[31 Octobre] Recherché: Costume d'Halloween

De ou, venait ce fameux surnom de la dragonne.. ? Diantre… Voilà une bien bonne question se dit intérieurement Juliette, tandis que les deux nouveaux protagonistes de la scène du centre commercial approchaient peu à peu du trio de jeunes mutants. En vérité, Cela faisait bien longtemps que la gothique romantique n’avait pas entendu ce terme dans la bouche d’un résident de l’institut. Le temps avait passé, les élèves avaient mûris pour la plupart, ainsi que Carrie. Le professeur Marcin avait été bien maladroite lors de ses premiers mois à l’institut, oubliant de tenir compte que ses chers élèves étaient des individus doté d’émotions et non pas des êtres aussi froid et sans âme que les innombrables textes de loi que son métier d’avocate lui avait fait côtoyer durant de longues années et il avait fallu un certain temps avant que finalement le dragonne ne finisse par sombrer dans un sommeil proche de l’oubli, laissant ainsi la véritable nature de la française surgir. Cependant, la question de Derek était fort judicieuse… A partir de quel moment, était née Carrie la dragonne.. ? Prenant un air songeur mâtiné d’une certaine forme de perplexité, Juliette sembla se perdre dans ses propres pensées durant d’interminables secondes avant de finalement répondre après avoir à nouveau avalé une gorgée de son café :

‘’Hum… C’est assez difficile à dire en vérité… A l’époque, le professeur Marcin n’était pas très à l’aise avec les adolescents, ni même avec un quelconque système éducatif. Il faut savoir que initialement, elle est avocate et qu’elle a travaillé durant quelques années pour le compte du COSEQUEM en France. Ceci, expliquant sans doute sa maladresse en terme de relation avec des adolescents, au cours des mois qui ont suivi son arrivée. Au début donc, les relations entre elle et certains élèves quelques peu réfractaire à l’ordre, n’ont pas été très aisée. A leur décharge cependant, je reconnais que le professeur Marcin faisait preuve, à l’époque, d’une autorité quelque peu exagéré. Mais dans les faits, je pense ne pas me tromper en situant la naissance de ce terme de dragonne, au cours de cette nuit que nous avons tous passé dans le salon. Heureusement, à l’époque, nous n’étions pas aussi nombreux que nous le sommes aujourd’hui, sinon nous n’aurions pas pu tous y tenir…’’

S’amusa la gothique romantique dans un sourire assurément nostalgique, avant de poursuivre…

‘’Toujours est-il, que cette nuit là certains élèves refusaient de rester dans le salon, et le professeur Marcin avait dû alors faire appel à une certaine dose de sévérité et d‘intransigeance, que beaucoup n’ont pas compris à ce moment là. Je pense que c’est après cela, qu’est véritablement née cette notion totalement injuste, de dragonne…’’

Conclu finalement Juliette, reprenant son air songeur… Oui, c’était certainement à ce moment précis que cette déplorable réputation de dragonne avait réellement vu le jour. Les souvenirs étaient une chose fort amusante… Bien que la gothique romantique se soit quelque fois assez violemment accroché avec son professeur référent à l’époque, elle se souvenait plus aisément des bons moments alors que les mauvais paraissaient presque n’avoir jamais existé. C’était comme si leur importance d’alors, avait cessé d’être… Cela était une vérité vrai, le cerveau était une chose des plus merveilleuses. En y songeant plus en avant, Juliette se disait aussi qu’il paraissait y avoir un bien curieux parallélisme entre sa relation avec Carrie et celle, tout aussi tumultueuse, que la gotique romantique entretenait avec Esther. Sa relation avec l’israélienne finirait-elle par devenir aussi saine, que celle que la jeune femme entretenait désormais avec Carrie.. ? Difficile à dire… Là ou la française avait un esprit solide et sans réelle fissure émotionnelle de quelle que nature que ce soit, Esther paraissait plus versatile en la matière. Là ou la force et le caractère bien trempée de Carrie était sans l’ombre d’un doute dans sa nature profonde, ceux de Esther semblait plutôt être le fruit d’une sorte de protection contre quelque chose de déplaisant issu de son passé… Là ou Carrie était, Esther, quant à elle, semblait plutôt paraître…

Juliette quitta cependant très rapidement sa profonde réflexion intérieure, lorsqu’elle constata que Derek et Edouard eurent leur attention attiré par un tout autre sujet que elle-même… Voilà qui était charmant, après qu’elle ai pris le temps de satisfaire à leur curiosité. A son tour la gothique romantique s’intéressa à l’objet du délit ayant détourner les deux jeunes mutants de sa conversation et elle vit de plus près ceux qui avaient accompagné le début de sa réponse à l’interrogation de Derek. Il s’agissait d’une jeune femme et d’un homme, mais il était bien difficile à la gothique romantique de définir laquelle de ces deux personnes était la plus étrange… Etait-ce la demoiselle avec son maquillage plus proche de celui du clown que de la séductrice, ou bien était-ce l’homme avec ses propos, tout aussi incompréhensible que cette odeur nauséabonde qui émanait sans vergogne de sa personne.. ? Bien que en la matière, Juliette n’était pas vraiment incommodé par celle-ci. Après tout, lorsque l’on avait côtoyé le mutant porcin chaque jour durant tant d’années, on pouvait, sans l’ombre d’un doute, supporter des relents olfactifs bien moins agressif sans subir de réelle gène. Toutefois, le comportement de ces deux-là lui paraissait des plus étrange… Si le visage de la jeune femme n’éveillait aucun souvenir dans l’esprit de la gothique romantique, il en alla autrement de celui de l’homme qui l’accompagnait. Derek interrogea à nouveau Juliette en incluant Edouard dans la conversation, à propos de cet étrange duo et la gothique romantique lui répondit après quelques instants de réflexion :

‘’Son visage ne m’est pas inconnu… Il me semble qu’il était dans l’Eastern news… C’est un artiste je crois, ou quelque chose dans le genre… J’avoue ne pas avoir bien saisi son métier précisément… Oui, c’est bien cela… Je m’en souviens, car juste avant il y avait un article sur ce mutant danseur qui est venu s’installer à Salem…’’

Murmura en retour la gothique romantique à ses deux compagnons de table. Si Juliette avait retenu l’article sur le danseur mutant, c’était parce que sa démarche artistique l’avait intéressé, contrairement à celui ou cet homme avait été cité pour une raison sans doute sans intérêt. D’ailleurs, le fait qu’elle ne se souvienne pas précisément de qui il était et de ce qu’il faisait, témoignait bien du vide journalistique que l’article en question devait certainement receler. La vérité était que l’homme avait un physique des moins… Orthodoxe, et c’était sans doute cela qui avait éveiller un soupçon de souvenir chez la gothique romantique qui se demandait bien ce que lui et cette jeune femme pouvaient bien faire dans cette cafétéria… Visiblement, ce n’était pas pour consommer...

Le bleu nordique du regard translucide de Juliette éclata littéralement, lorsqu’elle écarquilla ses yeux mordorés de ténèbres suite à la stupide idée de Edouard de les incriminer, Derek et elle, dans cette bien fumeuse histoire de groupe musical. Stupide, en effet, était bien le mot… Comment diable, le mutant s’arrogeait-il le droit de les incriminer dans son erreur.. ? Car d’une erreur il s’agissait, sans l’ombre d’un doute selon la gothique romantique. Le but des mutants était de s’intégrer pleinement dans la société et elle doutait plus que fortement que de s’acoquiner avec un pseudo artiste-producteur en vue de constituer un groupe musical plus que bancal, pour ne pas dire douteux à la vue de ses deux initiateur, soit l’une des meilleures voie pour arriver à ce but… Pour ce qui était du cirque, l’institut avait déjà très largement de quoi monter un cirque de phénomènes à lui tout seul.

Néanmoins et puisque Edouard les avaient entraîné dans sa folie inconsciente, Derek et Juliette ne purent faire autrement que de suivre le mouvement afin de, pour la gothique romantique tout au moins, ne pas embarrasser le mutant un peu trop volontaire à son goût. De son côté, Derek sembla faire preuve d’une pensée similaire à la sienne, comme elle pouvait plus ou moins en juger en voyant le regard quelque peu courroucé de ce dernier à l’encontre de Edouard. Quand le vin est tiré, il faut le boire disait le dicton… Maintenant, il ne restait plus que à limiter les dégâts et à faire en sorte de minimiser le nombre des victimes de cette fâcheuse rencontre digne d’un troisième type. C’était fort dommage, mais puisqu’il s’il s’était proposé de lui-même Edouard serait celui qui tomberait au champ d’honneur pour permettre à ses deux compagnon de sortir indemne de cette rencontre forfuit mais néanmoins malheureuse.

Contrairement à Derek qui fonça tête baissée au combat, la gothique romantique fit preuve d’un esprit légèrement plus diplomate. Ce qui, somme toute, était fort approprié pour une fille d’ambassadeur. Là ou le mutant afficha un refus clair et sans appel en dissimulant de fort peu discrète manière son dégoût face à l’odeur malodorante du dénommé Stinky, Juliette, quand à elle, opta pour une approche plus polie et élégante. Il fallait bien avouer que en ce qui concernait l’odeur et en dépit du fait que celle-ci était très nettement désagréable, la jeune femme avait quelques années d’expérience derrière elle en la matière grâce à la présence, finalement salvatrice, du mutant porcin. Toutefois, le soit disant producteur aurait été de plus agréable compagnie, s’il avait eu la bonne idée de rester éloigner de leur trio. L’offre de Edouard avait d’ailleurs rapidement attiré le duo clownesque auprès d’eux, et l’homme avait littéralement sauté sur le mutant qui avait proposé ses services pour son ‘’grandiose’’ projet. Si l’interrogation sur les instruments de musique maîtrisés par Edourd ne la dérangea pas, il en alla cependant tout autrement de celle portant sur leur éventuelle appartenance aux mutants. La gothique assumaient pleinement le fait d’en être une sans la moindre gène, mais si révélation de sa mutation il devait y avoir, alors elle jugeait qu’il lui appartenait, à elle et à elle seule, d’en faire part à qui elle le souhaitait. En dépit d’une envie fuyante, Juliette serra la main de Stinky lorsque celui-ci se présenta ainsi que sa camarade… Stinky et Kay… A défaut d’une apparence, La jeune femme avait au moins un prénom normale.

‘’Je m’appelle Juliette et voici Derek et Edouard…’’

Répondit la gothique romantique dans un sourire non pas forcé, mais tout au plus polie, en désignant ses deux compagnons de table d’un geste gracieux. Ce qui, en la circonstance, était déjà bien assez selon elle. Pour ne pas laisser le temps aux deux énergumènes de reprendre la main dans cette conversation, Juliette osa poursuivre son propos avec eux…

‘’Il me semble en effet avoir lu quelque lignes vous concernant, dans un article de l’Eastern news… Vous êtes producteur dites-vous.. ? Mais que produisez-vous précisément.. ? J’avoue que l’article en question ne m’a laissé que peu de souvenir…’’

La gothique romantique, ou l’art et la manière de dire à quelqu’un qu’il ne l’intéresse pas le moins du monde. Avec la bonne séquence sémantique on pouvait tout dire, même ce qui fâchait fortement. Puis, dans l’espoir de faire fuir l’homme et son amie qui visiblement était plus sûrement destiné au rôle de potiche que de meneuse comme pouvait en témoigner le dédain que Stinky afficha lorsqu’elle se permit de lui donner son avis,Juliette ajouta :

‘’Comme vient de vous le dire mon ami qui est légèrement enrhumé comme vous pouvez le constater, je crains malheureusement qu’aucun de nous ne possèdent en effet un quelconque talent susceptible de vous aider à réaliser votre ambitieux projet artistique… Et à ce propos, je pense que Edouard s’est quelque peu emballé en se proposant comme étant un musicien aux multiples talents. Je crains malheureusement qu’il ne soit pas à la hauteur pour intégrer un quelconque groupe ambitionnant de devenir une référence reconnue musicalement.’’

Conclu finalement la gothique romantique dans un hochement de tête navré mais élégant, avant de porter à ses lèvres rosés et scintillantes sa tasse de café afin de gagner quelques secondes précieuses de répit face à l’odeur tenace de l’homme. Elle espérait que Edouard ne lui tiendrait nullement rigueur de minimiser ses talents de musiciens dont elle ignorait en fin de compte tout, mais avec un peu de chance elle parviendrait à le sauver lui aussi, fut-ce contre son gré. Pour la gothique romantique, sa tentative se légitimait par le fait que en tant que résidents de l’institut ils avaient un devoir envers celui-ci et ce qu’il représentait aux yeux du monde… Il lui était définitivement hors de question de laisser un quelconque membre de l’institut ridiculiser ce dernier et ses efforts, en tentant une pseudo célébrité avec un pseudo groupe musical, lui-même soutenu par un pseudo producteur qui avait l’air d’être probablement aussi peu net que ses sous-vêtements.

Juliette salua la venue de Charis, lui concédant bien volontiers et dans un sourire, l’autorisation de demeurer avec eux afin de partager ce moment de paix et de sérénité… Tout au moins, si les deux énergumènes et principalement ce douteux n’étaient pas venu les interrompre avec leur incompréhensible concept de groupe mutant. Le dénommé Stinky prônait l’absence de talent, comme moteur de la célébrité.. ? C’était une aberration totale, Une manière de penser, finalement aussi absurde que l’homme qui en avait exprimé l’essence en paroles audibles par les mutants présents. Mais apparemment, ce genre de tactique devait avoir son efficacité puisque après avoir échanger un regard quelque peu incrédule à avec eux, Edouard reparti de plus belle dans le délire pseudo artistique de l’homme en vantant ses talents musicaux présent et, éventuellement, à venir. Il semblait très clair que le jeune mutant avait une forte envie de goûter au parfum dangereusement enivrant de la célébrité ? Juliette soupira intérieurement… Très bien, c’était son droit le plus stricte après tout. Pour sa part, il était hors de question de participer à ce cirque grotesque qui comptait exposer des mutant comme des phénomènes de foire.

Heureusement, la jeune femme au maquillage douteux qui accompagnait cet homme se résolu à prendre enfin la parole et ses propos furent étonnement posé et non dénué d’un certain sens logique, contrairement à son camarade de plus en plus douteux. Elle avait raison, Artistiquement parlant les mutants n’existaient pas, ou alors de manière assez confidentielle. Mais dans les faits, est-ce que créer un groupe musical uniquement composé de mutants, apporterait vraiment quelque chose.. ? La gothique romantique demeurait plutôt perplexe sur le sujet, mais elle fut cependant certaine d’une chose… Cette femme était bien plus apte à attirer des mutants dans leur aventure, que le clown de quat’sous qui l’accompagnait en se prenant visiblement pour un des plus grands génies de ce siècle. Celui-ci évoqua d’ailleurs le sujet sur lequel ils travaillait d’un air suffisant, une histoire de terroristes, de monstre dans un caveau, une secte, des cols blancs… Etrangement, tout ceci semblait éveiller quelque souvenirs chez Juliette, qui ne parvenait cependant pas à définir lesquels précisément. A sa décharge, Stinky racontait tellement de stupidités avec une telle assurance, que cela en devenait étourdissant. Ce ne fut qu’au moment ou elle entendit le nom de Shoggoth et de Mason Lang, que soudain tout devint clair dans son esprit… Ce crétin parlait du pauvre petit Timmy et il comptait en faire un spectacle… La main de la gothique romantique se crispa fortement sur l’anse de sa tasse qui heureusement était en sécurité sur sa sous tasse et se visage s’assombrit instantanément. Il ne reflétait plus aucun sourire, plus aucun signe amical de quelle que nature que ce soit. Son regard se fit encore plus glacial qu’au naturel et elle poignarda littéralement de ce dernier, Stinky…

‘’Je t’interdis de parler ainsi de Timmy… Je t’interdis de salir ainsi sa mémoire innocente, espèce de sale petit exploiteur du malheur d’autrui… comment oses-tu parler de lui comme d’un monstre, alors que tu ne le connaissais même pas.. ? Comment oses-tu jouir de sa tragédie, juste devant moi.. ?’’

lui lança-t-elle alors d’une voix beaucoup moins mélodieuse que à son habitude. Oublié la politesse et les propos mesuré, Stinky venait de réussir l’exploit, au mérite certes tout relatif, de mettre la gothique romantique en colère. Non seulement ce type exploitait le malheur de Timmy dont elle avait ressenti en profondeur toute la souffrance, mais en plus il paraissait s’en amuser… Pour un peu, la mutante se serait presque lever afin de laver cette ignominie d’un vigoureux revers de la main en direction de l’écœurant visage de celui qui était à ses yeux le véritable monstre dans toute cette affaire dégoûtante. Puis, son attention se porta sur Kay et lui demanda sur un ton un peu plus adouci, bien que très contrarié encore :

‘’Et toi.. ? Comment peux-tu savoir que nous venons de l’institut Xavier.. ? Serais-tu une mutante.. ? Aurais-tu le pouvoir de lire dans nos pensées.. ? Je commence à trouver toute cette situation extrêmement déplaisante et suspecte…’’

Sa raison reprenant finalement le dessus sur ses émotions, la gothique romantique commença ensuite à se calmer. Elle s’était laisser déborder aussi bien par ses émotions que par l’inattendu de l’évocation de la tragique histoire de Timmy, mais elle compris toutefois bien vite que se laisser aller à la colère ne ferait qu’envenimer la situation. Ces deux là en savait apparemment long sur l’histoire du Shoggoth et Juliette pensa alors qu’il serait intéressant d’en apprendre un peu plus sur toute cette farce artistique. Reprenant son habituelle contenance noble et distinguée, la jeune femme se détendit et ajouta d’une voix redevenue presque normale :

‘’Je m’excuse de m’être ainsi laissé emporté, mais je ne supporte pas que des mensonges soient ainsi colporté sur Timmy et son histoire tragique…’’

Un semblant de sourire s’afficha alors sur ses lèvres, mais son visage demeura cependant terriblement sombre. La colère avait été étouffée, mais elle n’avait pas encore entièrement disparue de son esprit. Il y avait aussi ce nom, Mason Lang… Juliette savait le connaître, mais il lui était impossible de se souvenir de qui il s’agissait, il lui faudrait aller relire les rapports relatif à cette malsaine affaire afin de se rafraîchir la mémoire. Pour justifier sa venue suite à l’invitation lancer par Stinky après une telle esclandre assassine, la gothique romantique se permis d’ajouter encore en direction des deux ‘’chasseurs de talents’’ ::

‘’Si Edouard, ou bien encore Derek ou Charis désirent accepter votre proposition, alors je les accompagnerais aussi. Je suis leur aînée à tous, et en tant que tel il est de mon devoir de veiller sur eux en l’absence de nos professeurs… Je pense que vous n’y verrez aucun inconvénient, n’est-ce pas.. ?’’

Conclu la gothique romantique en portant sa tasse de café à ses lèvre afin de se calmer encore un peu plus en laissant le liquide tiède l’apaiser intérieurement, tout en jetant un regard calme mais acéré sur le soi-disant producteur et… Son assistante.. ?

Quel idiot…Non seulement il parlait de Timmy sans l’ombre d’un remord pour son attitude ouvertement méprisante envers le pauvre mutant victime de son trop grand pouvoir, mais il semblait que en plus il ignorait tout de la réalité des faits le concernant… Cet aveu involontaire de sa part le rendit encore plus misérable aux regard de la gothique romantique, qui cessa alors de lui trouver le moindre amusement éventuel. Stinky était un pauvre type et elle jugea qu’il ne méritait plus le moindre réel intérêt de sa ténébreuse personne… Et dire qu’elle avait perdu le contrôle de son être pour cet homme… Juliette en eu presque honte en y repensant. La jeune femme en revanche, lui confirma ce qu’elle avait pensé quelques instants auparavant, elle était une mutante, une télépathe. Cela expliquait effectivement pourquoi elle avait deviné que tous à cette table étaient des mutants. Car après tout, si l’institut était connu pour accueillir les mutants, peu d’entres eux étaient cependant connu du grand public. Ils ne portaient aucune signe distinctif signifiant leur appartenance à l’ethnie mutante, ainsi que à l’institut. Ici, dans cette cafétéria, ils n’étaient rien de plus que des clients comme les autres… Enfin, pas tout à fait comme les autres, en ce qui concernait la gothique romantique cela dit. Il y avait aussi le fait que Kay avait deviné sa présence à Genosha et justement auprès de Timmy. Cela, nul autre qu’un télépathe n’était en mesure de le deviner, même avec sa colère qui avait surgit tel un fauve bondissant sur sa proie dans le but de la déchiqueter de ses crocs affamés.

Alors que Charis emboîtait le pas à Derek dans son refus de s’aventurer dans cette histoire extravagante de groupe mutant, finalement suivit de Edouard qui avait fini par retrouver le chemin de la raison semblait-il, une jeune femme surgit soudain dans la cafétéria en titubant légèrement et avec le visage ensanglanté. Bien que tous furent surpris, ce fut Derek qui réagit le premier en invitant la blessé à se poser sur une chaise et en lui offrant une serviette de table afin de contenir la coulée sanglante qui avait envahie son visage. Betty, puisque tel était son prénom si on en croyait le badge qui était accroché au revers de sa veste, les supplia d’appeler la police afin de stopper le vandalisme qui était en train de s’accomplir dans l’allée du centre commercial juste devant eux. Etant entre les mains prévenantes de Derek, la gothique romantique délaissa la pauvre malheureuse et s’approcha doucement de la baie vitrée. Lorsqu’elle contempla le spectacle, son cœur fit un bond violent dans sa poitrine. L’endroit, qui était encore agréable et paisible une petite demi heure auparavant, avait tout à coup laissé place à une foule anarchique et violente, qui s’attaquait avec une grande violence à tous ceux qui avaient eu la mauvaise iodée de se grimer pour halloween ? Mais ce qui blessa plus sévèrement encore Juliette, ce fut l’entassement de tous ces livres amassées au centre de l’allée et que quelqu’un aspergeait avec un plaisir évident. Les cris et les attaques verbales ne laissèrent aucun doute quand à la cible de ces fous… Les mutants, ils en avaient après les mutants.

Lorsque la gothique romantique entendit une femme nettement plus énervée que les autres et qui paraissait être la meneuse de cette cabale raciste apostropher ses troupes, son regard s’écarquilla légèrement en reconnaissant cette furie. Il s’agissait de cette pédopsychiatre si elle se souvenait bien, ce soi-disant docteur qui avait répondu de manière stupide et honteuse à des enfants inquiets, en accusant les mutants de tous les maux possible et imaginables dans le journal. Visiblement, sa haine des mutants avait atteint un stade auquel Juliette ne s’attendait certes pas. Ses paroles froides et intransigeantes, accompagnant ce que la foule haineuse était en train de préparer avec les livres, éveilla en la gothique romantique, passionnée d’histoire ? un terrible et amer souvenir. La vision de la scène présente dans cette allée du centre commercial se superposa dans son esprit à celle, ancienne mais toujours aussi cruelle, d’une certaine année 1933, à Berlin. A ce moment aussi de l’histoire, des hystériques avait brûlé le savoir et la connaissance sous l’égide d’un fanatique fou furieux, avide de haine et de rage envers une autre ethnie bien plus en danger que pouvaient l’être les mutants dotés de pouvoirs surhumains. La gothique romantique déposa délicatement sa main droite sur son cœur, tandis que ce dernier se serrait douloureusement dans un pincement et qu’elle se demanda intérieurement comme l’être humain pouvait être aussi stupide pour ainsi avoir oublié les humiliantes leçons du passé.

La gothique romantique ne détourna le regard de cette effroyable scène de cauchemar qu’au moment ou elle vit Derek se précipiter au devant de cette masse ayant perdu toute raison, devant laquelle il se dressa fièrement avec une arme improvisée aussi pathétique que inutile. Sans doute galvanisée par l’hardiesse sotte et purement masculine de son camarade, Edouard s’empressa de le rejoindre dans un sourire que Juliette cru percevoir comme étant subtilement carnassier… Les garçons… Il fallait toujours que cela fonce droit devant le danger, sans réfléchir un minimum de temps. Heureusement, la jeune femme se consola en constatant que l’autre représentante féminine de l’institut présente en ce lieu, faisait honneur à son sexe en optant pour plus de prudence que ces deux mâles galvanisé par le danger. Bien que leur courage ne laissait pas la gothique romantique insensible, elle se devait aussi de reconnaître qu’ils étaient idiot de se diriger ainsi vers une mort annoncé. Dans un soupir, Juliette délaissa temporairement l’effroyable vision afin de s’enquérir de l’état de Betty. Apparemment elle aurait plus de peur que de mal, ce qui rassura la mutante inquiète de la tournure des évènements. Oubliant aussi les deux chercheurs de talent, la gothique romantique tourna ensuite son regard en direction de Charis qui avait commencé à piégé les alentours de l’entrée de la cafétéria avec sa bouteille d’eau. C’était peu, mais c’était déjà cela.

‘’Il faut qu’il reviennent ici immédiatement, c’est le plus sûr pour tout le monde…’’

Dit alors Juliette à Charis, tandis qu’elle sorti son communicateur de son doux et chaleureux cocon protecteur, en se dirigeant à nouveau devant la baie vitrée. Elle espérait que les deux garçons mettraient leurs fierté et leur testostérone de côté et qu’il se rendraient à la chose la plus raisonnable à faire dans la situation présente. La gothique romantique approcha son communicateur de ses lèvres rosées et scintillantes …

‘’Derek et Edouard, revenez immédiatement ici, on ne pourra jamais affronter une telle foule sans se faire tuer, ils sont bien trop nombreux et rempli de haine et nos pouvoirs ne feront pas le poids très longtemps face à eux. Si vous continuez de vouloir de les affronter, vous ne ferez qu’envenimer une situation déjà bien dramatique… Revenez à la cafétéria, c’est l’endroit le plus sur pour le moment face à ces fanatiques fous, elle nous évitera de nous voir encercler sans possibilité de fuite.’’

Espérant que ses arguments aient fait mouche, Juliette referma son communicateur dans un soupir dépité. C’était certain, si des mutants s’affichaient ouvertement face à ces idiots hystériques, alors ils deviendraient certainement plus acharnés encore. Les passants costumés se remettraient de quelques coups, mais elle se devait de protéger tous les mutants de l’institut présent. Se tournant une fois de plus en direction de Charis, Juliette lui dit :

‘’Charis… Si les garçons obtempèrent à mes ordres, alors je pourrais vous protéger efficacement si vous restez en contact les uns avec les autres. Si jamais ces fanatiques haineux découvraient que nous sommes des mutants, alors je crains qu’ils ne se montrent prêt à tout pour nous tuer. Car même si nous sommes potentiellement plus puissant qu’eux, leur folie les poussera sans doute au sacrifice de leur vie afin que ceux qui les suivront puissent nous exterminer. Ne t’inquiète pas pour les livres, même s’il y mettent le feu l’allée est bien assez large pour qu’il ne déborde pas sur les côtés.’’

La gothique romantique offrit un chaleureux sourire confiant à la mutante, afin de lui montrer qu’elle n’avait rien à craindre, Puis elle se tourna en direction du duo clownesque et de la jeune femme blessée… Trois de plus… Avec Charis, Derek et Edward, cela irai…

‘’Vous deux…’’

Dit elle en posant un regard sur Kay et Stinky.

‘’Rapprochez-vous de cette jeune femme et agrippez-vous à elle, sinon je ne pourrais pas garantir votre sécurité…’’

Voilà, c’était, selon la gothique romantique, la meilleur chose à faire… Se regrouper dans la cafétéria, et, le cas échéant, prendre la fuite en utilisant sa capacité à emporter des gens sous sa forme de brume. De cette manière, personne ne pourrait ni leur faire du mal, ni même les suivre une fois qu’elle se serait engagée dans un passage Que nul autre qu’elle ne pouvaient emprunter.

Bien évidemment, Juliette aurait préféré affronter ces fous, mais il fallait se rendre à l’évidence… Quatre mutants, au pouvoir pas vraiment offensifs ne feraient pas le poids face à des fous furieux qui les détestaient sans la moindre retenue.

Juliette jeta un regard résigné à Charis… Tout comme la mutante, elle constatait que, en effet, les deux garçons n’avaient pas écouté son appel au retour. Quel duo d’idiots ces deux-là, vraiment… Qu’est-ce qu’ils s’imaginaient donc.. ? Que être des mutants faisait d’eux des héros braves et invincibles.. ? Ils pensaient pouvoir tenir tête et battre une foule en colère et en rage haineuse, simplement parce que ce qu’ils faisaient était juste.. ? Mais le monde n’était pas un livre d’aventure romanesque, ou les gentils défenseur de l’ordre et de la loi gagnaient toujours parce que la justice était de leur côté. Non… Dans le monde réel, les justiciers ne gagnaient leurs combats uniquement que parce qu’ils avaient la force de leur côté. Dans leur situation présente, les mutants n’avaient pas la force, ni même le nombre de leur côté. Pour Derek, il semblait qu’il prenait un peu trop au pied de la lettre son statut de JustiX. Jamais, Carrie n’aurait autorisé quiconque à défendre une cause, aussi juste soit-elle, si le rapport de force n’était pas un tant soit peu équilibré… La justice, oui, mais il fallait choisir ses combats pour la défendre. En l’occurrence, mourir ne servirait en rien la défense de l’idéal de justice. Quand à Edouard, il paraissait suivre bêtement son camarade un peu comme un âne, qui suivrait une carotte accroché à un bâton…

A cela, s’ajoutait le refus de Kay et Stinky de se plier à son injonction, mais la gothique romantique eu droit en dédommagement à une bien belle tirade sur le fait que le monde était une scène, que les gens étaient des acteurs avec des rôles plus ou moins important… Ce n’était pas que Juliette ne comprenait pas les propos de la mutante télépathe, dont elle partageait un peu la vision lorsqu’elle y songeait bien, mais elle ne voyait pas l’intérêt de se lancer dans ce genre de discours philosophique dans la situation actuelle. La voix du docteur Wree résonna à nouveau brièvement dans l’allée du centre commercial, et ce que Juliette craignait depuis le début fini par arriver. Deux hommes se dirigèrent en direction de Derek et Edouard, prêt à en découdre avec eux. Heureusement, Charis avait su faire atteindre les deux mutants insensé par l’eau gelée de la bouteille d’eau répandu sur le sol, et les deux agresseurs armé d’engins de morts improvisé chutèrent très lourdement au sol en glissant sur cette glace. Le docteur Wree hurla alors une absurdité semblable à celle qu’elle avait répondu dans l’Eastern news concernant un autre mutant liquide, ce qui eu comme effet paradoxal d’effrayer la quasi totalité de ses troupes anti mutantes qui se dispersèrent rapidement dans toutes les directions. Pour Juliette, ce revirement de situation changeait littéralement le rapport de force désormais… Mais cela ne résolvait en rien la situation cela dit.

Kay surenchérit alors en continuant ses comparaison entre le monde réel et un théâtre, même si cette fois-ci ses propos dénotait d’un sens certain. Il fallait en effet changer le monde pour qu’il devienne meilleur, aussi bien pour les mutants que pour les non mutants, mais quelque chose dans ses paroles, un quelque chose d’indéfinissable qui intriguait la gothique romantique sans qu’elle ne sache trop en donner la raison, la rendait un peu suspicieuse face à un tel discours… Surtout, émanant d’un aussi étrange duo. Mais Juliette n’avait pas vraiment le temps de s’interroger plus en avant sur tout ceci, car en portant à nouveau son regard sur ce qu’il se passait dans l’allée du centre commercial, elle pu voir que désormais c’était Derek et Edouard, conscient de leur supériorité, qui s’engageait sur la voie de la violence, donnant ainsi de la matière à cette femme obnubilée par ses idées racistes et totalement faussées par son fanatisme acharné. Consciente que même dans ces conditions un affrontement physique serait aussi désastreux pour les humains que pour les mutants, même si les dégâts ne seraient pas tout à fait du même ordre pour les uns comme pour les autres, la gothique romantique dit alors :

‘’Tu n’as pas tout à fait tort, mais nous reparlerons de tout ceci plus tard si tu le veux bien… Il faut tout d'abord faire cesser ce conflit tant que personne n’a encore franchi le point de non-retour… Restez ici, et occupez-vous au moins de cette femme.’’

Dit-elle en désignant Betty de la main, avant de se diriger vers la porte de la caféteria qu’elle franchit rapidement afin de rejoindre les quelques opposants restants encore en lice dans cet affrontement des plus stériles. Tout en se rapprochant d’un pas rapide, elle lança à Derek et Edouard :

‘’arrêtez immédiatement tous les deux, je vous en prie… Ce n’est pas aux mutants de faire entrer en premier la violence en lice, dans un conflit quelconque…’’

Puis, une fois arrivé à la hauteur de la meneuse de la fronde anti mutante et anti culture mutante, la gothique romantique la salua poliment et se lança dans une ultime tentative afin d’éviter toute effusion sanglante, d’un côté comme de l’autre, en regardant la femme droit dans les yeux :

‘’Bonjour docteur Wree… Bien que je respecte vos convictions, quelle qu’elles soient, je ne peux imaginer qu’une personne aussi brillante et cultivée que vous l’êtes ne puissent pas trouver une façon plus pacifique et efficace d’en faire la démonstration. La plupart de vos partisans ont pris la fuite et si jamais vous poursuivez dans la voie de la destruction en continuant à vouloir brûler ces livres au risque que ces hommes en arrivent à se faire du mal, d’un côté comme de l’autre, alors vos idées seront ternies par un gâchis des plus inutiles… Vous êtes une grande pédopsychiatre, vous pouvez vous exprimer dans la presse et tous les autres médias possible et imaginable… Je vous en prie docteur Wree, continuez à défendre vos principes avec force et conviction, mais ne les entaché en rien de la honte et d’actes aussi inutile que celui d’embraser ces livres qui ne sont finalement rien de plus que du papier… Les mots n’on aucune valeur intrasèque, sans les gens qui les lisent… Alors, plutôt que de faire disparaître des livres dans les flammes, faites plutôt changer les mentalités des gens en essayant de leur parler et de les convaincre… Il existent tant de moyens à notre disposition pour faire avancer les choses, avant d’en arriver à la violence comme unique référence, vous ne croyez pas Docteur Wree.. ?’’

Conclu dans un sourire aimable la gothique romantique, soucieuse d’éviter le moindre conflit susceptible de blesser les non mutants et qui viendrait encore une fois alourdir les nombreux reproches que l’on pouvait déjà porter au crédits des mutants, notamment à ceux de l’institut qui était l’unique vitrine ouvertement légale et ayant pignon sur rue, de toute la mutanité existante. Dans une ultime tentative de conciliation et de désamorçage de la situation, Juliette tendit une main ouverte à la femme en signe d’apaisement.

‘’Ne pouvons nous pas discuter de tout ceci calmement, entre personnes responsables et sensées docteur.. ?''