Chambre de Charis et d'Abaigh

Tien, il lui semblait entendre une voix connue derrière la porte. Mais tant que la moindre présence restait dans le couloir, elle ne s'en souciait pas vraiment. A vrai dire, elle n'aurait pas voulue se montrer indiscrète, surtout qu'elle n'était pas vraiment apte à faire bonne figure. Perdue dans ses pensées, elle se sentait si lointaine que les quelques coups contre la porte manquèrent de peu de la faire sursauter. Décidément, elle était vraiment trop à l'ouest. La porte ne tarda pas à s'ouvrir, et à défaut de s'intéresser au plafond, Charis se redressa sur les coudes, se reportant tout naturellement sur Nora.
Elle n'était pas surprise de la voir, après tout, c'était sa chambre aussi. Dire qu'elles partageaient la même pièce, qu'elles doraient régulièrement ensemble et que finalement, elle ignorait tout de sa compagne de chambre. C'était assez honteux. Le fait que Nora soit aussi réservée que Charis l'était en ce moment n'aidaient probablement pas les deux jeunes filles à faire connaissance.

Par habitude, et aussi parce que finalement, même si elle ne la connaissait pas, elle aimait bien Nora, Charis sourit. Dommage que ses yeux fassent concurrence à une paire de gyrophares, ça cassait quand même l'effet sympathique. Nora pourtant si distante jusqu'à présent fit le premier pas. C'était touchant. Tellement que Charis en oublia les salutations les plus élémentaires pour lâcher un...

"T'es super choue!"

Une entrée en matière plutôt... Peu habituelle. Mais ça venait du coeur, alors... Elle tourna un instant les yeux vers la porte. Ah oui, Heike. Elle se disait bien qu'elle avait déjà entendu cette voix. Mais taper l'incruste, même avec une invitation la mettait quelque peu mal à l'aise. Non pas qu'elle ne les appréciait pas, mais par principe, s'ajouter à un duo lui faisait souvent se sentir comme la cinquième roue d'un carrosse.

"C'est très gentil, mais je vais plutôt vous laisser entre vous. Et puis la piscine, ça risque de me rendre chèvre. moi et l'eau..."

Et si elle perdait les pédales à cause de ses soucis? Très peu pour elle. Mieux valait éviter de vider partiellement le bassin sous le coup d'une trop grande poussée d'adrénaline.

"Mais je vais sortir faire un tour, ça me fera pas de mal. Tu est allée en ville? Je ne t'avais pas encore croisée aujourd'hui."

" Choue ! " Nora était même super choue hi hi. La télépathe sourit un peu trop à son goût, sensible à cette gentillesse. Elle fit une moue de dépit à son refus. Elle ne pouvait la forcer mais elle ne put s'empêcher d'insister presque à voix basse.

" Si tu as besoin d'une complice, d'une écoute pour un instant... Je suis là et Heike aussi. Cela ne nous dérange pas du tout. "

Elle soupira intérieurement. Que c'était difficile de complexer et d'avoir peur des autres. Elle s'assit sur son lit dos au poster représentant une pyramide Inca ou Aztech avec des Colibri, un Serpent à plumes et une reine parée de bijoux de jade, et ouvrit le tiroir de sa table de nuit. Elle en sortit une flûte de Pan, un cadeau d'un voyage au Pérou et commença à en jouer un petit air pendant quelques minutes. Elle voulait emmener Heike et Charis survoler la Cordillères des Andes en compagnie du bienveillant Serpent à plumes Quelzacoatl et découvrir un monde rempli de couleurs et de rires. Nora cessa. Elle jouait rarement.

" Heu... Je ne voulais pas... Bon, si tu changes d'avis, je suis là... Sinon, oui, je suis allée au centreville rejoindre Heike à une terrasse. Mais il n'aime pas la foule... Moi non plus, d'ailleurs. Alix a raison, je suis trop... grosse... Tu as peut-être raison, je suis du genre maladroite."

Elle posa sa flûte sur sa table de nuit et se promis de rejouer plus souvent afin de ne pas perdre ses bases. Elle attendit le verdict de Charis sans se faire d'illusion sur le futur proche.

[Excuses-moi pour l'attente. ^^']

Nora insistait? Tient, Charis ne connaissait pas cet aspect de la jeune fille. Décidément, elle avait tant de choses à apprendre encore! Néanmoins, sa gentillesse la fit sourire, plus franchement, avec moins d'hésitation. Heureusement qu'il existait des personnes comme Nora à l'Institut. Elle et Heike étaient comptaient parmi les meilleures rencontres qu'elle avait fait en arrivant ici. Si seulement Jo avait été avec elle pour partager ce genre de chose... Sans doute aurait-elle pu devenir plus optimiste. Cette simple pensée fit s'estomper le sourire de Charis sans même qu'elle en ait conscience.

Le bruit léger du tiroir de la table de nuit la sorti de sa torpeur et elle regarda Nora alors que les premières notes s'élevaient dans la pièce, donnant une ambiance à la fois apaisante et exotique. Charis ignorait que sa camarade de chambrée savait jouer d'un instrument, encore moins de la flûte de pan. A vrai dire, Charis n'y connaissait absolument rien en musique. Mais il fallait bien reconnaître qu'elle adorait écouter. Elle attendit que les notes cessent pour commenter.

"Tu joues bien, c'est très agréable. Tu devrais faire ça plus souvent!"

Et c'était peu de le dire. Nora avait d'autres talents? Il faudrait vraiment qu'elles prennent la peine de se connaître un peu plus. En attendant, Nora lui expliquait plus en détail sa journée. Donc Charis ne s'était pas trompée en disant qu'elle ne l'avait pas aperçue dans les couloirs.

"Alixtide? Il vaut mieux ne jamais prendre ce qu'il dit au premier degré. Il n'est pas méchant, il a juste de la peine à utiliser les bons mots pour s'exprimer. Enfin je crois. Ou alors, il cache bien son jeu."

Nora, grosse? Déjà qu'il avait traité Mina de monstre... Soit il était maladroit, soit c'était vraiment un goujat. Qui plus est, niveau sens esthétique, ce n'était pas vraiment ça. Déjà que Charis trouvait les ailes de Mina splendides, elle ne voyait vraiment pas en quoi Nora pouvait être grosse.

"Tu n'es pas maladroite... Ni grosse d'ailleurs. Un peu timide peut-être, mais sur ce plan, on doit se valoir toi et moi."

Elle hocha la tête, un faible sourire pourtant honnête sur les lèvres.

"Tu devrais profiter de ces moments seule avec Heike. De toute manière, je ne ferai que plomber l'ambiance. Je vais plutôt aller faire un tour en skate pour me changer les idées et je passerai peut-être vous faire coucou à la piscine ensuite!"

[tout va bien^^]


Nora rougit légèrement au compliment. Elle était choue et jouait bien de la musique. Hi, hi ! Nora approuva ses dires à propos d'Alixtide.

" Alix était un de mes coéquipier à l'époque des Ceresix. Mais on n'a jamais été proches. Il m'intimide. Je ne devrais pas... Etre dans une équipe me manque... Bon, je ne vais pas m'apitoyer, c'est toi qui as besoin de sourires. Je vais te laisser skater. Si tu as besoin, n'hésite pas. Et... Je suis télépathe. J'aime lire les pensées mais jamais sans permission. "

Pourquoi elle disait ça. Charis avait raison, elle était timide. Nora voulait-elle lui faire peur avec ce sous-entendu " j'aime lire les pensées, prend-garde à toi ". Non bien sûr, n'est ce pas ? Nora fouilla dans son armoire et en sortie un maillot de bain deux pièces de couleur améthyste métallisé. Elle se changea timidement. Honteuse.

" Je... En dehors de Heike et de mon équipe, je ne connais personne. Enfin, très peu... Et Heike et moi, nous nous entendons bien, c'est vrai... Bon, j'insiste, je ne devrais pas... On ne se connaît pas et je ne veux pas être... lourde. Mais si tu as besoin d'aide, je suis là. "

Nora entoura sa serviette autour de la taille, prit son sac sur l'épaule et se dirigea vers la porte. Oui, depuis que Greg était mort sous ses yeux, elle voulait se venger et aider les autres. Elle baissait la tête en lui offrant un sourire discret.


Piscine "Réflexions et conversations amicales"

Ah oui, les Ceresix! Ce devait être dur de voir son équipe dissoute. Même si elle ne connaissait pas encore pleinement ses coéquipiers, Charis s'imaginait mal devoir renoncer à toute mission en leur compagnie. La perspective même qu'il pourrait y avoir du danger lui paraissait très très secondaire. Et Nora? Souffrait-elle de cette séparation? Même si tous restaient à l'Institut, il y avait dorénavant un peu moins de choses à partager. Alixtide devait en souffrir, du moins c'était ce que Charis avait supposé. Nora pourtant ne s'était pas rapprochée de lui. Serait-ce dû aux désagrément olfactif? Le manque de tact d'Alixtide devait aussi y être pour quelque chose. Quelle idée de juger quelqu'un avec aussi peu de réalisme. Nora n'avait rien de gros. Qui plus est, il devrait pourtant être bien placer pour ne pas juger les autres sur leur apparence, mais... Enfin bref, parler avec Alix ressemblait vaguement à une conversation de sourds. Mieux valait ne pas prêter une attention trop grande à des critiques qui n'en étaient peut-être même pas vraiment.
S'il ne faisait qu'intimider Nora, ce n'était pas plus mal.

"Tu as parfaitement le droit de regretter ton équipe."

A croire qu'elle croyait vraiment être en train de s'apitoyer. Pourtant, elle n'en avait encore rien fait, du moins selon Charis. Quoique concernant le détail sur sa capacité à lire les pensées, la suissesse restait quelque peu mitigée. Pas sans permission, mais... ça ne voulait pas dire qu'elle s'en privait 24h/24. Tout du moins, elle prit ça comme une manière aimable de dire qu'elle était à l'écoute et qu'elle n'irait pas fouiner pour satisfaire une curiosité mal placée. Oui, ça devait plutôt être ça. remarquant peut-être un sentiment de gêne, Charis se détourna un moment, histoire de ne pas fixer bêtement Nora alors qu'elle se changeait. Peut-être que sa camarade était pudique après tout. Son insistance ne lui paru pas vraiment lourde, juste soucieuse. Charis détestait rendre les gens soucieux. Mais avec un peu de chance, Nora ne la connaissait pas suffisamment pour réellement s'inquiéter. Du moins, Charis l'espérait.

"Merci beaucoup, Nora."

Elle lui rendit son sourire, hochant la tête, et la laissant partir.

Saut temporel [9 septembre]

Seule dans sa chambre, c'était quand même mieux. Quoique... Nora était absente, sans doute de sortie. C'était normal, même la pluie ne devait pas gâcher ce genre de journée. Charis, elle, ne savait plus vraiment comment envisager ses sensations. Partagée entre l'excitation et le bonheur que lui offrait Abaigh et d'un autre côté l'angoisse non seulement d'avoir blessé Keyah et en plus de n'avoir rien fait pour empêcher Sahari de se faire enlever... Disons que ça faisait beaucoup d'émotions. Et là, assise sur son lit, l'hydrokinésiste tentait tant bien que mal de se dire que les choses devaient finir par s'arranger, d'une manière ou d'une autre, alors qu'elle contemplait le portrait que Viconia avait fait de Pil.

Mais rien à faire, elle ne trouvait définitivement pas le courage de sortir de cette chambre. Oh, elle avait évidemment fait son petit jogging sous la pluie tôt dans la matinée, mais depuis... Rien. En même temps, si elle errait dans les couloir de l'Institut, elle pourrait tomber sur Keyah. Si elle tombait sur Keyah, elle devenait un danger potentiel pour la malienne, et si cette angoisse était trop forte, elle deviendrait un danger pour sa camarade OryX. Même s'il lui semblait maîtriser un peu mieux son pouvoir, elle ne pouvait s'empêcher de redouter des conséquences plus fâcheuses encore qu'une épaule à vif. Et déjà ça, c'était trop en un sens. Devait-elle s'éclipser des OryX pour éviter de faire du mal à Keyah? Mais tant que le professeur Fouba était portée disparue, pourrait-elle dormir sur ses deux oreilles? Chaque chose en con temps. Et pour commencer, mieux valait rester le plus isolé possible.

Mais cette solitude lui pesait quand même. Surtout vis-à-vis d'Abaigh. Après tout, l'Abeille était juste devenue indispensable pour Charis. Et la surprise qu'elle lui avait faite l'avait rendue toute chose. Un frêle sourire passa sur les lèvres de l'hydrokinésiste alors qu'elle se rappelait ce souvenir aussi délicieux que troublant.

Peut-être que Charis devrait consulter. Faire subir ses malheurs à d'autres n'étaient en soi pas vraiment une façon très civilisée d'agir. Et elle aimait trop Abaigh pour lui ruiner le moral à chaque fois qu'elles étaient ensemble. De plus, l'Abeill aussi avait ses propres soucis. Les risques qu'elle avait pris pour rien étaient plus inquiétant. Et dommage que l'hydrokinésiste ait rater sa belle en tenue de soirée. Il y avait tant de bon souvenirs à construire à deux qu'elle avait honte de sa manière d'agir. Peut-être qu'elle devrait quitter cette chambre, et retrouver l'Abeille. Le tout sans plomber l'ambiance. Ouais, c'était une bonne idée! Alors pourquoi elle était toujours assise sur ce fichu lit à contempler un dessin au fusain?

Et la porte s'ouvrit. Charis tourna instantanément le regard dans sa direction pour tomber sur... Abaigh? Si elle ne croyait pas aux miracles, c'était le moment de s'y mettre. Un large sourire vint immédiatement étirer ses lèvres, de même que son coeur semblait reprendre vie avec un rythme nettement plus poussé.

"Salut!Je pensais justement à toi!"

Et ses yeux dévièrent malgré elle sur la petite robe si bien choisie. Plus le temps passait, et plus la beauté d'Abaigh prenait de l'ampleur. Pour son plus grand plaisir, elle vint se blottir contre elle. Ce qui ne manqua pas de faire remonter quelques souvenirs récent en même temps que des rougeurs sur ses joues. Mais comment résister? Elle l'enlaça à son tour, déposant un baiser sur son front.

"Je vais bien! J'évite juste de croiser Keyah, des fois que dans un excès de panique je recommencerai... Je suis désolée de rester à l'écart, c'est pas juste pour toi. Et toi? Comment tu vas?"

Charis douta sérieusement à son tour. Elle savait que la dernière mission d'Abaigh avait été quelque peu décevante également, même si c'était sur d'autres points. Le fait que l'irlandaise en vienne naturellement à lui en parler la rassura quand même et elle rougit très légèrement à ce baiser. Tien, au fait, il y avait pas comme un petit goût de fruit? L'hydrokinésiste baissa les yeux quelques instants, pensive. Une mission pour rien... C'était rare pour ne pas dire inexistant. Si sa belle avait manqué de se faire tuer, c'était qu'il y avait des problèmes. De gros problèmes, même. Et la simple idée de savoir que l'Abeille n'en avait pas fini avec cette histoire lui arracha un frisson. Jusqu'à-ce qu'elle change de sujet pour un autre tout aussi sinistre. Charis revint naturellement plonger son regard dans celui d'Abaigh.

"Non... Pas pour le moment, du moins. J'espère en apprendre plus au briefing et je te tiendrai au courant."

Perdre un professeur n'était agréable pour aucun élève de l'Institut. Le fait que Charis soit comme tous les OryX rattachée à Sahari ne rendait pas cette perte plus pénible que pour les autres. Surtout sachant qu'Abaigh était ici depuis plus longtemps qu'elle et avait donc eu le temps de bien plus connaître les professeurs.

"Tu me tiendras au courant aussi? Je... Enfin te voir prendre des risques pour rien, c'est... Très inquiétant."

Elle libéra une de ses mains pour venir effleurer la joue de sa petite-amie. La savoir bonne pour retourner risquer sa vie la rendait nerveuse. Même si elle savait aussi que ça faisait parti de ces choses indispensables pour que l'Institut soit utile au genre mutant.

"Je n'ai pas encore eu l'occasion de te le dire, mais cette robe te va à ravir!"

Pour ne pas dire que voir Abaigh dans ce genre de jolie tenue la rendait toute chose. On ne soupçonne pas le pouvoir séducteur d'une petite robe noire.

C'était censé ne pas inquiéter Charis? Parce que là, c'était pas vraiment gagné. La prochaine fois, ce sera quoi? Un tremblement de terre? Un crash d'avion droit sur eux? Un attentat à la bombe? Et dire qu'elle avait flippé pour un seul homme armé d'un poignard. Pour la peine, Charis se sentait l'âme d'une poule mouillée, sans mauvais jeu de mot. A ce stade, mieux valait changer de sujet pour ne pas se provoquer un ulcère. Les risques faisaient parti du jeu en un sens. Et Charis savait très bien que si elle voulait aider de son mieux, elle n'était en aucun cas bien placée pour dire à Abaigh de refuser une mission. Quelque part, leur permettait aussi de profiter au maximum de chaque instant de répit.

Un peu comme maintenant, où une robe suffisait à faire plaisir aux deux jeunes filles. Abaigh qui se faisait belle pour elle... Ce genre de simple pensée suffisait à mettre Charis sur un petit nuage. Sans compter la proximité, les paroles d'Abaigh, ce petit baiser au coin des lèvres qui la fit rougir à son tour. Son coeur manqua un battement quand un nouveau baiser, bien plus enflammé, s'ajouta.
Nan, on se contrôle cette fois. Hors de question de noyer son lit!Mais c'était si dur de rester totalement maître de ses émotions, encore plus quand Charis sentait l'Abeille tout contre elle.

Et rien ne se passa. C'était bon?, elle contrôlait? Ah non. Ses bras enserrèrent l'irlandaise pour la renverser sur le lit, sans trop même savoir ce qu'elle faisait. La confiance d'Abaigh devenait contagieuse, et la robe, autant que le baiser, n'aidait pas vraiment Charis à rester politiquement correct. Ses gestes restait cependant maladroits alors qu'elle séparait ses lèvres de celles d'Abaigh pour déposer un baiser dans son cou.

"Tu me rends folle..."

Et c'était rien de le dire. Là, tout contre Abaigh, Charis n'avait pas envie d'arrêter quoi que ce soit. Pourtant, l'idée que Nora puisse avoir envie de revenir dans sa chambre lui traversa l'esprit... Une demi-seconde. Mais il y avait autre chose de plus important, quelque chose qu'il fallait qu'elle dise à Abaigh. Le genre de chose qu'il fallait vraiment dire quand on le ressentait.

"... Je t'aime."

Et cette fois-ci, ce fut elle qui embrassa l'Abeille.


Saut temporel

(HJ : Je sais qu'on a fait le saut temporel mais vu que j'ai été absente, je poste quand même un petit message pour terminer ce RP entre Charis et Abaigh tout en précisant le saut temporel à la fin. J'suis vraiment désolée d'avoir tout lâché mais... J'avais vraiment pas la tête à tout ça. Je me ferai pardonner, promis.)

Pouvoir tout oublier, pouvoir se laisser aller : C'était tout simplement magique. Plus rien n'existait, plus rien d'autre ne comptait quand l'Abeille était dans les bras de Charis. C'était juste, elle, la femme qu'elle aimait, et l'amour qui les liait. Les bras de Charis enlacèrent un peu plus l'Irlandaise qui sentit une vague de châleur l'envahir. Une vague de châleur qui n'était rien comparée à celle qui pointa le bout de son nez quand Charis renversa l'Abeille sur le lit. Sa belle déposa un tendre de baiser dans le cou de l'Irlandaise et elle perdit alors toute notion du temps et de l'espace. Elle en avait des vertiges, la tête lui tournait presque. Et les mots que Charis prononça n'aidèrent pas l'Abeille à reprendre ses esprits. Elle la rendait folle? Ah oui? Eh bien c'était réciproque.

Et puis, les mots merveilleux, magiques, éblouissants : "Je t'aime."

Un sourire étira les lèvres de l'Abeille, juste avant que ces dernières ne soient prises en otage par celles de Charis. L'Irlandaise glissa ses mains dans la chevelure de Charis et lui rendit son baiser au centuple. Plus le temps passait, et plus les choses devenaient faciles, simples et naturelles. Les gestes des deux demoiselles se faisaient plus francs, moins hésitants. Charis parvenait même à contrôler son pouvoir, pas comme la première fois où elles avaient décidé de franchir le pas. Cependant, cela restait un merveilleux souvenir pour l'Abeille.

Doucement, elle détacha ses lèvres de celles de sa belle. Le souffle de l'Abeille était court.

-Je t'aime aussi.

Puis, elle murmura doucement.

-J'espère que Norah ne va pas revenir trop vite...

Et ses lèvres se collèrent à nouveau contre celles de Charis. De merveilleux souvenirs allaient à nouveau se construire.

Saut Temporel

Perron Grille et allée

Quelle brillante idée d'être sortie de cette chambre! Ah, si elle avait su...

Au départ, tout semblait bien parti : Elle retrouva Amy, Robin et Ken sur le perron tandis qu'ils s'occupaient d'une citrouille. C'était de circonstances. Amy et Robin complimentèrent l'Abeille sur son costume (ce qui la conforta dans son choix) et Amy en profita pour demander comment les choses se passaient au sein des LeX depuis le départ d'Alix'. Le coeur de l'Abeille se serra en pensant au départ d'Alix' : Elle s'était vraiment habituée à la présence du mutant dans leur équipe... L'Abeille n'eut cependant pas le temps de répondre puisque des gens (pour ne pas dire des chieurs en puissance) firent leur apparition à la grille de l'Institut. Il s'agissait d'un groupe d'anti-mutant et ils semblaient décidés à en découdre. La réaction des élèves fut à peu près la même : La lassitude. La soirée aurait pu se passer tranquillement, mais non...

Amy prit la main de l'Abeille et l'entraîna vers la grille. L'Irlandaise se laissa faire et suivit son amie. Finalement, Amy lâcha la main de l'Abeille avant de se rapprocher : D'autres étaient déjà là, dont Esther. L'Abeille resta cependant en retrait. La petite déprime post-mission qu'elle vivait était plus que jamais présente : Elle n'avait même pas envie de s'approcher et d'en prendre un pour taper sur l'autre. C'était un signe évident de son manque d'enthousiasme... L'Abeille fronça les sourcils et après quelques instants, elle fit demi-tour et retourna à l'intérieur de l'Institut sans regarder derrière elle. Elle estimait qu'ils étaient assez nombreux et de toute façon, ne voyait pas ce qu'elle pouvait apporter au groupe. Faire apparaître des clones? Et pour faire quoi, hein? Sans prêter attention à ce qu'il pouvait se passer autour d'elle, elle fonça jusque dans sa chambre et s'allongea sur le lit.

Elle soupira.

C'était clair à présent : Elle avait vraiment perdu toute confiance en elle. Elle croisa les bras au-dessus de son visage et cacha ses yeux avec ses avant-bras. Le contact du tissu froid des gants noirs la fit frissonner : Elle avait oublié qu'elle était toujours habillée de son costume improvisé qui, finalement, n'allait servir à rien. Elle repensa à la question d'Amy sur les LeX : Alix' était parti et ils n'avaient pas encore trouvé de remplaçant. Si Amy en avait parlé, c'était peut-être parce qu'elle souhaitait refaire partie des LeX? Cette idée ne déplaisait pas à l'Abeille, bien au contraire. Amy, au moins, elle était utile. Et voilà, c'était reparti...

Bordel.

Saut temporel [15 mai 2109]

Un mois avait passé depuis la chute de Komodo. Un mois depuis sa dispute avec Charis qui heureusement s'était dissipée rapidement dans les jours suivant, le garçon étant bien peu rancunier. La situation politique de Génosha devenait encore plus compliquée, et les rancoeurs envers les mutants continuaient de s'accumuler. Kalalli tentait lui d'oublier tout ça, voire même de ne pas être au courant. On était toujours plus heureux sans savoir après tout.

Cet après midi là, après les cours, il était allé faire une sieste discrètement dans la chambre de Charis, dans laquelle celle-ci se trouvait lorsqu'il s'était endormi dans son lit en enlaçant son ourson. Ces quelques heures ici étaient souvent bien plus reposantes qu'une nuit entière dans sa chambre.

La situation avec Kanata s'était également relativement arrangée. Ils avaient convenu d'un cessez-le-feu des deux côtés, ce qui était parfaitement ce que le jeune garçon attendait. Sans pour autant lui faire totalement confiance, il avait bien senti que le Yun ne voulait pas non plus que la situation s'éternise.

Kala qui était dos à la chambre se retourna en ouvrant à demi un oeil pour observer la pièce, pas encore tout à fait réveillé. La salle était vide ? Charis était probablement partie. Il savait qu'Abaigh revenait aujourd'hui et son amie devait probablement être toute excitée à l'idée de revoir son amoureuse. Un dilemme se posait alors : devait-il se lever pour laisser la chambre libre pour qu'elles puissent être seules, ou... continuer à lézarder au lit. Il était bien, à demi conscient, au chaud et au calme. Les songes étaient un des endroits où on était le mieux. On oubliait tout.

Il s'étira sans réussir à décider réellement puis se rendit compte qu'il venait sans le vouloir de se réveiller en tendant tous ses muscles. L'Inuit ne se voyait plus se rendormir soudainement. Tant mieux, il n'avait pas eu à choisir au moins. Le sort en avait presque décidé pour lui et au moins Charis et Abaigh seraient tranquilles.

Etouffant un bâillement, il s'assit au bord du lit en se frottant les yeux alors que la désagréable sensation de froid lui frôlait les bras et les mollets. Qu'il avait été bien dans son cocon. Mais il était trop tard pour faire marche arrière. Il enfila donc ses baskets et récupéra son ourson par le bras après avoir refait le lit correctement. Le garçon avait encore de petits yeux. Il irait dehors pour se réveiller. Kala se retient à nouveau de bailler puis sortit discrètement de la chambre de Charis pour se retrouver dans l'aile des filles, peluche en main. Restait d'abord à rejoindre sa chambre à l'opposé du couloir pour déposer son ourson sans se faire repérer maintenant.

saut temporel

Depuis son arrivée, Leah avait eu le temps de s'accoutumer à l'institut. Du moins, avait-elle finis par ne plus sursauter et rougir dès qu'une personne ici lui adressait la parole. Après tout, après un mois passé ici, elle ne rougissait que de temps en temps, et même si elle restait particulièrement réservée, elle se sentait parfois un peu plus à l'aise avec les autres. Elle pensait néanmoins quelques fois à ses parents ; se demandant ce qu'ils avaient fait ou non, s'ils se disputaient toujours, s'ils étaient encore ensemble, s'ils l'attendaient encore ou non. Mais pour autant, elle ne regrettait pas sa fuite ou sa décision de venir jusqu'ici. Elle découvrait, apprenait, et.... avait changé. Un peu. Ce qui ne l'empêchait pas de continuer à aimer la solitude, très souvent. Voilà sans doute la raison pour laquelle elle était encore dans sa chambre, allongée sur le ventre sur son lit, un livre sous les yeux. Un livre de mythologie nordique ; toute lecture pouvait lui faire plaisir, mais il fallait reconnaitre que ce genre d'histoires lui plaisait.

Cependant, les histoires de trahisons entre divinités lui donnèrent soif. Elle mourrait d'envie de boire un verre de lait à fur et à mesure qu'elle tournait les pages de son précieux bouquin. Mais d'un autre côté, elle se sentait un peu... flemmarde. Il fallait encore bouger de son lit, descendre, ouvrir le frigo si froid... puis remonter et retrouver la bonne position. Respirant un bon coup, elle ferma finalement le livre d'un coup sec et se releva. Elle était encore en chemise de nuit en plus, se souvint-elle brusquement, avant d'attraper une robe quelconque dans son placard. Une simple robe bleu qu'elle enfila sans plus de cérémonie, avant de se brosser rapidement les cheveux. Puis, sortit doucement de sa chambre, pour apercevoir un garçon dans le couloir.

Elle sursauta d'abord, gardant une main sur la poignée de sa porte. Elle ne se serait jamais vraiment attendu à tomber quasiment nez à nez avec un garçon ici. Bon, si elle avait été un peu moins naïve, elle aurait alors sans doute pensé qu'il avait une petite amie par là, ou quelque chose comme ça. Sa surprise passée, elle l'examina, sans ciller une seule fois ou même rougir. Il avait l'air encore endormi, ou alors, il avait réellement de petits yeux. Un peu asiatique sans doute, même si elle n'aurait absolument pas su dire de quel endroit il pouvait bien venir. Avec ceci, il portait un petit nounours en peluche. Avant de réfléchir rapidement au pourquoi de la présence de ce dernier durant quelques secondes. Qu'est-ce qu'un garçon pouvait bien faire ici avec une peluche l'air encore un peu endormi ? Somnambulisme ? Ou alors c'était une fille mais qui pouvait changer d'apparence comme Yun ? Non, ce serait assez étonnant. Même si une demoiselle avait les mêmes capacités que ce dernier, quel intérêt aurait-elle à déambuler dans l'aile des filles avec une apparence de garçon ?

"Heu... pardon ?" finit-elle par l'interpeller. Car après tout, s'il était encore endormi, il ou elle n'avait sans doute pas remarqué la présence de Leah. "Tu... cherches quelque chose ou quelqu'un ?" demanda-t-elle d'un ton doux, calme mais légèrement curieux. Avant de se demander si elle faisait bien de se mêler de ce qui ne la regardait sans doute pas.

Aussitôt pensé, aussitôt interpellé. Kalalli se figea en entendant une voix de fille. Il ferait certainement un très mauvais agent secret pour se faire remarquer aussi vite. Cachant son nounours derrière lui, il se tourna face à la demoiselle qu'il avait déjà remarqué sans jamais lui avoir adressé la parole. Elle voulait savoir s'il cherchait quelque chose ou quelqu'un. C'est vrai que le trouver de ce côté du couloir pouvait paraître étrange.

Et puis elle avait probablement remarqué l'ourson. Que pouvait-il répondre à sa question ? Certainement pas la vérité. Il ne voulait pas qu'on le sache. Mais trouver rapidement des mensonges n'était vraiment pas le fort du garçon. Il bafouilla alors :

" Heu je l'ai pas volé... l'ours. Il est... à moi ! Enfin... "

Enfin il se sentait idiot d'avoir avoué être le propriétaire. Là, il avait l'air idiot. Surtout qu'il ne répondait pas à sa question et dirigeait l'attention de la jeune fille sur un autre élément.

" C'est Chason (se prononce chazonne). " dit-il en le lui tendant pour lui montrer.

Oui pas de doute, comme première impression, ça faisait très très enfant. Mais ça lui évitait de répondre. Et ça évitait aussi de lui faire penser qu'il était allé faire des choses avec une fille en renforçant (peut être un peu trop ?) le côté innocent de sa personne.

" Il est parti se balader et il s'est perdu, alors je suis venu le chercher. " fit-il semblant d'expliquer de façon sérieuse tout en souriant.

" Et toi ? Tu cherches où s'est perdu le tiens ? "

Elle allait le prendre pour un idiot, c'était sûr. Il se sentait tout penaud de jouer ce rôle aussi ouvert avec quelqu'un qu'il ne connaissait pas. Et puis elle allait vraiment le prendre pour un gamin. Ou un attardé affectif.

A sa question, il se mit à bafouiller en expliquant que l'ours était à lui et qu'il ne l'avait pas volé ; ce qui laissa d'abord perplexe la jeune fille. Elle n'avait rien demandé sur la peluche, et à vrai dire, ne s'était même pas posé de questions à ce sujet. Pourtant, il se braquait comme si cela cachait quelque chose ; et ce qui amena Leah a penser que justement, il l'avait bel et bien volé. Etait-ce pour cela qu'il était ici ? Pour voler une peluche ? Et pourquoi ? Par vengeance ? Pour faire une farce ? Avant qu'elle ne s'interroge d'avantage, il lui présenta le-dit nounours, et elle hésita de plus belle. Etait-il sérieux ou se moquait-il juste d'elle ? Ce ne serait pas la première fois qu'on se moquerait d'elle après tout.

Et hésita d'avantage lorsqu'il lui expliqua que "Chason" était parti se balader. Personne ne goberait ça, elle en était certaine. Mais il fallait avouer qu'elle n'avait pas non plus un grand sens de l'humour, et pour cause ; on n'apprends pas ça en restant enfermée dans sa chambre. Définitivement, elle était sure et certaine que ce n'était pas le sien. Si c'était le cas, il aurait agis de manière plus naturel ; elle en était même persuadée. Pourquoi tout ce petit numéro autrement ? A vrai dire, elle se fichait un peu de savoir si c'était le sien, et n'avait pas vraiment conscience que cela pouvait être justement risible de croiser un garçon de son âge avec son nounours dans les bras.

"Heu... T-t-tu veux dire que tu l'as piqué à une fille ?" bredouilla-t-elle, détournant le regard et les joues un peu roses d'oser l'accuser plus ou moins.

Et hocha négativement la tête à sa dernière question. Un ours ? Bon, certes, elle avait eu pas mal de peluches quand elle était petite. Mais depuis, elle les avait placé de manière décorative dans sa propre chambre, puisqu'elle était passé à autre chose. Elle ne s'était même jamais attachée à l'une d'entre elles.

"Je... je n'ai pas de peluches..." répondit-elle, un peu étonnée tout de même. Pourquoi aurait-elle amené cela ici ? Elle faillit rajouter qu'elle allait juste boire du lait, et se ravisa. Il ne lui avait pas demandé ce qu'elle faisait, mais si elle cherchait son "ours". D'autant qu'elle était particulièrement intriguée par l'ours à présent ; à qui était-il ? pourquoi l'avait-il pris ? devait-elle se taire et garder cela pour elle ? Tant de questions qui se bousculaient dans sa petite tête, sa main encore posée sur la poignée de sa chambre.... mais au moins, elle avais oublié qu'elle avait eu une terrible envie de lait quelques minutes auparavant.

Pour détourner l'attention de ce qu'il venait de faire, c'était réussi. Par contre elle pensait maintenant qu'il avait volé ce nounours dans la chambre d'une fille. Décidément, tout ça devenait un énorme quiproquo qui pour une première rencontrer risquait d'avoir des conséquences sur leur future relation.

" Non je l'ai pas volé ! Il est à moi ! Je l'avais juste oublié dans la chambre hier. Et je le cherchais donc je suis juste allé le prendre ! "

C'était plausible après tout. Kalalli espérait qu'elle n'irait pas répéter qu'il avait volé l'ours. Car à défaut que le vol puisse être confirmé, le garçon devrait affirmer que l'ourson était à lui. Ce qui était difficile à plaider. Elle lui répondit qu'elle n'avait pas de peluche, ce qui le surprit un peu. Généralement, c'étaient surtout les filles qui en avaient.

" Ha... D'accord. J'aime bien dormir avec quelque chose contre moi. Alors comme en plus il est doux... " dit-il en se détendant soudainement.

Il fallait tout de même changer de sujet.

" Je suis Kalalli. Je crée des illusions dans l'esprit des gens. Ils voient ce qu'ils aiment. Ou ce qui leur fait peur. Tu te plais ici ? Tu t'es faite des amis ? "

De plus en plus dubitative, elle ne savait décidément que croire. L'avait-il volé ou non finalement ? Retirant doucement sa main de la poignée à présent tiède, elle se souvint brusquement de sa gorge sèche. Bon, peut-être qu'il disait vrai et que c'était sa peluche ; cela ne lui expliquait toujours pas pourquoi il s'était braqué. Elle se promis intérieurement de poser la question à quelqu'un si l'occasion se présenterait. D'ailleurs, de quelle chambre parlait-il ? réalisa-t-elle brusquement, perdue dans ses pensées quelques secondes, les yeux dans le vague. La chambre d'une amie ? D'une petite amie ? L'aurait-il donc prêté ? Ou dormi par ici ? Fronçant un peu les sourcils, elle se demanda si beaucoup de garçons venaient dormir chez les filles.

"Tu veux dire.... T-t-t-tu l'as prêté ou tu as d-d-d-dormi quelque part ici ?" demanda-t-elle finalement, reportant son attention sur lui, bredouillant de gêne de lui poser la question.

Puis il lui avoua qu'il aimait dormi avec ça. Oh. Elle n'avait jamais été vraiment adepte des peluches, et n'avait jamais pensé qu'un garçon puisse aimer dormir avec. Il semblait néanmoins plus détendu, constata-t-elle, le scrutant de nouveau du regard. Et vint les présentations. Au moins, elle était déjà nettement plus à l'aise pour se présenter que lorsqu'elle avait décidé de fuguer ; mais après tout, elle se présentait depuis un mois à différentes personnes qu'elle rencontrait au fur et à mesure dans cet endroit. Il s'appelait donc Kalalli ? Drôle de nom, songea-t-elle, et ignorant absolument d'où il pouvait venir. De quel origine était-ce donc ? Et c'était donc une sorte d'illusionniste... pensa-t-elle, se posant à nouveau une foule de questions. Combien de temps ces "illusions" pouvaient-elles durer ? A quel point semblaient-elles réelles ? Comment fait-il cela ? Autant de questions qui lui venait à l'esprit, mais qu'elle ne poserait pas. Comme d'habitude. Elle était de plus en plus curieuse, ou du moins, elle l'avait toujours été, mais elle osait de plus en plus s'interroger sur ce qui pouvait l'entourer. Intérieurement du moins. Car elle ne se permettait définitivement pas de les poser ; sans doute par crainte de paraitre trop indiscrète.

"Oh heu.... " bafouilla-t-elle en lui répondant. "Enchantée, je m'appelle Leah." Un prénom qui en avait parfois surpris quelques uns, qui s'était imaginé qu'elle avait un prénom asiatique, à cause de ses traits. "Je peux.... Je peux me protéger, avec une autre personne à côté de moi... en c-c-créant une espèce de bouclier." Ce n'était pas la première fois qu'elle devait également dire de quoi elle était capable ; malheureusement, elle n'avais toujours pas trouver de "formule" toute faite pour l'expliquer, et hésitait à chaque fois.

"Heum... Je viens de New-York, et toi ? Je veux dire... Ton pré... p-p-prénom, c'est de quelle origine ?" l'interrogea-t-elle après une courte réflexion supplémentaire, définitivement curieuse de savoir au moins cela. Même si elle recommençait à bégayer pour le coup.

Elle demandait s'il avait dormi par ici. Pour le coup, il en avait marre de mentir mais hésitait tout de même à dire la vérité. Ou alors... il pourrait l'arranger !

" Heu. Kanata faisait du bruit dans la chambre et je voulais faire une sieste. Et Charis m'a dit que je pouvais utiliser sa chambre... Et j'ai oublié Chason ! " Tout simplement.

Puis la jeune fille se présenta en tant que Leah. Kalalli s'était attendu à quelque chose de plus asiatique comme prénom. Elle était capable de se protéger. C'était souvent très pratique en mission. Le prénom fut expliqué par l'origine new yorkaise.

" Moi j'ai vécu quelques années dans le Nord Canadien... Je suis Inuit. Mais j'ai vécu plus de la moitié de ma vie aux Etats-Unis maintenant. J'étais à Boston avant d'arriver ici. C'était plus trop possible de vivre comme avant au Canada... "

Il lui sourit avant de se demander comment elle était arrivée là.

" Mon père était malade, et un mutant en lien avec l'Institut l'a sauvé... Et j'ai découvert que j'étais mutant ici. Alors j'ai rejoins l'école. Ca fait un peu plus d'un an que je suis là. Et toi, comment t'es arrivée ? "

En général, ce n'était jamais très gai. Mais c'était toujours mieux de savoir ce qu'il s'était passé pour éviter plus tard les bourdes.

Continuant à s'expliquer, il mentionna alors Kanata. Et immédiatement, elle réagit, déjà un peu plus détendu. Au moins, c'était un nom qui lui était familier, et pour cause ; c'était bien le seul avec qui elle pouvait parler en japonais et qui en plus, l'aider à mieux parler.

"Oh, tu es un ami de Kanata ?" interrogea-t-elle, curieuse. Car après tout, elle ne pouvait pas prétendre bien le connaitre, mais elle ne le trouvait pas méchant. Peut-être même plutôt sympathique. Par contre, Charis.... ? Elle ne connaissait pas cette personne. Mais elle l'avait sans doute déjà vu.

Puis il lui répondit qu'il était inuit. Inuit ? Elle avait lu il y a un moment un vieux bouquin dessus, qui parlait du mode de vie de ces derniers. Des chasseurs, principalement.

"Tu chassais des phoques et des ours ?" demanda-t-elle subitement les yeux écarquillés, se souvenant de ce qu'elle avait lu. Et surtout, n'avait pas pu s'empêcher d'imaginer ce dernier, avec sa petite bouille, courant derrière l'un de ces animaux avec une lance dans une main et son nounours dans l'autre.

Et lui expliqua même comment il s'était retrouvé ici, dans cet institut. Elle se sentait un peu gênée ; chacun avait souvent vécu quelque chose de palpitant avant de se retrouver ici, et elle.... Elle avait seulement fugué, avait été enquiquiné par un drôle de matelot, avait rencontré personnellement les Divas. Cela semblait si banal en comparaison.

"Moi heu...J'ai fugué, et j'ai rencontré les Divas et un autre mutant, qui m'a juste dit que je pouvais venir ici." répondit-elle, un peu mal à l'aise. "C'est tout."

Un ami de Kanata ? Difficile de le qualifier ainsi. Il était juste une connaissance qu'il voyait parfois un peu trop, quoiqu'il semblait s'être calmé depuis l'affaire du cauchemar. Et le Yun se taisait lorsqu'il ne voyait pas l'Inuit retourner dormir dans la chambre la nuit. Puis Leah prit un raccourci en reliant les Inuits à la chasse aux phoques et aux ours.

" Heu... Non j'étais trop petit. Peut être mes parents quand ils étaient jeunes, ou mes grands parents... Ca faisait longtemps qu'on vivait d'autres choses. "

L'asiatique lui expliqua qu'elle avait fugué. Elle devait avoir des problèmes avec ses parents, mais ça ne le regardait pas vraiment. Puis elle parla des Divas.

" Tu les as vraiment rencontrées ?" s'exclama-t-il un peu surpris. " Et tu as un autographe ?"

Lui n'était pas particulièrement intéressé. Le garçon n'aimait pas vraiment leur musique. Mais c'était simplement l'idée de pouvoir dire qu'on s'était approché de quelqu'un de connu qui l'intéressait, pour avoir quelque chose à raconter.

" Jay, il s'est même fait embrasser par l'une d'elles je crois... " indiqua-t-il en essayant de se souvenir de ce qu'on lui avait raconté.

Sentant que la conversation commençait un peu à s'allonger, il décida d'y mettre court.

" Je vais aller ranger Chason dans ma chambre puis manger un bout... Alors à plus tard peut être ! " conclut-il en souriant avant de s'échapper comme un petite diable, ourson contre lui.

ailleurs

"Oh.... pardon", répondit-elle simplement, un peu gênée de s'être trompée. Elle avait parlé un peu trop vite ; chose rare chez elle.

"En fait... ", bredouilla-t-elle pour lui répondre au sujet des Divas, "j'ai d'abord rencontré un homme qui est un de leur amis, il m'a présenté et j'ai... enfin elles m'ont posé quelques questions... Et puis l'une d'elles a, heu... dit qu'il est un mutant, et il m'a parlé de l'institut. Et heu... Oui. J'ai leur autographe", rajouta-t-elle, songeant à ce précieux disque qu'elle avait gardé avec beaucoup d'attentions. Elle ne l'avait toujours pas écouté, mais il avait une certaine valeur pour elle. Il symbolisait quelque chose à ses yeux.

Il parla d'un Jay, et une fois encore, elle ne le connaissait pas.

"Oh heu... D'accord", dit-elle quand il parla de ramener Chason dans sa chambre. Après tout, elle-même commençait à avoir la gorge terriblement sèche, et elle voulait justement se rendre à la cuisine au départ.


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