[NeXus 4.1]Vermont : classe verte

Transbahutée comme une vulgaire minette alpha, Georgia poussa un miaulement de désapprobation... Se retrouvant jetée, à genoux, humiliée, aux côtés de Cassandre, elle sentit son pouls s'accélérer : cette fois ci c'était sérieux...

Du coup au temps pour les vacances pépères dans le Vermont... Et si son dernier baiser était celui de Fabiola ? Et si la dernière personne à partager sa couche était Dame Cassandre ?

Y'avait pire comme casting, mais elle n'était pas une moniale bouddhiste allumée comme KungFuFuLyu... Paix à son âme !

Et la tripotée de milichiens n'avait pas l'air d'être une amicale de chasseurs bourrés qui se contentent de tirer la galinette cendrée ou la Mina... En même temps, au moins ils n'avaient pas l'air mutant s'ils avaient besoin de tout ce matériel à la noix pour les attraper !

Georgia toujours sans bouger se dit, que pour le coup, leur professeur ne suffirait pas à les dédouaner. Il était temps de grandir un peu !

Et cette histoire de sixième ? Dans l'esprit de Georgia, ça signifiait sixième camarade comme dans une équipe normale de l'Institut... Sauf qu'ils n'étaient que 5 et que la confusion des Navy Seals de la forêt pourrait peut être leur servir...

La New Yorkaise tout en fermant le poing le plus fort possible, de manière à s'écorcher la main droite avec ses ongles le plus profondément possible, prit la parole, sans pour autant parvenir à se blesser réellement :


"Bon OK, OK, je vais tout vous dire" commença t'elle.

"Notre sixième camarade a besoin de passer pas mal de temps en milieu aquatique... Présentement, Nemo alias Megalodon, notre aquakinésiste fait trempette avec Champie. Il est super fort Megalodon, il peut faire des raz de marée ! Mais vous lui voulez quoi au juste ?"

Au pire, elle se prenait un coup dans le bide, auquel cas elle pourrait toujours transférer...

Le type tenant Cassandre détourna un instant son attention de la psychologue, et retira la main de sa poche comme si les paroles de la jeune fille l'avait détourné de son intention. Masqué par la cagoule qu'il portait, son expression était indéchiffrable. Une seconde s'écoula.

"Très drôle. Donc c'est bien vous, mais je dois quand même vérifier." répondit-il, avant de faire un signe sec de la tête au reste de sa bande. Délaissant la poche de son gilet, sa main descendit jusqu'à son mollet, où l'attendait un couteau de chasse dans un petit fourreau.

Fabiola, toujours terrée dans la tente, tendait l'oreille pour essayer de visualiser la scène. L'information retirée de son sondage ne lui disait rien de bon. Le groupe semblait soudé. Et le dégoût qui émanait de ces êtres laissait présager que c'était à l'encontre des mutants, sinon pourquoi s'en prendre à eux exactement. Des voix se firent entendre. On demandait le 6e. Fabiola blêmie. Elle estima que c'était d'elle qu'on parlait, ne sachant pas exactement ce qui se passait à l'extérieur. Elle recula quelque peu dans la tente et se mis sur ses pieds tout en gardant une position accroupie, prête à bondir pour fuir si un des assaillants venait qu'à vérifier la tente. Mais elle ne bougera pas tant qu'elle ne sera pas découverte.

Fabiola reconnu la voix de Georgia, en réponse au mutant manquant. Malgré la tension que procurait l'évênement, Faby esquissa un sourire à sa réponse. Leur faire croire que le 6e était auprès du légendaire monstre ne pouvait pas mieux tombé. Espérons que les assaillants s'en tiendrons à cette réponse.

La riposte d'un des hommes piqua la curiosité de la mutante. Elle répéta ces mots dans sa tête. *Donc c'est bien vous, mais je dois quand même vérifier* Elle analysa de long en large ce que pouvait bien signifier ces paroles. Décidemment, ils les cherchaient eux précisément. Mais qu'allait-il vérifier ? Que voulaient-ils au juste ? Si l'hypothèse au départ est qu'ils en ont contre les mutants, cet homme allait en vérifier l'exactitude. Elle se remémorait les mises en garde de José son géniteur à l'endroit des anti-mutants. Faby ressentit une immense peur. Que faire ? Elle ne pouvait demeurée cachée dans cette tente sans rien faire. Il lui fallait tenter quelque chose.

Malgré le peu de fois qu'elle avait utilisé son pouvoir, Fabiola eu comme réflexe d'essayer de transposer sa propre peur sur celui qui semblait diriger la troupe. Elle le désigna lui précisément car c'est lui qui causait. Espérant que ce sentiment le confonde et brise l'osmose présentie.

Dehors, l'homme qui tenait Cassandre en respect s'immobilisa, comme prit d'un doute. Il lâcha sans ménagement la psychologue, qui tomba de nouveau par terre, et tendit son couteau devant lui, comme une proie traquée face à une bête sauvage.

"V, hé, V ?!" lança l'un des types, sans bien comprendre ce qui se passait.

Un frisson lui parcourut l'échine, dix personnes étaient présentes huit hommes et deux femmes, Cassandre leur professeur était maîtrisée, Mina était sous un filet, et des hommes s'approchaient des tentes...
Jareld ouvrit brusquement les yeux réintégrant son corps: il était surprit par ce qu'il venait de voir. Il fallait toujours que tout ce passe mal...

Décidément quoi qu'il arrive ces adultes étaient bien incapables de parer aux dangers... Songea Jareld à propos de son professeur maîtrisé. C'étaient toujours aux gosses d'agir. Iacobo avait apparemment tenté, d'agir justement: l'air sentait le sac de couchage brulé, quel idée lui avait parcourut l'esprit pour foutre le feu au sac de couchage?
Jareld entendit Cassandre demandée ce que leur voulaient ces militaires, mais il éluda la question en demandant où était le sixième... Le sixième quoi? Membre de l'équipe? Certainement... Mais ça voulait dire dans ce cas, que tous étaient découvert et pris sauf Jareld...
Georgia était prise comme le soupçonnait Tumos, elle répondit à sa manière toujours aussi comiquement et Jareld sourit, elle arrivait encore à détendre l'atmosphère malgré ce qui se passait. L'homme affirma qu'il devait vérifier, les dires de Georgia...
Cela voulait dire qu'ils allaient certainement fouiller les tentes , et ils trouveraient Jareld...
Tumos comprit qu'il se passait quelque chose de bizarre, un gars interpella quelqu'un par "V", étrange pseudonyme même pour des militaires... Songea t-il. Et Jareld comprit en regardant légèrement par l'ouverture de la tente que Fabiola avait du utiliser son pouvoir sur le chef de cette troupe, il semblait apeuré désormais...
Il remarqua que Iacobo était aussi prit par ces militaires... Mais il manquait toujours Fabiola, Jareld ne l'avait pas vu...
En tout cas, leur chef était apeuré, c'était le moment où jamais d'agir surtout si les autres avaient la même idée que lui: fuir! Ou au moins diviser ce groupe...
Jareld réfléchit aux moyens qui se présentaient à lui pour s'enfuir... Il le trouva et espéra que son plan fonctionnerait...

Il chercha à tâtons et discrètement sa lampe torche et la saisit fermement dans sa main. Puis il s'empara de son couteau suisse toujours dans sa poche, et perça la tente le plus discrètement possible de haut en bas, juste assez pour passer. L'obscurité serait son alliée, très utile pour fuir... Jareld sortit de la tente, et alluma sa lampe torche tout en la jetant dans la tente de façon à ce que son faisceau illumine l'entrée de la tente et non la "sortie" par laquelle Jareld partait.
La lumière dans la tente attirerait et détournerait l'attention des ennemis. Ils regarderaient d'abord la source de lumière avant de scruter l'obscurité. Et s'ils l'ont regarder avant peut-être qu'ils auront plus de mal à discerner pendant un court instant les ténèbres. Ils penseront qu'il y avait quelqu'un dans la tente et viendront voir...
Mais Jareld sera déjà partit avec un peu de chance, et ils n'auront pas vu sa fuite car ils auront regardé d'abord la lumière...
Enfin c'est ce qu'espérait le français qui une fois après avoir jeté sa lampe dans la tente, courut aussi vite qu'il le put dans le sens opposé du camp, en essayant de faire attention où il posait les pieds pour ne pas faire trop de bruit.

Alors que la sensation douloureuse d'une clef de bras réalisée de manière très professionnelle lui montait à la tête, Iacobo se fit une rapide observation mentale :

Lorsqu'on joue au héros on se fait naturellement démonter. Rambo=Bobo.

Il nota aussi que le feu était un élément qui ne lui réussissait pas : brûlé gravement lors de l'attaque des professeurs à l'Institut, malmené par un soldat musclé en voyage de classe.


Négociation à l'ancienne par Georgia soldée par un relatif échec qui pouvait se comprendre : tout le monde ne roulait pas de pelles à la charmante prolétaire. Fabiola semblait passive, à la limite de l'étrange.


Le garde de Cassandre pétait les plombs : il l'avait lâché brutalement comme pris d'une soudaine peur tout en dégainant son couteau. C'était un élément imprévu qui semblait jeter le trouble sur l'organisation parfaite du commando paramilitaire.

C'était probablement le moment de tenter quelque chose. Son oppresseur ne paraissait pas dérangé par les os qui prolongeaient ses mains et s'était contenté de lui faire un clef. C'était sans doute une erreur.

Sa dague-os toujours présent le long de sa main droite, il décida d'en donner un violent coup en arrière dans le but de la planter dans la cuisse de son ennemi. Il espérait que son bras gauche ne pâtirait pas trop de ce brusque mouvement et que le garde serait déstabilisé. Avec un peu de chance il pourrait se saisir de son arme.

Celui qui semblait être le chef du commando semblait paralysé, et se protégeait des deux mutantes les plus proches de lui (Georgia et Cassandre) en brandissant son couteau de chasse.

Cassandre de son côté, s'était étalée près de Georgia, à qui elle fit un signe de tête lui indiquant de prendre le large.

Mina avançait péniblement vers le bois, toujours sous son filet de cordage lesté. Le type qui la dévisageait jusque-là se campa entre elle et son objectif d'un air menaçant, tandis que son acolyte terminait de bricoler son lance-filet.

Bravant sa douleur, Iacobo planta sa dague osseuse dans la cuisse droite de son adversaire. Ce dernier eut un petit grognement, comme s'il accusait le coup sans souffrir, et le mutant en comprendrait la raison quelques instants plus tard. En effet, s'esquivant de la tente, Jareld percuta l'aggresseur de Iacobo alors que celui-ci tentait de lui blesser la cuisse, permettant au Serbe d'échapper à la prise du soldat, qui basculait en arrière. Iacobo put alors constater que son attaque avec déchiré le treillis noir de l'homme, mais qu'aucun sang ne s'écoulait de la déchirure : une plaque noire, probablement du kevlar, était disposée sur sa cuisse, à l'endroit exact où Iacobo avait frappé. Coïncidence on ne peut plus troublante ; l'épaisseur du pantalon de l'homme au niveau de la cuisse gauche était moins imposante... Mais l'heure n'était pas à la mesure des tours de cuisses !

Le camp côté bois étant encerclé, Jareld fut contraint de fuir vers le rivage, et se retrouva donc à courir en direction du petit ponton qu'ils avaient aperçu à leur arrivée sur le site.

"Le laissez pas s'échapper !" cria une voix de femme. Visiblement, ils n'en resteraient pas là, et le petit stratagème de torche ne semblait avoir bluffé personne.

"V ! Quels sont les ordres ?! V ?!" s'écria l'homme près de Mina.

Cassandre se leva, tenant toujours la main de Georgia.

"Lilith." dit-elle simplement à Miracle.

"Bones ! Tu es responsable du groupe." lança-t-elle au campement, sans savoir si le Serbe se trouvait toujours à portée d'oreille, ce qui était pourtant le cas. A la refonte de l'équipe, elle ne s'était même pas posé la question du leader. Elle avait raccroché les gants de son pouvoir, et ne considérait maintenant l'équipe que comme un groupe d'étude, dans lequel un leader aurait été superflu. Mais la situation exigeait que quelqu'un coordonne les mouvements, quelqu'un qui pouvait voir. Sans même réflechir, c'est le nom de Iacobo qui était venu aux lèvres, et une fois qu'il les eut franchies, elle n'eut pas de regret. Pourtant elle entendait déjà le sermon que pourraient lui faire les autres professeurs en apprenant la nouvelle... Que dirait Olivier, connaissant le dossier du jeune homme ? Carrie et Adam, qui avaient eu l'occasion de le recadrer... Elle se justifierait, au besoin.
Elle venait de faire un choix à "l'aveugle" au regard de son pouvoir, mais l'intime conviction qui l'avait portée lui paraissait plus... pure.

Profitant de l'immobilité de "V", et par conséquent de ses hommes, qui hésitaient entre leur ordre de mission de base et le mutisme de leur leader, Cassandre rejoignit les tentes.

"Si vous êtes encore là, sortez." dit-elle, en tendant la main dans le vide, pour qui voudrait bien la saisir et la guider dans leur fuite. La psychologue n'aimait guère la perspective d'être un fardeau dans la fuite des élèves, mais sans son pouvoir, elle était complètement inutile et ne saurait s'enfuir seule à travers les bois.

[Hrp : désormais, Iacobo ouvre les tours.]

L'adrénaline montait enfin. Depuis le début de la fourbe attaque de nuit par un commando suréquipé, Iacobo ne s'était pas senti encore tout à fait chaud.

La sensation vint lorsqu'il planta son os et que le garde bascula derrière suite au coup fourré de son nouveau copain aumônier.

Pas de sang. Du kevlar, plus épais sur la cuisse droite que sur la cuisse gauche. La réflexion suivante dura une demie seconde : comment cela était-il possible ? Pourquoi avoir mis d'office plus de kevlar sur une cuisse ? Il y avait peu de chance que le soldat soit blessé ou plus sensible. A sa connaissance, les contrôleurs automatiques de kevlar n'existaient pas encore. Il ne pensait pas qu'un pouvoir mutant maitrisant le kevlar était susceptible d'exister.

Était-il donc possible que tout soit prévu depuis le départ, depuis le début de l'attaque ? Cassandre était-elle contrôlée à leur profit ? Avaient-ils pu prévoir leurs réactions ? D'où le cryogénisateur (même s'il aurait pu servir à neutraliser un éventuel mutant pyromane) ?


Il décida de ne pas agir sur le moment, manquant encore de preuves à son goût. Toutefois il surveillerait Cassandre de plus près : au moindre doute il faudrait peut-être la mettre hors d'état de nuire.

"Bones ! Tu es responsable du groupe."


Il se retourna vivement vers Cassandre, arquant un sourcil. Il finit par se contenter de hocher la tête. Une fois encore dans sa tête, c'était moins simple : elle lui donnait la responsabilité du groupe lors de l'attaque. C'était un choix audacieux qui ne lui paraissait finalement pas si fou : il avait des idées en tête, comprenait l'intérêt d'une équipe et ses objectifs. C'était aussi peut-être pour elle une façon de le piéger en le connaissant bien : elle lui donnait des responsabilités qu'elle s'avait qu'il ne rejetterait pas, le forçant ainsi et par la même occasion à s'adapter à sa fonction, soit se changer un peu lui-même. Si elle avait pensé, c'était plutôt bien pensé. Il sourit brièvement et décida de reporter ces pensées à plus tard.


Il s'exprima fort, à l'adresse de tous les membres de son équipe à travers leurs noms de code pour semer une fois de plus le doute.

"Je vais sortir Lilith de là. Miracle, il faut que tu prennes Sybille et que tu l'emmènes à l'orée de la forêt. TUMOS (il criait à l'encontre du jeune homme qui fuyait vers le lac) , rejoins nous à l'orée de la forêt, lorsque Lilith sera présente, utilise ton pouvoir pour qu'on les prenne de cours. Lilith te portera. Spirit, empoisonne encore l'esprit du chef de bande et rejoins nous aussi à l'orée de la forêt"

Il envisageait donc de réunir tout le monde dans la forêt pour y fuir. Pour lutter contre une troupe de soldats armés, il comptait utiliser à la fois Jareld capable de surveiller les mouvements ennemis sous forme astral tout en étant porté par Mina ainsi que Fabiola et la peur qu'elle déversait chez le leader qui cordonnait apparemment le tout même si une femme paraissait à présent influente.


Une fois que Fabiola aurait à nouveau semer le trouble parmi le commando, le serbe comptait sprinter vers le filet qui obstruait Mina, le déchirer à l'aide de ses os ou au moins le soulever en l'emportant. Il lui prendrait alors une patte pour l'amener rapidement à l'orée du bois.

Visiblement les talents de bluffeuse de Georgia était toujours aussi nuls... Heureusement qu'elle ne jouait qu'au strip poker et encore, toujours pour perdre !

Tout s'accéléra une fois de plus... Constatant que le chef de la bande des joyeux crétins en tenue de combat était au pays des courgettes, la New Yorkaise sentit son pouls s'accélérer : si il en arrivait à considérer Georgia et Cassandre comme des menaces, c'est qu'il devait être sacrément assaisonné ! Même si la mitalienne s'était entraînée récemment, elle demeurait vaguement inutile... Et l'oracle étant en vacances romaines, Dame Cassandre guère mieux...

Les p'tits NeXus semblaient vouloir prendre la fuite... Excellente idée ! Et le fait que Iacobo ait été désigné leader par leur professeur ne choqua pas plus Georgia que ça... Après tout, c'était la section psychiatrie, n'est ce pas ?

Elle attrapa la main de Cassandre et insuffla le mouvement de course en direction de la forêt. En direction de Mina plus précisément. Georgia qui n'avait pas remise ses chaussures comptait bien se blesser au pied et transférer ça aussi sec (et non copier, elle voulait quand même pouvoir continuer à courir !) sur l'homme qui bricolait le lance filet... Ca permettrait de gagner peut être encore quelques précieuses secondes pour le reste du groupe... Malheureusement pour Georgia, le campement était établi sur du sable non loin du rivage, et Mina n'était pas parvenue à avancer jusqu'à la forêt. Traînant Cassandre dans son sillage et s'éloignant donc de Iacobo et du reste du groupe en fuite, cette dernière finit par la percuter dans le dos quand Georgia s'arrêta au niveau des deux hommes qui tenaient Mina en respect, propulsant Miracle sur le premier, tandis que le second lançait un filet en vain sur les deux mutantes.

"Bougez-vous, au pas de course !" lança la voix de femme en provenance des arbres. "Et réveillez V !"

Fabiola entendait le vent tourné dehors. Les choses s'agitaient autrement. Une femme cria «Ne la laisser pas s'échapper !» Faby compris que quelqu'un, soit Iacobo ou Jareld, tentait de fuir. La panique commença à monter en elle même. * Si le groupe se sépare, je suis coincée ici* pensa-t-elle. Elle réfléchissait à un moyen de sortir.

Fabiola entendit Cassandre donner les commandes à Iacobo. C'était donc inévitablement Jareld qui fuyait. Elle enjoignait de sortir des tentes. Faby était confuse. Elle avait si peur de se faire prendre. Les paroles de son «vrai-faux» père repassaient dans sa tête. Elle en était inhibée. Elle mit un genou par terre prête à bondir vers l'extérieur. Mais la peur la retenait à l'intérieur. Elle était prise d'une telle indécision !

Bones prit les commandes. Il ordonna une action à chacun des membres du groupe. Elle comprit maintenant ce qu'elle avait à faire. Son action de transposer la peur sur un des hommes semblait portée fruit.

Elle tenta donc de transposer son indécision sur ce certain V, pour qui les autres membres du commando, semblaient attendre les ordres. Si elle arrivait à confondre davantage le maestro elle pourrait profiter de l'inattention pour rejoindre son équipe à l'orée du bois, tel que spécifié par Iacobo. Elle se mit près de la porte prête à fuir au travers d'une trouée et rejoindre ses collègues.
Le surnommé "V" n'avait toujours pas bougé : en vérité il avait même reculé de plusieurs pas, son couteau toujours brandi devant lui. Ses équipiers se déployaient plus avant dans le campement.

Jareld percuta Iacobo, et en s'apercevant que celui-ci se battait avec un soldat, il regarda un moment pétrifié, la scène. Puis, l'instinct de survie reprenant le dessus, il partit dans le sens inverse: vers le lac...
Il courut aussi vite qu'il le pouvait, malheureusement son idée de la lampe torche tombait visiblement à l'eau. En effet, alors que Jareld venait de débuté sa course, une voix de femme avait ordonné: "Le laissez pas s'échapper !".
Tumos regarda par dessus son épaule d'où était venu la voix et surtout si l'ordre avait eut l'effet escompté.
Il comprit très vite qu'il ne pourrait pas s'enfuir comme ça, c'est à ce moment précis que Cassandre nomma Iacobo, leader du groupe...
Malgré sa course Jareld prit un air dubitatif,et ne put s'empêcher de penser qu'ils filaient tous vers la mort avec un tel leader... Néanmoins, il ferait ce qu'on lui demande même sous les ordre du serbe... Ces derniers ne tardèrent pas, fort heureusement.
Il demanda à ce que Jareld rejoigne Mina pour utiliser son pouvoir ensuite... Celle-ci une fois libérée devrait le porter! Jareld n'en revenait pas: son premier vrai baptême de l'air (sans compter l'avion bien sur) allait se passer dans un contexte tout à fait inapproprié et il ne pourrait même pas profité de la vue... La vue de toute façon il l'avait lors de ses sorties astrales, songea t-il, mais tout de même...
C'était l'idée de s'envoler dans ces conditions qui véritablement le gênait, et puis Mina était certainement très adroite dans l'art de voler, mais il avait peur que ces plus de soixante-dix kilos la prennent au dépourvu...
Tumos observa en direction de la forêt et vit Georgia emmenée Cassandre vers celle-ci. Puis tout s'enchaîna très vite l'homme jeta un filet, et Mina sembla tenté quelque chose...
Mais Jareld ne voyait pas trop bien ce qui se passait de là où il était.
Il fallait qu'il le sache: obéissant aux ordres du nouveau leader, Jareld courut droit vers ses coéquipiers en espérant qu'il n'allait pas dans la gueule du loup.
Pendant qu'il courrait, il dégaina son couteau-suisse, se sentant parfaitement ridicule, mais cela l'aiderait peut-être tout du moins, à libérer Mina de son filet... Et puis si jamais il rencontrait un quelconque "soldat" il serait prêt à riposter...

La situation devenait passablement confuse. Suite aux ordres de Bones, Tumos était reparti en sens inverse vers Mina, elle-même rejointe par Miracle et Sibylle, tandis que Fabiola profitait de la confusion pour s'éclipser vers les arbres.

Le commando s'était déployé un peu plus avant sous l'impulsion de la voix féminine, mais avec une certaine hésitation. Parvenant au niveau de V, l'un des hommes semblait tenter de le faire revenir à lui en le secouant par le gilet qu'il portait.

"Vite." souffla Cassandre en tirant Georgia pour la relever. Il leur fallait profiter du manque de coordination momentané du commando pour filer. La psychologue était d'une nature profondément pacifique, mais elle n'avait pas l'intention de laisser un de ses élèves se faire capturer... ou pire. La pensée de River lui effleura l'esprit, mais l'adrénaline agissait comme une sorte de courant électrodynamique, qui occulta rapidement le visage de la défunte londonienne.

Bones avait endossé la casquette de leader sans commentaire particulier, ce qui confirma Cassandre dans ce choix spontané de sa part : malgré ses bravades, elle savait que Iacobo pouvait se montrer responsable quand le besoin s'en faisait sentir.

Mina parvint à atteindre l'homme au lance-filet, et ses coups lacérèrent le gilet qu'il portait, sans pour autant sembler le blesser violemment. Emporté par le poids de son arme, il bascula bêtement en arrière. Iacobo put mettre ce temps à profit pour aider la harpie à s'extirper de son piège.

Le groupe se rassembla autour de Fabiola au moment où l'organisation du commando semblait se reformer. Les soldats semblaient avoir momentanément abandonné V près du feu de camp, et les 7 soldats restants se redéployaient selon une nouvelle formation.
Les NeXus avait rejoint tant bien que mal le sentier en pente qu'avait descendu leur van quelques heures plus tôt pour accéder à leur emplacement de camping. Derrière eux se trouvait le campement, et leurs adversaires les poursuivaient au pas de course entre les arbres, profitant des couvertures comme s'ils craignaient que les mutants ne fasse feu avec une arme quelconque.

Trébuchant et se raccrochant sans cesse à la pauvre Georgia, Cassandre souffla entre deux foulées :

"Il... ne tirent pas."

La situation n'avait ni queue ni tête.

"Ne vous arrêtez pas ! On doit rejoindre d'autres campeurs ou un gardien ! Ils n'oseront pas se montrer à découvert." ajouta-t-elle, à bout de souffle. La respiration haletante des élèves se conjuguait à ses propres battements de coeur, au piétinement étouffé des soldats et au cliquetis de leur équipement dans une rythmique alarmante.

Dire qu'elle avait aspiré à leur tranquilité... Voilà qu'ils cherchaient la civilisation. Le destin avait un sens de l'humour assez particulier quand on n'était plus dans son secret.

Personne n'était encore mort. Ici tout le monde s'activait, on craignait même pour sa vie et sa liberté mais Iacobo ne put s'empêcher d'imaginer une seconde le gros Niko dormir paisiblement au même instant. Sale veinard.


Le serbe parvint à agripper la patte de Mina, la tirer violemment pour la soulever et finalement l'entrainer dans sa course jusqu'à l'orée du bois.

Un rapide balayage visuel du paysage lui permet de constater que toute l'équipe s'était rassemblée, prête pour la grande fuite forestière ou encore la traque du chaperon rouge par le grand méchant loup cryogénisateur.

La voix féminine qui se tapissait dans l'ombre l'intriguait : il souhaitait lui attribuer un visage, identifier celle qui semblait de plus en plus la coordinatrice de cette dangereuse troupe paramilitaire.

Cassandre faisait remarquer qu'ils ne tiraient pas : c'était juste et il fallait en saisir l'opportunité.


Se tenant bien droit et ses os dégainés à présent au maximum, Iacobo regarda tour à tour chacun des membres de l'équipe en leur tenant un bref discours.


"Bon, il faut qu'on tente la fuite dans la forêt. On a une chance. Lilith, tu passes devant car tu vois tout. Sois notre éclaireuse et indique nous où marcher. Il faut que tu portes en même temps Tumos comme prévu. Tumos, active ton pouvoir et va espionner la troupe, il faut absolument que tu en saches plus sur la femme. S'ils prévoient un gros coup contre nous, fais le nous savoir. Miracle il faut que tu aides Sybille à ne pas s'empaler contre un bout de bois, ton petit côté humaniste en somme. Tu peux suivre Lilith derrière et profiter de sa vue ? Ensuite Fabiola il serait utile que tu passes derrière elles et que tu sois aux aguets au cas où un soldat se chaufferait. Je vais fermer la marche... ou plutôt la course. Je paye ma tournée aux survivants"


Il attendrait donc que l'équipe se mette en route pour fermer la marche au pas de course. Il passerait régulièrement sa tête par dessus son épaule pour suivre la progression des oppresseurs, un briquet toujours en poche et l'envie pressante de semer ses nouveaux amis armés un peu collants.

Jareld après avoir rejoint ses coéquipiers se retrouvaient maintenant dans une véritable course poursuite forestière. Il faisait froid, et Tumos commençait véritablement à s'inquiéter pour sa vie, lorsque l'équipe partit sur le sentier qu'avait emprunté le van tout à l'heure.
Ils avaient juste à tirer pour les abattre comme des lapins, mais le coup ne vint pas... Cassandre le remarqua à juste titre et intima l'ordre de courir pour rejoindre le gardien ou une quelconque personne...
Jareld se dit que si jamais cela arrivait, les militaires pourraient très bien décider de tuer cette nouvelle personne, Tumos doutait que ça puisse leur poser un quelconque problème d'éthique...
Il courut avec ces coéquipiers et Iacobo distribua les ordres. Le grand moment du baptême de l'air allait avoir lieu...
Jareld jeta un coup d'œil inquiet aux ailes de Mina, il espérait qu'elles seraient assez "solides" pour les porter tout les deux...
Mina ne perdit pas de temps elle le prit par les épaules et le souleva juste après l'avoir rassuré, il répondit à Mina alors qu'il décollait:

"D'accord, si tu me lâches pas y'a pas de problèmes..."Puis avec un sourire il ajouta:"Mon corps t'appartient Mina..."

Tumos regarda ses pieds décollés du sol, et décida de ne pas en voir plus...

Il quitta son corps, et projeta son esprit. Il voulait se diriger droit vers la voix féminine pour savoir exactement tout ce qu'elle décidait. Il avait décider de l'espionner au mieux, et si il avait une information capitale sur la position et les actions des hommes il en informerait aussitôt les autres par communicateur... Jareld sortit à nouveau de son corps. Sa projection astrale retomba au niveau du sol, au devant des NeXus. En se concentrant pour retrouver la femme qu’ils avaient entendue plus tôt, Tumos ne put que ressentir le professionnalisme qui l’habitait, sans parvenir à lire ses pensées.

Georgia acquiesça aux paroles ailées du serbe acerbe. Visiblement ce dernier semblait retrouver sa sobriété perdue à chaque coup dur : comme à la réunion en amphithéâtre suite à l'attaque des professeurs.

Comme une aveugle sans sa canne et sans chien en forêt avait des chances de survie face à un commando paramilitaire assez faibles voire nulles, la New Yorkaise pris les devants : elle guiderait Dame Cassandre à travers les bois. Elle lui devait bien ça, après tout.

Laissant Mina prendre son envol en compagnie de Jareld, Georgia serra bien fort la main de Cassandre.

"Vous me lâchez pas la main, Mam'zelle, et si je vais trop vite vous me le faites savoir surtout. On s'en sortira toutes les deux ou pas du tout, c'est clair ?"

Ceci dit, elle s'élança sans attendre la réponse de leur professeur. Sans lâcher sa main, Georgia tenta de conduire au travers des bois, aussi vite qu'elle le pouvait et sans la perdre, la voyante aveugle...

A chaque obstacle rencontré, elle braillait à Cassandre de sauter ou de faire attention à la branche ou au rocher... Histoire qu'elle puisse éviter ce qu'elle ne pouvait voir. La voyante n'était pas une grande sportive à première vue. Georgia non plus. La première ne gagnerait peut être pas les JO paralympiques. La seconde ne serait pas non plus la guide de la skieuse grecque à gagner la descente l'hiver prochain. Quoiqu'il en soit : l'objectif était d'arriver, entières, à bon port.

Les NeXus continuaient donc de remonter la pente sur le sentier à découvert, survolés par Jareld (dont la projection astrale était devant les NeXus) et Mina, qui tentait de voler au mieux sous le couvert des arbres. Sa présence d’esprit fut d’ailleurs récompensée : à plusieurs reprises, un autre filet fut lancé à son encontre, filet qui termina chaque fois sa course contre un tronc d’arbre ou dans les fourrés.

Georgia était passée en tête en tirant Cassandre derrière elle. Cette dernière suivait tant bien que mal Miracle, sa progression étant facilitée par le sentier. Fabiola, qui courait derrière elles, trébucha sur un relief du sentier et tomba lourdement en avant, s’égratignant profondément les paumes des mains en tentant de se rattraper. Derrière elle, le commando ne faiblissait pas. Iacobo qui fermait la marche, rattrapa Spirit. Il était maintenant son dernier rempart face au commando. Un filet fusa vers les deux mutants retardataires…

Poursuite de la randonnée sylvestre sous pression : le commando était toujours à leur trace et s'approchait dangereusement. Le moindre faux pas de la part d'un des membres de son équipe les mettait tous en péril : apparemment ils ne souhaitaient pas leur mort, ce qui n'était pas forcément une bonne chose au vue des instruments d'analyse/torture aperçus sous l'Église dans l'Oregon. Mourir, pourquoi pas. Mais mourir en assouvissant les pulsions imposées d'une enflure était une idée plus que détestable : il était le seul à décider quand sa personne lamentable quitterait ce monde bien terne. Il eut une pensée brève pour Wind, se demandant où elle était, ce qu'il lui dirait lorsqu'il la reverrait...


Plus le temps pour les pensées improductives : Fabiola s'écrasa en avant tout en s'écorchant les mains. Dans sa foulée, Iacobo la prit par les hanches pour la soulever et la faire continuer sa route : s'arrêter c'était se faire capturer.


"Damn it, c'est pas le moment d'abandonner, pas le moment d'abandonner !"

Cria-t-il à moitié essoufflé à Spirit pour la motiver et qu'elle évite de tout faire foirer. Il fallait réussir, planter cette troupe de bras cassés fanatiques, se renseigner plus tard sur eux et les saigner à blanc.


Il se sentit chuter avec Spirit : une matière solide le retint, un filet en fait. Il se réceptionna tant bien que mal sur le sentier, tout enchevêtré qu'il était dans ce satané piège.

Ses os toujours tendus, il gueula à son équipe :


"Faut nous dégager de là ! Spirit, tu transfères la peur au premier qui se pointe pour nous capturer. Miracle, Spirit est blessée, transfère si tu peux au prochain qui se pointe pour le faire morfler ! Lilith, pose Tumos et interviens si ça tourne aigre douce. Le prêtre (destiné à Jareld), sois aux aguets. Faut qu'on se débarrasse de ce bordel !"


Iacobo attendait à présent dans l'obscurité le premier homme qui serait à vue et l'activation du pouvoir de sa collègue ainsi éventuellement qu'un autre membre ait la possibilité de lui retirer le filet pour qu'il puisse enfin agir et cibler un attaquant au niveau de la tête.

Faby avait rejoint le reste de l'équipe. Soulagement soudain de ne plus être séparée d'eux. Selon les consignes de Iacobo, ils prirent la direction côté-court. Dans la course, Faby trébucha et se blessa à la main. Avant d'avoir pu constater l'étendu de la blessure, elle senti des mains sur ses hanches pour l'aider à se relevé. Quelques mots lancés, dont Faby ne pouvait déceler précisement si c'était pour l'encourager ou lui reprocher. Pas le temps de se pencher sur de telles questions existentielles. L'idée qu'elle puisse être le maillon faible de l'équipe et faire chou blanc la préoccupait davantage.

Elle tenta de dévaler prestement mais en vain. Elle sentit quelque chose venu par derrière l'affaler, elle, et Iacobo. Sans être à court de solution, le serbe ordonna d'autres consignes. Il me fallait retenter semer la confusion dans le groupe.

Attendant, à l'affût, tel un hibou guettant sa proie, mais inquiète comme un lapin en fuite, elle se laissa envahir par la peur et la projetta sur le premier à les rejoindre. Le premier des commandos à arriver à la hauteur de Bones et Spirit s'interrompit brusquement, puis recula à la rencontre de ses coéquipiers avant de s'immobiliser en seconde ligne, une tache sombre et humide se dessinant dans le sable à ses pieds. Les autres silhouettes ne tardèrent pas à se déployer latéralement entre les arbres, décrivant un arc de cercle autour des NeXus dans le but explicite de les encercler. Malgré les attaques empathiques de Spirit, ils semblaient avoir recouvré leur coordination ; sans doute avaient-ils ajouté ce phénomène au potentiel défensif de l'équipe.

La tournure des événements n'était pas pour rassurer Georgia : si guider Dame Cassandre s'était avéré assez simple pour le moment, de nouvelles complications étaient en train de se produire...

Deux des leurs capturés et la force de frappe qui se déployait autour du groupe de louveteaux mutants pas très doués... En cet instant, elle aurait aimé être Rachel pour pouvoir téléporter tout le monde... Quitte à sortir avec cet horrible surdoué qui lui servait de mec...

Le plan Iacobéen conçu depuis sous le filet valait ce qu'il valait... Faute de mieux et préférant ne pas abandonner le reste du groupe, elle lança doucement à Cassandre :

"M'dame, il vaudrait peut être mieux que vous essayez de continuer toute seule. Je ne suis pas sure qu'ils puissent vous repérer. Et j'imagine bien qu'en tant qu'aveugle de naissance, vous saurez avancer sans trop de dégâts... Et ne discutez pas ! On va tenter de s'en sortir tous !"

Une belle phrase pour se donner de la contenance et pour mentir à Cassandre, c'était tout ce que Georgia pouvait offrir à sa Professeur pour l'heure...

Se concentrant sur l'individu qui lui semblait le plus menaçant pour l'heure (façon fusil braqué sur l'un quelconque des NeXus, elle tenta de transférer les blessures de Fabiola sur les mains de cet homme. Puis elle brailla de tout ses petits poumons : "Mégalodon, raz de marée !"

Jareld n'avait pas pu rejoindre la jeune femme, il n'avait qu'une vague impression de son professionnalisme et c'était tout ce qu'il avait pu espionner. Il aurait aimé la rejoindre, mais il n'avait pas réussit. Son espionnage était un échec.
Il ouvrit brutalement les yeux et ne bougea pas. Il n'était plus porté par Mina, il regarda sur les cotés, et comprit qu'il se trouvait sur un arbre. Mina avait du le laisser ici en sécurité... Enfin c'est ce qu'il espérait. Il regarda un peu plus loin ses coéquipiers et les militaires.
Désormais tout semblait se compliquer, Fabiola avait tenté de les attaquer mentalement, sans y arriver. Désormais les commandos commençaient par encerclés les Nexus et Jareld du haut de son arbre était encore moins rassuré...
Il fallait, qu'ils trouvent le moyen de s'en sortir, Tumos n'avait pas envie de se faire capturer ou pire...
Il devait y avoir un moyen. Ils avaient fui: pour quels raisons? Pour trouver une personne qui pourrait par sa simple présence empêché le pire d'arriver. Bien, Jareld n'avait qu'à aller faire un tour en sortie astrale pour tenter de repérer si oui ou non ils étaient proches d'une quelconque personne qui pourrait les sauver.
Jareld s'installa le plus confortablement possible dans l'arbre, presque allongé, de manière à ne prendre aucun risque de chute.
Il tenta de faire à nouveau sortir son esprit de son corps, et astralement, il partit sur le sentier qu'avait emprunté le van il y a quelques heures. Il voulait aller jusqu'au bout du sentier pour repérer une maison, une personne qu'ils pourraient rejoindre. S'il trouvait ce qu'il cherchait, ils auraient au moins un but.
Il tenta de filer à toute vitesse tout en repérant avec son pouvoir les présences humaines dans les environs...

Au grand dam de Georgia, Cassandre refusa net de fuir sans les élèves.

"Pas question." dit-elle en s'accrochant au T-shirt de Georgia. Elle entendait autour d'elle la végétation bruisser sous les pas de leurs assaillants. Ils étaient encerclés à présent, et elle devinait sans mal qu'une fuite s'avèrerait très difficile dans cette situation.

Parée à l'attaque, Lilith dut également bien se rendre à l'évidence : malgré ses capacités hors norme, elle ne viendrait certainement pas à bout d'une dizaine de soldats armés à elle seule.

Se projetant vers le haut du sentier, Tumos commença à explorer les environs à la recherche d'une présence. Les bois étaient bien calmes. Il finit par distinguer la présence d'un campement de boyscouts à environ 500m de leur position.

Miracle quant à elle, tentait de transférer la blessure de Spirit, toujours empêtrée avec Bones sous le filet. Malheureusement, il lui fut trop difficile de transférer la blessure sans contact avec sa coéquipière.

Les NeXus étaient immobilisés sur le sentier. Le visage fermé, Cassandre secoua simplement la tête à l'intention de Mina. Le comportement de ce commando était déroutant. S'ils avaient voulu les tuer, l'équipe entière serait morte dans son sommeil...

Le commando s'était lui aussi immobilisé, tenant les NeXus en respect avec leurs armes respectives. L'un des hommes repoussa rudement la cible de l'attaque empathique de Fabiola, qui dégageait une vive odeur d'amoniaque, puis entra dans le cercle en rengainant un révolver dans le petit holster qu'il portait à la ceinture. Il retira alors sa cagoule.



"La récré est terminée." dit-il en regardant tour à tour les NeXus encore au sol. "J'vous conseille de redescendre fissa, vous deux, et pas de vagues, on en a assez vu." dit-il ensuite en levant le doigt vers Mina.

"De toute évidence, vous n'êtes pas venus nous tuer. A quoi rime tout ça ?" demanda la psychologue.

L'homme, qui était typé hispanique, ouvrit à nouveau la poche en scratch qu'il portait au niveau de la poitrine et en sortit un petit tube, qui se révéla être une lampe de poche. Il en braqua le faisceau sur le visage de Cassandre, plus précisément sur son regard voilé, puis hocha la tête.

"Vous avez passé le test." répondit simplement l'homme en rangeant tranquillement sa lampe.

[Hrp : mode jeu terminé ! Vous êtes désormais en mode vie, tours libres (mais vos actions sont encore soumises à résolution si vous en entreprenez).]

Georgia n'en croyait pas ses yeux ni ses oreilles : un test ? Tout cela était un simple test ?

Mais n'entendant pas la psychologue hurler de rire pour se moquer des réactions inadaptées de ses pauvres louveteaux, elle comprit rapidement que Dame Cassandre n'était pas dans la combine... et donc qu'il n'y avait rien de bien amusant dans ce qui s'était produit...

Leur professeur s'accrochait à son T-Shirt... La New Yorkaise en fut surprise : Cassandre semblait aussi paumée qu'eux, et ça, ça foutait vraiment les jetons. S'agrippant à la voyante aveugle, Georgia considéra l'homme qui venait de leur adresser la parole.

Une croix autour du cou, le crâne rasé, de la gonflette, un marcel qui devait sentir bon la vieille sueur virile... Juan ? Ca aussi, ça aurait pu être méga comique ! Mais il avait un revolver tout de même...

Se déplaçant pour servir de bouclier humain à Cassandre, Georgia bomba le torse et releva le menton. Elle était peut être en légère tenue, elle ne servait peut être pas à grand chose, mais l'héroïsme c'était, du moins elle le pensait, au moins 50 % de mental... Alors sans vouloir fanfaronner, il fallait au moins donner bonne figure.

L'orgueil précède la chute ? Mais Georgia n'avait pas assez mâchée de malabar sétant petite et elle n'avait pas faite l'option citation au bahut...

"M'dame Cassandre, on dirait Juan en constipé et en pas sympa, le bonhomme... Il a un petit revolver et une croix de Jésus autour des épaules. Et si on était dans une prison pour femmes, lui, vous et moi... Ben on serait ses minettes bêta..."

Elle continua à chuchoter rapidement des descriptions du même genre à l'aveugle.

Puis avalant sa salive, elle reprit, à l'attention du chef de la troupe :

"Un test de quoi ? J'imagine bien que vous ne faites pas la même blague à tous les touristes... Pourquoi nous ?"

Elle marqua une pause respectueuse, avant de terminer :

"Et comme mon stock de questions doit être passablement limité, je vais aller droit au but : vous nous voulez quoi ? J'imagine là aussi que cette petite expédition nocturne n'est pas là pour entraîner vos gars... Vous attendez quoi de nous ?"

Le laurier du grand vainqueur militaire ne serait finalement pas posé sur la tête du jeune serbe. On ne lui construirait pas non plus un arc de triomphe dans cette forêt qu'il appréciait de moins en moins. Déçu et empêtré sous le filet, il se prit à redésirer une bouteille entière de scotch, préalablement gelée au congélateur.

Ils s'approchèrent. Petite conversation classique. Iacobo se redressa sur ses bras, toujours sous le filet mais se tenant droit à présent, son petit regard froid de jeune vicieux en prime.

Cassandre posa la question la plus utile : qu'allait-il se passer ? Georgia rajouta une couche en établissant une comparaison très juste avec le leader : on aurait dit le grand frère de Juan. Testéroné, l'air fier du mécanicien catcheur de nuit, la croix pendant bravement sur son torse fraichement gonflé et venant légitimer ses excès de téquila au motel du coin et les coquards de sa femme Maria.


Il épousseta son pantalon, l'air particulièrement snob avant de pousser un long soupir et regarder Joe le chasseur mexicain avec un certain dédain.

"Le coup classique du gringo viril qui cherche à se prouver des choses... commencer une conversation par -vous avez passé le test"- c'est survu, ca n'impressionne plus personne... J'approuve donc Mademoiselle : que fait-on à présent, et sinon butez nous rapidement..."