[soir] ballade nocturne

Elle aurait pu tourner les talons aussitôt, et rentrer dans l'instant, sans laisser au serbe le temps de répondre quoi que ce fût. Sans doute aurait-ce été plus judicieux, car elle commençait sérieusement à grelotter, et bien qu'elle ne les vît pas, elle sentait bien que toute couleur avait déserté son visage, et que ses lèvres bleuissaient plus encore à présent. Pourtant il y avait quelque chose dans les yeux de Iacobo qui stoppa son mouvement, quelque chose qu'elle ne s'expliquait pas, quelque chose qu'elle ne comprenait pas. Il la dévisageait, mais elle n'aurait pas su dire pourquoi, elle n'avait aucune idée de ce qui pouvait réellement se passer dans sa tête. Rien à voir avec certains regards envieux, tristes, inquiets ou même avides qu'elle avait pu connaître.

Il jetait sa cigarette, ce dont elle ne pouvait que lui savoir gré, même s'il avait eu la courtoisie, jusque-là, de rejeter la fumée de côté, de sorte à ne pas trop l'importuner. Elle se surprit à penser qu'ici, à l'institut, sans doute aucun des autres n'aurait cru qu'il pût parfois avoir de telles attentions. Comme il reprenait la parole, elle resta immobile, attentive à ce qu'il avait à dire, car en effet, ça avait de l'importance, beaucoup même. Elle avait eu quelques doutes, et voilà qu'il confirmait les faits.

Ainsi c'était lui... Elle aurait dû le savoir dès le départ : Tim ne se serait pas caché de lui offrir un présent. Même s'il avait redouté d'être surpris par Anna, craignant que son amie se méprenne, il aurait profité d'un briefing ou de la fin d'un entraînement pour ça. Et à qui d'autre avait-elle confié son attirance toute particulière pour le compositeur italien ? Elle avait fermé les yeux pendant qu'il parlait, tremblant plus encore, mais était-ce seulement dû au froid ? Ca ne lui ressemblait pas, avait-il dit... Ses prunelles pâles se posèrent de nouveau sur les siennes et un sourire étira ses lèvres violacées.

- J'aurais dû le deviner plus tôt... commença-t-elle dans un souffle. C'est un cadeau magnifique que tu m'as fait là... Merci infiniment. Mais...

Non, ça ne se faisait pas de demander pourquoi quelqu'un offrait quelque chose. Il n'y avait pas besoin de prétexte, de toute façon, juste la volonté de faire plaisir... Et pour ça, il était tombé juste, ça n'était rien de le dire. Pourtant, elle aurait souhaité savoir pourquoi celui que tous voyaient comme l'asocial et le dépravé de l'institut lui avait fait don d'une chose si rare, d'un bien si inestimable à elle. Pourquoi il n'avait pas osé le lui remettre en main propre aussi, pourquoi il avait laissé en suspens une question qu'il ne lui avait finalement jamais posée le matin même, ce qu'aurait été la suite de cette interrogation... Et pourquoi il la regardait ainsi, aussi.

Un coup de vent un peu plus fort la fit se recroqueviller un instant sur elle-même, frigorifiée, et elle laissa de côté ses questions, au moins temporairement, ramenant une mèche rebelle ravie de se déloger de sa coiffure, derrière son oreille.

- Rentrons, fit-elle d'une voix à peine audible et chevrotante, s'il te plaît...

Transie de froid, elle aurait sans doute dû ne se soucier que d'elle-même, mais elle n'aurait plus été Wind Smith, si elle ne s'était pas inquiétée de ce que le Stryx allait faire : lui aussi, il attraperait la mort à rester dehors, et elle ne concevait pas de le laisser là, sans avoir au moins tenté de le faire revenir à l'intérieur.

Elle lui avait souri . Elle aimait le cadeau . "Normal" se dit Iacobo. Mais le sourire , pas normal. Sa reaction non plus . Il etait maintenant arrete sur sa pensee : il venait de decouvrir la drogue la plus redoutable qu'il soit , elle vous detraquait et semait le trouble si facilement , elle inspirait a la fois le desir , la haine . la crainte , la tendresse . Il n y avait aucune coherence dans ses effets . elle vous entrainait dans un effluve de sentiments contradictoires . Et le pire dans cette histoire , c'est que vous aimiez cela.

Pendant que le serbe petait gentiment son cable , la belle gelait lentement , sa peau s'etant blanchie a l'extreme . On aurait presque cru qu'elle se figeait dans la glace , ce qui ne manqua pas d'effrayer secretement le serbe.

"Oui , le froid c'est sympathique quelques secondes mais on s'en lasse vite. Je rentre aussi. Tu vas rejoindre ... ton cavalier , hmm comment s'appelle t il deja , cet obscur viking aux moeurs si fines... enfin il doit avoir un certain charme qui s'accorde aux exigences britanniques , quoi de mieux qu une bonne choppe de biere sur les genoux d'un homme , un vrai apres tout?".

Il etait pret a la suivre , au moins jusqu'au speed dating viking.

Ou tu veux !

(hrp: En tout cas bravo , beau style , tres agreable a lire et a jouer avec ! )

Quelques instants encore, le regard de Iacobo resta posé sur elle, avant qu'il ne reprenne la parole. Etonnante capacité qu'il avait à toujours décrire les choses de manière disons... personnelle. Elle hocha la tête quant au froid dont il se "lassait" à son tour, joli euphémisme à son avis.

- Matas.

Elle se doutait bien qu'il se fichait éperdument du prénom de son cavalier viking de ce soir, mais elle avait répondu quand même à la question, par réflexe presque. Ah ! La belle cavalière ! Non contente d'avoir à peine accepté une danse, elle l'avait laissé en plan pour s'occuper d'une Laura déjà endormie à son arrivée... Et force lui était d'avouer qu'elle ne savait pas s'il était resté à l'amphithéâtre, ce qui semblait peu probable si tous les sketchs étaient terminés, ni où il se trouvait sinon, et que pour l'heure, elle n'avait pas envie de parcourir l'institut à sa recherche. Tout ce dont elle avait envie, c'était d'une bonne tasse de thé bien chaude, histoire de se réchauffer un peu...

Les exigences britanniques... Elle haussa les épaules avant de poser la main sur la poignée de la porte d'entrée.

- Peut-être assister à un opéra de Verdi ou Mozart dans un théâtre antique ? répondit-elle lorsqu'il évoqua le charme des buveurs de bière. Il a au moins le mérite d'avoir osé m'inviter...

Ca n"était pas un reproche, simplement une constatation. N'eût été le mot laissé par le viking d'un soir dans sa chambre, elle serait restée seule ce soir. En définitive, elle n'aurait pas agi bien différemment, vu le peu qu'elle avait échangé avec le jeune homme. Le pauvre... Il faudrait qu'elle lui présente des excuses, lorsqu'elle le croiserait, peut-être ce soir, ou en cours un de ces jours...

- Tea time... murmura-t-elle, plus pour elle-même qu'autre chose, en poussant enfin la porte.

[ Cuisine - je nous y emmène si tu veux...]

[Je te remercie du compliment, ça me fait vraiment plaisir. J'apprécie beaucoup ton style d'écriture quant au fond, aux idées, aux pensées de Iacobo, mais j'ai juste un peu de mal avec la typographie moi... :/ Enfin ça m'empêche pas d'exploser de rire devant mon écran XD]

Draena regarde ses deux comparses, tandis qu'au loin un couple..

**Wind et... oh.. Tiens tiens.. Le Gogodancer !**

La créole regarde une nouvelle fois ses acolytes, accrocs au chocolat chaud qui semblaient avoir gelés sur place.. Le silence était pesant... Trop pesant.. Voir glaciale !

"Bon.. euh.. bah..."

Il fallait prendre une décision et vite...

"Je rentre me changer et on y va ?!"

Affirmation plus qu'une question, elle joint la parole au geste et rentre dans l'institut.

Sa Chambre

HJ : Je ferme mon action pour cette journée^^

Niko ne fit pas attention à Iaccobo et Wind, il venait de se rendre compte qu'il avait agi en parfait idiot en posant toute ces questions, mais il avait parlé sans réfléchir. Mais le silence d'Enzo en disait long sur ce qu'il pensait. Bullet sentit une boule remonter le long de sa gorges tandis que Draena leur proposait de prendre plutôt la voiture. Puis elle s'en alla se préparer. Quand il furent seul, Enzo décida enfin de lui parler tout en le fixant dans les yeux. Niko blémit.

- Euh... bah... je... j'ai jamais voulu te blesser. dés le premier jour, c'est un mal partit entre nous. j'étais pas au courant de ton existence quand je t'ai rencontré.

Niko eut un rire géné, voir ce crâne le fixait de cette façon était assez déroutante. Puis il reprit.

- Mais je dois t'avouer que je trouves étonnant que tu sois juste fait d'eau, je suis peut-être maladroit dans ma façon de le dire, mais moi ça me dépasse de voir ce type de mutation... j'essaye juste de comprendre, pas d'être méchant.

Niko baissa la tête pour échapper au regard de l'homm' eau, en une soirée il venait d'être blessant avec deux personnes... peut-être n'était-il pas si gentil que le pensait Alicia

- En tout cas je te présente mes excuses! Tu n'es pas obligé de les accépter, mais je te les présente quand même.

Niko se mit à trembler de froid et retint un éternument en attendant la réponse d'Enzo

(edit: HJ: je te laisse conclure! j'aurais peut-être pas le temps de me connecter demain.)

Affublée d'un manteau de fourrure (mais qui avait bien l'idée de porter un truc pareil, elle croyait étouffer), Sahari débarqua dans le jardin sans crier gare, mais plutôt :

"Enzo!"

Ce fut à peu près à ce moment, en mettant un terme à la dispute calme entre Niko et Enzo, que Sahari songea qu'elle avait un communicateur, et qu'Enzo en avait aussi un. Elle pesta un peu contre elle-même, dans sa langue natale (ce qui pouvait paraître intimidant pour les jeunes hommes étant donné les sons rauques du langage) et s'empressa d'annoncer à l'élémentaire, en amorçant, par habitude, un geste vers son bras (pour le prendre...) mais elle se retint à temps pour ne pas paraître confuse.

"Ils ont besoin de toi à l'infirmerie, Olivier m'a faite quérir. C'est Alixtide, il a encore abusé des mauvaises choses..." conclut-elle l'air plus sombre qu'à son habitude.

Mais bon sang, ne savait-il pas qu'ils se rendaient à Washington le lendemain? Parfois, c'était à se demander ce qui passait par la tête du breton...

Elle se tourna vers Niko, qui ne semblait pas en très bon état, et trancha en sa direction :

"Vous n'allez pas l'air d'aller. Vous avez froid? Vous devriez mieux vous habiller lorsque vous sortez en plein hiver!"

Et, lui, elle le prit par le bras pour l'entraîner à l'intérieur. Ensuite, elle retournerait à l'infirmerie voir l'état d'Alixtide. Ils avaient perdus Jade, pas question qu'Alixtide aussi se désiste!

ENzo regarda l'Atom'X avec méfiance. pendant quelques seconde puis rompit le silence glacial.

"Excuses acceptée."

Les mutants étaient acceptée ici pour avoir le plus souvent une nouvelle chance, parfois une seconde chance alors il devait le respecter.

Sahari arriva à se momment en prononçant des mots incompréhensibles mais l'Italien parvint à extirper quelques mots : ...besoin...infirmerie...Alixtide

L'élémentaire ne mit pas longtemps à comprendre qu'Alixtide avait encore fait des siennes. Il appya sur le communtateur de son costume qui tomba sur le sol enneigé alors qu'Enzo reprenait sa forme classique, c'était la fin du bal pour lui.

"Pr Fouba, vous pouvez me ramener mon uniforme à l'infirmerie s'il vous plait."

Sans attendre la moindre réponse, Enzo se téléporta dans l'évier de l"infirmerie pour aller au plus vite.

Infirmerie