Intrigue à l'école des Mutants

[J'ai normalement casé tous les membres actuellement à l'Institut ^^] Les couleurs correspondent en principe aux couleurs des équipes et de l'institut. :P]


Le professeur Carrie Marcin menait le groupe des nouveaux arrivants à travers les couloirs de l’Institut. A travers ses lèvres pincées se faufilaient tant bien que mal, les règles de vie de l’établissement, ainsi que les points importants que tout élève se devait de savoir. Carrie Marcin était une femme assez impressionnante, non pas vraiment pas sa carrure, mais justement par le fait qu’elle pouvait décoller la tête d’un élève du reste de son corps, sans effort particulier. Elle avait un sens profond de l’ordre, détestait plus que tout ce qui s’apparentait au chaos, et haïssait ceux qui en étaient la cause. Sa longue robe de magistrat trainait au sol ramassant la poussière sur son passage. Toute de noir vêtue, sa longue perruque poudrée et bouclée entourait son visage blafard et strict. Elle agitait de temps en temps le marteau de bois qu’elle tenait dans la main, afin d’agrémenter son discours. Des torches éclairaient les tableaux et draperies mutants, qui s’animaient tous seuls et qui étaient étendus sur les murs des couloirs qu’ils arpentaient. Les élèves suivaient la professeure dans un silence inquiétant, la réputation de Carrie Marcin n’était plus à faire...

"Elle me fait peur, la dame!" Chuchota la petite Kitty Willington, la voix tremblante.

"T’en fait pas, je te protégerais!" Lui répondit son voisin "Moi c’est Kalalli! Toi?"

"Kitty…" Répondit-elle alors que le groupe boutonneux s’arrêtait devant une grande porte en bois.

Carrie Marcin fit un demi-tour sur elle-même, digne d’une madame de Fontenay au sommet de sa forme. Son visage sévère tenta d’esquisser un sourire qui se voulait rassurant mais qui ne faisait que suggérer une tendance au sadisme. Brassant le groupe du regard, la vieille fille sembla réfléchir quelques secondes à ce qu’elle allait dire. Ses discours des années précédentes en avaient découragés et rendus fous plus d’un et le directeur lui avait données pour consignes de ménager "l’arrivage" de cette année.

"Bien! Nous allons pénétrer dans le grand hall. C’est le lieu où tout le monde doit se réunir lors des repas et où se dérouleront la plupart des évènements importants."

Sans plus s’étendre de peur de dire le mot de trop, celle que l’on nommait le Dragon se retourna à nouveau vers la porte, faisant tournoyer sa longue robe dans un claquement sinistre. Elle remit un peu d’ordre à sa perruque poudrée avant de pousser les battants de l’imposante porte. Malheureusement, le Dragon peinait encore à maitriser sa force surhumaine, si bien que la porte de gauche sortit de ses gonds, vola quelques mètres et alla s’écraser plus loin dans le hall dans un brouhaha de stupéfaction.

"Oups… Suivez-moi!" Dit elle sèchement.

Le groupe s’engouffra derrière le professeur, traversant le grand hall par l’allée principale. Les bruits s’amenuisaient peu à peu et les regards s’étaient tous braqués sur les nouveaux arrivants, ces derniers admirant d’un regard de moins en moins rassuré, l’architecture de la salle. Elle était gigantesque… immense… grande… de taille honorable…. Des bougies mutantes étaient suspendues dans les airs, sans qu’il semble qu’il y ait quoi que ce soit qui les retiennent, elles éclairaient le plafond représentant un ciel d’étoiles rouges et blanches, sur ce qu’il semblait être une carte du monde. Un peu partout dans la salle étaient dispersées des tables au dessus desquelles pendaient de grands étendards arborant des armoiries... Des élèves y étaient installés, attendant probablement le banquet qui était prévu. Une de ces tables était détruite, écrasée par le battant de la porte qui avait échappé à tout contrôle. On pouvait voir des bras et des jambes qui tentaient de s’extirper des décombres.

"Ces CeresiX…" Souffla Carrie Marcin en passant à coté de la table dévastée.

Face à eux, sur une estrade, une large table leur faisait face. Un échantillon de personnes adultes à l’allure fière se tenaient derrière cette table et regardaient silencieusement le groupe se rapprocher. Les couverts devant eux étaient vides et on pouvait voir dans leurs yeux meurtriers que la faim les rongeait. Devant l’estrade, une chaise vide semblait attendre les enfants et sur une petite table juste à côté, était posé une sorte de grand casque métallique relié à des fils. Le professeur Marcin se positionna derrière la chaise et sortit un grand parchemin, pressant les élèves à s’approcher. D’une voix forte et claire, le Dragon reprit la parole.

"Lorsque j’appellerais votre nom, vous venez vous asseoir ici, et je poserais le Choixrébro Mutant sur vos petites têtes pleines de pensées obscènes…"

Il y eut un moment de blanc, pendant lequel tous les élèves se regardèrent inquiets, pendant que Carrie les sondait d’un regard insatisfait.

"Oui, MADAME! Qu’on répond!" Fit elle enfin, d’une voix fortement agacée.

"Oui Madame!" Répondirent les élèves en cœur.

"Alors allons-y…" Ses yeux glissèrent sur le parchemin qu’elle tenait avant de se fixer vers le haut. "Nathan Levy!"

Un jeune homme aux allures un peu rebelles sortit du lot et alla s’installer sur la chaise. Carrie lui colla le casque sur la tête.

"Mmh…" Fit il "Tu t’enfiles bien! Je pense que tu ferais un excellent travail chez les… NEXUS!!!"

Le jeune homme sourit, visiblement soulagé et alla rejoindre la tablée des NeXus, accueillit comme il se devait par ses nouveaux compagnons. Carrie replongea son regard sur son parchemin.

"Juan Sanchez Montoya!"

Un latino-américain sans un poil sur le crane s’avança avec une démarche de mafieux, il s’assied à son tour sur la chaise et reçut le Choixrebro qui parla de suite.

"Toi au moins, tu me chatouille pas l’intérieur avec tes cheveux… Je t’aime bien… Mais pour toi, ce sera… LEX!!!"

Il s’avança vers sa table comme un vainqueur de boxe. Blake Stone l’applaudit encore plus vigoureusement que les autres, les yeux brillants d’admiration alors que Carrie enchainait.

"Claire Miller!"

La jeune fille s’avança vers le Choixrebro présentant un petit panneau sur lequel étai écrit "C’est moi!".

"Tu sembles être intelligente, douce et gentille… J’essaierais de ne pas être trop méchant avec toi…"

Claire leva son panneau, on pouvait y lire "Merci, j’apprécie". Finalement, Le Choixrébro rendit sa sentence.

"KOZAX!"

Claire leva son panneau et se précipita vers sa table en souriant. Il était écrit "Merci, t’es chou!" Carrie esquissa presque un sourire, mais ce fut une fausse alerte, elle reprit son parchemin et continua.

"Kitty Willington!"

La petite fille toute tremblante s’avança et s’assied sur la chaise. Sa tête disparue, entièrement recouverte du Choixrébro.

"JUSTIX!!!!" Hurla le Choixrébro Mutant sans en dire plus.

"ADJUGE!!" Cria Carrie en tapant avec son marteau sur le Choixrébro.

Kitty pleura, le Choixrebro était mort de rire…

"Ce n’est pas une punition, tu sais!" Intervint le professeur qui se trouvait au centre de la grande table.

"Chouette!" Répondit Kitty en allant en sautillant vers la table qui lui était désignée, toute souriante.

Carrie ouvrit de grands yeux sur son parchemin et annonça la prochaine victime.

"Harry Treepotter!"

Un silence encore plus silencieux que le silence s’éleva, sauf qu’en fait les gens murmuraient donc ce n’était pas vraiment silencieux…

"C’est le mec de la légende?" Dit un garçon à une table

"Oui, celui qui a survécut à Celui-dont-on-ne-doit-pas-écorcher-le-nom" Répondit une fille à coté de lui.

A la table des JustiX, Kitty venait de recommencer à pleurer, Yanis Elbaz lui avait donné le nom de leur professeur référent… Harry Treepotter s’avança vers la chaise sous les flashs des photographes. Le Choixrébro fut posé sur sa tête.

"Oh! Je sens que le côté obscur est puissant en toi…"

Le garçon croisait les doigts, fermait les yeux et marmonnait une phrase en boucle.

"Pas JustiX, pas JustiX! Tout sauf, JustiX…"

"Pas JustiX, hein!" Répliqua le Choixrébro. "Alors…. Pourquoi pas… ATOMIX!!"

"Hum…" Intervint Carrie "Les AtomiX n’existent plus, souviens toi…"

"Ha…" Fit le Choixrébro déçu "Tant pis… Dommage pour lui alors…"

Harry leva les yeux d’un air interrogateur. "Ca veut dire quoi, ça ?"

Le Choixrébro devint écarlate et hurla "Ca veut dire qu’on ne veut pas de toi ! Aller, ouste!!! Tu me fais perdre mon temps!"

Harry se leva comme un prince, la bouche grande ouverte d’indignation. Carrie lui retira le Choixrébro et il partit comme une furie à travers le hall principal

"J’me plaindrais aux scénaristes! C’est moi l’éluuuu!" Cria t’il alors qu’on lui jetait des tomates.

Le reste des arrivants passèrent un par un sous le Choixrébro jusqu’à ce que tout le monde fut passé. La jeune Annaelle avait tellement parlé, que le Choixrébro n’avait pas pu en placer une et lui donner son affectation. Elle avait raconté tout son voyage depuis le Québec, ses mésaventures : à quel point le train avait été inconfortable, comment son voisin Billy Boomer l’avait draguée (celui ci partit se cacher, rouge de honte), mais aussi comment elle entretenait ses cheveux et elle fit une démonstration de "comment s’habiller à la mode au XXIIème siècle", en prenant Keyah comme contre exemple… Bref, une bonne demie heure de bavardage incessant et pas forcément intéressant. Mais cela ne la marqua pas plus que ca, elle rejoignit la foule de gens en se positionna à côté de Gregory Ganot

"Dis donc, t’es pas mal cute toi!" Lui dit-elle.

Puis la chaise et le Choixrébro disparurent dans une trappe sous eux. Carrie alla s’installer à la table sur l’estrade à coté de l’homme placé au centre. Ce dernier se leva alors. Il était assez grand, assez beau, assez jeune, mais portait des lunettes à triple foyer qui lui donnaient des yeux de cartoon.

"Bienvenue à tous pour cette nouvelle année!" Dit-il d’une voix puissante. "Pour ceux qui ne me connaissent pas ou qui auraient oublié, je suis Adam Zachary, nouvellement directeur de cet Institut, depuis que le cerveau de l’ancien a été réduit en bouillie… A ce sujet, j’aimerais que nous fassions tous deux minutes de silence en son honneur."

C’est ainsi que pendant deux minutes, seuls les gargouillis des ventres torturés par la faim se firent entendre. Puis Adam releva la tête.

"Bien… Je rappelle à titre informatif que la ville de Salem Center est interdite à tous ceux qui ne souhaitent pas mourir lapidés par la population locale, quelque peu agacée par certains incidents…"

Adam marqua une pause. Les souvenirs remontaient. Il se souviendrait toujours de ce fameux jour, où les professeurs, revenant d’une soirée bien arrosée, avaient commencé à attaquer les élèves. Bilan: plusieurs morts et une destruction partielle de la ville par un tremblement de terre qu’une élève paniquée avait provoquée. Quelle journée, ils en riaient encore à gorge déployée en salle des professeurs… Sortant de ses pensées, le professeur Zachary reprit:

"Je vais à présent vous faire une rapide présentation du corps enseignant…" Il se tourna vers sa droite et désigna d’un geste élégant du bras, la personne la plus au bout. Elle semblait rongée par l’ennui. A moitié affalée sur la table, elle avait trois cigarettes dans la bouche et marmonnait des choses peu catholiques. Elle était plutôt jeune, aurait pu être assez jolie si les poches qu’elle avait sous les yeux ne pendaient pas jusqu’à la table, et aurait pu sembler sympathique si un fusil n’était pas posé devant elle.

"Je vous présente le professeur Esther Kofman, professeur de maitrise des pouvoirs mutants et responsable de l’équipe des LeX."

La jeune femme rugit et claqua des dents d’un air menaçant en regardant fixement la tablée qui lui était attribuée. Une des élèves s’évanouit… Adam continua avec une femme en chemise de nuit. Elle était assez effrayante, de longs cheveux ébouriffés, les yeux blancs et un sourire persistant.

"Cassandre Deneos, professeur de divination et responsable des NeXus!"

Difficilement distinguable à cause de la fumée de cigarette d’Esther, la non voyante se leva et pointa son doigt vers le centre du hall. Soudainement, le vent se leva, faisant voler sa chemise de nuit

"Prenez gaaaarde! Les flammes de l’enfer s’empareront de vos ââââmes! Je le vois, je le sens!.." Le vent s’était levé, faisant voler sa chemise de nuit. Ses cheveux s’agitaient autour de son visage

Il y eu un moment de silence pendant lequel Cassandre se rassie tranquillement avant de commencer à jouer à trouver ses couverts. Le Professeur Zachary hocha de la tête:

"Merci pour votre participation aux effets spéciaux, monsieur Adawe, vous pouvez retourner vous asseoir…" Nanikana s’exécuta, le sourire aux lèvres et fier de sa réussite. "Je continue…" Reprit Adam "Richard Fish!.. Mais…" Adam prit un air confus et fronça les sourcils "Mais, Richard, que faites vous ici? Vous avez été renvoyé, pourquoi insistez vous?"

L’homme sembla offusqué, il leva le menton et ferma les yeux tout en croisant les doigts devant lui.

"Premièrement, je ne suis pas Richard, Mais son 13eme clone, Richard 13. Deuxièmement, je n’aie pas à être renvoyé à cause des erreurs de mon original…"

"Richard… Regardez dans quel état se trouve votre équipe…" Ajouta Adam en pointant du doigt l’amas de bois et de poussière duquel un élève venait de se sortir. "Vous n’avez plus de raison d’être, mon vieux!"

La bouche de Richard 13 commença à tressaillir. Il semblait évident que la remarque peu diplomate du directeur l’avait profondément blessée. Sans dire un mot de plus, Richard 13 se leva, droit comme un piquet, et contourna la table pour prendre l’allée principale.

"ADJUGE!!" Hurla Carrie alors que l’homme franchissait la porte, la tête haute, suivi par son élève survivant et sous une pluie de murmures.

"Silence, s’il vous plait!" Intervint Adam. "Je continue… A côté se trouve Sahari Fouba, professeur de biologie et botanique. Elle est responsable des OryX."

Une femme africaine, grande élancée et distinguée habillée de couleurs vives fit un signe de tête approbateur. Adam fit une moue écœurée lorsque l’africaine but un verre d’eau dans un os de sa main élargi et sculpté à cet effet. A l’entente de son nom, toute la tablée des OryX se leva, applaudissant, sifflant, criant le nom de leur professeur.

"Hip hip hip pour Sahariii, hip hip hip pour Sahariiii, hip hip hip pour Sahariiiii!!"

Sahari rougit, peut être de honte… Le professeur Zachary somma les élèves de se calmer, puis reprit à sa gauche:

"Puis Carrie Marcin que vous connaissez déjà, professeur de droit…"

"…De DEfense contre les FOrces du MAL!" Corrigea-t-elle entre ses dents, visiblement agacée. Adam soupira et reprit :

"De défense contre les forces du mal… Elle est également le référent des JustiX."

Aucun bruit ne s’éleva dans la salle, mis à part les sanglots des JustiX.

"Puis Paolo Santero assurera les cours d’astrologie et sera responsable des Xplorer."

L’homme était beau, un vrai beau gosse, une pure bombe atomique de sex symbol tout mexicain, au torse nu reluisant d’huile de massage. Il jouait d’ailleurs à faire bouger ses pectoraux l’un après l’autre.

"Yé né vois qué dou bon poul les Vielges aujould’houi!.." Dit il en envoyant un clin d’œil à la table des Xplorer, uniquement composée de filles qui gloussèrent généreusement.

"OBJECTIOOON!" Hurla Carrie en lui envoya son marteau dans le nez.

"Professeur Vadim Volkov!" Reprit Adam. "Professeur de physique/chimie et responsable des KozaX!"

L’homme, assez imposant, avait la peau rouge, qui masquait son nez plus rouge que le reste. Il avait également deux moignons de cornes sur la tête Il était en costume qui devait être classe à l’origine, sauf qu’il était trop petit et avait craqué à certains endroits

"Je connais de tl’ès… hips… de tl’ès bon l’ecettes de potions avec vOdka!"

Il s’écroula sur la table en faisant voler son assiette et un écho de hoquets provint de la table des KozaX.

"Notre dernier arrivant, le professeur Milan Ivanovic prendra en charge les LateX pour les cours d’éducation sexuelle."

Adam reçut un élastique sur le nez…

"Et c’est un grand farceur, également…" Ajouta t’il ironiquement.

Les LateX lui envoyèrent tous un élastique également…

"Et enfin, à cause des restrictions budgétaires que nous subissons ces temps ci, je prendrais moi-même en charge les cours d’Histoire des Mutants ainsi que l’équipe des Xrays."

Le professeur sembla hésiter sur quelque chose, puis ajouta finalement…

"Sinon, il y aura aussi les missions à travers le monde pour risquer vos vies, mourir dans d’atroces souffrances, perdre vos proches et sauver le monde, mais on en reparlera en temps voulu. Pour l’heure… place au banqueeeet!!!" Dit-il en tapant dans ses mains.

Il se rassie et les regards affamés contemplèrent avec impatience devant eux, là ou les mets devaient normalement apparaître, mais rien ne se passa.

"Place au banqueeeeet!!!" Répéta Adam

"Bah aller quoi, place au banquet, merde!" Insista Esther.

Toujours rien, après quelques minutes d’attente, Adam se releva semblant un peu gêné.

"Ah! J’avais oublié…. Restriction budgétaire oblige, le banquet a été annulé. Et oui, les attaques répétées contre l’Institut on quelque peu épuisés nos ressources…"

Le sol commença à trembler et en quelques secondes les verres se cassaient au sol, les tableaux s’écrasaient, les élèves hurlaient… ou bien les verres s’écrasaient, les tableaux hurlaient et les élèvent se cassaient au sol… Tout était confus. Adam se cramponnait à la table et hurla :

"Mais que se passe t’il encore? Ken fait il encore un cauchemar?"

Le séisme s’arrêta d’un coup, et tout le monde se regarda. Une main s’éleva au milieu du groupe, à la table des LateX.

"Non m’sieur, je suis là!"

A cet instant, le battant de la porte de la salle encore sur ses gonds vola en éclats, et un jeune homme s’engouffra dans la salle en courant et hurlant.

"Un Trooooooll!!! Y’a un troll dans les cachoooots!!"

Les professeurs regardèrent avec une certaine crainte, le jeune homme courir jusqu’à leur table, puis il s’arrêta jute devant, et se plia en deux pour reprendre son souffle. Adam pencha la tête vers Sahari et lui chuchota:

"Je ne me souvenais pas que nous avions des cachots ici!?"

"Il n’y en a pas..." Lui répondit l’africaine en fixant le trouble fête essoufflé.

"C’est bien ce qu’il me semblait..." Il redressa la tête et regarda le jeune homme d’un air méfiant. "Gilles! Qu’est ce que c’est que cette histoire encore?"

Gilles soufflait comme un bœuf, les mains sur ses cuisses, puis se releva enfin après une dernière expiration forte.

"Je vous jure! Il y a une créature immonde dans le sous sol, je viens de la voir! Elle poussait des cris affreux et faisait trembler les murs."

A nouveau, le brouhaha s’éleva et se transforma en scène de chaos. Seul Adam resta concentré, réfléchissant d’un air impassible. Puis il se leva et parla fermement mais calmement.

"Que tout le monde reste calme!" Lança-t-il. Son regard parcouru l’ensemble de la salle et tout le monde se tut, impressionnés par l’aura charismatique du directeur. "Les leaders des différentes équipes les conduiront dans leurs chambres respectives. Les professeurs iront inspecter le sous sol afin de rassurer tout le monde. Mais restez prudents."

"Quant à moi… Je dois aller réfléchir à la situation dans un endroit plus calme..."

"Oh! Et ne croyez pas que votre absence au banquet restera sans suite, jeune homme! Vous serez de corvée de nettoyage de la chambre d’Alixtide!"

L’homme se leva sous les regards admiratifs de l’assemblée, et alors que les leaders des équipes prenaient la situation en main, Adam sortit de la pièce par la porte derrière lui. Il avança doucement dans le couloir et ouvrit une autre porte à sa gauche. Il pénétra dans la pièce ainsi accessible et referma la porte dans un cliquetis. Une inscription s’alluma alors.

Spoiler:

De leur côté, le groupe de professeurs sortait de la salle à la suite des élèves qui gravissaient les marches pour regagner les chambres. Milan sortit en premier, se frayant un chemin dans les débris de la porte qu’il regarda avec peine. Puis une fois dans le couloir, il regarda l’ombre du dernier élève qui disparaissait dans les escaliers suivant les discussions qui fusaient.

"Bien!" Dit-il enfin en élargissant les bras pour s’étirer. Les sièges de la table à manger étaient si inconfortables… Sans se détourner il posa les poings sur ses hanches et regarda au fond du couloir devant lui. "Et bien on n’a plus qu’à aller vérifier le sous sol, on tue les méchants, s’il y en a, et on va se coucher!" Un large sourire se dessina sur son visage, la soirée s’annonçait intéressante, ca changeait des soirées scrabble avec Cassandre.

"Mais on n’est sûl’s de l’ien" Intervint Vadim alors qu’un petit craquement annonçait que les coutures de sa manche cédaient. "Apl’ès tout, ce n’est qu’un élève qui a hul’lé à la mol’t à travel’s la pièce, les yeux injectés de sang en tl’emblant de pal’tout…"

Milan se retourna rapidement et le fusilla du regard *Rabat joie !..* pensa-il. Ses yeux glissèrent vers les autres professeurs, cherchant du soutien.

"Vous en dites quoi, vous ?"

"Justice doit être rendue !!" Hurla Carrie

"A la pêche aux mouleu mouleu mouleu..." Chantonna doucement Cassandre en souriant.

Tout le monde la dévisagea avant qu’un bruit dans le couloir ne les interpelle.

La silhouette translucide de Vic’-quasi-sans-tête longeait le mur du couloir, elle prenait des mesures et dansait légèrement d’un mur à l’autre. La jeune fille, n’avait toujours vécu que pour l’art de son vivant. Sa dernière œuvre, qui fut aussi LA dernière, était sensé être l’apothéose. Elle l’avait intitulé "La contre-théorie de la gravité". Malheureusement pour elle, après qu’elle eut sauté du toit de l’Institut, son âme n’était pas monté au ciel, comme elle l’avait prévu et son fantôme hantait désormais l’Institut jusqu’à ce qu’elle ait revu entièrement l’architecture et la décoration du bâtiment. Son cou brisé par sa chute mortelle, pendait comme pour une poule, et lui donnait une vue en contre-plongée sur tout ce qu’elle voyait.

"Ca te dirait une petite porte ici, Zap?" Dis elle à son tatoue installé sur son épaule, en désignant le bas du mur. Elle avait absolument tenu à ce qu’il participe à sa dernière expérience, du coup il était condamné à la suivre également dans cette vie. Viconia passa à côté du groupe de professeurs silencieux et continua son chemin.

Esther alluma sa cigarette, tira un bouffée et entama la marche devant elle, sans concertation, le reste du groupe suivit. A quelques mètres de là, la porte du bureau de Roberta Schenzie était ouverte. Cette afro-américaine avait été envoyée par la Commission d’inspection EDEN (Extreme Department for the Education of Non-humans) du ministère de la mutanterie en collaboration avec le Pentagone. Sa mission était d’ "élever le niveau de l’autorité au rang du prestige de l’école", et pour cela, d’apporter une dimension militaire, et que les élèves participent à des missions de grande envergure à travers le monde. La femme coiffée de longues tresses attachées dans son dos, parcourait son bureau de bout en bout, en tapant sa cravache contre son treillis. Devant elle, se tenait une rangée de 7 élèves, droits comme des piquets, le torse bombé.

"J’vous mâterais, moi!" Dit-elle en faisant claquer sa cravache. "Vous êtes tous impliqués dans des affaires de mœurs, ce qui est inadmissible et totalement désapprouvé par la commission que je représente." Elle s’arrêta devant chacun d’entre eux, les regardant d’un air méprisant: d’abord Georgia Beccaria, puis Luther Pollender, Jade Moran, Abaigh Mc Culloh, Charis Held, Lucas Shaam, et Jason Redcliff.

"J’ai justement reçu un fax du pentagone ce matin qui m’envoyait une nouvelle punition" Elle prit une feuille sur son bureau et la lit à haute voix : "Un convoi d’uranium lourd a été détourné par un groupe terroriste coréen et emmené dans une base secrète souterraine à entrée unique gardée par une centaine de gardes armés jusqu’aux dents. L’opération nécessiterait de 6 à 7 jeunes mutants afin de distraire les gardes." Elle leva les yeux, un sourire mauvais s’afficha sur ses lèvres. "Vous partez demain matin, jeunes gens…"

"Sti que ca va être drôle!" Lanca Luther

"Mort aux vaches!!!" cria Georgia

"On va leur faire bouffer leur calibres." Ajouta Abaigh en menaçant du poing devant une Charis admirative.

"Ca va être tellement romantique!" Termina Jason, les mains jointent et les yeux brillants.

Les professeurs se regardèrent "Nos méthodes d’éducation étaient quand même plus efficaces avant." lança Esther en soufflant de la fumée. Elle haussa les épaules en pensant aux chasses à l’homme sur champs de mine effectuées dans la salle des dangers et repartit.

Reliés par un virage, un nouveau couloir se dessina à la suite de celui qu’ils venaient de parcourir. Au bout de ce couloir se trouvaient les escaliers qui menaient à l’étage du dessous. Le groupe avança à vive allure alors que Paolo tentait d’impressionner une Carrie impassible avec ses biceps gonflés, et que Sahari se grattait le dos avec un doigt de 40 cm. Seule Carrie remarqua les deux corps étendus au pied du mur qui faisait face au couloir qu’ils venaient de passer. Deux jeunes hommes étaient étendus à terre, visiblement inconscients. Carrie soupira, faisant rouler ses yeux.

*Sonny et Robin… Ils ont encore joué à celui-qui-s’arrête-le-plus-prêt-du-mur-en-super-vitesse…*

"...M’ont prit mon panier maman..." chantonna Cassandre en passant son chemin.

Une mélopée s’éleva du bout du couloir. A gauche des escaliers, se situaient les toilettes des filles. Tout le monde regarda la porte d’entrée sachant qui y résidait depuis plusieurs mois : Juju Geignarde, le fantôme d’une jeune gothique, romantique de son vivant, mais dont la mort l’avait été moins: occlusion intestinale à cause de son corset trop serré. Depuis lors, peu de gens s’aventuraient dans le coin, de peur de subir sa vengeance : quiconque croisait son regard était pétrifié sur place par la vraisemblance de ses analyses psychologiques. Comme personne ne s’y aventurait, personne ne savait que la jeune Jade Moran y était pétrifiée depuis quelques jours, prise d’une envie pressante, elle avait osé braver les mises en garde et se retrouvait malgré elle, sa colocataire jusqu’à ce que la mort ne les séparent encore moins. Mais… Mais alors… si Jade était ici, qui était celle qui se trouvait dans le bureau de Roberta Shenzie ? Et bien, la raison était simple, l’attirance particulière qu’éprouvait Kanata pour Lucas n’était plus un secret, il n’avait eût qu’à attendre l’occasion…

Posé contre un mur du couloir, une vitrine exposait l’ensemble des récompenses qu’avait remporté l’Institut Xavier aux concours internationaux faces aux autres écoles de mutants. On pouvait y voir notamment : l’écharpe de Miss Mutante 2108 décernée à Amarenna Carpentier, avec son numéro de striptease intégral dont la pudeur avait été préservée par des ombres stratégiquement placées sur son corps. Le prix des jeunes créateurs capillaires avait été remporté par Joachim Destertres pour le magnifique travail artistique qu’il avait effectué sur certains membres du jury et dont les photos étaient exposées à côté.

Spoiler:

Les doubles disques de platine de Rachel McCallum, qui était actuellement en tournée téléport pour la promotion de son album assurément rock "Scottish Shower", avaient également leur place dans la vitrine. Et puis, la récompense dont l’école était la plus fière trônait au centre. La Coupe des Trois Mutants, récompense ultime du tournoi ancestral du même nom, organisé entre les trois plus grandes écoles de Mutants du monde, l’Institut Xavier aux Etats-Unis, le CIAM en France et la pension Guzavie au Japon. Cette année la, le champion du tournoi représentant l’Institut avait été Jay Sirian qui avait remporté avec brio toutes les épreuves, se remettait doucement de ses septuples fractures à l’hôpital de Salem. Un article avait été rédigé sur le sujet dans le journal de l’école "Mutations" sous le nom de "Jay Sirian et la coupe de cheveux", en référence à son dernier exploit du tournoi qui lui avait assuré la victoire, mais lui avait coûté sa chevelure.

Les professeurs arrivèrent finalement à l’escalier qu’ils descendirent prudemment, Esther en tête de file avait l’arme à l’épaule, les mains tremblantes, prête à tirer sur tout ce qui bougeait. Il faisait sombre, Vadim sortit une lampe torche de sa poche afin de donner de la visibilité. Sahari, quant à elle, préféra allumer la lumière à l’interrupteur, ce qui était nettement plus efficace. Devant eux s’étendait un nouveau réseau de couloirs dont ils connaissaient la configuration. Au bout du couloir de gauche, il y avait la salle des dangers (appelée aussi Chambre des Secrets) Face à eux, on pouvait accéder aux laboratoires, au garage, à la salle de contrôle de Cérébra, aux salles de fournitures, au garde manger mais aussi au hangar du X Coucou (toujours ces problèmes d’argent…) qui se trouvait sous le terrain de basket. Puis à droite, il y avait la chambre du Choixrébro, qui n’aimait d’ailleurs pas beaucoup être dérangé. Il valait donc mieux éviter de l’embêter pour rien, mais comme ils ne savaient pas exactement où ils devaient se rendre, ils allaient surement devoir visiter toutes les pièces, une par une.

Soudain, un rugissement bestial s’éleva. Les regards se portèrent face à eux, c’était de là qu’il provenait. Les professeurs en avaient la chair de poule, Gilles n’avait peut être pas exagéré les choses, finalement… Carrie poussa Paolo dans le dos afin qu’il se positionne devant le groupe. Le message était clair, il devait assurer la première ligne. Il se transforma donc en conséquence en élémentaire de magma, persuadé que cela impressionnerait Carrie. D’un pas peu rassuré, le groupe avança dans le couloir, seul Paolo savait réellement ce qu’il y avait devant eux, puisqu’il prenait la quasi-totalité du champ de vision de ses compagnons. Ils arrivèrent à hauteur de la première porte, celle d’un laboratoire. Sans crier gare, Paolo précipita sa pointure 60 dans la porte qui ne résista pas à ce premier assaut. Plusieurs hurlements d’effroi retentirent de l’intérieur, des hurlements de filles. Carrie poussa alors Paolo dans le couloir afin de libérer le passage. Ce dernier vola à travers le couloir et fut éjecter presque au bout. Carrie et Sahari entrèrent précipitamment cherchant du regard la provenance des cris. Esther pointa son fusil dans la pièce. Sahari la première, découvrit trois jeunes filles blotties les unes contre les autres dans un coin de la pièce, totalement traumatisées et tremblantes de peur. Sahari s‘approcha doucement d’elles.

"N’ayez pas peur, jeunes filles, on ne vous veux aucun mal." Les jeunes filles regardèrent la porte en miette à 3 mètres d’elles. Sahari prit une expression surprise lorsqu’elle reconnue une d’entre elles. "Nora ? Nora Winter ! Que fais-tu ici ?"

La jeune fille reconnu également la professeure et prit la parole, tant bien que mal, entre deux sanglots.

"M’dame Sahari ! Chui désolée ! Je voulais les conduire à leurs chambres et… je nous aie perdues…"

Elle se redressa un peu et présenta ses amies de la main en essuyant ses larmes.

"Voici Isabella Wild et Lucy Jokinen" Cette dernière était évanouie. Isabella continua "En plus on a entendu des cris affreux qui venaient du bout du couloir, alors on n’a pas osé sortir…"

Sahari s’approcha des deux jeunes filles et regarda Nora. "Vous allez pouvoir repartir vers les chambres. Vous prenez à gauche dans le couloir et ensuite c’est tout droit jusqu’aux escaliers. A l’étage du dessus, c’est… tout droit jusqu’aux escaliers de l’étage supérieur… Mais… comment avez-vous fait pour vous perdre?"

Nora et Isabella haussèrent les épaules.

"Bien…" Reprit Sahari "Je pense qu’il serait mieux que je vous accompagne jusqu’à vos chambres." Avec Nora, elle ramassa Lucy et se dirigea vers la sortie. "Je vous laisse continuer, je vous rejoins plus tard !" Ajouta-t-elle à l’attention de ses collègues.

Carrie sortit de la pièce et retrouva Esther et Cassandre devant la porte. Milan et Vadim avaient rejoint Paolo qui gisait au bout du couloir.

"Venez par ici !" Appela Milan en faisant de grand signes à la gente féminine.

Celle-ci accourue vers eux et découvrirent ce pourquoi elles avaient été appelées. Une porte était encore ouverte…

"La porte du garde-manger !" Précisa Milan

"C’est peut être Cérébra, la femme de ménage holographique qui a oublié de la refermer ?" Tenta de rassurer Carrie.

Mais un nouvel hurlement bestial, le même que les précédents, provint de la porte ouverte et empêcher toute possibilité de se rassurer.

"Bon… Quand ‘faut y aller…" Dit enfin Esther en chargeant son fusil.

"Un instant !" Cette voix provint de derrière eux dans le couloir, c’était une voix légèrement robotique.

Ils se retournèrent pour voir Cérébra, les bras croisés dans le couloir, et l’air contrarié.

Spoiler:

"Je vous ai entendus ! Vous avez mis ma perfection en doute ! Sachez que je suis une perle de technologie et que mes programmes sont parfaitement opérationnels. Je vous prierais donc de ne jamais remettre mes fonctionnalités en doute." Elle fit mine de bouder, puis fronça les sourcils. "D’ailleurs… Mes capteurs perçoivent des interférences provenant de… vous !" Elle pointa son doigt sur Esther.

"Moi ?" Se défendit la principale concernée.

"Oui, vous ! Je crois que vous n’êtes pas seule… dans vous… enfin vous voyez quoi !"

Esther fronça les sourcils, réfléchissant, puis ouvrit les yeux en grand.

"Ok… Alors ca… c’est signé Jeremiah Harnolds… On ne lui a jamais appris qu’il était mal poli d’écouter aux portes ?.. Et ce, même si c’est avec les yeux…" A ces mots, Esther souleva d’un coup la robe de Carrie qui se trouvait juste devant elle, révélant sa jupe-culotte blanche à fleurs roses délicatement brodées à la main, qu’elle regarda avec insistance. Un cri d’horreur parvint des étages du dessus, et Esther soupira. "J’espère que cela vous servira de leçon! Il devait encore être en train de raconter ce qu’il voyait à ce fouineur de Jeckel!"

"A ce propos… J’ai aussi détecté deux autres… espions… dirons nous!"

"Ah oui ? Ou ca ?" Demanda Carrie en écrasant entre ses mains un moustique qui l’embêtait depuis un moment.

"Bon, plus qu’un espion… Par ici !" Elle pointa du doigt le mur qui était à sa gauche.

"Balance !" Purent-ils entendre.

"Yamina… Regagnez votre chambre, s’il vous plait… Nous vous informerons de la situation quand elle sera règlée."

La tête boudeuse de la jeune fille traversa le mur, puis le corps suivit. Elle foudroya Cerebra du regard.

"Et dites à tous ceux qui, comme vous, seraient tentés de venir nous déranger, qu’il reste encore de la place pour la corvée de nettoyage de la chambre d’Alixtide." La jeune fille s’en alla sans rien ajouter de plus. Une fois assurée qu’elle avait bien remonté les escaliers, Esther reprit la parole :

"Tiens, tant que t’y es, Cerebra, tu pourrais pas nous dire ce qu’il se passe dans le garde–manger?"

"Aucune idée, allez voir vous-même, chui pas votre boniche!" Puis elle disparut en tirant la langue.

"Un oiseaaaau, un enfant, uneuh chèèèèvreuh…" Chanta Cassandre en riant.

Vadim roula des yeux et se tourna vers la porte avant de faire un pas en avant vers l’intérieur de la pièce. Celle-ci était relativement grande, mais vide. Seul au sol se trouvait une trappe pour accéder au garde-manger. Mais cette trappe avait un gardien, depuis que Niko Merrien avait vidé les réserves plusieurs fois, et on l’appelait le Chocottes ! C’était un monstre hideux, un ancien élève incontrôlable de son vrai nom Daniel. C’était un croisement entre une Néo-Zélandaise maori et un chien à trois têtes. Habituellement impitoyable avec les intrus (il les plaquait au sol ou marquait un essai avec leur tête) le monstre était endormi. A ses côtés, un petit poste radio était posé et diffusait le Haka en répétition.

"Mon dieu !" S’alarma Vadim "Quelqu’un à tl’ouvé son seul point faible!"

A côté de lui, la trappe était ouverte et un nouveau hurlement s’en échappa. Esther s’avança d’un pas assuré.

"On va pas se laisser emmerder par un trou de balle qui nous vole notre bouffe! Déjà qu’on n’en a plus beaucoup! Qui m’aime me suive!"

Elle était visiblement énervée, et sans attendre, elle s’engouffra à travers la trappe. Sans se poser plus de question, et poussés par la solidarité qui les animait, les autres professeurs la suivirent.

Une fois en bas, Milan rejoignit rapidement Esther qui visait de son fusil, une ombre remuante dans la pénombre. On distinguait mal la bête qui semblait se débattre avec quelque chose. Soudain, la lumière s’alluma, Paolo avait utilisé la technique de Sahari et avait appuyé sur l’interrupteur de la lumière. C’est alors que tous restèrent immobiles, les yeux écarquillés devant le spectacle qui apparaissait devant eux.

"Niko Merrien !" Crièrent ils tous en cœur.

Le mutant obèse se débattait au sol, comme un poisson prit dans un filet. Son pied était prit dans un piège à loup mutant (ils sont beaucoup mieux, ils ne déchiquettent pas la jambe). Esther ne cessa de le viser avec son fusil.

"Je fais quoi? Je l’achève?"

"Non, non !" Intervint Milan, posant sa main sur l’arme afin de la baisser. "Niko ! Tu pensais vraiment que Adam n’allait pas prendre plusieurs précautions ce coup ci ?"

"Ah, non je vous jure, je venais seulement m’assurer que la nourriture se portait bien!" Le gros KozaX remua de plus belle. "Il était temps que vous arriviez ! Ca fait au moins une heure que j’appelle à l’aide…"

Ils soupirèrent de soulagement. Milan repartit vers l’échelle de la trappe et regarda Vadim au passage. "J’te laisse t’occuper de ton équipier ! Moi chui naze…" A ces mots, il emprunta l’échelle puis sortit. Le reste des professeurs firent de même, laissant Vadim seul face à son problème un brin imposant.

Finalement plus de peur que de mal, tout le monde était rassuré, mais un peu agacé.

"Tout ca pour rien…" Dit Esther d’une moue boudeuse, elle sortit quatre cigarettes de sa poche puis se les fourra dans la bouche avant de les allumer.

"Ah, vous voila !" La voix d’Adam résonna face à eux. Il arrivait en courant. "Alors ce monstre?"

"Fausse alerte…" Dirent les autres à l'unisson

"Bon, tant mieux alors…" Il avait l’air excité par quelque chose. "Regardez ce que Mina m’a amené comme courrier !" Mina était le familier d’Adam, elle servait accessoirement à expédier et à lui remettre son courrier. Adam tendit la lettre à ses collègues. Carrie la prit d’un air solennel puis la lu à haute voix.

"Félicitations!! Vous, les professeurs qui sont avec vous, le personnel de l’école ainsi que la totalité des élèves (surtout ne pas en oublier un dans un coin), venez de gagner un magnifique voyage tout frais payés sur l’ile paradisiaque de Génosha !!! L’équipe d’animation se fera un plaisir de vous faire découvrir les plages de sable fin, le château à visiter, la boite de nuit souterraine, l’aquarium sous marin et bien sûr, quelques surprises que nous vous avons préparées et qui, nous vous le garantissons, vous marquerons à vie…" A mesure qu’elle parlait, les professeurs faisaient des "ooooh" et des "aaaah" d’admiration. "Et c’est signé, Moi Ridas !" Ajouta Carrie.

"Je n’ai pas le souvenir d’avoir participé à un concours de ce nom, mais ca ne se refuse pas ! Ca a l’air sympa, et puis ca fera une sortie scolaire aux frais de la princesse Ca nous changera les idées, avec ce mystérieux Roi Midas qui nous pourri la facture de téléphone avec ses canulars."

Soudain, Milan fronça les sourcils en voyant Cassandre prise de convulsions.

"Cassandre ? Tu vas bien ?" Demanda t'il, inquiet.

Les yeux blancs de la jeune femme se mirent à briller comme deux diamants, elle semblait en transe et écarta les bras en croix

"Le monde souterrain suit la lumière du judas jusqu'à la perle d'ébène. L'oeil blanc n'est qu'un des sept joyaux à Sa couronne d'épines, la ziggourat, Sa demeure d'airain. Là, l'auguste colosse de pierre perd la tête en pluie de fer, aumône des dieux de l'atome. A ses pieds, la terre tremble d'une sourde menace. Arrête, car la mort vient du ciel, comme le bruit de mille cavaliers dans la plaine du marteau. Frères de sang et frères de lait se battent contre des moulins à vent. Aussi de l'autre côté du miroir, tu chercheras les restes du paradis…"

Sa voix était impressionnante, comme si plusieurs personnes parlaient en même temps dans un mystérieux écho.

Pourtant, une fois de plus tout le monde la regarda de travers.

*Tarée !* Pensèrent ils tous sans le dire.

Milan se pencha vers Adam et lui chuchota.

"Dis donc, elle s’arrange pas elle… Elle se croit dans un monde parallèle ou quoi ?"

"M’en parle pas, elle m’avait encore jamais fait ca… "

Puis il reprit le sourire et parla pour tout le monde

"Le départ est dans deux jours! Aller on va fêter ca! J’ai caché une bouteille dans ma chambre, si Jeckel ne me l’a pas encore fauchée…"

Vadim et Niko les suivirent bientôt et ils repartirent tous en direction de l’escalier pour remonter dans leurs chambres dans un joyeux brouhaha.