Après la bataille

Jareld ouvrit brusquement ses paupières, il se rapella soudainement de ses affaires, ses valises qui attendaient devant les grilles de l'Institut. Il devait les récupérer avant qu'elle ne soit trempées...
Mais pour cela il devait laisser Cassandre... Après tout, qu'en avait-il à faire? Les élèves ne semblaient pas très intéressés par sa personne pour le moment, mieux valait-il chercher les valises maintenant. Et puis il y avait ici des élèves raisonables, songea Jareld en lançant un regard en coin à Ken.
De plus Jareld en avait assez de rester ainsi assit à moitié somnolent au pied d'un lit ou dormait une femme qu'il ne conaissait même pas. Il ne conaissait personne d'ailleurs. Yamina une de ses premières rencontres s'étaient volatilisée. Elle avait disparut alors que la salle des dangers s'était ouverte... Jareld se demanda un moment où elle avait bien pu se fourrer...
Agacé, il se leva et embrassa l'infirmerie d'un regard, essayant de déceler un comportement hostile envers Cassandre, mais rien ne lui indiqua que les élèves lui en voulait. Alors Jareld se décida à quitter l'infirmerie pour prendre ses affaires.

[Jardins]

[ Salle des Dangers]

Suivant toujours Sven, Gabriel fit son entrée dans l'infirmerie.
Ce qu'il vit l'étonna, sans l'émouvoir pour autant. C'était au-delà de ce qu'avait pu lui dire Sven. Il était impossible que lui seul ait pu causer autant de dégâts. Un autre professeur ? De toute évidence, oui.
Il y avait de nombreux élèves présents dans la pièce, certains dans un état critique, d'autre plus morts que vifs. Gabriel fronça les sourcils en voyant ça, une incompréhension apparaissant sur son visage.

Puis Sven usa de son pouvoir pour emmener Olivier et d'autres élèves en dehors.
Ca n'était peut-être pas une mauvaise idée, de sortir de cette pièce

Anna refit l'atèle de Kitty, immobilisant de nouveau son bras. La jeune femme resta silencieuse de longues minutes, ne répondant pas à ses questions. Puis une fois que l'atèle fut de nouveau en place, la leader des New-Genesix la regarda avec nostalgie. Cela se voyait dans ses yeux. La petite télépathe se demandait si elle avait dit quelque chose de mal. Elle n'en avait pas l'impression pourtant. Anna se releva et passa une main sur son front en soupirant. La jeune femme était surement fatiguée après ce qu'elles avaient fais pour libérer les professeurs de l'emprise des télépathes. Finalement son ainée prit la parole et lui assura qu'elles allaient retrouver le responsable. La fillette en était persuadée aussi. Elle lui répondit d'une petite voix :

"Moi aussi je suis sûre qu'on le trouvera."

Kitty avait-elle grandit finalement ? Elle n'espérait pas trop quand même. Elle ne voulait continuer à pouvoir lire des contes de fées. Ceux qui nous emmènent dans ce rêve bleu une fois que l'on s'endort bien au chaud dans son lit. La petite fille avait l'impression que les grands ne pouvaient plus accéder à ce rêve, qu'il perdait ce plaisir à s'envoler dans le monde des contes de fées. Mais pour l'instant cette question n'était pas vraiment importante. Alors qu'Anna se dirigeait vers Daedalion qui rampait, semblant vouloir échapper à Alixtide, la petite télépathe se leva à son tour et fit le tour de la pièce du regard. River et Jade sortirent alors que Robin arrivait à son tour. La fillette s'en voulait de n'être pas aller voir sa grande soeur de coeur. Mais elle s'occupait de Jade et la gamine avait pensé que la jeune femme avait plus besoin d'elle. Mais ses regrets furent détourné par une odeur qui vint lui agresser le nez. En effet, après avoir fait ce qu'Anna lui avait demandait, Alixtide venait visiblement de prendre la décision de la soigner. Mais la petite fille n'était pas d'accord. A ça non ! Et puis elle allait mieux ! Bon d'accord, ce n'était pas totalement vrai. Mais bon, elle ne voulait pas qu'Alixtide la soigne. Alors que le mutant odorant s'approchait d'elle pour la prendre dans ses bras et qu'elle s'apprêter à reculer pour lui échapper, Sven entra à son tour dans l'infirmerie faisait “fuir” Alixtide.

Il transportait le professeur Fleury sur un de ses nuages. Ainsi les profs étaient sortis de la salle des dangers. Kitty se demandait comment allait Gabriel. Mais alors qu'elle se posait cette question, la fillette vit le professeur Layne entrer à la suite du jeune norvégien. La petite télépathe était heureuse de voir que son parrain allait bien, mais en même temps elle ne savait pas comment réagir face à lui. Que devait-elle faire ? Les images de Michel se faisant déchiqueter par le professeur et son passage par la fenêtre de son bureau lui revinrent à l'esprit. Et si ça recommençait ? Kitty savait que ce n'était pas de la faute de son tuteur ce qui était arrivé, qu'il n'était pas lui même. Mais une peur subsistait dans son subconscient. Sven emmena Olivier et Daedalion ailleurs et demanda à Jenifer et elle ne le suivre. Mais la petite fille n'était pas sûre de vouloir le suivre. Elle ne pouvait pas partir comme ça. La fillette regarda Anna, cherchant un peu de courage dans la vision de la jeune femme. Elle l'admirait tellement e voudrait se montrer aussi courageuse qu'elle. Elle déglutit et tenant bien son bras contre elle, la petite fille commença à se diriger doucement vers Gabriel. Ses gestes étaient hésitant tout comme sa voix lorsqu'elle lui parla une fois qu'elle fut assez proche de lui :

"Parrain, tu vas bien ?"

L'enfant se tenait face à l'adulte et contrairement à d'habitude elle ne s'était pas jetée dans ses bras dès qu'il était entré. La fillette resta silencieuse pendant quelques minutes comme si le temps s'était arrêté puis finalement elle se jeta dans ses bras, oubliant son bras blessé. Elle grimaça sous la douleur et plongea son visage contre la poitrine de Gabriel. Les larmes se remirent à rouler sur ses joues et reprit en sanglotant :

"C'était pas ta faute. T'étais pas...toi même. Mais pourquoi ?...Pourquoi t'as pas résisté ? Pourquoi il a fallu que tu me fasses mal et que tu tues Michel ? Pourquoi les gens nous veulent du mal ?"

Kitty voulait comprendre. Elle savait que ce n'était pas la faute de son parrain mais une peur résidait dans son subconscient, une colère sourde contre ce que le professeur avait fait. Il y avait tellement de mort. Lyu, Michel, Louis et bien d'autres. Et les enfants télépathes, qu'étaient-ils devenu après leur assaut avec Anna ? Tellement de questions tournaient dans sa tête tel un kaléidoscope. Dans les bras de celui qu'elle considérait comme son père, la petite fille sanglotait doucement.

Deux de moins dans l'infirmerie, tout aussi mal à l'aise lorsqu'elles y sont rentrées, mais Anna ne pouvait rien pour elles dans l'immédiat et donc, plusieurs personnes en profitèrent pour s'engouffrer dans la pièce. Ca ne finirait donc pas ?! Elle se plaignait que l'infirmerie ne désemplisse pas, mais elle devait bien avouer que cela l'arrangeait. Au moins, elle faisait quelque chose qui lui occupait l'esprit et elle se sentait plus ou moins utile.

Anna sursauta une énième fois lorsqu'elle entendis le cri de Sven, découvrir qu'il y avait une Juliette sous un drap. Mais ce qui accaparait pour l'instant toute son attention était Olivier. Olivier inconscient, mais pas mort. Elle savoura juste un instant ce sentiment de soulagement avant de voir Cassandre, elle aussi inconsciente tenue par Jareld. Si elle avait senti un apaisement pour son professeur, la télépathe se redit devant la psychologue, la voyante, celle qui voyait tout, qui savait tout. Comment se fait il qu'elle n'ai jamais parlé de ce qu'il allait leur arriver à tous ? Pourquoi n'avait elle pas agit pour éviter ce massacre ? Encore des questions qui s'ajoutaient a toute la panoplie qui tourbillonnaient déjà dans son esprit. Laissant Jareld la poser sur un lit, Anna ne daigna pas venir la voir. Pour faire quoi, de toute façon ?

Le cortège Svenien reparti aussi vite qu'il était apparu, Anna se concentra à nouveau sur Alixtide, que personne n'avait encore pu arracher à l'infirmerie, attirée non pas par l'odeur, mais par le ton qu'il employait en s'adressant à elle. Il commençait sérieusement à l'énerver. Elle ne pouvait pas lui reprocher de vouloir aider. Au contraire. Surtout qu'il venait de lui faire une remarque qui lui semblait plutôt pertinente. Si il a de la fièvre, il y a infection. C'est ce qu'on lui avait toujours dit. Et avec les blessures que certains élèves avaient reçu, il était effectivement préférable de vérifier. Mais c'était certaines de ses idées absurdes qui avaient déjà fait peur à Daedalion et Kitty et qui risquaient de faire plus de dégâts qu'autres choses qui l'exaspérait.

"Je ne t'empêche pas de faire des soins, Alix'. Mais j'aimerais que tu te laves un minimum les mains, les bras et tant que tu y es, le visage. On ne donne pas des soins dans un tel état. Dit elle adoptant le même ton que lui. Et ne t'emballe pas à chaque fois que tu trouves un nouveau médicament !"

Il lisait la notice, c'était déjà ça.

Pendant ce temps là, Ken faisait sa réapparition, suivit de Melle Fouba. Anna souffla, se laissa tomber lamentablement sur le coin d'un lit et se ratatina sur elle même, levant à peine la tête lorsque Ken lui proposait de reprendre les rennes.

"Oui, répondit elle simplement. J'en ai marre. De toute façon, ce qui reste est complètement hors de mes compétences ..."

Pour ne pas dire que la grande majorité des blessures qu'elle avait vu défilé était totalement hors de sa porter.

"Merci Ken ..."

Toujours sans un sourire, elle lui lança juste un regard de remerciement sincère. De savoir que des professeurs étaient maintenant là et qu'ils sauraient sûrement mieux faire qu'elle, lui donna envie de sortir des sous sols dans lesquels elle commençait à étouffer.

Elle emboîta le pas à Jareld avant de voir du coin de l'oeil Kitty se jeter dans les bras de son parrain. Elle s'arrêta machinalement pour les regarder, quelque part attendrie par cette scène. Cependant, Anna n'aurait jamais cru entendre ce qui suivit de la bouche de la petite fille. Michel était mort ? Elle resta quelques secondes à essayer stupidement et désespérément, de trouver dans sa mémoire un autre Michel dans l'institut. Mais elle se rendit bien vite compte qu'à nouveau, elle venait de perdre un membre de son équipe.

Alors qu'elle s'était raccrochée a l'idée que ça se passerait mieux à présent puisque les adultes responsables de l'institut étaient là, elle perdit à nouveau tout espoir.

De l'air frais, vite. Avant qu'elle étouffe.


Jardin

Alixtide décrocha quelques secondes de sa lecture de la notice, pour se faire la réflexion que cette jeune femme-rapace de Mina avait la tête dure et l’esprit aussi simplet que les oiseaux de son espèce. Tel un perroquet elle répétait sans cesse « Mina » et ne souffrait visiblement que les mots de deux syllabes simples du type consonne-voyelle-consonne-voyelle. Heureusement que la sainte Tolérance habitait Alixtide. Il se promit d’aider la jeune fille à développer la partie humaine de son cerveau pour assimiler des mots plus complexes. Il lui décocha avec le sourire.

« Bon, c’est sûr que ça doit être purin de difficile pour toi, alors il faut en première insistance une nom de code facile : ça saura Vovo. »

Il vit que la jeune hybride s’occupait de Rob avec toute la grossière habileté que lui permettait ses doigts difformes. Puis Alixtide eut le plaisir de revoir Ken le chevalier blanc, qui semblait enfin ne plus souffrir du nez mais de la culpabilité douloureuse de ceux qui ont fait une grosse bêtise.

« Oui moi j’ai une entorse au nez comme d’habitude. »

Répondit-il à la question du jeune défiguré. Il s’approcha de Ken, son tube de gel anti-inflammatoire en main. Il fallait remonter le moral de ce fier paladin, où sans cela les forces vives de l’Institut seraient amoindries. Pour Alixtide il allait de soit que l’éboulement n’allait pas passer inaperçu aux yeux de l’armée. Bientôt ils en profiteraient pour attaquer les mutants, surtout les femmes faibles et les enfants comme Kitty. Il faudrait songer à prévenir la Sentinelle pour couvrir une si sordide opération militaire. Ainsi que le sénateur McCuffrey pour qu'il agisse au niveau politique. Alixtide frappa l’épaule du JustiX, et le rassura en ces termes.

« Hey Ken, ça arrive à tout le monde de frapper Juliette. Ta trop grande puissance saura l’utilité même, quand bientôt l’armée arrivera pour profiter du délabrement de chez nous et de nos profs. Il faut te préparer au combat du front, pendant que Vautourde et moi on s’occupe de la nuque. »

Il réfléchit un instant. Oui la place des guerriers comme Ken n’était pas dans l’infirmerie, surtout avec un nez tout neuf.

« Rassemble les Nexus, ce sont les meilleurs de l’Institut. Et prends aussi Gorgia et toutes les furies comme Camille que tu pourras croiser. C’est une bonne force de grappe. Vous ferez le blataillon des soldats de défense de l’Institut. »

Alixtide avait la conscience claire de ce fait : Ken en première ligne serait beaucoup plus efficace que lui en première ligne. Sur ces entre faits arriva l’Ours Gabriel, l’air toujours aussi sauvage et antipathique, prêt à mordre sans raison aucune la première proie à portée de mâchoire. Bien sûr la gamine Kitty préférait sa protection à celle pourtant plus compétente d’Alixtide.
Gargoyle se tourna vers Anna quand elle lui donna ses dernières recommandations avant de quitter son poste. Il regarda ses mains, puis gratta le sang agglutiné autour de son nez douloureux.

« Heu oui promis je me lave les mains, et je m’occupe de Madame Cassandre. Purin, elle m’a sauvé la vie, je dois lui rendre la mort née de sa pièce. »

Il se rendit au chevet de la psychologue, observant dans un premier temps les lésions externes pour appliquer le cas échéant la pommade salvatrice.

*Quand j'aurai fini le soin des malades, j'irai proposer à Gorgia mon idée de blataillon...*

[ labo]

Après une descente au labo pour le moins difficile, durant laquelle Noémie lui posa une question pour le moins étrange, à laquelle Jonas répondit après quelques instants de réflexions.

« Non… Je ne suis pas Croyants… Je n’ai foi qu’en le chemin qui se trouve sous mes pieds. Mes parents sont des scientifiques et j’ai été élevé loin des religions et de leurs histoires… Je n’y connais pas grand-chose et cela m’importe peu au final… »

Il n’avait jamais vu l’intérêt des religions, même depuis qu’il était de retour de l’Afrique, à quoi cela pouvait-il servir ? A pas grand-chose d’après Jonas, mais il savait que beaucoup de personne y attachait une certaine importance.

Vint ensuite la mauvaise nouvelle, le laboratoire était fermé et la porte solide, ils furent obliger de rebrousser chemin pour retourner à l’infirmerie, il n’y avait aucun endroit où entreposer les corps, malheureusement… Commença alors une difficile remontée, encore plus difficile que la descente, jusqu’au moment où ils arrivèrent â nouveau à nouveau à l’infirmerie. Épuisé, Jonas déposa le corps.

« Noémie, on devrait le laisser par ici, il n’y a pas d’endroit où mettre les morts. Pour ma part, je ne vois pas en quoi je serais encore utile pour le moment… Je n’y connais rien et je vais gêner plus qu’être utile… Je vais faire un tour… »

[ Où le vent m’emportera]

Lyu. Si il y avait quelque chose à laquelle Sahari ne s'attendait pas, c'était cette nouvelle. C'était impossible, les Oryx rebondissaient sur toutes les situations. Ils esquivaient les dangers avec agilité. Mais Sahari l'avait tué. Lyu. Son élève! Quelle malédiction souffrait-elle, pour semer mort et dévastation autour d'elle. C'est déstabilisée et balancée entre ces pensées inconfortables qu'elle entra dans l'infirmerie, derrière Ken. Elle n'osait pas imaginer son corps, inerte. Lyu était tellement... Lyu. Coupable et atterrée, Sahari observa plusieurs jeunes sortir de l'infirmerie. Les effrayait-elle? La ramenant à la réalité, Ken s'adressa à elle et Sahari s'approcha de Juliette. Elle posa durement la main sur l'épaule de Hwang, avec une pression pour lui faire comprendre qu'elle avait besoin de sa coopération.

"Hwang, je préfèrerais que tu t'occupes des autres blessures, je m'arrangerai avec les os cassés, d'accord? Il ne faut pas s'épuiser inutilement, travaillons intelligemment!"

"Tous ceux qui ne sont pas blessés ou ne soignent pas quelqu'un, sortez. On aura besoin d'air pour bien travailler..."
Et elle espérait que Gabriel ait de meilleures connaissances en médecine qu'elle... En attendant, elle prenait les opérations plus ou moins en main. Que voulez-vous, on est impulsifs ou pas!

En entendant Alix parler quelque part dans son dos, Sahari se retourna et vit Jonas et Noémie déposer le corps inerte de Lyu dans l'infirmerie. Figée, elle put bien observer qu'aucun fragment osseux ne semblait le traverser, soulageant sa culpabilité et mais ps sa peine, mais il était très pâle -évidemment- et boursoufflé. Elle ne se rendit pas compte que sa main reposait toujours sur celle de Hwang et qu'elle ne bougeait plus, trop occupée à observer le jeune cantonais...

[HJ : l'infirmerie, la salle des dangers et le labo sont sur le même étage, ne l'oubliez pas ]

Ken sourit légèrement à Anna quand elle lui avoua ce qu'il savait déjà : ça lui ferait du bien de se reposer. Mieux valait reprendre des forces pour la suite, qui s'annonçait déjà difficile. Il sentait dans l'air un parfum de vengeance et les regards qu'il lançait à certains ou qu'il avait captés montraient qu'il avait raison : les élèves n'oublieraient pas et ne pardonneraient pas. Même si ils pourraient sûrement comprendre leurs professeurs contrôlés, ceux derrière tout ça paieraient pour ce qu'ils avaient fait...et ça ferait mal.
Il resta quelques secondes silencieux en pensant à ça avant de reprendre la parole envers Anna, qui se levait pour partir loin de cet endroit où elle avait beaucoup fait et beaucoup subit.

"C'est normal. Reposes-toi, tu le mérites."

Il entendit ensuite Kitty parler à son parrain et lui poser des questions aux réponses impossibles : il compatissait grandement à Gabriel, il n'aurait pas voulu être à sa place. Kitty était mignonne, forte et très courageuse mais elle le mettait face à ses responsabilités et il devait se montrer rassurant et sûr pour l'aider elle : c'était une mission impossible et tous le savaient ici. Son regard s'attarda quelques secondes sur lui, avant de le laisser pour ne pas le gêner et surtout lui permettre de parler au mieux, seul avec la petite fille.

Par la suite, alors qu'il se tournait vers Noémie et Jonas et que ce dernier partait, il entendit Alixtide lui parler avant qu'il ne pose sa main sur lui. Il n'avait jamais été un grand fan de son camarade, le trouvant étrange et parfois trop bizarre, mais son côté décalé ne faisait pas de mal : ça divertissait légèrement les gens ici si il ne faisait pas trop de bêtise et ça permettait de se calmer un peu.
O'Connell sourit légèrement après ses paroles : elles étaient amusantes mais elles avaient un fond de vérité très clair. Ce fut pour cela que son sourire disparut et qu'il lui parla d'une voix plus calme qu'auparavant.

"Tu n'as pas tort, Alixtide : on va devoir rassembler des gens pour s'expliquer avec les responsables, et je peux t'assurer que l'addition sera salée. Et je suis d'accord pour dire que j'essayerai d'être en première ligne pour montrer que mon pouvoir peut aussi faire très mal à ceux qui le méritent."

Une pensée envers Juliette l'effleura et il resta silencieux quelques instants avant de se reprendre.

"Mais on a le temps avant ça : même si on risque d'avoir des ennuis rapidement avec la police et la ville, mieux vaut essayer d'aider les gens ici plutôt que d'aller sans préparation s'occuper des responsables. Ils nous ont eu en étant terriblement préparés et en ayant une bonne stratégie...on les aura en faisant de même."

Sa détermination était claire, et il sourit légèrement à Alixtide pour lui faire comprendre que tout irait bien. Il se détourna ensuite de lui pour voir son ami Robin, qui semblait en sale état mais qui devrait pouvoir s'en sortir. Il lui sourit quelque peu avant de parler d'une voix plus joviale.

"Alors, tout pour se faire bichonner et rester tranquille dans son coin, hein ? Ca va, toi ?"

Il voulait être drôle mais son inquiétude pour un de ses seuls amis était très visible.

Alors qu'il s'apprétait à sortir de la pièce, Gabriel fut abordée par Kitty.
Cette dernière, tenant son bras, semblait hésitante. Gabriel ne manqua pas de le remarquer mais il préféra ne pas questionner la fillette. Qui sait ce qu'elle avait vécu et surtout, ce que lui avait pu faire. Pour l'instant, il fit bonne figure et accueilla sa filleulle avec le sourire.

- Salut fillette, dit-il en réponse à son salut.

Et avant d'avoir pu dire autre chose, Kitty se jeta dans les bras de Gabriel. Les bras levé, comme effrayé de toucher la fillette, Gabriel resta un instant comme ça. Puis il enlaça sa filleulle, aussi doucement qu'il pu pour ne pas lui faire mal.
Il laissa ainsi Kitty pleurer et se lacher.
C'est ainsi qu'il apprit plus en détail ce que lui, en tant que possédé, avait pu faire aux élèves et à sa filleulle en plus. Il ne dit rien mais beaucoup de choses de bousculer dans sa tête. Pourquoi ? Que s'était-il passé ? Quelqu'un était-il derrière tout ça ? Si oui, Gabriel se fit alors la promesse de lui faire payer.

- Je ne sais pas encore ce qui s'est passé, finit-il par dire.Mais je te promets de trouver l'origine.

Il n'eut pas alors le temps d'en dire davantage. Sahari évacua l'infirmerie afin de laisser le champ libre aux soigneurs et l'espace nécessaire aux blessés. Gabriel jeta un coup d'oeil aux étudiants blessés puis repoussa gentiment sa filleulle.

- Sortons, reprit-il. Laissons la place aux soigneurs. Allons ailleurs pour discuter.

Alors qu'elle pleurait, Kitty sentit les bras de Gabriel l'enlacer doucement comme s'il ne voulait pas lui faire du mal. La petite fille sût alors que qu'il était redevenu vraiment lui-même et se laissa aller dans ses bras réconfortants. Elle entendait les bruits dans l'infirmerie, les discussions qui s'y passait. Gabriel lui promit qu'il en trouverait l'origine. La fillette profita de ce moment de réconfort. Elle ne savait pas ce que leur réserver l'avenir et avait peur de le découvrir. Elle se rappelait le cours sur l'histoire des mutants qu'ils avaient eu à la rentrée. Ils avaient tous été exterminé par la Commission Eden. Et elle s'était servie d'un télépathe. Et si tout recommençait ? La petite télépathe ne voulait pas que tout recommence. Elle resta blottie contre Gabriel, se sentant en sécurité maintenant qu'il était redevenu lui-même. Bon au fond d'elle, elle se demandait si cela durerait et l'espérait vraiment. Mais le seul moyen d'empêcher que tout recommence, c'était de trouver le responsable de tout cela. Kitty entendit Mlle Fouba prendre le relais et demander à tous ceux qui n'étaient pas blessé de sortir de l'infirmerie. La fillette avait encore mal au bras mais la douleur n'était pas insupportable. C'était comme lorsqu'on se donne un choc et on a mal pendant un moment. Gabriel l'écarta un peu et lui proposa justement de sortir de la pièce et d'aller ailleurs afin de discuter. La petite fille sécha ses dernières larmes. Elle devait se montrer forte. A ce moment là Jonas et Noémie arrivèrent transportant de nouveau le corps de Lyu dans l'infirmerie. Instinctivement, l'enfant se tourna vers Sahari. Il était dans son équipe. Quand elle vit la jeune femme noire, la main toujours posé sur l'épaule de Hwang, qui fixait sans bouger le corps du petit chinois, son coeur se serra. Il y avait eut tellement de mort. Pourquoi les gens de l'extérieur ne les laissaient pas vivre tranquille ? Kitty détourna la tête et plongea son regard triste dans celui du professeur Layne. Elle lui répondit d'une petite voix :

"D'accord parrain. On peut aller dans les salles de classes si tu veux ?"

La petite télépathe voulait sortir de l'infirmerie. C'était trop dur de rester. Et puis comme ça elle ne dérangerait pas les soigneurs et elle pourra parler plus tranquillement avec son parrain. Kitty prit doucement la main de Gabriel. Elle ne lui en voulait pas même si ses gestes pouvaient sembler encore un peu hésitant. Puis accompagné du professeur Layne, la fillette sortit de l'infirmerie.

[ Salle de classe]

Ce ne fut que lorsque sa main retomba mollement contre son corps, après que Hwang soit parti pour s'occuper de Robin, que Sahari revint à la réalité. Elle observa un instant le coréen faire son travail, impressionnée, puis chercha son collègue du regard, pour s'apercevoir qu'il était parti.

*Manifestement, il ne doit pas avoir de bien meilleures connaissances que moi en médecine...*

Un peu déçue, Sahari se retourna vers Juliette en faisant bien attention de ne pas retrouver le corps de Lyu une fois de plus dans son champ de vision.

*Voyons voir ce qu'il y a ici...*

L'Africaine se pencha sur la pâle gothique romantique, inquiète par son teint, et effleura son épaule des doigts pour mieux comprendre ce qu'elle avait. Une fracture au niveau de la clavicule, et une autre au niveau de l'épaule. Probablement douloureux, mais rien de bien méchant en fait... Et Hwang semblait avoir bien "nettoyé" les alentours du sang qui avait coulé. Constatant les dégâts, la professeur songea :

*Oh... rien que ça...*

"Juliette, je vais ressouder tes os. Ils n'ont pas été trop déplacés alors ça ne devrait pas faire trop mal, mais je ne peux pas promettre que tu ne sentiras pas quelque chose de bizarre... Une espèce de picotement."

Sahari posa ses deux mains de par et d'autre de l'épaule de la justix et commença à la réparer, en appuyant légèrement pour rapprocher les fragments osseux l'un de l'autre. Au bout d'une quinzaine de secondes, le traitement fut terminé et Sahari put recommencer avec le nez de l'italienne, qui semblait aussi être cassé. Décidément, les Justix avaient eut des problèmes nasaux, aujourd'hui! Quelques secondes de plus, et il n'y paraissait plus rien! L'africaine lança ensuite un sourire encourageant à sa patiente. Sourire qu'elle perdit en reconstatant son teint pâle.

*Elle ne va quand même pas s'évanouir!*

"Tu te sens mieux, Juliette?"

Alixtide n'en crut pas ses yeux de voir Jonas et Noémie revenir déposer le corps un peu plus gonflé et pâle de ce pauvre Lyu. Il ne put s'empêcher de bloquer sur l'observation de ce corps inerte. Une sensation de froid l'envahit.

*Lyu, Lyuis, Louis et Lyou. Purin sûrement qu'en chinois Lyu ça veut dire Louis... C'était le jour des Louis...*

Il frissonna et regarda Cassandre, qui avait le même teint de cadavre que Lyu et Louis, mais naturellement. Elle était vivante elle.

Le parfum ensoleillé de Madame Fouba alerta le mutant de sa présence. L'Ours Gabriel, dans une nouvelle manifestation d'irresponsabilité qui n'échappa pas à Alixtide, s'en fut sans demander son reste. C'était aussi bien. La gamine le suivit ce qui causa un vif sentiment de regret à Gargoyle. Il avait eu la possibilité de se rapprocher d'elle, mais il n'avait pu la saisir à temps. Le gros ours mal léché nétait pourtant pas un exemple à suivre pour elle. Il se promit de veiller d'avantage sur la petite télépathe à l'avenir.

Alixtide se plongea dans la réflexion, son regard oscillant entre Cassandre, le tube de gel, Lyu. Il n'osait pas toucher le visage sali de la psychologue. Mais sa responsabilité d'infirmier l'obligeait à agir. Il mit un peu de pommade anti-inflammatoire dans la paume de la main de la Dame Blanche, arrangea les draps et laissa le tube à côté de son épaule. Il se pencha vers elle.

"Vous le saviez qu'à la fin, vous deviez vous soigner toute seule. Ben moi Alixtide, je le fais ce qui était prévu."

Dit-il, persuadé que la fine voyante avait déjà approuvé cette décision plusieurs semaines auparavant. Alixtide se redressa sur le tabouret qu'il avait emprunté.

*Il est purin où Niko ??*

Ken le guerrier restait près de Rob, et Alixtide lui darda un regard sévère. Avait-il compris ses paroles, et celles de madame Fouba ? Il fallait agir au lieu de chouchouter les blessés. Surtout que Vautourde s'occupait très bien du basketteur.

"Allez allez Ken, va voir Gorgia si tu sais pas quoi faire ni comment. Elle te dira."

Dit-il rapidement, essayant de communiquer du stress au jeune Justix. Bientôt le dragon Juliette allait se réveiller et Madame Fouba exercer son pouvoir d'exclusion des mutants inutiles. Il était venu le temps de s'esquiver avant d'être à nouveau leur cible.

Alixtide se leva et alla ramasser le drap utilisé plus tôt par la gamine pour qu'elle se change en toute discrétion. Il s'accroupit devant Lyu, le regarda encore un moment. Son visage bouffi et fermé ressemblait vraiment à celui du poupon Louis, le sang en moins. Il le momifia dans le drap, appréciant avec surprise l'odeur froide qui se dégageait du corps. Il commença à le soulever, mais le bougre pesait un poids certain. Alixtide enclencha son communicateur encore vivotant.

"Niko Purin ! Je t'appelle là ! Je t'attends depuis des lampes à l'infirmiérie ! J'ai besoin de toi pour heu... pour déneiger le portail du jardin. Dépêche-toi de venir m'aider sinon les profs vont nous tuer."

Il espérait que le gros copain avait laissé ouvert le communicateur. Le mieux pour éviter que les cadavres ne gonfflent c'était de les garder au froid, dans la neige. Alixtide avait l'expérience des chambres froides et c'était de loin la solution la plus digne pour préserver les formes des carcasses.

"Bienvenue Mina."

Ken avait entendu Hwang accueillir la nouvelle : lui-même l'avait déjà vu auparavant mais il n'avait pas eu la présence d'esprit de lui parler. Avec tout ce qui s'était passé autour d'eux, il avait songé à tout sauf à ça et il était content de voir qu'un de ses camarades le faisait à sa place. En plus, Hwang était clairement indispensable à l'infirmerie et gardait la tête froide : ça faisait plaisir de voir qu'il s'en sortait bien et que l'infirmerie elle-même devenait un peu plus calme.
En effet, l'endroit n'avait plus grand-chose de la folie qui y avait régnée quelques instants auparavant : les blessés étaient soit partis, soit se reposaient et les personnes à soigner se faisaient rares. Chacune avait d'ailleurs quelqu'un pour l'aider, et Sahari, Hwang, Mina, Alixtide et les autres s'en sortaient très bien ; il n'avait rien à faire.

Il savait qu'il avait dit à Anna qu'il prenait le relais mais il ne pouvait aider personne : il prenait plus de place qu'autre chose. Avec le retour des professeurs et le calme de Sahari Fouba, les choses allaient mieux et il sentait la pression retomber. Il sourit légèrement à Mina, et parla d'une voix calme, à la fois pour la mettre à l'aise mais aussi un peu pour s'occuper : il se sentait mal à l'aise de rester là sans rien faire, au milieu de cet endroit où il avait vu beaucoup de choses horribles aujourd'hui.

"Je suis Ken. Le pire est passé."

Alixtide recommença à lui donner des ordres et à le pousser à aller voir Georgia : il le fatiguait. Même si il savait que son camarade était un peu dingue, le moment présent n'était pas celui de la tolérance absolue et il n'avait aucune envie d'être encore ennuyé avec ça ou de voir Georgia : elle ne l'aimait pas, il ne l'appréciait pas et ils avaient failli en venir aux mains quelques temps plus tôt. Même si il savait qu'il devrait s'expliquer avec elle, O'Connell n'avait pas l'humeur pour ça maintenant et il sentait que si Alixtide continuait, ça l'énerverait d'avantage.
En fait, il avait l'impression que son camarade le poussait, poussait encore et encore à partir et il détestait ça. Ce genre de choses, ces pratiques de presque harcèlement agissaient comme des comburants avec son caractère qui n'était pas simple et qui pouvait facilement s'apparenter à un combustible : les deux mis ensemble créaient souvent des petites colères qui pouvaient devenir grandes.

Néanmoins, Fury devait rester calme et il se tourna vers Alixtide, le regard fatigué. Il parla d'une voix un peu lasse à son camarade.

"Alixtide, c'est gentil, mais je n'ai aucune envie de voir Georgia. Je sais qu'elle doit déjà être en train de préparer un plan de bataille ou de prévoir comment elle cassera des têtes, et c'est très bien : tout le monde fera ça en temps utile. Ca me démange aussi de faire payer ceux qui nous ont fait subir ça, et je te promets qu'on arrangera ça pour qu'ils n'oublient jamais leur erreur...mais pas maintenant.
Là, on va avoir des soucis avec la police, avec les familles et tout le monde est fatigué. Là, je crois qu'il vaut mieux souffler un peu."

Il soupira, sourit un peu tristement à son camarade avant de s'approcher de Sahari, qui s'occupait de Juliette. Elle accomplissait encore une fois des miracles avec ses pouvoirs et il fut heureux de voir sa camarade reprendre forme humaine : ça plus les soins de Hwang devrait normalement la tirer d'affaire. Il s'accroupit à ses côtés et la fixa pendant quelques instants avant de sourire en l'entendant parler d'une voix faible ; comme toujours, elle demandait après Noémie et voulait prendre soin d'elle avant tout : c'était mignon.
Il prit à son tour la parole pour rassurer sa camarade. Il se sentait terriblement coupable après ce qu'il lui avait fait et avait du mal à la regarder en face, mais il savait qu'il devait y passer : il le lui devait bien.

"Noémie va bien, ne t'en fais pas. Elle a été un peu secouée mais est hors de danger. Math et Jonas sont aussi en bonne santé et la crise est passée : à ce que j'ai vu, même Cassandre va bien. Les professeurs étaient contrôlés, c'est pour ça qu'ils ont agi ainsi mais Kitty et Anna ont géré ça et tout va mieux, maintenant. Je..."

Ken déglutit difficilement mais rassembla son courage et se lança.

"C'est moi qui t'ai frappé et c'est moi qui t'ai blessé, Juliette, je...je suis désolé. Cassandre...elle m'avait frappé au nez, et j'étais tellement énervé, tellement enragé que je ne savais plus ce que je faisais...je t'ai vu avec elle et j'ai de suite songé à te faire partir...par n'importe quel moyen. Je...je n'avais pas remarqué ma force, et je t'ai frappé...trop fort, beaucoup trop fort. Je...je suis désolé...pardon..."

Il baissa lentement les yeux. Il savait qu'il n'avait jamais été très ami avec Juliette mais ils s'étaient rapprochés quelques temps auparavant et il s'en voulait terriblement...et ça se lisait sur son visage et dans le ton de sa voix. Il parla bas pour que seule Juliette puisse vraiment l'entendre, ne voulant pas partager ces moments avec d'autres : ça ne concernait qu'eux deux et sa culpabilité.

Sahari sourit en guise de réponse à Juliette qui la remerciait. Par contre elle ne sut pas quoi lui répondre et fut bien heureuse que ce soit son leader qui offre les réponses qu'elle attendait. Le professeur des Oryx, pour ce qu'il en restait, écouta aussi les explications de Ken en fronçant les sourcils. Les explications commençaient à diffuser plus clairement dans son esprit. L'africaine jeta un coup d'oeil au corps de Lyu, une larme perlant au coin de ses yeux. Voilà qu'elle voyait mourir deux garçons en quelques mois. L'image de Mino se superposa au corps de Lyu et un instant, Sahari se sentait perturbée, désorientée. Deux fois elle avait perdu le contrôle, et deux fois il y avait eu carnage. Elle tourna son regard embué dans la salle et vit Kieran, qui se trouvait avec elle dans le hall, quelques instants avant qu'elle perde la mémoire. Elle avait beau s'efforcer d'imaginer ce qui s'était passé, c'était le black-out. Oh, elle devinait bien que c'était elle qui avait enlevé la vie du jeune dessinateur, après tout c'était l'évidence, mais elle ne parvenait même pas à s'imaginer la scène. Serrant ses mains devant son ventre après s'être séché les yeux, comme si cela pourrait l'empêcher de commettre des gestes incriminant dans le passé, elle se rapprocha d'Alixtide, qui l'avait ramenée les deux pieds sur terre et le sermonna légèrement, tout de même distraite.

"Pitre! Ce ne sont pas des farces à faire voyons... Un peu de respect pour..." Elle ferma les yeux. "Ce ne sont pas des choses à dire!"

Elle n'écoutait déjà plus Alixtide et Ken qui s'obstinaient encore. Elle commençait à se sentir lasse, mais n'était pas prête à se coucher et laisser les événements suivre leur cours sans qu'ils n'interviennent. Elle répondit à Hwang en hochant négativement, ses cheveux faisant des siennes -en même temps, le peu de tissu qui les recouvrait toujours ne suffirait jamais à les tenir en place...

"Je pense qu'elle est simplement épuisée. Et si tu n'arrêtes pas, tu ne tarderas pas aussi à tomber dans les pommes... Le mieux est de la laisser se reposer et d'essayer de comprendre ce qui nous est tomber sur la tête, je crois..."

*Et me cause ce mal de crâne.*

Le jeune coréen venait de soigner l'afro-américain et Sahari pensait bien que tous les blessés avaient été soignés.

Elle alla alors tirer Lyu auprès des autres décédés, resta quelques instants auprès des corps inertes et les emballa enfin plus ou moins bien dans des draps, en attendant de trouver mieux. Elle retourna de nouveau voir les élèves et les incita à sortir, après avoir vérifier les constantes vitales de la psychologue.

"Allons, on sort. Cassandre va s'en remettre et j'ai bien confiance qu'elle retrouve par elle-même ses esprits, et la sortie..."

Sahari avait à peine terminée sa phrase que la voix de Cerebra résonna dans l'infirmerie.

"Sahari, des élèves discutent dans une cabane de bois dans le jardin, d'autres organisent un petit campement dans le hangar. Olivier, Gabriel et quelques élèves discutent aussi dans l'amphithéâtre."

"Merci, Cerebra..."

Sahari se dirigea alors vers la porte et fit signe aux élèves de sortir devant elle, demandant seulement à Mina de l'attendre. Les autres pouvaient bien aller là où ils voulaient. Elle s'adressa à elle en refermant la porte et en commençant à marcher.

"Tu étais dans le hall avec moi n'est-ce pas? J'aimerais que tu me racontes ce qui s'est passé, s'il-te-plaît..."

Elle se souvenait de lui avoir parler tout juste avant de ne plus se souvenir de quoi que ce soit. Que s'était-il passé ensuite?

Hangar

Hangar

Hangar

Alixtide suivit d'un œil sceptique les gestes et les paroles de Ken. Décidemment le grand guerrier si courageux était bien décevant. Se reposer et s'occuper des familles... alors que l'armée pouvait débarquer à tout moment. Sans doute le Justix n'était-il pas au courant de ce qui se tramait comme complot contre l'Institut. Carlie Marin les avait gardé à l'écart de tout cela pour mieux les embrigader. Il soupira.

"Ouais Ken repose-toi... Gorgia trouvera des gens de toute façon."

Il n'avait plus le courage de motiver le fainéant Justix. Cependant qu'il attendait une réponse de Niko près du corps de Lyu, les paroles de Sahari firent sursauter l'infirmier Breton.

*Des farces à faire ?? des choses à dire ??*

Il se leva et s'écarta du corps de Lyu emmailloté grossièrement par ses soins, et se dirigea vers la porte. La grande chamane semblait pour le moins perturbée, émue, et complètement désorientée. Ses paroles étaient insensées. Mais comme par hasard c'est lui qui faisait les frais de sa folie. Elle se mit à recouvrir de drap les autres corps et à chasser tout le monde devant elle. Alixtide connaissait les méthodes de l'Africaine pour se débarrasser des gêneurs.

Il abandonna ses plans d'aller mettre dans la neige les cadavres, puisque cette grande noire trouvait mieux de les laisser pourrir dans le couloir sous le nez de Madame Cassandre. Il mit les mains dans ses poches, observa que la prof lui piquait sa nouvelle amie Vautourde, et d'un geste excédé il tourna les talons. Son rôle d'infirmier était terminé, à sa grande déception. Il décida d'aller écouter le directeur pour se mettre au courant des dernières nouvelles. Il espérait fortement y trouver le gros Niko.

salle de classe

Ken avait vu combien Juliette avait été choquée quand il avait expliqué son acte et il ne pouvait lui en vouloir : il savait qu'il avait fait là une erreur monstrueuse et qu'il s'en voudrait à jamais. Il ne dit rien quand elle le fixa ainsi, voyant sa confiance s'évaporer en quelques secondes : il savait qu'il n'y avait rien à dire. Les excuses avaient été dites, les explications avancées mais ça ne changerait pas grand-chose. Il avait failli.

Il la regarda partir tristement, se demandant comment il pourrait encore la regarder en face. L'infirmerie se vidait d'elle-même, les gens n'ayant pas envie de rester dans cet univers remplit de mauvais souvenirs, de larmes et de douleurs. Il avait entendu par Cérébra que les autres commençaient déjà à former des plans ou des campements, à s'organiser et sûrement à préparer la contre-attaque : Alixtide serait ravi, il pourrait y participer. Lui ne savait pas quoi faire.

Il avait blessé une de ses collègues, presque une amie même, et n'avait pas été à la hauteur pour aider les autres. Les JustiX n'avaient sûrement plus foi en lui et lui-même se demandait si il était encore à la hauteur. Même si on aurait besoin de ses muscles et peut-être de son intelligence, il n'avait plus énormément confiance en eux...et il avait quand même des raisons pour ça.
O'Connell soupira lourdement avant de se tourner vers son ami et colocataire, Robin. Il lui fit un petit sourire triste avant de parler d'une voix faible.

"Tu fermeras ?"

Sans un mot de plus, las et fatigué, Fury se dirigea vers la porte. Il n'avait aucune envie de participer à une discussion stratégique et même si il savait que ses talents pourraient servir, il n'avait pas assez confiance en eux pour y aller. Peut-être était-ce une erreur, peut-être devrait-il se mêler à eux mais ils semblaient bien assez pour le moment et il avait besoin de tout sauf de ce genre de discussion. Il marchera au hasard, ça lui fera du bien, sans se douter que ses pas le mèneront là où il ne voulait pas aller.

Salles de classe.

L'Inuit avait parcouru les couloirs avec une étrange sensation au ventre. Tout était très calme après ce qui était arrivé. Il se sentait affreusement seul en cet instant, et voulait trouver un ami, ou même n'importe qui.

Il trouva l'infirmerie et croisa Ken qui partait. Il n'avait pas souvenir de l'avoir encore vu dans l'Institut, mais il y avait trop de monde pour connaître en si peu de temps tous ces visages.

Le lieu était très vide. Il s'attendait à voir Louis auprès de quelqu'un, en train d'user de son don pour soigner une blessure plus ou moins grave. Il ne restait plus qu'une personne dans la pièce. Kala jeta un regard autours de lui. Des couvertures recouvraient ce qui devaient être sans doute des... corps ?

Son dos de main vint immédiatement se poser contre ses lèvres. Il avait beau avoir vu ce qui devait être des cadavres dans le reste de l'Institut, suite au combat, il se sentait toujours aussi désarmé face à l'injustice qui les avait touché, et plus encore à la mort qui s'en était suivie.

Il resserra involontairement le poing, plantant ses ongles dans sa paume qui était déjà déchirée après qu'il ait tenté de sortir quelqu'un de sous les décombres. Il sursauta quand la douleur lui lança dans tout le bras. Il ouvrit ses deux mains en les secouant comme s'il avait pu se débarrasser de la douleur en l'éjectant.

Il jeta un regard gêné à Robin, le seul vivant de la pièce. Immédiatement, pour briser le silence suite à son gémissement, il se présenta :

" Je suis Kalalli. Je suis nouveau. Est-ce que tu saurais où je peux soigner mes mains ? Je me suis blessé les paumes après... l'effondrement. D'ailleurs... Heu... Louis n'est pas là ? "

Son absence le surprenait vraiment. Il ne l'avait croisé ni dans le jardin, ni dans les couloirs, ni ici... La dernière fois qu'il l'avait vu, c'était quelques instants avant l'effondrement, mais en avait-il conscience, ou essayait-il d'oublier ce détail qui tendait à lui faire supposer la tragique vérité.