyrxié. Je suis Maël Pitre de seconde classe, mort pour la France."

Déclara-t-il en bouillant de rage devant tant d'insolence de la part d'un magistrat.

"Je suis la Voirie de la Vie et de la Vérité. Je vous demande votre Horreur de passer, car je vais chercher dans l'autre monde un traître au Seigneur selon l'Article 2."

Il replaça d'un mouvement sec de son épaule le corps pesant de Lo'an. Le petit cœur d'Alixtide battait la chamade, mais la colère d'être insulté dans son honneur familial par le juge dominait désormais sa crainte.

Pendant l'espace d'un instant, le silence régna dans la pièce... L'œil mécanique venait de s'écarquiller un peu plus. La tension était devenue électrique.

Amélie, tremblante, au bord de l'évanouissement, cria en désespoir de cause :

"Je suis Odette Drumond, épouse Charone... Moi aussi je suis morte... De diphtérie, il y a tellement longtemps de cela que je n'en souviens plus... Et elle, c'est..."

La jeune télépathe était en pleine réflexion. Finalement, d'une voix un peu vacillante, elle tenta :

"Rozenn Plougastel, morte l'année dernière, assassinée par des fanatiques !"

La voix se fit entendre à nouveau :

"Par jugement contradictoire, le Tribunal constate au regard des éléments qui lui ont été communiqués, à savoir 1 / l'état-civil des comparants & 2 / des recherches généalogiques faites par ledit Tribunal, QUE les comparants entendent par là contester toute violation de l'article premier du Code Procédural des Ténèbres, QUE les comparants échappent de ce fait à la juridiction du Tribunal des Ténèbres ; PAR CONSEQUENT, sans qu'il soit besoin d'entendre le réquisitoire de l'Avocat du Néant ni la plaidoirie de Maître Dawson, le Tribunal déclare les comparants Maël Le Pitre, Odette Drumond et Rozenn Plougastel innocents du crime qui leur est reproché..."

Une fois la sentence rendue, la porte à forme humaine s'ouvrit pour leur laisser le passage...

L'œil de l'Avocat du Néant les scrutait toujours. Amélie se précipita à travers la porte, encourageant Alixtide à récupérer Lo'ann et à lui emboiter le pas.

Alors que le breton passait lui-même la porte, il put voir que celle-ci se refermait. Laissant Mike de l'autre côté.

"Je suis l'avocat. ILS savent que je suis vivant. ILS me tolèrent tant que je n'essaye pas de plaider ma propre cause. Ne m'oublie pas Ô Splendeur parmi les Splendeurs car..."

La voix du malheureux avocat fut couverte par un retentissant :

"Le Parquet Maléfique fait appel de la décision rendue !"


Le petit groupe se retrouva de l'autre côté, dans un couloir angoissant. Toujours ces exhalaisons putrides qui saturaient les narines des 3 mutants. Toujours cette ambiance morbide qui leur faisait bien prendre conscience qu'ils n'étaient toujours pas au Kansas...

N'ayant d'autre choix que de continuer, le groupe progressa...


Finalement, ils débouchèrent sur un cul-de-sac. Sur la paroi sale qui leur faisait face se trouvait un miroir. Ancien. Poussiéreux. Mais un truc clochait...

Le reflet dans le miroir n'était pas celui du couloir où ils se trouvaient. Il s'agissait bel et bien d'une autre pièce. Une pièce normale qui n'appartenait pas à cet enfer mais plus à une quelconque bicoque un rien délabrée. Dans le "reflet", Alix pouvait apercevoir une fenêtre donnant sur l'extérieur... Mais dans le couloir où ils se trouvaient, il n'y avait point de fenêtre...

*Mince, je sens un esprit !* s'exclama Amélie dans la tête du breton.


Un homme sortit d'un coin sombre. Habillé de façon chic, l'air âgé, boitillant légèrement, il s'approcha d'eux.

"Eh bien, que vois-je ? Des morts qui ont l'air bien vivants... Les machines ont décidément des limites bien gênantes... Heureusement que M. Lee est là pour y remédier..." dit-il d'une voix amusée.

*P...de B... de M..., c'est la mouise grande classe, et mon p...de communicateur qui marche pas. ET Alixtide qui est pas là, y a que Blake pour m'aider. Mais à faire quoi, et puis qu'est ce qu'il fait ici, faut absolument le savoir. Bon je vais demander au Nabot.*


La situation venait passablement de se compliquer aux yeux du jeune mexicain. Si le docteur Death était ici, la moche ne devait pas être loin. Mais par contre le jeune mexicain, n'avait aucune idée de ce qu'il pouvait bien faire ici, à moins qu'il ne soit venu chercher quelqu'un. Et à part la moche, et le Shoggoth, Juan ne voyait pas qui. Cela voulait aussi dire, qu'il avait accès à la même technologie, où au même type de mutant, qque leurs nouveaux amis.Il était de mettre Blake au courant.

"Bon Blake, y a changement de plan immédiat. Y a ici, au moins une personne qui est très dangereuse. je sais pas si tu as eu vent des aventures des Lex, mais le docteur Death, dont à parlé le nabot, il a aidé pour mettre au point un mutant bouffeur de mutant : Le Shoggoth. Il faut absolument qu'on sache ce qu'il fait ici."

Il se tourna vers leurs deux comparses.

"Désolé pour vous deux les gars. Vous allez bien?"


Enfin il se tourna vers le nain derrière son pupitre.

"Avant que je conduise ces prisonniers, là où ils devraient être, je voudrais savoir où j'aurais le plus de chance de voir le Docteur Death. Il est absolument nécessaire que je le rencontre dans les plus brefs délais.
ah oui et je voudrais rencontrer le maitre du Haut-Château, comment je fais?"

Juan avait épuisé son stock d'idée. Il espérait que ça allait marcher.

Alfredo et Emmanuel se contentèrent de lancer un regard noir à Juan... Visiblement, ils en voulaient un petit peu à leurs deux compagnons d'infortune d'avoir choisi pour eux, qui joueraient aux prisonniers et qui joueraient aux gardiens.

La créature répondit d'une voix toujours aussi mécanique :

"Le Docteur Death vient de quitter le Haut-Château. Localisation actuelle du Docteur Death : inconnue. Le Maître du Haut-Château se trouve, au dessus et en dehors de votre localisation, à l'étage 66"

Il y avait bien un bouton 66 sur le boitier de l'ascenseur... Mais quelque chose était étrange et absurde. Si l'étage 66 était au dessus d'eux alors qu'ils se trouvent actuellement au DERNIER étage, OU se trouvait l'étage 66 ?

Quoi qu'il en fut, la créature n'accorda plus aucune attention aux quatre amis quand une sirène retentit.

Le drôle de garde commenta néanmoins :

"Intrus en fuite au niveau SS. Sur le point de rejoindre Babylone. Ne vous écartez pas des zones autorisées sous peine d'incinération immédiate"

Alixtide n'en crut pas sa chance de sa victoire contre le juge. Il remercia en pensées cette chère Gardienne qui l'avait si bien inspiré. Il espérait que par delà la mort électronique elle avait pu apprécier sa performance.

Mais le soulagement du Breton, et l'envie de se gargariser, furent rapidement inhibés. Par le destin tragique de ce pauvre Mike tout d'abord, par les paroles menaçantes du procureur ensuite, et puis par l'absence de sortie directe enfin. Il observa d'un œil toujours aussi perplexe le miroir. Il se sentait vraiment épuisé et à bout de nerfs.

*Oh purin...*

Se dit-il en réponse à la pensée d'Amélie. Il s'approcha du miroir, ployant sous le fardeau du corps de Lo'an, puis se retourna subitement à l'apparition de l'inconnu.

"Les machines ? Ah ben purin... qui êtes-vous ? On pourrait savoir par exemple ?"

Il avait parlé sans réfléchir, tandis que l'air de rien, il effleurait la surface de la glace dans l'espoir qu'elle soit aisément franchissable. Il regarda aussi s'il se reflétait dedans.

"Et ce Monsieur Li c'est qui ? Le réparateur ? Si oui je peux lui en dire ce qui ne va pas, par exemple, j'ai pas mal testé les machines..."

Et en pensées il interrogea aussi Amélie sur l'identité et la présence éventuelle de ce Lee dans les parages.

*Ce type parle de lui à la troisième personne du singulier... Hum... Ce n'est pas un mutant. C'est le Big Boss des yeux mécaniques ou un truc du genre... Je crois qu'il pense qu'on va le suivre à la Chambre des Suppliques, mais il se goure !*

Les pensées d'Amélie étaient indignées. Si la jeune femme jusqu'à présent n'avait jamais paru belliqueuse, la marmite semblait dorénavant être pleine : hors de question pour elle d'obtempérer à quoi que ce soit que pourrait proposer cet homme !

Le breton eut une belle surprise en tentant de se mirer dans la glace : nul reflet dans le miroir. Ni de lui, ni de quoi que ce soit provenant de la pièce où il se trouvait. Soit il venait de réaliser le plus bel échec critique de son histoire, les lois élémentaires de la physique allant jusqu'à se moquer de lui... Soit...

Le miroir n'était pas solide. Mais liquide. Gluant. Sans grand effort, Alixtide réussit à passer sa main au travers. C'était froid. Très froid. Mais c'était un passage.

M. Lee avança péniblement de quelques pas supplémentaires, s'aidant toujours de sa canne anglaise.

"Je suis le Maréchal Procureur !" hurla-t-il hors de lui. "Vous êtes des erreurs systémiques ! Vous n'êtes sur AUCUNE de mes listes ! Le Haut Château n'a pas été prévenu de votre arrivée ! Vous ne DEVRIEZ pas être ici ! Je... Je... Je vais vous faire tuer !"

Il était devenu frénétique depuis qu'Alix avait posé sa paluche graisseuse sur le miroir. La main qui tenait la canne tremblait compulsivement. Et, en quelque sorte, de la peur se lisait dans son regard.

M. Lee se calma. Prit une grande inspiration. Et ajouta, d'une voix plus douce, amusée :

"Les renforts ont été appelés. Je suis impressionné que vous soyez parvenu jusqu'ici sans dégâts. Personne n'est jamais revenu du Tribunal des Ténèbres ! Mais... Si vous croyez que rejoindre Babylone vous sauvera..."

Marquant une pause, il désigna de sa main libre ses yeux.

"Mes caméras visuelles ont tout enregistré. Votre mort ne sera que différée si vous vous enfuyez. Je vous propose d'attendre ici les renforts. Et vous aurez droit à une incinération propre et instantanée"

*Bon réflechissons vite Juan, plusieurs choix s'offre à toi. Tu peux aller voir le maitre du haut château? Mais bon le truc de l'étage qui est pas vraiment là, c'est plutôt moyen. Ensuite, les cellules, mais bon, je sais pas trop ce qu'on va y trouver. l'infirmerie, si elle est tenue par un pote du docteur Death pas question que j'y mette les pieds. Il nous reste l'étage SS avec les gens qui foutent le bordel. Ils sauront peut-être où est Alixtide et la sortie de ce foutu...quoi au fait, dimension parrallèle?, où l'enfer.
Enfin, faut quand même sortir tout le monde d'ici, direction l'étage SS.*

Juan regarda ses camarades, puis il respira un grand avant de prendre la parole.

"Bon voilà la décision que j'ai prise. je vais prendre l'ascenseur et descendre à l'étage SS. Je n'oblige aucun d'entre vous à me suivre. mais je pense que les gens qui cherchent à s'échapper et à rejoindre Babylone, peuvent peut-être nous aider à rejoindre notre chez nous. Encore une fois, je suis désolé d'avoir entrainer certaines personnes ici, alors qu'elles n'ont rien avoir dans nos affaires."

Le jeune mexicain rentra dans la cabine d'ascenseur, puis il appuya le bouton qui signifiait l'étage SS. Ensuite il adressa une prière silencieuse à Dieu, parce que là, il avait vraiment besoin d'un coup de main. il espérait aussi que les autres allaient le suivre. juan ne se sentait pas particulièrement l'âme d'un chef.

Alixtide fut stupéfait de sa découverte. Et soulagé aussi, car aussi bizarre et rebutant que ça puisse paraître, il fallait passer par ce miroir liquide. Le Breton hésitait à grosses gouttes en écoutant Amélie courroucée puis le Monsieur Lee également courroucé. Gagné par cette belle ambiance, le porcher s'énerva à son tour. Ce n'était pas un petit vieux boiteux qui lui ferait peur, tout bardé de titres juridiques qu'il était.

"Oui oh on a compris hein, qu'on était invité nulle part !!! On a compris qu'on était des erreurs et que personne ne veut de purin nous ! Peut-être que c'est pas la liste des morts que vous avez, mais que c'est celle des invités du purin banquet de purin Porfesseur Jacobs et autres ?? Alors ben dans ce cas c'est normal qu'on y soit pas, purin !"

Le Breton furieux envisageait sérieusement d'aller mettre un poing dans la figure à cet hystérique, mais le poids de Lo'an l'inhibait dans cette action.

"Le plus simple c'est qu'on s'en aille, et que vous nous lâchiez en paix !"

Le gaillard s'était apaisé et savourait son hypothétique victoire. Alixtide n'y comprenait rien mais flairait la conspiration. Il allait de soit qu'il refuserait la proposition du malfrat. Mais le Breton doutait que celui-ci les laisse tranquillement franchir le fameux miroir vers Babylone, sans réagir. Aussi Gargoyle pensa-t-il à l'attention d'Amélie.

*Bombarde-lui la tête avec tout ce que tu veux ! Grille-lui le caveau s'il faut ! Ou crie-lui dans crane ! Faut l'occuper pendant qu'on se sauve par le grimoire. Tu passes en dernier !*

Et confiant en sa camarade d'infortune, Alixtide entreprit de soulever Lo'an pour lui faire passer en premier le miroir. Ensuite il plongerait à son tour.

"Non, restez !" siffla M. Lee, frénétique, en tendant la main vers le trio, tandis qu'Alixtide faisait passer Lo'ann de l'autre côté du miroir...

C'est à ce moment là que l'homme s'effondra. Inconscient.

*Bon ne tardons plus ! Si ce M. Lee était terrorisé c'était avant tout du fait que l'on puisse s'enfuir... Et c'est une raison supplémentaire pour le faire !*

Alors qu'Amélie s'apprêtait à franchir elle-même le miroir, elle s'arrêta.

*Des renforts ! Il y a des gens qui arrivent !* hurla-t-elle directement dans l'esprit du breton...

Heureusement la chance avait tourné... en leur faveur ! Les renforts n'étant personne d'autre que Juan, Blake et les deux amis peintres d'Amélie.

Le voyage en ascenseur avait été plutôt rapide et sans encombre. En revanche, il était inutile de faire de vieux os ici !

Tout le monde franchit le miroir liquide et se retrouva de l'autre côté... Dans la pièce qu'avait déjà vu Alixtide en regardant à travers ce portail. Il n'y avait personne. Et un rapide coup d'œil à travers les fenêtres de la bicoque les renseigna sur leur localisation : il n'était plus à Paris. Peut être pas dans le Kansas... Mais certainement pas à Paris !

Sortant de la bicoque, ils virent où ils étaient...


Babylone... Texas...


Lo'ann reprit quelques heures plus tard connaissance. La petite équipe avec ses deux téléporteurs put rallier rapidement, en se relayant, Dallas. Là, Emmanuel fut emmené à l'hôpital, accompagné par son ami Alfredo... Lo'ann et Amélie, quant à elles, en profitèrent pour s'éclipser sans prévenir...

Les trois mutants de l'Institut se retrouvaient dès lors bien seuls, en compagnie des nombreuses interrogations qu'ils devaient avoir et d'une carte puce au fond de la poche du breton.

Le retour à New York fut donc laborieux et pénible. Mais après tout ce qu'ils avaient vécu, c'était comme une partie de plaisir !


Voilà ainsi que se termine notre premier mode jeu. En espérant que vous avez pris autant de plaisir à le jouer que moi à le masteriser, je passe à la répartition des points.

Alixtide : + 2 points. RAS, c'était impeccable !
Juan : + 2 points. Une résolution partielle un tantinet dangereuse (quand la porte de la salle perpendiculaire est en train de se refermer) qui a eu pour résultat de séparer l'équipe en deux. Néanmoins de bons posts.
Blake : + 1 point. Bonne présence au début, dommage que cela ce soit relâché sur la fin... En même temps c'était ton premier mode jeu, nous étions en période de fêtes, et c'était pas si mal que ça. Néanmoins la résolution partielle du coup du bazooka aurait pu être fatale à toute l'équipe ^^