Les combattants de la liberté (Post saut temporel)

L'histoire de son oeil ne semblait pas géner Cassandre... Myou la remercia d'un regard froid, mais pourtant son coeur lui, ressentait beaucoup de chaleur pour cette femme. Elle ressentait... un truc bizarre pour elle... Elle ne comprenait pas bien encore...


~~ Flash-Back ~~

Un homme maigre, le visage pâle, des lunettes lui mangeant le visage, entra dans la pièce.

- Milo-papa !! Okaeri !!

Soudain, le visage de l'homme retrouva le sourire, devant celui de la petite fille. Il se baissa à sa hauteur, saachant très bien qu'il ne pourrait pas la porter dans ses bras. Le poids de son attirail l'en empêchait...

- Tadaima ~~
- Ne, ne , Milo-papa, tu emmènes Myou dehors, la prochaine fois ?
- ... Myou.. Tu sais bien que tu ne peux pas..
- ... éè... Mais... Myou veut aussi tenir la main de maman et papa !

Un sourcil de l'homme se leva. Une maman ... ? Où en avait-elle entendu parlé ?
Un autre homme, un gaillard plus dodu, moins soigné, entra alors dans la pièce, arrivant de son atelier pour accueillir lui aussi son ami. C'était... le deuxième papa. Celui grâce à qui Myou avait survécu...

- J'crois qu'la gosse a regardé la télé aujourd'hui... Elle y a vu de trucs à l'eau de rose...
- .... Mais non, Isha-papa, c'était pas rose !! C'était pleins de couleurs ! Et il y avait un petit garçon, qui faisait les courses avec sa maman et son papa ! Myou veut aussi faire les courses dehors ! Myou veut aller voir !

Milo soupira... Ca lui fendait le coeur, de la garder ici... Mais avait-il un autre choix ?

- J'ai déjà fait les courses, Myou...
-... Oooh éè...
- Mais je t'ai ramené quelque chose !

Il fouilla dans son sac, pour en sortir... un nounours brun avec un ruban autour du cou. Il le tendit à Myou.

- Quand je l'ai vu, Papa a pensé à toi !
- ooooh *o* !
- Ca c'est de la matière qu'on adore, parce que c'est doux..

Myou toucha le nounours, curieuse. Elle ne pouvait pas ressentir ce dont il parlait, mais elle voulait toujours connaître ces mots-là quand même...

- ... C'est doux... ?
- Oui, c'est doux. ... Tu pourras jouer à la Maman avec lui... d'accord ?

Myou serra le nounours contre elle, le visage un instant triste, puis le sourire revint sur ses lèvres.

- Hai, Milo-papa ! ^__^

~~ Fin Flash-Back ~~


Ce jour-là, Myou n'avait pas voulu lui faire de la peine... Mais ce n'était pas "jouer" à la maman, qu'elle voulait... C'était en avoir une...
Merde... Pourquoi je pense à ça maintenant ?
Etait-ce... cette Cassandre qui l'a mettait dans cet état ?
Enlève-toi ça de la tête, baka...
Surtout que cette femme risquait encore de comprendre ses sentiments, si elle était voyante...

Myou laissa la son costume, et se dépêcha de sortir. Elle avait besoin de se défouler. Courir, encore et encore. Ca lui permetterait à elle aussi de faire "quelques réglages". Vérifier qu'il n'y avait aucune faille dans sa mécanique avant demain. Et après, elle aurait l'esprit plus calme pour étudier la possibilité de son oeil à se rendre utile...

[Jardins, virtuellement, puis chambre, virtuellement, avant le lendemain]

« Eh bien, ça promet »

C’était là la seule conclusion que Gaël put tirer du briefing. Il était assez abasourdi par tout ce qui venait de se dire. Il allait le lendemain aller à l’assaut d’une base militaire ultra sophistiqué où sont enfermés des mutants pour on-ne-sait-quelle-expérience diabolique. L’espace d’un instant, il se demanda très franchement ce qu’il faisait ici. C’était un ado banal français de 14 ans qui n’était même encore au lycée. Et lendemain, il deviendrait un ado mutant français de 14 ans qui assiégeait son premier camp de concentration mutant. Il n’avait d’ailleurs que moyennement confiance en ses pouvoirs et se demanda quel genre d’objets pourrait l’aider dans une situation de combat.
La salle se vida au fil de sa réflexion et lorsque Gaël reprit ses esprits, elle était quasiment vide. Il se leva et se posa devant le costume qui portait son nom. Il trouva d’ailleurs que sa tenue avait un petit air de super-heros, comme on en trouvait dans de très vieilles BD, ce qui ne lui déplut pas. Mais pouvait-il se considérer comme un héros? Il allait faire pourtant faire quelque chose d’héroïque, il allait au péril de sa vie essayer de sauver celle des autres. Mais ce n’était pas pour les autres qu’il avait décidé de faire partie de la mission. C’était par pur plaisir personnel, il n’avait même pas pensé aux prisonniers. Pouvait-on parler de héros dans ce cas-là?

*De toutes façons, je vais peut-être mourir alors j’ai bien le droit de me prendre pour ce que j’ai envie de me prendre!*

Il s’empara de son costume et quitta à son tour la salle de briefing, le sourire aux lèvres en pensant au héros qu’il était…