[Soirée costumée] Gradins de l'amphithéâtre

L'amphithéâtre est pour l'heure vide. Les gradins en tant que tels n'ont rien d'extraordinaire ou de surprenant. Juste à noter qu'il y a de la place pour à peu près tout le monde.

Depuis les gradins, les élèves peuvent parfaitement voir la scène qui est pour l'heure plongée dans une semi pénombre.

Toutefois, l'on peut distinguer sur la scène :

- un rideau noir masquant le mur du fond
- un lit double au milieu de la scène
- un peu en retrait côté cour, une petite table en bois et deux chaises

Pour l'heure donc, les gradins sont le lieu idéal pour toute confidence inter-mutante ou rapprochement discret...

Foyer

Lors du trajet qui les menèrent jusque dans la salle de classe qui semblait avoir été réaménagée en salle de théâtre pour l’occasion de l’événement des StryX, Lucas avait sentit la main de River serrer sa sienne avec plus de conviction, et sans ce retourner vers la blondinette, son cœur se serra dans sa poitrine et il ferma un instant les yeux, continuant de marcher d’un pas rapide.

Ses larmes avaient cessé de couler, et son maquillage était toujours en état. Il n’avait pas eu le bête réflexe de les essuyer avec ses mains gantées, ce qui bien entendu aurait tout gâché en étalant le noir sur le blanc pour former une bouillie grise qui aurait certainement moins donné.
Que pensait-elle en ce moment, elle qui le suivait ainsi sans qu’il ait vraiment dit où ils allaient. Il ne savait même pas si arrivé dans la salle de classe, elle ne le giflerait pas, pour ensuite le quitter cruellement sans qu’il en saisisse les raisons. Il n’avait pas envie de ça, vraiment pas envie.

Ils entrèrent alors dans la pièce qui avait été totalement refaite, mais Lucas ne s’attarda pas sur le décor pourtant surprenant. Les yeux encore mouillés et rougis par ses récents pleurs, il se retourna vers River sans jamais lâcher sa main, la serrant toujours au creux de la sienne. Peut-être ce simple contact le rassurait-il, peut-être qu’il avait vraiment besoin d’être rassuré, puisque dans ses pensées tout était flou et confus.

Il la regarda pendant plusieurs secondes, détaillant son visage marqué par les larmes qui avaient emplis ses yeux couleur océan. Il savait ce qu’il devait lui dire, il savait ce qu’il voulait savoir, il avait durant tout le trajet répété cette phrase dans sa tête, mais maintenant qu’il était face à elle, seul face à elle, il ne savait plus comment dire. Au bout d’un moment, son regard se fit implorant, et il se lança, la voix tremblante par la peur et l’émotion.

« River…J’ai besoin de tout savoir, j’ai besoin que tu me parles, que tu me donnes ton point de vue… Je… J’aimerais que tu me racontes toute la journée d’aujourd’hui avec tes mots, avec ce que tu as ressenti, tout ce qui me concerne… »

Il détourna un instant le regard de la petite pour rassembler un peu ces idées. Ce qu’il demandait pouvait être confus…

« J’aimerais avoir ton avis personnel sur tous les événements qui se sont passés aujourd’hui, de ce matin jusqu’à maintenant. Ton ressentit… Ce qui se passe… »

Il était troublé, et ça pouvait se lire sur ses traits et au fond de ses yeux gris. Sa voix tremblait et il n’aurait pas fallu bien plus pour que tout son corps tremble aussi. Il avait peur…

« C’est important… »

[ foyer]

Sans un mot, River avait suivi Lucas dans les couloirs, sans même réfélchir à l'endroit où il la menait. En fait, elle s'en moquait un peu. Ils auraient pu aller dans un placard, dehors, dans une chambre, peu lui importait. Tout ce qui comptait, c'était la chaleur qui passait de la main qu'elle tenait à la sienne. Les larmes avaient commencé à couler sitôt qu'ils furent sortis du foyer. Elle n'avait pas cherché à les retenir. La jeune fille craignait ce qu'il allait se passer. Elle avait l'impression d'avoir tout gâché.

*Jamais il ne me pardonnera... Jamais...* songea-t-elle tristement en ravalant un sanglot.

Ils pénétrèrent dans l'amphi. Celui-ci semblait vide. Mais, à dire vrai, elle n'y prêta aucune attention. La jeune fille, à travers ses larmes, ne quittait pas la nuque de Lucas des yeux, comme s'il s'agissa d'un aimant. Finalement, il s'arrêta et se retourna vers elle. River baissa la tête, dissimulant ses larmes par la même occasion que son regard. Elle attendait les mots qiu blesseraient. Elle attendait la sentence qu'elle sentait arriver. Dure, blessante. Ca ne serait que justice, après tout... Finalement, le silence perdurant, elle releva vers lui son visage marqué par les larmes. Son maquillage non plus n'avait pas coulé, du moins, pas trop.

Finalement, lorsqu'il prit la parole, ce ne fut pas pour lui dire les mots durs auxquels elle s'attendait. Il voulait des explications. Mais les explications ne pourraient pas être complètes sans qu'elle parte de plus loin. Mais ça risquait d'être long... La jeune fille détourna son regard de Lucas.

"On devrait s'asseoir..." fit-elle d'une voix rauque.

La jeune fille avait la gorge sèche. Ca ne l'aidait pas à parler. Finalement, elle s'assit et attira Lucas pour qu'il fasse de même. Elle ne savait pas s'il se placerait à côté d'elle ou pas, mais préférait le laisser libre de ses choix. Finalement, quand il se fut assis, elle se racla la gorge pour s'éclaircir la voix. Il fallait qu'elle se lance, elle n'avait pas le choix.

"Je suppose que tu veux parler de ce qu'il s'est passé entre nous ce matin, et ce qu'il s'est passé avec Georgia ce soir..."

La jeune fille marqua un temps de silence. C'était dur, mais il fallait que ça sorte. Elle tourna la tête sur le côté puis prit la parole, décidant de commencer par le sujet qui fâchait.

"Je pense que tu sais qu'en septembre, je sortais avec Roscart, ancien membre des Justix... Il est parti à la recherche de sa soeur il y a plus de trois mois. On a jamais réellement rompu, mais je n'ai jamais eu aucune nouvelles. Je pensais qu'il serait rentré pour le nouvel an. Je l'ai d'ailleurs fait croire à tout le monde..."

La jeune fille eut un petit rire nerveux, puis reprit:

"Mais ce n'est pas le cas. On peut dire que je me suis fait larguer en silence..."

L'anglaise haussa les épaules et baissa la tête. Elle avait honte. Les choses n'avaient jamais été claires. Elle reprit:

"En fait, j'ai tellement bien manoeuvré que j'ai fini par croire que j'étais encore avec lui. Du coup, ce matin, je me suis sentie mal à cause de ça pendant un moment. Mais..."

Mais elle reviendrait là dessus après. Elle voulait conclure là dessus. Sur ce qui pouvait être dit, sur ce qui, peut-être, pourrait aider à ce que ce qu'elle craignait n'arrive pas. Elle reprit donc:

"Quant à Georgia, depuis début septembre, elle me harcèle. Elle m'embrasse, ou plutôt m'emballe. J'ai essayé de la gifler, son deuxième baiser m'a même rendue malade, mais rien n'y faisait. Plus je me débattais, plus elle s'acharnait. Du coup, je me suis dit que peut-être que si je l'embrassais moi, elle abandonnerait et me lâcherait la grappe..."

Un sanglot vint interrompre la voix de River, la forçant à marquer un temps de silence, puis elle reprit:

"Mais c'est vrai que j'ai mal pris le fait que tu lui lèches la joue. J'en ai trop fait, parce que j'ai ressenti de la jalousie. Parce que ça m'a blessée. J'ai voulu me venger autant de toi que d'elle. Mais... Mais je veux pas te perdre..."

De nouveaux sanglts affluèrent, et River les laissa passer avant de reprendre, ou du moins, d'essayer:

"Mais je tiens à toi... Je ne regrette rien de ce qu'il s'est passé entre nous. Si je pouvais revenir en arrière, je le ferais. Et je ne commettrais pas les mêmes erreurs... Je... Je..."

La jeune fille s'interrompit un instant, puis lâcha dans un souffle:

"Je ne veux pas te perdre..."

C'avait été dur, très dur, de dévoiler la vérité vraie. River n'avait jamais menti auparavant. Si elle l'avait fait, ç'avait été pour éviter de ressentir encore ce sentiment d'abandon et de rejet. La jeune fille tremblait, ne sachant ce qui allait résulter de ses paroels à présent. Certes, il s'état assis juste à côté d'elle, certes il tenait toujours sa main dans la sienne, mais il pouvait encore la repousser et partir, maintenant qu'elle lui avait déballé l'horrible vérité. La jeune fille ne savait pas.

Elle baissa la tête, n'osant pas le regarder, n'osant pas voir le dégout, qu'elle était persuadée qu'il éprouvait, dans son regard. Elle ne voulait pas le voir la rejeter. Elle préférait attendre que ça passe, avant de relever la tête et de constater qu'elle était seule. Pourtant, la main restait dans la sienne. Le silence s'était installé, mais elle sentait toujours cette main. Cette main chaude qui tenait la sienne, glacée.

Et puis, tout à coup, elle le sentit l'attirer à lui et la prendre dans ses bras. Le soulagement envahit la jeune fille qui avait craint de le perdre. C'était frais du matin, mais à 16 ans, on s'attache vite. Elle ne se retint pas, se blottissant contre Lucas, elle laissa couler ses larmes. Elle entendit aussi les sanglots de Lucas, qui mêlaient joie et tristesse et se serra un peu plus contre lui, se laissant apaiser par les battements du coeur du suédois. L'anglaise, enfin, commença à se calmer. Ses sanglots stoppèrent, même si ses larmes continuaient de couler.

Et, enfin, il s'écarta d'elle. Enfin? Non.. Déjà, plutôt était le mot qui venait à l'esprit de River. Pourquoi s'écartait-il ainsi d'elle alors qu'il venait tout juste de la prendre dans ses bras? Elle leva la tête, croisant son regard et son sourire et attendit, la gorge nouée par cette attente, malgré l'étreinte rassurante. Et, enfin, cette fois c'était un vrai enfin, il prit la parole. Des mots rassurants, plein d'espoir. Elle sourit timidement, soulagée. Le "mademoiselle l'anglaise" fit monter le rose à ses joues. Mais elle était soulagée.

Elle se rendit alors compte qu'elle avait réellement eu peur de le perdre. Elle se rendit compte qu'elle l'auait réellement mal vécu. Que tout était allé très vite entre eux, mais qu'elle ne regrettait rien de ce qu'il s'était passé. Elle comprit que ce qui venait de se passer était vraiment derrière eux, et que le reste était du passé. Roscart était du passé. Le présent n'était plus dans le mensonge. Elle en avait fini des mensonges. Enfin, elle pouvait redevenir vraie.

Et, lorsqu'il se pencha pour l'embrasser, elle lui rendit son baiser, y mettant tout ce qu'elle ressentait en cet instant. Le soulagement, le bonheur, la peur qu'elle avait eu de le perdre, son attachement déjà très fort pour lui. Elle ne voulait pas que ça recommence. Jamais. Elle ne voulait pas risquer de le perdre à nouveau. Lorsque le baiser prit fin, après un instant qui avait semblé durer une éternité à River, mais une courte éternité, elle posa la tête dans le cou de Lucas et d'une voix tremblante d'émotion, finit par dire:

"Merci, Monsieur de suédois... J'ai eu très peur de te perdre..."

Sur ces mots, elle le serra un peu plus contre elle, aussi fort qu'elle le pouvait. Le monde pouvait bien s'effondrer autour d'eux, elle ne s'en rendrait pas compte. Le reste avait cessé d'exister pour elle. Tout ce qui comptait, c'était le jeune homme dans les bras duquel elle se trouvait à présent.

De très proche à trop proche, il n'y a qu'un pas. Allègrement franchi, sûrement, mais River ne réagit pas immédiatement. Voulant prolonger l'étreinte, elle se laissa allonger sur les sièges, malgré la position hautement inconfortable qui en résultait. Mais elle ne protesta pas. Pourtant, lorsque les caresses se firent tendres morsure et qu'elle commença à ressentir un léger vertige, la jeune fille bougea légèrement et tourna la tête vers Lucas, posant sur lui un regard qui signifiait: 'on ne devrait pas faire ça. Pas ici, pas maintenant...' Malgré le bonheur qu'elle ressentait que tout aille mieux, elle n'était pas prête, comme le matin, à aller plus loin. Doucement, sans brusquer le jeune homme,elle se redressa en position assise.

"N'importe qui pourrait entrer là... Tu ne crois pas?" demanda-t-elle d'une voix douce.

Elle lui adressa un sourire et passa sa main sur la joue marquée de la larme noire. Pour un peu, petit Pierrot aurait vraiment été un Pierrot triste. Les yeux bleus de la jeune fille semblaient presque une caresse sur le visage qu'elle regardait avec tendresse. Pourtant, ils ne pouvaient pas rester là. Elle savait que Wind devait être inquiète, et prête à abandonner son cavalier d'un soir. Et ça, elle ne voulait surtout pas gâcher la soirée de sa soeur.

"On devrait retourner au foyer, non?"

Alors qu’ils s’embrassaient, alors qu’ils s’enlaçaient, River mit fin aux élans langoureux de son amant au costume blanc. Doucement, sans brusquer son geste, elle se releva de sa position peu confortable, ce à quoi Lucas, dans l’ardeur du moment, n’avait pas pensé. Il n’avait pas non plus pensé au fait que quelqu’un pouvait les surprendre. Pour lui, plus rien n’existait autour d’eux avant que l’anglaise ne le lui rappelle, un peu gênée sans doute d’avoir interrompu sa fougue, mais souriante et radieuse.

Il accueilli la caresse de la paume délicate sur sa joue avec un petit sourire mignon, plissant un peu les yeux l’espace d’un instant. Elle avait raison, il n’était pas vraiment convenable de se rouler de telles galoches, car même s’ils étaient seuls, n’importe qui pouvait intervenir et apparaitre sans prévenir par la porte restée ouverte. Ils ne l’auraient pas entendu arriver, et se seraient fait surprendre dans une position plutôt équivoque… Et puis l’ardeur qui lui avait prise avait bien fait d’être réfrénée par la jolie blondinette. Il ne devait pas, il était trop tôt, ils n’étaient pas prêts à passer un nouveau saut.

Alors, Artemis proposa de retourner au foyer, là où la fête battait son plein. Lucas parut soudainement un peu perturbé par cette idée d’y retourner. Il n’avait pour l’instant aucune envie de revoir Georgia, ni d’entendre ses remarques piquantes. Bien qu’ils étaient parés désormais à affronter ce genre de délire hystérique de la part de la newyorkaise, il n’avait aucune envie de lui faire à nouveau face. Cependant, il est vrai qu’il voulait retourner s’amuser avec les autres, et profiter de cette soirée qui, malgré un petit incident de parcours, s’annonçait très bien, avec son quota de joie et d’ivresse heureuse.

Il opina de la tête avec motivation.

« Oui, tu as raison, ça n’était pas très sage. Retournons danser alors ! »

Puis, avec un air faussement gêné :

« J’aurai droit à ma danse en entier, cette fois ? »

Et il conclut par un clin d’œil avant de se lever en tenant toujours la main qu’il n’avait pas lâchée depuis un bail, et entraînant doucement River vers la piste de danse…

Foyer

Il l'avait bien pris. Elle avait eu raison de faire ça. A dire vrai, la jeune fille avait envie de tout, sauf de se faire surprendre ou d'aller trop vite. Elle avait passé trois mois fidèle à un souvenir, à quelqu'un qui l'avait abandonnée comme l'avait fait son frère alors qu'il lui avait promis de ne pas l'abandonner. C'était dur. Jusqu'au bout, l'anglaise avait voulu garder espoir. Mais là... Elle avait un nouvel espoir, et cet espoir n'était pas avec Roscart. Avant que le jeune homme ne se lève, River leva la tête.

"Lucas?" commença-t-elle d'un ton peut-être un peu trop sérieux.

Mais elle avait besoin de poser les choses. De dire ce qu'elle avait sur le coeur. Parler l'avait libérée d'un poids, elle s'en rendait compte. Elle savait qu'elle devait des explications à sa soeur, pour son silence, à Rachel aussi, car le matin, elle aurait dû lui dire la vérité, mais aussi à Noé' et Alicia pour son silence. Parce qu'elles étaient ses amies, et qu'elle avait tout gardé pour elle, se laissant miner sans rien montrer.

Non, bien sûr, elle n'était pas digne de confiance... Elle ne savait pas garder des secrets, rester elle-même, de bonne humeur quand il le fallait, elle était jeune, il fallait qu'elle dise toujours ce qu'elle avait sur le coeur... D'une certaine façon, c'était un pied de nez à tout ce qui avait pu lui être dit. Elle avait tout gardé à l'intérieur, pour ne blesser personne et surtout pas elle. Certains pouvaient dire ce qu'ils voulaient d'elle, qu'elle n'était qu'une gamine et qu'il n'y avait qu'elle-même qui comptait pour elle. Si ç'avait vraiment été le cas, elle l'aurait dit à tout le monde pour se faire plaindre, mais non. La seule chose qu'elle regrettait, c'était d'être restée loin de son équipe pour le nouvel an.

Mais là n'était pas la question. Elle posa sur Lucas un regard aussi sérieux que sa voix et prit sa main dans la sienne avant de reprendre la parole, toujours aussi sérieusement:

"Promets-moi que tu ne feras pas comme eux. Wood, mon frère, et Roscart, mon ex..."

Le terme d'ex lui fit une sensation étrange, lui laissant comme un arrière-goût amer dans la bouche. C'était étrange. Mais elle décida de ne pas se laisser influencer et reprit:

"Promets-moi que tu ne partiras pas comme un voleur, que tu ne m'abandonneras pas sans prévenir..."

Elle le fixa de ses yeux bleus trop sérieux, le tirant vers elle jusqu'à ce qu'il réponde. Elle ne quitterait pas cette pièce sans sa promesse. Et s'il ne promettait pas, que ferait-elle? Elle n'en savait rien. Peut-êter l'abandonnerait-elle, peut-être pas. Si elle ne le faisait pas, elle ferait sans doute attention à ne pas trop s'attacher, de peur de souffrir à nouveau. Mais elle ne voulait pas ressembler à Gabrielle. Froide et solitaire. Non, elle ne voulait pas. Elle avait besoin de cette promesse pour rester elle-même. River. Une jeune fille pleine de joie et qui croque la vie à pleines dents.

Enfin, quand elle eut sa réponse, elle se leva. Sa soeur serait rassurée de la revoir. Elle serait peut-être la seule, mais ce n'était pas grave. Mais River espérait, sans le dire, que Georgia ne serait pas dans la pièce. Elle voulait accorder sa danse à Lucas. Elle voulait passer du temps avec lui, tranquillement, sans se faire harceler par la blonde aux cheveux courts. Elle voulait profiter de la soirée et s'amuser. Avec un sourire mutin, comme le matin dans la neige, elle fit:

"Peut-être bien, si tu es sage..."

Sur ces mots, elle rit et le suivit vers le foyer.

[ foyer]

Chambre de Myou et Jessica

Après avoir courru partout dans l'institut, Ivy finit par tomber sur l'amphithéâtre vide. Reniflante, elle fit un pas hésitant dans la grande salle, son chagrin boudeur occulté un instant par la curiosité pure : qu'est-ce que c'était ? Une scène ? Avec un plumard en plus...
Bizarre...

Ivy avança dans la pièce silencieuse et inerte. Cela faisait bizarre de se retrouver là, loin du bruit de la fête, qui n'était pour l'instant plus dans son humeur. Mais le vent tournait si vite chez elle que dans une minute, elle sentirait peut-être le besoin d'y retourner. Elle se sentait trahie par Abaigh. C'était plus fort qu'elle. Abaigh était tout ce qui la rattachait à son chez elle, son vrai chez elle ici à l'institut. Dans toute sa futilité habituelle, c'était bien là une des choses avec lesquelles elle ne rigolait pas. Abaigh elle, prenait ça à la légère. C'était facile pour elle, elle était retournée au pays, elle n'était pas exilée, sans famille, dans une équipe qu'elle détestait avec une tronche de melon bien mur...
Alors quitte à ne pas avoir de nouvelles du pays, elle avait décidé que ce serait par sa faute, et pas par une intervention extérieure. C'était comme ce qu'elle avait dit à Georgia au Sven Ascentionnel : c'était elle qui appuyait sur le bouton. C'était peut-être ça qui la gênait le plus dans cette fichue transformation, dans le fait de grandir... Elle subissait un sort imposé.
Ivy s'assit tout en haut des gradins, les bras croisés sur le dossier du siège devant elle, et regarda pensivement la scène endormie. Elle sentait les larmes pleurées dans sa calvacade sécher tranquillement sur sa peau rugueuse. Où était Georgia, sa petite infirmière ? Et Jen, son chargeur portatif... Et Sven, son alter égo des fjords... La réponse était simple, ils s'amusaient sûrement à la fête... Pas question d'aller leur casser le moral avec ses états d'âmes qui n'intéressaient personne.
C'est à ce moment qu'elle percuta : Angel ? Elle l'avait laissé avec les filles dans la chambre de Myou et Jessica. Trop occupée à regarder son nombril, elle ne s'était même pas rendu compte qu'elle l'avait laissé en plan. Ivy se mordilla la lèvre tandis que la culpabilité l'envahissait. D'ordinaire, elle prenait congé quand elle voulait et sans jamais demander l'avis des autres, le Texan devait être habitué... N'est-ce pas ? Alors pourquoi avait-elle l'impression d'avoir mal agi ? Comme quand elle rentrait chez sa grand-mère en sachant qu'elle avait fait une bêtise... Car tôt au tard, il fallait toujours rentrer et être confrontée au résultat de ses actes irréfléchis. Si Ivy avait été Dieu, elle aurait sûrement fait en sorte que ce genre de rapport cause-conséquence soit relegué dans une oubliette cosmique. Enfin si Ivy était Dieu, la population mondiale serait également passablement réduite...

Chambre de Myou et Jessica

Bon sang... Heureusement qu'Abaigh était douée pour la course rapide. Heureusement qu'elle ne s'essoufflait pas trop facilement. Heureusement qu'elle avait le coeur et les poumons solides! Elle avait suivi Ivy, non sans difficulté.

En fait, à un moment donné, elle avait perdu la trace de sa compatriote et avait donc arrêté un élève retardataire qui traînait dans un couloir pour lui demander dans quelle direction elle était partie.

C'est comme ça qu'elle se retrouva là, à l'entrée de cette pièce. Elle vit Ivy, seule, qui n'avait pas l'air d'aller très bien. Et elle en était la responsable. Avaigh et sa légèreté habituelle... Elle ne s'était pas rendu compte du mal qu'elle avait fait, elle ne s'était pas rendu compte du malaise de sa compatriote.

Un soupir. Tête baissée : bonsoir culpabilité.

Abaigh s'avança alors vers Ivy, en reprenant sa respiration -oui parce que même si elle était en forme, elle avait quand même pas mal courru- et une fois arrivée à côté de l'Irlandaise, elle la prit par le bras et glissa sa tête sur l'épaule d'Ivy.

[Gaelique]-J'suis désolée... J'ai pas réfléchi... J'réfléchis jamais assez j'crois... J'pensais pas que ça te ferait du mal ce que j'ai dis. C'était pour rigoler.

Ouille. Non! Justement, Ivy ne l'avait pas prit à la rigolade.

[Gaelique]-Mais j'aurais pas du rigoler avec ça...

Abaigh marqua un petit silence. Elle avait vraiment été idiote.

[Gaelique]-Pardon Ivy... J'le ferai plus.

Ah ça, c'était certain. Elle allait faire attention à l'avenir. Elle avait retenu la leçon. Il y a certains sujets qui, pris à la légèren peuvent vraiment faire souffrir. Et il était clair que la dernière chose qu'Abaigh souhaitait, c'était de faire souffrir Ivy.

jardins.

Sven arriva accompagné de Diego, en provenance directe du jardin, en étaient témoins ses joues rouges et son teint frais due à la froideur relative de la soirée. Son visage s'éclaira en voyant sa coéquipière sur les gradins.

"Ah ! Ivy. Te voilà. Je te cherchais partout... En fait, j'étais dans le jardin, mais on avait besoin de toi pour faire du Sven ascensionnel. J'ai promis un tour à Diego pour demain. ça ne te dérange pas j'espère ! Pour un saut en tandem."

C'est alors qu'il remarqua la présence d'Abaigh, et l'atmosphère pesante qui pesait sur la pièce.

"Ben t'en tires une tête. A croire que la brasserie Guiness a fermé ! Mais bon, c'est trop improbable. On peut s'installer ici ? A voir la scène, je pense qu'il va y avoir un spectacle. Vous pensez que Carrie va nous faire un spectacle de piano-bar ? J'adorerais ça. Imaginez Carrie en robe longue fendue et décolletée, avec cet espèce de tissu brillant là, noir. Et des longs gants. J'ai vu une photo de ça sur un truc du XXe siècle là. Il paraît que toutes les femmes s'habillaient comme ça à l'époque, et chantaient des trucs salaces. D'ailleurs, Rachel est presque habillée à cette mode. Sauf qu'elle est habillée en blanc. Mais le blanc aussi c'est joli. Comme le vert d'ailleurs."

Tout en parlant, Sven avait négligemment posé sa hache en travers de ses jambes.

Chambre Myou & Jess

Camille avait d'abord voulu aller faire la folle dans le salon. Puis elle s'était ravisée, le foyer alors ? Non plus, ça n'allait pas. Toute seule, elle servait à rien. Enfin si, mais pas pour l'entrée en scène, pour l'introduction, c'était naze, c'était trop bof, surtout après le mal qu'elle s'était donnée sur le maquillage. Tandis qu'avec sa tendre moitié, son teint cadavérique et son bouquet de roses qui avaient fait leur temps prenaient tout leur sens, comme la traine trouée et le voile bien usagé.

Conclusion : fallait trouver Abaigh, ou à défaut l'attendre. La seconde option était certes tentante, mais il eut fallu que Camille possède l'élémentaire qualité que l'on nomme patience, or là, ce soir, non, désolée, mais non, pas de ça mon général. En mode "Cherchez l'Irish", la petite Bretonne se mit en marche à travers les couloirs, jetant tout de même des coups d'oeil dans les salles les plus occupées. Elle put ainsi admirer certains des costumes les plus osés, en particulier un lapin géant étrange qui lui permit de jouer aux "Who's who ?" pendant plusieurs minutes. Par élimination, elle tenta de retrouver qui pouvait avoir voulu s'humilier à ce point, mais non, ce n'était pas Alixtide, il avait trouvé nettement plus immonde, faisant honneur à sa réputation.

Finalement, elle entendit dire, ou entendit tout court, elle ne faisait pas gaffe, qu'il fallait aller dans les salles de classe. A priori, il n'y avait pas encore foule. Au pire, elle pourrait y répéter une scène d'évanouissement, ou quelques pas de zombie d'honneur. Elle ouvrit la porte, et vit qu'elle n'était pas la première. Il y'avait là, outre la paire d'Irlandaises, un guerrier viking avec une hache grosse comme lui et dont Camille considéra le tranchant avec respect.

Le contournant précautionneusement - on ne savait jamais, il pouvait glisser, ou être pris d'un syndrome de Tourette avec passage à l'acte subit, d'une crise de schizophrénie paranoïde pourquoi pas ? - elle alla jusqu'à Abaigh qui tirait une tronche de six pieds de long sous terre.

Ben alors, qu'est-c'qui s'passe ? Vous en tirez, une tête...vous jouez à imiter un mélodrame ? Y'a River qui donne des cours si vous voulez.

Quoique même en déployant des trésors d'imagination, elle n'arrivait pas à imaginer Ivy dans un film lacrymal. Mais bon, ce pouvait être une anti-émulation due à la nostalgie du pays...franchement, elle qui venait d'un autre coin celtillon, elle ne voyait pas comment on pouvait regretter, vu que ça faisait bien huit siècles que c'était très surfait. Depuis qu'Arthur était mort, en fait. Même si le déguisement du Big Boss Fleury était très bien fait, ça suffisait pas pour restaurer toute la grandeur des Celtes.

Diego entra dans la salle de classe devancé par le viking aux cheveux blonds et aux discours particuliers. La chaleur de l’institut, avec le contraste du froid extérieur, déclencha un frisson chez l’argentin qui gesticula bizarrement. Une fois la maîtrise de son corps reprit, il regarda les deux jeunes filles présentes. Il reconnu facilement Ivy, avec son déguisement de tueuse de shériff. L’autre personne, il l’avait déjà croisé mais jamais parlé.

Alors qu’il hésitait à prendre la parole, Sven, lui, déblatéra une théorie sur le spectacle de la soirée. Il l’écouta parler, guère étonné de l’entendre émettre pareil discours. Au final, on s’y habitué vite. Néanmoins, son intervention eu pour effet d’alléger l’atmosphère. On aurait dit que les deux jeunes filles s’étaient un peu disputer. Pour ce qu’il y comprenait. Il se dit qu’il valait peut-être mieux ne pas s’immiscer dans la conversation… ou aider Sven à changer sujet. Ha ! L’horrible dilemme qui laissait place à l’indécision. Il devait choisir, espérons qu’il le fit avec logique.

« J’avoue que cette perspective m’enchante… Euh…Pas de voir la professeur à moitié dénudé, non. Mais de voir un spectacle musical. J’adore la musique, le piano plus particulièrement. J’en jouais un peu avant, mais maintenant avec mes doigts c’est impossible. Enfin, je suis sûr que ce sera surprenant ! Pas autant que le Sven ascensionnel de demain mais tout de même, ça devrait être impressionnant. »

Une nouvelle personne entra, apparemment assortit avec Abaigh. Il ne la connaissait pas du tout, et la salua brièvement d’un signe de main. Déguisé en mariée, et son acolyte dans le rôle du fiancé, il trouva l’idée plutôt sympathique. Mais voilà qu’elle laissa échapper un sarcasme incriminant la personnalité de River. La seule personne avec laquelle Diego eu une véritable conversation. Il appréciait cette dernière, et la savoir plutôt mal l’inquiétait.

« River ? Elle est triste ? Qu’est ce qui se passe ? C’est cette Georgia qui lui fait du tort ? »

Salon

Georgia déboula à toute vitesse dans les gradins de l'amphithéâtre... Normalement elle était dans les délais, mais fallait vite qu'elle se change.

Elle jeta le sac qu'elle tenait sur un des bancs d'amphithéâtre et retira ses ailes. Puis sa veste qu'elle troqua au profit d'une blouse. Elle se coiffa avec de la graisse de castor et sortit une paire de lunettes de geek toutes pourries qu'elle posa au bout de son nez...

Voilà, elle ne ressemblait plus à rien du tout !

C'est là qu'elle s'aperçut qu'elle n'était pas seule...

"Vous m'avez fait peur ! Imaginez que je me sois changée, EN-TIE-RE-MENT !"

Elle lança un grand sourire à l'assemblée...

"Salut, les filles ça roule ? Super vos costumes ! Abaigh et Camille, vous formez un SI joli couple ! Et toi, Ivy, je t'aime de plus en plus, c'est dingue, j'ai un truc ce soir avec les cow-girls !"

Elle avala sa salive, comme d'hab', elle parlait trop...

"Et vous les garçons, vous faites quoi de beau ? Vous venez aussi assister à notre petit spectacle ?"

(ma chambre)
Gabrielle avait revétu le masque, l'armure de combat. Elle était prête à affronter le monde et les reproches.
Elle poussa donc la porte de l'amphi comme le lui avait conseillé Georgia avant qu'elle fuit pour sa chambre. Un petit spectacle allait avoir lieu et Gabrielle esperait que les gens viendraient nombreux, par respect pour les Stryx et surtout Georgia qui avait donné de son temps pour préparer la soirée.
D'ailleurs, la New-Yorkaise se trouvait dans la salle, ayant abandonné son costume d'ange pour....euh...quelque chose de difficilement définissable.
Elle s'avança vers le groupe composait d'Ivy, d'Abaigh, de Sven, Diego qu'elle avait entraperçu le matin il lui semblait, Camille et Georgia.

"Bonjour tout le monde!"lança t'elle. On ne percevait rien de ses précédentes interrogations dans sa voix. Elle avait toujours été bonne comedienne, il fallait dire qu'elle avait des années d'entrainement.

"Alors Georgia, ils ne t'ont pas lapidés dans le salon?"demanda t'elle avec un petit sourire à la jeune fille. Elle s'avança jusqu'à elle et posa sa main sur son épaule.

"En tout cas, même si ça créé un esclandre parmi les gens bien pensants, merci de m'avoir défendu!"

Oui, même si l'italienne était spontanée, exubérante, extravertie et tout le tintouin, elle avait tout de même fait celà POUR Gaby et celà méritait un remerciement car l'on faisait rarement des choses POUR elle.
Elle apperçue alors le déguisement de sa coloc et d'Abaigh.

"Ouaaaa les filles, votre déguisement est vraiment geniallissime, il fait froid dans le dos!!"

En tout cas, elles étaient vraiment bien assorties. Ivy, qui avait lachement copié son costume, semblait arboré une mine moins rejouite que d'habitude, ce qui chez elle signifiait sans doute quelques problèmes d'ordre émotionnels.
Sentant bien que puisqu'elle ne la connaissait pas, toute question serait mal perçue et qu'elle à sa place n'aimerait pas être harceler par une bande d'inconnu, Gabrielle se contenta de lui adresser un sourire puis de se détourner.

"Bah j'ai l'impression que ta fête marche tellement Georgia, que les gens ne veulent plus quitter le salon et le foyer. Peut-être aurait-il fallu faire une annonce au micro dans le foyer?"

salon toilettes

Une fois arrivé aux toilettes, Alixtide avait commencé par observer à la loupe son visage dans la glace. Il était déjà rassuré sur le fait que son nez était toujours là, et non pas écrasé comme une pomme de terre comme il se l’était imaginé. Il répondit à Enzo avec un certain détachement résigné.

« Bah, c’est les Justix non ? Il faut bien qu’ils fassent leur travail … Et puis c’est pas vraiment comme si on était obligé de leur obéir … hé hé … »

Il faudrait bien qu’Enzo comprenne que la vengeance est un plat qui se mange froid, et que les chefs en général ne contrôlent jamais tout. Tout l’art étant de provoquer les failles et de s’y glisser.

*Enzo doit savoir le faire physiquement. Moi je le fais, intelligencement.*

Il était plutôt satisfait de son futur cothurne. Il lui assura ensuite qu’il aurait pu encore aller plus loin, en plaquant Gabrielle par terre, par exemple, et en lui faisant plein de bisous dans le cou. Comparé à ça, on ne pouvait pas dire qu’il avait fait grand-chose de grave dans le salon.

Après ces quelques mots, Alixtide s’occupa de régurgiter dans les toilettes les immondes chips au bacon qu’il avait mangé pour suivre Diégo. Il s’essuya rapidement la bouche avec un bout de papier toilette, et mit brièvement au point la suite des événements avec l’élémentaire. Le premier qui trouvait Cassandre ou Kiéran devrait leur annoncer le nouveau partage des chambres.

Sur ce, Enzo décida d’aller au jardin, tandis qu’Alixtide se rendait directement à la salle de classe. Il avait un sacré mal de tête et le nez douloureux, tout obstrué par son propre sang. Par contre il se sentait beaucoup mieux au niveau de l’estomac. Il balaya la place du regard tout en montant vers les plus hauts gradins. Il reconnut Abaigh dans son costume de domestique de cimetière, Camille habillée en mariée égyptienne, Ivy, Sven le viking fou, et même Diégo. Apparemment il n’avait pas fait son épreuve ascensionnelle … Heureusement pour le martien, Alixtide n’était pas en bonne disposition pour le réprimander. Ou pour réprimander Sven qui était responsable de l’attraction.

Il s’enfila dans une rangée de bancs, remarquant le nouveau costume de Georgia. La jeune furie discutait avec sa comparse qui n’avait plus de sang de poulet sur l’épaule. Il s’assit au fond de la travée, vérifia que la vue lui plaisait, et sortit de la poche de sa blouse la bouteille de lait qu’il s’était préparée. Il la garda serrée contre lui. C’était un savant cocktail de son invention. Cette boisson aurait le pouvoir d’effacer la migraine et de remplir son estomac récemment purgé. Elle rendrait le spectacle plus beau encore. Alixtide fixa son regard vide sur la scène en énumérant dans sa tête les ingrédients de son adorable breuvage, le sourire aux lèvres.

[ Foyer]

Carrie - Miss gros lapin blanc - entra dans la salle de classe, en saluant de sa grosse patte toutes les personnes présentes. Elle se tut. Il vallait mieux pour elle que personne ne devine qu'elle était ici. Même si quelques uns l'avait déjà vu dans le foyer...

Elle s'installa dans un coin retranché des estrades et s'isola. Prête à voir le spectacle et assumer l'humiliation qui s'apprêtait sans doute à lui exploser à la figure.

Diego admira avec quelle maestria on ignora complètement sa question. Il fallait dire que la pertinence de cette dernière n’était pas très importante. Il décida de s’asseoir sur l’estrade. Son parrain, Alixtide s’était placé un peu plus haut, d’un salut de la main il s’acquitta de paroles facultatives. En bas se trouvait la démoniaque Georgia qui s’affairait à lancer le spectacle. Il n’avait aucun grief contre elle personnellement, mais elle semblait employer des propos vexant à l’égard de ceux qu’elle n’appréciait pas sans réelles raisons valables.

Il se dégrafa sa cape de ses épaules, la plia et la mis sur le côté. Il ôta aussi son casque, lequel commençait à le déranger grandement. Il aurait aimé se changer, reprendre une tenue de civile, la soirée n’avait vraiment pas de quoi le captiver. Il décida qu’après le show, il irait se coucher.

Il ne prêta pas attention à l'immense lapin qui fit son entré. Impossible pour lui de distinguer de qui il s'agissait, quand bien même, elle ne portait pas son masque, il ne la connaissait pas. Il souffla de dépit avant de poser sa tête dans le creux de sa main à trois doigts.

Lyu arriva dans la salle de classe. il n'y avait pas encore grand monde dans la salle. Même les Stryx n'étaient pas encore tous là. A part Georgia, il n'en voyait aucun d'ailleurs et se demandait pourquoi leur prof tenait le bar, pendant que ses élèves se débattaient avec la préparation finale du spectacle.
Comme, il y avait encore plein de place dans la salle, il choisit donc une place à l'écart, ce qui avait pour avantage d'éviter d'être abordé à tout bout de champ.
Le jeune homme ne tenait pas trop à parlait à qui que soit, mais il ne voulait que les petites viennent le chercher dans la chambre qu'il partageait avec Angel.
Quoi que, en y songeant ça aurait drôle de voir les petites le trainait de sa chambre à la salle de classe.
A cette pensée, le jeune homme esquissa un sourire, que les gens autour de lui purent constater.

*Maintenant il n'y a plus qu'à attendre le début du spectacle. Je me demande qui peut être sous le costume du lapin blanc?*

La vie était faite d'agréables surprises doublées d'un timing impeccable... Gabrielle était revenue ! Et en plus sa main touchait son épaule, à elle, Georgia la folle...

"Ben non, ils ont aboyé... comme des petits roquets, mais non... Ils m'ont pas lapidée. Kenny "Waf Waf" O'Connel m'a donné une belle leçon de morale... C'était super ! Et genre ce mec, il est tellement fort, qu'il a une leçon de morale pour CHACUN d'entre nous ! Et il avait un petit sabre verdatre aussi, c'était trop bien... Après, je sais pas trop ce qui s'est passé... Rachel a pleuré, Ken a pleuré, Robin a pleuré, tout les Justix ont pleuré et puis ils sont allés se brosser les dents parce que le Banga ça tache les dents !"

Elle sourit. C'était une façon de voir les choses. Sa façon.

"Ben c'est normal, Gaby, je ferais tout pour toi... Tu le sais. Je suis folle mais des fois je fais des trucs qui se tiennent. Et là, c'en était un !"

Ivy vint lui apporter sa lettre de doléance à ce fumiste de Directeur des Etats Unis d'Amérique... Après avoir pris connaissance de la missive et malgré le style particulier d'Ivy, Georgia sourit encore un peu plus fort...

"Ca se tient. C'est un programme qui se tient. Je crois que t'as mis le plus essentiel : on dispose des flingues puis des fringues... Après les flics ils feront moins peur quand ils seront tout nus juste avec leur sifflet !"

Elle remarqua enfin que le Gros Lapin venait de s'asseoir... Mais qui se cachait derrière ce déguisement grotesque et attachant ?

Faisant une ultime tentative, Georgia cria à l'attention de la bestiole :

"Bon désolée Lapine ! J'ai cru que tu étais le gros Niko ! Alors si t'as pas aimé quand je t'ai pelotée, désolée, tout le plaisir était pour moi et moi seule j'ai l'impression !"