Morne réunion

[ Chambre]

Une fois habillé, Fabrisio rejoignit le jardin. Non sans mal tant la demeure était grande. Mais au final, après moults détour, il parvint enfin au jardin.
Et là, la vérité se révéla à lui dans toute son horreur.
S'il s'agissait d'un événement, ce n'était pas celui auquel il avait pu penser. Ils étaient réunis pour faire un dernier adieu aux disparus. Du moins est-ce ainsi qu'il interpreta la cérémonie. Les trous dans le sol ne laissant aucu doute quant à leur "usage"
Lentement, respectant le silence de la situation, Fabrisio rejoignit le parterre de chaises et s'y installa.

River, arrivée la première parmi les élèves pouvait voir totu le monde arriver. Elle s'était placée à l'arrière de la tente, se sentant un peu étrangère à tout ça. Visiblement, elle n'était pas la seule, d'ailleurs... L'asiatique qui avait défié le prof du regard était arrivé à son tour et s'était installé à côté d'elle, sans même demander si la place était libre ou pas. Elle le dévisagea un instant de ses yeux bleus au regard profond avant d'être détournée par l'arrivée de son frère. Mais il n'avait pas été le premier à arriver. Une jeune fille était allée donner ses condoléances aux trois professeurs. Jamais, la jeune Anglaise n'avait compris à quoi servaient ses mots. Une petite fille s'était ensuite approchée. River se souvenait de l'avoir vue dans la cuisine. Elle lui faisait de la peine, toute seule dans cet endroit si grand... Un sentiment de compassion s'empara de la jeune fille qui s'approcha de Kitty. Elle posa une main sur l'épaule de l'enfant et lui fit un sourire très doux.

"Ca va?"demanda-t-elle doucement.

Curieusement, depusi qu'elle était arrivée, et après un très rapide temps d'adaptation, surtout depuis le journal télévisé, elle se sentait presque chez elle ici, et reprenait ses vieilles habitudes du club. Avec les nouveaux, elle était toujours accueillante, tachant de les aider au mieux à s'aclimater à l'endroit. Et ici, c'était pareil depuis quelques heures. Juste après la petite fille, le garçon que Jimmy avait cherché arriva à son tour. Maintenant, elle parvenait à le reconnaître. Jay. Elle lui adressa un sourire. Cela pouvait paraître déplacé, pour une telle cérémonie, mais... A dire vrai, Cela permettait à la plus jeune des Smith de se détendre. Elle sentait que l'atmosphère était lourde ici. Elle avait besoi de ça. De ces contacts amicaux avec les gens. Après tout, ils étaient dans une école ici. Pas dans un cimetière ou une église... Ce genre de rite était un peu déplacé dans un tel endroit. Mais elle comprenait pourtant que c'était nécessaire pour les souder entre eux. Elle hocha simplement la tête en comprenant ce fait qui ne l'empêcherait pas de tenter de mettre un peu de compassion, un peu de légèreté sous cette tente. Une autre jeune fille était alors apparue, tentant un sourire auquel River répondit chaleureusement, même si elle ne la connaissait pas. Mais ce n'était pas grave. Elle ne l'avait jamais vue, mais et alors? Elle avait toujours été sociable. ce n'était pas maintenant que cela allait changer...

Noémie arriva alors sur ces entre-faits. Visiblement, la vision des trous et des cercueils l'avait dérangée et River voulut aller vers elle quand son frère apparut dans son dos et l'enlaça en faisant attention à ne pas la toucher. Rien n'était comme avant, et pourtant, rien n'avait changé. La jeune fille se laissa aller, allant même jusqu'à laisser échapper un léger rire à la remarque de son frère avant de lui glisser à l'oreille:

"C'était ce que j'avais de plus correct..."

Un autre garçon que river avait aperçut dans la cuisine arriva à cet instant et se dirigea vers l'avant de la tente. Sans doute connaissait-il les défunts... River ne chercha pas à comprendre davantage que déjà Jimmy arrivait et allait à l'avant. Connaissait-il des personnes ici avant de venir? Elle n'en avait pas la moindre idée. Mais ce n'était pas le moment de poser ce genre de question. Un autre garçon arriva, semblant un peu absent. Artémis craignit un instant qu'il ne se prenne les pieds dans une chaise, mais cela n'arriva pas. La jeune fille lui fit un petit geste alors que Wood se détachait d'elle. Un garçon habillé tout en blanc fit alors son apparition. Curieusement, cela ne l'avait pas choquée chez la fille qui était aller présenter ses condoléances, mais cette fois, elle ouvrit grand les yeux de surprise et glissa à son frère:

"Je suis peut-être habillée très court, mais je suis en noir..."

L'aide-cuisinier de Wind arriva sur ces quelques murmures que seul Wood avait pu entendre, à moins qu'un des mutants ici présents n'ait une ouïe surhumaine. Il se dirigea directement vers une des filles. Tant pis. River ne pourrait pas le remercier de suite d'avoir aider sa soeur à préparer à manger pour tout un régiment... ce fut ensuite au jeune colombien aux yeux mordorés de faire son apparition. Il semblait un peu perdu à l'idée d'être là pour un enterrement. Il fallait croire que, lui non plus, il ne connaissait pas les morts... Elle lui fit un petit signe, l'invitant à se joindre à son frère, Kitty et elle auprès de qui elle se trouvait. Un autre garçon encore arriva. N'y avait-il que ça, dans cet institut?

*Et bien... Tu n'auras que l'embarras du choix...* songea-t-elle, amusée malgré la situation en repensant à ce qu'elle avait dit à Noémie dans le salon.

Mais elle se garda bien de laisser paraître son amusement sur son visage. Ce n'était pas le moment... D'ailleurs, un autre garçon, encore un, venait d'arriver. L'air un peu hautain, ce qui gâchait un peu le charme et le charisme du jeune homme. Il semblait encore plus détaché que certains de la scène qui se trouvait sous ses yeux. River leva un sourcil, se demandant pourquoi il venait assister à cette cérémonie s'il n'en avait rien à faire. Il aurait mieux fait de rester à l'intérieur... Mais ce n'était peut-être qu'un masque qu'il affichait pour ne pas dévoiler ses vrais sentiments. Qu'importait, après tout. Elle aurait le temps de revenir là dessus plus tard, sans doute...

Et voilà qu'encore un autre garçon faisait son apparition. Pas mal non plus, celui-ci, à dire vrai. Il semblait à l'Anglaise qu'elle n'avait jamais vu autant de garçons dans un périmètre aussi réduit. Elle l'observa à son tour. Il semblait un peu gêné de se trouver là et se dirigeait vers Jay. Là également, elle fit un petit geste, l'invitant à les rejoindre. enterrement ne signifiait pas chacun dans son coin. Puisqu'ils étaient sencés se serrer les coudes, être là les uns pour les autres, autant ne pas s'isoler, même pour un enterrement... Même lorsqu'on ne connaissait personne, on avait besoin du soutien des autres. Arriva ensuite celui qui avait un temps servit de guide à Noémie avant qu'Artémis ne la prenne sous son aile pour la détendre et se lier d'amitié avec elle. Lui aussi, il semblait choqué de la situation.

Mais pas autant que la jeune fille qui se retrouva alors dans un trou. River laissa échapper un petit cri d'horreur avant de se mettre les mains sur la bouche. Elle n'aurait vraiment pas apprécié de se retrouver à la place de la rouquine. Mais elle n'eut pas le temps de réagir que Myou, qu'elle avait croisée dans le foyer arrivait en courant. Celle-ci lui faisait une impression bizarre, pourtant, River n'aurait su en expliquer la raison. Elle se hâta de détourner le regard d'elle pour voir arriver l'inconnu du salon et du foyer. avait-il appris à parler? En tout cas, à part regarder les trous et aller s'asseoir, il ne fit rien d'autre. Il semblait presque être un automate. De nouveau, Riv' haussa les sourcils d'étonnement. Mais, surtout, une question lui trottait dans la tête. Où était Wind?

(bon... j'ai tâché de prendre tout le monde en compte, sauf Vayne, et pour cause )

Jessica était sortit du foyer, sans ajouter un mot, bien qu'elle l'aurait voulu. Les interruptions de Cérébra commençaient à être habituelles, et Jess aurait voulu qu'elle leur laisse un moment de répit. Que voulaient-ils cette fois ? Dans le jardin ? Les autres étaient-ils rentré ? Avec Olivier ? Peut-être... Toujours est-il qu'elle disparu dans sa chambre, Myou l'ayant précédé, pour en ressortir habillé de même. Elle n'avait pas dit à Myou ce que signifiait une tenue élégante, et de toute façon, elle n'avait rien de particulier à se mettre, et elle ne savait pas pourquoi elle devait se changer. Elle avait alors un jean et un t-shirt noir. Ce n'était pas approprié, mais quand on avait acheté simplement quelques affaires après avoir tout lâché, il n'y avait pas tellement le choix niveau vestimentaire. L'élégance passait au second plan, derrière l'utilitaire.

Dans le hall, lorsqu'elle vit l'installation au fond du jardin, elle laissa Myou la distancé, s'arrêtant sur le pas de la porte. Est-ce que c'était... non, toute cette organisation ne pouvait pas être seulement pour lui. Il devait y avoir autre chose. Elle se plaqua à l'intérieur, contre le mur près de la porte, respirant à grande bouffé l'air humide qui lui parvenait de l'extérieur. Reprenant le dessus sur elle même, elle ferma les yeux, les rouvrit, et brusquement partie en courant en direction de l'installation, comme pour se forcer à y aller. Sinon, Jess serait rester cloitré dans l'institut, mais... elle lui devait bien ça après tout, et les autres aussi... Elle s'aperçut alors tristement qu'elle avait eu raison, ce n'était pas que pour lui, bien que l'une des septs tombes lui était probablement réservé. Mais alors qui d'autre ? Qui ? Un n'était pas suffisant ? Combien auraient-ils encore à enterrer dans ce jardin ?

Jess arrêta de courir lorsqu'elle fut presque sous la toile qui prétégeait les élèves et professeurs, et resta quelques secondes en retrait, sous la pluie, regardant toujours en direction des places réservers aux mutants.

*Qui... *

Finalement elle détourna les yeux et vint s'assoir à côté de Myou, comme une présence rassurante auprès d'elle, bien qu'elle ne se l'avouait pas. Son visage resta de marbre, elle réfléchissait toujours. Est-ce que l'une des personnes lui étaient cher également ? Il y en avait plusieurs qu'elle n'avait pas revu depuis un moment, et une boule lui serra la gorge, l'estomac, qui, si elle n'avait pas été assise sur une chaise, lui aurait surement fait perdre l'équilibre.
Jess mit les pieds sur sa chaise, remontant ses genoux contre elle, passant ses bras autour. C'était comme un suspens insoutenable, de l'annonce des victimes de la guerre. Désormais, c'était ainsi que Jess voyait le conflit.

Etant arrivé dans les premiers, Kitty put assister au cortège d'élèves qui arrivaient sous la tente. Elle ne pensait pas qu'ils y aurait autant de garçon. Un jeune homme blond s'approcha et se plaça à côté de River. Les deux jeunes gens semblait très proche.
Les attitudes du jeune homme rappelait à Kitty les petites manières que son grand frère avait avec elle.
Cette scène et l'atmosphère lugubre qui régnait au sein de la tente n'arrangeait en rien le moral de la fillette.

D'un coup, Kitty sentit une main se posait délicatement sur son épaule. La petite fille se retourna et vit que River sétait approchée d'elle. La jeune fille lui souriait. Ce sourire lui rappelait comment sa soeur la consolait quand elle était triste. Elle avait le même sourire que River, même si cette dernière était un peu plus jeune.
La petite fille avait envie de pleurer mais elle se retint.
D'une petite voix, elle répondit à River:

"Non, ça va pas trop."

La petite fille prit la main de River et la serra comme pour éviter de la perdre. Elle ne voulait plus être seule.

Au fur et à mesure que les élèves arrivaient, Kitty regarda si Gabriel ou Laura était parmi eux. Mais pour l'instant, ils n'y étaient pas.
Puis une jeune fille rousse arriva. Lorsqu'elle tomba dans un des trous, la petite fille sursauta. Puis elle se replongea dans ses pensées. La fillette n'avait pas très envie de parler.

*Mais où sont Laura et Gabriel? Est-ce que Gabriel aurait quitté l'Institut sans me dire au revoir?*

Chambre de Tim et Nan'

Nan' et Pablo, qui avaient vu au loin Adam et Cassandre commencer à installer l'endroit lorsqu'ils étaient eux-même rentrés quelques temps plus tôt, sortaient de nouveau sous la pluie. Tout trempés qu'ils étaient déjà, ils ne marchèrent pas plus rapidement qu'à leur habitude, contrairement à tous ces gens qui affluaient aussi. Les cheveux de l'algonquin s'étaient d'eux-même aplattis sur sa tête. Il portait la chemise de Tim, qui était de la même coloration que les cheveux humides dont il fut question précédemment, ainsi qu'une paire de jeans dont le bleu grisâtre de couleur semblable aux yeux gris, cette fois, de Nan'. La chemise lui seyait bien, si ce n'était qu'elle était trop longue pour l'algonquin.

Suivant Pablo, Nan' sentit l'atmosphère se tendre alors qu'ils approchaient. Les Esprits semblaient même se complaindre sous la pluie. Les deux amis comprirent presque simultanément (selon la réaction du colombien) qu'ils assistaient à un rite de passage vers la mort. Rite qui n'avait rien à voir avec celui que Nan' connait, il va sans dire! Ne voulant pas spécialement attirer l'attention sur eux, Nan' imita Pablo et s'arrêta. Lorsque River leur fit un signe, Nan' lui sourit. D'ailleurs, il ne comprenait pas ces mines revêches alors que ces personnes -sept, apparemment- allaient rejoindre le Grand Esprit. Lui qui avait vu mourir ses grands-parents, sa soeur et 1 nouveau-né qui aurait été son frère (pour ne nommer que ceux avec qui il avait un lien de sang...), il connaissait le sentiment de cassure qu'on pouvait éprouver, mais il savait surtout qu'il fallait se réjouir pour les âmes des défunts. Du moins, c'était ainsi chez lui. Il ne fit pas de commentaire, à son habitude, et finit par comprendre que River leur faisait signe de les rejoindre. Étant la personne la plus souriante, avec son frère blond, pour l'instant, Nanikana n'hésita pas à aller rejoindre le petit groupe qui s'était formé à l'arrière.

"Elle n'est peut-être pas si mal, finalement. Elle a beau être irrespectueuse, au moins elle a compris ça..."

L'amérindien sourit à tous ceux qui formaient le petit groupe, mais principalement à Kitty. Où était son père? Et la petite soeur de Tim n'était plus avec elle?

Lorsqu'un cri retentit de l'avant, le jeune homme se retourna rapidement, mais sans évoquer la moindre crainte ou surprise. Sans émotions. Lorsqu'il vit surgir une crinière couleur feu du trou, par contre, il haussa les sourcils. De tels cheveux sont possibles? Des gens bruns ou jaunes, et maintenant des femmes à la chevelure rouge?! Apparement, la femme au feu était tombé dans un trou. Quelle maladresse! Et quel affreux présage, surtout!
Presque aussitôt, une autre jeune femme manqua de tomber, plus près d'eux, et s'agrippa sur River. Nan' ne lui tendit pas la main. C'était inutile, non? On n'aidait que les gens réellement dans le besoin, chez lui, pour ne pas briser leur orgueil sans raison. Voyant par contre qu'elle semblait mal à l'aise, Nan' sourcilla de nouveau. Un mauvais esprit la hantait-il? Était-elle fiévreuse? Ou était-ce la vue de tant de gens? Ou encore... la mort? Impossible, non. Ne sachant comment réagir, il se retourna. Il vit Tim, de dos, bien plus en avant que le petit groupe, et Jessica arriver en courant. Il eut une petite pensée pour elle. Une seconde de recueillement durant laquelle il demanda aux esprits de la soutenir.

Spoiler:

Gabriel avait tardé à rejoindre la cérémonie.
Il en avait parfaitement conscience et ne cherchait donc pas à se joindre à la foule dans un premier temps. Ayant juste passé une veste à la place de son blouson, il arriva enfin dans le jardin.

Se plaçant légèrement à l'écart, il observa alors les personnes présentes. Jamais il n'aurait supposé qu'il y eu tant de jeunes dans cette institut. Lui qui passait sa vie à observer les animaux, il découvrait que les mutants étaient eux aussi nombreux. Fallait-il s'en réjouir ou l'inverse ? Les bras croisés, se tenant droit, il regardait chacun des jeunes présents, analysant leur traits, tentant même parfois de deviner quel talent ils possédaient.

Son regard finit par tomber sur Kitty. Il vit avec plaisir qu'une jeune fille était avec elle. Il s'agissait de la jeune fille qui lui avait parlé dans la cuisine. Il se souvint alors qu'elle lui avait posé une question à laquelle il n'avait pas répondu : quel était son rôle au sein de l'institut. Gabriel n'aurait su répondre avec précision à ce moment-là. Qu'importe, elle ne tarderait sans doute pas à le découvrir. Kitty semblait mal à l'aise, ce qui était compréhensible au vue des circonstances qui les réunissaient tous à ce moment-là.

Toujours à l'écart, Gabriel resta là, silencieux, se contentant d'observer chacune des personnes présentes.

Anna regardait d'un air absent les arrivants. Tout le monde se précipitait sous la tente pour s'abriter le plus vite possible de la pluie et pratiquement tous était nouveau à l'institut. Ca n'avait pas chômer depuis la journée précédente... Cependant, tous avait adopté la tête de circonstance. Décomposer ou en train de se décomposer, peu à peu les élèves prenaient conscience du but de cette réunion. Même si la pluspart n'étaient pas directement touchés, la télépathe pouvait voir et sentir leur émotion.

Ce n'est que lorsque Tim vint lui demander s'il pouvait s'asseoir à côté d'elle, qu'Anna sortie de sa déprimante léthargie. Elle leva les yeux vers le jeune homme à qui elle lança un sourire qu'elle s'efforça de rendre un peu plus franc que le dernier.

"Oui, bien sûr... elle se décala pour se recroqueviller à nouveau sur la chaise à côté, ça fait du bien de voir un visage connu...."

Bien qu'elle soit arrivée avant lui, Tim pouvait être compté parmi les anciens élèves de l'institut. Il avait connu pas mal de monde et certainement comme elle, ceux à qui ils allaient rendre hommage en cette fin d'après midi. Cette idée était quelque part réconfortante. Non pas qu'elle n'acceptait pas la nouvelle vague de mutants à l'institut, mais pour l'instant elle avait juste besoin d'être avec quelqu'un qui lui était familier et qui pouvait comprendre ce qu'il se passait.

"Drôle de journée, pas vrai ? Dit elle en baissant les yeux, qui aurait pu croire que l'on se retrouverait tous un jour ici ?"

Arrivée au pas de la porte, Juliette leva brièvement les yeux au ciel... Quelle pluie, mon dieu... Non pas que la jeune gothique n’aimait pas cela, mais il était vrai qu’elle était bien plus habitué à son beau soleil d’Italie qu’à une pluie discontinue. Finalement, et après quelques secondes d’observation de ce ciel gris et nuageux, elle reprit sa lente marche à travers la pelouse environnant l’institut. Rapidement, Juliette trouva l’endroit ou tout le monde était visiblement déjà rassemblé. Il fallait bien avouer qu’une aussi grande tente blanche sur une pelouse aussi verte, il aurait été bien difficile de ne pas la voir. Plus elle approcha, et plus Juliette put constater combien son retard avait permis aux autres pensionnaires de l’institut de s’installer sous la relative protection de ladite tente. Les place était presque toutes occupée, et il y avait même mademoiselle Deneos et monsieur Zachary, ainsi qu’un autre adulte qu’elle n’avait encore jamais vu. Juliette aperçut aussi une petite fille... Une mutante ? comment serait-ce possible, elle semblait si jeune... Un homme se tenait debout, sur une estrade, paraissant attendre que tout le monde soit arrivé. Etait-ce le directeur.. ? Juliette pensa effectivement que oui, car qui d’autre, selon elle, pouvait ainsi s’adresser à l’ensemble de l’institut.. ?

Lorsque son regard se tourna sur le côté, la jeune fille stoppa net sa course... Elle s’imaginait une cérémonie d’accueil pour les nouveaux arrivants, mais les sept trous dans le sol et le nombre équivalent de cercueil la détrompa immédiatement. Des enterrements, voilà ce à quoi ils avaient tous été convié en réalité. Juliette demeura interdite, immobile sous l’averse tiède... Elle songea que ainsi vêtue de sa longue cape noire et de sa capuche dissimulant presque entièrement son visage, elle devait ressembler à l’image de la mort comme beaucoup de gens devaient se l’imaginer. En soi cela ne la gênait pas le moins du monde, mais elle pensa aussi que ce n’était peut-être pas de bon goût envers les autres personnes de l’institut, qui pourrait voir là une sorte de représentation physique de la mort elle-même, venue prendre son dû. Un instant, l’idée de rebrousser chemin et de ne pas imposer sa sinistre présence à ces enterrements lui traversa l’esprit. Mais malheureusement, un certain nombre de regards s’étaient déjà porté sur elle. Des regards qui, même si Juliette fut bien incapable d’en percevoir le moindre détail, lui parurent être semblable à des doigts levés et terriblement accusateur à son égard. C’était comme si... Mais non, impossible... Comment auraient-ils pu savoir ce qu’il s’était passé dans ce vieil entrepôt désaffecté.. ? Juliette se raisonna rapidement... Ce n’était pas le moment de se culpabiliser pour ce qu’elle avait fait. De plus, elle avait agit pour la bonne cause, et non pas pour le plaisir...

Le trouble pénétra insidieusement Juliette, tandis qu’elle reprit sa route et bifurqua vers l’arrière de la tente. Elle se demanda alors ce qu’elle faisait la, pensa qu’elle avait fait une erreur de céder ainsi à ses parents... Qu’elle ferait mieux de repartir avant que... Quelqu’un... Son secret... Non, il fallait absolument que ce dernier reste sa seule propriété, sinon la jeune gothique aurait des ennuis, elle le savait... Les gens ne comprendrait pas... Juliette arriva enfin tout près de la tente, et renonça à aller s’asseoir avec les autres élèves afin de ne pas les embarrasser de sa ténébreuse présence. Il fallait bien avouer que sous cette pluie et la sombre luminosité ambiante, Juliette avait tout d’une ombre errante à la recherche des âmes des sept malheureuses victimes qui allaient se voir prochainement enterrée. Juliette se posta finalement à la lisière de la tente quelques pas derrière le dernier rang, et demeura ainsi sous la pluie, silencieuse et immobile, entièrement dissimulée par la gangue de tissu noir qu’était sa longue cape...

La jeune gothique songea que là au moins, personne ne serait mal à l’aise à cause de sa morbide présence...

La détresse de la petite était perceptible dans la façon dont elle pressa sa main. River s'accroupit alors à côté d'elle pour la serrer fort contre elle. Elle ne voulait pas voir ce petit bout de fille pleurer comme ça. Elle aussi était toute nouvelle. Curieusement, l'homme qui l'avait accompagnée n'était pas là, encore. Mai sil ne tarda pas à arriver, après que Nanikana ait eu rejoint le groupe que River avait formé (HJ/ River et sa cour, lol^^/HJ) Mais River ne lâcha pas la fillette pour autant. Au contraire. Tant que celle-ci le voudrait, River resterait avec elle. D'une voix douce, elle prit la parole en s'adressant à elle:

"Ne t'inquiète pas... Ca va aller mieux. J'en suis sûre..."

Elle lui caressa les cheveux d'un geste emprunt de douceur comme sa soeur le faisait avec elle pour la consoler lorsqu'elle n'allait pas bien. Elle avait hâte que cette cérémonie se termine. Elle mettait tout le monde mal à l'aise... River tourna ensuite la tête vers l'homme qui s'était mis à l'écart. N'avait-il pas vu que sa protégée avait besoin de lui? Visiblement, la présence de l'homme la réconfortait. Du peu qu'elle les avait cotoyés dans la cuisine, elle avait senti que la fillette avait un attachement particulier envers lui. Alors pourquoi ne venait-il pas? Continuant de caresser la chevelure soyeuse de la petite, River reprit:

"Je t'en fais la promesse."

Elle releva tendrement le petit minois et déposa un baiser sur son front pour la rassurer et la consoler avant d'ajouter:

"Tu n'es pas toute seule... Il y a ici plein de gens sur lesquels tu peux compter... Nous formons tous une grande famille...."

Elle aperçut alors Juliette qui venait d'arriver, vêtue comme la mort. River eut une impression bizarre, mais salua à nouveau la jeune fille qu'elle avait accueillie sous le porche. Décidément, il y avait vraiment beaucoup de monde, ici... River salua alors Nan' d'un simple signe de tête. Oui, ils étaient une grande famille. Tous connaissaient les mêmes soucis...

Arrivé avec Léo, il se sentit aussi ridicule que lui lorsqu'il comprit ce qui allait se passer. Il lui avait piqué un pantalon, mais portait toujours son t-shirt, sans rien au dessus malgré la pluie.

*7 trous...*

Mais son regard se fixa sur Cassandre alors qu'il allait se placer à de son ami. Il venait de comprendre son attitude lors de leur rencontre à l'infirmerie. Elle savait déjà à ce moment là que l'après-midi ne serait pas des plus joyeux.
Il ne connaissait aucun de ceux qui allaient etre enterré, mais il avait besoin de cette ceremonie pour enterrer Ennis. Son corps avait du etre envoyé à Denver, et il ne pourrait pas être present...

*Je suis vraiment désolé Ennis... Je te rendrais visite un jour.*

Il ne put s'empecher de passer en revue les gens présent. Encore une fois, de nouvelles têtes. Celui derrière le pupitre devait être le directeur. Plutot jeune, ca le changeait des doyens des universités américaines.

Les plus jeunes ne semblaient pas très bien réagir, ce qui n'était pas étonnant. La soeur de Wind s'occupait d'une petite fille, mais personne ne semblait s'inquieter pour la gamine qui avait perdu son frere dans l'attaque du camp. Il faut dire qu'elle restait calme, presque trop. Elle interiorisé ses sentiments, et elle allait finir par exploser...

Ce n'était pas le premier enterrement auquel il assistait. Les frères des victimes étaient toujours les plus calmes, et quelque jours après ils essayaient de faire justice eux-mêmes. Mais ce n'était pas tout à fait le même monde...

Il donna un coup de coude à Léo et désigna la blondinette qu'ils avaient ramassés la nuit precedente. Elle ne semblait vraiment pas bien. A son age, et son personne à qui se raccrocher, elle aussi allait finir par exploser...

* Quand Gabriel va comprendre que sa fille a besoin de parler. J'ai l'impression de gêner ici, mais je dois présenter mes hommages aux morts même si je ne les connaissais pas.*

Il se le va de sa place et se dirigea vers l'avant de la salle non sans avoir auparavant jeter un regard plein de reproche à Gabriel.

*L'intégration se passe plus mal que je ne l'aurais crû. Mais le moment n'est pas au questionnement mais au respect des morts et au recueillement.*

Il finit par se retrouver devant les sept cercueils et sans prêter attention aux adultes présents sur l'estrade, commença à rendre hommage à des parfaits inconnus.
Lyu joignit ses deux mains en signe de respect, aprés y avoir frappé par deux. Il inclina la tête

(hj : le monologue suivant est exprimé en chinois, mais moi je ne sais pas écrire le chinois/)

"Bouddha, accueille les âmes de ces sept morts en ton paradis afin qu'ils puissent connaitre la joie qu'ils n'ont pas eu de leur vivant. Si leurs vies ont été droites et remplies de justices, qu'ils bénéficient de ta bonté lors de leurs prochaines réincarnations. Bien que tu condamne la violence, Bouddha, permet nous de retrouver les coupables afin que la justice puissent les punir. Si leur mort est un signe du futur envoie un signe pour nous guider sur la bonne voie. Je t'en prie Bouddha entends ma prière."

Lyu s'arrêta, le jeune homme venait de s'apercevoir qu'il s'était exprimé en chinois, comme il l'aurait fait dans son pays en pareille circonstance. Lyu se sentit tout à coup ridicule. Il chercha dans sa mémoire si il ne connaissait pas une prière, adapté à la situation, en anglais . Au bout d'une minute, il avait finit par trouver.

"Puissions nous tous être omniscients
Puissions nous défaire notre ennemi intérieur
Des vagues de la naissance à l'âge finissant, la maladie et la mort
Puisse l'océan de Samsara rendre libre tous les êtres."

Ayant finit de rendre son hommage Lyu vint s'assoir dans les premières rangées afin de gêner personne.

Tim avait parfaitement conscience qu'il y avait un nombre d'élèves impressionnant à l'Institut aujourd'hui. Il le savait et pourtant, seule cette sombre réunion commençait à lui montrer à quel point ils étaient nombreux. Voir toutes ces têtes en une seule fois lui laissait une impression de masse pour le moins étrange.

Cependant, l'heure était loin d'être au dénombrement d'élèves accueillis par l'Institut Xavier. La gravité qui se lisait sur chacun des visages, vieux ou jeunes, habitués de l'endroit ou fraichement arrivés, avait de quoi en être dissuadé.

Tim reporta donc son attention sur Anna. Il lui avait poliment demandé s'il pouvait se mettre à côté d'elle et, visiblement soulagée de pouvoir partager sa peine avec un élève susceptible de connaitre les futurs propriétaires de ces demeures d'éternité, elle avait immédiatement acquiescé. Le français, influencé par l'ambiance recueillie de la réunion, s'était assis lentement, en faisant le moins de bruit possible. Le regard toujours rivé sur les trous crueusés non loin d'eux, Tim soupira en voyant Ivy chuter lamentablement dans l'un d'eux mais ne se permit aucun commentaire.

La remarque d'Anna lui fit d'ailleurs immédiatement oublié le comportement de la jeune irlandaise. Le français, volontairement discret, pencha la tête vers sa voisine et lui murmura :

" Ouais.... Drole de journée..."

Il la regarda avec compréhension et lui adressa un sourire compatissant :

" Je crois qu'on est jamais assez prêt pour ce genre de choses...Surtout quand..."

Il hésita quelques secondes, voulant soigneusement éviter les formules trop violentes et, finalement, conclut dans un souffle :

" Surtout quand la séparation est si brutale."

Il voulait à tous prix éviter de verser dans le mélo, surtout avant la cérémonie. Les choses étaient déjà assez dures à avaler, inutile d'en rajouter une couche.

Les gens continuaient d'arriver mais Léo les regardait sans les voir. Il manqua de rigoler lorsque l'une des élèves tomba dans l'un des trous. Son sourire était plus nerveux qu'autre chose et il s'en voulait déjà d'avoir pu rire du mal de quelqu'un.

Cependant cette scène l'avait quelque peu détaché de tout ce qui se passait. Frank ne l'avait pas quitté et s'etait assi à côté de lui. Il lui donna un coup et désigna Noémie.
Visiblement le mal être de Léo n'avait pas effleuré son jeune colocataire.
Noémie semblait tout comme lui quelque peu abasourdie par la scène et effectivement, elle avait l'air perdue encore plus que les autres.

" Noémie. " lança-t-il tout en lui adressant un petit signe de la main l'invitant à se joindre à côté de lui.
Après tout, ils étaient tous la pour une raison : ils allaient être amenés à former une sorte de famille. Malheureusement, leur histoire commençait par la Mort...

Fab apparut à son tour. Léo le regarda du coin de l'oeil esperant qu'il serait passé à autre chose par rapport à ce qu'il s'était passé dans la chambre.

* Qu'est-ce qui a bien pu me passer sur la tête??? *

Il lui lança un sourire gêné sans trop savoir si celui-ci le remarquerait.

Des visages quelque peu familiers passèrent à côté de lui, il reconnu la jeune fille aux étranges cheveux verts ainsi que celle qui avait pleuré dans les bras de Cassandre. Il avait beau chercher, il n'arrivait pas à se souvenir de leurs prénoms. Décidement, cet institut prenait beaucoup d'ampleur pour lui depuis qu'il était arrivé.

Attendant qu les choses avancent, il se tourna vers Frank.

" Hey, comment tu te sens? "
* Merde, c'est vrai! je ne pensais plus a la jeune fille qui est arrivée avec lui et à propos de laquelle le FBI nous a interrogé. *

" Ah..heu... Je n'avais pas pensé à..Comment s'appellait-elle déjà? "

Il n'avait jamais aimé que les gens s'excusent pour quelque chose dont ils n'étaient absolument pas responsables c'est pour ça, qu'il n'avait pas présenté ses condoléances.

L'attention que lui portait River fit un peu de bien à Kitty. C'était différent de Gabriel. Le contact de la jeune fille est plus maternel.
Sa voix douce et la façon dont River lui caressait les cheveux rappelait à la petite fille les gestes que sa mère et sa soeur avaient lorsqu'elles la consolaient.

Kitty avait vu que Gabriel était arrivé mais elle préféra rester avec River. Elle savait qu'il fallait qu'elle se détache de lui.

En plus, la présence de la jeune fille était vraiment réconfortante. Au fur et à mesure qu'elle lui parlait, Kitty sentit que la coquille qu'elle s'était faite autour de ce qu'elle ressentait commençait à tomber.
Au bout de quelques minutes, la petite fille se jeta dans les bras de River et se laissa aller. Tout ce qu'elle retenait depuis la veille ressurgit. La fillette se mit à pleurer comme elle n'avait jamais pleurer. Quelques paroles se mêlèrent aux larmes:

"Pourquoi ils m'ont abandonnée?"

Gaël marchait rapidement sur la pelouse mouillée de l’institut afin de rejoindre le petit « camp » de fortune. Il avait longuement cherché dans toutes ses affaires quelque chose d’élégant, tel que leur avait conseillé Cérébra. Là était tout le problème puisque le jeune homme n’avait rien de vraiment élégant. De plus, il pouvait difficilement emprunter quelque chose à son colocataire, ce dernier ne portant pas de vêtements. Alors, à défaut de faire dans l’élégance, il décida de faire dans la sobriété.
Mais cela n’était qu’un détail, ce qui intéressait vraiment Gaël était de savoir qu’est-ce qui se préparait. Une seule chose était sûre : c’était forcément important puisque toute l’école y était conviée.
Un fois arrivé sous la bâche, le français fut assez étonné de voir toute la foule. Il y avait des têtes qu’il reconnaissait et d’autres pas. Mais celle qui le surprit le plus fut celle du directeur. Ainsi donc, les GenesiX avait réussi à le délivrer. Était-ce pour ça que tout le monde était là? Était-ce pour faire un discours de bienvenue?
La chute fut alors très grande pour Gaël lorsqu’il aperçut les 7 trous creusés dans la terre.

« Oh merde…. »

"Ouais ben mon pantalon est noir !" souffla-t-il à sa soeur, un sourire sur les lèvres. A les voir tous les deux, lui détendant l'atmosphère et River s'occupant de la jeune Kitty, on voyait bien l'éducation et les attitudes profondes des parents. Olivia Smith était une mère poule, tout comme Wind et River, alors que Dean était un bon vivant, toujours à blaguer pour la moindre occasion, même pour les pires... Wood pensa alors à ses parents, il aurait voulu les voir à cet instant, juste pour les serrer contre lui. Et ce fut à ce moment précis qu'une vision fugace et sanguine, une muse de lave incandescente et bouillonante de vie, une Vénus carmine gambadant pieds nus interrompit Wood dans sa mélancolie. Un vaste et large sourire naquit sur ses lèvres, effaçant d'un trait efficace et certain tous les malheurs et les plaintes internes du blondinet. Une grande sensation de chaleur le balaya des orteils aux oreilles, Ivy était là, elle avait donc sauvé Olivier, était revenue saine et sauve, comme il le pensait, elle était si forte, si belle, si puissante. Il ne nota même pas qu'elle s'effondra comme une vulgaire patate et continua de soupirer, le regard hagard, le sourire suspendu et niais, plus rien ne comptait d'autre que contempler cette huitième merveille du monde, cette splendeur forestière, Ivy O'Willow, la fille la plus naturelle qu'on pouvait trouver à l'institut et certainement dans tout l'état, certainement dans tout l'univers, finit par penser Wood. Les autres tiraient des tronches de trois kilomètres de long, trop préoccupés par la mort des sept inconnus, Wood n'en avait rien à faire, ou du moins, il avait oublié le pourquoi du comment il s'était retrouvé là. Pour lui, c'était la providence. Et la providence avait un nom, un prénom et une vie, une chambre aussi, un bureau et une fonction. La providence avait un métier et était une mutante aveugle, c'était grâce à Cassandre qu'il avait pu revoir la belle Ivy et rien que pour çà, il lui serait éternellement reconnaissant.

Au milieu des autres mutants maussades, mornes, tristes, broyant du noir, il était le soleil, la vie, l'amour, la passion, brûlant de tout son corps. Heureusement pour tout le monde, il ne possédait aucun pouvoir assujetti à ses émotions, et tant mieux, parce que sinon, ce dernier se serait manifesté avec la force d'une lionne affamée...

*soupir*

Regarder cette beauté parfaite, c'était comme prendre le train ou bien l'avion avec Indiana ou Lara, c'était voyager vers l'inconnu, vivre de grands dangers, des passions dévorantes, connaître la grande expérience du désir consummant, l'ivresse des profondeurs. Pour un peu, il aurait plongé dans ses yeux de jade, valsé parmi ses cheveux lutins, il se serait volontiers agenouillé et lui aurait déversé tout un flot de poèmes ardents mais sa mémoire choisit ce moment pour lui rappeler ce que lui avait dit Wind, quelques heures auparavant... Adieu volcan, soleil, feux d'artifices et flonflons...

*soupir*

Cassandre patientait silencieusement aux côtés d'Adam, qu'elle sentait cripsé, agité. Quelque chose semblait le préoccuper. L'esprit bercé par le clapotis des gouttes sur la toile de la bâche, la jeune femme repensait aux adolescents qui allaient trouver dans le sol de l'institut leur dernière demeure.
Un seul mot lui venait à l'esprit : injustice, mais le fatalisme induit par une quinzaine d'années de prescience lui avait appris à apprivoiser le chagrin, le malheur, et tous les événements horribles auxquels elle était exposée. Cela n'amoindrissait pas sa peine, mais lui permettait de vivre avec, de continuer sa route malgré tout.
Elle fut surprise de sentir un baiser sur sa joue. Elle reconnut le parfum et la voix de Rachel. L'attention était délicate, mais Cassandre se demanda pourquoi elle avait été choisie pour en bénéficier. Semblait-elle plus affectée que les autres ? Plus fragile peut-être ? Elle avait cotoyé plusieurs élèves d'assez près, c'était exact...
Quelques chuchotements, légèrement amplifiés par son ouïe exacerbée, lui parvenaient des rangs, où les élèves avaient pris place progressivement. L'office allait pouvoir commencer.
Elle tourna la tête vers Adam, comme si elle pouvait le voir à travers ses paupières closes et ses lunettes, un "regard" appuyé, puis posa furtivement sa main sur la sienne, avant de hocher doucement de la tête en direction d'Olivier.
Le malaise général était évident, mais c'était quelque chose qu'ils se devaient d'accomplir tous ensemble, les nouveaux comme les anciens, Cassandre en était persuadée. Les récents événements les avaient confrontés au pire, du moins ce qu'ils pensaient être le pire, et même si l'institut était là pour les protéger, ils devaient prendre conscience, comme Frank, Robin et Wood un peu plus tôt, que leurs pouvoirs ne les rendaient pas immortels.

Les pleurs soudains de kitty surprirent grandement River qui baissa sur l'enfant un regard étonné que celle-ci ne put voir, étant donné qu'elle s'était blottie contre l'adolescente. Un instant, celle-ci ne sut plus quoi faire mais elle reserra son etreinte autour de la fillette quelques secondes à peine après qu'elle se fut jetée sur elle. L'Anglaise regarda son frère à côté d'elle qui semblait absorbé par la vision de la jeune rousse qui était tombée dans un des trous. Au petit air qui trainait sur son visage, elle ne put que se rendre à l'évidence. Il était amoureux. Elle esquissa un sourire avant de lui glisser à l'oreille:

"Tu as bon gout, elle est plutôt mignonne."

Voyant le regard de Wood s'assombrir légèrement, elle comprit ce à quoi il pensait. Ils avaient toujours été très liés... Reserrant d'une main son étreinte sur Kitty, elle posa l'autre sur l'épaule couverte de son frère avant d'ajouter:

"On trouvera bien une solution pour que tu puisses toucher les gens..."

Elle lui adressa un sourire réconfortant avant de reporter son attention sur la fillette qui sanglotait dans ses bras. Pourquoi l'avaient-ils abandonnée? River n'était pas sûre d'avoir la bonne réponse. Mais tous étaient là pour apprendre à contrôler leurs pouvoirs car les humains avaient peur d'eux. Peut-être était-ce aussi le cas des parents de la fillette? D'une voix, douce, River reprit à l'adresse de la petite dans ses bras:

"Ils ont peut-être eu peur... Mais en tout cas, je pense qu'ils t'aiment et qu'ils seraient soulagés de savoir que tu es dans un endroit où l'on prend soin de toi et où l'on peut t'aider. Ils se sentaient peut-être impuissants?"

C'était ainsi qu'elle, elle voyait les choses. Elle avait vu le regard de Cloud lorsqu'il avait compris pour wind, même s'il s'était repris rapidement. Wind était sa jumelle, après tout... Il avait accepté. Et Riv' était persuadée que les parents de la jeune fille accepteraient aussi. Du moins, elle l'espérait. La tornade rousse vint alors détendre l'atmosphère et tirer River de ses pensées en s'approchant d'eux. Et ce qu'elle dit laissa Riv' sans voix.

"..."

Elle? La petite amie de Wood? Elle ne put se retenir d'éclater de rire. Son rire cristallin raisonna dans le silence de la tente avant qu'elle ne se reprenne en portant une main à sa bouche, soudain gênée.

"Désolée!"fit-elle à ceux qui s'étaient retournés vers elle avant de répondre à Ivy qu'elle devinait étonnée:

"Wood, c'est mon grand-frère!! Mais on a toujours été très proches..."

Ernest croisa une de ses jambes sur l'autre , et ota la main de sa bouche avant de fermer les yeux il la passa dans ces cheveux. Ca commencait a devenir long, tout ces murmures , tou ces visages de déterrés , ces souvenirs qui ressurgissait , toutes ces bribes de pensées inaudible qu' Ernest devait supporter. Il jeta un regard sur l'assemblée des professeurs , Olivier semblait chercher les mots a son discours, il se prenait se reprenait se méprenait sans doute ... Peu importe Ernest avait grande hâte de savoir de quel facon il allait s'en sortir.

Ernest du pourtant , a un moment, quitter l'estrade du regard, afin que celui ci se dirige vers une autre vision...plus... délicieuse. Envellopée dans une cape de velour capuchonnée, une jeune fille se dirigeait vers la bâche sous laquelle ils etaient tous abrités, mais , quelque chose la différenciait dans son allure, ce maintient , cette droiture, la grâce et l'élégance dans chacun de ces pas .. une aristocrate. Ernest haussa un sourcil, pencha la tête sur le coté discretement et appuya sa main contre son menton.

* Il y en as quand même une ... qui as du gout. *

Bien entendu une seule personne dans cet institut etait en mesure de briser une telle image au yeux d'Ernest. Le Polonais ne fut donc absolument pas surpris de voir arriver , tout de suite apres Juliette Dagon , Franck ! Fidele a lui même , vetu de son tee shirt miteux, Ernest avait du faire un effort surhumain lorsqu il l'avait appercu dans le foyer , deux heures avant pour ne pas remuer quelques peu le " petit " incident du terrain de sport.

*On se calme Ernest, tu n'es pas convoqué ici pour ca ...*

* Je sais ... *

Ernest pris une inspiration et ferma les yeux un moment, une facon comme une autre de se détacher de tout ces murmures incessants , de toutes ces pensées horripilantes, de se retrouver seul, dans son monde.

Adam fut tiré de ses pensées par la main de Cassandre sur la sienne qui le fit légèrement sursauter. Il croisa le regard aveugle de la medium, puis, sans mot dire, hocha la tête d'approbation avant de se lever, sans oublier son parapluie.

Il alla rejoindre Olivier à l'estrade, jetant des regards anxieux à la pluie qui tombait non loin de là. Par sécurité, il préféra ne pas s'approcher du bord. Il glissa discrètement à Olivier qu'il était temps de commencer, avant de jeter un regard amer aux tombes, qu'il tourna ensuite en un regard bienveillant vers les élèves présents, les invitant à faire silence.

Plus le monde affluait, plus Anna se sentait mal à l'aise. Comme si chacun apportait malgré lui, un peu plus de lourdeur à l'ambiance déjà bien chargée. Rendre un dernier hommage à ces mutants était une chose que l'institut se devait de faire. Et personne ne semblait jusqu'ici être contre ce rassemblement. Malgré tout, la jeune femme aurait voulu être quelque part d'autre.

Elle avait perdu peu de gens de son entourage étant donné qu'il était plutôt restreint. Mais à chaque fois cela avait été le même sentiment de profond découragement qui était revenu. Même si elle ne se considérait toujours pas comme étant intime avec les élèves de l'institut, quels qu'ils soient, bizarrement aujourd'hui ce sentiment était bien présent. Elle aurait tout donné pour que cette impression disparaisse, mais le moins qu'elle puisse faire était d'être présente. En fin de compte, elle enviait l'insouciance d'Ivy.

"Brutale, oui, ça l'a été..." finit elle par dire tout bas.

Le risque de perdre un coéquipier pendant cette fameuse mission avait été bien présent à son esprit, mais elle ne s'était jamais imaginée que cela aurait pu leur arriver à eux. Comme si rien n'aurait pu les toucher à ce moment là. La phrase de Rachel illustra parfaitement l'erreur qu'Anna avait fait...

"On ne devrait pas à avoir à se préparer pour ce genre de choses."

Les pleurs d'une petite fille attira l'attention d'Anna. La fillette était sûrement l'une des plus jeunes élèves de l'institut et était comme la plupart fraichement arrivée. Elle n'était donc pas concernée, du moins pas encore, par tout ça. Alors que faisait elle la ?

Que faisait, en fin de compte toutes ces personnes qui n'avaient certainement jamais connu aucun des disparus ? Une envie de leur crier de foutre litteralement le camp la prit. Ils n'avaient rien à faire là. Ils n'étaient pas à leur place. La télépathe en arriva à considérer juste un moment leur présence comme indécente.

Malgré tout, a bien y regarder, tous semblaient compatir à ce que venait de subir l'institut. Les élèves se rassemblaient tous naturellement pour se soutenir les uns les autres. Anciens, nouveaux, tous se montraient solidaires. C'était peut être finalement ça, qui était le plus important...

En dépit de toutes ces morosités qu'Anna commençait à ressasser, les efforts de Tim pour choisir ses mots fit sourire la jeune femme.

"Hey, ça va aller, dit elle en lui donnant un petit coup d'épaule, il faut que ça aille. C'est une épreuve, mais nous ne sommes pas seul, c'est déjà quelque chose de rassurant..." ajouta t elle comme si elle se parlait à elle même.

Il y avait plusieurs solutions pour faire face à un évènement tel que celui ci. L'inconscient d'Anna venait d'opter pour le refoulement. Il y avait des gens ici qui avaient besoin de son soutien même minime soit il. Prendre sur soi pour ne pas craquer maintenant, elle s'en sentait capable, elle en avait également l'habitude. C'était sa façon à elle de se rassurer et de se montrer solidaire aussi.

D'autant plus que ce courage qu'elle tentait de se donner, allait être mis à l'épreuve dans peu de temps puisque déjà, Adam leur demandait de faire silence.

Wood balbutia quelques mots dont seul lui aurait pu donner un sens, son visage était devenu aussi rouge que sa chemise et son bandeau dans les cheveux, heureusement, le blond londonien avait une alliée de taille, sa jeune soeur.

(( River...))

Toujours là quand il fallait, toujours avec lui à balader Charleston ou à jouer avec Miss Sweety, toujours là avec lui pour matter des dessins animés en mangeant des cochonneries, toujours là à le soutenir durant les épreuves de gymnastique, toujours là pour le tirer de mauvais pas ou de réprimandes de ses parents... Et même maintenant, à l'institut, elle était encore là et l'épaulait. A croire que la destinée lui avait donné des dons mutants rien que pour être avec son frère et le soutenir encore et encore jusqu'à des temps immémoriaux... Repenser à tout ceci redonna la contenance au blond, il n'était pas seul et River serait là pour le rattraper s'il faisait une bêtise ou se mettait à raconter n'importe quoi. Cependant, il prit une grande inspiration et dit en articulant le plus possible :

"River, je te présente Ivy ! Elle et moi avons tenté de résoudre une affaire incroyable, hier... Et... Oh ! Kitty ! Alors là, River, tu vas être contente, regarde..."

Wood pointa du doigt l'écureuil d'Ivy. Elle ne ressemblait pas vraiment à Spip, l'écureuil de la maison des Smith, mais bon, quand on aime les animaux comme pouvaient les aimer Wood et plus particulièrement River, on s'étonnait et on bichonnait n'importe quel animal à fourrure. Repensant alors à la veille, il écarta rapidement son doigt de la bestiole d'Ivy et regarda sa soeur avec dépit.

"Je crois que cet écureuil ne m'aime pas trop, surtout depuis hier..." lui fit-il dans la confidence... Adam invita les gesn présents à faire silence, ce qui fit Wood, ce qui l'arrangeait bien aussi car il sentait qu'à un moment ou un autre, il finirait par dire ou faire n'importe quoi pour attirer l'attention d'Ivy sur lui...