Réception au palais (complet)

Sitôt que la massue psychique bleutée de Luther fut placée au dessus de la faille qui était en train de se créer, un nouveau coup, plus intense, bruyant et puissant que les autres, eut raison du mur, qui se vit désormais pourvu d’un trou difforme et béant de deux mètres de haut sur 1,5 de large. La poussière occasionnée masqua un instant la vue sur ce qui se passait là, et tous les officiels de la salle de réception restèrent campés en position défensive, surpris de cet assaut. Lorsque la poussière retomba, quelques secondes après le silence qui s’imposa était pesant.

Et un corps gisait inanimé sur le sol. L’individu avait le crâne fendu, et était allongé sur le ventre. À côté de sa main gisait son arme de fortune, un bout de bois robuste qui ne lui servirait sans doute plus jamais. Et à part ça, plus rien. Le trou dans le mur donnait sur le couloir, où aucun des envahisseurs n’était visible. Pourtant, Eared, toujours aussi concentré, précisa d’une voix tremblante :

« Ils sont toujours là… J’entends leurs respirations. Certains se cachent, d’autres s’éloignent… »

La blonde était quelque peu en panique : voilà que tout recommençait. Ce sinistre anniversaire du génocide mutant n'était qu'un autre éternel retour. Crapahuter dans des souterrains ou paresser dans un palais, voilà deux activités qui devaient sembler bien différentes aux yeux d'un spectateur extérieur. Mais pour Georgia, elles avaient le même parfum de mort et de désolation.

Un type était au sol. Blessé ou même tué par l'arme psychique de Luther. Pour lui, la journée s'arrêtait là. Pour Georgia, ce n'était que le premier sang versé.

Elle se retourna vers les gars de l'Inter-MHT.

"Suivez-moi. Le type-ailé-qui-vole-pas en repérage dans le couloir. Les autres, on demeure prêts à intervenir"

Puis sans ajouter un mot, elle fila en direction du type gisant au sol pour d'une part récupérer son arme et d'autre part vérifier s'il respirait encore. On ne savait jamais... Et peut être que de là, elle aurait un visuel avec les belligérants...

Lorsque la déflagration eut lieu et que le pan de mur tomba, Grégoire eut un mouvement de recul, par réflexe. Puis, il vit le corps tomber, inerte. Il reste quelques secondes les yeux fixés sur le cadavre puis tâcha de se convaincre que ce genre de situation faisait partie de l'enjeu, aussi triste que cela soit.

Il tourna la tête vers ses alliés et Robin prit alors la parole mais vraisemblablement, le Justix se méprenait sur les capacités de Grégoire. Georgia se rapprocha du corps, ramassa son arme, après avoir invité les mutants à la suivre.

Grégoire était toujours proche du mur, plus ou moins intacte. Grégoire leva la main en direction du trou formé dans la cloison. Grégoire tenta de prévenir une possible surprise préparée de l'autre côté du mur.


Un mince filet d'air souleva de la poussière afin de démasquer d'éventuels champs de force, protections invisibles en tous genres. rien de tel n'apparut cependant. Peu de poussière, déjà, et le peu qui se souleva ne rencontra aucune résistance d'aucune sorte...

Luther semblait prendre la situation à la légère, mais c’était mal le connaitre que de penser que c’était du premier degré. Le fait est qu’il lui avait souvent dit, avec un très grand sérieux, qu’il voulait être un héros, et Jason le croyait. Seulement la réalité avait tendance à vous rattraper, la plupart du temps. Et cette journée allait encore apporter une pierre à l’édifice de l’incompréhension. La tension était palpable, alors que les coups résonnaient sur le mur psychique que Jason avait mis en place. Son amant parvint à lui soutirer un sourire alors qu’il se positionnait, près à frapper n’importe quelle tête qui passerait à travers le trou qui se dégageait sous l’impulsions des coups portés.

La poussière retombée révéla un homme, mort, le crâne fendu. Il n’y avait plus aucun mouvement, mais celui qui semblait doté d’une ouïe super fine leur indiqua rapidement qu’ils étaient encore la…Grégoire fit agir son pouvoir sur le vent, soulevant un peu de poussière, et ne rencontrant, visiblement, aucune résistance. De toutes façons, ça devenait grotesque, ils n’allaient tout de même pas rester enfermer ici à attendre qu’on leur balance dieu savait quoi à la figure. Et puis Jason voulait éviter d’avoir trop de morts sur la conscience. Il était, de façon un peu égoïste, heureux de savoir Georgia auprès d’eux, pour le cas ou ça tournerai mal. Il y avait visiblement avec eux un bolide de plus, ce qui était aussi un avantage.

Il lâcha donc son mur, pour visualiser autre chose. Dernièrement, il ne savait pas trop pour quelle raison, il s’aidait de gestes pour l’aider à mieux visualiser ce qu’il avait en tête. Il mit donc ses mains devant lui, formant un petit tunnel avec elles, et, plus loin, ou se trouvait à présent un trou, il combla le vide pour former un petit tunnel afin de permettre à son groupe de passer. Il n’avait pas non plus voulu faire le « coup du bélier », pour éviter de tuer des gens qui devaient se trouver derrière. Il serait toujours temps pour Luther, s’il jugeait ça nécessaire, de pousser une plaque psy devant eux pour éviter les problèmes. Pendant un bref instant, il eut une drôle d’impression, comme si ses mains étaient devenues en quelque sorte immatérielles, comme une extension de la matière qu’il modelait habituellement. Il eut même, dans un élan de panique, le reflexe de regarder ses mains, mais elle étaient bien normales. C’était plutôt une sorte de sensation, et dernièrement, ce n’était pas la première fois que ça lui arrivait. Il n’osait pas en parler à Luther, de peur de l’inquiéter, mais d’un autre côté, c’était le seul à pouvoir le comprendre à ce niveau la…

« ça devrait tenir le temps qu’on passe, du moins j’espère… » dit il, sobrement…

Le tunnel se forma dans le trou que venait faire Jason dans son mur, et Robin et Speed eurent le temps de foncer dedans tous les deux à une vitesse assez semblable… Mais il était difficile de déterminer leurs performances réelles sur une courte distance. Ils arrivèrent en un clin d’œil dans les escaliers, qui descendaient directement dans une pièce au carrelage noir et blanc.


La pièce donnait directement sur une longue galerie au plafond sublime et finement travaillé. Celle-ci était totalement déserte. En apparence du moins. Il ne fallait pas oublier les Avenirs Mutants qui se baladaient dans le château en mode invisible.


Et c’est à ce moment que les coups de feu débutèrent, en haut. Surpris, les assaillants qui s’étaient simplement plaqués contre les murs latéraux en voyant le monde mutant qu’il y avait dans le salon de réception. Ceux qui étaient armés de flingues n’hésitèrent pas à ouvrir le feu sur le tunnel de Jason, qui heureusement avait tenu bon. Mais une chose qu’ils n’avaient pas prévue arriva : le tunnel se boucha. Une plaque en matière étrangement ressemblante à du métal liquide, ou du mercure, exactement pareille à la peau du type que Grégoire avait aperçu, boucha le passage pour les suivants.

Icare, l’homme-ailé qui ne savait pas voler, sous les conseils de Georgia, était en bien fâcheuse posture, près du trou béant dans le mur du palais. En effet, sitôt la fusillade commencée, un des assaillants le pointa et lui tira dessus. Le sang gicla, et il tomba sur le sol en se tenant la poitrine, une grimace de douleur crispée sur le visage. Il était agité de soubresauts inquiétants… La plaie était loin d’être bénigne. Et l’homme qui avait tiré continua sur cette voie, tirant dans la pièce sans bien viser. Georgia était la plus proche. Elle venait de ramasser l’arme du premier défunt, et une balle lui traversa le bras gauche. Le type au flingue continua à vider son chargeur sans toucher personne… Tout le monde s’était planqué hors de sa ligne de mire chaotique.

Le combat avait commencé… Et il s’annonçait terrible.

Edéas à tous le monde a écrit:« Allo ici Edéas nous sommes dehors dans les jardins ici c'est l'enfer, la foule est en colère et une partie est bien décidé à faire payer cher Komodo. Et vous quelle est votre situation ? »

/pause/

Edéas à tous le monde a écrit: « Pour nous cela va être difficile de tenir plus longtemps je pense, êtes vous avec komodo ? Si oui dite lui qu'il n'a que deux choix soit sortir de la et venir ici affronter la foule soit s'enfuir par un autre chemin, nous sommes avec quelques alliés de Komodo. Actuellement nous les empêchons de rentrer dans le palais mais nous ne pourrons tenir indéfiniment. Répondez moi vite ? »

/pause/

Edéasà tous le monde a écrit: « j'ai peut être une idée, si Komodo le souhaite je pense pouvoir créer une sorte de mégaphone pour qu'il puisse transmettre ses paroles à la foule par l'intermédiaire de mon communicateur peut être que cela calmera la situation à l'extérieur et nous créeras une porte de sortie qu'en pensez vous ? »

La situation était relativement nouvelle pour Jason. D’une part, c’était la première fois qu’il faisait équipe avec certains, dont Luther. D’autre part, c’était aussi la première fois, si l’on exceptait la petite altercation dans les égouts des unders, qu’il affrontait d’autres mutants. Son petit sauvetage improvisé fut donc rapidement mis en échec par un autre mutant, qui, visiblement, bouchait à présent son tunnel, transformant ce qui devait être à la base une passerelle de sortie en piège. Cette plaque ne lui disait rien qui vaille, et, de plus, les deux bolides étaient à présent coincés dehors.

Pire que tout, Jason serra les mâchoires alors qu’une véritable fusillade se faisait entendre. Plus proche de lui, hélas, Icare et Georgia en pâtirent, le premier visiblement salement amoché. Espérant que Georgia pourrait, une fois de plus, les sortir de la panade, il allait devoir modifier son plan de sortie, et vite. Le type qui leur tirait dessus n’était visiblement pas un spécialiste, et tant mieux, car sinon ils auraient été vite transformés en passoire. N’empêche qu’il avait fait suffisamment de dégât comme ça. Le cerveau de l’irlandais était en ébullition, car il voulait trouver une solution pour ne pas blesser plus que nécessaire les mutants qui leur en voulait. Un peu idiot, étant donné que ces derniers n’avaient visiblement pas autant de scrupules, mais il voulait non seulement sauver komodo, mais faire en sorte qu’il puisse de nouveau régner sur sa nation, et ce n’est pas en tuant des compatriotes qu’il favoriserait ce règne. Robin leur fit part de leur intention de remonter pour s’occuper des plus virulents, il fallait donc que l’irlandais laisse tomber son tunnel, à présent bouché.

IL entendit distinctement un type les menaçant de buter speed si komodo ne leur était pas livré. Connaissant ce dernier, Jason craignait que son côté sanguin et guerrier ne refasse surface, et qu’il fonce tête baissée dans le tas. Il ne servait donc à rien de le retenir ici, mais il fallait gagner du temps.
Soudain son communicateur grésilla. Dehors ça ne semblait donc pas mieux engagé. Mais l’idée d’Edeas était à tenter.

Jason laissa donc tomber son tunnel, au profit d’un mur en arc de cercle, convergeant vers son propre groupe. Haut d’un mètre seulement, comme une barricade arrondie, suffisamment loin de la porte pour laisser un champ d’action et de vision, mais suffisamment large pour que les gens ici présent puisse s’abriter en se baissant.
« Bonne idée qu’a eut Edeas… Gregoire ou quelqu’un d’autre peut approcher son communicateur de komodo ? ». Il avait dit ça aussi via le communicateur, pour que les présents ET Edéas entendent ce qu’il disait.

Le mur protecteur se forma, et les membres de l’Inter-MHT allèrent s’y réfugier, accompagné du frisé du MNAM à l’oreille sensible. Komodo, lui, restait poings serrés et mâchoire crispée, au milieu de la pièce. Son visage s’était envahi de colère à la menace contre Speed.

La Capitaine Beccaria regardait avec regret le Soldat Ailé qu'elle avait envoyé en éclaireur. Visiblement, son commandement défaillant avait fait sa première victime ! Elle n'en était pas fière et...

... elle venait de se prendre une balle dans le bras. Ce n'était pas grand chose pour elle, techniquement. Elle s'en était déjà prise par le passé et s'était contentée de brailler, de pleurnicher et de... transférer.

Mais là, Icare s'était brûlé un peu plus que les ailes... Dilemme, dilemme... Qui soigner le premier ?

En revanche, les cibles pour un transfert semblaient toutes trouvées : les gugus adeptes de la gâchette facile qui semblaient vouloir des noises à Robin et à sa nouvelle copine. L'espace d'un instant elle envisagea de se rendre ou de livrer Komodo. Elle rougit : Georgia était décidément bien lâche... Sans compter le fait que le plan d'Edeas semblait bien plus avantageux !

La blondinette activa son pouvoir pour transférer la blessure (mortelle ?) d'Icare sur les non moins mortels individus armés et dangereux qui menaçaient Robin et Speed. Et elle resta bien gentiment au sol pendant la durée de l'opération, feignant d'être déjà morte...

Il était agréable de voir que l’équipe avait l’affaire bien en main. Armes en mains, pouvoir en action : rien ne semblait pouvoir empêcher les mutants de l’Institut de mener à bien cette rixe contre Komodo. Et puis en quelques secondes, tout bascula : l’initiative de Jason fut réduite à néant, des coups de feu retentirent et des mutants tombèrent au sol. Icare fut le premier touché, grièvement à la vue du sang qu’il perdit lorsque les balles lui traversèrent la peau.

Grégoire se rua sur lui afin de vérifier qu’il respirait encore et de lui administrer les premiers secours. Il n'eut le temps que de constater la respiration faible, mais bien présente d'Icare, blessé grièvement sur le sol, avant de faire volte-face pour aller parler à Komodo...

Greg n’eut le temps de rester auprès d’Icare une poignée de secondes avant que Georgia ne s’effondre sur le sol. Cette vision saisit Grégoire d’effroi. A présent, leur équipe était touchée. Il savait que Georgia était plus coriace que ça mais il décida d’aller malgré tout lui porter assistance. Il se déplaça jusqu’à elle et lui souleva la tête :

« Georgia, Georgia ? Tu vas bien ? ». Elle respirait mais restait silencieuse.

Alors que Robin et Speed était retenus par les mutants en colère, menaçant d’abattre la jeune femme, Edeas communiqua par l’intermédiaire de son communicateur indiquant à tous les mutants que la situation à l’extérieur n’était pas plus aisée pour eux. Jason bondit alors sur l’occasion pour protéger son équipe et ses alliés derrière mur protecteur. Grégoire reposa la tête de Georgia avec délicatesse et se dirigea vers Komodo : même si cela ne fonctionne pas, cela leur laissera au moins quelques minutes supplémentaires pour réfléchir.

Il s’adressa alors au président : « Dehors la situation est semblable à celle-ci. Beaucoup n’attendent que des explications, que des mots qui pourraient calmer la haine et l’incompréhension que ce jugement a soulevées. Mon coéquipier transmettra vos paroles à tous ceux qui sont en bas. »

Grégoire s’inquiétait du sort de Speed, il espérait que ce refus d’obtempérer ne lui soit pas fatal. Komodo avait intérêt à être vraiment très bon pour calmer cette foule hargneuse. Mais de toutes façons, cela valait le coup d’essayer.

Grégoire répondit à Edéas via son communicateur: « Edeas, je suis avec Komodo. Tiens-toi prêt »

Grégoire regarda alors Komodo : « C’est à vous… »

Les blessures de l’homme ailé furent transférées par Georgia sur l’homme qui menaçait Speed, et qui, surpris, s’effondra sur le coup, d’une balle dans la poitrine. Icare semblait sous le choc, mais se tenait désormais assis, un peu sonné par ce qui venait de se passer. Du côté de Robin, seul l’homme au pistolet fut touché par la blessure répliquée. Le ‘bélier’ et le détenteur de l’arme automatique n’étaient pas visibles, derrière le mur. Avant de tomber lui aussi par terre, l’homme au flingue appuya sur la détente, et une balle partit se loger dans la cuisse de Robin.

Le mutant avec la mitraillette se tourna alors vers le trou du mur, prêt à mettre en joue et à tuer le moindre mutant qui passerait dans sa ligne de mire. Komodo, lui, était crispé, coléreux, mais se préparait à parler… Si la situation dans son salon de réception s’arrangeait.

Luther était resté coi pendant ce bref, et pourtant infiniment long enchaînement d'événements. Tenant toujours Jason par le bras, il le serra un peu plus, et se rapprocha. Une boule peu ragoûtante s'était formée dans sa gorge, en voyant le crâne fracassé de la personne qui avait eu le malheur d'y passer la tête. D'habitude, ça y allait moins fort que ça... Autant, décapiter des robots, il n'y avait pas de problème, autant, décérébrer des vrais gens...

Il avait suivi Jason, se laissant transporter par la présence quelque peu rassurante de son compagnon, et de ses objets psychiques. Les choses s'enchaînaient vite. Vite et mal. Il les regarda d'un air un peu absent. Georgia pourrait s'occuper des balles, et Jason de la protection. La situation était critique, mais pas encore désespérée.

Et effectivement, Jason faisait un muret, et Georgia avait manifestement fait son petit tour de passe-passe, neutralisant une grosse partie de la menace. Au final, même s'il y avait tout un tas de mutants, et plein d'armes à feu partout, la bande d'éclopés qu'ils étaient arrivait à tenir la dragée haute aux terroristes. Et sans trop se décoiffer en plus !

Ceci étant, il en restait encore quelques uns... Pas dans sa ligne de mire. Et il y avait aussi cette chose qui avait bouché le tunnel de Jason, et qui ne bouchait plus rien du tout, vu que le tunnel était parti.

Histoire de se prémunir d'un danger qui avait au moins le mérite d'être facile à annuler, Luther matérialisa une sphère pour englober toutes les armes à feu qu'il pouvait voir, et les suspendre en l'air à quelques mètres. Et qu'importe s'il y avait encore des mains accrochées, cela ne ferait que des cochons pendus.

Speed, sitôt libérée par l’intervention de Georgia sur le type au flingue qui la menaçait, s’empara de son arme et partit se réfugier derrière le muret de Jason, l’œil vif et encoléré, mais aussi paniqué par ce qui aurait pu arriver. Et c’est à cet instant que Luther intervint pour rassembler toutes les armes à feu visibles dans une bulle psychique bleutée, sauvant ainsi les victimes potentielles du type à la mitraillette, qui resta accroché à son arme, et qui pendit dès lors à la boule de Luther, main prisonnière. Il eut beau appuyer sur la détente, les balles ne firent que ricocher à l’intérieur de la matière psychique, en vain. Speed avait gardé son arme de poing, elle, mais tous les ennemis avaient été débarrassés. Y compris les hommes à terre dont l’arme était visible.


Seul Robin avait une vue entière des ennemis qui se planquaient encore derrière les murs : l’imposant Bélier qu’il avait voulu frapper, et qui le regardait maintenant avec fureur, le mutant en métal liquide, qui avait repris forme humaine juste devant la porte ouverte, un type armé d’un tuyau de fer prêt à entrer dans le salon de réception, deux autres types armés respectivement d’une batte et d’un baton, dans le coin, et un dernier, près des escaliers, qui avait vu son arme décoller de sa main sans qu’il puisse rien faire, désormais enfermée dans la bulle de Luther. Des corps jonchaient aussi le sol, hélas, plus ou moins morts en fonction de leurs blessures.

Derrière le mur de Jason, Fred, Middle et Eared étaient paniqués, et ne savaient que faire. Spike avait l’air un peu moins paumé, mais restait quand même à l’abri.

Komodo, lui, était prêt à intervenir dans le communicateur que Grégoire lui tendait. D’une voix puissante et sans faille, il commença son discours :

« Mutants génoshéens, calmez vos ardeurs ! La décision de la justice humaine a failli, et c’est désormais à nous de la faire régner. Mais ne cherchons pas la vengeance, n’entrons pas dans leur jeu de violence. Nous sommes tous frères, et des frères ne se tuent pas. Ne vous trompez pas d’ennemi ! »

Il fut interrompu par le mutant au tuyau de fer, qui débarqua en hurlant dans la pièce. Komodo le réceptionna assez violemment, d’un revers de poignet en plein dans la gorge, tout en rugissant :

« Ta gueule ! »

Le mutant adverse s’effondra au sol en suffoquant, et Komodo reprit tant bien que mal le fil de son discours.

« Ne vous dressez pas contre moi, car je vous promets l’avenir de cette nation ! Ça a toujours été mon but, et ça le restera ! »

Il arrêta là et jeta un regard vers les corps qui jonchaient la pièce. Il était en colère, et crispait les mâchoires. Il savait que son discours n’aurait que peu de réponse positive, sans doute… Les mutants réclamaient son sang. Ils réclamaient la vengeance.

Dans le couloir, le Bélier s’approchait de Robin en frappant son poing contre le plat de sa main. Il comptait visiblement réduire le mutant blessé à la cuisse en compote… Le type métallisé, lui, entrait dans la pièce, l’air menaçant, face à Komodo, en position de défense. Et les trois autres rappliquaient aussi dans la salle de réception. La grande offensive était lancée.

Le discours martial de Komodo aurait pu mettre des larmes dans les yeux de Georgia si elle avait été branchée par la virilité toute guerrière dont pouvait, parfois, faire preuve les puissants du monde. Mais bon, ça devait être un truc de garçon qu'elle ne comprendrait, sans doute, jamais. Et puis, elle était déjà bien assez occupée à garder son calme et à ne pas trop penser à sa blessure.

Car au dedans, elle était un peu affolée. Le transfert avait marché. Et Speed était encore des leurs. Mais...

... Robin venait d'être blessé à la cuisse. Et un paquet de mutants hostiles était passé du côté du palais jusqu'à présent tenu par les gentils.

Faisant toujours la morte et se contentant de saigner gentiment au sol, la blondinette tenta à nouveau de transférer : Robin était la blessure cible. Et elle espérait que tous les méchants mutants qui venaient de faire l'erreur de pénétrer son champ de vision (dont l'infâme Bélier depuis qu'il s'était approché de Robin) allaient se manger une blessure similaire à la cuisse. Œil pour œil, dent pour dent, cuisse pour... cuisse !

La blessure de Robin fut transmise au Bélier, qui grogna de douleur en voyant sa cuisse pourvue d’une plaie sanguinolente. Il ralentit son avancée, mais outre le rictus encore plus hargneux qu’il faisait, et sa patte qu’il traînait un peu, il n’avait pas l’air plus affecté, et atteint assez rapidement tout de même Sonic pour le saisir par le col et le lancer littéralement vers le mur le plus proche. L’afro-américain percuta celui-ci rudement, mais garda toute sa conscience, mis à part une douleur cinglante à l’arrière du crâne, et aux épaules. Il était néanmoins opérationnel…

La seule autre victime touchée par le transfert de blessure de Georgia fut l’homme-métal, seulement, il ne fut lui non plus pas très, voire pas du tout, affecté. En effet, l’endroit de la blessure s’ouvrit en un petit trou dans ce métal en fusion, et se reconstitua aussitôt alors qu’il continuait à avancer vers Komodo. Speed en profita pour lui tirer dessus à deux reprises, tout aussi vainement.

Le président Génoshéen était toujours en position de défense, prêt à rendre ses coups à ce mutant inconnu. Et les trois derniers assaillants valides qui restaient venaient de pénétrer dans la pièce pour en découdre à leur tour…

Super Georgia avait failli. Quoique, pas tant que ça, elle avait fait des trucs, mais tout n'avait pas été aussi efficace que la fois d'avant. D'autres assaillants venaient à l'assaut de Komodo, et d'eux aussi, par extension, mais il fallait parer au plus pressé. Diverses menaces se présentaient, et il n'était pas forcément simple de les hiérarchiser. Il fallait mettre un peu de sérénité dans tout cela, laisser tout le monde lécher ses bobos, Georgia se débarrasser du reste, Komodo faire son discours, et Jason botter quelques fesses.

Afin de gagner du temps à tout le monde, et de mettre tous les gens à l'abri, Luther matérialisa des sphères psychiques suffisamment spacieuses autour de tous ses amis et alliés. Ce faisant, il laissa tomber les armes à feu qui, face à ses constructions psychiques, ne seraient de toutes façons que d'une bien modeste efficacité.

Les sphères bleutées se matérialisèrent autour de tous les alliés de Luther et de lui-même. Tous les gens de l’institut, du MNAM, de l’Inter-MHT furent dès lors totalement protégé des balles, et autre coups du destin, pour le plus grand désarçonnement des assaillants, qui se heurtèrent aux boules de Luther sans pouvoir les pénétrer.

« Merde, c’est quoi cette connerie ? »

Ils étaient là comme deux ronds de flanc, au milieu de la pièce.

Cette fille n’en finirait pas de l’épater. Elle était capable de changer une situation pratiquement désespérée en quelque chose de plus viable. Et elle avait des tripes. A la voir continuer à faire la morte, au sol, pendant qu’elle transférait les blessures aux « invités surprise », jason se demanda brièvement si il aurait été capable de faire de même, en ayant le même pouvoir. De toutes manières ce genre de questions était stérile, car il n’avait pas ce pouvoir. Robin mangeait grave, ce coup ci… jason serra les mâchoires alors que le bolide se faisait maltraiter par le bélier humain. Il avait espéré pouvoir s’en sortir avec une simple contention des problèmes, visiblement il allait falloir être un peu plus… disons… démonstratif.

Il y avait un problème, et de taille, l’homme de métal. Il semblait assez létal, et surtout il n’était guère affecté par les blessures, balles et autres fantaisies agressives. Il devenait donc la cible prioritaire, car il était sans doute capable de faire pas mal de dégats si on lui en laissait l’occasion.

Luther régla le problème de la protection du groupe en disposant des bulles psychique sur eux même. Visiblement, les béligérants ne s’attendaient pas à ça. Sa propre baricade improvisée devenait de part le faire obsolète, aussi l’irlandais évalua les différentes options. De son point de vue, l’homme bélier et l’homme de métal était devenu les deux cibles les plus dangereuses. Il ne pourrait sans doute s’occuper que d’un seul des assaillant à la fois, aussi plissa t il les yeux, l’air mauvais, en regardant l’homme de métal.
Il fallait sans doute piocher dans l’imaginaire pour circonvenir un type capable de se modeler. Respirait-il ? On allait en avoir le cœur net.

Laissant tomber la barricade, Jason se concentra pour matérialiser un truc un peu inédit jusqu’à présent dans son répertoire. Il voulait former une sorte de clepsidre, dans la partie basse de laquelle il tentait d’enfermer l’homme de métal, et dans la partie haute de laquelle il faisait tourner une hélice, provoquant, si il y arrivait, un appel d’air, afin de vider plus rapidement la partie basse. L'ensemble était lui même en rotation, la partie basse passant en haut, et la partie haute en bas etc... Il comptait, si besoin, réduire la taille de l’ensemble pour accélérer le processus, mais il ne voulait pas non plus faire de la pulpe de mutant…

Jason réussit son coup à la perfection : le mutant de métal fut enfermé dans son carcan noir et blanc, et tomba assez rapidement dans les vapes. Aussitôt, son pouvoir se désactiva, et il prit figure humaine, sur le sol, inconscient. Jason le libéra alors… Et les autres étaient de plus en plus déconvenus… Ne sachant que faire… Et n’agissant plus.

Si il réussissait son coup, il arrêterait le processus pour se contenter de rendre le mutant inconscient, et non pas mort… A vrai dire, la deuxième option commençait à ne pas le déranger autant qu’au début de l’altercation, et il n’en était pas fier…

Alors que la situation était encore une fois bien défavorable aux mutants de l’Institut, Luther, Jason et Georgia sauvèrent la mise de l’équipe. Et bien qu’enfermés dans une sphère psychique, ils avaient quelques instants pour trouver un moyen de se sortir de cette situation. Même si Grégoire n’avait pas les capacités de ses amis, il n’en était pas moins concerné par cette affaire. Resté auprès de Komodo, son sort l’inquiétait davantage que le sien. Des bruits d’explosion semblaient leur parvenir depuis une autre aile du palais et la cohue de la foule à l’extérieur laissait présager que la situation dans le palais n’était qu’une mise en bouche.

Grégoire écouta Robin exposer aux mutants agressifs les raisons pour lesquelles ils devraient déposer les armes et engager la discussion. Même s’il ne mettait pas en cause le pouvoir persuasif du discours de Robin, il pensait davantage à une solution de repli. Les choses ne sentaient pas bon.

Grégoire s’adressa à ses coéquipiers, à mi-voix :

"Je pense qu’il faudrait trouver un plan B, on ne pourra pas s’occuper de ceux-là puis affronter ceux qui nous attendent en bas".

" Mis à part l’entrée principale, il y a un autre moyen de quitter le Palais ? Plus discrètement ?", demanda t-il à Komodo.

Il ne s’agissait pas de fuir, mais de prendre du recul sur une situation qui était vraisemblablement devenue difficilement contrôlable.

Mina annonce sur les com'

"Bon ils vont rentrer, vous avez besoin d'aide pour protéger komodo, où voulaient vous que je le sorte de là par voies aériennes?"

Les adversaires étaient désormais impuissants face aux bulles psychiques de Luther. Ils levèrent les mains et se rendirent, suite à la demande de Robin. Ils avaient remporté une bataille, mais pas la guerre : de nouveaux bruits d’explosion et des cris retentirent à nouveau dans le palais. Les émeutiers avaient visiblement pénétré l’enceinte du bâtiment, comme venait de le préciser Mina. Komodo répondit à Grégoire d’un ton sévère…

« Allons à leur rencontre. Suivez-moi. Speed, Eared, surveillez ceux-là. »

Les deux membres du MNAM opinèrent du chef pour marquer leur accord, et Speed tint en joue les ennemis alors que Eared les rassemblait dans un coin. Komodo, lui, se dirigea vers les escaliers, protégé par sa bulle psychique. Les gars de l’Inter-MHT le suivirent, eux aussi sous la protection de Luther.

Lorsque le dirigeant génoshéen parvint dans la longue galerie, les émeutiers avaient atteint l’autre côté. Lorsqu’ils le virent, ils se mirent à courir vers lui, et Komodo continuait d’avancer vers eux, imperturbable et décidé. Une boule de feu jaillit, et explosa sur le leader du MNAM, sans lui occasionner le moindre dégât.

Mais lorsque fut sensé arriver le choc entre le peuple et son dirigeant, tout s’arrêta. Les Génoshéens se tinrent un une ligne, face à Komodo, qui les scrutait de son regard faché. La tension était palpable, et lourde. Et c’est alors que Komodo fit quelque chose auquel personne ne s’attendait : D’une main vaillante et sans hésitation, il s’empara de sa propre gorge, y plantant ses griffes avec force et sans pitié, et se l’arracha d’un coup sec, sans se permettre le moindre cri, la moindre plainte. Il tomba à genoux sur le sol, sous les yeux étourdis des badauds belliqueux, puis face contre terre, mort.

Chaque mutant présent se regardait maintenant avec un sentiment de saleté, de culpabilité. Ils avaient poussé un homme à attenter à ses jours. La colère et la haine les avait aveuglé. Et cet acte insensé les avaient fait reprendre conscience. Qu’ils aient été d’un côté ou de l’autre, les défenseurs ne pouvaient que se demander pourquoi ils s’étaient battu, alors que Komodo gisait. Pour défendre une idéologie, pour préserver la paix. Pour préserver des vies, puisqu’à part Komodo et quelques assaillants trop téméraires, il n’y avait eu aucun mort. Ni Tigar, ni Icare, ni Speed, ni les autres. Tous étaient vivants, à regarder le corps défunt de leur ancien dirigeant.

Le climat s’annonçait tempétueux, à l’avenir, sur Génosha. Et incertain.

Au fond de la galerie, près de la sortie, sans que personne ne fasse attention à lui, un homme avec un chapeau faisait demi-tour calmement…

[HJ : Un tout grand merci pour votre participation à ce mode-jeu. J’espère que celui-ci vous a plu ! Vous pouvez poster une dernière fois dans ce sujet pour décrire ce qui se passe et clôturer l’évènement-mission.

Voilà les points :

Georgia : 3 points. Des actions décisives, efficaces, réfléchies, une présence irréprochable et des utilisations pertinentes de ton pouvoir : très bon mode-jeu pour toi !
Jason : 3 points. Très bonne participation aussi. Constant et imaginatif, tu as été l’un des pivots de ce mode-jeu.
Robin : 2 points. Un bon mode-jeu : des actions correctes au début, mais un petit manque de coordination a failli couter cher à plusieurs d’entre vous. Dommage ! Bonnes initiatives, et bonne présence, sinon.
Grégoire : 2 points. Bon mode-jeu pour toi ! Tes actions étaient pertinentes et avaient un but logique qui tenait compte de la situation.
Luther : 2 points. Une participation peu constante, avec de nombreux retards. Heureusement, tes actions efficaces et bien pensées rattrapent ça !]

(plus un hrp, plutot qu'un rp, car j'ai que quelques minutes, mais je tenai juste à dire merci pour cette mission, et bravo pour ton "coup d'essai")
jason