Réception au palais (complet)

[Sujet ouvert pour 5 personnages maximum]

Aujourd’hui était un grand jour. Le jour du jugement des criminels de guerre du 13 avril. Dans l’ex château de Magnéto, le dirigeant Génoshéen Komodo avait invité quelques de personnalités du monde mutant. Des membres de chaque partis majoritaire sur l’île étaient bien entendus présents, même si John Jacob et Lucy Adams avaient visiblement préférer rester dans leur appartement privé de la ville d’Hammer Bay pour l’évènement. L’institut, ayant participé activement aux évènements sombres de l’année passée, était lui aussi représenté par une délégation spéciale d’élèves. Tout ce beau monde avait été convié dans le salon de réception de Komodo, où avaient été installés plusieurs fauteuils confortables et tables garnies de thé, café et de petits biscuits sablés ou au chocolat. Des éditions spéciale du Time concernant le Procès à La Haye étaient également disponibles.


S’ils avaient été rassemblés là, c’était pour suivre en direct le reportage de Mary Sunshine, en direct de La Haye, qui décrivait l’avancement du procès en cours dans le tribunal de la Cour Pénale Internationale. Komodo présidait en personne l’assemblée, à la table de son parti, le MNAM. Les délégations de l’Inter-MHT et d’Avenir Mutant ne comportaient pas de mutants connus des élèves de l’Institut… Tous les regards étaient tournés vers le poste de télévision, où la reporter relatait les faits…


"Mary Sunshine en direct de La Haye où d'ici quelques instants, la Cour Pénale va rendre son verdict dans l'affaire du génocide mutant du 13 avril 2108. Inutile de vous dire qu'ici, à La Haye, tout le monde attend la décision avec impatience. Selon les experts, nous serions en droit à nous attendre à une énorme surprise. Mais nous allons bientôt être fixés. En effet, La Cour devrait rendre sa décision concernant les trois accusés absents à leur procès, d'un instant à l'autre..."

Soudain, la jeune femme marqua une pause et mit la main à son oreillette. Puis, elle s'anima à nouveau et reprit :

"C'est officiel. Ce sera la perpétuité pour Cameron Cromwell et le Dr. Death et 30 ans de réclusion criminelle pour le Dr. Hiro Sawada. Sans grande surprise, les trois fugitifs ont été condamnés par contumace à de lourdes peines. D'ailleurs, nous rappellerons que Maître Llewellyn, commis à leur défense, n'avait formulé aucune observation... Bien entendu, nous vous communiquerons la suite du verdict dès que nous en saurons plus. Il semblerait, d'ailleurs, que Jesse James, Elfriede Jaaregard et Rosie Hernandez viennent d'entrer dans le box des accusés. La prochaine partie du verdict devrait donc concerner les simples exécutants..."

Chaque tablée s’emplit alors de murmures, et dans cette catégorie, les délégués d’Avenir Mutant semblaient les moins disciplinés. Ils n’avaient pas l’air d’apprécier particulièrement le verdict.

La blonde avait choisi de retourner à Génosha. Comme pour mieux se souvenir qu'il y a un an jour pour jour elle était en train de crapahuter dans des souterrains en compagnie de gens qui avaient depuis disparus... Hjördis, Lars, tombés ce jour là au champ d'honneur... Elle eut une pensée attendrie pour eux. Et puis... Il y avait aussi Nathan et Victor qui, depuis, avait quitté l'institut pour voler de leurs propres ailes... Tout comme...

... Camille. Le cœur de Georgia avait manqué de s'arrêter de battre quand elle avait vu sa photo dans le Time. Allait-elle bien ? Pensait-elle encore à elle ? Parce qu'un an plus tard, même les aspects les plus noirs de leur passé à elles deux semblaient plus resplendissants.

Vêtue d'un pantalon propre, d'un chemisier et de petites chaussures plates, la blonde avait décidé de faire ses premiers pas dans la haute société. Juliette serait certainement très fière d'elle. Mais elle n'était pas là pour la voir... Dommage !

Il y avait plein de gens dans cette pièce qu'elle ne connaissait pas... Et Komodo dont elle avait déjà vu la tronche dans le journal. Cela la rendrait presque timide. S'approchant de la tablée de l'Inter-MHT qui n'avait pas l'air de bondir de joie à l'annonce d'un verdict pourtant lourd, la blonde lança à la volée :

"C'est quand même pas mal comme verdict non ?"

Elle cherchait à se faire de nouveaux amis et elle ne savait pas trop comment faire. Alors briser la glace avec le sujet du jour allait peut-être l'aider !

ça faisait bizarre, vraiment bizarre, d’être la, après tout ce temps. Jason aurait voulu revenir dans d’autres circonstances, pour voir l’évolution de la reconstruction, mais il était tout de même satisfait, à défaut d’être heureux, d’avoir pu venir assister dans un calme plus approprié, au procès. De plus, Komodo avait eut un mot gentil pour lui, lorsqu’il avait pris la parole, il y a si longtemps, suite à l’attaque repoussée sur Genosha, alors que Jason, pratiquement en transe, débitait son diatribe…

Il sourit à Komodo, un signe de tête pour lui dire qu’il le respectait, et, peut être, pour se rappeler à lui, même si il doutait qu’un tel personnage se souvienne d’un discours d’un gamin il y a si longtemps…

Pour l’occasion, jason s’était habillé de façon classe. Un ensemble clair, presque blanc, un veston bleu sombre qui faisait ressortir ses yeux, une pochette blanc pour raccorder. Pas trop… Pas trop peu…

Il repérât Georgia et lui fit le signe « super » pour lui signifier que ça lui allait bien d’être comme ça.. Il tenta lui aussi de se mêler aux participants, tendant son verre aux mutants à côté de lui pour trinquer à l’annonce qui venait d’être faite… « santé ! A genosha ! C’est le principal, ici… »

Pendant toute l’allocution télévisée, Komodo était resté immobile, sévère, les yeux rivés sur le poste de télévision. Les sourcils froncés, il avait l’air nerveux, et un peu stressé. Beaucoup de choses se jouaient, aujourd’hui. Pour lui, pour Génosha, pour ces criminels… Assis à la table du MNAM, il se retourna un instant vers ses invités, les regardant tour à tour, avec plus d’insistance sur les jacasseurs d’Avenir Mutant.


À la table de l’Inter-MHT, Georgia reçut un bon accueil. Les quatre partisans de John Jacob étaient relativement souriants, et répondirent à sa question directement. Ils se voulaient détendus, même si dans leurs yeux, on voyait le stress de ce procès bien présent.


Le chauve prit la parole pour lui répondre.

« C’est ‘pas mal’, oui, s’ils arrivent à les rattraper. Reste à voir comment le verdict sera pour les suivants… Vous êtes de l’institut Xavier, c’est bien ça ? »

Grégoire n'avait pas vécu lui-même les évènements sordides qui avaient pris place ici même il y a un an, et c'est peut-être pour ça qu'il avait demandé à faire partie du groupe qui se rendrait au Palais de Magnéto -lieu hautement symbolique s'il en est- afin d'être au cœur de la situation. Comme ses acolytes masculins, il n'avait pas manqué de s'habiller de façon classique mais élégante, laissant ses habituels jeans et chemises au placard pour l'occasion. Son costume sombre ajusté le grattait un peu mais il était fier d'être là pour représenter l'Institut qui l'avait accueilli, et d'y être avec des gens qu'il avait appris à connaitre et à apprécier. Le présence dans la salle de quelques personnalités telles que Komodo ne l'en rendit que plus nerveux, même s'il n'était absolument pas le centre d'intérêt du jour. Des considérations plus importantes étaient en cours.

Et le verdict tomba. Grégoire ne savait pas s'il devait se réjouir de ces décisions car finalement, les faits et les pertes étaient là. Et plus rien ne serait comme avant. Pour lui, la seule décision qui méritait d'être prise ce jour était celle d'un engagement sur le futur: cela ne devait plus jamais se reproduire.

Il était assis à une table au fond de la salle, et en attendant le verdict, ne bougea pas. Il entendit soudain Jason porter un toast: il décida alors de s'approcher. Il prit son verre, se leva et marcha en direction de la table de Jason, après avoir salué de la tête les trois personnes qui étaient assises à sa table. En cours de chemin, il vit Robin se diriger également vers l'Oryx.

"Oui, à la justice, et à l'avenir...", dit-il avant de porter le verre à ses lèvres.

Grégoire ne remarqua Georgia que lorsque Robin lui fit un signe amical. Elle était en discussion avec un groupe d'hommes.

Choix cornélien... L'Europe de l'est, et la mer du Nord ? Ou bien les tropiques.... Le choix était vite fait. Le verdict n'était pas forcément très intéressant pour Luther -il y aurait sans doute des gens beaucoup plus intelligents pour s'en préoccuper- mais la plage, l'eau turquoise, et les cocotiers, ça ne laissait présager que des choses intéressantes pour le bronzing, et pour les galipettes avec Jason. Après la forêt enneigée quatre mois plus tôt, la jungle humide. La vie est faite d'expériences enrichissantes, il paraît.

En tout cas, revenir sur les lieux avait un petit quelque chose de délicat. C'était il y a juste un an... Mais le souvenir était encore tenace. Il n'était pas passé bien loin, dans ce boyau sordide. Mais il avait aussi beaucoup appris depuis. Un petit coup d'œil à la mer, puis un regard vers le château. C'était là qu'il fallait être. Auprès des puissants. Et puis il n'avait pas eu l'occasion de visiter la dernière fois.

Surprise, tout le monde s'était habillé en pingouin... Luther, avec son pantalon simple, sa chemise et ses chaussures sportswear se sentit un peu con, mais bon... Il alla coller un bec à Jason en guise de toast, puis se prit un verre à son tour, et alla vers Grégoire.

"C'est cool ce château. Je capote ben raide ! Presque autant que quand des robots fous ont essayer de me liquider dans une base sous-marine secrète. Enfin là, non... Je capotais pas pantoute, en fait."

Le premier verdict était tombé, et n'avait anéanti aucun espoir. Ce qui n'était pas forcément une bonne chose.

Georgia leva le pouce pour saluer ses camarades et porter un toast silencieux avec un verre imaginaire... Décidément, elle ne comprendrait jamais rien aux réceptions et aux bonnes manières. D'ailleurs...

... d'ailleurs les gars à qui elle avait adressait la parole avaient l'air plutôt cools. Même si elle n'avait pas encore capté les subtilités de la politique génoshéenne, elle les rangea intuitivement dans la catégorie des gens à fréquenter. Alors que Komodo avec sa tête de monstre ne lui était pas d'entrée de jeu très sympathique.

Mais ça c'était sa crainte du difforme qui s'exprimait. Ça lui rappelait vaguement la fois, où le temps d'un cours de Dame Cassandre, où elle s'était changée en poiscaille.

La blonde grimaça puis se ressaisit :

"Ah ben oui, c'est sur qu'avec des peines comme ça, ils risquent pas de se constituer prisonniers. C'est pas comme s'ils avaient été condamnés à un gros câlin"

Elle sourit comme une cruche, passa machinalement sa main dans ses cheveux.

"Yep, j'suis de l'Institut... Comme lui là, pis lui et pis lui, et lui..." continua-t-elle en montrant du doigt ses collègues.

"Mais... Et vos potes aux autres tablées, les mecs du MIAM et ceux qui font plein de bruit là, les mecs de l'avenir muté... Ils kiffent le verdict ou pas ?" ajouta-t-elle comme une fleur.

Cette tête de linotte de Georgia avait le chic pour s’incruster avec un naturel déconcertant ou elle voulait. Elle était donc pratiquement cul et chemise avec l’inter mht, et Jason eut un sourire amusé en la voyant faire. L’annonce ne déchaina pas non plus les vivas et la joie de vivre, mais il faut dire que tout n’avait pas encore été dit, et que, comme on le faisait justement remarquer, encore fallait il mettre le grappin sur les criminels…

Luther était venu, et Jason réalisa qu’il n’avait plus aucune gêne à le bécoter devant des parfaits inconnus. Ça au moins, ça méritait le toast précédent. Robin, classe, avait lui aussi opté pour un toast symbolique, et le justix semblait lui aussi amusé par le petit jeu de Georgia. Grégoire, quant à lui, se rapprocha également à l’issu du verdict. Jason ne le connaissait pas encore beaucoup, mais il avait déjà retenu son prénom, ce n’était pas si mal…
« Alors, greg, t’en penses quoi de Genosha ?... Je suis impressionné, pour ma part. Difficile de croire qu’il y a moins d’un an, tout était pratiquement en ruine. Ils ont fait un super boulot de reconstruction… J’avais pas eut l’occasion de voir le palais, la dernière fois.. On était trop occupé à désamorcer une bombe… On ne s’en est pas tous sortis… » il haussa les épaules. Le passé était le passé.

Il préféra, en passant, chatouiller la nuque de Luther, pour lui décrocher un sourire Colgate, il le savait sensible à cet endroit… a d’autres aussi, mais ce n’était pas vraiment le moment … Il ne pouvait pas s'empêcher d'observer Komodo, et son aura de leader ne faisait aucun doute. Il y avait un curieux mélange de sauvagerie et de civilité chez lui. Il voulait lui dire à quel point il était fier de ce que Genosha était en train de devenir, mais il sentait confusément que pour ça aussi, ce n'était pas vraiment le moment... Et puis, suite au sauvetage de Maaame fouba, il aurait bien voulu aussi avoir des nouvelles de ses "camarades de reconstructions" qui avait disparus la dernière fois que les oryx étaient venu faire une enquête ici...

Contrairement à la délégation de l’Inter-MHT, les mutants de la tablée du parti de Lucy Adams, Avenir-Mutant, ne semblaient pas vraiment heureux du verdict qui avait été annoncé, et continuaient à bavarder à leur table, tout en tirant des tronches jusque par terre. En plus, maintenant, ils se retournaient successivement vers la table de l’institut, avec des regards pas franchement sympathiques. Des mots tels que « Institut Xavier » et « Rien à faire là » sortaient de la discussion qu’ils menaient à mi-voix.


À la table de l’Inter-MHT, le chauve continuait à répondre à Georgia. Ils avaient tous les quatre esquissé un sourire crispé à la blague de la mutante sur la peine des accusés manquant à l’appel au procès.

« C’est bien d’avoir répondu à l’invitation de Komodo. Il a besoin de se sentir soutenu, aujourd’hui, je crois. »

Il parlait bien entendu à mi-voix, pour ne pas se faire entendre de la table du MNAM. Il se tourna vers la table des extrémistes mutants, et commenta, toujours à mi-voix.

« Ils n’ont pas l’air ravis, non. Mais à part la peine de mort, rien ne les intéresse dans ce procès. Ils seront de toute façon mécontents du verdict, puisqu’ils n’a pas été prononcé par les instances Génoshéennes. Quand au MNAM… Je n’en sais trop rien… »

Le mutant au chapeau se permit un commentaire, à ce propos.

« À mon avis, ils espèrent des peines au moins aussi lourdes pour les autres condamnés. »

Alors que Georgia était en train de se faire de nouveau amis qui n'avait rien contre le fait de discuter un peu, visiblemment, un autre groupe était davantage dérangé par la présence des élèves de l'Institut. Grégoire tenta de ne pas y prêter attention.

Il préferait de loin la présence de ses camarades, beaucoup plus avenants... à l'image de Luther, disposé à ne pas se gêner en public. Cette attention fît sourire Grégoire intérieurement et le ramena à ses propres questions existentielles. Après cet interlude, Luther s'adressa à lui.

"Arrête Luther, me dit pas des trucs comme ça , ça me fout les pétoches ! Moi je n'ai jamais eu de problèmes avec l'Institut. Remarque, c'est l'une de mes premières sorties officielles. Je suis tout neuf, moi !", plaisanta Grégoire, qui ne se lassait pas d'entendre l'accent chantant de Luther et dont les expressions ne manquaient jamais de le faire rire.

Puis Jason se rapprocha de Grégoire pour lui demander son avis sur cet impressionnant édifice:

"Oui, c'est vrai qu'il est impressionnant... Depuis le temps qu'on m'en parlait ! C'est quand même la classe d'être là. Quand je pense qu'il y en a qui se baladent actuellement dans Hammer Bay !"

Les quatre individus continuaient leurs commentaires désobligeants. Que cherchaient-ils ?

"Qu'est-ce qu'ils nous veulent ceux-là ?", murmura Grégoire à ses comparses.

Georgia sourit aux paroles de ses nouveaux amis de l'Inter-MHT. Elle souriait non pas parce que c'était drôle mais bien parce que la politique ne lui laissait guère d'autre place que celle de... potiche de service. Elle y captait que dalle et... Au fond la question de qui jugeait qui et où ne l'avait jamais empêchée de dormir. Sans compter le fait que l'âme humaine - ça elle le savait - était bien plus complexe que ce que pouvaient en dire quelques juges perruqués, pour reprendre le bon mot de sa pote Ivy.

Elle jeta un coup d'œil rapide vers les délégués d'Avenir Mutant et conclut en son for intérieur qu'ils avaient l'air nettement moins cools que les hippies de l'Inter...

"Donc en gros ils seront pas contents de toutes manières ?" lâcha-t-elle à l'homme au chapeau.

Elle se gratta la tête et réfléchit. Un peu. Beaucoup. Passionnément. A la folie.

"Moi j'y étais sur Génosha au moment où ça a pété. J'était dans les souterrains avec des gens qui sont... Plus là ou morts. Enfin, y'avait ma copine - enfin on se roulait des pelles quoi - Camille le Guern aussi. Mais bref..."

La blondinette comme d'habitude essayait de communiquer une pensée claire avec des paroles fouillonnes. Dur, dur...

"J'ai vu des potes y rester. Pis on m'a parlée de ce qui s'était passé à la surface, dans la ville, tout ça... Et... Ça fiche la nausée. C'est affreux et..."

Elle baissa légèrement la voix comme pour éviter de trop se la ramener.

"Mais un procès, c'est pas fait pour faire plaisir. A personne. C'est fait pour punir les coupables en toute impartialité. Si vos potes voulaient des exécutions, fallait qu'ils s'en occupent eux-même... Mais dans ce cas là, c'est pas un procès et c'est pas la justice : c'est de la vengeance et de l'assassinat. Et assassiner, même une ordure finie, ça reste quelque chose d'affreux... Et croyez-moi sur parole, j'ai un pouvoir plutôt pas évident à utiliser... du coup le sang sur les mains, je sais que ça tâche..."

Georgia se détourna du petit groupe et lança tout de même :

"Au fait moi c'est Georgia"

Elle fit un pas vers les délégués d'Avenir Mutant et leur demanda en guise d'introduction :

"Dites les gars... C'est pas trop dur à gérer un pays à trois quand on n'est presque jamais d'accord avec les deux autres ?"

L’homme au chapeau de l’Inter-MHT se contenta de hausser les épaules pour toute réponse à Georgia. Il n’était visiblement pas plus avancé sur l’état d’esprit des extrémistes génoshéens… ou l’était trop. En revanche, le chauve réagit lorsque la mitalienne évoqué le nom de Camille le Guern.

« Camille ? Elle a failli être présente, aujourd’hui. John lui avait demandé si elle voulait venir au Palais… mais elle a préféré rester dans les quartiers du parti. Et je sais tout comme vous qu’il n’est pas aisé de porter un pouvoir douloureux pour les autres quand on abhorre la douleur. »

Comme pour étayer ses dires, il te montra le dos de sa main, où il fit pousser toute une pelote d’aiguilles noires et assez épaisses. Comme celles d’un hérisson.

« Ici, on m’appelle Spike. Lui là, avec le chapeau, c’est Fred, un humain. Puis y’a Middle avec son écharpe, et le dernier, c’est Icare. La vie l’a pourvu d’ailes, mais sans le don du vol… »

Mais à peine le temps des présentations faites que les membres d’Avenir Mutant répondirent avec assez peu de courtoisie à Georgia et Robin. C’est le moustachu qui leur adressa sèchement la parole.

« Essayez de ne pas vous faire remarquer. Nous n’acceptons que par politesse votre présence illégitime ici, il serait temps de laisser la politique aux politiciens, et non aux jeunes idéalistes de votre genre. »

Il n’eut guère l’occasion d’aller plus loin. À la table du MNAM, Komodo s’était retourné et prit une voix autoritaire :

« Silence ! »

Nul ne sut si c’était dû à l’intervention du mutant extrémiste, ou parce qu’à la télévision, le verdict se poursuivait…


"Nous venons d'apprendre à l'instant que la Cour Pénale Internationale a prononcé l'acquittement au bénéfice du doute de Rosie Hernandez, conformément à ce qui avait été demandé tant par le Ministère Public que par la défense. En effet, il a été considéré que cette jeune mutante, poursuivie pour complot contre la paix, ignorait légitimement la destination criminelle du système de guidage qu'elle a décrypté "

Avalant sa salive, Mary Sunshine reprit :

"En revanche, Jesse James a été reconnu coupable de complot contre la paix pour son rôle joué dans le vol de ce même système de guidage. En répression, il a été condamné à 5 ans de réclusion criminelle au lieu des 10 requis par le parquet. Nous rappellerons que Jesse James doit encore répondre devant un tribunal français d'une tentative d'assassinat à l'encontre de John Jacob. Quant à Elfriede Jaaregard..."

La présentatrice mit la main à son oreillette pour entendre la fin du communiqué avant de le transmettre au public :

"Ce sera, sans surprise, la réclusion criminelle à perpétuité pour crimes de guerre et génocide. Ne reste plus qu'à connaître la décision de la CPI s'agissant de MM. Cromwell, Lange et Renn, considérés par tous comme des rouages essentiels du massacre génoshéen..."

Komodo était plus que tendu, désormais, et sa respiration rauque et saurienne s’entendait désormais des trois tables, où le silence s’était imposé…

Georgia papotait politique. Regardant un instant la mitalienne d'un air indéchiffrable, le jeune québecois songeait que celle-ci ferait une bonne activiste. Dans le genre "avocate des causes perdues". En d'autres temps, elle aurait été du genre à jeter son soutif au bûcher. Lui, ne s'encombrait pas trop de politique. Trop d'hypocrisies, pas assez de simplicité. Pas assez de beaux mecs aussi.

D'ailleurs, en parlant de beaux mecs, Jason et Grégoire placotaient toujours sur les anciennes missions.

"Ouin, c'était malade. Pas trop l'fun, mais malade quand même. Le château là, c'est juste ben raide. C'est un château pour les gens mégalo là."

D'ailleurs, en parlant de mégalo, Rob s'improvisait guide touristique. À l'ultime question de Grégoire, il se tourna vers lesdits extrêmistes et haussa les épaules, regardant ledit guide touristique s'improviser conciliateur de paix. Au vu de l'accueil, Luther pouffa, et murmura à Grégoire.

"Non mais checke moi donc ben ces maudits caliboires de m'as-tu vu... Yont la tête grosse comme une balloune... Et moi, les ballounes..."

Sur ce, il matérialisa une petite aiguille, et piqua les fesses de Grégoire avec.

"Ce serait pas pire pas de chance hein ?", demanda-t-il d'un air satisfait.

C’était ahurissant de voir à quel point Georgia savait se fondre dans un groupe. Elle papillonnait, l’air de rien, entre les différents représentants en place.
Pendant ce temps la, robin tentait une approche en crabe du groupe d’extrémistes, et la réaction du dit groupe fit monter de quelques degrés l’énervement du jeune irlandais…

Sauf que les membres d’Avenir Mutant, en plus d’avoir l’air totalement coincés, faisaient carrément savoir que les jeunes idéalistes de l’institut n’avaient pas leur place ici. Alors la, s’en était trop ! Sans l’institut et les prédictions de Cassandre, ces espèces de bon à rien de politiciens ne seraient même pas la…

D’ailleurs Luther préféra en plaisanter, dragouillant vaguement Grégoire au passage. Bon... pas trop…
« non mais sont quand même gonflé » et puis merde ! il parla un peu plus fort, pour que ces faces d’enclumes entendent ce qu’il avait à dire… « sans nous, à savoir les jeunes idéalistes bon à rien, ces politiciens qui savent surtout parler et pas trop agir ne seraient même pas la pour dénigrer une aide dont ils n’avaient même pas conscience d’avoir besoin… A moins, bien sur, que leur conviction politiques et leur mots si bien choisis, inaccessibles au pauvres hères que nous sommes, n’aient pu désamorcer une bombe, rien que part une explication politique, ou encore venir à bout des machines de guerre grâce à un discours bien sentit… Le fait est que nous ne sommes pas les bienvenus sur une terre qu’on a empêché de sombrer dans l’oublis, et qu’on a aidé à reconstruire par la suite… J’imagine que pour dormir, un lit en idées politiques doit être très confortable. Ou encore un toit en démagogie pour s’abriter, ou même des chiottes en langue de bois pour déverser … » il s’arrêta net, alors que Komodo réclamait le silence, suite à la nouvelle annonce…

Il écouta lui aussi attentivement les nouvelles, sentant confusément que quelque chose s’apprêtait à éclore ou à exploser… Restait à savoir si ça allait être une explosion de joie ou de colère.

Georgia se mordilla la lèvre en apprenant que sa belle son ex était sur Génosha mais pas ici. Elle se maudit intérieurement d'avoir pu imaginer qu'elle préférerait une réception avec des petits fours et des gens tirés à quatre épingles à une journée comme une autre dans un sinistre bidonville.

La blonde était-elle en train de s'embourgeoiser ? Ou avait-elle eu, tout simplement, l'envie de ne pas salir ses habits ? Elle haussa les épaules pour elle-même et se jura, qu'à l'avenir, elle réfléchirait à deux fois avant d'accepter une invitation au Château.

Bon, les p'tits gars de l'Inter-MHT était décidément bien sympathiques, sans compter le fait que Camille était des leurs. Ce qui n'était pas vraiment le cas pour les gugus habillés en pingouins d'Avenir Mutant. Et puis, le MNAM de Komodo...

Oups... Silence le reptile avait dit. La blondinette demeura muette l'espace d'un flash info qui donnait son comptant de nouvelles judiciaires... De la taule, une relaxe, de la perpét... C'était une affaire qui suivait son cours, on pouvait le formuler comme ça... Mais le pire ou le meilleur restait à venir. Et...

Les gars d'Avenir Mutant n'avaient pas l'air de l'avoir à la bonne. Aller boire une sangria dans un gobelet en plastique avec eux ne semblait pas réellement à l'ordre du jour.

Sans compter le fait que Robin était venu lui prêter main forte avec une remarque sarcastique qui la fit pouffer...

Elle passa sa main dans les cheveux et commenta :

"Euh... Ouais, on a la fâcheuse tendance à être jamais accueillis à bras ouvert. Mais bon comme ça, même si on est sur Génosha, ça nous rappelle la maison"

La blonde avala sa salive et désigna du pouce le mutant véloce.

"Lui c'est Rob et moi c'est Georgia. On était sur Génosha quand ça a pété. Et vous... Vous faisiez quoi le 13 avril de l'année dernière ?"

Elle aimait jouer à l'ancienne combattante. Ça l'amusait. Et puis, avec la tronche qu'ils se payaient les types de l'avenir mutant, c'était pas dit qu'ils avaient collé beaucoup de gnons l'an passé... Vraiment pas.

"Vos habits vous les avez eu depuis que vous faites de la politique ? Ou bien vous êtes choristes à l'église du coin ? Parce que bon, euh..."

Elle se tapa sur le front avec la paume de la main. Se rappelant que tout le monde ne partageait pas ses goûts vestimentaires (enfin personne à part Ivy à vrai dire...).

"Pis euh... Vous avez genre tous des pouvoirs ou il y a des humains comme chez vos copains de l'Inter-MHT ? Enfin, j'sais pas, mais vous avez l'air un peu tendus comme si vous aviez mangé trop de gâteaux secs et que... Enfin, que votre estomac, ben euh... Niveau digestion, tout ça, tout ça et euh..."

Georgia s'arrêta : elle s'embourbait. En plus, elle venait d'entendre le petit discours de Jason qui la fit ricaner bêtement. La maison de la démagogie telle qu'il la décrivait était drôle et ô combien réaliste.

"Il a raison mon copain Jason, vous savez. Faut pas être aussi tendus parce qu'on fait de la politique. En fait, la politique c'est fait pour rigoler, parce que vous voyez avec ma pote Ivy on avait écrit une lettre au Directeur des USA et on s'était bien amusées... Alors, faudrait que vous vous serriez la pince avec les gentils de l'Inter-MHT... Limite faudrait que vous fassiez une ronde avec eux autour de la table, ça serait bien comme symbole..."

Georgia, politique premier âge. Décidément, elle n'apprendrait jamais...

Robin avait bien vu que Grégoire ne se sentait pas particulièrement à l'aise. L'endroit, la situation, les gens tout autour : tout semblait tellement important. Grégoire restait donc à sa place, sagement, ce qui n'était pas le cas de tous ses collègues de l'Institut, à l'instar de Georgia qui ne manquait de faire connaissance avec les uns et d'en provoquer d'autres parallèlement. Robin prit Grégoire sous son bras et lui fit comme une visite guidée et une mise à jour rapide des évènements, ce ui ne manqua pas de faire rire le jeune homme.

Et comme pour expliquer le sort qu'il réservait à ceux qu'il n'appréciait pas, Luther piqua l'arrière-train de Grégoire. Il sursauta et rît, tout en frappant amicalement l'épaule de Luther. Jason surveillait la scène discrètemenr: Grégoire lui fit un petit sourire gêné.

Cette scène bonne-enfant semblait complètement occulter le sérieux de la situation. Ils étaient ici pour une affaire historique et la télévision, tout comme Komodo, allaient très vite les rappeler à l'ordre. La sentence finale était tombée. Avenir-Mutant semblait prendre du plaisir à titiller les jeunes de l'Institut en espérant que la situation ne dégénère. Et parmis eux, Georgia et Jason ne se laissèrent pas faire. Grégoire rit en entendant les critiques vestimentaires proférées par Georgia: c'était purement gratuit et complètement hors du sujet, mais c'est ce uqi en faisait tout son charme. Du Georgia pur et simple. Grégoire cacha son amusement derrière son poing.

Puis Robin s'adressa directement à Komodo. Grégoire le prit par la manche comme pour lui indiquer de garder son calme et de ne surtout pas se faire remarquer. Oui l'Institut avait jouer un rôle mais il n'était là pour se faire couvrir de lauriers non plus et chacun devait rester dans son rôle... même si Rob avait parfaitement raison !

"Robin, tu devrais pas... parler comme ça. Laisse tomber."

Entre les extrêmistes qui n'attendaient qu'un déclic pour exploser et les politiciens sous pression compte tenu de la conjoncture, il semblait qu'il fallait jouer serré. Grégoire parla alors assez fort pour que les mutants du parti puissent entendre:

"C'est pas aujourd'hui que nous allons régler nos comptes. Personne n'est là pour ça alors chacun va se le tenir pour dit et faire en sorte que tout se passe bien. Notre légitimité n'est pas à prouver et vous le savez, même si cela vous déplait. Ainsi, le débat est clos."

Le mutant moustachu reprend la parole à nouveau, se levant et regardant Georgia, Robin, et le groupe de la table des mutants, où est situé Jason.

« Ne vous méprenez pas, jeunes gens. Nous vous sommes reconnaissants pour vos actes courageux de l’année passée. Vous êtes de fiers héros de la nation, tout comme Komodo l’a été. Mais vous semblez oublier que ce n’est pas nous qui avons déclenché cette haine et cette violence sur l’Île, ce sont les humains ! Humains qui ne méritent pas leur place ici, ni dans nos affaires. Oui, Génosha doit être vengée afin de reconstruire de nouvelles bases fondées sur la paix et sa stricte séparation avec le monde humain. Et oui, cela doit se faire dans le sang, et non par une mascarade de justice. »

Il n’a pas la moindre sympathie dans sa voix. Tout juste de la condescendance. Komodo est visiblement énervé. Il frappe du point sur la table avant de se lever et de se tourner vers la table de l’Avenir Mutant.

« Silence, j’ai dit ! »

Mais l’extrémiste mutant poursuit néanmoins, ne se laissant visiblement pas impressionner.

« Il est temps que ce pays soit dirigé par des personnes compétentes, et non par des héros, des pantins du peuple, des lâches à la solde des humains. Il est temps que la politique reprenne les choses en main, ici ! »

Impulsif, Komodo se dirige vers l’homme avec un visage encoléré, mais une femme aux cheveux blancs qui était restée assise jusque là à la table du MNAM le rattrape avec une rapidité… déconcertante, et se met devant lui.


« Non, président. »

Sa voix est froide comme l’acier.
C’est à cet instant que le dernier homme à la table du parti de Komodo, un chevelu, s’écrie :


« Regardez, le verdict final ! »


Mary Sunshine venait à nouveau de faire son apparition sur l'écran de télévision. Quelque chose dans son expression clochait. Comme si elle avait bien conscience que les nouvelles n'étaient pas bonnes...

"La dernière partie du délibéré vient de nous être transmise et c'est pour le moins... surprenant"

La femme avait du mal à trouver ses mots. Il y avait comme une gène dans sa voix.

"Si Jérôme Lange a été condamné à 10 ans de réclusion criminelle pour complot contre la paix, la Cour Pénale Internationale a décidé..."

Mary Sunshine marqua une pause. Il y avait comme de l'agitation autour d'elle.

"John Cromwell et Max Renn ne subiront aucune peine. Le premier pour raisons médicales. La Cour l'a jugé inapte à subir ou à comprendre toute sanction pénale... Quant à Renn... Renn est acquitté au bénéfice du doute. La preuve de sa connaissance de la destination du matériel qu'il a fourni à l'armée d'invasion n'aurait pas été rapportée, selon les juges de La Haye... Il quittera le tribunal libre !"

Un grand silence s’installa dans la pièce, qui ne fit qu’accentuer les bruits de l’extérieur. Les bruits d’une révolte naissante. Dans une autre aile du château, les invités de Komodo purent vite entendre des bris de verre, une explosion… La révolution était en marche, et la foule lointaine scandait un nom : Komodo.

Le moustachu de l’Avenir Mutant pointa son doigt sur le leader de Génosha.

« Vous vous êtes planté, Komodo. Maintenant, assumez. »

Furibond, le dirigeant de l’île envoya un uppercut dans le ventre de l’extrémiste mutant, malgré la présence de sa collègue à la voix robotique. Le moustachu tomba à la renverse, et se fit relever par ses collègues, avant d’affirmer avec dédain :

« On fout le camp d’ici. »

[Le mode jeu débute donc à partir d’ici ! L’ordre de post est libre, et il n’y a aucun leader désigné. Le tour dure une semaine maximum. N’hésitez pas à user de résolutions partielles si le besoin s’en fait sentir ! Bon jeu !]

La blondinette sursauta quand la situation s'accéléra : les nouvelles n'étaient pas bonnes. Le verdict décevant (voir scandaleux ?) et on pouvait dire que ça pesait sur le moral des gens présents dans la salle.

Après la petite altercation entre le décidément très sanguin Komodo et le pingouin d'Avenir Mutant, Georgia se dit que les gnons allaient bientôt pleuvoir : peut-être était-elle aux premières loges de la chute du gouvernement de Hammer Bay ? Elle n'en savait trop rien. Mais si les délégués de l'Inter-MHT inspirait la sympathie, ceux d'Avenir Mutant la haine, les copains de Komodo lui filaient la chair de poule...

La blondinette suivit avec attention le rapport de Robin, celui du délégué du MNAM puis...

Elle acquiesça silencieusement aux paroles de Komodo puis prit la parole :

"Je crois que le Grand Lézard en chef a raison. Si on se casse comme ça, en se travestissant et qu'on abandonne le Palais... C'est comme si Komodo abdiquait. Imaginez les titres des journaux : Komodo fuit la foule en colère en se déguisant en lycéenne. Il passera pour un âne et..."

Georgia avala sa salive.

"... je pense que les gugus d'Avenir Mutant prendront le pouvoir dans la foulée. On veut pas de ça. D'ailleurs..."

Elle s'adressa au moustachu :

"Pourquoi vouliez-vous quitter la salle aussi vite ? Pour aller revendiquer le pouvoir depuis l'extérieur ? Où est Lucy Adams ?"

La blonde secoua la tête.

"Mais je m'égare. On n'a pas le temps. On a tout juste le temps d'apprendre à se connaître. Moi je guéris, je transfère les blessures. Robin va vite, très vite. Grégoire est aérokinésiste et Luther et Jason créent des objets psychiques. Et vous ?"

La question avait été posée à tout ceux qui comptaient se battre. Elle espérait que les réponses seraient nombreuses.

Komodo regarda bizarrement Géorgia lorsqu’elle le traita de ‘Grand Lézard’, mais ce fut le moustachu d’Avenir Mutant qui fut le plus prompt à réagir :

« Je ne sais pas pour vous, mais personnellement, je n’ai aucune envie de trainer ici et de me faire tuer sans être la cible de ceux qui nous attaquent. Que notre ‘Chef’ se démerde, puisqu’il s’est mis lui-même dans cette situation. »

Il ne commente pas la provocation de la mutante de l’institut quant aux projets futurs de l’Avenir Mutant, se contentant après sa dernière réplique de se tourner vers sa collègue à robe rouge, avant de poser une main sur son épaule, immédiatement imité par les deux autres. Aussitôt, le quatuor disparait littéralement, volatilisés ou rendus invisibles…

Spike, le chauve de l’Inter-MHT, rappelle les pouvoirs de chaque membre de sa petite équipe, lui aussi.

« Moi, je peux me couvrir de piques. Middle, avec son écharpe, il peut se dédoubler. Fred, le type au chapeau, il n’a pas de pouvoir… »

Le type au chapeau intervient tout de même :

« Mais si vous m’trouvez une arme, je sais me débrouiller avec. »

Et le dernier préfère montrer sa mutation plutôt qu’elle ne soit une fois de plus expliquée. Il ôte sa veste et étend une paire d’ailes d’un mètre de diamètre, faites de plumes blanches. C’est au tour de la collègue de Komodo de répondre, d’une voix toujours aussi rude.

« Moi c’est Speed, et j’suis une rapide. Lui, c’est Eared, et personne n’a une aussi bonne ouïe que lui. »

Le dénommé Eared intervient alors une nouvelle fois, d’un ton neutre :

« Ils arrivent… »

En effet, désormais, tout le monde dans la salle peut percevoir les pas précipité de plusieurs personnes dans les escaliers de marbre…

Une fois le verdict tombé, les mutants et leurs alliés restaient seuls face à eux-mêmes. Komodo avait témoigné sa volonté de rester dans le bâtiment, ce qui était vraisemblablement la solution la plus judicieuse mais aussi la plus dangereuse pour sa sécurité. Ce qui était à la base une simple « visite de courtoisie » allait se transformer en lutte pour la défense du régime.

Sans demander leur reste ni même répondre à Georgia, les membres de l’organisation mutante de l’opposition disparue. Grégoire se tourna vers Luther : « Et sinon, eux, à part disparaitre au moment où ça craint pour revenir une fois la bataille terminée, ils font quoi ? C’est plus confortable de critiquer derrière un poste de télévision ». Le temps n'était plus aux reproches, comme l'avait dit Georgia.

Lorsque le collègue de Komodo indiqua que des personnes étaient sur le point d’arriver à l'étage, Grégoire prit la parole:

« Il y a une salle adjacente où Komodo pourrait être conduit pendant qu’on réceptionne les nouveaux arrivants ? »

Les mutants de l’Institut seraient épaulés par quelques membres de l’inter-MHT. Grégoire tenta de ne pas perdre la face et d’être à la hauteur de la situation. Il s’approcha de la porte, dernier rempart qui les séparait tous d’une horde en furie qui souhaitait bien en découdre.

Il entre-ouvrit la porte afin de voir le nombre de personnes, leur état général afin de pouvoir en faire une description complète à ses alliés et aviser rapidement.

Ce fut Komodo qui répondit à Grégoire, d’une voix nerveuse, sèche et autoritaire.

« Je ne partirai pas ! Vous n’avez pas à vous mettre en danger à cause de moi, et je ne suis pas un lâche. »

Il n’était visiblement pas très heureux que l’on considère qu’il ne devait pas lui-même défendre le Palais pour lequel il s’était battu, un an auparavant.
En ce qui concernait la disposition des lieux, elle était assez simple : Une pièce carrée avec une double porte face aux fenêtres comme entrée principale, celle-là même par laquelle les membres d’Avenir Mutant avaient fui, et par laquelle les visiteurs inconnus ne tarderaient plus, ainsi que deux autres portes plus petites, qui se faisaient face, sur les murs adjacents à celui de la fenêtre. Ces deux portes étaient fermées.

Grégoire, regardant par la porte principale, put voir une grosse dizaine de personnes, mutantes ou non, débouler de l’escalier. La plupart étaient armés d’armes de contact improvisées, comme des bouteilles brisées, des pieds de table métalliques, des bâtons ou des pavés, mais trois d’entre eux étaient possesseurs d’armes à feu. Deux de pistolets, et le dernier d’un fusil automatique. Parmi eux, il y en avait un qui avait la peau recouverte d’une sorte de métal en fusion, ou du moins était-ce l’effet que ça pouvait avoir. Les autres avaient une apparence plus ou moins normale, si ça n’était la lueur de rage dans leurs yeux, et leur expression encolérée.
Ils gravissaient les marches de marbre rapidement, et ne tarderaient plus à arriver en haut, face à la porte…


« Ils sont plus d'une dizaine, il y a des mutants... Des armes à feu et des armes de poing ». Il se tourna vers les autres, le regard inquiet, avant de fermer la porte qui les séparaient de la foule, barricade bien superficielle.

[HJ: Grégoire, une fois que la résolution partielle a été validée, il n'est plus permis d'éditer le post, en particulier pour ajouter une action (fermer la porte). Les autres joueurs présents sont considérés comme au courant de la situation, puisque tu as précisé que tu leur transmettais le message dans ta résolution! Merci d'en tenir compte pour la prochaine fois! ^^]

Jason eut rapidement la satisfaction mesquine de voir que ses petites piques avaient fait mouche, puisque Georgia, fidèle à elle-même en avait aussi rajouté une couche. En grand amateur de piques, Luther en planta une dans le popotin de Grégoire, et Jason en fut amusé, surtout quand ce dernier coula un regard en biais à l’irlandais. Oui, Jason était amoureux, mais non, il était pas pour autant nunuche au point de pas supporter que son mec en taquine un autre… enfin… plus… Reprenant son sérieux, il fut tout de même surpris par la véhémence des propos du moustachu, qui disait carrément vouloir une justice sanglante plutôt qu’un procès médiatisé. En son fort intérieur, Jason ne pouvait pas vraiment lui en tenir rigueur.

Komodo fit une nouvelle fois taire l’intervenant, et aurais sans doute fais plus si il n’avait pas été arrêté dans son élan par une étrange fille. C’est alors que le dernier verdict, tant attendu, tomba. Aie ! Jason fit une grimace. Après ça, il fallait s’attendre à un vrai bordel, étant donné que les gens présents étaient des sanguins, et qu’ils avaient des pouvoirs à disposition pour que ça tourne vraiment mal. Un peu nerveux, il se mit à regarder un peu partout dans la salle, pour ne pas se laisser surprendre en cas de débordement. Robin fut le premier à réagir, pas étonnant, le bolide ne déméritait pas sa réputation. Il pu ainsi indiquer aux présents la scène qui se passait dehors, et qui n’augurait vraiment rien de bon. Une émeute, sur Genosha, c’était comme de donner des flingues et roquettes à des hooligans… ça n’allait pas être très beau et très propre, dans quelques minutes. Evidemment, il était aux premières loges, vu que le palais allait sans doute être la cible principale des mécontentements, et Komodo en tête. Ce dernier, comme il fallait s’y attendre, se révéla très vite près à en découdre, il était vraiment un guerrier dans l’âme.

De façon assez surprenante, Georgia se révéla une nouvelle fois une fille beaucoup plus complexe et intelligente qu’elle ne voulait bien le montrer. C’est donc avec un pragmatisme tout georgien qu’elle décrivit se dont était capable les mutants de l’institut. Son initiative trouva bien vite un écho auprès de ceux qui voulaient rester et se battre, aussi l’irlandais et ses camarades pu avoir une vision assez concise des forces en présence.

Evidemment les grandes gueules furent les premiers à partir, ce qui ne surpris guère Jason. Il fit une moue dégoutée. Si jamais ils s’en sortaient, ce serait encore les premiers à venir leur baver sur les roubignoles plus tard… Jason ne savait pas trop quoi faire, car il voulait éviter d’en venir aux blessures et autres trucs plus ou moins gore… Ils n’étaient pas dans une simulation Cerebra, ce coup ci, et il ne pouvait donc pas se permettre de faire de la pulpe sanguinolente et s’en laver les mains par la suite. Il fallait donc qu’il trouve un moyen de contenir un peu les émeutiers. Il savait qu’il pouvait aussi compter sur ses camarades, et notamment Luther. Il lui jeta un regard complice.

« On dirait bien qu’on va être partenaire psys pour la première fois. C’est le moment de sortir le grand jeu, beau blond. Je commence par tester leur potentiel, je te fais confiance pour l’impro ».

Grégoire leur ayant décris ce qu’il voyait, Jason pensa à une solution pour leur faire gagner du temps. Ce serait stupide de se laisser enfermer si ils disposaient de lacrymaux ou fumigènes, mais d’un autre côté ils avaient aussi les fenêtres au cas ou. Sauf que, bien sur, il se pourrait que certains mutants sachant voler ne soient pas forcément de leur côté. Bon, pas la peine de faire dans la subtilité pour le moment.

Avisant l’entrée principale, par laquelle Grégoire avait aperçu les invités surprise, Jason, comme à son habitude, se contenta de faire simple : il disposa un mur psychique, semi transparent, entre Grégoire et les deux portes. Il fallait tester le potentiel offensif des ennemis, pour comprendre ce dont ils étaient capable, sans trop en dévoiler de son côté. Bien sur, il restait les fenêtres, les autres portes, voir, la possibilité qu’ils puissent se téléporter ou phaser, mais justement, il avait besoin de savoir…

Le mur psychique noir et blanc translucide se matérialisa entre les portes et Grégoire, de telle sorte d’empêcher le passage aux ennemis potentiels qui approchaient. Les portes entr’ouvertes ne laissaient pas aux personnes présentes dans le salon de réception la vision globale de ce qui se passait en dehors de la pièce, même si des ombres pouvaient désormais se deviner par l’embrasure… Des ombres qui semblaient jauger l’obstacle qui leur faisait face…

Puis le silence, pendant une bonne dizaine de secondes. Un silence pesant, lourd, et sans doute relatif, à en juger par le niveau de concentration du bouclé du MNAM : il avait les yeux fermés, le visage crispé et suait des tempes. Speed, la demoiselle à la peau pâle, lui tenait l’épaule pour vérifier que tout allait bien. Les quatre de l’Inter-MHT étaient restés à leur place, debout, sans trop savoir comment agir pour le moment. Komodo, lui, était campé sur ses deux jambes, pliées, dans une position efficace pour une action offensive comme défensive future.

Et c’est dans cette atmosphère pesante qu’un coup de feu retentit, créant un trou dans la porte, et finissant sa course dans le mur de Jason, sans l’abimer. Et directement après, un autre bruit, sourd, qui fit presque trembler la pièce. Le mur à côté de la porte se fissura légèrement sous la violence du choc qui venait de lui être asséné. Et un second coup agrandit encore la fissure créée…

L'ambiance était hot hot hot ! C'en était presque à se taper dessus entre les membres des différents partis politiques. Petites joutes verbales, et bientôt le concours de zizi. Luther cligna plusieurs fois des yeux, le temps de chasser l'étrange vision que représentait Komodo dans le plus simple appareil, et essaya de se concentrer sur la discussion. D'un côté, les héros, de l'autre, les comploteurs à sale trogne.

Là dessus, un verdict qui allait servir d'allumette, et inévitablement, ça ne manqua pas... Un premier coup de la part de Komodo qui, pour le coup, ne se comportait pas vraiment comme un animal à sang froid. Rob incitant à la fuite, ce qui n'était pas vraiment une mauvaise idée, même si tenir un siège ne faisait pas partie des projets de Luther quand il était venu à Génosha. Un bref coup d'oeil au buffet : il devait bien rester à grignoter et à boire... C'était déjà ça.

Les présentations avaient été faites, Avenir Mutant s'était tiré -preuve qu'ils n'avaient pas de suite dans les idées- et des gens arrivaient. La question, c'était qui arrivait ?

Jason prit rapidement la situation en main -une tâche à laquelle il excellait, quoique, en toute modestie, la situation à prendre en main n'était habituellement pas aussi imposante que celle qu'ils vivaient. Luther le prit par le bras, comme un charmant petit couple, et lui fit une bise sur la joue alors que Jason créait un premier mur.

"Évidemment... Quand la porte est fermée, détruisez le mur...", commenta Luther tout en jaugeant l'allure du trou en train de se former.

Il matérialisa alors une sorte de gigantesque massue psychique, qu'il installa prêt à frapper tout ce qui sortirait par ledit trou, c'est à dire, au dessus, afin que les personnes le perçant ne puisse pas voir ce qui les attendait de l'autre côté.

"Wak the rat Jason !", conclut-il d'un air enjoué.