Chambre de Kitty et Solveig

"Bah... On irait cet après-midi, là, de totue façon, ce sera fermé..." répondit la jeune fille en riant.

Mais ça ne répondait pas à sa question. Et elle avait besoin de l'avis d'une personne plus âgée. Plongeant son regard clair et sincère dnas celui tout aussi sincère de Rachel, elle reposa sa question, différemment.

"Tu ferais quoi, à ma place?"

Parler à Roscart, oui. Elle le ferait s'il revenait. En attendant... En attendant, pourrait-elle continuer à se regarder en face si elle restait avec Lucas en gardant le silence vis à vis du canadien? La jeune fille tourna un instant la tête vers la porte, comme si elle avait entendu un bruit en provenance du couloir, mais elle avait dû rêver, sans doute. Il était parti. Se mordillant la lèvre, elle tourna à nouveau la tête vers Rachel. Elle ne s'était pas encore regardée dans la glace, mais elle adorait la sensation de sentir les nattes voler autour de son visage et venir se reposer ensuite. Elle adressa un sourire rayonnant à la jeune femme et déposa un bisou sur sa joue.

"Merci d'être venue, Rachel. Je crois que sinon, je serais encore à pleurer contre la porte, trempée et fenêtre ouverte..."

Réfléchissant quelques secondes, elle ajouta:

"Si les autres veulent venir, pourquoi pas, mais..."

*Mais j'espère que tout se passera bien...* songea-t-elle en pensant à Ivy.

"Je ferais à ta place...Roscart est partit. Et Lucas est mignon...J'enfilerais une robe de grand-mère et me couperait de tout contact masculin!"

Rachel sourit à la jeune femme. Elle espèrait qu'elle comprendrait son message plutôt évident. Elle lui avait donné un conseil de telle facon qu'elle pourrait nier lui avait donné un conseil. Elle ne voulait pas se retrouver un jour dans ce conflit. Elle était contente d'avoir pu l'aider quand même...Meme si elle n'avait pas fait grand chose. De toute facon, pas besoin de quelqu'un qui nous parle. Quand on est en peine d'amour, la meilleure chose qui puisse nous arriver c'est un épaule pour pleurer et un contenant de crème glacée pour digèrer. Ou pas...Elle sourit à la jeune femme se releva. Elle enfila le chandail qu'elle avait prêté à River un peu plus tôt et s'étira:

"Allez regarde toi dans le miroir! Et ensuite on y va!"

Rachel attendait avec impatience la réaction de River.

[Tu veux poster dans le jardin après ou préfères-tu que ce soit moi?]

"J'avais pensé à me cacher sous ma couette pour ne plus voir personne..." répondit River en riant.

Mais elle n'était toujours pas fixée. Ce qu'elle savait, c'était qu'elle ne voulait pas laisser Lucas comme ça, ni Roscart. C'était vraiment dur de savoir ce qui était bien ou mal... Les garder tous les deux, serait mal. Mais elle ne voulait briser aucun coeur. Soupirant, elle décida de lâcher l'affaire et de remettre tout ça à plus tard. River regarda Rachel se lever. Non, vraiment, elle serait restée prostrée si la jeune fille n'était pas venue. Mais ça ne servait à rien de penser à ça. Ce qui comptait, c'était que maintenant ça allait mieux. Et c'était le cas. Rapidement, la jeune fille sauta sur ses pieds en souriant.

"Chef, oui chef!" répondit-elle avec entrain et un grand sourire sincère sur le visage.

Elle se précipita vers la glace de la chambre et observa le résultat avec un sourire admiratif.

"T'as des doigts de fée!!" fit-elle en se retournant vers Warp.

Elle revint en riant vers la jeune femme et lui attrapa les mains et la fit tourner un peu. Elle avait repris du poil de la bête à n'en pas douter. Gardant une main de la canadienne dans la sienne, elle l'entraina avec elle vers la sortie, manquant d'oublier de mettre un manteau. Elle se rattrapa juste avant de quitter la chambre et alla prendre son manteau sur la chaise. Heureusement, celle-ci n'étant pas loin du radiateur, il était sec et bien chaud. Elle reprit ses lunettes de soleil pour protéger ses yeux clairs et quitta la chambre avec Rachel.

[ jardin. Je te laisse poster en premier...]

[ saut temporel]

River, après l'entrainement, avait passé l'après midi à faire les boutiques avec d'autres personnes de l'institut, dont Rachel et Alicia. La jeune anglaise avait totu fait pour ne pas rester seule l'après-midi afin de ne pas entamer sa résolution. Roscart était parti, sans doute pour un moment pour retrouver sa soeur et c'était mieux comme ça. Elle avait craqué, c'était qu'il n'était pas pour elle. Elle avait beau éprouver des sentiments pour lui, ainsi au moins il n'aurait plus d'attaches et pourrait se consacrer pleinement à sa recherche. C'était dur, mais c'était comme ça. La jeune fille savait très bien que c'était mieux comme ça, en fin de compte.

Lucas n'était pas une porte de sortie. Il était juste la preuve de ce qu'elle essayait de se prouver. Elle aurait dû mettre un terme à leur histoire au départ de Roscart, mais elle avait voulu être forte. Elle serait là en amie pour le canadien. C'était mieux comme ça. Que pouvait-on construire, sur la distance quand on ne sait pas combien de temps va durer une absence? Non, vraiment, River n'était pas faite pour ça. Non, vraiment pas. Et puis avec Lucas, çavait été une explosion de bonheur le matin. Oui, vraiment, c'était mieux ainsi.

La jeune fille avait l'impression de se faire un leit-motiv depuis qu'elle était revenue du centre commercial et qu'elle était seule dans sa chambre pour se préparer. Elle avait eau savoir qu'elle avait pris la bonne décision, sans pouvoir en parler à l'un des principaux intéressés, ce n'était pas gagné.

La jeune fille était entrain de peaufiner les derniers détails de son déguisement. Elle avait choisi une robe des années folles, pleine de sortes de colliers de perles sur l'épaule droite et qui servaient de bretelle en se terminant en collier sur l'épaule gauche. La robe à la foi fluide et ajustée était en dentelle sur le dessus et en satin sur le dessous. Sa couleur sablée faisait ressortir la peau de la jeune fille qui avait remonté ses cheveux en un chignon lâche, encadré d'un ruban qui imitait une branche et une fleur.

Au niveau du maquillage, la jeune fille était entrain d'appliquer le rouge à lèvre. Elle avait terminé avec le mascara et l'eye-liner. Si la jeune fille préférait rester naturelle en temps normal, elle savait néanmoins se maquiller à cause des concours hippiques et principalement des démonstrations de voltige. Enfin... Son regard se portait régulièrement vers la porte.

*Il vient me chercher ici, ou on se retrouve directement à bas? J'avoue que je n'en sais rien...* songea-t-elle un peu nerveuse.

Elle avait hâte de voir Lucas pour lui confier ce qu'elle avait décidé. Non, elle ne se cacherait pas. C'était d'ailleurs ce qu'elle avait décidé au moment où elle avait répondu à son invitation. La jeune fille décida d'attendre quelques minutes encore puis de descendre s'il n'arrivait pas rapidement.

Saut temporel

La journée était passée rapidement, en fin de compte. Après s’être enfui le matin dans sa chambre, pour que personne ne le voie verser les quelques larmes qui étaient nées sur sa peau lors de la confrontation avec Rachel, il avait été à l’entraînement, le cœur plus serein, décidant de remettre pour plus tard ses pensées noires, qui s’étaient naturellement évaporées au cours de la journée. Il n’en pensait cependant pas moins à River et aux événements du matin, ce bonheur, cette joie qu’ils avaient partagés à deux… N’était-ce que l’instant d’un moment futile et fuyant dans la grande ronde du temps ? Pour lui, non, mais il ne savait pas ce qu’en pensait la demoiselle anglaise aux nattes blondes…

Il avait suivi les conseils de Rachel pour l’après-midi, et ne s’était pas présenté à la chambre de River. Il était parti seul de l’institut pour une longue et paisible balade qui l’avait mené au centre commercial de Salem Center. Là, se souciant de la fête costumée organisée par les Stryx le soir même, il chercha des accessoires pour un déguisement. Il avait une idée en tête, et n’eut pas trop de soucis pour trouver ce dont il avait besoin : Des habits blancs et amples, des pompons noirs, du maquillage blanc et noir en suffisance et une calotte noire pour couvrir ses cheveux.

Il était alors rentré à l’institut plein de bonnes pensées pour se préparer. Et là, il avait contacté River sur son communicateur pour l’inviter en tant que sa cavalière à la soirée… Après qu’elle ait accepté promptement, mais sans s’étaler, il s’était habillé. Les pompons noirs sur la large veste blanche en satin blanc flottant sur son corps svelte, le pantalon ample de la même couleur que le dessus et des chaussons noirs. Il passa autour du cou une grande collerette blanche… Il avait plaqué ses cheveux en arrière avant de les couvrir de la calotte ronde et noire, puis, avait entreprit de se maquiller.

Il avait de nombreuses fois donné des conseils à ses amies en France, mais ne s’était jamais maquillé lui-même. Ce n’était pas très compliqué en soi, après tout. Un fond blanc, sur tout le visage, et du crayon noir autour de ses yeux gris. Du rouge à lèvre noir qui déteint un peu sur le blanc de fond, et la touche finale : des larmes de peinture noire qu’il laissa couler le long de sa joue. Le résultat était surprenant… Il était méconnaissable, et content de son œuvre…

Mais il était temps d’aller chercher River, qui l’attendait certainement dans sa chambre. Le mutant s’était hâté de rejoindre celle-ci pour ne pas faire patienter la belle. Il essayait sur le court chemin entre les deux chambres de deviner le déguisement de l’anglaise… Ange ? Princesse ? Sorcière ? Il verrait bien, après tout… Et il en avait hâte !

Arrivé devant la porte de la blonde, il hésita un moment en remettant sa collerette correctement pour bien présenter… Sa réponse au communicateur avait été très évasive et il ne savait pas vraiment comment la prendre… Mais soit, il verrait bien. Il était de bonne humeur, à nouveau, et ne comptait pas gâcher ça avec des pensées moroses. Doucement, mais sûrement, il frappa à la porte de River avec ses mains gantées, attendant sa réponse avec impatience…

Son cœur battait à tout rompre, mais il avait l’air serein… Et souriant, même si ça ne correspondait pas vraiment à son déguisement de Pierrot…

Les minutes passaient. River s'était assise sur le siège du bureau qu'elle avait approché de la fenêtre. Il faisait nuit, mais elle observait les étoiles. La jeune fille avait l'impression qu'une éternité s'était passée depuis qu'elle s'était assise là à l'attendre. Avait-il changé d'avis? S'était-il dit que ça ne valait pas le coup? Avait-il trouvé quelqu'un d'autre pour l'accompagner? La jeune fille préférait ne pas y penser, tant cette perspective était effrayante. Alors qu'elle se rendait compte qu'elle était à deux doigts de se ronger les ongles, elle décida de se mettre un peu de vernis de la couleur de son rouge à lèvres. Elle n'y avait pas pensé plus tôt, mais au moins, ça l'occuperait.

Elle eut d'ailleurs le temps de l'étaler avant qu'enfin quelques coups légers retentissent contre la porte. Son coeur, qui s'était accéléré rata un battement. Ce devait être Lucas. La jeune fille se leva et posa ses mains tremblantes à plat sur sa robe. Le vernis était presque sec. Elle se tourna vers la porte et s'éclaircit la gorge.

"C'est ouvert!" fit-elle d'une voix un peu trop tremblante à son goût.

*Zut, zut, zut! De quoi j'ai l'air, à trembler comme ça?* se sermonna-t-elle mentalement.

Elle regarda la porte avec angoisse, attendant que la poignée ne tourne. Si elle avait été télékhinésiste, elle aurait sans doute ouvert la porte avec son pouvoir, mais elle ne l'était pas. La jeune fille fit quelques pas dans la pièce, pour parvenir dans un endroit dégagé et attendit de voir qui était derrière la porte. A dire vrai, ce pouvait être n'importe qui. Aussi bien Lucas que quelqu'un d'autre. Mais elle espérait ne pas avoir de déception. Elle en aurait presque croisé les doigts si elle n’avait eu peur d’écailler son vernis.

*Vite… Entre, entre…* pressa-t-elle la personne qui se trouvait de l’autre côté de la porte.

Et, enfin, elle le vit. Si ce n’avaient été ses yeux gris, elle ne l’aurait pas reconnu. Mais ses yeux étaient remarquables et inoubliables. Surtout qu’elle les avait vus de très près le matin même… Ce souvenir fit monter le rose à ses joues. Bien que l’envie de parler soit forte, elle se sentait incapable de prendre la parole tout de suite. Elle garda donc le silence.

River avait peur, ne sachant comment il allait réagir, ce qu'il allait dire ou faire. Au début, il ne réagit simplement pas. La surprise, l'incompréhension, peut-être. River prit peur. Elle aurait dû se taire, garder ça pour elle. Elle aurait dû comprendre, au message dans le communicateur qu'ils n'auraient pas dû, qu'ils n'étaient que des copains. Elle sentit la tristesse la gagner, mais tâcha de garder le sourire. Il ne fallait pas. Rien montrer. Elle devait s'amuser ce soir. S'amuser avec un copains. Finalement, les doutes avaient eu raison. Elle ne voulait plus sentir les mains gantées du jeune homme contre les siennes. Elle avait envie de pleurer pleurer, d'aller s'enfermer dans la salle de bains pour toute la soirée.

Pourtant, un changement se produisit. Alors qu'elle continuait de regarder Lucas, pour garder sa dignité, elle vit son sourire s'élargir et la pression de ses mains sur les siennes se faire plus forte. Le soulagement l'envahit soudainement, manquant de la faire défaillir. Elle se rendit compte à ce moment-là qu'elle avait retenu sa respiration entre le moment où elle avait balbutié quelques mots et le moment où il avait souri davantage.

Elle se laissa attirer vers le jeune homme lorsqu'il passa sa main à sa taille pour la rapprocher de lui. Elle était bien. Enfin soulagée, heureuse. Elle avait eu peur, tellement peur qu'il n'ait changé d'avis... Le coeur de la jeune fille ne se calmait pas. Rien n'y faisait. Et il prit alors la parole, tout aussi hésitant qu'elle. Les yeux brillants, elle acquiesça enfin:

"Oui... C'est nous..."

Elle craignait encore qu'il ne change d'avis, mais avait moins peur à présent. Elle était quasiment sûre qu'il ne changerait pas d'opinion. Le fait qu'il l'ait attirée à lui avec tant de douceur et de tendresse ne trompait pas. Elle esquissa un sourire et posa sa tête contre le torse du jeune homme.

River se sentait bien, tout contre lui, un peu tremblante d'émotion. Mais elle était heureuse. Ses yeux restaient brillants, mais les larmes qui avaient failli passer, ces larmes de tristesse lorsqu'elle avait cru qu'il allait la repousser, quand elle avait cru qu'il allait dire qu'ils n'auraient jamais dû faire ça le matin, ces larmes elles étaient parties, bel et bien ravalées par la joie immense qu'elle ressentait à présent. Son oreille contre le coeur de Lucas qiu battait aussi fort que le sien, River n'avait plus envie de bouger. Elle voulait juste profiter de cet instant merveilleux qui se déroulait là entre eux deux.

Elle le sentit tout à coup s'écarter un peu d'elle et releva la tête vers lui, souriant de bonheur. Oui, elle était bien. C'était différent d'avant, c'était mieux. Mille fois, cent mille fois mieux. Elle éclata de rire lorsqu'il la fit tourner, la soulevant du sol. Elle se reccrocha à lui, ses yeux pétillant de malice. Quand il la reposa à terre, il reprit la parole, et elle sourit, taquine.

"Petit Pierrot a le droit d'être heureux, aussi.." répondit-elle en lui faisant un clin d'oeil.

Elle s'écarta légèrement, pour pouvoir mieux le regarder, mais resta toujours dans ses bras. Elle n'avait plus envie de les quitter. Elle y était bien, si bien...

"J'ai eu peur que tu ne changes d'avis..." fit-elle en prenant un petit regard perdu.

Heureusement, sa peur, ne s'était pas réalisée. Sinon, elle aurait sans doute eu du mal à faire contre mauvaise fortune bon coeur et, pour ne pas gâcher la soirée de ceux qui l'entourraient de leur amitié, elle aurait fat semblant, comme si tout allait bien. Mais elle aurait sans doute changé de déguisement. Quelque chose de sombre, pour une humeur sombre. Mais elle n'en aurait pas besoin. Tout allait pe mieux dans le meilleur des mondes. Candide, elle le regarda se pencher vers elle, un regard d'innocence dans le regard. Il s'arrêta un peu au dessus d'elle, attendant visiblement qu'elle achève le chemin pour le rejoindre. Pourtant, elle préféra le faire attendre un peu.

"On est tous les deux maquillés, je te rappelle... Ca serait dommage que mon Pierrot perde de son maquillage blanc et noir..."

Elle lui fit un nouveu clin d'oeil et se mit sur la pointe des pieds. Elle était sure de son maquillage, qu'elle avait eu l'occasion de tester lors de concours ou de démonstrations sous la pluie. Elle posa un baiser sur le bout du nez du jeune homme, délicatement, puis se recula à nouveau en souriant. Restait à voir si son Pierrot aux yeux gris l'embrasserait quand même. Mais elle était heureuse. Même s'il ne l'embrassait pas. Il lui suffirait que leurs doigts s'entrecroisent pour descendre, et elle serait aux anges.

Il ne changerait pas d'avis. Là était l'essentiel. Elle sourit. La jeune fille en avait complètement oublié l'heure, du moins pour un instant. Elle savait qu'il l'embrasserait. S'il ne l'avait pas fait, elle aurait été un peu déçue, même si elle était heureuse. Mais il le fit, lui volant un baiser très doux. Comme c'était agréable... La jeune fille lui rendit son baiser, tout aussi tendrement. Elle s'écarta finalement, en même temps que le jeune homme le fit en souriant. Comme elle l'avait supposé, son maquillage n'avait pas entamé celui de son compagnon. Elle le laissa prendre sa main et la porter sur son coeur.

"Non, tu ne changeras pas d'avis..." répondit-elle en écho à ses paroles.

Elle cligna des yeux, comme pour se désensorceler du regard de Rock et posa son regard sur son réveil. Oups... Oups... Il était peut-être temps de descendre, là... Elle regarda Lucas un instant, souriante.

"On devrait peut-être descendre? On va être les derniers, si ça continue..."

Se mettant sur la pointe des pieds, elle posa un baiser léger sur la joue de Lucas avant de commencer à l'attirer vers la portepour descendre.

[ si tu le veux bien, foyer]

Les sourires étaient de mise, et ils étaient emplis de béatitude, mais l’heure avançait inexorablement. Si seulement son pouvoir avait été d’arrêter ou de ralentir la course du temps, pour pouvoir au mieux profiter d’instant si uniques, si beaux. Il avait appris à apprécier celui-ci, malgré les moqueries de ses anciens camarades de classe, et il ne l’avait jamais renié. Il était en lui, faisait partie de lui, et il se disait souvent qu’il aurait pu tomber sur pire. Il suffisait de penser à Alixtide ou à Joachim pour voir des personnes qui souffraient vraiment de leur mutation…

River répéta presque mot pour mot la dernière phrase du suédois, ce qui lui arracha un nouveau sourire plus prononcé encore, si c’était encore possible. Il voulut encore l’embrasser, la serrer contre lui, mais la soirée ne les attendrait pas. Elle avait certainement déjà commencé et ils ne comptaient ni l’un ni l’autre rater cet événement organisé par les Stryx. River lui précisa d’ailleurs qu’il serait temps de descendre, ce à quoi il acquiesça vivement.

« Oui, allons-y, sinon nous nous serions déguisés pour rien ! Encore que te voir ainsi vêtue me suffit à combler tout mon être… »

Il accueilli le baiser sur sa joue avec un petit hoquet de rire gêné, et prit les doigts fins et doux qui l’attiraient vers la porte. Il se demanda alors comment les autres allaient réagir à leur présence à tous les deux, en les voyant ensemble… Tant de réactions possibles, il ne saurait pas penser à toutes. Mais un visage vint à nouveau troubler ses songes. Cassandre serait-elle là ? Certes elle ne les verrait pas à proprement parler, mais il ne faisait aucun doute qu’elle sentirait leur présence. Ils étaient tellement emplis de bonnes choses.

*Je ne dois pas y penser…*

Et il n’y pensa plus, chassant cette image pour qu’elle ne vienne plus le perturber pour le moment. Tout ce qui comptait était d’être heureux. Il prit la main de River et se laissa entraîner hors de la chambre, curieux de voir ce que l’équipe de Vayne avait concocté pour l’anniversaire de Carrie, alias le dragon, s’il fallait en croire Alixtide… et d’autres…

Foyer (je te laisse poster en premier)

[ salon. 'Tain... Je me sens mal moi, d'un coup... so sorry, sorry, sorry ]

Le fait d'être sortie précipitemment du salon et d'avoir avancé rapidement, l'air frais de l'entrée avait un peu rafraichi la tête de River qui se sentait nettement mieux à présent. Mais elle regrettait de n'avoir pas surveillé ce qui avait été mis dans son verre. Une chose était sûre pour elle en tout cas, c'était que jamais plus elle ne prendrait d'alcool. Elle ne savait pas qu'il y en avait dans son verre, mais elle avait trouvé ça infect. Au moins, ça lui avait servi de leçon. C'était déjà ça. Elle espérait juste que personne d'autre n'ait fait de bêtises dans le salon. Elle ignorait que c'était le cas de Kitty. Mais si elle l'avait su? Elle ne savait pas. La question ne se posait donc pas. C'est la tête froide, mais épuisée qu'elle arriva dans sa chambre avec Lucas. Elle se tourna vers le jeune homme et lui adressa un sourire lucide, mais joyeux.

"Je vais te chercher de quoi te démaquiller" fit-elle en se dirigeant vers la salle de bain.

Elle attrapa son flacon de démaquillant, des cotons et revint dans la chambre. La jeune fille posa le tout sur la commode de sa soeur et se plaça devant le miroir.

"Allez, petit Pierrot, te fais pas prier... C'est Lucas que je veux voir, moi, maintenant..."

Elle lui adressa un sourire espiègle et commença à se démaquiller. Lorsqu'elle eut terminé, forcément plus tôt que Lucas, elle s'allongea sur son lit, toujours habillée, le regard fixé au plafond. Mais, rapidement, ses yeux se fermèrent. L'émotion, l'excitation de la soirée, la fatigue...

Salon

[et je réitère également mes excuses les plus sincères...]

Lucas s’était fait entraîner du salon par sa compagne, qui l’avait tiré par la main à l’extérieur de la pièce où l’ambiance battait encore son plein, même si ça n’allait pas durer, mais ça, il ne le savait pas. Il se demandait seulement à présent où River désirait l’emmener, et il le sut bientôt. Après un passage éclair dans le hall de l’institut, rafraichissant comparé à la chaleur du salon, ils s’étaient dirigés vers les chambres, et plus particulièrement celle de River, puisqu’elle n’avait pas hésité la moindre seconde sur le chemin à prendre, et ce sans lâcher un instant la main du suédois.

Ils avaient traversé le couloir alors que déjà l’effet brumeux du verre de cocktail qu’il avait pris sans réellement le vouloir disparaissait complètement, sans douta annihilé par leur course et leur passage dans la fraicheur bienfaisante du hall d’entrée. S’il en croyait la température près de la porte d’entrée, il devait faire vraiment glacial dehors, et il s’était dit en passant qu’il serait mal venu de sortir à ce moment, sinon ses membres qui auraient gelé en un instant seraient tombés sans la moindre sommation. Un frisson lui parcourut l’échine quand il y repensa dans le couloir des chambres des filles.

Ils entrèrent tous les deux dans la chambres, alors que Lucas se faisait à l’idée qu’ils allaient passer le restant de la soirée au calme, rien qu’à deux, pour enfin profiter d’être ensemble après cette journée riche en émotion et cette soirée mouvementée.

Elle avait lâché sa main pour entrer dans sa chambre, et il avait marqué un temps d’arrêt avant d’entrer à son tour. Il l’avait regardé marcher dans sa robe du soir, élégante et belle, et il avait souri, simplement. Lorsqu’elle se retourna vers lui pour lui sourire à son tour, malicieusement, il fut comme emporté loin de là, dans un paysage magique où il ne voyait qu’elle, resplendissante et pétillante de joie et de bonne humeur. C’était tout ce qui lui fallait, et il acquiesça d’un signe de tête à l’invitation de la jeune fille à se démaquiller. Elle lui avait apporté le nécessaire pour ôter cette couche de maquillage qui lui recouvrait le visage, et avait à son tour commencé à se démaquiller à ses côtés, face à un miroir.

La scène était cocasse : une demoiselle et son homme tous les deux en train de nettoyer leur peau face à ce miroir, faisant des gestes semblables, comme si la complicité de leur couple avait été au point de tout partager, y compris le fard à paupières et le fond de teint. Bien évidemment, River eut fini avant Lucas, qui en plus de ne pas avoir l’habitude d’utiliser ces cotons remplis de démaquillant, avait nettement plus la face bariolée.

Elle voulait voir Lucas, et plus Pierrot. Lucas donc il redevint, petit à petit, essuyant les dernières traces de larmes noires qui persistaient sur sa peau, au coin de ses yeux. Il avait ôté sa collerette et son chapeau, libérant ses cheveux dont les mèches retombaient à nouveau dans son visage. Il avait aussi retiré le dessus de son costume, laissant apparaitre un simple pull de couleur noire. Il s’était alors tourné vers le lit avec un grand sourire satisfait, heureux de pouvoir montrer son vrai lui à sa mie, mais elle avait fermé les yeux. Elle était sur le dos, toute habillée de sa robe délicate, et son visage semblait assoupi. Il était serein et était offert au ciel comme un cadeau, une offrande. Il allait ouvrir la bouche pour parler, mais se retint. Il ne pouvait que profiter, en ce moment divin.

Il s’approcha, avec lenteur, du lit, ou plutôt de la table de nuit, pour en allumer la lampe de chevet, avant de se rendre près de l’interrupteur pour éteindre la lumière trop forte du plafonnier. Une fois dans cette ambiance un peu plus intimiste, et moins vive, il s’approcha du lit et s’assit sur la couverture, évitant un maximum de déranger River qui semblait presque dormir. À vrai dire, il ne savait pas si elle dormait ou non, mais il l’observa, à la lueur de la lampe de chevet cachée par un abat-jour.

Au bout d’un moment de contemplation muette, il avait passé le revers de sa main, de ses doigts, sur la joue de River allongée, et se penchant vers elle, lui avait doucement déposé un baiser sur les lèvres, tout doux, tout tendre…

River s'était pratiquemenent endormie le temps que Lucas termine de se démaquiller. Peut-être aurait-elle dû l'aider, ça aurait été plus vite, mais, à dire vrai, de un elle ne pensait pas que ça durerait aussi longtemps, de deux, elle avait plus envie de s'allonger qu'autre chose. Et ce qui devait arriver était presque arriver. Ce fut l'effleurement de sa joue par Lucas puis le toucher des lèvres du jeune homme sur les siennes qui la tirèrent de son presque sommeil. Elle rendit son baiser au suédois avant de l'encourager à s'allonger auprès d'elle. La jeune fille se positionna alors en chien de fusil, fit glisser ses chaussures à terre et se blottit dans les bras du jeune homme.

"La soirée a été riche en émotion..." commença-t-elle simplement.

Elle était bien, là. Elle n'avait pas envie de bouger. Elle voulait, simplement, rester comme ça, jusqu'à trouver le sommeil.

"J'aurais dû me méfier du verre, je crois..." continua-t-elle en étouffant un petit rire.

Elle avait eu, un court instant, la tête qui avait tourné, suite à l'absorption du breuvage. Elle tourna légèrement la tête vers Lucas et lui sourit.

"Enfin... J'aime mieux que ça soit passé. Mais... Je pense pas que je retenterai l'expérience... Ca a mauvais goût en plus" termina-t-elle en riant.

À son baiser, River répondit, et il savoura ses lèvres sur sa bouche toute propre dont il venait d’ôter le maquillage. Elle l’avait alors invité et incité à venir s’allonger à ses côtés, et il le fit après avoir retiré ses chaussures à l’aide de ses pieds, restant toujours proche de la jeune fille. Une fois que ce fut fait, il se coucha sur le lit de la jeune anglaise et la prit doucement dans ses bras, sentant la chaleur de son corps frêle se blottir contre sa peau, à travers le coton du pull de Lucas et de la robe de soirée de River.

Il ne put que pousser un soupir compréhensif lorsqu’elle lui dit que ça avait été une soirée riche en émotions. Et comment que ça l’était ! Une journée pleine d’émotion même. Il n’aurait en aucun cas pu dire, à aucun moment, la veille, que tout ceci serait arrivé aujourd’hui. Qu’il aurait fait une rencontre si plaisante le matin, qu’il se serait amusé avec dans la neige et que ça aurait dérapé – après tout la neige, ça glisse – pour finir ce soir en une apothéose de plénitude et de bonheur, entre les bras de son anglaise, attiré autant par les nimbes du sommeil que par les lèvres et la peau de River.

Elle évoqua le verre de cocktail qu’on lui avait servi, et qu’elle avait bu sans même vérifier ce que c’était. Elle avait été surprise par le goût de l’alcool. C’est normal. Même Lucas qui avait déjà bu quelques fois, même au point d’en être un peu ivre, était toujours surpris par ce goût âcre et brulant. Il sourit face à son rire, auquel elle répondit en précisant que c’était du passé, insistant sur le goût déplaisant du breuvage. Lucas sourit à son tour pour répondre à demi-voix.

« Oui, ça me laisse aussi comme un goût amer… Je me demande quand même qui leur a permis d’apporter ça à la soirée. »

Il regarda les yeux de River. Les siens brillaient un peu, et semblaient ne pas vouloir se poser sur un des deux yeux bleus de la londonienne. Il n’avait cependant pas perdu son sourire, et ses mains courraient sur l’arrière de la robe de la blonde beauté allongée à ses côtés en de lentes caresses relaxantes.

« Enfin bon, comme tu dis, c’est passé… Et maintenant, j’ai envie de t’embrasser… »

Il avait soufflé ces derniers mots en approchant son visage mutint et provocateur de l’oreille de River, qu’il avait ensuite embrassée avant de ramener ses lèvres, puis sa langue, contre celle de la jeune fille. Il l’embrassa avec passion, mais calmement, tel que le dictait le moment, la situation. Ses mains se perdirent plus bas le long de la robe, bien qu’elles se mouvaient toujours aussi amplement, avec tendresse.

Qui avait amené l'alcool à la soirée? River n'en avait pas la moindre idée. Mais une chose était sure, ça n'en avait pas été une bonne. C'était en tout cas le moins que l'on pouvait en dire. Les conséquences auraient pu être fâcheuses, ou du moins, plus fâcheueses encore. La jeune fille retourna la tête vers Lucas, se tordant à moitié le cou, mais ce n'était pas grave. Elle adressa un sourire au jeune homme et rattrapa sa main balladeuse. Lui aussi, il ava bu. Elle ne voulait pas que... Bref. Elle rattrapa sa main balladeuse et ne la lâcha plus. Il déclara ensuite vouloir l'embrasser et se mit à l'oeuvre, profitant que la pression sur sa main se détende pour embrasser à nouveau l'anglaise.

Fronçant les sourcils tout en répondant au baiser, River reprit les mains coquines pour interrompre leur promenade. Elle n'avait pas envie que ça se fasse comme ça. De toute façon, Wind pouvait surgir d'un moment à l'autre. Alors... La jeune fille se laissat cependant embrasser avec délices. Lorsque le baiser prit fin, la jeune fille prit la parole.

"Tu crois qu'il y en a eu d'autres, qui ont bu de l'alcool?" demanda-t-elle inquiète.

Elle espérait que ce ne soit pas le cas, que Carrie ait empêché que tout dégénère. La jeune fille se dit qu'il aurait mieux vau qu'elle n'ait pas soif, qu'elle ne fasse pas confiance à Barthélémy pour le verre qu'il lui tendait, qu'elle renifle le verre avant de le boire - mais comment aurait-elle su ce qu'il contenait? -, qu'elle le boive par petites gorgées et non plusieurs d'un trait, qu'elle le recrache en voyant la scène qui se jouait sous ses yeux. Oui, voilà, c'était ça qu'elle aurait dû faire. Recracher et non pas avaler pour ne rien tâcher. Cela aurait été mieux. Nettement mieux.

"Tu crois qu'on va avoir des soucis, demain matin?" ajouta-t-elle, anxieuse.

River succomba au baiser de Lucas, et il s’abandonna sur ses douces lèvres offertes à lui dans cet instant intime que seuls partagent les amants. Ce désir de chair, sans aller plus loin, cette envie de sentir la peau de sa partenaire sur la sienne, simplement, dans de tendres caresses. Ces contacts électriques qui faisaient frissonner tout le corps, voilà ce qu’il y avait de si bon quand la main se posait sur la peau, les lèvres sur la bouche, les doigts entrelacés et les cheveux posés sur la joue de l’autre.

River avait saisi la main de Lucas. Peut-être avait-elle peur qu’il veuille aller plus loin, emporté par sa fougue comme le matin même où ils s’étaient presque laissés emporter par leur désir mutuel de l’autre, cette chaleur qui les avait pris après leur passage dans le froid, cette envie…

Ce n’était pas ce qu’il voulait, ce soir. Il avait eu le temps de réfléchir pendant la journée, il avait eu le temps de ressasser les paroles de River, les paroles de Rachel, et ses propres pensées sur la question. Toutes convergeaient en une seule et même idée : il était trop tôt, et ce n’est qu’avec le temps que ça évoluerait. Il ne fallait pas trop en demander, même dans la fougue d’une nouvelle rencontre. Ni l’un ni l’autre n’étaient prêt à aller plus loin… Ils se connaissaient réellement à peine, et si une complicité forte et sincère était née le matin même entre eux, ça n’en restait pas moins une relation toute neuve, toute récente. Stoppant sa main un peu baladeuse, qui semblait troubler l’anglaise dans ses pérégrinations par-dessus la robe de la jeune fille, il continua cependant à l’embrasser, car c’était ça qui les avait unis, alors qu’ils roulaient dans la neige. C’était l’envie de dévorer les lèvres de l’autre, celle de folâtrer, d’être bien à deux. Et malgré une journée troublée où ils avaient réfléchi beaucoup chacun de leur côté, et étaient arrivés à la même conclusion. Et les révélations de ce soir n’avaient rien changé dans l’esprit de Lucas. Il était juste content qu’elle lui ait accordé la confiance nécessaire pour tout lui avouer.

Puis leur baiser se termina, et River reprit la parole. Soudain, elle paraissait soucieuse, et demanda à Lucas si d’autres avaient pu boire, et si eux deux seraient punis le lendemain. Il sourit, gentiment, à sa belle anglaise.

« Iacobo a bu de l’alcool, et Math, et Barth… Mais je ne crois pas que quelqu’un d’autre ait pu en prendre. C’est déjà un miracle que nous ne nous soyons pas fait repérer. »

Il faut dire, Barthélémy avait été particulièrement discret et parcimonieux à faire don de ce breuvage empoisonné, comme si c’était mal, et il le savait, que ça l’était. Lucas n’avait pas fait attention à la petite affichette des professeurs indiquant que les boissons spiritueuses étaient interdites aux élèves, et voyant cette bouteille dans le bar, s’était dit que les dirigeants de l’institut s’étaient permis un petit écart pour la soirée. Ils étaient pour la plupart de grands adolescents, après tout. Ce qui ne l’empêchait pas, avec le recul, de regretter son geste. Il n’avait pas réfléchi, il avait simplement vu que River avait été pourvue d’un de ces verres, et en avait donc voulu, sans plus penser aux conséquences que ça aurait pu apporter. Il s’était laissé prendre, influencer, tels de nombreux adolescents de son âge, dans cette pente glissante du vice dont certains ne sortaient jamais. Mais lui, contrairement à ces derniers, il se reprendrait, et ne recommencerait plus. Il n’avait bu qu’un verre, après tout. Pas de quoi fouetter un chat. Il n’avait pas envie de plus, ni maintenant, ni jamais.

Son regard, perdu quelques secondes dans le vague de ses pensées, se porta à nouveau sur Lucas, et le sourire qu’il lui fit se voulait rassurant.

« Non, je crois pas qu’on sera puni. On n’a pas dépassé les bornes ni été outrageants. C’était juste un verre… Et puis, personne ne peut savoir ! »

Si, quelqu’un le pouvait : Cassandre, et rien que le fait qu’elle puisse connaître l’erreur de Lucas lui enserrait le ventre, et lui formait une boule dans la gorge. Il ne voulait pas la décevoir, passer pour un moins que rien qui s’était fait influencer aussi facilement, sans le moindre libre-arbitre. Il ne voulait pas que cet acte stupide et désormais passé puisse lui jouer quelque mauvais tour, ou ait des conséquences indésirables sur sa vie à l’institut, ou sur sa vision de Cassandre sur lui, qui était déjà bien assez méprisante à son goût. Encore ce soir, il s’était senti l’élève devant le prof, l’enfant devant une maitresse, un employé devant son patron. Il s’était senti inférieur alors que le sentiment qu’il avait pour elle était simplement celui d’un humain pour un autre humain. Il se résolut à n’y plus penser. Il ne voulait pas. Pas maintenant. Il était bien avec River, et c’est tout ce qui comptait.

Et quelqu’un d’autre pouvait savoir : Cerebra, l’espionne de l’institut, celle qui voyait tout, tout le temps. La gardienne, l’inquisitrice suprême, l’œil de Moscou veillait peut-être sur eux à ce moment là. Pourquoi n’était-elle pas intervenue ? Parce que ça n’en valait pas la peine, peut-être, parce qu’il ne s’agissait que d’un verre, un léger écart, involontaire même, en ce qui concernait Lucas et surtout River. Elle n’avait pas à s’inquiéter…

*Nous n’avons pas à nous inquiéter…*

« Tu n’as pas à t’inquiéter. Profitons de la fin de la soirée, maintenant. Il ne faut plus y penser. »

Puis, comme dans une tentative de transition, il se tourna pour éteindre la lampe de chevet, plongeant la pièce dans l’obscurité. Il serra alors fort River dans ses bras, embrassant son cou et ses joues. Le bien-être l’envahit, lui réchauffa le cœur. Il se pencha sur l’oreille de River et lui susurra :

« J’suis bien avec toi… »

Et il partit dans un petit rire discret avant de la serrer encore pour lui montrer tout son attachement.

Sujet vérouillé jusqu'à nouvel ordre.

Je commence à en avoir marre de radoter.

Si vous ne savez ni lire ce qu'on vous dit, ni en tenir compte, et bien je suis contraint de vous enfermer dans ce sujet, et de vous demander de ne plus poster avant le saut temporel.

Je pense qu'il avait été suffisament clair dans le post de Cassandre, puis dans le mien, que même non jouée, la présence de Carrie était effective, et que par conséquent, vous en assumiez les frais.

Si vous tenez tant que ça à être puni, je pense que dès le saut temporel passé, les professeurs se feront un plaisir de venir vous voir en RP, et de vous ordonner de rester dans vos chambres SÉPARÉES, pour la journée. Dommage, on était conciliants à passer la punition en jeu sous silence, mais puisque vous semblez y tenir...

Vous dépassez les bornes et avez sévèrement entamé ma patience, qui pourtant est légendaire.

Que je vous reprenne, rien qu'une seule fois, à tenir ce genre de registre, et je serai contraint de vous bannir du forum pour une durée déterminée. Afin que vous puissiez un petit peu méditer sur vos objectifs de jeu chez nous.

[ cuisine]

River aurait préféré rester au rez de chaussée, mais elle voulait être sûre de ne pas être dérangée. Les salles de classes auraient pu être pratiques, mais qui sait... Il y avait peut-être une corvée dedans, elle n'avait pas vérifié. Aussi, après avoir pensé à l'extérieur, mais trop froid, la jeune fille avait-elle entrainé la fillette avec elle jusque dans sa chambre. Elle n'était pas très fière de la Stryx et, à dire vrai, lorsqu'elle avait entendu le matin que Kitty avait bu dans son verre, River avait pâli, prenant la même teinte qu'un cachet d'aspirine. Mais elle avait préféré ne pas s'apesentir là dessus pour le moment et attendre d'avoir la concernée en tête à tête pour pousser la petite gueulante qui lui brûlait les lèvres. En même temps, elle n'était peut-être pas la mieux placée pour ça, mais elle, elle ignorait qu'il y avait de l'alcool dans son verre, que Kitty avait bien dû remarquer que son comportement était bizarre, non?

L'anglaise ouvrit la porte de sa chambre et pénétra à l'intérieur avant d'aller se poser sur son lit et de prendre l'une de ses deux peluches dans ses bras.

"Tu m'expliques?" demanda-t-elle en plantant ses yeux bleus dans ceux de la benjamine de l'institut.

Le ton d'Artemis n'était guère rassurant. Si la colère n'était pas perceptible, nul doute que Kitty pouvait aisément sentir la déception dans sa voix. River avait sans doute placé Kitty sur un pied d'estal, la pensant trop intelligente pour tomber dans ce genre de pièges. Mais non. A croire que la dureté de sa vie ne lui avait pas encore appris à vérifier les choses avant de les tester. Mais c'était, surtout, une bonne claque pour River. Ca lui apprendrait à accepter un verre en présence de la Stryx sans vérifier ce qu'il contenait. L'anglaise secoua tristement la tête et regarda la fenêtre, attendant la réponse de la petite.

"Je ne m'attendais pas à ça de toi..." ajouta-t-elle ensuite.

En silence, Kitty suivit River a travers les couloirs de l'institut. L'Atom'X ne prononça plus un seul mot jusqu'à leur arrivée dans les chambres. La petite StryX entra dans la chambre de la jeune fille alors que celle-ci alla s'installer sur son lit et prit une de ses peluches dans ses bras. Puis tout en plantant son regard bleu dans les yeux de la fillette, elle lui demanda une explication. mal à l'aise, Kitty resta debout en face de sa grande soeur de cœur. Ainsi, River savait ce qui c'était passé. Le ton de la voix de la jeune fille n'était vraiment pas rassurant et la petite télépathe se sentit encore plus mal. L'angoisse qu'elle avait eu devant le bureau de Gabriel refit surface. ne nouveau, elle recommença à jouer avec le médiator qu'elle portait autour du cou. Kitty avait nettement sentit la déception dans la voix de la jeune fille et ses dernières paroles lui firent très mal. La fillette se sentait de nouveau coupable malgré le fait que son parrain lui ai dis le contraire. D'une voix hésitante la petite fille lui répondit:

"River, je savais pas qu'il y avais de l'alcool dans ton verre. Je te le jure. J'ai...Je croyais que c'était un cocktail de fruit. J'ai pas fait exprès. J'ai...River, je suis désolée. Je le referais plus. Je te le promets."

Kitty baissa les yeux et regarda ses chaussures. Là, elle était sûre de se faire gronder. Mais elle ne savait pas pour l'alcool et son parrain lui avait dit qu'elle avait été assez puni en étant malade. La petite StryX continuait à jouer avec son médiator et son angoisse se voyait nettement.

River était partagée entre l'envie de serrer la petite dans ses bras et celle de la gronder. La gifler? Non. Elle semblait avoir été, elle aussi, une victime de la situation. Pourtant, River ne put retenir des paroles abruptes.

"T'as pas compris que quelque chose était pas normal, vu la façon dont j'ai réagi?" demanda-t-elle en essayant d'adoucir son ton au maximum.

Elle avait bien remarqué qu'elle touché la fillette, mais elle ne voulait pas lâcher si facilement. Elle voulait être sûre que Kitty ne recommencerait pas. Elle avait, comme elle, fait une bêtise. Elle savait que Wind en remettrait une couche, de toute façon. Et de l'aînée des Smiths, ça risquait de faire plus mal encore.

"La prochaine fois, tu feras comme moi: tu renifleras ton verre. Moi non plus, je ne savais pas qu'il y avait de l'alcool dedans. Sinon, jamais je l'aurais bu..."

La jeune fille adressa, enfin, un sourire à Kitty et tendit la main vers elle. Elle ne voulait pas non plus l'attrister trop non plus, ni lui faire du mal. Elle espérait que cette tentative l'avait autant dégoutée qu'elle-même et qu'elle ne recommencerait vraiment pas.