Chambre de Josh et Matéo

Math se releva de son lit.

-"Et bien au début, ça à atristé ma mère, et mon père là un peu mal pris, mais finalement je leur est bien expliqué qu'il fallait que je parte. J'était devenue trop dangereux et incontrolable pour resté chez moi. Finalement il mon même aidé à faire mes valises. Ma mère essayais de ne pas trop pleuréer mais je lui ai dit que je n'était pas en partance pour la chaise élèctrique."

Il pris son sac à dos au pied du lit et en sortit une photo qu'il mit à coté de celle de ses parents. Dessus on pouvait y voir son père, lui, et un autre garçon ainsi qu'un autre homme.

-"Je suis soulagé ! Une bonne chose de faite ! je commence à avoir un p'tit creux moi ! pas toi ?"

-"Mon corps crit famine !"

Justement, le ventre de Math laissa échapper un leger gargouillis. Math se laissa allé à révé de gigantesque crèpes, de steak de la taille d'un dinosaure et de glace aussi grosse qu'un gigantesque iceberg.

-"Aller ! on y va j'tiens plus !"

[j'attens l'ouverture du samedi matin pour poster]

Un bip résonna dans la chambre de Math. Avertissement qu'il fallait qu'il cesse son calin avec morphée. Il ouvrit un oeil puis l'autre. Il se redressa sur son lit et se frota les yeux. On dormait divinnement bien à l'institut ! Il se leva, enfila quelque chose vite fait puis descendit à la cuisine.

[ cuisine]

[ Cuisine après Terrain de sport]

Math entra dans sa chambre, retira son sweet et son t-shirt pour les balancer dans son panier à linge sale.

*Quel chance*

ironisa t il, Lui et d'autres élèves était de corvée cette semaine ! Il délaça ses chaussures, enleva son pantalon et se dirigea vers la salle de bain. il prit alors sa douche (en tenu d'adam bien sur ^^ il n'a pas gardé ses sous vetements) pour éliminer toute les toxines qu'avait produit son corps pendant sa course et surtout pour se réchauffer un peu. Depuis quelque temps, l'adolescant, ne prenait des douches que très rarement. Au début, il avait peur que son pouvoirs se déclanche pendant qu'il prennent sa douche entrainent inexorablement sa mort sans doute dans d'atroce souffrance. Mais depuis peu, il se controllait mieux, il était donc plus propres sur lui. C'était surtout lorsqu'il pleuvait qu'il craignait de devoir utiliser son pouvoirs. Lorsqu'il eut terminé, il attrapa une serviette, qu'il noua à sa taille et une deuxième pour s'essyer les cheveux. il se coiffa et s'habilla d'un jean large Noir/délavé et d'un t-shirt rouge vif à manche longue avec au milieu, deux gros yeux noirs ovale et une bouche en arc de cercle avec deux dents pointue. Son t-shirt représentait un smiley géant diabolique. Il s'alongea sur son lit et se reposa un peu ...


... Math ouvrit les yeux. Il s'était endormis quelques minutes. Il se leva donc et se décida enfin à aller rendre une visite au salon. Il se leva, attrapa une veste kaki et descendit .

[ Salon]

Encore une page. Finissons le chapitre au moins, il faut le faire. Un peu de courage ...
Plus que quelques lignes. A peine un paragraphe. C'est barbant, mais c'est nécessaire.
Allez ... une c'est la derniere phrase. Elle passe devant les yeux comme un train de banlieue, les mots/wagons solidement liés les uns aux autres, tous semblables, tous de cette meme couleur grise sur gris, illisibles. A peine lue, a peine oubliée, Bart' referma avec soulagement ce gros volume d'"Histoire du continent americain depuis les natifs jusqu'a nos jours", par un éminent scribouillard universitaire. Il soupira, ferma les yeux quelques instants, puis les rouvrit. Tout ce qu'il avait lu depuis qu'il s'était reveillé, depuis quelques heures, avait déja quitté son esprit. Comme a chaque fois.

Il serait peut etre temps de faire quelque chose, pour une fois. Peut etre faire quelque chose de la journée. Bart' jeta un oeil sur le cadran de son radio reveil : Deja 18h ! Il n'y aurait plus vraiment le temps de faire grand chose ... a moins de le commencer immédiatement. Cela faisait trop lontemps que Bart laissait couler le fil des jours. Il n'avait meme rien fait depuis son arrivée a l'Institut, et ce lit était bien l'endroit ou il avait passé le plus clair de son temps. Il ne s'était jamais inscrit aux cours, avait tres peu discuté avec les autres éleves, il avait meme pris l'habitude d'aller manger pendant la nuit, ou les rencontres étaient moins fréquentes.

Il se redressa. Assit sur son lit, il observa cette chambre qu'il partageait avec Math. Il ne parvenait pas a se faire a l'idée qu'il s'agissait de sa chambre. Elle ne lui correspondait pas. Non qu'il veuille en changer, au contraire, elle était bien située et son collocataire avait l'air d'un chic type. Mais il ne l'avait encore jamais aménagée a son gout. Son coté de chambre restait blanc, désespérément vide. Si Bart voulait enfin se bouger et se plaire ici, il faudra qu'il mette un peu de vie la dedans. Il faudra qu'il en parle avec Math, a l'occasion ...

Que faire de la soirée ? Il pourrait s'inviter a cette fete costumée dont il avait entendu parler ... non, il ne s'en sentait pas encore le courage. Et puis, il n'avait pas de costume. Il valait peut etre mieux commencer par une ballade tranquile a l'extérieur. Depuis combien de temps n'avait il pas senti l'odeur de l'extérieur, depuis combien de temps n'avait il pas levé les yeux sans voir un plafond orné d'une lampe et d'un élégant abajour ? Depuis combien de temps n'avait il pas posé le pied sur autre chose que le parquet, le lino ou le carelage, tant de surfaces plates, mortes, sans charme ? Il en était presque a désirer se fracturer la cheville sur un terrier de taupe, histoire de sentir son corps crier de douleur.

C'est décidé, il irait en ballade a l'éxtérieur, dans le parc. Apres une douche rapide, il pris dans ses valises - meme pas encore déballée, alors qu'il était a l'Institut depuis plus d'un mois - de quoi s'habiller chaudement. Animée d'une vigueur nouvelle qui l'étonna, il s'élanca a travers les couloirs de l'Institut.

[ jardins]

Saut Temporel

Nathan s'était levé de bonne heure comme tout les jours et avait commencé sa journée par la fac où il avait suivi son cursus de cours journaliers : finalement il n'avait pas pu s'inscrire dans le département robotique comme il l'avait souhaité au départ mais avait terminé sa course dans le département mécanique qui n'avait rien à voir avec celle des engins motorisés : statique, dynamique, cinématique, résistance des matériaux et bien d'autres choses étaient au programme. Une matinée studieuse mais qui n'avait pas contenté les besoins du jeune homme. Une fois arrivé à l'Institut il avait revêtu un survêtement, un coupe-vent et chaussé ses baskets pour aller courir avant de prendre un sac à dos lesté de 15 kg. La pluie ne lui faisait pas peur et il ressentait ce besoin de toujours être au top de sa forme : c'était devenu une obsession surtout depuis qu'il était revenu de l'espace, il pressentait qu'une nouvelle mission allait les attendre et pour cela il avait tout autant intérêt à ne pas se retrouver à la masse

C'est donc sous des trombes d'eau que l'israélien était parti pour maintenir son corps dans de bonnes conditions et malgré certaines averses plus soutenues que d'autres, le jeune homme ne changea pas d'un poil son parcours : il parcourut l'intégralité de ses dix kilomètres journaliers et cela en 36 min et 25 sec. Lorsqu'il rentra à l'Institut il étai trempé quasiment de la tête aux pieds et se dépêcha de prendre la direction de sa chambre pour y prendre une douche bien méritée et eut le déplaisir que voir que Math n'avait pas bougé d'un pouce depuis le matin comme depuis quelques jours. Sans un mot, Nathan passa dans la salle d'eau avant de se déshabiller et lancer son tee-shirt trempé d'eau et de sueur en direction de son colocataire

« Johny Boy, tu as le temps que je me douche pour sortir de ton lit. Tu vas pas rester à végéter comme ça indéfiniment quand même »

Puis l'israélien glissa dans la douche avant d'allumer l'eau et de la régler sur chaude, très chaude à tel point que quand il sortit du jet d'eau bouillant pour se regarder dans la glace il dut l'essuyer à plusieurs reprises pour y apercevoir son reflet. Il avait laissé pousser ses cheveux depuis un certain temps maintenant et il pouvait sans problème cacher son arcade sourcillière droite qui avait subi un traumatisme il y a quelques jours
Puis il s'habilla avec un jean et un sweat des plus banals avant de sortir de la salle de bain pour voir ce qu'avait fait Math durant le temps qu'il avait passé à la douche

Chambre de Jay et Nan'

Sortant de sa chambre, Nan' resta un instant devant sa porte sans bouger. Il n'allait jamais chez Math et Nathan et en avait oublié où ils dormaient. Puis il se rappela qu'ils étaient sur la gauche. Il tourna donc vers leur chambre, en songeant toujours à ce que Niko avait dit. Gabrielle l'avait ignoré et il n'aimait pas Kala parce que son pouvoir lui rappelait sa belle. Ne sachant pas qui de lui et Math aimait le moins l'autre, Nan' se demandait également si il n'aimait pas Math parce que son pouvoir lui rappelait Tim, son coloc qui l'avait abandonné. Ou bien c'était Math qui ne l'aimait pas parce qu'il avait secrètement été amoureux de Luna? Non... impossible, tout le monde savait que Math concurrençait avec Lyu pour le coeur de Jade. Si tout le monde le savait, c'était Jen qui l'avait dit à Nan'... Il ne l'aurait jamais découvert lui-même, quand même!

D'ailleurs, Math courrait-il toujours après Jade ou l'absence de compétition lui avait-elle fait changé de lapin? Aucun intérêt. Là n'était pas la question. La question était de savoir si Nan' et/ou Math pouvaient changer quelque chose à leur relation plutôt tendue. Au moins elle n'était pas haineuse, mais il était clair que le pyrokinésiste n'avait pas une haute estime de l'aérokinésiste. Et puis le mutant calme ne comprenait pas toujours le mutant passionné...

Perdu dans ses pensées, Nan' s'était arrêté devant leur porte sans s'en rende compte et au bout de quelques secondes il cogna à la porte en s'annonçant à sa façon.

-Kwé. Math?

Ne restait plus qu'à espérer que Math était là... Mais comme l'algonquin avait entendu une voix, lui semblait-il, peut-être que Nathan pourrait lui indiquer où était Math.

Flare écoutait les conseil avisé de son ainé. Le problème c'est qu'il n'était pas sur de ce qu'il ressentait pour l'une ou pour l'autre. Il avait un peu l'impression d'être écartelé... Rafale le conseilla alors sur la technique à adopter. Des surprises mais pas de mauvaise. Math ne dit rien sur le coup mais ça il le savait déja ! L'israelien but alors dans sa bouteille mais l'eau ne devait pas être bonne. Il partit se rincer la bouche puis revint faire une confidence à Math. Au passage il prit une sucrerie.

"T'inquiète c'est pour bibi sert toi quand tu veux j'ai ce qu'il faut ! "

Il avoua alors à Math être attiré par Ivy. D'abord Math voulu éclater de rire mais visà vis de son colocataire, c'était déplacé.

"Mmmmh, elle est jolie, très ... nature, sans mauvais jeu de mots, mais c'est aussi une impitoyable Amazone ! C'est vrai qu'Ivy est unique ! D'un coté je comprend qu'elle te plaise. Mais si tu compte surprendre la fille la plus encleinte a te faire ses propres surprises ta du boulot ! Tu veux mon avis ? invite là a boire une peinte avec toi ! Ivy est sans doute la fille la plus difficile à séduire à l'institut ! Mais à coté de ça c'est une fille superbe ! Même si on est pas vraiment proche elle et moi."

Soudain, quelqu'un frappa à la porte.

La tête de Nan' passa l'entrebaillement et salua Flare.

"Salut Nan' ! euh ... ben entre ! Reste pas devant la porte !"

Math souria à l'Algonquin. Il se demandait bien pourquoi celui-ci venait le visité.

Flare le rassura immédiatement sur les confiseries en lui disant qu'il pouvait se servir quand il voulait et Nathan fourra sa main une nouvelle fois dans le paquet de confiseries pour en prendre une nouvelle. Immédiatement il la fourra dans sa bouche et ressentit une étrange impression celle d'avoir manger une pomme bien trop acide : il tenta de faire bonne figure mais la surprise avait été telle qu'il ne dut pas être convaincant. Les sucreries ne pouvaient donc pas être doucereuses et sucrées, non il fallait maintenant qu'elles révèlent de nouvelles sensations. Mais ce n'était pas vraiment le temps de disséquer les modes de consommation du système capitaliste

Surtout que Math était en train de lui donner son avis sur l'irlandaise et l'israélien devait bien avouer qu'il rejoignait le point de vue de son colocataire sur de nombreux points bien qu'il pensait être capable de pouvoir surprendre la rouquine mais peut être était-ce là que du simple orgueil de sa part. En tout cas il était vrai que la jeune fille était très nature et cette remarque fit beaucoup rire Nathan

« Il est vrai que son côté nature tout aussi bien que brut de pomme est très prononcé. J'ai entendu parlé de son petit collectif No Fringues/No Flingues, super concept. Mais je compte bien monter son opposé Fringues&Flingues »

Tout en prononçant ses mots, sa main droite se saisit de son couteau qui traînait sous l'oreiller et il joua avec sans y faire attention

« Après tout, elles restent bien utiles bien que nous deux nous n'ayons pas réellement besoin de ses dernières »

Il sortit l'arme tranchante de son étui avant de l'envoyer avec force en direction de la porte : le couteau se ficha dans le morceau de bois et s'enfonça d'un ou deux centimètres. Puis le NeXus visa le manche avec son index qu'il pointa à la façon d'un revolver et envoya un brève rafale enfonçant le couteau un peu plus sous le sourire de l'ancien soldat

« Mais les combos peuvent être redoutables »

Il se leva pour récupérer son arme et quelqu'un frappa à la porte au même moment. Nathan récupéra le couteau avant d'ouvrir la porte à Nan' qui souhaitait apparemment voir Flare. L'israélien se décala pour laisser entrer le KozaX

« 'Lut Nan', vas y entre ne te fais pas prier »

Sur ces mots il se dirigea vers son lit pour ranger son arme à sa place et choisit de s'éclipser pour ne pas déranger les deux hommes

« Je vais manger un bout »

Puis il quitta la chambre et se dirigea vers la cuisine pour y prendre un fruit avant de prendre la direction du foyer pour aller aux nouvelles

Foyer

Voila, Nan' faisait fuir Nathan, maintenant. Visiblement les deux *ath aimaient aussi peu la presence de l'algonquin. Celui-ci etait d'ailleurs entre et avait hausse les epaules lorsque l'autre parti. Il attendit quelques instants que Math lui reparle, puis conclut que c'etait plutôt a lui d'annoncer le but de sa visite.

-Dans quelques temps, il y aura une fête importante de mon peuple. Le nom veut a peu pres dire "fete du renouveau" et nous avons l'habitude de faire un gros feu de joie pour les esprits. Tu voudrais venir. Au moins pour allumer le bois, je te forcerai pas a rester avec moi non plus...

Voila, Nan' etait un lache et n'avait pas ose parler a Math de la reelle raison pour laquelle il etait entre dans sa piaule. Il n'osait pas l'affronter directement. Ou plutôt affronter directement son opinion sur lui. Mais au fond peut-être que...

Peut-être que quelqu'un venait de faire exploser quelque chose. Quelqu'un qui avait la voix de Niko. Niko qui se trouvait justement dans sa chambre a l'instant. Nan' fit signe a Math vers la porte avant de partir avec de grandes enjambees.

-Ma chambre vient d'exploser. Penses à ca...

[Désolé pour le délai...]

Sa chambre Saut temporel

Saut temporel

Première nuit dans cette école étrange. Malgré la prise en charge du professeur Volkov la veille, Yanis n'était toujours pas certain de ce qui l'attendait ici. Il avait rapidement pu comprendre que l'Institut Xavier était bien plus qu'une école, et la visite guidée que lui avait donnée l'impressionnant mutant cornu avait été superflue pour parvenir à cette conclusion toute simple. L'ambiance survoltée qui l'avait accueilli à la cuisine avait suffi. L'évocation de ces missions, qui semblaient troubler les élèves autant que les professeurs... Mais prudence oblige, Yanis avait préféré éviter le sujet, afin de ne pas risquer de provoquer l'ire du Russe. Les formalités avaient été plutôt simples, à son grand étonnement. Prévenir sa famille ? Ils l'avaient banni depuis plusieurs années. Des amis ? Drôle de question. Les amis, c'étaient pour les autres. Il n'avait pas la fibre amicale. Il n'avait pas de fibre du tout.

Une fois ces détails passés, il s'était vu remettre un communicateur, objet qu'il observait pensivement, allongé sur le lit que le professeur Volkov lui avait alloué, dans la chambre d'un certain Nathan. Il avait également été informé d'un pan d'histoire mutante, insoupçonnée pour lui jusqu'ici. Les pièces du puzzle s'emboîtaient dans son esprit. L'Institut Xavier, sa lutte pour l'égalité mutante, les pertes essuyées, la guerre civile sur Génosha, sa rencontre avec la mathémagicienne qui en avait découlé à Alger... Voilà où il se situait dans tout ça, comment il avait fini rattaché à cet Institut par le patron de Benkacem. Le climat qui régnait ici n'était pas spécialement paisible, mais il avait dormi dans des draps frais, propres, mangé à sa faim. L'Algérien se laissait donc le temps de se retaper un peu, et de voir comment se présentaient les choses ici. On ne pouvait pas dire que sa première impression avait été très bonne, mais pour l'instant, il n'avait de toute façon pas d'autre endroit où aller.

Laconique, Yanis s'était contenté de se présenter à son nouveau compagnon de chambrée. Il avait dormi avec l'argent de Benkacem qui lui restait, dans son pantalon. Tant qu'il ne connaîtrait pas mieux les habitants et leurs moeurs, il ne ferait confiance à personne. Dans son schéma de pensée, il demeurait seul malgré la présence de tant de mutants autour de lui. La bonne volonté, l'honnêteté, n'étaient que des concepts. Il devrait tester leur application à l'Institut, avant de leur donner quelque crédit que ce soit.

Yanis glissa le communicateur dans sa poche, et fixa le plafond un moment, avant de ramasser son carnet de dessin, dont il tourna les pages. C'était comme si ses dessins retraçaient son arrivée jusqu'ici. Le mutant taciturne prit une page blanche à la suite de ses dernières péripéties, et entreprit de dessiner la scène qu'il avait surprit la veille dans la cuisine.

Saut temporel (cuisine)

Une truelle à acrylique dans la poche droite, trois pinceaux (n°4 putois / n°7,5 fennec et n°6 écureuil roux) dans la poche gauche, des lunettes de vue dans des cheveux plus ou moins coiffés en une tresse ascensionnelle, Viconia se dirigea d’un pas vif dans le couloir des garçons. Détaillant une à une les pancartes désignant les occupants des chambres, elle se planta devant la porte qui l’intéressait. Tiens, fort d’un départ récent, Nate vivait donc seul.

Rangeant le fil à découper la glaise qu’elle tenait en main dans la poche kangourou de sa salopette verte, Viconia refit le point une fois de plus sur la raison de sa venue.

Post-Génosha, la jeune fille avait récupéré les quelques personnes qu’elle considérait a priori comme ses amis en miettes. Les séances de visionnage-évasion avec Claire, la traque de la Mina, et les grands élans de Gigi… Que de cœurs féminins brisés, de morceaux de porcelaine suédoise du cercle arctique en morceaux.
Mais qu’en était-il du métal perse qui, lui aussi, avait vécu la fin de sa romance dans les dunes d’une île au climat invivable le tout accompagné d’un formidable écueil d’amour propre ?

Ainsi, aussi étrange que cela puisse paraître, Viconia venait aux nouvelles. Il fallait croire que si les évènements tragiques de Genosha ne l’avaient pas traumatisée par le contenu gore aigu, ils l’avaient quand même transformée. Le grand prof écarlate le lui avait fait comprendre la veille.

Depuis 5h36 du matin, l’heure où elle s’était mise au travail après un petit déjeuner à base de rhubarbe, bien que son esprit tout entier eut essayé de se concentrer sur les êtres multiplaniques, il restait un arrière goût d’inachevé dans la bouche de Viconia (et cela n’avait rien à voir avec l’odeur de Solvant-rhubarbe qui émanait d’elle).

Se secouant d’un coup et frappant énergiquement sans prévenir à la porte, elle haussa la voix et annonça à la porte.

« -Nate, tu es là ? »

Cela faisait un moment qu’ils devaient avoir une petite discussion de nez à nez.
Elle se demandait comment l’ex leader dealait avec ses (nombreux) conflits intérieurs et comment il arrivait à ne pas se faire dévorer l’esprit.
Car la première chose que l’on constatait en croisant l’Israélien, outre la pilosité allant croissant, c'était bien son air décalqué.
Sans avoir conscience d’être l’hôpital dénigrant la charité, la finnoise se planta devant la porte et attendit.

Des coups frappés à l'improviste à la porte firent sursauter Yanis sur son lit. Il se redressa d'un bloc, le poing levé prêt à frapper, comme s'il avait été pris en faute, comme s'il n'aurait pas dû être là, puis se détendit enfin : il allait falloir qu'il s'habitue à ce que cela soit sa chambre. Il n'était plus à l'asile, en tout cas jusqu'à preuve tangible du contraire.

C'était une voix de fille, qu'il ne reconnut pas tout de suite, étouffée derrière la porte. Une élève sûrement. Le système d'internat lui était inconnu, mais il n'était pas si différent des chambrées à l'hôpital psychiatrique, dans le fond. Une aile était ici allouée aux chambres, et l'accès semblait libre. D'ailleurs, rien ne lui disait que son colocataire n'était pas un fêtard invétéré, qui recevrait constamment de la visite là où Yanis recherchait la tranquillité. Mais si c'était le cas, l'Algérien n'était qu'une pièce rapportée, Nathan était le véritable titulaire de cette chambre, aussi la logique voudrait que Yanis aille voir ailleurs s'il était gêné.

La mine circonspecte, le mutant cala son crayon derrière son oreille et descendit du lit. Il enfila ses tongs tout en observant la pluie battre aux fenêtres. Hors de question de visiter le parc sous cette pluie. Temps de chien. Dire que la télévision montrait toujours les States sous un soleil de plomb. Pourvu seulement des vêtements qu'il avait sur lui en arrivant à l'Institut, il allait sûrement devoir dégoter des tenues plus chaudes que son t-shirt et son vieux jean, adaptés aux températures maghrébines. Mais pas aujourd'hui, non. D'ailleurs, le mutant avait toujours secrètement redouté, de façon plus ou moins rationnelle, d'utiliser son pouvoir sous la pluie. Finirait-il stupidement auto-électrocuté ? Mieux valait ne pas chercher à connaître la réponse à cette question, et veiller à ne pas s'égarer lorsqu'il prenait sa douche.

L'Algérien ouvrit la porte de la chambre, et posa les yeux sur la fille de la cuisine, dont l'incandescence des cheveux semblait avoir été domestiquée par quelque noeud dont les filles avaient le secret. Le regard du mutant la scanna des pieds à la tête, et la vivacité des couleurs qu'elle portait furent pour ses yeux ce que la saveur des grenades de son pays étaient à ses papilles. Il cligna des yeux, puis jeta un regard par dessus son épaule, vers la chambre.

"...Nate n'est pas là. Nathan non plus." finit-il par répondre, de sa morne voix. Le jeune homme resta planté là. Que pouvait-il dire d'autre ? Yanis ne savait pas bien de quoi les jeunes devaient discuter ensemble en Amérique. Discuter, parler lorsqu'on n'a rien à dire. Ca, c'était discutable.

Patientant tranquillement que l'Israélien décide de pointer le nez hors de sa tanière, Vic passa tranquillement son doigt le long de la truelle affutée. Cela lui fit penser qu'elle devait étudier la question de l'acrylique apposée à même la glaise. Peut-être cela mettrait-il en relief les différents plans de possibilités et leur intégration dans un tout unique.
Ciel, ce qu'elle voulait réussir ce rattrapage. Pour rien au monde elle ne désirait se refarcir les paysages sous la pluie et la mise en valeur des réverbères dans la semi-clarté de l'ombre-lumière une seconde fois !

Perdue dans ses pensées, elle mit deux secondes à se rendre compte que Nathan avait changé de physique, perdu la barbe et gagné en pigmentation.
"-Que..."
Tiens, donnée inconnue, l'ex d'Ivy ramenait à présent des éphèbes pour se consoler...

Ce ne fut que lorsque le jeune homme qui lui faisait face prit la parole qu'elle le resitua : le transistor éraillé.

"-Ah..."
Cela lui apprendrait à faire des efforts de communication ! Nate n'avait même pas eu la politesse d'etre là !
Fronçant les sourcils comme pour chasser quelque chose de son nez, elle ajouta en se reprenant :
"-Est-ce que tu pourras lui dire que Vic est passée ? Il me doit une discussion..."
En fait, depuis qu'il avait essayé de lui rouler des pelles en Inde, Vic avait l'impression que Nathan l'avait plus ou moins évitée :
"-Nous avons un contencieux baveux à régler..."

Puis, sans transition, elle scanna à son tour le pseudo-inconnu qui lui faisait face et ajouta :
"-Tu fais des travaux ?" Et elle désigna sa propre oreille, pour rapeller à Yanis qu'il avait lui-même quelque chose à cet emplacement.
"-Si ta chambre est trop grise, n'hésite pas à faire comme nous, repeins-là."

Elle eut un instant d'arrêt, comme si elle réfléchissait, et ajouta tout de go :
"-Les êtres multiplaniques et le bleu, ça te donne une idée ? Je crois que je sèche un peu..."

Désespérée? Prête à toute aide ? Oui. Et vu l'ambiance auprès de ses amis, mieux valait celle d'un éphèbe-à-Nathan qu'autre chose.

Observant toujours l'étrange rousse, le bras calé contre le battant de la porte, l'Algérien finit par hocher la tête, enregistrant l'information.

"Dire que Vic est passée, entendu." répéta-t-il pour confirmer la commande. La raison de cette discussion était floue, bien que ladite Vic ait pris le soin de la préciser ensuite. Ce message lui fit en tout cas réaliser, plus clairement que la veille, que les gens de l'Institut se connaissaient tous déjà. Il débarquait en dilettante dans une structure déjà formée, et que les vicissitudes antérieures devait avoir fédérée. Il avait beaucoup de données à apprendre pour disposer de tous les éléments nécessaires à sa pleine compréhension des événements.

Yanis suivit le regard puis le geste de Viconia, dont la main, qui triturait jusqu'ici quelque chose dans ses poches, voletait maintenant au niveau de son oreille. Il se retourna alors vers sa chambre. Son colocataire ne semblait pas du genre à personnaliser les lieux : la chambre était sobre, et ne présentait aucune caractéristique d'une chambre de jeune typique, comme des posters, ou autres artefacts puissants tels que des jeux ou des équipement de sport. En vérité, si l'on faisait exception du mobilier confortable, elle était aussi peu décorée que les cellules des patients à l'asile d'Alger.
Le visage toujours aussi peu expressif, le mutant parut néanmoins chercher quelque chose des yeux, potentiellement une réponse appropriée à la question de Viconia.

"Euh, non... je ne crois pas." fut tout ce qu'il trouva à répondre. Des travaux, comme lorsqu'il travaillait sur les chantiers ? Malgré son dépouillement, la pièce était de bonne facture et ne nécessitait pas à sa connaissance de bricolage.

"Je griffonnais." finit-il par dire vaguement, surpris que quelqu'un s'intéresse à ce qu'il faisait.

"Vous avez repeint votre chambre ?" releva toutefois Yanis. Son visage n'exprimait toujours que la neutralité, mais son regard se fit plus perçant. Pour qu'il pose une question, il devait bien témoigner quelque part une forme d'intérêt pour le sujet qu'elle venait de soulever, qu'il en soit conscient ou non. En un sens, il aurait voulu être doté du sens inné de la couleur que la jeune fille démontrait au quotidien. Lui, il était plutôt technicien, du moins c'est l'orientation qu'avaient pris bien malgré lui ses travaux depuis l'apparition de sa mutation. Autrefois, il était bien plus sensible à la nuance. Peut-être n'était-il plus qu'une machine, bonne pour la reprographie.

C'est alors que vint une question, LA question, qui fit briller son regard par un procédé aussi étrange qu'illogique. Il ne la comprenait pas. Les mots en eux-mêmes faisaient sens, mais une fois regroupés en cette mystérieuse question, ce sens ne revêtait que l'apparence de ses propres interrogations. Cela lui rappelait le défunt Hassan, l'énigmatique dément avec lequel Yanis avait disputé une partie d'échecs à l'asile. Instinctivement, le nano-mutant sentait que cette question ne s'adressait qu'à ce qui restait de son esprit humain, et que toutes les analyses de son esprit mécanique ne pourraient apporter une réponse. Et il sentait que comme un muscle, il devait cultiver ce dernier bastion, déjà atrophié, pour accéder à la compréhension de choses plus vastes.

Se détournant de ses pensées, il se concentra plus précisément sur la question posée. A la façon dont la jeune fille s'était exprimée, cela ressemblait à un sujet de devoir. Si l'on tenait compte de la contrainte de couleur, un devoir artistique. Le genre de choses qu'il n'avait jamais eu la chance d'avoir. Si seulement son père avait été moins rigide, plus ouvert...
Mais en l'espèce, s'épancher sur ses propres échecs ne ferait pas avancer l'affaire. Les êtres multiplaniques. Des êtres évoluant sur plusieurs plans, plans d'existence ? Un fracture existentielle. Une dominante bleue. Yanis se sentait presque désigné du doigt par ce sujet de devoir complètement aléatoire. Il hésitait, planté comme un piquet sur le seuil de sa chambre. Mais Allah lui offrait peut-être une chance. Une perche à saisir pour se maintenir la tête hors de l'eau, pour ne pas céder totalement à sa mutation. Voir les signes là où il n'y en avait pas, c'était intrinsèquement humain, non ? Yanis ne savait pas ce qu'il voulait

"Je... J'ai peut-être une idée." dit-il simplement.