Après l'effort, le réconfort!

Sven s'était levé pour aller farfouiller dans le frigo à la recherche d'un gâteau pour Jim qui avait manifestement faim.

La tête dans l'équipement électroménager, il ne remarqua l'incident que quand il se retourna. Regardant Jen devenue tout noire, il eut l'air un peu contrarié.

"C'est curieux... j'avais entendu parler d'un homme... ou d'une femme, je sais plus, qui était noir, et qui est devenu blanc, là, c'est l'inverse.

Tiens Jim, de la tarte aux fraises assorties à tes cheveux !"

Et Sven tendit sa part de tart à Jim avec un grand sourire.

Jim regarda Cassandre dans les yeux, l’écoutant tout en essayant de chercher dans sa mémoire quand est-ce qu’il avait parlé avec la demoiselle qui avait son malaise. Il fit signe affirmatif de la tête alors qu’il aidait Cassandre à relevé Jenifer un peu. Après ceci, Jim affirma.

" Nous n’avons qu’à essayer car si nous ne tentons rien, ça ne va pas aller mieux pour elle. "

Quand Sven tandis la part de tarte à Jim, celui-ci le remercia et lui demanda si il pouvait mettre la part dans une assiette qu’il mettrait sur la table. Jim assura qu’il la mangerait. Puis, il aida Cassandre pour porter la jeune mutante qui avait une asthénie. Il fallait vite la sortir dehors. Cassandre avait proposé de la mettre sur un transat au bord de la piscine. Jim et Cassandre quittèrent donc la pièce alors qu’il tenait la jeune fille avec leur bras.

[ le hall ]

Cassandre hocha doucement la tête aux réponses évasives de Jim. De toute façon, il fallait faire quelque chose, autant essayer ce qu'il suggérait. Elle prit néanmoins une minute pour dissoudre des carrés de sucre dans une gourde qu'elle remplit d'eau, puis transporta la jeune fille avec l'aide du mutant.
Ils passèrent tous les deux par le hall pour accéder au jardin.

Hall

[hrp : Jim on va faire une escale par le hall pour l'amener au jardin]

Infirmerie

C'est une Ivy peut-être légèrement plus échevelée que d'habitude qui déboula en trombe dans la cuisine de l'Institut. Elle espérait y trouver les autorités compétentes, les adultes responsables de l'école, mais bizarrement, la cuisine était vide à l'exception de Gaël et Sven, malgré diverses preuves laissaient à penser que pas mal de monde y était passé peu de temps avant : vaisselle sale posée en vrac un peu partout dans la pièce.

La jeune fille posa une main sur sa poitrine, soulevée par de grosses inspirations et qui trahissaient la course folle qui l'avait menée ici.

"Olala ! C'est horrible, c'est inhumain, c'est une catastrophe, mille couettes ! Mourir comme ça, sans personne à son chevet, c'est le pire qui puisse arriver ! Comment on va faire ??" demanda-t-elle à Gaël en se prenant la tête entre les mains.

"Toutes ces émotions m'ont données faim, tiens." marmonna-t-elle en prenant l'un des cookies laissés sur la table par Jenifer, et en se mettant à grignotter silencieusement, ayant déjà complètement oublié la raison de son émoi.

Sven s'était sagement mis à la vaisselle en bougonnant.

"Comme d'habitude, on mange tout, et c'est moi qui me carre la vaisselle à faire."

Alors qu'il tenait une assiette qu'il achevait de rincer, Ivy fit irruption dans la pièce. Vu l'état d'émoi profond dans lequel elle se trouvait, Sven lâcha immédiatement ses activités, qui firent un énorme plouf dans la vaisselle, arrosant les alentours, et il se retourna en criant de peur comme une blonde.

"Mais Ivy !! Mon dieu c'est terrible !!! Il va falloir acheter des fleurs, et une plaque de marbre... ou bien de granite ? Et puis inventer un épitaphe : ci-gît... Mais qui est mort ?"

Ivy avait déjà changé d'activité pour se lancer dans le dévorage de cookies. Sven devint alors livide en s'approchant de la table où se trouvaient les sucreries.

"Mon dieu... non... C'est trop horrible..."

Il prit la boîte de cookies, la retourna, et constata qu'elle était vide.

"La boîte a rendu son dernier cookie !!!"

Gaël resta silencieux quelques minutes. Cette journée était vraiment très particulière et le fait d’apprendre que Thadeus Zachary, l’ennemi n°1 de tous les mutants, avait un fils qui faisait lui aussi parti de cette étrange « communauté » ne faisait que rendre la situation encore plus difficile.

*Il ne manquait plus que le fils mutant de l’homme qui déteste le plus les mutants pour que la fête commence vraiment…*

Même si Cassandre semblait lui faire confiance, le jeune homme trouva qu ‘il ne pouvait pas il y avoir de meilleur moment pour mettre en pratique sa petite résolution personnelle, c’est-à-dire ne pas faire accorder sa confiance à n’importe qui. Et au moins, il avait une bonne raison pour se montrer méfiant cette fois.
La malaise de Jenifer le sortit de ses pensées mais il ne pouvait absolument rien faire pour l’aider, il avait déjà du mal à marcher tout seul alors il ne lui vint même pas à l’esprit de porter quelqu’un d’autre. Il resta immobile, sur son siège, regardant Cassandre et Jim, qui était arrivé quelques instants plus tôt, quitter la cuisine. Le jeune homme ne resta seul avec Sven qu’un court moment puisqu’Ivy déboula dans la cuisine, essoufflée et apparemment choquée. Ne parvenant qu’à comprendre que quelques mots de son charabia, l’ado n’eu pas le temps d’ouvrir la bouche que Sven en rajouta une couche, rendant la conversation encore plus incompréhensible. Mais comme il semblait qu’une personne venait de mourir, Gaël perdit son calme et se mit quasiment à hurler:

« On s’en fout des cookies Sven, ça se rachète une boîte!!! Ivy, qui est mort? »

Sven sursauta comme pas possible quand Gaël se mit à lui hurler dessus. Il regarda un instant Ivy, puis son regard s'emplit d'une froideur mortelle et vengeresse.

Lâchant les mains de la jeune fille, il dévisagea Gaël, emplissant son regard bleu de frissons glacés.

"Comme tu te trompes Gaël... Rien n'est plus important que le dernier cookie d'une boîte ! C'est sur lui que se base tout, et c'est de lui que tout part ! Manger le dernier cookie de la boîte, c'est avoir la certitude qu'on les a bien tous mangés avant, et c'est sur le souvenir de ce cookie là que se basera tout notre jugement sur la boîte écoulée. Et lorsqu'on ouvrira la boîte suivante, on repense ému et empli d'espoir au dernier cookie de la boîte précédente s'il était bon ! De la qualité du dernier cookie de la boîte dépend tout le bonheur de consommer ceux de la boîte suivante ! Ne sous-estime jamais le caractère sacré du dernier cookie d'une boîte !"

Sven s'était emporté et avait presque crié les dernières phrases sur Gaël. Finalement, il se retourna vivement vers Ivy, prit la boîte de cookies vides, et la brandit telle la torche de la statue de la Liberté.

"Nous allons refaire des cookies ! Et en l'honneur de Liven, le dernier sera aux carottes, car c'est ainsi qu'il s'appelait en réalité. Et nous l'enterrerons avec !"

Un bref instant passa, puis Sven demanda de sa petite voix habituelle.

"Ah bon ? Il est mort ?"

La journée qui venait de passer et qui, à la grande déception de Gaël, n’était pas terminée fut très riche en émotions et en révélations et c’est pour cela que le jeune homme s’énerva comme il ne l’avait fait qu’une seule fois dans sa vie. En même temps, il était question ici d’une vie humaine et plus que jamais, il ne comprit pas comment Sven faisait pour réagir ainsi, à l’annonce de la mort présumée de l’un des élèves. Il monta le ton un cran au dessus et s’étonna lui-même de pouvoir parler aussi fort dans son état.

« Le premier qui essaie de faire ne serait-ce qu’une petite miette de cookie, je lui coupe les mains et je les lui fais manger!!! Ivy, es-tu absolument certaine que Liven est mort?? »

*Faites que non, faites que non, faites que non…*

Gaël dévisagea Ivy et Sven. Ces deux-là comprenaient si souvent de travers qu’il était en droit de se demander si ils ne faisaient pas exprès. Peut-être était-ce un jeu, un test que les aînés faisaient subir aux plus jeunes pour les cerner, ou mieux encore, les jauger. Oui, dans la petite tête du jeune homme, c’était tout à fait possible et après tout, qu’est-ce qui ne l’était pas dans l’institut? Il se calma un peu, respira lentement et décida d’entrer dans leur petit jeu. Il fixa son regard sur Ivy, sans cligner les yeux.

« Voyons, Ivy, je n’ai pas besoin de mes pouvoirs pour couper les membres. Moi, je fais ça à l’ancienne, avec des couteaux de cuisine bien aiguisés. Bien sûr, c’est plus salissant mais c’est tellement plus marrant pour celui qui coupe… » 

Il reprit ensuite un ton plus sérieux, mais toujours sans quitter du regard les deux compères:

« Il faut être sûr pour Liven. Allez à l’infirmerie voir si il est vraiment….parti. Si ça trouve, il ne fait que dormir ce qui expliquerait pourquoi il n’a pas ouvert les yeux. Et surtout, n’hésitez pas à demander de l’aide si vous rencontrez quelqu’un. »

*Parce vu comment vous êtes doués, ça ferait de mal à personne un coup de main.*

Attention, saut temporel !!

Je vous demande de bien vouloir terminer rapidement ces sujets, car nous réalisons un saut temporel de quelques jours dans le futur. Vous avez jusqu'à mercredi 1er novembre.
Parmi les dernières nouvelles importantes dont tout le monde doit être au courant :

- Liven est sorti de l'infirmerie, il s'est doucement rétabli, même si Cerebra lui a conseillé de ne pas trop forcer.
- Ashern est arrivé à l'institut, il a retrouvé Jessica, et tous les élèves le connaissent au moins de vue. Certaines rumeurs courent à son sujet : il aurait un passé trouble, et il s'entretient souvent avec Cassandre.
- Et comme d'habitude, tous les nouveaux arrivés des journées portes ouvertes ont eu le temps d'apprendre au moins les noms de ceux qu'ils n'ont pas rencontré.

Sven se prit à rire quand Gaël parla de couper les membres d'une personne... Cette idée lui semblait totalement loufoque.

"Allons Gaël... tout le monde sait que ton pouvoir est de posséder les gens, et pas de jouer les bouchers..."

Puis il regarda Ivy, oubliant presque la présence de la personne à qui il venait de parler une seconde avant.

"Mais, Ivy... Pourquoi il croit qu'on a besoin d'aide ? On a tout fait nous même pour les journées portes ouvertes, et tout allait bien jusqu'à ce que quelqu'un mette des gros pieds crottés dans le plat..."

Ivy agrandit ses petits yeux verts de stupeur. Le comportement de Gaël était devenu étrange dernièrement. Elle l'avait pourtant trouvé sympathique à son arrivée à l'Institut.
Elle contourna Sven d'un entrechat et se cacha derrière lui. La jeune fille tenait à sa liquette ! Peut-être que toutes ces rumeurs sur les Français étaient vraies après tout. Jusqu'ici elle n'y avait jamais cru, mais de par les campagnes irlandaises, on racontait que les Français étaient de nature violente, la preuve ils avaient décapité leur roi plutôt que de le renverser, et mangeaient des escargots et d'autres animaux saugrenus...
Elle avala difficilement sa salive, avant de répondre à Sven.

"Ouais d'abord ! On se débrouille très bien tous seuls !" s'exclama-t-elle en se remémorant sa bonne conduite ces derniers temps. Décidemment, il n'y avait que Sven pour reconnaître leurs mérites respectifs !

"Humpf!" ajouta-t-elle en se dirigeant vers le pas de la porte.

"Dryade va de ce pas tirer cette affaire au clair. Viens Cloud, emmène la boîte de cookies aussi..."

Sur ce, elle s'empressa de quitter la pièce, des images de cannibalisme plein la tête et en s'interrogeant sur le nombre de Français vivant à l'Institut...

Infirmerie

Cloud jeta un dernier regard incertain à Gaël. Le mutant nébuleux était manifestement empli de sentiments contradictoires vis-à-vis du mutant français.

Finalement, il se saisit de la boîte de cookies, et dit ces dernières paroles à Gaël, qui promettaient de rester dans la mémoire.

"Méfie toi du retour des cookies qui parlent."

Puis il sortit de la pièce à la suite d'Ivy.

Infirmerie

Un sourire triomphant se dessina sur le visage de Gaël.

* Je dois avouer qu’ils sont bien forts pour embrouiller, ces deux-là. Mais on me l’a fait pas à moi! Liven est pas mort, c’était juste pour me flanquer la frousse mais Gaël Samson ne tombe pas dans ce genre de vieux pièges!*

Toujours persuadé d’avoir réussi haut la main un test, il se leva de sa chaise et quitta la cuisine. Il voulait aller dans sa chambre où l’attendait un sommeil bien mérité. Après tout ce qui c’était passé dans la journée, c’était bien la première fois qu’il était sûr de passer une bonne nuit à l’institut.