Chambre de Kitty et Louison

Chambre de River et Wind

Il y avait encore du monde dans le couloir. Louis était là aussi. Kalalli passa la tête pour voir l'état de la chambre d'où était venu le vacarme. Louison et River étaient dedans. Il y rentra et ne put que voir la tempête qui était passée dans la chambre, désordonnant tout ce qu'il y avait. Sur le bureau, il y avait une étrange boite, étrange par la forme, ouverte. Louison demandait où est ce qu'elle pourrait trouver de quoi nettoyer la chambre. Apparament, ce serait pour plus tard la patinoire.

Généreux, et peut être rassuré de se savoir dans l'Institut si on l'appelait, il proposa au deux filles :
" Je peux vous aider à ranger ? Ca ira plus vite si on s'y met tous non ? On fera ça une autre fois pour la patinoire. C'est moins urgent ! "

Il comprit alors qu'il finissait de parler ce qu'était cette boite. C'était l'étuie du "violon" de Kitty, chose qui de nos jours était une antiquité.

L'élan d'Alixtide se brisa net quand il vit l'improbable Juliette, démone parmi les démones, sbire en chef de Carlie Marin et des JustiX. Le cauchemar personnifié. La sorcière vengeresse toujours prompte à apparaître quand le forfait était en passe d'être accompli avec brio.

Il eut du mal à déglutir et choisit de rester sous la protection providentielle de sa prof. Il garda les mâchoires solidement serrées, le regard errant sur la robe gothique. Puis devant les injonctions de Sahari, il posa le linge dans le couloir, et emboita de très près le pas de la grande Africaine. Il eut juste la force de dire à la Jutix en passant. D'une voix qui se voulait rassurante.

"Oh ne t'inquiète pas, Juliette, il n'y a rien du tout... rien de quoi s'énerver... Plus tard plus tard hein Juliette..."

Il laissa sa phrase en suspend et profita de l'hystérie de la jeune River pour s'enfuir le plus vite possible dans le bureau de Sahari.

bureau de Sahari

Grâce à Sahari, Alixtide venait d'échapper à la colère de Juliette. Tout au moins, pour le moment... Le professeur référent des Oryx avait demandé au trois élèves, qui faisaient justement parti de son équipe, de le suivre jusqu'à son bureau en compagnie de la victime de leur petite mascarade stupide. Quelque part, la jeune gothique était un peu gênée pour le professeur Fouba. En effet, selon elle le comportement d'une classe reflétait la capacité du professeur à se faire obéir, et à maintenir ses élèves sur le droit chemin. En l'occurrence, Sahari avait visiblement échoué avec son équipe, vue que le trio malfaisant était Oryx d'un bout à l'autre de la chaine.

Une fois la petite cour disparate parti, Juliette reporta à nouveau son regard sur l'état lamentable du lieu du crime. Elle se demanda alors ce que les coupables allait bien pouvoir donner comme explication au professeur Fouba, pour échapper au châtiment qui ne pouvait décemment pas passer au dessus de leurs têtes sans s'abattre avec fermeté sur leur personne. Puis, elle releva doucement la tête en entendant deux élèves arrivé, deux nouveaux puisqu'elle ne les avait encore jamais vu... Du moins, la jeune fille car en ce qui concernait le garçon il lui sembla tout de même le reconnaitre... Il était toujours aussi vrai, que Juliette ne s'intéressait finalement que de très loin aux élèves récents. Il faudrait vraiment qu'elle change cet état de fait... Un jour...

Finalement, River et les deux élèves allaient remettre la chambre de Kitty en état, et elle jugea que trois personne étaient bien suffisant pour ce travail. la jeune femme se baissa pour ramasser quelques vêtements éparpiller sur le sol, et les déposa sur la commode avant de prendre un petit débardeur bleuté d'un bien joli pastel, qu'elle secoua brièvement afin d'ôter le peu de saleté qu'il pouvait y avoir. Juliette entreprit ensuite de le plier, tout en interrogeant négligemment les trois personnes qui étaient présente avec elle dans la pièce...

"Qu'est-ce qui à bien pu leur passer par la tête à ces trois là, à vôtre avis..?"

Demanda-t-elle, d'une voie redevenue d'un calme musical ou pointait tout de même une certaine lassitude qui témoignait plus ou moins inconsciemment de son incompréhension de la chose...

C'est fou le succès qu'avait leur petite sauterie. A croire que tout le monde s'était donné le mot pour venir festoyer chez Louison et Kitty avec elles. Peut-être que finalement ils - elles surtout, y'avait que des filles - finiraient par reconnaître que leur idée était bonne. Que ça souderait la camaraderie dans l'Institut, comme c'était à priori la SEULE chose qui ait une importance, que tout le monde soit ami avec tout le monde, qu'on se fasse des câlins, des bisous, des grands sourires pleins de sucre...Camille aimait les câlins, d'accord, mais pas faits par n'importe qui.

Et pendant ce temps, l'antéchristienne Georgia se voyait chargé de tous les chefs d'accusation. De perversion, de sadisme, de préméditation de crime, tout ça sans broncher. Admirable.

Leur professeur était arrivé. C'était la seule personne que la Bretonne regrettait de voir là. Les autres, elle n'en avait strictement rien à faire. Elle se releva, alors que ses deux camarades prenaient congé. Elle passa rapidement une main dans ses cheveux en pagaille, et regarda le bon peuple se préparer au lynchage public. Dans son regard, elle ne sait pas si c'est la pitié ou le dégoût qui rivalisaient.

Vous avez tous faux. C'est moi qui ai eu l'idée. C'est vrai, depuis que je suis enfermée, j'ai un mal de crâne, c'est horrible. Alors préventivement, je me suis dit que le plus simple c'était de détruire toutes les sources potentielles de migraine.

Et Kitty qui se lamentait pour son violon...pourquoi s'en faire, quand tant d'amis se tenaient prêts à lui rendre service, spontanément, par pure bonté d'âme !

Ah oui, il est pas disparu, le violon, la dernière fois que je l'ai vu - enfin, que j'ai vu ses morceaux - ils faisaient une bataille de boules de neige, et avaient l'air de vraiment bien s'amuser.

Puis elle regarda River.

Tu as raison de préparer Kitty à une vie sans problèmes, sans gens méchants, ni rien. Vous avez tous raison. Comme ça, quand elle aura vingt ans et que peut-être elle aura envie d'avoir une vie à elle, elle sera pas du tout surprise d'apprendre que le monde est pourri. Bonne pédagogie.

Elle se dirigea vers la sortie avec un sourire narquois pour Juliette qui était arrivée comme une cheveu sur la soupe sans trop savoir pourquoi.

Ah là là...j'vous jure, ma bonne dame, la JustiX a du souci à s'faire avec des délinquants pareils dans l'Institut, quand est-ce qu'on rétablira les châtiments corporels pour les mater un peu, je vous l'demande ?

Puis elle sortit, un peu en rage, un peu soulagée.

bureau de Sahari

Quand Louis débarqua dans le couloir, on aurait dit que la moitié de l'institut était présent. Devant lui un attroupement s'était formé et il n’arrivait pas à bien voir ce qui se passait quand soudain, il entendit un bruit sourd qui le fit sursauter.

[i]« punaise, qu’est ce qui se passe là » se dit-il.

Prudemment il s’approcha de la porte de Kitty et Louison, pour apercevoir un jeune homme en forme de cristal en train de taper à coup de poing sur la porte des filles.

« Yeah ! il est cool son look à lui… Mais pourquoi il tape sur la porte ? » se demanda-t-il.

Avant d’avoir pu trouver une question à sa réponse, Louis vit débouler « tête d’os » (c’est le seul surnom qui semblait convenir à cette étrange femme), qui se mit à hurler à travers la porte demandant au occupant de la chambre de sortir. En tout cas son injonction calma « le gros cailloux » qui retourna dans la chambre de River.

Quelques instant plus tard la porte s’ouvrit et il vit sortir un mec accompagné d’une odeur lui refilant un haut-le-cœur direct suivit de deux jeune fille en tenue… plus que légère. Rouge jusqu’aux oreilles il se retourna et décida de retourner dans la chambre de River et de Wind pour finir son repas. après tout ce qui se passait là ne le regardait pas et il préférait l'ambiance chaleureuse du repas à toute cette agitation.

Chambre de River et Wind

C'est vrai ça ? Pourquoi ils avaient fait ce raid directement dirigé à l'encontre de Kitty ? En quoi est ce qu'elle pouvait mériter ça ? Une foule de questions s'entrechoquaient dans l'esprit du mutant à la question de la fille, Juliette.

Kalalli fit une mine dubitative et un "non" de la tête pour montrer qu'il n'en avait pas la moindre idée. Louis lui, était retourné dans la chambre de River où ils mangeaient quelques secondes auparavant. Il resta surprit un instant de la réaction de son nouvel ami, qui visiblement n'allait pas les aider à ranger. C'est vrai qu'il ne connaissait pas plus que ça Kitty après tout, mais bon, ca permettrait toujours de faire une bonne action et surtout pour lui de rencontrer un peu de monde. Tant pis.

Juliette eut alors un message du communicateur qu'elle cachait entre ses seins. Il détourna chastement le regard lorsqu'elle le retira, puis observa à nouveau le bordel de la chambre. Pour sûr, ils allaient y passer du temps à tout ranger ! Après sa communication, elle leur annonça qu'elle devait partir pour ce qui semblait être une réunion. Au moins, on était sûr qu'elle disait vrai. Kala lui sourit alors en disant : " C'est pas grave. On devrait s'en sortir quand même ! Bonne journée dans ce cas. "

Il demanda ensuite, un peu gêné, à River : " Tu t'occupes de ranger les vêtements et moi je range le reste ? Ce sera moins gênant si je tombe sur des affaires... personnelles dirons nous. "

Il détourna le regard vers les affaires qui traînaient éparpillées un peu partout. Ils allaient y passer du temps !

[ Infirmerie]

Lorsque Wind monta vers les chambres, elle croisa brièvement le professeur Fouba et les trois Oryx, ainsi que Kitty, à qui elle adressa un sourire avant de repérer son air attristé. Elle n’eut guère le loisir de demander à la fillette ce qui lui valait cette tristesse, puisqu’elle suivait un professeur, mais fronça les sourcils en les regardant s’éloigner. La petite musicienne n’était pas la plus proche amie d’Alixtide et Georgia dans son souvenir, et elle se demandait ce qui pouvait les concerner tous les quatre, si ce n’était qu’il y avait sans doute un lien avec l’appel de River… Elle pressa donc le pas, inquiète de ce qui avait pu se produire, mais s’arrêta net entre leurs deux chambres pour trouver là un spectacle des plus… étranges.

Juliette quittait la chambre de Kitty, et elle lui adressa un sourire pas très convainquant comme son regard passait rapidement sur la pièce chamboulée, où une nouvelle tête, et Kallali et River entreprenaient de faire un peu de rangement. Dans sa propre chambre, Louis (qu’elle avait quitté un peu subitement tout à l’heure pour suivre Nan), une autre nouvelle dont elle n’avait pas retenu le nom, et Lucas, déjeunaient tranquillement. Elle resta un instant à observer les personnes dans l’une et l’autre des deux pièces, sans trop bien comprendre ce qui avait pu arriver ni les réactions de chacun, bien qu’elle supposât que le quatuor suivant Miss Fouba avait un lien avec l’état de la chambre de Kitty, et que si tous s’étaient agglutinés dans la pièce dévastée, ils auraient plus eu tendance à se gêner mutuellement qu’à être efficaces.

Elle n’était pas trop fan de l’idée du déjeuner dans la chambre, songeant que la sauce (au miel si elle supposait bien au fumet qui se dégageait légèrement de la pièce et à l’aspect des assiettes, made by River, à tous les coups) aurait tôt fait de se retrouver sur le parquet ou sur un des tapis… Mais elle n’avait pas envie de jouer les rabat-joie, et sourit au trio en plein repas (notant au passage que la jeune fille devait porter un pantalon appartenant à sa cadette), avant de faire un pas pour se placer dans l’encadrement de la porte de l’ancienne Stryx.

Kallali venait de proposer à River de s'occuper des vêtements, pour lesquels il lui semblait plus convenables que ce fût une fille qui s'en occupe. Un pâle sourire étira les lèvres de l'anglaise devant l'attention et elle s'avança :

- Un coup de main ?

Ils auraient sans doute pu s'en sortir seuls, mais et elle s'était demandé si elle avait bien fait de remonter, et d’abandonner son équipe, quelques instants, songeant qu'ici non plus, elle risquait de ne pas être très utile, au vu de l’avancée du ménage en cours. Mais voilà qu'on lui laissait le champ libre, et pour quelque chose qu'elle savait faire, sans risque de se planter. Elle adressa un sourire à l'inuit, et reprit sans le savoir le travail de la gothique qu'elle avait croisée quelques instants plus tôt, triant le linge propre et sale, prévoyant donc un passage par la buanderie à suivre.

Après quoi elle songeait assez sérieusement à redescendre consulter les articles qu’elle n’avait que survolé ou même pas lus du tout, et à fouiller un peu sur le net pour tenter d’y voir plus clair. Il y avait eues beaucoup de choses de dites à l’infirmerie, et son esprit restait encore assez embrouillé là-dessus, elle aurait grandement besoin d’y voir plus clair… En attendant, se vider un peu l'esprit sur une tâche ménagère ne lui ferait pas de mal, mais malheureusement, les questions qui restaient en suspens ne semblaient pas vouloir quitter son esprit...

River avait promis à la fillette de faire son possible pour retrouver son bien. Pourtant, les paroles de Camille venaient de réduire cette possibilité à néans, anéantissant du même coup l'anglaise. Celle-ci s'assit sur l'un des lits et prit sa tête dans ses mains. Le violon de Kitty, détruit. Elle savait que la fillette y tenait, que c'était rare d'en trouver aujourd'hui. Que faire? Juliette annonça son départ pour une réunion des Justix. River ne songea même pas à lui demander de saluer Noémie de sa part. Elle était plongée dans les pensées les plus noires. Elle qui avait cru pouvoir passer une bonne journée, que les problèmes étaient résolus, elle s'en trouvait avec de nouveaux sur les bras, hébétée, incapable de faire quoi que ce soit. Si, encore, elle avait su comment retrouver une pièce comme le violon de Kitty... A la question de Louison, River répondit d'une voix blanche:

"Il y a un placard, au bout du couloir. Tu trouveras ce que tu cherches là bas."

Elle lui indiqua la direction puis se tourna vers Kalalli. Les vêtements... Oui, c'était ce qu'elle allait faire. Elle hocha la tête, remerciant intérieurement le garçon puis se leva, telle un automate. Elle venait de s'emparer du premier vêtement quand sa soeur pénétra dans la pièce ravagée. River se tourna vers elle.

"Ils ont détruit son violon, Wind. Je croyais que maintenant, Georgia avait laissé tomber, qu'elle s'était calmée... Elle ne m'a lachée que pour mieux s'en prendre à Kitty... Je la hais, Wind... Je la hais... Je te jure que je la tuerai, un jour..."

Elle marqua un temps de silence, avant de reprendre:

"Kitty m'a demandé de lui retrouver son violon. Je vais faire comment? Je vais lui dire quoi?"

Artemis secoua la tête. Maintenant que sa soeur était là, elle allait sans doute tout prendre en main. La jeune fille, d'ordinaire enthousiaste et pleine d'entrain, comme avaient pu le voir ses camarades tout à l'heure, ne rêvait, en cet instant, que de pouvoir se reposer sur quelqu'une d'autre, sa soeur en l'occurence. Son aînée qui avait toujours eu la tête sur les épaules et qui savait quelles décisions prendre.

Infirmerie Chambre de Iacobo(ellipse narrative)


Le jeune serbe fut attiré par les sons inquiets sortant de la chambre qu'il identifia vaguement comme celle de Kitty. Il ricana seul dans le couloir , se remémorant qu'il avait oublié de fermer la porte de sa chambre, vagabondant à travers l'institut.

La petite réunion X-rays l'avait étrangement décimé , son moral comme son organisme qui criait à nouveau sa faim de drogue : les crises ne lui était plus arrivées depuis un certain temps , le prenant cette fois par surprise , lui déchirant l'estomac comme sa tête dont il avait la douloureuse impression d'être écrasée par un puissant étau.

La rupture avec son ancienne vie avait été bien trop radicale et l'ex-prostitué en payait à présent le prix : pas de femmes , pas de fêtes , pas de nuit blanche planante , plus de Serbie , plus d'héroïne , plus de drogue , trop peu d'alcool. Il était à l'époque sur le chemin tout tracé de l'autodestruction , brusquement dévié par l'apparition de son pouvoir mutant, repoussant l'heure si proche de sa mort.

L'absurdité de sa vie ne le laissait plus indifférent : elle était triste , dévorante. Même l'excitation générée par la Sentinelle l'avait quittée.Tous ces élèves de l'Institut qu'il croisait chaque jour sans vraiment les connaitre ,sans vouloir les connaitre. Et cet étrange ange rédempteur trouvé dans cette petite ville des Etats-Unis , incarné dans cette sublime anglaise aux valeurs si opposées aux siennes , allant jusqu'à défier sa conception du destin.

Bref , le corps chauffé dans son pull en cashmir décoletté , les pieds dans des mocassins offerts par une chef d'entreprise quinquagénaire et veuve.
Une bouteille de whisky pur malt bien enfoncée dans sa main gauche qui n'attendait qu'a être bue : Iacobo lui rendit donc service , une bonne rasade ne pouvant lui faire beaucoup de mal.

Sa vision floutée , il marchait au ralenti dans le couloir , se laissant guider par une voix qu'il reconnut bientôt comme celle de River. Il entra dans la chambre sans demander quoique ce soit , regardant tout de même Wind au pas de la porte. Il comprit que Georgia et quelques autres , qu'il supposait être un malade mental comme Alixtide ou bien une groupie en pleine découverte de son orientation sexuelle comme pouvait l'être cette frenchie de Camille.

Son visage n'avait plus aucun sens , alternant entre le sourire faux , la tristesse profonde et des ricanements nerveux. Ses mains tremblaient fortement , Iacobo buvant quelques gorgées pour arranger le coup. Il s'étendit sur le lit de Kitty , s'appuyant contre un mur tout en avalant un énième cul sec.

"Bloody Hell ! Comme vous dites en Grande-Bretagne n'est-ce pas héhé... Ils ont explosé le violon de Kitty ? Ha oui , le sublime petit stradivarius qu'elle possédait. C'est dommage ! Le vendre aurait été tout de même plus malin dans une fibre maléfique. J'en ai vu rarement de ces petits bijoux , quelques opéras et orchestres de luxe en Europe , ça ne se construit plus , le savoir-faire s'est perdu , un son vraiment enchantant...De toute façon elle n'avait largement pas le niveau pour cette beauté. Des maitres l'ont utilisé , produisant des sons... bref on s'en fout. Ce qui est fait est fait , elle fera un peu plus ses devoirs comme ca je suppose... Oui hmm , loin de moi l'idée de brusquer votre réunion familiale mais je cherchais une corde , et j'ai vu la chambre ouverte , je me suis dis... donc une corde , assez longue de préférence , solide tu vois ? Pour faire des bons nœuds ?"

L'émetteur des mutants présents se mit à grésiller et la voix de Rachel se fit entendre:

Rachel a écrit:"Ladies and Gentlemen, may I have your attention please? Ici Rachel McCallum en direct de l'aréna de Salem Center où se prépare un match de Hockey! Sport National du Canada, le hockey est un sport dans lequel il faut simplement envoyé un...OUi bon, vous le savez! Il nous manque des joueurs! C'est pas cher! C'est amusant! Et c'est froid! Quoi de mieux! On vous attend!"

Pause.

"Ce message a été sponsorisé par l'Institut Xavier. L'Institut Xavier: Vous avez le pouvoir! You've got the power!"

Bureau de Sahari

Georgia fila hors du bureau de Mademoiselle Fouba non sans avoir délicatement refermé la porte. Elle se sentait plus légère, avec le sentiment de l'avoir échappé belle !

Elle souriait. Etait ce l'état naturel de la très vilaine fille qui ne regrettait rien ? Peut être... Et peut être aussi que son sens moral était anesthésié ? Ou que sa conscience se situait à un autre degré ? Elle se sentait plus mal vis à vis de Camille et d'Alixtide qu'autre chose, en fait... Son cas particulier et personnel ne la concernait plus vraiment. Comme si elle se sentait séparée d'elle même. Comme si la niche écologique qu'elle remplissait bon gré mal gré, la protégeait par là même du jugement d'autrui... Comme si tel le garçon de café sartrien, en tant que personne réduite à une fonction prédéfinie par son entourage obligé, elle ne se sentait visée par rien car n'étant tout simplement pas là, réellement, où on la perçoit...

Elle fila à travers les couloirs, courant comme une dératée avec l'enthousiasme de la jeunesse sans mémoire...

Arrivée dans le couloir menant aux chambres, elle marqua une pause... Ne valait il pas mieux attendre Camille, en fait ? Elle hésita. Puis se souvenant des consignes de Mademoiselle Fouba, elle se dit qu'elle serait une grande fille et qu'elle ferait tout bien comme on le lui avait dit... Aussi...

Aussi, elle rentra dans la chambre sans s'annoncer, comme le cheveu sur la soupe.

Le p'tit inuit. Iacobo (excellente surprise). Et les soeurs Smith.

"Hello les gens ! Ca roule ? Ne faites pas attention à moi, je vais juste mettre un peu de l'ordre dans tout ça !"

Et s'avança un peu plus en avant dans la pièce, elle réfléchit à par où commencer ? Remettre la commode à sa place ? Ranger l'armoire ? Nettoyer les TShirts ? Ou aller chercher les restes du violon ?

Elle marqua une courte pause :

"River, à ton avis, je vais chercher les débris de violon ou alors Kitty préfère qu'ils restent dans la neige ?"

La question était légitime. Après, tout Kitty semblait y tenir un poil, donc autant demander avant de commettre un nouvel impair...

Quand la voix de sa sœur retentit, Wind fronça les sourcils. Autant parce qu’elle ne comprenait pas pourquoi Georgia aurait fait ça, que parce que la haine de sa cadette, et la menace de mort qu’elle proférait ne lui plaisait pas du tout. Mais il y avait tellement de détresse dans sa voix lorsqu’elle lui demanda ce qu’elle allait faire, ce qu’elle allait pouvoir dire à Kitty, que l’aînée vint tout naturellement la prendre dans ses bras.

- Je pense que Kitty va rapidement être au courant de ce qui s’est passé, et tu n’as pas à t’en vouloir, tu n’y es pour rien. Je crois que la puce est suffisamment intelligente pour comprendre pourquoi tu ne peux pas tenir ta promesse. Et je crains qu’elle ne garde comme toi beaucoup de ressentiment pour ceux qui sont à l’origine de ce désastre… Georgia, Camille, et Alixtide, n’est-ce pas ?

Elle soupira. Elle leur en voulait aussi, à sa manière, mais n’aurait jamais souhaité la mort de personne. La haine n’engendre que la haine, elle y avait toujours cru, dur comme fer. Ca ne voulait pas dire qu’il fallait tout accepter, dire amen à tout. Mais il y avait d’autres manières de réagir à son sens.

- Riv’, tu vas peut-être trouver ça injuste, mais je ne veux plus jamais t’entendre dire que tu vas tuer qui que ce soit, quelle que soit la situation. Ce ne sont pas des paroles anodines, même prononcées sur le coup de la colère. Ca ne veut pas dire que je ne trouve pas ce qu’ils ont fait inadmissible, mais même si ça n’est pas le cas partout, chez nous, la peine de mort est abolie, et il me semble que c’est plutôt un bien… Il y a d’autres manières de sanctionner un acte répréhensible, et je ne doute pas que Miss Fouba s’y emploie tout à fait correctement.

L’intervention de Iacobo lui fit arquer un sourcil : il entrait, sans plus de cérémonie, une bouteille d’alcool à la main et peut-être déjà passablement imbibé à ce qu’il paraissait à l’anglaise, et s’allongea nonchalamment sur le lit de Kitty. Difficile de lire quoi que ce soit sur son visage qui passait d’une expression à l’autre, plus volage qu’à l’infirmerie tout à l’heure encore…

- Bonne déduction, Iacobo, commença-t-elle, un brin agacée par l’idée qu’il put déverser l’alcool sur le lit de la fillette. Cette petite merveille vient d’être brisée… Imagines-tu ce que ça signifie pour Kitty ? C’est un peu comme si on m’enlevait ma voix, je pense… Elle avait sans doute encore du travail devant elle, mais elle n’a que douze ans, elle avait tout le temps d’apprendre, et ils viennent de briser son rêve. Ca peut te passer au-dessus, mais tu vois, moi je ne m’en fous pas. Il y a déjà suffisamment de choses difficiles tout autour de nous pour qu’on n’évite de se tirer dans les pattes, non ? C’était quoi l’intérêt de détruire son violon ?

Elle secoua la tête, ça ne servait à rien de lui en parler, d’une parce qu’il n’y était pour rien, de deux parce qu’elle savait très bien qu’ils n’avaient pas, mais alors pas du tout la même vision des choses. Elle délaissa sa sœur, et s’approcha du serbe. Elle mourait d’envie de lui arracher cette bouteille des mains, mais qui sait comment il aurait réagi ? Il aurait sans doute pu prendre ça comme une agression, et c’était bien la dernière chose qu’elle voulait.

- Je crois pas que tu trouveras une solution quelle qu’elle soit dans cette bouteille. Quant à la corde, tu crois vraiment que même si j’en possédais une, ce qui est loin d’être le cas, je te la donnerai, là maintenant, alors que t’as l’air tout prêt à t’auto-détruire d’une manière ou d’une autre ?

Elle soupira et s’agenouilla près de lui, passa une main dans ses cheveux, l’air particulièrement las, et croisa finalement les bras sur ses genoux.

- Je te l’ai déjà dit, non ? Que toute vie était précieuse à mes yeux… et tu veux que je t’aide à aller contre ça ?

Elle secoua de nouveau la tête.

- Hors de question. Mais je suppose que ça sert à rien que je te demande de me donner cette bouteille avant de l’avoir vidée entièrement ?

Pourtant, elle tendit une main en sa direction, des fois que...

C'était sans compter l'arrivée d'une nouvelle personne dans la chambre et Wind tourna la tête au son de la voix de Georgia. La question était adressée à sa cadette, et elle jugea que c'était à elle de répondre, mais redoutait sa réaction. Ne venait-elle pas de dire qu'elle la tuerait ? C'était des mots en l'air, sans doute - ou tout au moins les prenaient-elles ainsi, prononcés sous le coup de la colère - mais River était parfois un peu impulsive...

*Iacobo et Georgia, les deux personnes que Riv aime le plus au monde...*

La yankee venait remettre de l'ordre à ce qu'elle disait, et aux yeux de la X-Rays, c'était plutôt positif. Même si sa façon d'être ne sentait pas vraiment le repentir... Elle soupira, et, un brin tendue, elle reposa son regard sur le serbe, légèrement anxieuse quant à la suite des événements.

Alors qu'il se baissait pour ramasser quelques livres éparpillés et en refermer certains écrasés au sol, Kala entendit Wind proposer son aide. Les soeurs Smith étaient vraiment les personnes qu'il préfèrait à l'Institut, avec Kitty pensa l'Inuit. Elles étaient toujours serviables et gentilles. Louis serait peut être devenu un très bon ami aussi, si Kallali était resté plus longtemps ici.

Il sourit à la soeur de River qui commença à ramasser quelques habits qui traînaient. La cadette Smith finit par annoncer à sa grande soeur que le violon de Kitty avait été brisé, se jurant pour elle même qu'elle finirait par la tuer. Apparament, elle avait déjà eu à faire à cette Georgia. Wind la réprimanda pour ses paroles qu'elle trouvait choquantes. Kala savait qu'elle devait dire ça sous la colère. Il ne l'imaginait pas une seconde faire du mal à quelqu'un.

Quelqu'un d'autre entra. Iacobo, le Serbe aux idées trempées du cours de philo. Une bouteille d'alcool à la main, déjà bien entamée, il alla s'allonger comme si de rien n'était sur le lit de la petite télépathe et commença à parler du violon brisé, totalement insensible à la perte. Puis il demanda une corde. Sur le coup, l'Inuit ne saisit pas réellement la raison de cette demande. Pour quoi faire une corde ?

Le communicateur vibra soudain. Un message de Rachel proposait de faire une partie de hockey, sport qu'il trouvait trop violent. Il ne portait pas du tout les sports de contact dans son coeur. Il était plutôt frêle, ce qui n'arrangeait rien en plus.

Alors que Wind s'approchait de Iacobo, une nouvelle personne entra. Décidément, ils commençaient à être nombreux ! C'était la dénommée Georgia, que River avait eut l'air de vouloir assassiner. Elle proposa de l'aide pour ranger. Apparament, elle avait du se faire passer un savon par la dame osseuse et venait réparer ce qui l'était de ses fautes. Kala apprécia le geste et lui sourit même si dans le fond, elle ne devait pas le mériter réellement. Enfin ce qui était fait était fait, et il n'allait pas la détester si elle semblait avoir compris sa bêtise.

Elle posa néanmoins une question délicate à propos du violon qui mit mal à l'aise le jeune. Peut être que River allait s'énerver, et il détestait être présent lorsque les gens se criaient dessus, même si ce n'était pas contre lui. Si ça l'était, il perdait généralement tous ses moyens et sentait rapidement les larmes lui monter aux yeux. Il tentait ensuite tant bien que mal de les retenir, de honte de se montrer aussi sensible. Lorsque c'était passé, s'il avait réussit à se contrôler, il devait affronter le regard des autres. Il baissait alors la tête ou évitait leur regard et essayait de se calmer rapidement, en pensant à autre chose. Mais il suffisait qu'on lui demande s'il allait bien pour que les larmes glissent le long de ses joues... Il fallait donc affronter le regard des autres, ce dont il souffrait beaucoup.

Alors que Wind discutait avec le Serbe, Louison arriva et fut surprise du monde présent dans la chambre. Forcément, ça commencait à chiffrer. Kala lui sourit, amusé de sa réaction. Il put reprendre le rangement de la chambre et continuer à prendre ce qui devait être sur le bureau auparavant. Il ne savait pas tellement où devaient se ranger les affaires, mais il essayait de les disposer au mieux sur le meuble.

[j'ai une connexion sautante, je sais pas ce que donnera le post...]

River guettait attentivement la réaction de sa soeur lorsqu'un indésirable vint faire irruption dans la pièce, au grand dam de l'anglaise qui n'avait déjà pas le moral après les agissements de Georgia à l'encontre de la jeune Kitty. L'adolescente jeta un regard glacial au serbe qui, sans aucune gêne se dirigeait vers le lit de la petite Willington avec une bouteille d'alcool. Comment osait-il seulement agir ainsi? Sans aucune once de respect? Comment osait-il seulement mettre les pieds dans cette chambre? Artemis serra fortement les poings. Sa soeur avait commencé à lui parler, mais, toute à l'attitude de Iacobo, la benjamine des Smiths n'y avait guère prêté attention.

Pourtant, lorsque sa soeur se tourna vers Iacobo pour lui répondre avec une relative douceur, l'Atom'X se sentit fulminer. Porutant, elle tâcha de dissimuler tout cela, de le garder au plus profond d'elle-même. Elle n'avait pas envie de voir la satisfaction se dessiner sur le visage de l'ancien prostitué. Pourtant, il faudrait qu'elle ait une conversation avec sa soeur, et elle était urgente. Comme sa soeur pouvait-elle simplement apprécier ce type suffisant et détestable au possible? Etait-elle folle? Mais la jeune fille n'était pas au bout de ses surprises avec le retour de Georgia dans la pièce. La jeune fille déversa donc tout son fiel sur la mitalienne qu'elle avait cru changée.

"Toi... Espèce de sale petite peste! Comment as-tu simplement osé remettre les pieds dans cette chambre après ce que toi et tes amis avez osé faire? N'as-tu réellement honte de rien? Sais-tu seulement à quel point elle y tenait? A quel point c'était rare?"

La jeune fille traversa la pièce dans une rage noire et s'approcha, menaçante de Georgia.

"Toi, tu ne tiens à rien ni personne. Que t'importe de ce qu'on peut faire à tes affaires ou aux personnes à qui tu tiens... Tout ce qui t'importe, c'est ta petite personne et faire du mal aux autres. Même Iacobo vaut mieux que toi... Et pourtant, il a voulu laisser mourir Jennifer... Mais toi... Toi... tu ne respectes rien. Pas même une de tes coéquipières... Comment peux-tu seulement te regarder en face dans un miroir? Hein? Comment peux-tu seulement supporter de vivre? Kitty tenait à cette instrument comme à la prunelle de ses yeux. C'était son dernier souvenir heureux! Et toi et tes copains, vous lui avez enlevé ça sans aucune vergogne, sans aucune honte!

Tu me dégoutes Georgia... Tu me dégoutes... Tu ne mérites pas de vivre. Ou si... Dans la rue, piétinée par tout le monde. Tu es même incapable de regretter tes actes. Pourquoi tu reviens ici? Pour savourer ta piètre victoire? pour te dire que tu as réussi? tu es fière de ce que tu as fait? en tout cas, tu peux me croire... Je vais te pourrir la vie ici, au point que tu regretteras d'ête venue au monde et d'être venue à l'Institut. Et j'espère pour toi, pour nous tous que tu auras la bonne idée de partir d'ici..."

River se retint avec peine de cracher au visage de l'américaine. En même temps, elle n'en valait pas la peine. Elle ne valait ni pitié, ni compassion. Elle se détourna et reprit, d'une voix glaciale:

"Dégage de cette chambre. Vas récupérer les morceaux du violon. Je ne veux plus te voir t'approcher de Kitty, de moi ou de ma soeur. Ne t'approche pas de cette chambre ou de la mienne."

Et ce fut tout ce qu'elle dit à Georgia. Elle ne lui adresserait plus la parole, à moins d'avoir une bonne raison pour se faire. A la place, elle se tourna vers Iacobo.

"Toi qui sembles t'y connaître, ça coute combien, un violon? Pas le même que celui de Kitty, mais un violon de base?"

Là encore, ce furent les seules paroles qu'elle adressa au serbe. Si elle avait dûlui parler plus, elle aurait sans doute été cassante, voire même odieuse. Là, elle arrivait encore à se tenir. Mais Louison venait de lui adresser la parole et elle se tourna vers la jeune fille avec un sourire qui pourrait presque passer pour un sourire d'excuse pour lui faire assister à ça. Elle adressa d'ailleurs le même sourire au jeune Kalalli.

"Si tu veux rejoindre les autres à la patinoire, Louison, je comprendrai. Moi, personnellement, je n'ai plus trop envie, d'un coup... Mais je pense que j'irai faire un tour en ville pour acheter des serrures..." fit-elle en décochant un oeil noir à Georgia.

"Nous devons nous protéger d'êtres aussi peu scrupuleux...

Mais si tu peux déposer le linge à la lingerie en passant, je t'en serai reconnaissante. Kala, si tu veux aussi aller à la patinoire, tu peux, tu sais. Vous deux, vous n'êtes pour rien dans tout ça. Mais il ya aussi Yrianna qui voulait y aller..."

Alerte cérébrale , le demi-ange britannique avait franchi l'extrême limite physique à ne pas dépasser sous peine d'un grave dérèglement mental du serbe.

Elle ne voulait donc pas lui prêter une corde : c'était vraiment dommage , une perte de temps. Cela aurait été pourtant simple, elle le lui aurait donné , il aurait emprunté une petite chaise à Kitty puis se serait pendu au plafond. Il aurait compté sur Georgia pour finir sa bouteille en se saoulant sur son cadavre. Une lutte serait sans doute advenue entre River et la prolétaire mignonnette. Il n'était apparemment pas venu le temps.

Wind lui asséna sa morale anglicane : toute vie était précieuse , Iacobo avait apparemment une vie , par conséquent sa vie était précieuse. Le sophisme le fit ricaner : le prostitué venait d'en démontrer les limites. Un nouveau ricanement: même une vache était plus utile, même si elle consommait une partie de pâturage , elle devenait une bonne viande qu'on retrouvait avec joie et appétit dans son assiette. Il se perdit quelques instants dans les méandres de sa pensée vagabondant sur des bases économiques confuses.

Elle se rapprocha à nouveau de lui , lui demandant de lui donner sa bouteille de whisky pur malt achetée la vieille chez un épicier du coin pour la modique somme de six dollars et vint-cinq cents. Fasciné par ses yeux , il ne put qu'humer avec délice son odeur qu'il cherchait parfois à se remémorer.

Il devait bien admettre que cela faisait déjà quelques années qu'il n'avait pas éprouvé le moindre désir pour une femme (ni pour un homme), se contentant chaque fois d'exercer sa profession subversive. Mais c'en était trop, son antagonisme pur enfoui dans une beauté diaphane, le faisant si souffrir à chaque apparition , le poussant dans les retranchements de sa pensée. L'ennemi se présentait à lui , il fallait l'éliminer , l'excitation l'envahissait.

Il se pencha vivement , aposa une main sur son cou et l'autre dans ses cheveux qu'il caressa comme il le pouvait et l'embrassa fougueusement.Il ne savait trop comment elle réagirait, quelle importance ?Se souciait-on sur le champ de bataille de la réaction du guerrier adverse lorsqu'il recevrait votre sabre dans le cœur ? NON. Il goutait à ses lèvres froides tant qu'elle ne le rejetait pas , y mettant à la fois toute sa passion teintée d'ivresse et un certain professionnalisme.

Il rebascula en arrière , la regarda comme jamais.

"Désolé, je vole ton innocence comme Georgia a pu le faire à Kitty.Je ne pouvais pas ne pas le faire, je ne peux pas te laisser porter en moi un quelconque espoir. Çà, c'est le gigantesque fossé qui nous sépare.Je suis un prostitué alcoolique et drogué, pas un enfant de cœur british à la mèche rebelle , je suis une souillure ! Arrête , arrête de me faire croire que je ferai parti un jour de votre monde, cocktails sandwichs avec les copines en chambrée sur fond de stradivarius non mérité !"

Il se tourna vers une River aux joues rougies par la colère , elle se déchainait sur Georgia , se laissait aller à ses pulsions les plus primaires. Il les regarda , amusé. Il engloutissait littéralement le whisky , noyant sa rage et sa tristesse.

Il se tourna à nouveau vers Wind : "Moi je suis perdu, mais si tu suis vraiment tes préceptes chrétiens à la lettre , alors tu verrais que ta gentille soeur se révèle être un véritable monstre de haine, c'est assez curieux".

Il s'étendit encore un petit plus sur le lit, il avait bientôt atteint un stade d'ivresse qui équivalait à une centaine de Kitty après un champomy.

"Alors la Rivounette, je suis... je suis bluffé ! J'ai la chair de poule , damn it! Je te savais concernée... mais pas si, fougueuse , amazone! Serait-ce le fait de côtoyer les animaux que tu contrôles qui abaisse toute cette barrière... de civilisation ? D'abord je tiens à te remercier pour cette comparaison plus que flatteuse , moins pire que Goergy , je suis... touché! C'est beau... oui après tout , je n'exerce que le plus vieux métier du monde. Ensuite je ressens tout de même , au delà de toute l'admiration que tu portes à ta chérie télépathe, une certaine pointe de jalousie...je vois un peu le scénario , ta grande sœur mature qui a intégré tous les principés de la bourgeoisie , à qui cela correspond à merveille. Et la petite deuxième un peu rebelle... ouais je vois le genre , parfait! Tu fais de ton mieux au jour le jour , mais au final tu vaux seulement un tout petit peu plus que georgy, puisque ce que tu aimes , mais que tu détestes voir à travers Georgia , c'est cette subversivité , cet amour du risque , ce fuck off à cette société que tu méprises , TU VEUX VIVRE DANS LA NATURE AVEC LES ANIMAUX RIVER , JE LE SAIS ! Les indiens oui , la pollution de Salem Center , non !"

Elle lui avait demandé le prix d'un violon , il ricana.

"Haaaa... le Stradivarius , j'ai fait une enchère une fois , mais pas assez de fric , un veau me l'a volé , moi qui l'aimait tant ! Bah j'en ai un chez moi , belle pièce tout de même , conception allemande , vingtième siècle. Pour le Stradivarius , il faudrait vendre le terrain de l'institut pour en acheter un , la côte actuelle s'élève autour de cinq millions de dolls... Pour un violon bas de gamme , encore que plus personne ne sait ce que c'est , particulièrement les américains , bandes d'ignares ! Vio-lon , vio-lon. C'est devenu rare , allez , un truc pour qu'elle apprenne , mais attention les devoirs avant! Je dirais... 5000 dollars, ça passe , mais avec une garantie anti-casse : Georgy est peut-être récidiviste!"

Se tournant vers sa compagnonne prolétaire semi anarchiste...

"D'ailleurs Georgy , toi qui es si compréhensive , à l'écoute de toute pulsion humaine , si sensible et à fleur de peau mais luttant contre toute forme d'anti-réalisme, un violon romantique par exemple ! N'aurais-tu pas une corde ? Je fais ça vite fait , on en parle plus..."

Visiblement River avait du se méprendre sur le sens de sa question...

Georgia fronça le sourcil et écouta avec attention, la bouche entrouverte et les yeux légèrement écarquillés, l'intervention de la jeune britannique...

"Waouh" lacha t'elle sobrement, d'un air totalement idiot.

Elle se gratta la tête. Un instant. Puis croisant les bras, elle lança, un large sourire aux lèvres :

"Ben River, comme je le disais, je suis revenue ici pour ranger. Parce que Mademoiselle Fouba me l'a demandé. Et pis c'est une attitude responsable et tout et tout... J'ai voulu faire une action politico-poétique mais maintenant il s'agit de nettoyer les dégâts. C'est une marque de respect, tu vois..."

A quel point Kitty y tenait ? Elle avait effectivement senti qu'il y avait un truc sur ce point précis...

"Ben ouais... Mais si on y réfléchit, on peut voir les choses différemment. Tu vois, y'a une heure ce violon était un violon. Maintenant c'est des bris de bois dans le jardin. Il y'a longtemps, avant qu'il soit violon, il fut bout de bois, puis même avant ça : arbre. Alors arbre, bout de bois, violon ou bris de bois, quelle est l'essence de cette chose ? Je pense que le fait d'avoir brisé cette chose ne l'a changé en rien. Si Kitty y tenait, ben elle continuera à y tenir, quand bien même je l'aurai incendié... Alors certes, elle ne pourra vraisemblablement plus jouer avec... Mais bon, les choses sont elles mêmes avant d'être des trucs faits pour faire d'autres trucs. Tu vois, c'est comme l'homme, ça doit jamais être un moyen mais toujours une fin. Et à partir du moment où quelqu'un projette un investissement personnel dans quelque chose, je pense que cette dernière doit toujours être une fin et non un moyen. En quelque sorte, je pense, que j'ai libéré ce violon et grandement aidé Kitty... Même si, elle doit peut être, m'en vouloir un peu pour le moment..."

Mais la fureur et la vindicte de River allait plus loin encore... Là encore, il fallait s'expliquer, dire les choses...

"Ben tu sais, River... Avec Camille, on est des filles et on s'aime beaucoup. D'ailleurs dans l'armoire on s'est roulé des pelles. Comme Iacobo et Wind. Tu vois, je m'intéresse à d'autres personnes que moi. Et avant elle, y'a eu Ivy, pis Gabrielle, pis toi, mais ça t'étais au courant..."

Hum, le contentieux était pire que prévu. Elle semblait même vouloir faire des bricoles à Georgia. Nevermind. Il fallait encore expliquer parce que la pédagogie est l'art de la répétition après tout...

"Bah, River faut pas abuser non plus... J'veux dire, j'existe quoi ! Alors je sais pas ce que je mérite, mais tout de même j'ai bien, quelque part, un petit droit à vivre, non ? Pour ce qui est du piétinement, j'ai déjà connu un peu ça, mais ça tu dois le savoir, Iacobo l'a même écrit dans notre journal !"

Elle fit un pas de côté. Comme pour marquer en mime une subtile transition dans son raisonnement foireux.

"Enfin, je compte bien rester ici... A l'Institut. Et parler à qui je veux. Et m'approcher de qui je veux. Parce que je suis une fille libérée. Et qu'en plus, Mademoiselle Fouba m'a dit de ranger cette chambre, alors c'est ce que je ferais, nah !"

La ponctuation laissait à désirer mais bon, c'était loin d'être faux non ?

Iacobo quant à lui déblatérait des trucs diablement intéressants !

"Cher ami, je pensais pas que ça faisait aussi cher ce bout de bois travaillé... Peut être qu'on pourrait le faire réparer, non ? Parce que sinon, ça fait peut être un poil chéros à racheter. Enfin j'dis ça, j'dis rien... Mais peut être qu'avec de la colle à bois ?"

Mais elle avait néanmoins quelques doutes là dessus.

"Enfin, si telle est ta volonté, Iacobo, je pense que Kitty ne verra pas d'inconvénient à ce que tu utilise une corde de violon. Il doit être quelque part dans le jardin. Si tu veux on peut chercher ensemble ? Je te file la corde et tu m'aides à trouver de la colle à bois !"

Elle sourit discrètement à l'attention de tout le monde, espérant avoir pu apaiser River...

Ce que l'Inuit redoutait tant arriva. River rentra dans une rage noire face à l'arrivée de Georgia qu'elle trouvait plus que déplacée. Elle lui souhaitait tout le malheur du monde en criant . Kala se sentait très mal. Il détestait réellement les conflits surtout lorsque la voix montait comme c'était le cas ici. Il détourna la tête en se relevant lorsque cette fois, il voyait Iacobo qui attirait la tête de Wind vers la sienne et l'embrassait avec fougue.

Mais qu'est ce qu'il se passait tout à coup ? En quelques instants, alors qu'ils mangeaient tranquillement ensembles, une chambre avait été ravagées, des élèves sanctionnés, un violon rare détruit, une dispute avait éclaté et la grande Smith se retrouvait entrain d'embrasser ce qui semblait être son parfait antagoniste !

D'entendre crier River commençait à sacrément le mettre mal et bizarrement, il sentait un peu les larmes monter, sans raison apparente puisque rien n'était dirigé vers lui. Puis la petite Smith se tourna vers Louison pour lui dire qu'elle pouvait toujours aller à la patinoire, car elle-même n'en avait plus tellement envie. Forcément, dans ces condition, l'Inuit non plus n'en avait plus réellement envie.

Puis elle s'adressa à lui pour la même chose. Sans rien dire, l'Inuit baissa les yeux, mal à l'aise. Il voulait finir de ranger la chambre pour aider Kitty. Déjà qu'elle avait perdu un objet auquel elle tenait, il ne voulait pas qu'elle voit à nouveau sa chambre dans cet état... Et puis être ici le rassurait au cas où on l'appelle.

Georgia répondit calmement à River, ce qui le surprit. Avec ce qu'elle venait de se prendre sur le coté du nez, il avait pensait que c'était repartis pour un tour. Il resta le regard baissé, continuant à ranger comme s'il était l'intrus de la pièce...

Richard entra dans la chambre occupée par plusieurs élèves en plein débat. Pourtant, il lui semblait bien que ce n'était la chambre d'aucun de ceux-là. Quoique si, il y avait Louison. Mais aucun signe de la petite Kitty. Il avait entendu leur voix, des cris, au travers de la porte, et cela l'avait prodigieusement agacé. Ils n'étaient pas des plus discrets à parler ainsi, excepté peut-être Kalalli qui ne disait pas un mot. En entrant, il ne s'était pourtant absolument pas occupé de ce qu'il se passait à l'intérieur. Il avait juste observé qui s'y trouvait.

Conscient d'être arrivé ainsi à l'improviste, Richard les observa tour à tour, la mine sévère. Derrière lui, dans le couloir, un fracas se fit entendre, comme le bruit d'une porte que l'on venait de briser avec un objet lourd. Richard ne se retourna pas, bien que grimaçant légèrement au bruit comme pour attendre que le boucan cesse enfin. Immobile sur le seuil de la chambre, il tint la porte ouverte à ses occupants.

"Sortez immédiatement de cette chambre."

De là où ils étaient, les élèves ne pouvaient voir ce qui était la cause de tout ce fracas.

--> le couloir.

Alors que River s'était détournée de Georgia, son regard fut brusquement attiré vers le lit de Kitty par le mouvement du serbe qui embrssait sa soeur. River vit rouge. Pour un peu, on aurait pu voir de la fumée sortir de sa tête. A croire qu'ils s'étaient donnés le mot, tous ces salopiauds qu'elle ne supportait pas.

*F*** off* songea très élégamment la demoiselle.

"Ote tes sales pattes de ma soeur, le prostitué..." lâcha-t-elle avec hargne.

Elle écouta le discours qu'il fit à Wind en serrant les poings. Qu'il aille crever! Mais qu'il aille crever! et qu'il leur foute la paix. Sa corde, elle allait la trouver, tient! Dès qu'elle en aurait l'occasion. Mais qu'il cesse d'approcher de Wind, par pitié!

"Iacobo, la ferme! Tes grands discours n'intéressent que toi. Et la corde pour te pendre, je me ferai un plaisir de te la trouver..."

Elle adressa au mutant serbe un grand sourire entre l'hypocrisie et l'angélisme puis se retourna vers celle qui semblait tenter une nouvelle plaidoirie. L'anglaise leva les yeux au ciel. Sa colère de tout à l'heure, tempétueuse, s'était muée en une colère froide, comme en témoignait la voix glaciale de la jeune fille.

"Même commentaire que pour Iacobo. Tes discours n'intéressent que toi. Et ce que tu fais avec Camille, j'en ai rien à faire. Tu pourrais bien te tuer que ça me serait égal. Non, pardon, j'en serais ravie. Aux anges... Ce serait le paradis. Plus de Georgia pour gacher la vie de tout le monde..."

Là encore, son discours était teinté d'un discours hypocrito-angélique. Ele ajouta bientôt:

"Au fait, Georgia, tu comptes faire quoi, pour le violon? S'il a volé dehors, je doute qu'il soit réparable... Tu vas en racheter un? Tu devrais peut-être vendre tes organes... Ca se vend cher, ce genre de chose, sur le marché noir."

L'anglaise marqua un temps d'arret, sans regarder vers sa soeur avant d'ajouter:

"Voyons voir... Combien ça vaut, un coeur? Oups... J'avais oublié..." fit-elle en mettant sa main sur sa bouche, comme si elle s'apprêtait à dire une bêtise. "J'oubliais que tu n'avais pas de coeur..."

Elle s'apprêtait à en rajouter une couche lorsqu'un prof arriva. Enfin... Oui, un prof. Un nouveau, d'ailleurs. Il n'était pas là depuis très longtemps. Sans chercher plus loin ce qu'ils faisaient là, il leur ordonna de sortir. River fronça les sourcils. En même temps, un grand bruit avait raisonné hors de la chambre. L'air suspicieux, River se retourna vers Georgia.

"Si tes petits amis ont encore manigancé quelque chose pendant que tu te trouvais là pour te dédouaner, je peux te jurer que ça va mal se passer..."

Sur ces mots, le pas tranquille malgré son coeur battant à l'idée de savoir ce qu'elle trouverait de l'autre côté de la porte, River se rapprocha du professeur pour sortir de la chambre.

"Nous rangions la chambre de Kitty et Louison, mise à sac par certains élèves de l'Institut..." fit-elle alors.

[je poursuis dans l'autre sujet]