La perle du Nord

Les Renand finirent par être rejoints par un urgentiste. Il commençait à se faire tard dans la nuit et Kalalli sentait le sommeil alourdir ses paupières.

"Madame Renand, votre mari est extrêmement faible, nous avons bien cru le perdre. On nous a fait parvenir son dossier médical, apparemment ça fait plusieurs années qu'il s'éreinte ainsi sans ménager son corps... Il n'a pas supporté. Il a besoin d'un traitement de choc pour le requinquer. Il souffre de sévères carences alimentaires... Je vais être franc avec vous madame, il ne passera pas la rigueur de l'hiver dans les conditions actuelles..."

A ces mots, les larmes se remirent à pleuvoir sur le visage de la mère de Kalalli.

"Mais... Mais nous n'avons pas d'argent pour payer les frais d'hospitalisation... Pas d'assurance privée, rien..." expliqua-t-elle au médecin. Malheureusement le système de santé américain était ainsi fait. Le médecin exprima sa compassion pour les deux Inuits.

La mère de Kalalli était effondrée.

"Où allons-nous trouver cet argent, Kala ? Personne ne peut guérir ton père gratuitement..."

Le temps passa. Les activités pour se maintenir éveillé manquaient, bien que le brouhaha demeurait. Kala sentait ses yeux qui picotaient, et se les frottait régulièrement pour faire disparaître cette désagréable sensation. Il commençait à être tard dans la nuit, et lui qui se couchait généralement assez tôt était bousculé dans ses habitudes qui tentaient de reprendre le dessus.

Un urgentiste arriva finalement. Un mauvais pressentiment animait Kalalli, qui allait être confirmé :

"Madame Renand, votre mari est extrêmement faible, nous avons bien cru le perdre. On nous a fait parvenir son dossier médical, apparemment ça fait plusieurs années qu'il s'éreinte ainsi sans ménager son corps... Il n'a pas supporté. Il a besoin d'un traitement de choc pour le requinquer. Il souffre de sévères carences alimentaires... Je vais être franc avec vous madame, il ne passera pas la rigueur de l'hiver dans les conditions actuelles..."

Tel une pluie de coups de poignard, ces paroles s'abattirent unes à unes sur la famille. En état de choc, Kala resta figé. Les yeux écarquillés, il ne réussit qu'à tourner sa tête vers sa mère qu'il vit éclater en larmes en une fraction de seconde.

Un monde s'écroulait. Son monde. Le passé, bien que difficile, resterait un agréable souvenir comparé à ce qui allait arriver. Il ne reverrait sûrement plus jamais son père rentrer le soir de son travail éreinté, serrer un à un les deux seuls êtres qui n'avaient jamais comptés pour lui, puis raconter sa journée en s'asseyant gaiement à table pour pouvoir enfin se remplir le ventre.

Son père était quelqu'un de formidable, prêt à tous les sacrifices pour sa famille; il en donnait ici la preuve. Il ne se plaignait jamais, offrait le meilleur de lui-même dès qu'il le pouvait, que ce soit en privé ou au travail. Il chérissait ses racines, mais avait été contraint de fuir le grand Nord canadien lorsqu'il se rendit compte que lui et surtout sa famille ne pourraient vivre éternellement avec un climat déréglé comme c'était le cas.

Perdue, sa mère tenta de trouver une solution mais dut admettre la vérité :
"Mais... Mais nous n'avons pas d'argent pour payer les frais d'hospitalisation... Pas d'assurance privée, rien..."

A ces paroles, son père semblait condamné. Que faire ? Comment réussir à le sauver ? Deux questions qui s'entrechoquaient dans l'esprit de l'Inuit qui explosa également en larme. L'urgentiste exprima sa compassion devant ce type de situation qu'il devait voir régulièrement.

Tous les deux atteints de la plus grande détresse, ils pleuraient toutes les larmes de leur corps. Ils ne seraient pas capable d'aider cet être cher qui avait besoin d'eux.

Sa mère posa quelques questions auxquelles l'enfant était incapable de répondre :
"Où allons-nous trouver cet argent, Kala ? Personne ne peut guérir ton père gratuitement..."

Prêt à tout pour sauver son père, il essaya de formuler entre deux hoquets quelques possibilités, tentant plus de se convaincre qu'il pourrait sauver son père qu'autre chose:
" Je... Je pourrai le remplacer sur les chantiers, ou... ou trouver un travail pour rapporter de l'argent peut être... "

La mère de Kalalli secoua vivement la tête.

"Non, mon fils... Je ne veux pas que tu te sacrifies comme ton père... Tu es trop jeune... Non..." dit-elle tristement, mais avec une certaine fermeté. Elle tentait à nouveau de se ressaisir, comme plus tôt à l'appartement.

"Si seulement il existait des guérisseurs, comme avant dans notre clan..."

Sa mère refusa évidemment immédiatement sa proposition d'un ton ferme :
"Non, mon fils... Je ne veux pas que tu te sacrifies comme ton père... Tu es trop jeune... Non..."

Kala avait donné cette proposition sans y croire, il voulait tant pouvoir faire quelque chose s'il le pouvait. Mais il n'avait aucune idée malheureusement.

Sa mère parla à demi-voix, comme pour elle-même :
"Si seulement il existait des guérisseurs, comme avant dans notre clan..."

Il était vrai que les guérisseurs étaient des maîtres dans l'art de soigner les maux. Mais à présent, ils avaient tous disparus avec le temps, faute de relève...

L'inuit se laissa tomber sur sa chaise, son front reposant sur ses deux mains. Il cherchait désespérément une solution. Mais y'en avait-il vraiment une ? La seule façon de soigner son père était de gagner de l'argent pour qu'il puisse se reposer et se nourrir correctement.

Cette voie semblait bouchée. Sa mère ne le laisserait pas travailler, et même s'il faisait un petit boulot en même temps qu'elle, ils arriveraient tout juste à subvenir à leurs besoins, alors que l'urgentiste avait dit que la situation ne pourrait durer ainsi...

Il fallait donc réfléchir à un moyen de le soigner gratuitement. Mais rien n'était jamais gratuit pensa-t-il, lui faisant perdre le peu d'espoir que le garçon avait. Son regard toujours planter sur le sol, il se frotta le front, ce qui fit pivoter son regarder sur la table basse avec les magazines.

Sur les autres se trouvait celui qu'il avait lu quelque temps auparavant, celui qui parlait des mutants. Les mutants ! C'était peut être la seule solution pour son père ! Si l'un d'eux avait des dons de soins, peut être accepterait-il de leur faire profiter de cette particularité ?

Mais comment trouver celui qui serait capable d'un tel prodige ? Les mutants ne s'affichaient jamais, ayant trop peur d'être détestés et rejetés. Pourtant, il avait lu quelques lignes sur l'Institut dont le nom lui échappait, qui se trouvait à Salem. Si celui qu'ils recherchaient ne se trouvait pas dans cet institut, peut être que des gens pourraient les aiguiller dans leurs recherches. Après tout, c'était eux les seuls à pouvoir avoir ce genre d'information !

Hésitant, car ayant peur de la réaction de sa mère face aux mutants, et face à une idée aussi délirante, il se lança, faute de mieux à proposer :
" J'ai peut être une idée... mais je ne sais pas si tu vas l'accepter. La seule façon de le soigner sans avoir besoin de trop d'argent serait peut être qu'il rencontre quelqu'un ayant des dons de soigneur. "
Il regarda sa mère dans les yeux, prenant son courage à deux mains, il continua, craignant d'être coupé dans son développement :
[Hrp : s'il est coupé, merci de prévenir où, puis j'enlèverai ]
" Des dons... particuliers. Un mutant par exemple. J'ai lu que certains se réunissaient dans un institut à New York, plus précisément à Salem. Peut être y aurait-il quelqu'un qui pourrait nous aider ou nous rediriger vers un mutant capable de le soigner... Ca vaudrait le coup d'essayer, non ? Nous n'avons pas beaucoup de choix... "

Craignant une contestation de sa mère, il la fixa dans les yeux, se préparant à un net refus.

L'amorce de Kalalli intrigua sa mère, qui ne lui coupa pas la parole. Même si elle restait méfiante, la flamme de l'espoir brillait dans son oeil larmoyant.

"Des... mutants ? Tu veux dire ces gens dont ils parlent à la télévision ?" demanda-t-elle avec hésitation.

"Ils ne sont pas dangereux ? Tu crois qu'ils pourraient nous aider... ?" s'enquit-elle auprès de son fils, qui avait l'air mieux renseigné qu'elle.

A la grande surprise de Kala, sa mère sembla s'intéresser à cette proposition. D'une voix tremblante, elle demanda :
"Des... mutants ? Tu veux dire ces gens dont ils parlent à la télévision ? Ils ne sont pas dangereux ? Tu crois qu'ils pourraient nous aider... ? "

Soulagé d'avoir peut être trouvé une solution, il essaya d'expliquer à sa mère :
" Ils ne sont pas dangereux réellement. Mais comme chez les hommes normaux, certains sont mauvais. Le journal que j'avais pris disait que l'institut dont je te parlais visait justement à éduquer les jeunes mutants pour leur éviter d'être rejetés ou perdus, et qu'ils fassent des bêtises. Donc ceux là en tout cas, ne seront pas dangereux parce qu'ils sont encadrés. "

Il vérifia qu'elle suivait ce qu'il disait, puis reprit :
" Je ne sais pas exactement quels pouvoirs ils ont. Mais peut être l'un d'eux aura celui dont nous avons besoin, ou une de leur connaissance. Il faudrait peut être leur demander... "

Il ramassa le journal et montra l'article à sa mère pour qu'elle puisse cerner la "polémique" mutant.

La mère de Kala écouta son fils lui répondre, puis survola rapidement l'article du journal, les mains fébriles. Elle aurait été capable de se raccrocher à n'importe quel espoir... Et celui-là était bien le seul qui semblait leur rester.

"Nos ancêtres faisaient confiance aux autres exceptionnels, les shamans, les guérisseurs... On peut toujours leur demander de l'aide... Tu te sens capable d'y aller pendant que je reste au chevet de ton père ?"

Rapidement, elle parcourut en diagonale l'article. Lorsqu'elle reposa le journal sur la table, elle précisa :
"Nos ancêtres faisaient confiance aux autres exceptionnels, les shamans, les guérisseurs... On peut toujours leur demander de l'aide... Tu te sens capable d'y aller pendant que je reste au chevet de ton père ?"

Kala resta surpris. Il ne pensait pas que son idée pourrait aller aussi loin. Il n'avait jamais voyagé seul et New York était tout de même à plus de cinq cents kilomètres de Boston ! Mais dans le moment présent, c'était la meilleure solution, et il fallait que quelqu'un reste auprès de son père.

Il était timide, et n'avait jamais quitté sa famille. Mais il devait prendre ses responsabilités, ce n'était plus un bébé ! Et ici, l'enjeux était trop important pour jouer les introverties !

Songeant à son père, et rien qu'à lui, il confirma à sa mère qu'il irait à l'Institut Xavier, à Salem Center pour demander de l'aide.

[Hrp : j'aurai pu téléphoner aussi non ? c'est moins cher ]

[hrp : si tu veux ne jamais arriver à l'institut et découvrir que tu es un mutant, oui on peut faire comme ça.]

Il fut donc décidé que Kala irait chercher de l'aide dans cet institut à Salem Center. Cette ville était à environ 30 de New York. Le lendemain matin, la mère de Kalalli remit une partie de ses maigres économies au jeune Inuit pour lui permettre de voyager en monorail jusqu'à New York, puis de changer jusqu'à Salem Center.

L'adolescent arriva à Salem Center dans l'après-midi. Au 51 Greymalkin Lane, il se retrouva devant un mur ceint d'une grille en fer forgé, qui s'ouvrit toute seule à son approche.
De l'autre côté de la grille, se trouvait une femme mystérieuse, dans l'immensité du parc recouvert d'une neige épaise, au milieu duquel était dressée une bâtisse élégante.



"Signature mutante détectée. Bienvenue à l'institut Xavier, Kalalli Renand." dit-elle d'une voix neutre, avant de disparaître comme par magie.
Kalalli distinguait la silhouette de quelqu'un sur le perron du bâtiment, un jeune visiblement, qui attendait devant la porte. La suite ici.

[Hrp : ta phase courtier est terminée. Tu gagnes 1 point à ajouter à ton barème en suivant cette méthode (n'oublie pas les balises de mise en forme [list]). Pour le reste réfère-toi au guide de l'arrivant reçu par mp.]